Tsubame – Le poids des secrets – tome 3 – Aki Shimazaki

Résumé
« Lors du tremblement de terre de 1923, qui a dévasté la région du Kanto et entraîné plus de cent quarante mille morts, la Coréenne Yohni Kim devient, question de survie, Mariko Kanazawa.   À la fin de sa vie, alors qu’elle est veuve, mère d’un chimiste et grand-mère de trois petits-enfants, elle replonge dans son passé. »

Commentaire
En Japonais, « Tsubame » signifie « hirondelle », ces oiseaux annonciateurs de la renaissance et du printemps. 

C’est le troisième tome de la série « Le poids des secrets » que je lis et je les aime tous autant les uns que les autres.  Jusqu’ici, l’auteur tient réellement ses promesses.  Dans ce volume, l’histoire diffère.  En effet, au départ, rien ne semble le relier aux deux premiers qui racontent la même histoire à travers deux voix différentes, celles de Yukiko et Yukio.  Sauf que rapidement, certaines scènes, un nom surtout, des mots semés ici et là nous évoquent un petit quelque chose… et soudain, tout se met en place.  

Shimazaki nous raconte une histoire, celle de Mariko dont la vie change après le tremblement de terre.  Mariko qui doit renier ses origines et mentir à tous ceux qui lui sont chers.  Mais l’auteure raconte aussi l’Histoire.  L’Histoire de la Corée et du Japon, l’Histoire des Coréens au Japon où l’intégration est si difficile.  Et c’est cet amalgame très réussi, combiné avec une écriture épurée mais très belle qui fait que j’apprécie autant ce roman.  J’ai été parfois choquée par certaines vérités mais toujours touchée.  Ici, oui il y a de la souffrance mais je n’ai rien trouvé de pathétique.  Au contraire, malgré tout, il y a des gouttes d’espoir et de bonté semées un peu partout. 

Finalement, si vous voulez lire le livre, je vous conseille de ne pas lire le quatrième de couverture.  Je ne l’ai lue qu’après avoir terminé le livre et j’en suis bien contente.  Beaucoup trop de choses sont dites.  Ça m’étonne toujours!.

Je vais me faire patienter un peu avant de lire le quatrième tome (qui est sorti en poche).  Je veux avoir le temps d’oublier un peu pour redécouvrir les secrets à petites touches!

9/10

Confessions of a Jane Austen addict – Laurie Viera Rigler

Résumé
« Courtney Stone se remet difficilement de fiançailles rompues en se perdant dans les romans de Jane Austen.  Un matin, elle se réveille non pas dans sa chambre de Los Angeles, ni même dans son propre corps mais plutôt dans le lit d’une dame dans l’Angleterre de la Régence (Regency England… j’imagine qu’on doit traduire ça comme ça!).  Qui d’autre qu’une addict de Jane Austen pourrait concevoir un tel scénario!

Non seulement Courtney est prise dans le corps d’uen autre femme mais elle doit également faire semblant qu’elle est cette femme; même si elle ne sait rien d’elle, elle parvient à tromper tout son petit monde. Mais son Austen-mania ne l’a pas préparée à toutes les réalités de l’époque… »

Commentaire
J’ai attrapé ce livre dans un aéroport quelconque (je ne sais plus trop lequel… au Canada anglais, j’imagine… ou dans une escale) au cours de mes nombreux vols de l’été.  C’est simple, j’ai vu le mot « Jane Austen » et comme j’étais pressée, je n’ai pas vraiment pris la peine de me demander ce que c’était.  Ne me blâmez pas, je suis certaine que plusieurs d’entre vous auraient fait pareil!

Première déception en ouvrant le livre… l’héroïne, Courtney Stone, ne se retrouve pas dans un roman de Jane Austen.  Elle n’a servi de modèle pour aucune héroïne non plus.  Amère désillusion donc!  Elle ne fait que lire et relire les romans d’Austen et se retrouve à cette époque.  Et à partir de là, elle se retrouve à vivre dans ce monde où une femme ne peut aller se balader sans chaperon, où des regards trop appuyés peuvent ruiner une réputation, avec une mère pratiquement aussi désagéable que Mrs. Bennett.  De plus, elle ne sait plus trop que penser de Mr. Edgeworth, qui la courtise et contre qui Jane Mansfield (car la personne qu’elle est devenue s’appelait Jane Mansfield) avait vraisemblablement une dent.  Ni d’un certain serviteur d’ailleurs. Bref, elle doit tromper tout le monde, démêler tout ça, tout en se promenant à la campagne, à Bath et à Londres.  Un vrai pélerinage Jane Austen, quoi.  

L’idée d’une vision moderne dans un monde Austenien aurait pu être intéressante mais en fait, je n’ai pas accroché.   Je n’ai pas trouvé ça particulièrement drôle et le personnage de Courtney ne m’a pas particulièrement plu au départ et je me demandais bien comment elle avait pu en arriver là.  Je me le demande encore d’ailleurs.  Il y a, semble-t-il, un truc un peu psycho-pop et ésotérique dans tout ça que je ne suis pas certaine d’avoir bien saisi.  De plus, après une ou deux mentions de l’odeur des gens, du fait qu’ils ne se lavent pas souvent, de leurs dents, du manque d’hygiène etc. m’auraient largement suffi.  Je n’avais nullement besoin de rappels constants.  En fait, je crois que j’aurais nettement préféré garder ma vision idyllique du monde de Pride and Prejudice.  L’idée d’un « énorme truc » (« the largest p… I have ever seen in my life, Guinness Book of World Record Material ») sortant du pantalon d’époque (oui, oui, le dit truc est décrit sortant de breeches ouvertes accompagnées de bas aux genoux) d’un monsieur en pleine soirée ne « fitte » tellement pas avec ce que je veux penser du monde de l’époque.  Ok, c’était peut-être le but du roman… MAIS JE VOULAIS PAS LE VOIR ÉCRIT NOIR SUR BLANC, BON!

