Sillage – Joanne Richoux

Ce roman était dans les favoris de Nana Oups, booktubeuse, en 2023. Et dans mon trip « je lis les favoris de… », j’ai choisi de tenter le coup. En plus, on m’avait dit que c’était une réécriture du Parfum de Suskind.

De quoi ça parle

Jade a 19 ans quand elle arrive à Paris de sa Bretagne natale, où elle habite avec sa grand-mère. Son but? travailler en parfumerie. Elle a un Nez, avec un grand « N » et elle a déjà un emploi à la boutique Alice Caprices… et se verra peut-être offrir une chance insoupçonnée.

Mon avis

J’ai vraiment eu une lecture en deux temps avec ce roman. D’abord, pendant toute la première partie, je me demandais vraiment dans quoi j’étais tombée. Et certes, elle avait un bon nez et travaillait dans une parfumerie mais on était à des UNIVERS du parfum. En effet, pendant une grande partie du roman, nous avons droit à une jeune femme qui découvre la vie parisienne, qui tombe amoureuse – trop amoureuse – et qui va être déstabilisée, tout en tentant de se faire une place.

Un roman YA ou NA classique, quoi. Avec des descriptions de parfums. De « jus » comme on le répète – souvent… très souvent – dans ce roman. Et il s’adonne que la fin de semaine où j’ai lu ce roman, une copine m’avait expliqué en long et en large les vertus de sa nouvelle passion : les jus verts. Du coup, j’avais l’impresson que je buvais les divers « jus » mentionnés dans Sillage. J’imagine que ce soit être le terme utilisé en parfumerie mais il m’a énervée! C’était plus fort que moi.

Bref, au milieu du roman. j’ai failli abandonner. En fait, si j’avais eu un autre livre avec moi pendant mon weekend à Québec, ça aurait été un DNF. Et ça aurait été dommage parce que quand Jade dérape, là, ça devient intéressant.

Certes, nous ne sommes pas au niveau du Parfum, les odeurs proposées sont omniprésentes mais disons… plus agréables que celles qui sont proposées par Suskind. Rien de dégueulasse ici. Certes, on aurait pu aller un peu plus loin dans la folie mais cette deuxième partie veut le coup. Là, on plonge dans la douleur de Jade qui a perdu ses ancrages et qui, quand elle a l’occasion de créer sa propre fragrance, SON parfum, va complètement perdre pied. C’est une femme blessée, errante, qui se retrouve dans des situations ambiguës dans lesquelles elle ne se dépêtre pas. Disons que ses choix… surprennent.

Une plume souvent hachée, particulière. Si elle ne m’a pas du tout touchée dans la première partie où pour une québécoise, c’était très « langage des jeunes Français en France » – normal, direz-vous, c’est logique étant donné le contexte – j’ai par contre beaucoup aimé son évolution dans la seconde partie de l’histoire, où le regard sur la situation change. Bref, ça valait le coup de continuer… mais j’aurais aimé que l’action commence beaucoup plus tôt et que le mystère puisse durer plus longtemps.

Demi-teinte donc. Mais une plume qui m’intrigue beaucoup.

Humus – Gaspard Koenig

J’ai choisi de lire ce livre car il est dans les finalistes « hors-Québec » pour le prix des libraires du Québec. Je dois avouer que je suis un peu trop stressée par rapport à l’avenir de nos sociétés pour avoir pleinement envie de lire sur les vers de terre et sur l’agriculture, mais j’ai tout de même franchi le pas. Et je vous en parle.

De quoi ça parle

Arthur et Kevin se sont rencontré en école d’agronomie et ont connecté autour d’une conférence sur les vers de terre. Arthur est éduqué, il vient d’un milieu aisé tandis que Kevin est fils de milieu populaire, de parentstoujours prêts à faire leurs valises pour aller ailleurs. Tous les deux deviennent inséparables et se mettent en tête de changer le monde, un ver de terre à la fois, en suivant deux voies totalement différentes.

Mon avis

Je ne suis pas certaine que ce roman était fait pour moi au départ. Je ne connais rien de rien à l’agriculture et à ses enjeux et on pourrait me faire passer n’importe quoi, n’importe quelle théorie fumeuse. Du coup, je ne vais clairement pas me prononcer sur la valeur de quelque position que ce soit et l’avis qui suivra est juste un avis de lectrice.

