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Encore une fois, pour tenter de s’y retrouver… voici ce que j’ai repêché à date! Ça inclut les billets dédiés au challenge mais aussi quelques liens que je trouverai sans doute au hasard et qui auront participé sans le savoir! Gnak gnak! Ça vous fera peut-être découvrir d’autres personnes qui parlent de littérature québécoise et c’est ça le but!
Je viens juste de remettre les pieds dans ma belle province et je n’ai pas encore fait le tour de ma boîte aux lettres, mais je pense déjà à mes futures lectures québécoises. Vous pouvez vous imaginer que je n’ai pas eu le temps de regarder tous les catalogues, mais j’ai quand même spotté des nouveautés que je veux vraiment lire… et ce sera mon top du jour!
Oui, je sais, ce sont souvent des « gros » noms… mais que voulez-vous, je n’ai pas encore eu le temps de fouiner en librairie. Ça ne saurait tarder!
1 – Kukum – Michel Jean (Groupe Librex) – Parce que c’est Michel Jean. Et que ce roman, je sais qu’il m’attend dans ma boîte (mais sans la dédicace… ma mère a bien vérifié!! Lol). Il nous raconte son arrière-grand-mère innue et j’ai bien hâte de la découvrir. (Sur le blog: Elle et nous, Le vent en parle encore, Tsunamis, La belle mélancolie, Amun, Un monde mort comme la lune)
2 – Ta mort à moi – David Goudreault (Groupe Librex) – Encore une fois, pour l’auteur, que je trouve hyper inspirant, hyper drôle, et que sa fille s’appelle du prénom que je préfère sur la terre et que j’aurais utilisé si j’avais eu des enfants. Et on en parle, de cette couverture? Voilà. (Sur le blog : La bête à sa mère, La bête et sa cage… et je n’ai pas chroniqué son recueil de poésie. Oups. Mais j’ai aimé.)
4 – La grosse laide (graphique) – Marie-Noëlle Hébert (Quai numéro 5) – Parce que je suis fan des dessins au crayons et que le thème – la grossophobie – m’interpelle.
5 – Cuba libre! – Gabriel Anctil (XYZ) – Parce que j’ai envie de Cuba, parce que je reviens de voyage et que j’ai envie de lire des impressions de voyage.
6 – Shuni – Naomi Fontaine (Mémoire d’encrier) – Encore une fois, pour l’autrice… et parce que le thème, des lettres à une jeune blanche, me tente énormément. (Sur le blog : Kuessipan, Manikanetish)
7 – Les abysses – Biz (Leméac) – J’ai tellement été virée de bord par « Naufrage » que je ne peux que continuer à lire l’auteur. (Sur le blog : Naufrage)
8 – Une fille pas trop poussiéreuse – Matthieu Simard (Stanké) – Encore une fois, je suis l’auteur depuis 15 ans. Il faut bien continuer hein! (Sur le blog : Les écrivements, Ici, ailleurs… et les autres, ce sont des billets pré-blog recopiés que je ne ferai pas remonter ici merci!)
10 – Tempête – Andrée A. Michaud – Pour participer au Black November de Séverine, mois thématique beaucoup plus récent mais beaucoup plus populaire que le nôtre! (Sur le blog: Bondrée)
12 – Treize lune d’Okia – Yolande Okia Picard (Hannenorak) – des légendes Wendat, je ne dis pas non. Bon, je n’ai pas trouvé la couverture, par contre. Mais je veux le lire quand même!
Ouais, ça fait douze… je partage avec Laurence le fait de ne pas savoir compter! Mais on s’en fiche un peu! Et vous, quelles nouveautés avez-vous spotté cette année?
Aujourd’hui, on avait décidé de prendre ça relax parce que
Mylène a à la fois mal au genou et un rhume. Ok, j’avoue, je dois FRÉQUEMMENT
lui rappeler de prendre ça relax parce qu’elle veut tout me faire voir de son
coin! À chaque demi-heure, elle a une nouvelle idée et je dois la gronder
« t’étais pas malade, toi? On
devait pas être calmes? ». Et, POUR UNE FOIS, elle avoue que j’ai raison.
Jour à marquer d’une pierre blanche!