En plus, la fin du roman m’a laissée perplexe.  D’abord, certains dénouements m’ont semblé bien faciles et ensuite, je n’étais pas certaine de comprendre quoi que ce soit.  En fait, je me suis aussitôt demandée si cette fin bizarre n’était pas pour introduire une suite… et bien oui!  La suite paraîtra l’an prochain et il s’agira de l’histoire de Jane prise dans le corps de Courtney au 21e siècle.  Déjà de savoir ça, ça me donne une meilleure idée de la petite morale (parce qu’en plus, il y a beaucoup de petites morales pas très bien déguisées dans tout ça). 

Bon, j’ai l’air négative?  Peut-être.  En fait, j’en veux surtout au roman de ne pas se passer dans un livre d’Austen!  La lecture n’était pas désagréable en soi, je me suis pas réellement ennuyée même si je ne me suis pas attachée aux personnages, j’ai apprécié les scènes de bal où les regards deviennent très sensuels, on retrouve plein de références aux bouquins d’Austen (qui auraient pu être davantage suggérées qu’explicitées, selon moi.  Toute la différence avec le livre dont je vous parlais hier) et je voulais savoir comment ça allait se terminer.  Et voilà qu’il me manque une partie du dénouement!  Grrr!  Alors devinez-quoi?  Imaginez-vous que je finirai certainement par lire la suite du roman en question… ne serait-ce que pour ne pas avoir perdu mon temps à lire celui-ci et à ne pas tout savoir ce que je voulais savoir!!!

Disons que je préfère « Lost in Austen »!!!

5,5/10

The well of lost plots (Le puits des histoires perdues) – Jasper Fforde

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« Poursuivie par une sinistre multinationale et un génie maléfique ayant un penchant pour le shopping et la modification mnésique, le détective littéraire Thursday Next est en fuite.  Une situation loin d’être idéale considérant qu’elle est enceinte de son mari qui présente à ce moment un léger problème de non-existence. 

Réfugiée dans le puits des histoires perdues – l’endroit où les romans sont créés – Thursday se prépare à agir dans un roman non-publié (et de qualité douteuse) nommé Caversham Heights.  Mais, bien entendu, rien ne se passe comme prévu. »

(Traduction très libre – et abrégée – du quatrième de couverture)

Commentaire
Ce livre m’a causé un énorme souci… en fait, ça n’a rien à voir avec son contenu mais il a hautement nui à ma réputation au boulot!  Eh non, ce ne sont pas mes fous rires, cette fois (ils sont habitués à ça!) mais plutôt la réflexion – de haute voltige – d’un collègue en pleine salle de lunch bondée!  En fait, j’étais là à me mêler de mes affaires (et de mon bouquin) quand il le prend pour le regarder et le traduit de peine et de misère (j’habite au pays du yes-no-toaster-and-nothing-else… l’un des coins les plus unilingues français du Québec!):
– Hein???  Karine???  J’aurais jamais pensé ça de toi!!!
Interloquée, je lève les yeux mais je me dis que je vais attendre qu’il s’explique avant de répondre… c’est qu’il a déjà pensé ben des affaires de moi!!!
– Le puits des « plots » perdues!!!  FRANCHEMENT!!!  Cache ça!!!
Et il crie ça fort, là… assez fort pour que toutes les têtes se retournent la bouche grande ouverte!!!  Malheureusement, son vocabulaire anglais ne contenait pas le mot « plot »… et je crois que celui des autres collègues non plus!  Et disons qu’en bon québécois, ça n’a pas vraiment la même signification!  Depuis, on pense que je suis une accro de la littérature porno aux titres bien évocateurs… Poor me!

Mais retournons au bouquin!  Premièrement, je pense que je ne suis pas normale!  Pratiquement tous ceux qui m’ont parlé de ce roman l’ont trouvé plutôt nul et ennuyant tandis que moi, j’ai vraiment, mais vraiment adoré!  Autant que « L’affaire Jane Eyre »!  En effet, l’histoire se déroule entièrement dans un monde fictionnel et le récit est truffé de personnages de romans.  Il y a un tas de petites allusions un peu partout (et ma culture littéraire étant quand même limitée, je suis certaine que j’en ai manqué plein) et l’auteur se permet un délire total sur le monde des livres et sur la création romanesque.  J’adore!

C’est un monde relativement complexe que ce lui de Jasper Fforde et malgré le récapitulatif présent au début du livre, je crois qu’il est nécessaire d’avoir lu les premiers tomes pour apprécier pleinement.  L’histoire?  Ben en fait, il s’agit de Thursday  – qui participe à un programme d’échanges de personnages – et qui apprend à être un membre de la Jurisfiction et qui se bat pour garder sa mémoire et sauver le monde des livres des méchants!  Faible, vous dites?  Un prétexte pour étaler le monde créé par Fforde?  Peut-être, mais ce n’est tellement pas l’important!!!

