Fearless Fourteen – Janet Evanovich

Présentation

Stephanie Plum, chasseuse de primes, allait simplement récupérer Loretta, FTA (failure to appear)… la routine, quoi.  Sauf qu’elle se retrouve rapidement avec Zook, le fils de celle-ci, sur les bras ainsi que son frère, Dom, récemment sorti de prison, qui semble croire que Morelli, en héritant de la maison de sa tante Rose, l’a privé de son héritage légitime.  Est-ce que ça aurait quelque chose à voir avec le vol de banque de 9 millions commis plusieurs années plut tôt?   Et, bien entendu, Stephanie est prise là-dedans jusqu’aux oreilles!!

 

Commentaire

Quoi de mieux qu’un roman de Stephanie Plum pour rire un bon coup et pour se changer les idées!!  Dans mon cas, ça fonctionne toujours, du moins le temps que ma lecture dure… ce qui, malheureusement, n’est jamais bien long!!  C’est que ça se lit vite, cette petite chose!

 

Nous sommes encore dans une aventure complètement abracadabrante.  Bien entendu, si on lit pour l’intrigue policière, on risque d’être déçu – parce que bon, si on en est au tome 14, j’imagine qu’on a bien compris qu’il ne fallait pas les lire pour ça – mais pour la rigolade, ça fonctionne à merveille!   Bon, tout le monde sait que je suis une Rangergirl.  Et ce livre est centré sur Morelli alors que Ranger est présent… mais bon… Je l’ai déjà vu plus hot que ça!!! 

 

Que puis-je en dire… l’ado de 14 ans, Zook, au visage rempli de piercings et maniaque de Minionfire, un genre de jeu vidéo, taggueur légendaire, nous apporte quelques fous rire… Et d’imaginer Stephanie et Morelli, tentant de jouer les « bons parents » avec lui, Mooner – inventeur dans ce tome d’un super efficace canon-à-patates – et Gary, un stalker professionnel, médium à ses heures, c’est aussi quelque chose!   

 

De plus, Stephanie, pour se faire un petit « sideline »,  a accepté un travail de garde du corps pour Rangeman, où elle doit garder une star de 61 ans qui se prend pour Madonna et qui est tout un numéro!  Et comme elle annonce en grande pompe qu’il y a probablement 9 millions d’enterrés dans la cour de Morelli, devinez ce qui en découle (de là l’utilité des patates… je sais, ça ne semble pas vraiment logique mais ça l’est… dans le sens d’Evanovich-logique!). 

 

Lula, quant à elle, a maintenant de grands rêves matrimoniaux et a décidé que Tank et elle convolerait en justes noces, with feux d’artifices, s’il vous plaît.  Quant à Tank il… tente de ne pas s’évanouir!   Duuuur de faire le poids face à une Lula déchaînée, avec sa logique toujours toute particulière!!  Quant à Grandma Mazur, juste l’image mentale d’elle en gothique (avec tous les passe-temps qui vont avec)… avouez que ça fait rire!!  Je plains sincèrement la mère de Stéphanie!!

 

Bref, des situations plus folles les unes que les autres, avec une Stephanie bleue et un Morelli qui n’a qu’une idée en tête malgré tout!  Vivement la sortie du 15e en poche… surtout après avoir lu le début!  *soupir* Ranger *soupir*…

 

Plaisir de lecture: 8/10

Harlequinades 2009: Étude hautement sociologique et kulturelle

Vous le savez tous, je ne fais pas les choses à moitié, surtout quand il est question de ces monstres kulturels (copyright Fashion) que sont les Harlequin!!   Comme il semblerait que j’aie eu un petit rôle à jouer dans cette idée folle initiée par Fashion et Chiffonnette – là, je parle des maintenant célèbres Harlequinades 2009 – j’ai décidé de ne pas faire les choses à moitié et je vous offre donc aujourd’hui cette:

« Étude comparative du Harlequin d’hier à aujourd’hui, dans une perspective sociologique, psychologique et… baisologique »

Ça fait sérieux, non??

J’ai donc lu non pas un mais QUATRE Harlequin!!  Oui oui, quatre!!  Un échantillon sooooo aléatoire (*tousse*) de deux Harlequin ayant été publiés en 1979 (les numéros 30 et 36) et de deux autres publiés en 2009, à trente ans d’écart.   J’ai abouti avec la collection Azur parce que ce sont les seuls sur lesquels j’ai pu mettre la main mais selon le maintenant célèbre sondage, j’ai bien mal choisi car je serais plutôt de type « Black rose » ou « Historiques »… j’aurais dont du faire ça avant!!! (*insérer main qui se tape sur le front avec l’air d’être au désespoir*)

Et j’ai même apparié les thèmes à part de ça!
Dans la catégorie « mariages arrangés ou forcés », il y a eu:

« Mon mari, cet étranger » (Anne Mather, 1979): Jake Howard, millionnaire beau et cruel, a choisi Hélène comme épouse trois ans auparavant parce qu’elle avait la famille et la beauté qu’il fallait.  Mais il la méprise pour avoir même accepté de l’épouser et Hélène lui est complètement insensible.  Au point qu’ils vivent comme frère et soeur et ne s’en plaignent pas, ils ne se sont même jamais vus autrement qu’habillés pour sortir.  Mais un jour, Jake revient de voyage et Hélène est sortie avec un ancien prétendant.  Ôooo insulte suprême pour le Mâle possessif qui a selon lui acheté son épouse en l’ignorant superbement!!  La colère de Jake ébranle Hélène, coeur de glace n’ayant rien ressenti depuis la mort de son père et soudain une terrible tension s’installe parce que bon, ils ne se fichent plus l’un de l’autre même si leur sport préféré est de se lancer des insultes par la tête!  Mais ô malheur, ils se retrouvent soudain pris pour DORMIR DANS LA MÊME CHAMBRE!  Hélène est scandalisée mais oups… elle réalise qu’elle n’est pas si froide qu’elle ne le croyait et qu’en fait, elle est la passion faite femme.  Bon, il n’y a pas de problème à ça, bien entendu, vu qu’ils sont déjà mariés!   Mais tous les deux ne veulent rien s’avouer et font comme si de rien n’était parce qu’ils sont soit totalement aveugles soit totalement stupides (ou un peu des deux) même s’ils sont terriblement blessés mais bien entendu, après une fuite chez la mère du monsieur et un retour en catastrophe, tout est bien qui finit bien!  (je me moque… mais ça reste mon Harlequin préféré… à vie!  J’aime et j’assume, malgré l’extrême kitchitude!!)

« Le fiancé d’une autre » (Michelle Reid, 2009): Lizzie, fille d’un homme d’affaire ruiné, est invitée au mariage de sa meilleure amie, Bianca, avec un millionnaire italien, le beau et ténébreux Luciano de Santis.  Sauf qu’à quelques jours du mariage, la mariée fiche le camp avec le propre frère de Lizzie.  Bien entendu, c’est la pauvre fille qui est prise pour aller le dire au mari abandonné, mari qu’elle a sur un coup de tête embrassé dans la cou pendant une réception!  Et le mari insulté ne trouve rien de mieux à faire que de la garder prisonnière dans son domaine et de l’obliger à l’épouser à la place de Bianca.  Ce qu’elle accepte de faire, après maintes protestations parce que monsieur menace de ruiner son père et son frère.  Mais Lizzie n’est pas insensible au beau Luciano à qui, bizarrement, elle avait tombé dans l’oeil.  Aussitôt à moins de 3 mètres de distance, ils se sautent presque dessus et réalisent que leurs anatomies sont faites l’une pour l’autre.  Sauf que Lizzie est persuadée, malgré mille preuves du contraire, que Luciano se fiche de sa gueule et elle passe son temps à l’accuser de mille maux, jusqu’à ce qu’elle finisse par croire ce qu’il lui dit: il l’aime à mourir et, dans le fond, est bien content que Bianca ait foutu le camp!!

Dans la catégorie « Ancien amour retrouvé », j’ai:

 « Le maître du manoir » (Anne Mather, 1979… je jure que c’est un hasard): Tamar (c’est quoi ce nom, sérieux??), peintre presque célèbre, décide d’aller se promener dans le village de son enfance, où elle a été cruellement trompée 7 ans auparavant.  Mais Ross Falcon, l’homme riche et puissant qui en a épousé une autre, l’attend de pied ferme et, bien entendu, la hait visiblement pour une raison qu’elle ne comprend pas.  Mais voilà que la maman du monsieur décide que Tamar doit convaincre Ross (qui la déteste, n’oublions pas) d’éduquer sa fille, qui est sourde et muette (parce que l’épouse est décédée) alors que monsieur, qui a une volonté de fer, ne veut rien savoir.  Les deux décident donc de s’insulter joyeusement pendant 150 pages jusqu’à ce que Tamar reparte chez elle après s’être confiée au curé du village, qui se dépêche de tout raconter à Ross, qui repart illico la chercher parce qu’au fond, il l’a toujours aimée et que le tout était un malentendu (et ils n’avaient pas eu l’idée de s’en parler avant, bien entendu… trop orgueilleux!)  Mais comme ils ne sont pas mariée, ils ne s’envoient pas en l’air. 

Le milliardaire de Northcote » (Madeleine Ker, 2009).  Penny a quitté Ryan, millionnaire et riche investisseur dans le domaine du cinéma, parce qu’elle a l’impression de ne pas être à sa place et qu’il descend tous ses amis, sa vie, ce qu’elle aime.    Un an après, elle est la meilleure fleuriste du monde mais soudain, Ryan la retrouve, l’ayant cherchée sans relâche tout ce temps, toujours débordant de passion.  Mais il la soupçonne d’un acte « terrible », « horrible », « cruel » et « dégoûtant »: d’avoir avorté.  Malgré tout, il la séduit à coup de « Tu es belle », « tu es merveilleusement belle » et « tu es la plus belle femme du monde » et ils baisent joyeusement – mais sans attaches parce qu’il a changé et qu’il la laisse décider, maintenant – pendant tout le livre jusqu’à ce qu’elle finisse par décider qu’elle veut baiser avec des attaches, à la fin du livre, alors qu’ils se marient dans une cérémonie « simple, mais la plupart des invités leur dirent que c’était la plus belle à laquelle ils avaient jamais assisté ».  Ah oui, j’ai oublié de préciser que les étreintes sont si fantastique que Penny pleure régulièrement après.  C’est précisé.  Plusieurs fois.  C’est bien, non??