Je dois avouer que toute la première partie du roman m’a assez peu interpellée. La relation entre les deux garçons m’intéressait, Kevin étant un garçon qui fascine tout le monde, Arthur y compris. Bref, on nous présente l’importance des vers de terre pour la santé des terres agricoles, on nous explique les théories qui sous-tendent leurs futurs projets et sincèrement… 40 pages m’auraient suffi. J’avais compris : il faut changer quelque chose dans la façon de gérer nos cultures, on consomme n’importe comment et on s’en va tout droit dans le mur.

Arthur, qui s’en veut un peu d’être bobo, va tenter de ressuciter la terre familiale, étouffée par les engrais chimiques. Il croit à la décroissance et, en ayant tout appris dans les livres, il décide de devenir agriculteur bio, en pleine Normandie. Entendons-nous, ça ne va pas être évident. Le naïf Kevin, quant à lui, a pris l’ascenseur social et avec une partenaire d’affaire, il passe d’un petit projet de vermicompostage à une start-up de folie qui permettra de mieux gérer les déchets et de ne pas changer de mode de vie. Bref, dualité.

Dualité aussi dans les backgrounds des deux personnage principaux, dans les modes de vie ainsi que dans leurs choix. C’est très « de notre temps » et pour les écoanxieux, disons que ce n’est pas simple. Les deux verront leurs idéaux se fracasser au réel et au deux tiers du roman, l’histoire prend une toute autre tournure. À partir de ce moment, j’ai trouvé le tout plus intéressant, plus prenant et les pages se sont tournées toutes seules, malgré l’écriture qui n’a rien de transcendant. J’aime que ça dérape d’aplomb.

Par contre, par contre. J’aurais pu pardonner les clichés. Mais le traitement des femmes? Sérieusement, c’est malaisant. Elle sont toutes d’une pièces, sexualisées, mais c’est tellement turn off… le sexualité des vers de terre est décrite de façon plus sensuelle. Philippine, c’est une caricature, elle est détestable, hypocrite, opportuniste. Et elle ose dire qu’elle veut « réussir par elle-même ». Ceci dit, c’est certainement assez représentatif de certaines situations, qui planent bien au dessus de mes sphères. Quant aux autres femmes, ce n’est guère plus reluisant. Elle sont… des éléments de décor.

Bref, un avis mitigé. De bons côté, surtout dans la démesure des événements qui vont arriver et dans l’ampleur du désastre, mais un début un peu boiteux et des femmes… ouf, on n’en parle même pas!

La peinture dans la littérature

Une petite vidéo où je vous ai fait une sélection de romans qui parlent de peinture.

Et je suis preneuse de nouvelles suggestions, si vous avez!

Frappabord – Mireille Gagné

De cette autrice, j’avais lu Le lièvre d’Amérique, qui m’avait déconcertée mais que j’avais beaucoup aimé. Du coup, j’avais clairement envie de lire celui-ci! Et j’avoue que la couverture est fort fort intrigante.

De quoi ça parle

Nous avons ici un récit à trois voix ma foi fort variées. D’abord, dans futur proche, un été caniculaire. Les frappabords pullulent et les humains semblent frappés d’une épidémie de crises de colère incontrôlable. Deuxième narration, Grosse Île dans le Saint-Laurent, 1942-1943. Des scientifiques sont rassemblés pour travailler sur des projets ultra-secrets, notamment des armes bactériologiques. Et finalement, nous entrons dans la tête… d’un taon à cheval!

Mon avis

Ce roman est encore une fois un drôle d’objet littéraire… mais moins étrange que le lièvre d’Amérique. C’est un texte intelligent, avec trois voix très distinctes les unes des autres. Celle qui est la plus surprenante est sans doute celle du frappabord, très sensuelle et plus poétique que les autres. C’est limite malaisant de se glisser dans la peau d’une bestiole qui se nourrit de sang humain et qui le désire de façon presque charnelle. J’ai adoré cette partie même si c’est… déstabilisant.

Quant aux deux autres histoires, plus factuelles, parfois presque froides, j’ai davantage adhéré à celle dans le passé, n’ayant pas réussi à m’attacher aux personnages du présent-futur. La construction est habile et confronte les populations actuelles et futures aux actes parfois inconsidérés du passé. Ça fait peur et ce n’est clairement pas un roman pour les écoanxieux! Le pire dans tout ça, c’est que la partie dans le passé aurait pu être vraie.