Je suis toujours dépassée par l’imagination de cet auteur.  Le monde des livres, avec ses règles et ses sauts dans les bouquins est fascinant.   Quant au Puits des histoires perdues, l’endroit où se retrouvent les livres en construction et ceux qui ne seront jamais publiés, il regorge de « Generics » en entraînement pour devenir de vrais personnages (la pire insulte qu’ils peuvent se lancer est « Espèce d’unidimentionnel »!!!), de « plotsmiths », de « grammatacists », de « spell-checkers », de « holesmiths », etc.   Les ventes d’intrigues et de personnages sont hilarantes!  Qui veut une douzaine de Mrs. Danvers pour le prix d’une??  Qui aurait cru qu’il y avait tant de petits problèmes à régler (problèmes s’étalant d’une épidémie lapinesque à une Lucy Deane assassine) dans le monde des livres!

Il y a aussi toute cette galerie de personnages.  On visite Wuthering Heights alors que Miss Havisham dirige une session de gestion de la colère (comme si elle était la personne toute désignée!) On croise Mr. Toad, Falstaff, Dracula, les sorcières de Macbeth, Humpty-Dumpty et même Quasimodo pour quelques apparitions caméo… On s’attache aux personnages d’un roman complètement nul (nous pouvons constater sa nullité de style en en lisant quelques extraits).  On découvre le secret de la destruction de la grande bibliothèque d’Alexandrie.   Et le pire dans tout ça, c’est qu’on finit par trouver ça complètement normal, ces histoires!!!  À noter qu’on y introduit aussi le personnage de Jack Spratt, héros de « The big over easy ».

J’ai eu des fous rires incontrôlables à certains jeux de mots… je me demande vraiment comment ils ont pu être traduits en français, d’ailleurs…  Une discussion animée sur l’usage permis (ou interdit parce que ça rend le tout illisible) de « had had » ou « that that » m’a plongée dans un fou rire intense…(« Had had had approval but had had had not; equally it is true that that that that had had approval but that that other that that had not. » Vous voyez le genre…)   Et que dire de l’homme « who wore a hat named Wyatt » (l’homme s’appelle Wyatt, pas le chapeau) et qui ne peut parler sans créer d’ambiguités syntaxiques!  Ce délire sur la stucture des romans (saviez-vous qu’il n’y a que 8 trames principales??) , sur leur forme narrative, sur leur syntaxe, sur l’orthographe (les mispelling vyruses sont terrifiants) est tout à fait dans mes cordes.  L’auteur s’amuse des conventions en littérature… et a réussi a beaucoup m’amuser par le fait même! 

Le seul personnage m’ayant vraiment manqué est celui du père de Thursday, qu’on ne voit pas dans ce roman.  Par contre, Granny Next est présente… et elle est vraiment comique, celle-là!!!   Un excellent moment de lecture pour moi, même si ça signifie que je suis à l’envers de tout le monde!!!

En prime, voici une petite allusion – parmi tant d’autres – qui m’a fait sourire!
« There seems to be an awful lot of rabbits » I observed, looking around. 
« Ah yes » replied Perkins, crossing an arched stone bridge that spanned the small stream.  « We never get the lid on reproduction within Watership down – if left to their own devices, the book would be so full of dandelion-munching lagomorphs that every other word would be ‘rabbit’ within a year.  Still, Lennie enjoys it here when he has some time off »

Pensez-vous qu’ils pourraient m’en louer quelques uns pour venir à bout de mon champ de pissenlits???

9/10

Honte à moi!!!


1) À cause des réponses
2) Parce que ce n’est franchement pas mon billet le plus intéressant!

C’est assez rare que ça m’arrive… mais j’ai vraiment du mal à trouver des trucs pour ce tag, qui m’est envoyé par A girl from earth.  Pas qu’il ne me soit jamais arrivé de truc gênants… mais probablement que je suis devenue un peu genre… habituée à avoir l’air bizarre!!!  Donc, sérieusement, je cherche, je cherche… et mes réponses sont plates!!!  Sorry!

1. La couverture la plus embarrassante que vous ayez affichée en public?
Un livre sur les champignons (ne me demandez pas pourquoi j’avais décidé de lire ça… je n’en ai aucun souvenir et franchement, je ne peux même pas m’imaginer pourquoi j’aurais pu vouloir lire un truc pareil!! ) En fait, sur la couverture il y avait, oh surprise, un champignon!  Tout seul.  Qui poussait dans une zone d’ombre entre deux pierres moussues…  Mais disons que le champignon en question n’avait pas vraiment l’air d’un champignon… ben en fait, oui… mais pas un champignon comestible, mettons (quoi que… je sens que ça pourrait se discuter longuement, ça… tout dépend du sens de « comestible »…  Pardonnez-moi, il est tard, c’est le temps que j’aille me coucher!!!).  Mais quand on regardait vite c’était… très réaliste mais dans les tons de vert… on aurait facilement imaginé le dit champignon sur un Martien… Trève de stupidités, on va dire que ce livre m’a valu de drôles de regards!!!  La réaction typique:
Étape 1) Regarder vite
Étape 2) Écarquiller les yeux et ouvrir la bouche (NE PAS PENSER MAL… ça exprime la surprise, rien d’autre!!)
Étape 3) Retourner la tête brusquement pour regarder à nouveau
Étape 4) (Varie selon que la personne ait ses lunette ou non) : Sourire appuyé, soupir de soulagement ou lèvres pincées avec un commentaire du genre « mais où est-ce que s’en va la jeunesse » (parce que j’étais jeune à ce moment-là!!!  Plus jeune, du moins!!!)

