Finlay Donovan is killing it – 1 – Elle Cosimano

Ce roman, c’est la faute de Books and Lala, sur Youtube. Après avoir lu plusieurs romans plus difficiles et demandants, j’avais besoin d’une petite lecture rapide. Et j’ai drôlement bien fait car je l’ai dévoré… et j’ai adoré.

De quoi ça parle

Finlay Donovan est dans une situation un peu sans issue. Son ex lui fait des misères, elle n’a plus un sou devant elle et la page blanche… elle connaît. Quand une mystérieuse dame entend une conversation entre elle et son agente – à propos de son prochain livre impliquant un bad guy qui risque de mal finir – elle la confond avec une tueuse à gages… et lui donne un contrat. Un contrat dans lequel elle va se retrouver empêtrée… et vous verrez!

Mon avis

Il y avait longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir à lire un cosy mystery. La dernière fois, c’était avec Stephanie Plum et j’avoue ici avoir quelques vibes de cette série chouchou. C’est moins « grand n’importe quoi », mieux adapté à 2023, mais il y a le côté déjanté, les personnages secondaires un peu foufous qui me plait dans les romans de Evanovich.

Ici, nous avons Finley. Finley qui va se retrouver dans une situation difficile et qui décide de tenter de s’en sortir… en prenant les pires décisions ever. On dirait que l’univers conspire pour la mettre dans le trouble. Et malgré tout, elle reste une mère de famille qui souhaite le mieux pour ses enfants, qui a un mari horrible… qui vient, en plus, de renvoyer la nanny. Le tout parce qu’il ne prend pas Finlay et sa carrière au sérieux. La nanny, je l’adore. Elle est jeune, a du caractère.. et a autant de talent que Finlay pour se mettre les pieds dans les plats. Parce que entendons-nous, le mec du contrat, il va se retrouver mort!

Bref, elle fait toutes les erreurs de débutant, elle a des idées complètement à côté de la plaque, il y a un beau policier, un beau – et jeune – barman… c’est tout ce que je demandais. Si les choses se résolvent, ce n’est clairement pas vraiment en raison de ses talents d’enquêtrice! Et la finale… WTF?!?! J’adore!

Et je lirai le tome 2. Genre… vite!

Vigdis la farouche – Sigrid Undset

J’ai dû voir ce titre dans une vidéo. Quelque part. Et j’ai dû le commander à la bibliothèque car le mot « saga islandaise moderne » (moderne voulant dire 1909) m’appelle toujours irrésistiblement. Kariiiiiiine, lis moi!!

De quoi ça parle

Quand Viga Ljot, jeune islandais, débarque en Norvège avec son oncle dans la propriété de Gunnar et de sa famille, il tombe sous le charme de Vigdis, la fille du domaine. Malgré une réelle attirance, la famille de la demoiselle n’est pas encline à accepter la demande… et Ljot commet un acte impardonnable. Et Vigdis ne va pas oublier.

Mon avis

Il faut entrer dans ce roman en se disant que c’est écrit comme une saga islandaise. C’est factuel, les phrases sont courtes, on va à l’essentiel, le temps passe rapidement et si on ressent l’immensité et la rudesse du climat, nous ne sommes pas du tout ici dans de longue descriptions lyriques. Du. Tout. Nous avons un roman qui se passe sur près de 20 ans et qui a quoi… 180 pages. Ça peut vous donner une idée.

Et moi? J’ai beaucoup, beaucoup aimé. Les sagas islandaises, j’aime. Les vikings, le 10-11e siècle, la vie rude, l’esprit de conquête et de vengeance, ça me plait beaucoup. Du coup, j’ai été ravie de retrouver cette amosphère ici. Nous avons des personnages pleins de failles, qui parlent par l’épée et ont parfois la morale élastique, surtout quand vient le temps de tuer leurs semblables. Certains évoluent réellement dans cette histoire et Vidgis, avec sa force et sa fierté, est un personnage dont je me souviendrai. On évite plusieurs pièges, les gens ont la mémoire longue, les sentiments sont exacerbés et l’histoire est réellement grandiose et mémorable. Le matériel pour faire une saga!