Comparons, maintenant!!!

Ce qui n’a pas changé:
– Les héroïnes sont toujours d’une grande beauté et ont souvent des yeux et des cheveux de couleur bizarre.  Bien entendu, elle n’en sont pas conscientes, sont d’une grande naïveté, ont les intentions les plus pures de la terre et sont la gentillesse incarnée. 

– Les héros sont idéalement millionnaires, grands, ténébreux, impassibles en apparence mais brûlants à l’extérieur.  Ils tombent toujours en amour éternel avec la gentille héroïne un peu niaise, même s’ils pourraient avoir toutes les femmes de la terre!

– Les domaines sont paradisiaques.  Chaque millionnaire a son – ou ses – châteaux personnels un peu partout sur la planète.

– Les héros et les héroïnes, après 30 ans, n’ont toujours pas comp
ris qu’au lieu de croire absolument tout que racontent tous et chacun, ils pourraient genre… faire un truc auquel ils n’auraient jamais pensé… SE PARLER!   Mais bon, ça ne leur traverse toujours pas l’esprit!

– Depuis 1979, il semble toujours aussi évident de réaliser qu’en fait, on ne déteste pas l’autre, mais qu’on est en amour par dessus la tête!!  Et bien entendu, on ne comprend absolument rien des intentions de l’autre, qu’on interprète TOUJOURS, TOUJOURS, TOUJOURS tout croche!!!

– Le fait de se chanter des bêtises les plus horribles les unes que les autres semble attiser l’amour! 

– Depuis 1979, rien n’a changé.  Leur première nuit d’amour leur procure toujours une expérience inoubliable et l’orgasme de leur vie.  Bien entendu, le millionnaire est également l’amant du siècle et leur permet d’atteindre le septième ciel, le plus souvent à plusieurs reprises!

– Les Harlequin regorgent toujours de comparaisons boiteuses et faussement poétiques qui nous font écarquiller les yeux de découragement…  Les romans pullulent de volcans en éruption et de fleuves bouillonnants (références pigées dans ces livres et aussi dans d’autres que j’ai feuilletés pour faire mon choix!).

Ce qui a évolué:

– En 1979, il fallait être marié pour faire « la chose ».  Aucune importance si le mariage est de convenances, forcé ou tout autre synonymes!  Il faut juste qu’ils aient signé le petit papier!!  En 2009, c’est un petit « plus » mais bon, pas du tout obligatoire… sauf que ça finit généralement comme ça quand même!!

– En 1979, ils s’envoient en l’air à la fin du livre ou du moins aux alentours des trois quarts.  On nous fait languir!  En 2009, ça commence à la page 30 et ça continue jusqu’à la fin, sans relâche et intensément.  Et bien entendu, chaque baise est mieux que la précédente!!!

– En 1979, on possède « le désir toujours vivace de goûter au fruit défendu » et, quand on se fait réveiller « par des baisers obstinés », on répond « avec auttant de passion que lui, sans se soucier des conséquences » (je jure que je ne niaise pas, c’est THE description sensuelle du livre, THE fois où ils LE font – alors qu’elle est « intacte », bien entendu).  En 2009,  c’est plus hard core.  Pas mal plus hard core.  On « embrasse le coeur de l’intimité », on « mordille les téton*s qui se dressent gorgés de désir », les doigts se glissent un peu partout, « chaque coup de rein procure une sensation indescriptible » et le plaisir assaillit « avec la même force que le fleuve qui coulait en bas de la colline ».   Plusieurs fois dans le roman, à part de ça! 

– En 1979, les femmes avaient des courbes voluptueuses et les hommes montraient « la preuve de leur désir » (probablement à travers leur pantalon mais ce n’est pas nommé ainsi… trop cru!) ou, à l’occasion, des « virilités ».  En 2009, les femmes ont des « mam*lons durs et tendus de désir » et des « intimités féminines mouillées de désir », tandis que les hommes ont des « membres turgescents », des « ér*ctions impressionnantes et dures » qui « pulsent sous les doigts » quand on les saisit et des « s*xes durs qui s’apprêtent à pén*trer ».  Bordel, je n’ose même pas voir tous les pervers qui vont se ramasser ici à cause de ce foutu billet… j’ajoute des *** ok??

– En 1979, on se disait des bêtises pendant les 8/9 du roman.  Et ça se résoud pendant les dernières pages.  En 1979, on s’insulte pendant les 5/6 du livre et on s’envoie en l’air entre les épisodes.  Et les femmes de 1979 étaient beaucoup plus tolérantes qu’en 2009… on pouvait leur dire beaucoup plus d’horreurs, être beaucoup plus méchants avec elle et être beaucoup plus « rough »!  Elles avaient aussi une tendance à lancer des « vous êtes infâme », « vous êtes odieux » ou « vous êtes méchant » à toutes les deux pages… En 2009, le registre d’insultes est plus varié!!