Nous prenons donc le temps de traînasser un peu pour passer
faire les courses (et à la pharmacie) en matinée (enfin, je traînasse… Mylène a
lu 2 livres et écrit 4 chroniques) avant d’aller faire un tour au musée
d’Éauze, où on expose les artefacts trouvés dans le coin. C’est que la région
est habitée depuis 6 millions d’années. D’ailleurs, ça a longtemps été un
endroit assez riche, on n’a qu’à regarder les maisons gasconnes aux alentours.
Le musée est intéressant, surtout la partie du trésor,
installé dans le coffre-fort de l’ancienne banque où se trouve le musée. Les
deux premiers étages sont surtout des outils préhistoriques (encore une fois,
je lève mon chapeau à celui qui a réalisé que ce n’étaient pas des pierres
normales) et sur l’histoire de la région, entre les gaulois, les romains, les
wisigoths et les mérovingiens. Elusa,
ancienne ville romaine importante (d’ailleurs fidèle à Rome), était tout près
de l’ancienne ville d’Éauze, qui est en fait la ville médiévale. Elle semble
avoir été habitée à partir du premier siècle mais a décliné à partir du 5e.
Le fameux trésor a été enterré au 3e siècle et déterré il y a
quelques décennies seulement. Il semblerait que les propriétaires aient dû
quitter la région et aient enterré leurs biens dans le quartier des potiers.
Sont exposés une importante quantité de pièces de monnaie illustrées
d’empereurs mais aussi de vertus, d’animaux et de monuments. Le détail est impressionnant. Et je ne vous parle
même pas des bijoux en émeraude, avec des nœuds d’Hercule. Ils sont
fins, magnifiques et je les aurais bien portés encore aujourd’hui!
En après-midi, nous visitons la villa de Séviac, villa
gallo-romaine découverte au milieu du 19e par un fermier en voulant construire
sa maison, qui jouxte d’ailleurs le site . La villa fait 6500 mètres carrée et
les thermes privées font 500 m2, sur un terrain de quelques centaines
d’hectares, ce qui est d’ailleurs assez raisonnable pour l’endroit et
l’époque. On suit la visite guidée hyper
intéressante (elle vaut le coup) et on y apprend qu’il y a d’abord eu, au 1-2e
siècle, des bâtiments fermiers sur le site mais que la villa que nous visitons
date davantage du 4e siècle.
C’est comme ce qu’on a appris à l’école. Une entrée monumentale qui
ouvre sur une cour carrée, avec les pièces distribuées autour. En fait, comme
il n’y avait qu’une porte et pas de fenêtres, la cour servait d’éclairage à la
villa. À Séviac, il y a certes le dessin des pièces (souvent redessiné à l’époque
mérovingienne, où elle a servi de village) mais surtout de magnifiques
mosaïques de planchers, avec surtout des motifs floraux, végétaux et
géométriques. Certaines sont hyper bien conservées et sont impressionnantes par
leur taille et leur précision. La taille des pièces utilisées et la précision
des motifs varient selon l’importance de la pièce et on tente souvent d’y
insérer de la perspective. La guide nous mentionne que le motif est souvent
associé à la fonction de la pièce.
Certaines colonnes sont encore visibles et l’un des bains des thermes a
gardé sa mosaïque à vaguelettes. C’est beau, mais c’est beau!
Une partie de l’entrée a été transformée en chapelle à un
certain moment donné. La présence d’un baptistère intrigue les archéologues car
à l’époque, seul l’évêque avait le droit de baptiser. Est-ce que ça voudrait
dire que l’évêque y aurait vécu à un moment? Ils ont aussi découvert une toute
petite salle et ont émis l’hypothèse que ce serait l’une des premières douches…
mais bon, rien n’est certain.
Bref, magnifique visite. Comme il fait 35 degrés, nous
décidons d’aller prendre une citronnade (pour moi) et un thé glacé – et une
gaufre – (pour My) sur la place du village de Fourcès, avec lequel je tombe en
amour. C’est une bastide ronde, avec des passages à arcades, autour d’une grande
place centrale. Aujourd’hui, c’est la fête du village et on a droit à un
accompagnement musical over kitsch (ce que j’adore… je connais toutes les
chansons) à l’harmonica sur fond de bande sonore. Bon, j’avoue que j’aurais
aimé que les deux supports soient dans la même tonalité, mais c’est un détail
n’est-ce-pas! La dolce vita gersoise!