Malgré le peu de mot, on ressent le froid, les grands espace et la dureté du climat. Nous sommes dans une époque rude et le père de Vigdis lui permet de choisir son homme, ce qui est déjà une bonne chose, et nous voyons apparaître la chrétienté dans ce royaume d’anciens dieux. Le roi Olav fait d’ailleurs une courte apparition. Certes, ce dernier thème aurait pu être davantage développé mais comme je suis HYPER fan de ce thème (la fin des anciens dieux), j’en prendrais toujours plus.

Bref, une très belle découverte et j’ai maintenant envie de lire Christine Lavransdatter, l’énooooorme roman qui est son oeuvre la plus connue!

L’ingratitude – Ying Chen

J’ai acheté ce roman en 2009. Et 14 ans plus tard, il était toujours dans ma pile. Oui, je sais, ça fait peur. Et ce n’est même pas l’un des plus vieux. Je discutais avec ma mère des anciens gagnants du prix des libraires du Québec et j’ai réalisé que l’autrice était sino-québécoise. Donc, ça entrait en plus dans mon Lisons l’Asie, surtout que ce court roman est bien ancré dans la culture chinoise.

De quoi ça parle

Ceci est l’histoire d’une fille. Elle est la fille de sa mère, mère qui la domine, la contrôle et qui n’admet pas qu’elle soit autre chose qu’une prolongation d’elle-même. La fille est morte, nous le savons dès les premières pages, et c’est son fantôme qui va nous raconter comment elle a pu en arriver là, écrasée sous les exigences de sa mère et le sentiment de ne jamais être à la hauteur.

Mon avis

Voici donc un roman qui dérange. Pour en avoir avec une amie ayant une mère chinoise, elle m’a expliqué que ce qui était dans les pages de ce livre avait touché sa propre mère droit au coeur, lui faisant presque revivre certaines parties de sa vie. Nous sommes en Chine, notre héroïne a 25 ans et n’a aucune liberté. Non seulement ça, mais la relation mère-fille prend toute la place, l’empêchant d’être quoique ce soit sauf sa fille à elle, cette mère qui n’est jamais satisfaite et qui le lui fait quotidiennement savoir.

Il paraît que la pression mise sur les filles chinoises était terrible à une époque et qu’à certains endroits, elle l’est encore. Les apparences sont ici ce qui compte, la mère a tous les droits et fait ressentir à sa fille tout le poids de sa prétendue ingratitude. Tout le temps. Impossible de s’échapper. La figure de la mère est anxiogène au possible et on comprend presque la narratrice de ne voir qu’une seule issue possible. Bref, ça frappe.

L’écriture est très belle, poétique, remplie d’images. Le personnage principal est évanescente, autant vivante que morte. On la sent hors du monde, sans espoir, sans même une définition d’elle-même, qui ne se sent vue que par le regard intransigeant de sa mère.

J’ai donc bien fait de le sortir de la fameuse pile – montagne – à lire!

1Q84 – tomes 1 à 3 – Haruki Murakami

Je voulais lire 1Q84 depuis sa sortie. Mais voyez-vous, il y a beaucoup, beaucoup de pages. Alors j’ai attendu. Et ce n’est que quoi… 14 ans plus tard, que je me suis décidée à le lire.

De quoi ça parle

Deux histoires, deux personnages, dont les destins vont se croiser dans des mondes étranges.

Tengo est un jeune auteur qui tente de percer. Il va un jour être amené à réécrire un mystérieux roman « La chrysalide de l’air », écrit par une mystérieuse jeune fille de 17 ans et qui implique d’étrange « Little People ». Il est le fils d’un père percepteur pour la NHK et a dû passer son enfance à faire du porte à porte pour récupérer les redevances.

Aomamé est quant à elle massothérapeute et professeur de sports. Dans ses temps libres, elle est tueuse à gages. Lors d’une mission, elle passe en 1Q84, monde mystérieux où il y a deux lunes et où l’ordre du monde semble être perturbé.

