Wollstonecraft – Sarah Berthiaume

Ce n’est pas souvent que je vous parle de théâtre. Par contre, en 2023, j’ai eu un trip Frankenstein et j’ai lu plusieurs réécritures. C’en est une et c’est ma préférée à date.

De quoi ça parle

Mary Wollstonecraft est autrice. Son dernier roman n’a pas fonctionné (et a été déclaré « anti-féministe » par ses idoles) et depuis, elle n’a qu’une idée en tête : avoir un bébé. Sauf que ça ne fonctionne pas. De fausse couche en fausse couche, elle se désintègre peu à peu. Son désir de maternité l’amènera-t-elle à donner vie à une créature?

Mon avis

Cette pièce, mais cette pièce! J’ai tout aimé de cette réécriture à quatre personnages, situé dans un futur pas si lointain où tout – même les soins – est virtuel et déshumanisé. En peu de pages, l’autrice réussit à manier les thèmes relatifs au roman source (science, création, responsabilité, bien et mal), tout en intégrant plusieurs problématiques actuelles telles que l’environnement, les dérèglements climatiques ou encore la surconsommation liée au capitalisme. Je vous jure, c’est hyper bien fait.

Mary est un personnage qui ne sort presque jamais. Perceval, son époux poète, ne sait pas comment la soutenir alors qu’elle est prises avec la dépression et les successions d’échecs. Quant à sa meilleure amie, Claire, c’est une ancienne actrice recyclée en vendeuse Tupperware, mais une vendeuse im-pli-quée. Elle est drôle et pathétique à la fois avec ses pep talks de ralliement qui ressemblent à des sermons et elle est un paquet de contradictions ambulant. Y croit-elle vraiment, à son boniment? On y explore les excuses que l’on se raconte pour se donner bonne conscience ainsi que le lien entre la création artistique et la maternité, autant dans le processus que dans la réaction du créateur face à ce qui provient de lui. C’est une histoire qui reste.

Toute la pièce est REMPLIE de clin d’oeil au roman original, remplie de parallèles. C’est drôle, souvent grinçant, les sujets traités le sont avec étonamment de profondeur étant donné la longueur du récit. Malgré tout, on ne tombe pas dans la dénonciation sans espoir et la réflexion que la pièce incite continue après la lecture. Que se passe-t-il quand on est ambivalent face à une oeuvre? Un enfant? Qui est responsable si ça se gâte par la suite? Bref, j’ai adoré!

2 Commentaires

  1. comme toutes les pièces de théâtre on a envie de la voir jouer , non?

    1. Yep! Si elle rejoue un jour, clairement, je vais y aller!

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