Un dernier petit stop dans le village de Montréal-sur-Gers
(je pourrai dire que j’y suis allée) où il y a encore une fois une bien jolie
place (mais carrée cette fois) mais beaucoup trop de voitures! On visite
l’église gothique, on se balade un peu, on va voir la vue. Tranquillou. Il y a
quand même pas mal moins de monde que dans « mon » Montréal. Il doit y avoir 1000 habitants!
Ce soir, c’est souper pizza et comme ils n’ont pas de
Tariquet rosé, je peux goûter au Pellehaut, qui est aussi très bon, je dois
l’avouer. IL y a des musiciens plus haut dans Éauze et nous en profitons
davantage que ceux de la place principale car nous, on les entend, mais on
s’entend aussi! Bref, chouette soirée!
Ah oui, j’oubliais… on est passées chercher du vin au
Tariquet. Je pars à Londres dans quelques jours… et mettons qu’on va tenter
d’éviter le vin anglais!
Et vous savez pas quoi? J’AI FINI UN LIVRE! Call me the reading queen!
Autre agréable journée dans le Gers, avec ses paysages
vallonnés (et verdoyants cette année), ses petits villages hauts perchés et ses
vieilles églises qui poussent au milieu de nulle part. C’est vraiment un très beau coin, qui est
joli partout où on regarde. On profite
de la route, mettons.
Le matin a débuté par un faux buzz qui a abouti à une
réservation… pour les studios Harry Potter. À Londres. En septembre. Totalement
imprévu et totalement chouette aussi! Un petit 2 jours à Londres, complètement
out of the blue, comme ça. Du coup,
toutes nos réservations sont faites, question de ne pas avoir le temps d’y
réfléchir et de changer d’idée!!
Nous partons donc sur les petites routes une demi-heure plus
tard que prévu, direction château de Cassaigne pour profiter de la vue et faire
le tour du village. Le jardin est très beau et la vue sur la campagne
environnante est vraiment belle. J’ai aussi un petit crush pour la cour
intérieure.
Puis, l’une des belles visites du jour, l’abbaye de Flaran,
abbaye cistercienne fondée au 12e siècle mais terminée au 14e,
avec des aménagements aux 17-18e siècles. Elle était habitée par quelques moines… et je
vous jure qu’à la grandeur de l’église, ils avaient de la place pour prier. Le
cloître est aussi très beau, avec ses deux étages et tous les bâtiments
monastiques sont encore en place.
L’abbaye présente une collection privée (la collection Simonow) de
tableaux et de sculptures, dont plusieurs Dali, un Renoir, un Monet, un
Bonnard, un Claudel… et je tombe en admiration devant une vue de Venise de
Brangwyn. Bref, du beau monde. Dans
l’église abbatiale, une expo de Jean-Paul Chambras et des œuvres de Béatrice
Tillier sont dans le réfectoire. Très
très joli.
Nous flânons un peu dans les jardins avant d’aller manger au
Florida dans le village de Castera-Verduzan. Et c’est bon, c’est bon! Je déguste avec délices mon tataki de thon
(avec des fraises) tandis que Mylène préfère des cèpes. Bref, on se régale,
sous le regard un peu ébahi des poules qui se baladent plus haut. Par contre, je vous assure que les vieilles
dames gersoises qui se parfument (au moins 4 fois) à la naphtaline avant de
sortir déjeuner, c’est pénible! Mon eau
goûtait le parfum, je vous jure que je n’exagère même pas! Et My compte toutes
les bouteilles de Tariquet qui sont servies ce midi-là! Je suis morte de rire!
L’après-midi est consacré au château de Lavardens, château
du 17e ayant récemment été racheté par les actuels propriétaires –
dont l’un, avec qui nous avons piqué une jasette, connaît vraisemblablement le
Gers au complet et qui nous a bien fait rire (« non mais ces murs, ça a l’air
d’une grange, impossible que le compte de Roquelaure ait habité dans un truc
pareil! ou encore « Non mais vous avez vu ces deux beaux gosses ») –
construit sur le site d’un ancien château médiéval ayant appartenu aux comptes
d’Armagnac. Roquelaure était un proche d’Henri IV (encore lui) et l’une des
pièces a un pavement en forme de marguerite en l’honneur de Marguerite
d’Angoulême, la grand-mère du roi.
Le château est tout plein d’escaliers, n’est-ce pas Mylène?