Mon avis

Ouvrir un roman de Murakami, c’est accepter d’entrer dans un univers particulier, dans lequel nous allons perdre nos repères. Bref, on n’y comprend pas toujours tout mais c’est tellement, tellement particulier qu’il est impossible de ne pas reconnaître sa patte, l’atmosphère de ses écrits. Il est difficile de parler de cette trilogie dans son entier mais il est tout aussi difficile de parler des tomes séparément. Je me suis donc dit que j’allais aller au plus court, soit un seul billet.

Ai-je aimé? Oui j’ai aimé. J’ai quelques bémols mais en gros, c’est une lecture dont je me souviendrai. Le premier tome est assez flottant. Je l’ai refermé sans trop savoir si j’étais capable d’en parler car je n’aurais pas vraiment pu dire où ça s’en allait. On prend le temps de rencontrer les personnages, de bien comprendre qui ils sont et d’où ils viennent. Aomamé, surtout, fascine. Qu’est-ce qui peut bien avoir amené cette jeune femme à tuer des hommes? Et où est-elle donc? Tengo est-il dans le même monde? Y a-t-il un lien entre eux?

On commence à avoir des réponses dans le tome 2, où on voit les Little People pointer leur nez et l’histoire se resserre dans le tome 3, qui voit apparaître un troisième point de vue, celui d’un étrange détective. Le roman est assez lent, plusieurs phrases sont répétitives, mais ça ajoute à l’ambiance générale de flottement, de mystère et d’onirisme. Aura-t’on toutes les réponses? Non mais on est dans un Murakami. Il ne faut pas s’attendre à ça. Mais j’avoue que cette fois-ci, j’aurais aimé en savoir davantage sur certains sujets, notamment sur les fameux Little People, qui resteront somme toute assez mystérieux, avec leur aspect choral et leur « ho-ho ».

Certes, comme toujours dans Murakami, on se demande pourquoi tant de poitrines et tant de mamelons. Cher homme, crois-moi, nous les femmes ne pensons pas toujours à la forme de nos seins. Ce n’est pas, dans nos constantes préoccupations. J’ai cessé de compter le nombre de mentions! Il faut savoir. C’est toujours comme ça.

Ceci dit, c’est une bonne histoire de mondes parallèles (mais en sont-ce?), de cultes et de croyances. J’ai beaucoup aimé (j’ai dégommé les 3 tomes en 3 semaines). Tout plein de métaphores… et je voudrais bien lire le livre de La ville des chats!

Kindred (Liens de sang) – Octavia E. Butler

Je souhaitais découvrir Octavia E. Butler depuis des années. Il aura fallu un regain de popularité sur les réseaux sociaux pour que je me décide, et il aura aussi été nécessaire que je fasse des recherches sur les livres impliquant les voyages dans le temps pour choisir celui-ci. Et quelle expérience!

De quoi ça parle

Dana est une femme noire qui habite la Californie en 1976. Elle est autrice, vient de déménager et est marie à Kevin, un homme blanc assez progressiste pour l’époque pour avoir marié une femme noire contre les souhaits de sa famille.

Dana va se retrouver ramener dans le Maryland de 1815, sur une plantation, alors qu’elle est appelée par Rufus, qui semble être l’un de ses ancêtres, qu’elle doit sauver pour que sa lignée existe. Et Rufus semble avoir un réel talent pour se mettre dans le trouble. Et Dana est noire. Sur une plantation.

Je crois que vous comprenez.