2. Lecture la plus embarrassante en public :
Voir ci-haut… choisissez entre le Machin de Martien et les Mangas-roses… les mangas sont un genre bien incompris de littérature!!!  Tout le monde juge teeeeellement les mangas!  Il y en a même qui osent dire que ça ne compte pas dans les PAL!!!

3. Un livre qui vous a attiré en librairie et que vous avez feuilleté en essayant vainement d’en cacher le titre ou le contenu :
Je suis plate mais je pense que ça ne m’est jamais arrivé… en fait, je ne feuillette presque jamais en librairie… je me contente de prendre et de mettre dans mon panier!!!  Ca évite les situations embarrassantes!

4. Votre achat le plus embarrassant en caisse :
Hmmmm… des cadeaux et des commandes pour une amie… Elle était blessée, sur le dos,  et ne lit QUE des Danielle Steel, Barbara Cartland et compagnie… Un petit Marc Levy quand l’envie lui prend d’être très très « littéraire » (c’est une blague entre nous…  vous en faites pas, elle vient lire… et ne le prendra pas mal!!!  Elle se fout aussi de moi en me disant qu’elle, au moins, elle n’avait pas besoin de commander les trois quarts de ses achats et que la sélection Québec Loisirs lui suffisait amplement… quand elle ne se casse pas de jambe! Toute façon, quand on connaît mes goûts littéraires soooooo éclectiques *s’étouffe*, on comprend que je ne suis pas en position pour me moquer!!!)

Alors, avec les deux derniers Danielle Steel et une pile de trucs du genre à la caisse, j’avais un peu honte… alors, en bonne LCA que je suis, j’ai pris la technique « noyer le poisson » et j’ai attrapé ça et là des trucs un peu plus… un peu moins… bref!  Disons que je n’ai pas profité de cette occasion pour me procurer un exemplaire de l’une de mes histoire d’ados adorées!!!  (Hein?  J’en entends chuchoter que ce n’est qu’une excuse pour acheter des bouquins?? Comment osez-vous croire une chose pareille!!!)

Et j’ai séparé les deux piles… très séparées et j’ai déclaré bien fort et bien distinctement à la caisse:
– Deux factures, s’il vous plaît!!!  Je fais les commissions pour amie blessée (en pointant – toujours aussi visiblement… LA MAUVAISE PILE!!! 

Je me suis corrigée mais la caissière avait un petit sourire entendu… et je me suis trouvée vraiment, mais vraiment tarte!!!!

5. Cadeau le plus embarrassant que vous ayez fait :
En fait, ça a commencé par une joke… Vous savez dans les partys de bureau, les partys de patrouille ou les partys de famille, quand les gens réalisent que j’aime bien lire, l’une des premières questions qu’on me pose c’est : As-tu lu « Le Secret »??  Ce à quoi je réponds non… Alors, c’est immanquable, on me répond à 90? du temps « Il FAUT que tu lises ça, ça a changé ma vie!!! »  Ce à quoi je réponds par un petit sourire… et rien d’autre!  Un copain, lui, avait une variante… il déteste lire et sa déclaration était la suivante… à toutes les fois qu’on se voyait! 
Il FAUT que tu lises le secret… Pour pouvoir me l’expliquer et ainsi changer ma vie!!!
Bref, un jour comme ça (bon, ok, c’était sa fête et il y avait plein d’autres copains), je décide de lui offrir le foutu « Secret », en joke (après un an et quelque de demandes, c’était rendu un running gag entre nous.  Ce n’était plus « quand les poules auront des dents » mais « quand je vais lire Le Secret »… c’était synonyme!).  Lui, trouve ça hilarant… mais se dépêche de hurler aux alentours:
Regardez, Karine a teeeeeeeellement été impressionnée et bouche bée par « Le Secret » qu’elle m’en a offert un exemplaire car elle a trop de difficulté à résumer une pareille oeuvre d’art!
Me croyez-vous que je n’ai jamais ô grand jamais réussi à leur faire comprendre que c’était une blague et que non, je n’ai pas d’autel réservé au « Secret » chez moi?? Depuis, à toutes les fois que je vois ce groupe d’amis, je suis faite… chacun vient me raconter – avec signes de complicité évidents – sa propre petite aventure magique et secretesque!  Ca m’apprendra à vouloir faire ma drôle!

6. Le livre que vous avez acheté par erreur et qui vous a embarrassé :
Ce n’est pas l’achat qui m’embarrasse… c’est quand je dois admettre, après, que j’avais déjà le livre dans ma PAL, que j’avais oublié… et que maintenant je l’ai en double!  Résultat, une petite leçon de morale assurée (sur un air connu de toutes les LCA « Lis donc ceux que tu as ici, avant de retourner en librairie, sois raisonnable pour une fois, t’en as bien assez comme ça »!!!!)  Quand on fait ça, ça devient un peu difficile d’argumenter, n’est-ce pas!!

