
J’ai longtemps pensé que ce roman était un livre de développement personnel. Oui, je sais, vous pouvez rire. Ce n’est qu’après l’avoir repéré dans quelques tops que j’ai décidé de le lire, toujours sans trop savoir à quoi m’attendre.
De quoi ça parle
Modesta est née dans une famille pauvre sicilienne le 1e janvier 1900. Son père était absent, sa mère semble lui avoir dit en tout et pour tout 4 mots et n’en avait que pour sa soeur trisomique. Mais Modesta ne fait pas honneur à son prénom et est pleine de volonté et de convictions. Nous verrons donc passer le siècle à travers la vie de cette femme à la vie et à la pensée haute en couleurs.
Mon avis
Pour deux copines à moi, ce roman est un chef d’oeuvre. Pourtant, je dois avouer que si j’ai trouvé certains aspects fascinants, cette lecture a été somme toute assez inégale. J’ai adoré la narration et beaucoup apprécié l’évolution de la pensée d’un personnage militant à travers les années, notamment sa relation avec les autres générations. Mais il y a des longueurs! Et des conversations redondantes! Bref, une appréciation en montagnes russes.
Modesta est une femme qui ose tout, parfois trop. Elle ne se prétend pas morale et elle commet des actes parfois terribles sans culpabilité. Elle assume également ses pensées les plus subversives. Nous sommes en Sicile, île assez isolée et l’atmosphère est prégnante. On sent la chaleur, les gens y ont aussi le sang bouillant et j’ai eu l’impression de vivre avec ces personnages pendant le temps de ma lecture. J’ai eu l’impression d’en connaître quelques uns d’ailleurs. Modesta est une femme queer, elle n’a aucun tabou et c’est sa vie à elle que l’on va suivre. Certaines personnes vont passer, d’autres vont rester mais ce livre, c’est sa vie à elle. Une vie haute en couleurs, mais sans faits grandioses non plus. Une vie quoi. C’est à travers ses yeux que nous verrons passer les années, y compris les guerres et la montée du fascisme, elle qui est une fière communiste. Tout cet aspect était génial.
Par contre, il y a beaucoup de personnages, beaucoup d’hommes surtout, que j’ai parfois eu du mal à distinguer. Il y a pas mal de scènes épicées (qui, selon moi, n’apportaient pas toujours quelque chose de plus à l’histoire) mais surtout, beaucoup de « oh je vais me tuer, je t’aime trop, je vais te tuer, je vais me pendre »… je veux croire que les siciliens sont passionnés mais c’est une épidémie! Ça m’a énervée et j’avoue avoir levé les yeux au ciel.
Ce qu’il faut savoir, c’est que ce roman a été écrit de 1967 et 1976. C’était donc ma foi assez en avance sur son temps et ce qui passait bien à ce moment passe moins maintenant (le chantage au suicide, je trouve ça tout sauf sexy). C’est assez étonnant d’ailleurs, très féministe, très ouvert. C’est un roman qui reste avec moi depuis que je l’ai terminé, j’ai envie d’aller visiter la Sicile, ça parle d’amitié, d’amour, de politique, de transmission et de passion… mais je ne suis pas aussi passionnée que certaines copines. Un peu longuet quand même.