Ceci dit, même si je ne crois pas que le but ait été de nous créer une surprise incroyable, j’ai tellement tout vu venir rapidement que ça m’a tout de même enlevé un peu de plaisir de lecture. C’est, comme vous le savez, mon karma d’être devin et ça m’énerve! La plume est fluide, le texte accessible sans être simpliste et Mireille Gagné est clairement une autrice que je relirai. Elle réussit à chaque fois à me divertir ET à me faire réfléchir, ce qui n’est pas gagné d’avance.

Et, dans le cas présent, j’ai rêvé de bestioles qui piquent pendant 3 nuits. Je pense que je peux dire que le roman m’a frappée! (Yep, jeu de mot poche très volontaire!)

La méduse – Boum

« La méduse » est finaliste pour le Prix des libraires du Québec. Et il est rose. Donc je l’ai lu!

De quoi ça parle

Cette bande dessinée raconte l’histoire d’Odette. Elle a des amis, a un emploi qui lui plait dans une librairie et vient d’avoir un coup de foudre pour une cliente. Sauf qu’un jour, elle réalise qu’une méduse l’accompagne. Et qu’elle va se multiplier.

Mon avis

Je ne sais pas du tout de quoi traitait ce roman graphique. En fait, je croyais que nous allions parler de dépression. Mais en fait, si notre personnage principal va vivre des moments difficiles, la méduse ne représente pas la dépression mais une tache noire dans son oeil. Qui va grandir et se multiplier.

C’est donc l’histoire d’une jeune femme qui doit faire un deuil et nous verrons toutes les étapes de ce deuil qui ne sont pas pour autant caricaturales. De l’attente des résultats au déni en passant par la colère et l’angoisse, Odette tente de maintenir son activité quotidienne tout en acceptant que certaines choses ne sont peut-être plus si simples que ça. On ressent parfaitement les émotions du personnage principal qui veut être indépendante, se libérer de l’emprise de ses parents et qui tient à maintenir l’apparence de femme forte. C’est un magnifique récit sur le changement de vie imposé par les événements et l’acceptation du handicap, tout en évitant quelque pathos que ce soit.

Les images sont très belles, toutes en douceur, souvent sensuelles également. La méduse est présente partout, elle suit le personnage principal, ce qui nous fait comprendre à quel point cette inquiétude est présente et ne la lâche jamais, même si elle n’est pas toujours capable d’en parler. Elle craint que sa nouvelle copine la voie comme un fardeau, ce qui ne va pas non plus aider à leur communication.

Bref, une réussite. Les dernières planches sont très belles et ça donne espoir. À lire.

Un psaume pour les recyclés sauvages – Becky Chambers

Tout le monde a aimé ce roman. Il était dans je ne sais pas combien de listes de favoris 2022 et 2023. Je m’attendais à une révélation. Faque… c’est ça. C’était agréable mais ça ne m’a pas révélé grand chose. Et je me demande bien comment j’ai pu passer à côté à ce point.

De quoi ça parle

Nous sommes dans un autre monde, un monde où la catastrophe écologique a eu lieu… ou a été évitée par le soudain éveil à la conscience des robots et des machines, qui ont choisi de quitter le monde des hommes, des centaines d’années auparavant.

Depuis, l’homme vit davantage en harmonie avec la nature et Sibling Dex, notre personnage principal, est moine de thé. Iel parcourt les routes, écoute les gens et les réconforte avec le mélange de thé idéal. Mais un jour, ça ne lui suffit plus et iel quitte le chemin établi pour se diriger vers un ancien monastère abandonné. Et sur cette route, iel va rencontrer un robot qui a une mission : « définir de quoi ont besoin les hommes ».

Oui, je sais. Bonne chance.

Mon avis

Ce roman fait partie de la vague de la science fiction positive. L’univers décrit est utopique, les humains semblent avoir moins d’humainerie (ou avoir compris quelque chose) et ils ont laissé de la place à la nature et aux autres animaux. Possible? Eh boy, ça m’étonnerait. Mais il n’est pas désagréable de s’immerger dans un tel univers, je l’avoue.