7. Un souvenir de lecture de jeunesse (adolescence) qui vous a fait passer de chouettes moments et qui vous embarrasse quand vous en faites mention :
Facile ça!  La série Sweet Dreams (avec des titres aussi évocateurs que : « Ma soeur avait raison », « contacts secrets » ou « Tu me connais mal »)  Il y en a que je sais par coeur, c’est pas mêlant!  Sans compter aussi la série Sweet Valley High (oui oui, tous les 135!!  Sun Valley en français… j’adorais!!! J’ai même osé en faire un billet!!)  Et pour ceux qui sont sceptiques… la preuve!!!

Ma tablette « séries d’ado ».  Vous avez ici la couche extérieure (étant donné que je suis beauuuucoup t
rop paresseuse pour « déjammer » les livres pour montrer la couche intérieure – où se trouvent les 100 quelque « Sweet Valley » que j’ai réussi à rescaper!!  Et là, j’entends déjà  les mauvaises langues: « Roswell et Smallville, tu avais quand même un peu dépassé l’adolescence, non? »  Qui ça?  Moi??? 🙂

8. Demande d’information la plus embarrassante en librairie:
Mise en situation: Je suis à l’université et je bouquine dans la librairie près de chez moi.  Je cherche un livre qu’une copine m’a conseillé alors que mon esprit était disons… pas très « bubbly » (pour piquer le terme de Westerfeld)!  Je fouine donc quand soudain THE libraire me demande s’il peut m’aider.  L’air artiste, un peu intello, cute à mort… THE libraire pour la petite universitaire que j’étais, quoi!!!  Et moi, ravie de pouvoir lui parler, je lui lance, sans réfléchir (à noter que l’état d’esprit totally non-bubbly s’était évaporé quelques heures plus tôt à peine), avec mon plus beau sourire, la description suivante:
Ben, je me rappelle plus du titre… ni de l’auteur mais je le connais l’auteur, il a écrit une histoire de collier dans un autre livre.  Celui que je veux, c’est l’histoire d’un gars, et ya une fille aussi, mais pas de la même société genre.  Et il paraît que c’est triste. 
Non mais!!!  Tant qu’à avoir l’air cruche, c’est de même qu’il faut faire ça non!!!  Bref, j’ai passé pour une belle idiote pas de tête et écervelée en plus.  Et le pire… c’est qu’il a deviné tout de suite ce que je voulais… Et vous??? 

(Note: Étant devenue quasi-copine avec une autre libraire du magasin par la suite, il me regardait toujours avec un drôle d’air quand il nous entendait discuter bouquins elle et moi… comme s’il pensait que je ne faisais que répéter ce que j’avais lu quelque part.  Bien entendu, je n’ai jamais osé lui reparler par la suite… ni lui demander quoi que ce soit!!!)

Je refile la tag à tous ceux qui ont le goût de se couvrir de honte!!!!

J’avais pas rien à dire moi??? 

Specials – Scott Westerfeld

***SPOILER ALERT POUR UGLIES ET PRETTIES***

Résumé
« Les Specials sont une véritable machine de guerre, conçus pour garder les Uglies sous contrôle et les Pretties stupides.  Et Tally est maintenant l’un d’entre eux.  Sa prochaine mission: détruire définitivement  New Smoke et les rebelles.
  
Commentaire
Quelle surprise, n’est-ce pas, de retrouver un billet sur ce livre aujourd’hui!!!  Quand j’ai refermé « Pretties », il n’était pas question pour moi d’attendre une seconde avant d’ouvrir le prochain volume!  Non mais on a pas idée de nous laisser sur un « cliffhanger » pareil!!!

Par contre, je le dis d’emblée, je suis plus mitigée sur ce tome que sur les deux autres.  Pas parce que j’en avais assez de l’histoire mais parce qu’elle manque – du moins pendant une grande partie – d’humanité, de sincérité dans les relations.  En fait, je me suis ennuyée assez ferme pendant les 175 premières pages, n’étant pas particulièrement fan des aventures incroyables et des chasses poursuites d’une Tally presque déshumanisée.  Il est très difficile de s’identifier à Tally dans ce roman – son attitude supérieure, sa condescendance et sa manière de penser sont franchement désagréables –  et je n’avais qu’une hâte: vois apparaître Zane ou David, ou les deux!!!  Mais de ça, je ne dirai rien!!!!

Malgré mes réserves, je crois que « Specials » était une excellente façon de clore la trilogie prévue au départ (mais qui sera finalement une pentalogie).  Selon moi, l’auteur a évité de tomber dans la facilité et a su garder le cap. En effet, on y pousse plus loin les questionnements amorcés dans les premiers volumes et bien qu’il y ait un fort message écologique, il ne m’a pas énervée comme c’est souvent le cas dans les livres où j’ai l’impression de me faire carrément faire la morale.  On questionne ici les changements (qu’ils soient au départ bien ou non), les abus de pouvoir, les différentes sociétés et mentalités.  Bref, il ne s’agit pas que d’un récit d’aventures.  Mais je l’ai surtout senti dans la seconde partie du roman. 