En résumé, en 30 ans, la société a évolué dans deux sens:
– On baise après moins de pages et avec plus de détails et moins de de mariages.
– Notre vocabulaire a augmenté et nous sommes plus a même de nous dire des bêtises… et pas toujours les mêmes!  Quelle amélioration considérable!
 

Révélateur, non?  Et avouez que ça fait un peu peur!!!
Vous pensez que je peux rédiger une thèse avec ça, moi??

PS: Je pense que je vais rester aux vieux Harlequin… je pense que c’est cette attente que j’aimais… je suis terriblement vieux jeu!!!
PS2: J’ai encore trouvé le moyen d’écrire un roman… qui veut me donner un cours de « résumé 101 »??

David Copperfield – Charles Dickens

Présentation

David Copperfield, écrivain, rédige l’histoire de sa vie de son enfance à l’âge adulte.  (Je sais, quel beau résumé… mais c’est ça quand même!!!)


Commentaire

Ah!  Dickens!!!  J’avais déjà lu David Copperfield à l’adolescence et, suite à ma Dickens Walk, j’ai été prise d’une envie folle de le relire!  Bon, j’avais acheté une jolie petite édition toute cute (petite dans le sens de la hauteur, pas de l’épaisseur) à la tranche dorée, couverte en joli tissu rouge (vous aurez deviné que ce n’est pas celle qui illustre ce billet!).  Comme j’ai mis trois semaines à lire les 1300 pages du roman, on m’a demandé pendant  tout ce temps, d’un air passablement étonné pour ceux qui me connaissent, pourquoi je m’étais mise à lire la Bible, soudain!!!   Et ceux qui connaissent le contexte dans lequel j’ai lu le roman pourront comprendre qu’ils croyaient que, définitivement, me mettre aux écritures saintes, c’était un peu exagéré!!!


J’ai donc vécu trois semaines (par intermittence, je l’admets… je n’ai pas lu beaucoup pendant presque 10 jours) dans le sud de l’Angleterre de David Copperfield; j’ai revu Londres,  Dover, Canterbury  et j’ai pris un grand plaisir à me les imaginer tels qu’ils devaient être à l’époque.  Pas de cachettes, j’ai encore une fois adoré!  Malgré les scènes toutes simples, malgré les anecdotes du quotidien (et probablement en raison de ces choses), je savoure chaque page et ne trouve jamais de longueurs…   Ce roman n’est pas l’histoire d’une intrigue en particulier mais plutôt celle d’une vie, avec ses hauts et ses bas.   Nous rencontrons David Copperfield  tout jeune, alors qu’il vit heureux avec sa mère et Pegotty, engagée comme servante, mais qui est beaucoup plus que ça.  Sa vie sera bouleversée lors du remariage de sa mère avec le vilain Mr. Murdstone et nous suivrons sa vie à travers les années d’école, les années de misère, les années heureuses et l’âge adulte.  Nous le verrons passer de l’enfance, avec tout ce que ça implique de candeur et d’innocence (et on s’entend que David est particulièrement naïf, un peu pompeux et trèeees influençable… on le débaptise d’ailleurs à volonté tout au long du roman, sans qu’il n’en soit vraiment troublé) à l’âge adulte où il gagnera en maturité tout en essayant de trouver qui il est vraiment et ce qui est vraiment important pour lui.   On dit que c’est le roman de Dickens le plus autobiographique.   Pas complètement bien entendu mais certaines époques (le travail en industrie alors qu’il était enfant, par exemple) et certains personnages sont  inspirés d’événements de la vie de l’auteur. 


J’ai pu encore une fois apprécier la plume et l’humour de Dickens.  Les situations sont décrites avec une drôlerie qui me plaît à chaque fois!  La galerie de personnages est variée et chacun d’entre eux (du moins, la plupart) a un petit côté un peu fou qui réussit à me faire sourire.  On lui reproche souvent ses personnages assez stéréotypés mais c’est justement ce qui m’enthousiasme tant!  Quel plaisir d’imaginer Miss Betsey Trotwood gesticuler afin d’empêcher les ânes de squatter sa pelouse ou encore de visualiser la maison où Dora, éternelle enfant, totalement incapable de tenir maison, joue avec son chien Jip dans sa niche en forme de pagode chinoise!!   Les lettres de Mr. Micawber au « compagnon de sa jeunesse », malgré leur côté pathétique, sont incroyables et la dévotion de Mrs. Micawber à son époux, homme excellent mais n’ayant aucun, aucun, mais alors là aucun talent pour gérer son argent est touchante malgré son aspect un peu comique. 


