Nestlings – Nat Cassidy

Ce roman était dans la liste de favoris de Gabby Reads et comme j’aime bien l’horreur étrange qui peut s’interpréter comme étant métaphore de la réalité, je me suis dit que ça pourrait fonctionner. Et savez-vous quoi? Yep! Vraiment!

De quoi ça parle

Après des années en fertilité, la naissance de Charlie a laissé Ana paraplégique et elle est en pleine dépression post-partum. Mais la chance semble tourner quand elle et son mari sont tirés au sort pour une lotterie d’appartement dans l’un des immeubles les plus huppés et mystérieux de New York, le Deptford. Mais lors de la visite, Ana se sent mal à l’aise, étrangère. Se sentira-t-elle chez elle dans ce magnifique immeuble?

Mon avis

Non mais quelle réussite que ce roman pour moi. J’avais un peu peur au début parce qu’en fait, le livre faisait son boulot : on ne se sentait pas bien du tout dans cet immeuble, mais pas du tout! On sait très rapidement qu’il y a un élément fantastique dans l’histoire, on sait que ça ne peut pas bien aller et que toute cette histoire est fort louche. J’ai eu l’impression de voir un film d’horreur, avec plans caméras, limite avec de la musique qui fait peur. L’atmosphère est hyper réussie et il y a de multiples interprétations possibles à la signification des événements du roman, même si l’auteur nous explique ce qui lui a donné naissance. J’ai aimé y voir de multiples choses différentes.

Donc, le Deptford, immeuble fascinant, rayonnant, dans un New York grouillant et mouvant. Il n’y a presque aucune information sur l’endroit mais il semble avoir été témoins de drames multiples et variés. Si Ana se sent rapidement « pas chez elle », Reid, son mari, qui a été proche aidant et qui a tenu le fort depuis la dernière année, s’y plait davantage et comprend de moins en moins les réactions de sa femme, qu’il juge exagérées. Bref, l’immeuble le hante, mais dans le bon sens.

Entre les deux époux, Charlie, la fillette d’un an qui réagit très fortement à l’arrivée dans le nouvel appartement chic et qui semble pleurer sans arrêt. Ana n’en peut plus et sa relation avec sa fille est trouble. Elle a un historique avec sa mère et ne se sent pas la mère « qu’il faut » pour sa fille. Sa fille qui lui semble de plus en plus étrange et elle a peur de ses propres réactions face à elle, alors que la voix de sa mère à elle, dans sa tête, lui rappelle combien elle n’est pas adéquate. Bref, Ana est une personne dont la vie a complètement changé, qui ne sait plus qui elle est et qui n’a pas encore fait le deuil de qui elle était avant. Elle est loin d’être parfaite mais elle sonne vrai et ce même si l’auteur n’est pas lui même en fauteuil roulant.

Un roman qui utilise l’horreur pour discuter du sentiment de n’appartenir à nul endroit, de la maternité et de la dépression post partum, du handicap, du deuil et des effets secondaires de toutes ces transformations autour de soi, surtout quand les tragédies s’accumulent et que nous perdons pieds. J’ai adoré la fin qui parle d’amour maternel, d’acceptation de qui sont nos enfants… bref, j’ai adoré.

Un très bon roman et maintenant, j’ai envie de lire le précédent roman de l’auteur. Quand j’aurai envie d’un peu d’horreur ou de gothique!

1 Commentaire

  1. l’horreur gothique n’étant pas pour moi , je laisse passer cette lecture sans aucun regret

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