Toutefois, toutefois… pour moi, c’était bien. Sans plus. Entre l’humain et le robot s’engage une discussion philosophique sur le but de la vie, sur l’autodétermination et sur l’émerveillement quotidien. Ce sont deux espèces qui se rencontrent, qui ne savent rien l’une de l’autre et qui ont évolué séparément pendant des centaines d’années. Le robot s’émerveille de tout ce qu’il n’a vu que dans les livres et c’est agréable à voir. Ceci dit, toute leur discussion n’a pas emmené ma pensée plus loin et rien de ce que j’ai lu ici était nouveau pour moi. Suis-je toujours d’accord avec ce robot? Nope. Clairement pas. Mais ici, les deux personnages échangent sans nécessairement se convaincre l’un et l’autre. C’était chouette. Et c’était juste ça pour moi.

Et c’est dommage car ce texte a provoqué un réel émerveillement chez plusieurs de mes amis. Ça se veut doux, tendre et réconfortant. J’y ai peut-être relevé une touche de développement personnel (et c’est probablement ce qui m’a moins interpelée) et je n’ai pas accroché plus que ça au personnage de Dex, quoi que ses questionnements soient assez universels et que la touche d’humour m’ait bien plu.

Une tranche de vie mais qui se limitera à ça pour moi. J’ai le tome 2, que je lirai tout de suite. Sinon, JAMAIS je ne retournerai vers cet univers si j’en sors!

Les Alchimies – Sarah Chiche

Ceux qui me connaissent peuvent le deviner : j’ai choisi ce roman parce que dedans, il y avait Goya. Quand il y a de la peinture, I’m in. En plus, on me parlait d’ambiance un peu gothique, de mystères, de secrets de famille… dans ma tête, c’était pour moi. Sauf que bon. Peut-être pas tant?

De quoi ça parle

Camille Cambon est « la fille de ». Elle est médecin légiste comme son père et travaille dans un hôpital parisien. Un jour, elle reçoit un étrange message de la part d’une personne ayant bien connu son père et son oncle, qui ont tous les deux eu une grande carrière scientifique ainsi que sa mère. La correspondante est une ancienne directrice de théâtre qui a les a bien connus et qui a des secrets à lui révéler, secrets qui concernent Goya, leur passion pour le peintre et la recherche de son crâne qui a mystérieusement disparu des années auparavant.

Mon avis

Allez, clarifions les choses dès le départ. Cette lecture a été pour moi en demi-teinte. Il y avait tellement à faire avec ce thème, Goya est fascinant, les folies que l’on fait quand on est jeune adulte aussi, les passions, les excès… et en plus, c’est bien écrit. Mais il y a un mais, qui fait que, finalement, je ne saurais à qui recommander ce roman.

Le livre s’ouvre en 2022, avec Camille. Mère monoparentale, elle est dans un système médical qui bat de l’aile et est médecin légiste, comme son père. Sa vie n’est pas si simple et quand elle reçoit le fameux courriel, elle choisit d’aller voir et va rencontrer cette femme, qui est entrée dans la vie de ses parents à une époque troublée.

Mon problème? Camille, je m’en fichais un peu. Pourtant, il y aurait eu des choses à dire sur elle mais les deux parties du roman sont tellement différentes l’une de l’autre que j’ai eu du mal à faire le lien. Et toute l’influence de l’histoire dans le passé sur Camille m’a donc laissée complètement indifférente. J’aime les histoires passé-présent mais ici, l’exécution ne m’a pas convaincue.

Par contre, l’histoire dans le passé m’a beaucoup, beaucoup plu. Ce tourbillon de folie, cette période hors du temps, le besoin d’avoir une passion, une cause, un endroit à soi… on vit avec les parents de Camille ce moment particulier, les relations intenses, l’amour, les amitiés amoureuses et c’est bien fait. Ils sont persuadés de travailler pour la science, ils sont prêts à tout, à fonder une société secrète… et même à prendre de fort mauvaises décisions. Et au milieu de tout ça, il y a Goya, sa vie, sa santé et les influences de tout ça sur son art, ses tableaux, ses esquisses. Et ça, j’ai aimé. Je suis retournée lire sur Goya et c’était fort intéressant. Sauf que bon, le lien entre ça et Camille… moyen!

Avis en demi-teinte donc. Une bonne et une moins bonne partie. Je vous laisse voir si ça vous tente!