Mais ce n’est pas que ça, Dickens.  C’est aussi de l’émotion, qu’on pense à Little Em’ly, à la douce et patiente Agnes et son père, à Dora la femme-enfant, à Ham, marin courageux ou à Mr. Peggoty, prêt à tout pour retrouver sa nièce.  J’ai eu le cœur gros à plusieurs endroits…  C’est aussi des vilains bien vilains, des hypocrites bien hypocrites et des snobs bien snobs!  Comment ne pas détester Uriah Heep ou Miss Murdstone??  Tout est raconté par le narrateur et tout est teinté tour à tout de sa naïveté, de son enthousiasme, de sa passion, de son affection ou de sa peine.  Chaque personnage a son importance, tout est très bien ficelé malgré un nombre impressionnant d’anecdotes… et de pages!!! 


Je sais que mon billet n’est pas vraiment à la hauteur et qu’il ne dit presque rien… mais Dickens, il faut le lire pour comprendre!  Et je ne le dirai jamais assez!


Plaisir de lecture 9,5/10


La sève et le givre – Léa Silhol

Présentation de l’éditeur
« Trois fois les Parques ont parlé: Finstern, Roi de la Cour de Dorcha, doit mourir.  Seule la belle Angharad peut contrecarrer la mort de Finstern, ou la précipiter.  Elle ignore son propre destin, et le prix à payer pour accomplir sa mission… Dans la funeste partie d’échecs qui s’engage entre les Cours d’Ombre et de Lumière, la Rine Blanche devra trouver sa voie. »

Commentaire
Je voulais lire ce livre depuis fort longtemps et Chiffonnette, en ayant eu vent, a eu la gentillesse de me l’offrir lors de mon passage à Paris.  Je suis véritablement néophyte en ce qui concerne tout ce qui est fantasy et je ne connais que vaguement la mythologie celtique.  Très vaguement, en fait.  Les noms évoquent quelque chose mais je serais bien dépourvue de dire qui est qui exactement.   Du coup, si j’avais su qu’il y avait un glossaire à la fin du volume, je l’aurais lu avant!!!  J’aurais évité des heures et des heures de plaisir à me balader sur Wiki!!

Par ce livre, je suis donc entrée en Féérie.  J’ai donc mis une bonne centaine de pages avant d’apprivoiser ce monde, avant de m’y faire des repères et de commencer à m’y retrouver un peu.  J’avoue avoir eu peur de ne rien y comprendre mais finalement, le charme des mots de Léa Silhol a opéré pleinement et je suis partie ailleurs, dans cette Féérie où les humains que nous sommes perdons tout de suite pied tant les valeurs, la morale – quand morale il y a – et les réactions diffèrent des nôtres.  Les personnages n’ont rien d’humain, il ne s’agissait pas ici de s’identifier à eux.  Parce qu’en effet, même si l’héroïne, la blanche Angharad, est grandiose, elle n’a rien de commun avec moi avec sa beauté de glace.  L’écriture, très soignée, très poétique, ciselée, sert bien cette atmosphère d’une beauté presque trop douloureuse pour être vraiment chaleureuse. 

C’est un récit hors du temps qui nous est servi.  Un récit initiatique où nous croisons plusieurs légendes du folklore celte, souvent un peu réinterprétées, qui servent de toile de fond à l’histoire d’Angharad, née du fils de la Reine d’Hiver et d’une dryade de Cour de Lumière.  Angharad dont le destin a été tracé et qui doit découvrir qui elle est, qui elle veut être.  Et aussi de Finstern, Roi de l’Ombre à la beauté cruelle, dont la perte a été prédite par les Parques.  C’est un conte qui nous mène à travers l’Angleterre, l’Écosse et les différentes Cours, dans cette quête éperdue de soi et de liberté.  Et j’ai vraiment, vraiment aimé la fin, à laquelle je ne m’attendais pas vraiment… mais qui n’est pas surprenante pour autant. 

Ce livre m’a fait comprendre pourquoi la féérie fascine autant les lecteurs.  L’essence de ces personnages froids, souvent cruels, dont les sentiments semblent être tout à fait « autre chose » que ce que je connais m’échappe totalement et pourtant, ça fait rêver, non?

Ah oui!  Et puis ce Finstern, tout de même!!!  C’est quand même quelque chose, non??  Et une bonne deuxième place au Seigneur Herne!  Je sais, je suis incorrigible!

8/10

Break time!


Juste pour quelques jours, le temps que je passe par Montréal, que je vois les copains, que je leur raconte mon voyage et que je recommence à lire!  Parce que bon, je ne lis pas beaucoup – et ne bloggue pas beaucoup non plus – ces derniers temps!!!  Avec tous les billets programmés, ça a passé un peu inaperçu, mais je suis le même bouquin depuis presque 3 semaines!!!

