J’avais repéré ce titre par mi les nombreux romans de la rentrée littéraire car la révolte des iraniennes suite au meutre de Mahsa Amini m’avait beaucoup touchée. Un roman dans ce contexte ne pouvait donc que m’attirer.
De quoi ça parle
Zahra a 16 ans. Debout sur une benne à ordure, elle décide de brûler son foulard. Nous sommes en 2022 et les iraniennes font entendre leurs voix suite à la mort de Mahsa Amini. Qui est-elle?
Mon avis
Voici donc un roman qui peut faire polémique. J’ai lu quelque part qu’il s’agissait d’un ouvrage féministe blanc anti-voile. Je l’ai plutôt vu comme un roman féministe qui prone le droit des femmes à choisir ce qu’elles veulent faire de leurs corps, de leurs vêtements, de leurs vies alors que tout les en empêche. En Iran, le régime les en empêche et toute tentative de rébellion est fortement réprimée. L’autrice est née de père iranien et de mère française. Journaliste, elle a travaillé entre autres en Iran. Donc, voilà le contexte.
Nous somme donc avec une adolescente de 16 ans. À 16 ans, on veut être libre. On se révolte. Et c’est ce que fait notre jeune Zahra, dite Badjens. Mauvais genre. Il s’agit certes du voile qu’elle préférerait ne pas porter mais ce n’est que la pointe de l’iceberg. Elle en veut à la société d’invisibiliser les femmes. De les faire taire. De les cacher. De leur demander d’être vierges et pures et de les laisser se faire violer en fermant les yeux. Si elles parlent? C’est leur faute. Ce sont elles qui sont déshonorées. Entre Badjens et son petit frère, aucune équité. Il a tout. Elle n’a rien. Sa mère tente de lui rendre la vie plus douce mais comme elle, elle revêt un masque au quotidien. Elle ne dit rien mais n’en pense pas moins.
Ici, il s’agit de l’Islam. Par contre, entendons-nous, la plupart des grandes religions se sont entendues à un moment ou un autre de l’histoire pour traiter les femmes comme des carpettes. Il n’y a pas si longtemps, nos grands-mères arrêtaient l’école en 7e année pour s’occupée de leurs jeunes frères et soeurs et ainsi permettre aux garçons d’être éduqués, le tout sous le regard bienveillant de monsieur le curé. Non mais quand nous foutra-t-on la paix?
Ce roman n’est pas un bijou littéraire et stylistique mais le ton choisi concorde avec la protagoniste. Elle est jeune, en colère et scande ses revendications d’une voix forte. Elle s’indigne, va droit au but. Elle veut croire en ses rêves et au sens de ce qu’elle et ses amies font pour retrouver une voix, une vie. Nous ne sommes pas dans la nuance, sauf peut-être une fois, quand elle comprend même quand les combats sont différents à travers les années, les femmes devraient pouvoir choisir. C’est un texte fort, brut et sensible à la fois. Bref, j’ai beaucoup aimé, même si j’en aurais pris un peu plus longtemps.