Celle-ci écarquillait les yeux à chaque volée de marche et tentait de les
monter en sautillant tant bien que mal en s’excusant à chaque fois à son genou
amoché. Il abrite des expos et nous en avons pris plein les yeux, surtout avec
la verrerie d’art. Mon coup de cœur du
château? Les pavements originaux du 17e. Chaque salle est unique,
avec un motif différent et je m’extasie à chaque fois. Sérieux, c’est d’une beauté! Nous avons
failli craquer pour des objets hors de prix (et, dans mon cas, intransportables
dans une valise), mais ça valait le coup.
Clin d’œil à la chapelle qui a été transformée en boulangerie au 18e…
ce qui fait qu’il y a une ancienne cheminée en plein milieu, au grand dam du
propriétaire!
Une petite pause en terrasse plus tard, nous voilà reparties
vers le village de Larressingle, petite bastide fortifiée faisant partie des
plus beaux villages de France. Les
fortifications datent de la 2e moitié du 13e siècle
tandis qu’il y a des traces du bourg à partir du 10e. Le pont et les
fortifications sont super belles, très bien conservées, en particulier
l’entrée, une porte fortifiée à brêtèche, avec un pont maintenant en pierre. On
se balade, on en fait le tour, on visite l’église de St-Sigismond (on dirait
une demi-église, c’est bizarre!), qui a droit à une statue à l’air assez vilain
merci! Mylène lui a donné un autre qualificatif, mais nous passerons là-dessus!
Un petit stop au pont roman d’Artigues, probablement du 12e, sur la route de Compostelle et hop, retour pour nous reposer un peu (le genou de Mylène demande grâce) avant d’aller au resto La vie en rose. Je n’ai même pas le choix du menu. My a décrété que je DEVAIS manger du foie franc poêlé aux pêches! Et elle a bien raison parce que c’est bon! Et que dire de la croustade d’ici! Rien à voir avec ce qu’on mange chez nous. En fait, c’est pas du tout la même chose. On se balade un peu dans « Éauze, ville fantôme pour un vendredi soir » avant de rentrer. Pas mal non?
Journée surprise aujourd’hui, vu que Mylène avait organisé
une petite rencontre de blogueuses chez elle, le tout dans mon dos, en
cachette. Vilaine! Bon, ceci dit, elle avait quand même un peu
vendu la mèche (tout lui paraît dans la face!) la veille et ce matin au marché,
vu qu’autrement, je me serais bien demandé pourquoi elle achetait deux kilos et
demi de fromage! J’adore les marchés, je ne me lasse pas, et celui d’Eauze est
quand même assez gros, avec de la nourriture, des vêtements, des bebelles…
bref, on se balade, on prend notre temps, on placote (Mylène connait TOUT LE
MONDE)… et on finit en retard! Frankie et Azi Lis nous attendaient devant son
entrée. Les voisins devaient bien se demander quel miracle était advenu pour
que l’ermite du lotissement ait tant de voitures devant chez elle!
Les rencontres, c’est toujours le top et notre petit groupe,
qui ne se connaissait pas vraiment, s’est rapidement formé et on a eu
énormément de plaisir avec My, Frankie, Azi Lis et Hélène à discuter bouquins,
blogo, voyages… et conneries, bien entendu.
Comme on avait 3 bouteilles de Tariquet pétillant pour 4, il fallait
bien hein! On a bien mangé, bien ri, et j’ai été ravie de rencontrer tout le
monde, que je ne connaissais que par voie virtuelle, depuis fort longtemps pour
certaines. Ça faisait longtemps, en plus, que je n’avais pas rencontré de gens,
et ça m’a fait un plaisir fou! Bref, on a passé une super journée… et toute
velléité de ressortir pour aller au feu d’artifices le soir (ya des fêtes de
village partout, partout partout… limite le bal des pompiers) s’est rapidement
évaporée après tout ça!
On a fini la journée de la meilleure façon qui soit. Posées, avec un verre de rosé, nos ordis et
un bouquin. Que demander de plus?
Ah oui, je sais quoi demander… la même soirée, moins les moustiques.
J’ai l’air d’avoir la picotte!
Sitôt arrivée de Turquie… et sitôt repartie! J’ai quitté la
maison en même temps que Delphine en direction de la gare Montparnasse où je
devais prendre le train (un foutu OuiGo… je hais les OuiGo… on a le goût de
dire POURQUOI cet enregistrement étrange… POURQUOI? Ça leur donne quoi par
rapport à un train régulier?) pour Agen afin de retrouver Mylène en début
d’après-midi. Comparativement à l’avion,
le train, c’est rien du tout. Limite que c’est reposant.