À bientôt!!!
xx

Kidnapped (Enlevé!) – Robert Louis Stevenson

Présentation de l’éditeur

« Quand Davie Belfour est dupé par son seul parent vivant et vendu comme esclave dans un vieux bateau qui se dirige vers les Carolines, il semble que sa vie se dirige vers une fin précoce.  Mais en sauvant la vie d’un Highlander recherché, Alan Breck, Davie trouve un réel ami et une grande aventure. »


Commentaire

J’ai lu ce livre dans des conditions idéales!  Acheté à Edinburgh, au Writers Museum, les yeux et la mémoire encore pleins des beautés de Highlands, il m’a accompagnée pendant mon voyage de retour et j’ai savouré!  J’avais déjà pu apprécier le style et le rythme de Stevenson dans « Le maître de Ballantrae » récemment et j’ai retrouvé dans ce volume un récit d’aventures rempli de rebondissements, de paysages , de trahisons et surtout d’une grande amitié.  Nous sommes loin d’une histoire d’amour et je n’y ai pas trouvé non plus le niveau de complexité  et de profondeur des personnages du maître de Ballantrae – du moins, je ne l’ai pas réalisé avant la fin du roman – mais si je ne m’abuse (et n’hésitez pas à me corriger si je me trompe), il n’était pas du départ destiné au même public.


Le narrateur de l’histoire est adolescent et vient de perdre son père.  Celui-ci l’envoie vers son oncle, au domaine de Shaw, afin que celui-ci lui assure un avenir.  Mais le dit oncle est radin et peu enclin à aider son neveu.  Il le piégera donc et l’embarquera sur un bateau en direction des Carolines, dans le but de le vendre aux planteurs de l’endroit.  Nous sommes dans les années 1750, quelques années après la révolte Jacobite et les Highlands sont encore en effervescence.  Les clans sont affaiblis, le port du tartan interdit et plusieurs chefs de clan sont en exil.   Sur le bateau, notre héro fait la connaissance de Alan Breck, Highlander jacobite recherché, à qui il sauvera la vie, malgré le fait que lui-même soit royaliste et fidèle au roi Georges.  


Les aventures du jeune adolescent sans expérience et du hors-la-loi les mèneront dans un périple à travers les Highlands et les Highlanders, dans ce climat rude où la survie dépend du savoir faire de chacun.  J’ai aimé rencontrer ces Highlanders, parfois brutes, parfois gentlemen, parfois les deux à la fois.  Les péripéties déboulent, le héro devra grandir vite et prendre de l’expérience pour assurer sa survie.  J’ai beaucoup aimé cet adolescent  à la fois naïf mais également fidèle à ses valeurs.  Le personnage d’Alan est extrêmement charismatique malgré un physique décrit comme banal.  Et cette amitié improbable, entre deux personnes qui devraient être ennemies par les circonstances, est prenante. 


J’avoue toutefois qu’ayant acheté une édition « cheapette » du livre, je croyais que le livre s’arrêtait en plein milieu!  C’est en fouillant sur le net que j’ai découvert que non, Stevenson arrêtait ainsi son roman, comme si après ces événements l’intérêt porté à l’histoire devenait secondaire, nous laissant imaginer ce qui nous plaît.   Je trouve ça quand même un peu dommage… j’aurais bien voulu un final un peu plus… fini!  Ou une fin comme ça, sans l’ouverture finale…  Bref, ça porte à confusion!!


Définitivement, je suis fan de Stevenson et de ses atmosphères écossaises.   Je relirai certainement d’autre chose de l’auteur!


Plaisir de lecture : 8/10

La deuxième vie de Clara Onyx – Sinclair Dumontais

Présentation de l’éditeur

 » Sydney Payne et Clara Onyx sont à l’origine d’un style musical puissant, envoûtant, qui a même réussi à sortir les gens de leur morosité. Survient toutefois… le prévisible : dans la plus pure tradition du star system, Clara Onyx est assassinée. Ce pourrait être la fin d’une époque mais un phénomène inattendu ravive l’espoir que tout ne soit pas perdu, que tout puisse revivre. Ce renversement n’est toutefois pas sans conséquences et la vie comme la mort prennent un tout autre sens. »


Commentaire

Avertissement préalable :  ce billet sera vague et pas tellement informatif.  Ce livre m’a été prêté par Delphine lors de mon passage à Paris, début juin.  Je l’ai donc lu à ce moment et je ne l’ai plus entre les mains… prière de ne pas taper!  Je vais également mentionner que dans la même période et les mêmes conditions j’ai lu le recueil de nouvelles « Être » de Eric Simard.  Le problème, c’est que je serais bien incapable d’en parler de façon cohérente!  J’ai bien aimé certaines nouvelles, beaucoup aimé d’autres et d’autres encore m’ont moins plu.   Vous direz que c’est heu… légèrement vague, totalement inintéressant et non constructif.  Je suis  parfaitement d’accord.  C’est d’ailleurs pour ça que je ne ferai pas de billet pour dire des généralités pareilles!!! 

 

Ce livre nous plonge donc dans un futur proche où soudainement, suite au frôlement d’un météorite, la terre s’est mise à tourner à l’envers.  Littéralement, pas comme dans la chanson de Starmania!  Du jour au lendemain, la vie sur terre change.  Je ne veux pas trop en dire parce que j’ai beaucoup aimé découvrir au fil des pages ce qu’est la deuxième vie de Clara Onyx, les tenants et aboutissants.  C’est, je crois, la partie du roman que j’ai le plus apprécié.  J’ai aimé tâtonner à travers ses nouveaux termes, ces nouvelles réalités, sans trop savoir vers quoi je me dirigeais. 

