Autoportrait d’une autre – Elise Turcotte

J’aime beaucoup Élise Turcotte. Je sais que je suis fan de sa plume, de son intelligence aussi. J’ai ce livre depuis un moment mais c’est quand ma mère l’a lu et me l’a mis dans les mains en me disant « tu vas aimer ça, c’est écrit pour toi » que je me suis décidée à m’y mettre. Et j’ai DRÔLEMENT bien fait!

De quoi ça parle

Elise Turcotte a toujours été fascinée et intriguée par l’une de ses grandes tantes, morte jeune, qui a vécu à Paris et au Mexique et qui a côtoyé de nombreuses personnalités de l’époque surréaliste. Quand elle découvre une correspondance avec Miron, elle réalise que là où devrait se trouver sa tante, celle qui voulait être actrice, il n’y a que du vide. Et c’est en cherchant cette tante Denise qu’elle va peut-être trouver des fragments d’elle-même.

Mon avis

Ce roman, c’était pour moi. Là-dedans, il y a tout ce que j’aime et surtout, j’en suis ressortie avec une folle envie d’APPRENDRE et de découvrir tous les gens et artistes de l’époque qui est explorée dans le roman. Et j’adore cette sensation.

Entendons-nous, ce n’est pas une lecture si simple. Elle nous pousse à réfléchir, à fouiner sur le net quand on n’a pas tous les codes et toutes les références. Car Denise, la tante de l’autrice, a vécu à Paris et lontemps au Mexique. Elle a côtoyé de grands noms, des artites moins connus aussi, elle a été mariée à Alejandro Jodorowsky, a connu Leonora Carrington et Remedios Varo, étant la grande amie d’Alan Glass… bref, elle était là mais dans les écrits, on ne la rencontre nulle part sur le net ou dans les archives. Ou presque.

Ce roman, c’est le roman de la recherche, une recherche de cette tante mais aussi de soi vu qu’Elise Turcotte s’était toujours identifiée à cette tante Denise, morte trop jeune et qu’elle a somme toute peu connue. D’elle, il ne lui reste que des images d’une femme fumant dans la cuisine. Et à travers ces pages, elle réussit à nous la rendre vivante.

Ce livre parle aussi de maladie mentale. Celle qui était incomprise, celle qu’on taisait, qu’on ignorait et qu’on dédaignait aussi. Surtout la maladie mentale chez la femme. La réflexion sur la folie et sa perception, surtout quand elle est associée à la création est hyper intéressante. Comme Turcotte le mentionne, si elle avait été une grande artiste, elle aurait été perçue autrement. La maladie mentale serait devenue une partie de son art… mais voilà, elle n’a pas créé. Et elle est donc devenue juste « persona non grata ».

Bref, un roman fascinant pour moi. Il ne plaira pas à tout le monde, il faut avoir du temps, de la concentration et avoir envie de se creuser la tête. Mais pour moi, totale réussite. C’est recherché (très), intelligent (vraiment), bien écrit… Bref, si les thèmes vous intéressent, tentez le coup!

3 Commentaires

  1. Une enquête qui semble vraiment passionnante ! Je note tes avertissements sur la concentration nécessaire, et comme je ne connais aucun des noms des artistes cités dans ton article, je me rends bien compte qu’il va m’en falloir si je me lance …

  2. intéressant même si un peu difficile à lire , visiblement !

  3. C’est sûr que ça m’intéresse aussi, ces thématiques ! J’ai acheté le livre à la Foire du livre de Bruxelles, chouette une jolie couverture d’Alto ! (Bon, je ne sais pas quand je le lirai…)

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.