J’avais lu la première partie de Swan Song l’an dernier mais je pense que j’étais dans ma passe blogo-paresseuse et que je n’en ai jamais parlé ici. Je vais donc parler du roman au complet vu qu’il était, initialement, un seul ouvrage. Un seul long ouvrage, certes, mais un ouvrage quand même.
De quoi ça parle
Ce roman, c’est la plus terrible histoire post-apocalyptique que je n’ai jamais lue. Écrite à la fin des années 80, je pense que j’aurais fait une crise de panique en bonne et due forme si je l’avais lue à l’époque. J’avais une peur folle des guerres nucléaires et c’est tout à fait ce qui se passe ici. Il y a eu une attaque. Les États-Unis sont dévastés et, clairement, ça va faire ressortir le meilleur et le pire chez l’homme. Le pire surtout, en fait.
Nous suivons donc plusieurs personnages principaux sur plusieurs années, à partir de la chute de la bombe atomique. Il y a Sister Creep, ancienne « Bag Lady » de New York. Josh, un ancien lutteur noir de plus de 7 pieds. Paul, qui tente de donner un peu d’espoir aux autres à sa manière. Roland, un jeune garçon qui se retrouve dans un bunker sous-terrain survivaliste avec sa famille, où il va rencontrer un certain colonel Macklin. Et surtout, il y a une enfant. Sue Wanda. Swan. Enfant spéciale, semble-t-il. « Protège l’enfant » a-t-on dit à Josh…
Mon avis
Entendons-nous, ce roman est freakant. Suite à ces explosions, rien ne va. Les gens meurent, immédiatement ou à petit feu. La terre devient stérile, la nourriture se fait rare et le monde tombe dans un était d’hiver nucléaire où tout se meurt. Deux choix s’offrent aux hommes et aux femmes : se laisser mourir ou tenter de survivre à tout prix.
Nous somme donc dans un univers où tout est permis. Il y a très peu d’espoir durant la plus grande partie du roman. Nos personnages principaux vont vivre horreur après horreur, traumatisme après traumatisme alors qu’il n’y a plus de lois et que les gens sont prêts à tout pour un bout de pain. Voir les rêves s’éteindre les uns après les autres, réaliser que l’homme est le pire animal de la terre page après page, ça fait peur. L’atmosphère est très réussie, on ressent le désespoir des personnages alors que la violence et les préjugés prennent le dessus. Tout le long de cette lecture, j’ai été oppressée en me disant : et si ça arrivait. Bref, dérangeant.
J’avais choisi ce roman pour le thème « métamorphose » car on réalise, petit à petit, que le monde et les gens changent. Une étrange maladie attaque certaines personnes dont le visage se couvrent de kéloïdes, les animaux se transforment… Quand je vous disais que rien n’allait plus.
Je trouve que ce roman réussit parfaitement ce qu’il tentait de faire. Il est bien entendu profondément ancré dans son époque, avec tout ce que ça implique en termes de préjugés et de langage. J’ai préféré le premier tome de cette duologie, qui nous fait rencontrer les personnages et découvrir leurs origines. Dans la seconde partie, j’avoue que ça devenait un peu trop sombre pour moi, parfois un peu répétitif et la toute fin est très manichéenne. Très peu de zones de gris ici et il y a également un côté christique et religieux qui m’a moins interpelée. De plus, on est parfois dans la tête de certains personnages qui n’ont en eux aucune once de bonté et c’est… désagréable. Lire certains mots à répétition nuit un peu à mon plaisir de lecture disons.
Ceci dit, c’est un roman extrêmement fort, puissant, qui nous pousse à réfléchir sur l’humanité, sur nos choix et sur notre réaction si un truc pareil arrivait. J’en garderai un très bon souvenir malgré mes bémols et je ne crois pas que je vais oublier ce roman. Jamais.