Mon avis

Commençons fort : ce roman est pour moi un coup de coeur. Un vrai. Un roman marquant, qui va certes là où on aurait pensé… mais pas tout à fait. Même si tout n’est pas expliqué, cette version du voyage dans le temps prend réellement le temps de confronter les visions du monde des voyageurs et des gens de l’époque. Dana est une femme libre, indépendante et elle tient à le rester. Elle n’est pas prête à tomber dans le schéma qui est attendu d’elle, surtout qu’elle ne comprend pas tout de suite ce qui lui est arrivé et où elle est tombée. Elle essaie. Elle essaie tellement. Mais vous pouvez vous imaginer qu’elle va se frapper à la réalité, même si le jeune maître blanc l’aime bien, même s’il semble presque parfois la respecter. La façon de voir les choses est tellement ancrée dans le quotidien, tellement intégrée dans les façons de penser qu’il est difficile à quel point le racisme est partout et semble « normal » à tous ces gens.

Ici, le temps passe différemment dans le passé et dans le présent. Dana n’a aucun contrôle sur ses voyages ni sur la façon dont elle est traitée sur la plantation. Elle n’a pas le choix en fait. Elle voit de ses propres yeux ce qu’elle n’a vu que dans les livres d’histoire : la façon de traiter les Noirs comme des sous-hommes, la vente des enfants, les séances de fouet et les punitions pour un rien. On réalise l’inutilité de de la résistance passive, l’impossibilité de réagir et l’horreur des conséquences.

Et surtout, surtout, on apprend à connaître ces gens. Ils existent. Chacun est différent, chacun aspire à quelque chose sans trop oser rêver. Et ça fait mal de voir à quel point Dana s’adapte à la situation, à quel point elle n’a pas de choix. Et comment d’autres personnes réagissent différemment. L’évolution du jeune garçon malgré les tentatives de Dana de lui faire voir les choses autrement fait mal au coeur. Et le sort des personnes noires…

Bref, c’est réellement réussi. Ça parle de traumatisme intergénérationnel, du fait que ces personnes n’étaient pas différentes de nous, et que leur sort fait encore partie de ce nous sommes.

Un roman poignant.

Legends and Lattes – Travis Baldree

Ce roman « High fantasy with low stakes » ou « Cosy fantasy » a fait l’unanimité sur la booktubosphère l’an dernier et l’idée d’un café tenu par une orque… comment résister? Je l’ai donc acheté. En deux exemplaires parce que Fairyloot en faisait un très joli. Je suis incorrigible.

De quoi ça parle

Viv, orque membre d’un groupe d’aventuriers, a accroché son épée. Elle a récupéré un porte bonheur de sa dernière expédition et a décidé d’ouvrir un café dans une petite ville afin de vivre une autre vie.

Et… c’est ça?

Mon avis

Avouons-le d’emblée, si j’ai bien aimé, je ne suis clairement pas aussi enthousiaste que la plupart des gens. Mes attentes étaient tellement over the top étant donné la hype! Ce n’est pas mal hein. C’est hyper cosy, le café est chouette, j’ai bien aimé la diversité des personnages (en particulier le cuisinier du café) mais sincèrement… c’est un peu plat. Et le tout se résout un peu trop facilement à mon goût.

En fait, tout le roman ou presque se concentre sur l’ouverture, la rénovation et l’amélioration du café. Ça s’active un peu vers la fin de l’histoire mais c’était un peu tard dans mon cas. C’est un peu répétitif, on ne sent pas vraiment le danger pour les personnages mais je pense que c’était le but du roman. Ce qui fait qu’en somme, j’ai très peu à dire. C’était bien. C’était queer. Ça donne faim. Parfois c’est drôle. Mais c’est pas mal ça.

La relation qui se tisse petit à petit entre les personnages est chouette, il y a des chances pour que je lise la suite. Toutefois, j’avoue m’être un peu ennuyée. Et surtout, surtout! J’ai été per-tur-bée par le fait que l’auteur ne saute pas sur l’occasion pour INVENTER des desserts? Me semble que ça aurait été l’occasion rêvée!

Est-ce que ça parait que je ne sais pas quoi dire? Bref, on va cesser d’écrire sans but… et dites-moi. Avez-vous aimé?

Où Yueyin et moi vous parlons du « bon vieux temps » bloguesque!

J’ai failli ne pas poster la vidéo tellement je trouve que j’ai l’air d’un troll comparée à ma radieuse amie Yueyin! Mais dans ce tag, on se souvient des bons moments de la blogo à travers les années! Et ça me fait encore sourire!