Ah oui, mais non. C’est un week-end de 4 jours. Ce qui veut
dire que c’est bourré de familles. L’une joue au Rumi de façon très explosive
(le père étant mauvais perdant), il y a 2 deux ans (ça dit tout, en fait) et
trois gamins qui jouent à la cachette dans le wagon, sous le regard tendrement
ému de leurs parents. Bref, c’est le bordel
mais je tape sur mon ordi et à part un gamin qui veut que je le lui prête pour
jouer, je suis quand même tranquille. Je suis presque à jour dans mes billets
Turquie.
Après un burger à la brasserie à Agen, Mylène arrive (on
court comme deux poules pas de tête dans la gare en se textant sans réussir à
se trouver, entre les toilettes, la voiture et la brasserie) et on part se
balader un peu dans Agen. On va voir la cathédrale, quelques jolies rues, mais
surtout la librairie, où travaille la libraire de Mylène, qui la voit arriver…
et lui fout un panier dans les mains. Je me demande bien pourquoi. Moi j’ai été sage. Je n’ai pris qu’un guide
d’Alsace.
La cathédrale date du 12e et a été bâtie sur le
site d’une ancienne basilique. C’est un
étrange mix de gothique et de roman, mais je ne suis pas totalement convaincue
par la restauration, très flashy… bref, ce n’est pas la cathédrale la plus
impressionnante que j’ai vue.
Le Gers, c’est beau. C’est vert, c’est vallonné, il y a des
châteaux et des villages perchés un peu partout au milieu de nulle part et on a
l’impression de rouler dans un livre d’images.
Nous nous arrêtons à Nérac, sur la route, pour visiter le
château d’Henri IV et prendre un verre. Le château a été achevé sous Jeanne d’Albret
et on y raconte l’histoire de la famille d’Albret, qui est celle d’Henri IV,
roi de France et de Navarre. Il n’en reste qu’une toute petite partie car il a
été détruit à la révolution. On voit d’ailleurs un restant de cheminée sur un
mur extérieur. Particulier!
La construction a été amorcée au 13e mais
terminée au 16e, ce qui explique les éléments renaissance. C’est bien agréable de se balader sur la
galerie. À l’intérieur, c’est un musée avec de nombreux tableaux et objets. On
est petit à l’époque est c’est une charmante bataille entre moi et les portes.
Je vous vends le punch, les portes ont gagné! On y croise des italiens qui
semblent tester les limites de l’acoustique du château ainsi qu’une expo
d’odeurs… que j’ai rapidement abandonné. Il parait que Henri IV puait. Ben
croyez-le ou non, on a reproduit l’odeur!
Après la visite, on se balade dans la ville et dans le jardin, pour voir les différents lieux relatifs aux légendes locales. Et je ne me fais même pas piquer!
Au retour, arrêt chez les parents de Mylène pour voir ses nièces, on arrête à Lagraulet où j’admire un château d’eau peiturluré remanié en location de vacances et on part pour Lannepax pour manger à La Falène bleue, où on se régale. Je sens que ce n’est que le début d’une orgie de bouffe, moi… En tout cas, la magret est bon! Le décor est très sympathique en plus. Ça commence bien!
C’est déjà le moment de dire au revoir à Istanbul et à la
Turquie. Il me semble que ça a passé trop vite et que ce voyage a changé
plusieurs de mes perceptions. Une chose est certaine, je reviendrai. C’est
étrange de quitter tous ces gens avec qui j’ai partagé mon quotidien pendant 19
jours, en sachant que pour plusieurs, nous ne nous reverrons pas. Mais c’était
une très belle parenthèse.
J’ai donc passé le moment du petit déjeuner à me faire une
photo mentale de la ville et de la vue du resto-terrasse de notre hôtel. Un peu nostalgique je suis et j’ai
l’impression qu’il y a encore TELLEMENT de choses à voir. Bref, ce n’est qu’un
au revoir!
Bizarrement, le vol de retour se passe très bien. Aucun stress, aucune folie, aucune
panique. J’ai cessé d’essayer de me
comprendre moi-même! J’ai – encore une fois – dormi tout le long et je me suis
réveillée à Paris, mon deuxième chez moi.