 

Le roman est composé de 8 interrogatoires, qui nous laissent présager qu’il s’est passé quelque chose avec Clara Onyx.  Jamais nous ne saurons qui pose ces questions, jamais nous n’entendrons sa voix.  Mais à travers ces témoignages de personnes plus ou moins proches de Clara Onyx, nous finirons par comprendre ce qui est arrivé… du moins, en partie. 

 

Clara Onyx a été la chanteuse la plus populaire de tous les temps.  Je crois que c’est l’élément sur lequel on insiste le plus d’ailleurs, cette popularité, cet amour démesuré pour cette chanteuse.  Avec, Sydney Payne, son collaborateur et conjoint, elle a inventé un nouveau style musical, le Gospel Next, un style ayant rassemblé les gens et fait vibrer la planète tout entière.  Mais Clara Onyx a été assassinée et Sydney n’a pas poursuivi le Gospel Next.  Mais c’était il y a longtemps et l’assassin a été arrêté et emprisonné…   

 

J’ai également beaucoup aimé les questionnements amenés par l’événement qui a bouleversé la vie sur terre.  Ceux qui sont clairement exprimés et ceux qui ne le sont pas.  Cette finalité connue, cette nouvelle vision de l’enfance.   Ce n’est pas sans rappeler une certaine lecture faite il y a quelques mois, mais exploité différemment.   Je dois par contre avouer qu’une fois la plupart des éléments rassemblés, j’ai perdu de l’intérêt; j’ai été finalement agacée par les répétitions concernant le culte concernant Clara Onyx et elle-même m’a un peu énervée.  De plus, le final m’a déçue.   C’est ce à quoi je m’attendais et j’espérais autre chose, être surprise.

 

Bref, un début enthousiaste et une petite déception à la fin. 

 

Plaisir de lecture : 6,5/10

We were the Mulvaneys (Nous étions les Mulvaney) – Joyce Carol Oates

Présentation de l’éditeur – en partie et dans ma traduction… toute particulière!

« Les Mulvaney ont bénis par tout ce qui peut rendre la vie belle – un père travaillant, une mère aimante, trois fils et une jolie fille.  Ils sont confiants en leur attachement et en leur position dans la petite communauté rurale où ils habitent, St. Ephraim.   Mais quelque chose arrive le jour de la St-Valentin 1976 – un incident qui est banalisé en ville et dont on ne parle jamais dans la famille Mulvaney – qui déchirera la trame du tissu familial… avec des conséquences tragiques. »

Commentaire

C’est en retard sur tout le monde que j’ai lu ce livre, pour le club de lecture du premier juillet mais j’ai une bonne excuse: c’est la faute de mes valises!!  En fait, c’est encore pire, c’est la faute de ma compagnie aérienne qui, en plus de nous faire payer environ 3$ le 150 mL de pepsi diet  ou de jus d’orange (dans un vol de 7h), limitait le poids des bagages à 20 kilos et 5 kilos pour le bagage à main.  Ce gros livre a donc dû rester à la maison, sinon je n’aurais pas pu en acheter d’autres, ce qui aurait été triste, non??


J’avais donc pu parcourir plusieurs billets, pour la plupart positifs.  En plus, j’aime les chroniques familiales alors je partais bien enthousiaste et d’une certaine manière, avec beaucoup d’attentes.  Et au bilan?  J’ai beaucoup aimé… mais j’ai eu une grosse frousse après une centaine de pages! 


Premièrement, je trouve que le titre du livre est très bien choisi.  Il veut tout dire!!  Le livre raconte donc l’histoire de cette famille heureuse, parfaite, vivant à High Point Farm, une propriété digne d’un conte de fées.   L’histoire est racontée principalement par Judd, le plus jeune des enfants, qui a idéalisé cette vie familiale qu’il n’a connue que jusqu’à un certain point.   Si j’ai été déconcertée par les passages du « je » au « il » (comme le souligne Catherine, le narrateur devient parfois omniscient en entrant dans la tête et le cœur des personnages), ça ne m’a pas ennuyée outre mesure, étant prise dans l’histoire). 


Cette famille, donc.   La mère,Corinne, est un peu marginale et très croyante.  Le père, Michael Sr, bon vivant, parti de rien et ayant  réussi à se faire un nom dans ce petit village montagneux du nord des États-Unis.   Les quatre enfants : Mike « Mule » Mulvaney, gentil garçon et héros sportif, Patrick « Pinch » Mulvaney, le petit génie, Marianne « Button » Mulvaney, cheerleader, belle, gentille… une « good, Christian, girl » et Judd, le plus jeune.   Les Mulvaney étaient la famille rêvée.  L’incarnation du rêve américain.  Jusqu’à ce qu’il arrive quelque chose à Marianne.  Et que tout parte en vrille. 