Le Moine – Matthew Lewis

Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais à la fin de 2022, j’ai fait deux vidéos sur les romans gothiques. Dans cette vidéo, je mentionnais trois romans « fondateurs » de ce style. Étonamment, je n’avais jamais lu aucun des trois romans en question… alors j’ai décidé d’en sélectionner un… et ça a été celui-ci. Et sincèrement, j’ai bien fait car malgré tous mes malgrés, j’ai passé un très bon moment de lecture.

De quoi ça parle

Espagne, fin du 18e siècle. À Madrid, le frère Ambrosio est un prédicateur très apprécié, ayant une réputation de grande sainteté et d’être libre de tout péché et de tentation. Il le croit d’ailleurs lui-même. Toutefois, l’arrivée de Rodopho, un très pieux novice, va le bouleverser d’une façon qu’il n’avait pas imaginée. Par ailleurs, le jeune Lorenzo revient en Espagne pour voir sa jeune soeur qui vient d’entrer au couvent mais qui semble cacher un secret. Quant à Antonia, elle vient en ville pour implorer l’aide d’un parent mais va se retrouver face au désir des hommes.

Mon avis

Nous avons ici le gothiquissime du gothique. Tout y passe. Les jeunes filles en détresse sans réel pouvoir, les preux chevaliers qui viennent les sauver, les méchants méchants, les machinations, la sorcellerie, les viols, les meurtres, les lieux hors du temps… on est en plein là-dedans. Pour la lectrice moderne, ça semble un peu sensationnaliste (ok, pas mal sensationnaliste), pas très féministe, pas si épeurant non plus, mais je comprents que pour la jeune femme impressionnable (genre Catherine Morland dans Northanger Abbey… si vous l’avez lu, vous connaissez donc une partie de l’histoire), ça ait pu être quelque chose, voire même effrayant.

Entendons-nous, les personnages ont assez peu de profondeur et sont caractérisés par un trait particulier. Ils se vouent une amitié ou un amour éternels après un regard et les femmes sont de pauvres créatures en détresse. Toutefois, l’atmosphère est hyper bien réussie, les malheurs s’accumulent et j’ai beaucoup aimé la construction de l’histoire. On se balade entre divers personnages, pas nécessairement de façon linéaire et j’ai bien aimé comprendre à rebours certains événements de l’histoire, sous différents points de vue.

Est-ce difficile à lire? Pas du tout. C’était dans le temps un « roman de gare », ça se lit tout seul, il y a énormément d’action et les péripéties s’enchaînent sans relâche. Hyper accessible pour un classique. Et surtout, surtout, le clergé en prend pour son grade. Entre les nonnes corrompues et avides de pouvoir et les moines pervers qui abusent de leur position, nous avons de tout. Et bon, j’avoue que pour l’époque c’est assez réjouissant.

Une bonne lecture donc, que je suis ravie d’avoir découverte. Mieux que ce que je croyais, hyper divertissant, quand on sait à quoi s’attendre. Mais je crois que j’aime le gothique, de façon général.

Lolita – Vladimir Nabokov

Ce roman traîne dans ma pile depuis des années. J’ai toujours eu hyper peur de le lire et je n’ai jamais vu les films. Du coup, je savais à quoi m’attendre… mais je ne m’attendais pas à être aussi perturbée par cette lecture.

De quoi ça parle

Humbert Humbert, un homme dans la quarantaine, est à son procès. Il tente de nous faire voir son point de vue et surtout de nous faire comprendre sa relation avec la fille de sa toute nouvelle épouse. Ayant toujours été obsédée par ce qu’il appelle les « nymphettes », des fillettes prépubères, il tombe follement amoureux de Dolorès (ou Lolita), la fille de sa logeuse… et on connaît la suite.