Et en bonne fille-fille, je dois admettre que les relations, bien qu’assez crédibles, ne m’ont pas nécessairement fait rêver.   Bien entendu, ce n’est pas le but de la série mais j’aurais quand même aimé voir les protagonistes plus souvent ensemble, plus intenses!  J’ai aussi été déçue par un événement en particulier.  Mais bon… ça, c’est moi!  Je dois par contre admettre que j’ai carrément éclaté de rire à l’idée d’avoir des serpents à la place du petit doigt!!  Ils n’ont pas peur de se faire mordre???

Finalement, je ne pense pas lire Extras… je trouve que la série se termine bien comme ça!  À moins que… bref, on verra!

6,5/10
(pour avoir PRESQUE réussi à me faire lire une certaine partie en diagonale… ce qui m’arrive très, très rarement!!!)

Pour ceux que ça intéresse… et qui lisent l’anglais!


The Book lady’s blog
est un blog anglophone que je lis depuis peu… mais qui me fait parfois mourir de rire!  En effet, la dame travaille en librairie et ses billets sur son boulot sont vraiment, mais vraiment hilarants!  C’est qu’on doit en croiser, des énergumènes, en librairie!  J’imagine que ceux qui sont libraires pourraient tous nous en raconter des bonnes!

Si ça vous tente, vous pouvez jeter un oeil ici, ici ou encore ici!!!

Pretties – Scott Westerfeld

***SPOILER ALERT POUR UGLIES***

NE PAS LIRE, MÊME LE DÉBUT, SI VOUS N’AVEZ PAS LU « UGLIES » ET QUE VOUS VOULEZ LE LIRE UN JOUR.  NE RETENEZ DE CE BILLET QUE JE SUIS COMPLÈTEMENT ACCRO À LA SÉRIE!!!

Résumé
« Tally est finalement devenue Pretty.  Elle est sublime, a de grands yeux de biche paillettés, un  corps de rêve et rien d’autre à faire que fêter du matin au soir.  Elle est même admise dans la bande des Crims, des New Pretties qui recherchent des sensations fortes.  Elle a donc tout pour être heureuse… mais ne peut s’empêcher de penser que quelque chose cloche dans cet océan de guimauve…

Elle voit ses soupçons confirmés quand elle reçoit une lettre lui étant adressée.  Une lettre ayant été écrite de sa propre main lorsqu’elle était Ugly.  Tally et Zane, le chef des Crims, n’en sont pas au bout de leurs aventures!

Commetaire
Parfois, je ne me comprends pas moi-même.  Je n’arrive absolument pas à comprendre qu’une série pour ados me transforme brusquement en ermite et que je ne sois plus capable de la lâcher!  Ai-je été programmée à mon insu?  J’ai bien de la chance dans mon choix de lectures, ces temps-ci, en tout cas!

Ce deuxième volet de la série de Scott Westerfeld (il y a quatre volumes de parus et un cinquième est à paraître bientôt, je crois) est encore meilleur que le premier, selon moi.  Ici, les bases sont jetées et il s’agit toujours du monde totalitaire où la beauté parfaite règne.  Tally est devenue Pretty mais elle sent bien que quelque chose cloche.  Et elle n’est pas la seule, d’ailleurs.  D’autres tentent de garder leur esprit éveillé, de vivre intensément autre chose que ce qui a été décidé pour eux.  Par tous les moyens, ils défient les conventions.

J’ai été prise de court par ce second volet, du moins au départ.  En effet, on ne peut pas dire que les Pretties aient un vocabulaire à tout casser!  J’espère qu’ils ont trouvé des « beaux » mots français pour « bubbly » et « bogus » parce qu’on les lit quoi… 500 fois?!?!?!  J’aime énormément le personnage de Zane, j’ai aussi trouvé la relation entre lui et Tally assez crédible, on s’attache à ces deux-là.  En fait, ce qui les a amené ensemble est plus graduel, plus « normal », que ce qui a amené Tally et David ensemble dans le volume 1… Ils ont des points communs… mais bon, n’empêche que j’aime bien David aussi… en fait, j’aime bien les deux!!

Les questions soulevées dans ce volume sont nombreuses.  Le fait que l’idée de base des Specials ne parte pas d’une mauvaise intention, entre autres, est très particulier.  Comme si la fin justifiait les moyens.  C’est terrifiant, mais ça porte aussi à réflexion.   J’ai aussi aimé toute la psychologie de la bande, les Crims.  L’effet d’entraînement, ceux qui préfèrent rester dans la ouate, ne rien voir, ceux qui se rebellent, qui refusent d’accepter, ceux qui sont prêts à tout pour ça. Il n’y a pas que Tally qui évolue dans ce tome mais plusieurs autres aussi; Shay, Zane, Peris.  Chacun d’entre eux a à faire ses propres choix et à en assumer les conséquences.   La programmation est horriblement efficace et plusieurs passages dans le livre nous font réaliser à quel point toute communauté est « programmée » par son histoire et sa culture. 

Bref, j’ai préféré ce tome au précédent (ok, le fait que je n’en connaissais pas l’intrigue aidait un peu!!!) et, je ne sais pas pourquoi, je sens que vous aurez bientôt un billet sur « Specials »!!!