Tress de la Mer Émeraude – Brandon Sanderson

Mon amie Yueyin m’a offert ce – très – beau livre en cadeau. C’est mal parce que maintenant, je les veux tous, mais les cadeaux, j’essaie de les lire dans l’année. Et j’ai bien fait parce que c’était chouette comme tout.

De quoi ça parle

Tress est une jeune fille ordinaire, sur une toute petite île bien ordinaire, au milieu d’une mer de spores vert émeraude qui peuvent tuer si elles sont mouillées. Elle est laveuse de carreaux et a deux passions : Charlie, le fils de l’homme le plus puissant de l’île et… sa collection de tasses de thé.

Mais quand le père de Charlie décide de le marier (par à Tress – of course – à quelqu’un de riche), il finit prisonnier de LA sorcière et Tress décide d’aller le secourir.

Mon avis

Imaginez The Princess Bride si la princesse Bouton d’Or avait décidé, armée de toute sa gentillesse et de son incompétence, d’aller sauver son bien aimé au lieu d’accepter sa mort? C’est tout à fait l’impression que m’a donnée cette histoire. Ceci dit, c’est un peu normal vu qu’à la fin de mon livre, j’ai réalisé que je n’étais pas dans le champ vu que c’était exactement l’inspiration de Sanderson. On est connectés je vous dis!

J’ai beaucoup aimé cette aventure, avec une héroïne a-do-ra-ble qui se ramasse sur un bateau pirate, à la merci d’une capitaine cruelle qui n’a plus rien à perdre. Son seul allié, au départ? Un rat qui parle. Elle prend dans son bagage tout son courage et ses tasses de thé préférées, sans oublier son talent pour faire briller les différentes surfaces. Bref, le fait qu’elle ait survécu 5 minutes est un miracle.

Ceci dit, c’est une quête que j’ai adorée. Tress évolue réellement dans l’histoire. Pas seulement ses capacités, mais aussi ses buts, ses désirs. Elle élargit ses horizons et réussit à se forger une found family dans un bateau pirate. C’est une vraie « bonne personne » et j’avais l’impression de me retrouver dans un conte épique de mon enfance. La magie est très cool, on est dans le cosmere et on a le meilleur narrateur du monde.

Parce que je ne vous ai pas parlé de narrateur hein! Si vous connaissez un peu le Cosmere, vous connaissez Hoid. J’adore Hoid. Et ici, c’est lui qui nous raconte l’histoire, avec tout son humour et ses appartés hilarants. Il faut dire que le personnage n’est… pas dans son état normal. C’est certes du grand n’importe quoi mais ça a donné le côté « narrateur externe qui est conscient de raconter une histoire » que j’ai trouvé tout à fait jubilatoire. Ça a clairement apporté un petit quelque chose à mon expérience de lecture.

Bref, une très bonne lecture, qui se retrouve dans mes mentions spéciales 2023. Et j’ai reçu Yumi pour Noël!

Divine Rivals – Rebecca Ross

Dans la série « je lis les favoris de… » , j’ai choisi un livre dans la liste de Sous le ciel. Ça adonnait bien, je l’avais. En deux exemplaires. Merci deux abonnements différents à des boxes littéraires! Il fallait ça pour que je lise un livre de box hein!

De quoi ça parle

Nous sommes dans un univers qui ressemble au nôtre au début du 19e et où la magie existe. Il y a une guerre, mais une guerre où les gens se battent pour l’un des dieux. Iris est une jeune femme de classe populaire, son frère est parti à la guerre se battre pour la déesse Enva et elle souhaite plus que tout avoir le poste de chroniqueuse dans le journal le plus important de la ville.

Sauf qu’ils dont deux à se battre pour cette position et son rival est Roman Kitt, jeune homme riche, de bonne famille et surtout très arrogant. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que le dit jeune homme est celui qui reçoit les lettres qu’elle écrit à son frère et qu’elle glisse sous la porte de la penderie.

Mon avis

Sans l’avis de Sous le ciel, je ne sais pas si j’aurais tenté ce roman. Depuis les dernières années, j’ai du mal à me plonger dans le fantastique YA, surtout avec tout plein d’amour. Est-ce que c’est ça, la Romantasy? Sauf qu’ici, malgré la magie, les dieux et tout ça, les personnages m’ont semblé vrais. Genre, on aurait pu avoir presque la même histoire sans la magie, en remplaçant quelques éléments et le côté fantastique ajoute un côté mythes et légendes que j’ai bien aimé. J’ai donc passé un très bon moment de lecture et j’avoue que pendant toute la première partie, j’étais follement enthousiaste.

