
Ce roman m’a été suggéré par au moins une dizaine de personnes différentes. Le thème des inégalités sociales, un monde un peu dystopique, un mélange de médias. Ça avait tout pour me plaire. Sauf que je pense que ce roman et moi avons une incompatibilité de caractère… et j’ai été souvent agacée alors que j’étais d’accord avec une grande partie du propos.
De quoi ça parle
Simon James, célèbre journaliste engagé est retrouvé mort dans le Parc de la Paix, aménagé par la mairie là où se trouvait avant la Zone, un genre de cité où étaient entassés les moins nantis et les gens vivant dans la pauvreté. Que s’est-il passé?
Mia, la soeur adoptive de Simon, est dévastée. Elle aussi a grandi dans la Zone et a été adoptée par une travailleuse sociale bienveillante. Suite à la mort de Simon, elle reçoit de curieux messages l’invitant à trouver son journal. Y aurait-il un lien avec le meurtre?
Mon avis
Comme je l’ai mentionné, ce roman et moi, ce n’était pas le match parfait. Entendons-nous, il y a dans ce roman des conversations très importantes, un point de vue qui doit être entendu. J’adhère à une grande partie de la thèse qui y est exposée. Seulement voilà. J’ai eu l’impression que l’histoire servait la thèse au lieu du contraire. Et ça a tendance à me déranger. Du coup, je ne me suis attachée aux personnages qu’à la toute fin, quand le rythme de l’histoire s’accélère. Un peu trop tard.
Et c’est dommage parce que le personnage de Mia était très intéressant. Une jeune femme intelligente, à qui on a donné une chance mais qui reste malgré tout profondément blessée et souvent dysfonctionnelle. C’est elle que j’aurais davantage aimé connaître. J’aurais aimé que les idées sous-jacentes servent son histoire alors qu’ici, j’ai eu l’impression que son histoire était un « exemple » servant à illustrer la thèse. Celle-ci est par ailleurs bien exposée, sous différents aspects.
Ceci dit, je suis consciente qu’il y a des raisons qui sont tout sauf littéraires qui m’ont fait réagir à cette histoire. La pauvreté et la vulnérabilité sociale, c’est une réalité que je côtoie quotidiennement au travail. Et je pense que ça vient me chercher personnellement quand tous les efforts pour aider un peu soient ridiculisés ou vus comme tentative d’autocongratulation. Oui, c’est parfois le cas. Oui, les programmes sont looooooin d’être parfaits et c’est bien de le dire, mais j’aurais aussi aimé des pistes de solution. Je sais, c’est beau de rêver! Encore une fois, on pourrait argumenter que « it’s not about me » et on aurait raison. Sauf qu’une lecture est une rencontre entre un texte et un lecteur. Et c’est probablement pour ça que celle-ci a été faite de hauts et de bas.
Ceci dit, nous avons ici une critique mordante de la société qui permet que les riches deviennent encore plus riches sur le dos des pauvres ainsi que de la complaisance à l’égard des dirigeants. Il y a également une réflexion sur le racisme, l’inégalité des chances et le fameux « diviser pour mieux régner » souvent utilisé par les grands de ce monde pour asseoir leur pouvoir. Et sincèrement, quand on regarde ce qui se passe dans l’actualité, ça fait peur. C’est engagé et sans demi-mesure… et ça a plu à de nombreuses personnes avec qui je partage beaucoup de favoris lecture. Ceci dit, je suis passée à côté. Et j’en suis la première déçue.