9/10

Uglies – Scott Westerfeld

Résumé
« Tally approche de son seizième anniversaire et elle n’en peut plus d’attendre.  Pas pour avoir son diplôme mais pour devenir Pretty.  Dans le monde de Tally, à 16 ans, tout le monde subit une opération qui, de repoussant Uglies, les transforme et superbes Pretties, en plus de les catapulter dans un paradis high-tech ou leur seul travail est de s’amuser.  Dans quelques semaines, ce sera le tour de Tally.

Mais Shay, la nouvelle amie de Tally, n’est pas certaine qu’elle veut devenir Pretty.  Elle préférerait encore risquer la vie à l’extérieur et prend la fuite.  Les autorités offrent donc à Tally le pire choix qu’elle puisse imaginer: retrouver son amie et la ramener en ville ou ne jamais devenir Pretty.  Son choix va changer sa vie pour toujours. »

Commentaire
J’ai commencé ce livre en sachant pratiquement tout ce qui allait s’y passer… sauf que je ne savais pas trop comment ça allait se passer.  Eh oui, c’est ce qui arrive quand on lit trop de billets de lecture … sur le premier et le deuxième tome!!!  Sauf que bon, comme je n’aurais jamais eu l’idée de lire ce livre sans les dits billets, je ne peux pas me plaindre!  Sans compter le fait que j’ai quand même beaucoup aimé ma lecture!

L’histoire se déroule dans un futur assez éloigné après qu’une grande catastrophe ait éliminé la plupart des Rouillés, ces débiles qui utilisaient trop de métaux, qui bousillaient l’environnement, qui se battaient à coups de fusils et qui se jalousaient les uns les autres.  On raconte même que certaines cessaient de s’alimenter pour maigrir et être plus jolies!  Quelle folie!!!   Mais maintenant, ça n’a plus d’importance car à 16 ans, tout le monde devient Pretty, beaux et heureux.  Plus de guerres, plus de bagarres, la vie est belle!!!  Et avant 16 ans?  Ils sont normaux… sauf que dans un monde où la beauté parfaite est la norme, les gens normaux sont les Uglies.  Et on ne compte pas quand on est Ugly… on attend juste d’être Pretty et de quitter Uglyville pour New Pretty Town… alors la vraie vie pourra commencer.   Tally a toujours vécu dans ce monde où tout est contrôlé, manipulé, où les murs parlent et les choses apparaissent comme par magie.  Elle ne connaît que cet univers totalitaire – qui rappelle – par certains aspects seulement, par contre – celui de 1984.   Et tout ça pour éviter de faire les mêmes erreurs que les Rusties.  Tout ça pour que tout le monde soit Heureux, avec un grand H.  Ça fait froid dans le dos, non??

Tally, qui n’a vécu que pour devenir Pretty et ne souhaite qu’à retrouver Peris, son ami de toujours, est complètement catastrophée quand les Specials (l’unité de contrôle du monde de Tally) la menacent de ne pas procéder à l’opération si elle ne ramène pas Shay!   S’ensuit donc une grande aventure où Tally réalisera qu’il y a des choix, qu’il n’y a pas qu’une façon de penser et que, peut-être, elle n’est pas si Ugly que ça.  L’évolution du personnage est particulièrement intéressante car elle n’est pas miraculeuse et se fait plutôt petit à petit et parfois à la dure, avec d’énormes conséquences à affronter, quel que soit son choix.  Et c’est souvent ça, grandir. 

À partir du moment où Shay s’enfuit, l’action est enlevée, le rythme soutenu et je suis vraiment entrée dans l’histoire, même si je savais bien des choses.  J’aurais aimé plus de scènes « cute » (je sais, je sais, je suis une fille-fille finie!)  pour voir se développer davantage une certaine relation.  Il m’a manqué quelque chose de ce côté-là.  Mais ce monde glaçant, où il est tout à fait normal de se traiter d’ugly, au point où c’est un fait et non pas une insulte, est tout de même passionnant à explorer!  Et avec la façon dont ça finir… vous pouvez deviner que j’ai déjà commencé le tome 2 (ben quoi… ils étaient en spécial les 3 pour 14,95$!!  Je pouvais pas passer à côté de ça!!!)

8/10
(parce que j’en savais trop… ça a quand même enlevé un peu de saveur!)

Enthéos – Julie Gravel-Richard

Résumé coup-de-coeur.gif
« Taciturne et misanthrope, Thomas a perdu la foi mais il ne réussit pas à perdre espoir, à faire table rase du passé.  Poursuivi la nuit par des cauchemars où se profile la Grande Courtinane, surnageant le jour entre ses cours de grec ancien et la lecture des Nourritures terrestres, Thomas essaie de se réinventer en se reniant.  Tiraillé entre sa raison et ses passions, il repousse toujours plus loin la coupe de sang qui lui est tendue.  Ce sang qui tapisse les murs de ses souvenirs et qui le hante. 

Commentaire
Quand j’ai ouvert ce livre, j’étais un peu nerveuse.  Pourquoi?  Parce que l’auteure (mieux connue dans la blogosphère sous le nom de Danaée) est une blogueuse que j’aime beaucoup lire et que j’ai eu le plaisir de rencontrer il y a quelques mois et que je m’étais résolue d’avance à dire la vérité au sujet de son roman.  Bon, en fait, non.  Je m’étais dit que si j’aimais bien, si je trouvais ça juste « pas pire » ou si j’étais mitigée, je dirais la vérité.  Mais que si je ne trouvais absolument rien de bon à en dire, je me contenterais de faire ma « chicken » et de passer ma lecture sous silence plutôt que de démolir complètement le truc.  Pas question de mentir sur mon blog (ce serait un peu ridicule comme procédé) mais il y a quand même des limites!