Le suis-je restée? Je dois avouer avoir eu une petite descente enthousiastique quand le côté romance a pris davantage de place mais étant donné le contexte, l’urgence de la situation et la guerre qui rend tout plus intense, j’ai parfois limite été émue. C’est qu’on ne sait pas s’ils seront encore là le lendemain.

Vous pouvez donc vous imaginer que l’histoire ne se limite pas à deux personnes qui sont rivales et qui se battent pour un même poste. On sort assez vite de cette situation, à mon plus grand plaisir. Il y a un petit côté You’ve got mail qui m’a bien plu aussi. La plume m’a étonamment accrochée en plus. Rien de trop lyrique ou de verbeux mais l’écriture est très, très évocatrice, même si quelques précisions sur les sentiments des personnages auraient pu être économisées.

Ceci dit, je me suis attachée aux personnages, autant les principaux que les secondaires, le côté found family, l’intensité qu’oblige la situation ainsi que les derniers retournements. On a le goût que les personnages soient heureux ensemble et dans mon cas, c’est assez rare pour être mentionné.

Je lirai le tome 2. Genre, ce mois-ci!

Très bon divertissement!

Sur les ossements des morts – Olga Tokarczuk

J’ai déjà lu Olga Tokarczuk avec Le livre de Jakob, lu il y a plusieurs années. J’avais eu un peu de mal avec touuutes ces pages car il y avait beaucoup beaucoup de personnages et que j’avais du mal à me concentrer suffisamment pour ce degré d’érudition. J’ai eu envie de réessayer, vu que Séverine a beaucoup aimé… et que ça m’a étonnée en référence avec ce que j’avais lu de l’autrice. Donc j’ai tenté le coup. Et j’ai tellement, mais tellement bien fait!

De quoi ça parle

Janina Doucheyko est à la retraite. Elle a choisi de s’établir sur un plateau isolé, presque inaccessible en hiver. Elle aide un peu à l’école du village, surveille les propriétés des voisins qui ne sont pas là l’hiver. Un jour, son voisin vient la chercher. Grands Pieds, un autre habitant permanent du plateau est mort. Et les morts ne vont pas s’arrêter là.

Mon avis

Ce roman est top. Et pourtant, je ne suis pas à fond dans la cause animale mais si en plus vous êtes attachés à cette cause, vous allez adorer encore plus. C’est un texte engagé, intelligent, très accessible et brumeux, qui parle de la place de l’homme dans la nature et l’univers. L’autrice réussit à recréer à merveille l’ambiance d’un petit village à cheval sur une frontière (entre la Pologne et la République Tchèque) où tout le monde se connaît et où le passe-temps principal est la chasse. Ce qui ne plait pas toujours à notre personnage principal.

Et quel personnage!

Janina est ex-tra-or-di-naire. Elle vit dans un univers bien à elle, entre son amour pour les animaux et la nature et sa passion pour William Blake et surtout, l’astrologie. Son livre de chevet : des éphémérides. Elle est persuadée que les planète influencent et déterminent le destin des hommes et va interpréter tout ce qui l’entoure en regardant le monde travers ce prisme ma foi… particulier. Ésotérique, végétarienne, elle vit comme une souffrance incroyable la mort des animaux. J’ai adoré sa voix qui nous fait rire malgré son pessimisme car sa façon de penser est tellement, tellement out of it!

Bref, quand quelques personnes bien connues du village commencent à mourir, elle a une idée fixe. D’ailleurs, l’astrologie le dit : les tueurs sont des animaux qui prennent leur revanche. Genre, la comtesse de Monte Bichette. Elle ne se gêne d’ailleurs pas pour le répéter à tous et chacun, au risque de passer pour une totale cinglée.

Certes, le propos est appuyé. Certes, on voit un peu venir… mais cette plume! Cette plume! Je pardonnerais presque tout à une telle écriture poétique, ciselée, réflexive… certaines phrases marquent et permettent de réfléchir sur le rapport à la vieillesse et à la nature ainsi que sur la vie presque hors du monde. Un roman marquant, qui m’a fait penser à mon amie Angela Morelli, anciennement Fashion Victim!