Mon avis

Dérangeant. C’est le premier mot qui me vient en tête en refermant ce roman. Je savais dans quoi je m’embarquais. Je savais que Nabokov souhaitait dénoncer la situation et que pour lui, Lolita était clairement la victime mais entendons-nous, nous n’avons QUE le point de vue de Humbert Humbert, qui nous parle la plupart du temps au « je ». Qui a une façon de voir et d’intrepréter les évenements tellement déformée, tellement out of it, qu’il est important de connaître ces faits avant notre lecture. Car avant la toute fin, ce n’est pas « call out ». On comprend que ça ait pu être mal interpréter.

Étonamment, j’ai apprécié ma lecture. Un peu long, j’en aurais pris un peu moins, surtout pendant les longues pérégrinations, mais il n’y a pas à dire, le roman est marquant. En plus, j’ai actuellement une nièce de 11 ans, mignonne comme tout, très fille-fille… et imaginer qu’un mec puisse aussi mal interpréter ses mimiques, ses sourires ou encore ses petits crop tops d’une façon aussi… épouvantable? On va s’entendre, ça a teinté ma lecture.

Ce qui est dérangeant, ce n’est pas seulement la relation entre les deux. Ce l’est suffisamment, of course, mais ce qui perturbe, c’est que Humbert Humbert semble bien sous tout rapports. Il ne semble pas réaliser à quel point sa vision des choses est déformée même s’il SAIT que ses goûts n’ont aucun sens. De plus, c’est superbement écrit. C’est rarement vulgaire, il ne nous parle que d’amour quand il parle de Lolita… nous ne sommes pas dans un « You », comme dirait Maps! Et comme Lolita est vue à travers un verre déformant, elle est rarement attachante. Même quand on sait qu’elle est dans une situation intenable. Même quand on sait que son enfance est en train d’être démolie à grand coups de tout ce que vous pouvez vous imaginer.

Bref, une lecture marquante. Plaisir de lecture? Je peux difficilement dire ça. J’ai mis une éternité à le lire, j’ai dû séparer ma lecture en de multiples sessions parce que c’était « trop ». J’ai aimé les bris du quatrième mur, les flash-forward, la plume extraordinaire… mais voir le personnage principal, qui tente de se justifier, c’est beaucoup. Vraiment beaucoup.

Pas pour tout le monde, certes… mais marquant.

Les Austeneries – la suite!

Voici donc la deuxième partie de ma série « Jane Austen ». Ici, je parle des dérivés Austeneniens, la littérature para-austenienne… bref, les Austeneries, comme on dit ici.

Livres mentionnés – Le club Jane Austen – Karen Joy Fowler – Austenland – Shannon Hale – Confessions d’une fan de Jane Austen – Laurie Viera Rigler – Tribulations d’une fan de Jane Austen – Laurie Viera Rigler – Jane Austen et moi (Lost in Austen) – Emma Campbell Webster – This pen for hire – Laura Levine – Trilogie de Pamela Aidan – Une telle assemblée – The confessions of Fitzwilliam Darcy – Mary Street – Le journal de Mr. Darcy/Wentworth/Knightley – Amanda Grange – Emma and Knightley – Rachel Billington – Old friends and new fancies – Sybil Brinton – The Darcys and the Bingleys – Marsha Altman – Impulse and Initiative – Abigail Reynolds (et le reste de sa bibliographie) – Le journal de Bridget Jones – Helen Fielding – Fitzwilliam Darcy, Rock Star – Heather Lynn Rigaud – Pride, prejudice and Jasmin Field – Melissa Nathan – Lions and Liquorice – Kate Fenton – L’amour est de foin/La rencontre idéale (ou presque) – Angela Morelli – Me and Mr Darcy – Alexandra Potter – Persuading Annie – Melissa Nathan – Jane Austen in Scarsdale – Paula Marantz Cohen – Miss Austen – Gil Hornby – Writing Jane Austen – Elizabeth Aston – The lost memoirs of Jane Austen – Syrie James – Longbourn – Jo Baker – La mort s’invite à Pemberley – PD James – The stars we steal – Alexa Donne – Persuade me – Juliet Archer