Quand je disais que j’avais eu une bonne frousse au début de ma lecture, c’est que j’ai quand même trouvé quelques longueurs, des répétitions, dans la description de la famille parfaite.  En fait, je crois que la maman m’énervait par moments et que c’est pour cette raison que j’ai eu un peu de mal à accrocher.  Par contre, quand j’ai pu voir les personnages séparément, dans la deuxième partie du roman, j’ai été passionnée et j’ai eu du mal à lâcher le livre.  Et j’ai aussi compris pourquoi la première partie, avec ses longues description de ces bonheurs quotidiens dans un lieu de rêve, avec la nature et les animaux pour compagnie.  J’ai été particulièrement touchée par l’évolution de Marianne pour tenter de se reconstruire, d’exister à nouveau.  Le personnage de Patrick est aussi intéressant et j’ai eu de la peine pour Judd qui, trop jeune, est un peu en marge et connaît relativement peu ses frères et sœurs.   J’ai trouvée très juste la description des sentiments humains dans leur complexité, leurs teintes de gris.   Parce que personne n’en sortira indemne. 


J’ai été horrifiée par la réaction de la communauté, horrifiée par la réaction des parents (le père comme la mère), même si on sait que c’est la souffrance qui cause tout ça.  J’ai vu le rêve partir en miettes, impuissante et à la fois tellement triste.   Et, fait à noter, ça fait deux livres de suite (l’autre étant « La voix du couteau »  – je sais, l’ordre de publication de mes billets est lééégèrement désorganisée) où je m’émeus pour un animal…  Venant de moi, ça mérite d’être souligné!


Une très belle lecture donc, qui m’a fait vivre dans cette famille pendant quelques jours.


Plaisir de lecture : 8,5/10

Touuuut à fait moi!

Sans commentaires, non! 😉
Il est donc à moi!!!

Et comme on est dans une bibliothèque, c’est probablement l’épisode Silence in the Library.  Donc, je suis sa future….  !

CQFD!

As you like it (Comme il vous plaira) – William Shakespeare

Présentation de l’éditeur
« Quand Rosalind est bannie par son oncle, qui a usurpé le trone de son père, elle s’enfuit dans la fôrêt de Arden où son père exilé tient sa cour.  Là, déguisé en garçon pour éviter d’être découverte, elle rencontre l’homme qu’elle aime – maintenant lui aussi exilé – et décide de restée déguisée afin de tester ses sentiments pour elle. »

Commentaire
Je croyais que je comprenais presque parfaitement l’anglais, jeux de mots compris.  Croyais.  Ça, c’était avant.  Avant de tenter de voir une pièce de Shakespeare que ne connais pas du tout, après un verre, à Stratford-Upon-Avon!  Maintenant, je dirais que je comprends « bien » l’anglais… et je vais aller prendre des cours, je pense! 

Cette compréhension à l’occasion approximative ne m’a aucunement empêchée d’apprécier pleinement la pièce vue, au contraire!  Juste le fait d’assister à une pièce de Shakespeare a cet endroit précis, rempli pour moi de légendes, c’était génial!  L’un de mes moments préférés de voyage, en fait!   Par contre, je me suis immédiatement précipitée sur le texte de la pièce (que j’avais heureusement en ma possession) tout de suite aprèset j’ai ainsi pu apprécier pleinement les jeux de mots, les sous-entendus, avec toujours en tête, le jeu des acteurs et l’atmosphère du moment.  Autant dire que j’ai lu dans des conditions idéales!!

Et encore une fois, les mots de Shakespeare ont parfaitement fonctionné pour moi!  Cette comédie m’a bien fait rire et a ce petit quelque chose qui fait que bon, on est prêt à accepter n’importe quoi!  C’est que pour le côté réaliste, il faut repasser!!  Les événements du dénouement de l’intrigue sont tous plus incroyables et peu plausibles les uns que les autres (j’ai sincèrement cru avoir mal compris quand il a soudainement été question d’une lionne sortie de nulle part… mais non)!  Mais c’est voulu… et au fond, on s’en fiche un peu!  Parce que c’est complètement fou, que ça fait rire… et que c’est Shakespeare!!

Rosalind est donc bannie, simplement parce qu’elle est la fille de son père.  Mais ce qui n’était pas prévu, c’est que sa cousine, qui lui est très attachée, décide de la suivre dans sa fuite et pour ne pas se faire découvrir, les filles se déguisent.  L’une en servante et l’autre en homme.  Et pendant la moitié du temps, Rosalind fait semblant d’être un homme, qui fait semblant d’être une femme.  Sachant qu’à l’époque, les personnages féminins étaient joués par des hommes, ça donnait donc: un homme qui joue une femme déguisée en homme, qui joue à être une femme!  Un bel imbroglio en perspective!  Et bon.  Bien entendu, tout le monde se fait prendre au jeu, personne ne la reconnaît, il y a tout plein de méprises et tout plein de couples se forment.  La joie, quoi!!

Le personnage de Touchstone, le fou du roi, m’a fait mourir de rire (bon, le jeu de l’acteur de la pièce y est peut-être pour quelque chose) et j’avoue que les poèmes simplistes qu’Orlando écrit pour Rosalind et qu’il disperse dans la forêt sont savoureux de ridicule!  De plus, comment ne pas vibrer quand on entend prononcer le fameux « All the world’s a stage… » en vrai!  Voir et lire la pièce a donc été un régal! 

Plaisir de lecture: 9,5/10