Heureusement, je n’ai même pas eu besoin de me poser la question.  En fait, après 15 pages, une fois entrée dans les mots et le rythme des phrases courtes et hachées, je savais que je publierais un billet sur le livre et après 60 pages, je me doutais qu’il y aurait des petits coeurs en haut.  En fait, j’ai adoré ça.  Littéralement. 

Tout d’abord, le cadre avait tout pour me plaire.  Le milieu universitaire, plus précisément le petit cercle fermé d’un département d’études classiques, où les personnages discutent quotidiennement d’Euripide ou de l’Apocalypse de St-Jean, est un contexte qui m’interpelle beaucoup.  À lire certains échanges, je n’ai pu que me remémorer certaines discussions enflammées (où j’étais plus spectatrice qu’actrice, faute de connaissances et de références suffisantes) qui ont longtemps fait partie de mon quotidien.  L’auteure réussit à travers ses mots à nous faire pénétrer dans ce monde bien particulier de joutes verbales constitué de gens pour qui penser est un mode de vie.  On ressent aussi le vieux Québec avec ses quatre saisons, ses rues et ses ambiances.  Et… ai-je bien deviné de quelle est la librairie préférée sur la rue St-Jean?? 😉

Cette atmosphère sert de décor à Thomas qui cherche à fuir, à se fuir probablement.   Il lutte contre ses passions et ses sentiments pour ne plus ressentir.  Thomas, qui a tourné le dos à la théologie, sa passion première ainsi qu’à Montréal pour se reconstruire ailleurs.  Pour tourner définitivement le dos au passé.  Et à travers sa recherche de soi, son apocalypse personnelle, il nous entraîne dans ses questionnements sur la foi, sur dieu, sur le bonheur, le deuil et l’acceptation.  J’aime énormément quand un roman m’amène à me questionner et c’est ce qui est arrivé ici.  Et ce même si je suis loin ce que qu’on considère comme une personne « religieuse » au départ! 

 

On voit venir les événements, on se doute bien de ce qui cause tous ces cauchemars mais chaque chose est révélée en son temps, souvent par un mot ou une phrase qui explique tout.  Bref, une excellente surprise pour moi, je suis ravie de ma lecture. 

Par contre, j’espérais vraiment, mais alors vraiment trouver le glossaire sur le site de septentrion… parce que j’avoue que certains trucs m’ont un peu perdue, en particulier les rêves de Thomas, truffés de symboles que j’avoue ne pas déchiffrer comme il le mériteraient!!!   Et à propos d’un truc en particulier, je n’ai que des hypothèses… et je ne sais trop laquelle choisir!

Une excellente surprise, donc!

9/10

Au sud de la frontière, à l’ouest du soleil – Haruki Murakami

Résumé
« Hajime a connu pour la première fois l’amour en compagnie de la douce Shimamoto-San.  Séparés par la vie, il n’a pourtant jamais oublié. Aujourd’hui, à l’aube de la quarantaine, Hajime est devenu un homme ordinaire et s’est construit une vie agréable entre sa famille et un métier qui lui plaît.  Ce fragile équilibre résistera-t-il à ses retrouvailles avec Shimamoto-San? »

Commentaire
Ce livre est ma seconde rencontre avec Haruki Murakami et même si elle ne fut pas aussi flamboyante qu’avec « Kafka sur le rivage », ce fut un agréable moment de lecture empreint de nostalgie. 

Hajime arrive à quarante ans.  Hajime a tout pour être heureux mais il a dû abandonner plusieurs idéaux de jeunesse.  Il en est à une époque de sa vie où il se questionne, à savoir si son petit monde en vaut la peine, s’il ne s’est pas perdu en cours de route… ou s’il n’a simplement jamais changé dans un monde qui a évolué.  Quand il est onfronté à l’un de ces inatteignables idéaux, qui apparaît en chair et en os, sa réalité perd sa substance et il se sent emporté. 

Le questionnement de ce livre est celui d’Hajime et d’Hajime uniquement.  Et Hajime me pense qu’à Hajime.  Rien qu’à Hajime. Les femmes sont mystérieuses, parfois presque évanescentes mais le narrateur est dans une phase très égocentrique et nous le ressentons à travers ces pages.  On nous parle de remise en question, de l’évolution des rêves, d’acceptation de vieillir doucement.  Hajime choisira-t-il ses vieux rêves ou la réalité? 

J’ai pu encore une fois apprécier la plume de Murakami qui nous transporte et qui réussit si bien à nous faire le ressentir vide et l’attente de « quelque chose » à certains moments.  Les pages sont pleines de métaphores qui m’ont poussée à poser le livre quelques instant pour y réfléchir.  Sur leur signification mais aussi sur les pièges du « si seuleument »… 

Toutefois, même si je suis consciente que ça briserait nettement la symbolique… il y a des choses que j’aurais aimé savoir.  Les réponses à plusieurs « pourquoi » restent en suspens et je demeure avec une légère sensationd e manque.  Peut-être était-ce le but de l’auteur…  Mais je vous ai déjè dit que j’étais une incorrigible curieuse, n’est-ce pas?

8/10