Ceci dit, je n’allais pas passer toute une journée sans faire de folies
hein… imaginez-vous que je ne me souvenais plus duuuu tout où j’avais foutu les
clés de Delphine. J’ai vidé le sac à main et le bagage à main à l’aéroport
d’Istanbul, pour réaliser que j’avais dû la ficher dans ma valise au début du
voyage. Dans une autre vie quoi! Puis, à Paris, c’était opération valise. Je me suis confortablement installée sur un
siège et j’ai carrément VIDÉ ma valise – si bien faite – sur le plancher de
l’aéroport. Préalablement couvert avec des sacs en plastique, of course. Rien à
faire, pas de clés. Je m’étais presque résolue à attendre sur le pas de la
porte en attendant que Delphine revienne du ciné quand j’ai eu un éclair de
génie… LA TROUSSE DE TOILETTE! Les clés
étaient dedans. Dans la petite pochette. Fermée. Aucune idée de ce qui m’a
passé par la tête pour le ficher là!
Ah oui, j’oubliais. Juste avant, en voulant prendre ma
valise sur le machin qui tourne, je me suis trop penchée… et, avec horreur,
j’ai vu mes lunettes tomber au ralenti sur le tapis roulant. Tous les gens ont
donc pu me voir courir (avec ma valise) autour du truc pour tenter de récupérer
les dites lunettes, que j’ai rattrapées juste avant qu’une valise ne les écrase
en effectuant un magnifique plongeon vers l’avant. Dix sur dix, je vous le dis!
La soirée fut assez tranquille merci. J’ai foutu tout le
contenu de ma valise dans le bac à linge sale (je ne sais ben pas pourquoi) et lavé
le plus urgent pour partir pour le Gers demain. Ok, Delphine a lavé. Je ne suis
pas certaine qu’elle me fasse confiance avec sa machine à laver! Ah ou,
j’oubliais, les pâtes Carbonara, quand même, c’est bon!
Mieux vaut tard que jamais, même si j’en avais parlé sur le Groupe Québec en novembre ainsi qu’à plusieurs personnes en privé, Yueyin et moi vous revenons avec une 8e édition de Québec en novembre. Déjà 8 ans, c’est fou hein!
Ce mois thématique a pour but de faire connaître la littérature québécoise et les auteurs québécois. C’est qu’il y a du bon, au Québec! Vous pouvez participer à votre goût : une fois, plusieurs, tous les jours… c’est comme vous voulez. Nous, on veut juste en jaser avec vous, et ce n’importe où : vos blogs, votre instagram, le groupe facebook, votre chaîne Youtube… c’est comme ça vous tente!
Besoin d’idées? Vous pouvez aller voir ma section « Littérature québécoise » ou celle de Yueyin… ou voir les récaps des années précédentes dans l’onglet du haut! Si vous avez aussi des listes, n’hésitez pas à les donner en commentaire!
Pour qu’un auteur soit considéré comme Québécois, il faut qu’il soit né au Québec, vive au Québec ou y ait vécu un bon moment. Il peut être anglophone ou francophone, on n’est pas sectaires!
Nous vous avons donc concocté une petite planification mensuelle (amoureusement appelée Proposition de LCPF – Lectures Communes Parfaitement Facultatives), pour vous donner des idées, sachant qu’il n’y a – heureusement – aucune obligation (sinon, je serais vraiment dans la schnoutte). Voici donc nos propositions!
1er novembre : Top d’ouverture : vos 10 livres préférés, vos 10 livres à lire absolument ce mois-ci, vos 10 livres que jamais vous n’avez pu finir, vos 10 livres à pleurer toutes vos larmes, vos 10 livres les plus drôles, vos 10 auteurs chouchous…
3 novembre – Autour de la popote, recette, livre ou expérience…
4 novembre – Du Québec à nos oreilles – Écoutons un livre audio
6 novembre – du 9e art… (sortez vos bd !)
8 novembre – Perdons nos repères avec la SFFF (science-fiction, fantasy, fantastique)
10 novembre – Sombre et glaçant – le jour du polar
12 novembre – Auteur ou autrice autochtone au Québec
14novembre – Invitation spéciale, un canadien dans la belle province
16 novembre – Autour de Nicolas Dickner
19 novembre – Autour de Michel Tremblay
21 novembre – Autour d’Anne Hébert
24 novembre – Toujours jeune de coeur (littérature jeunesse)
26 novembre – Frais de l’année (publié en 2019)
28 novembre – Écoutons la télé ! (ou quelque chose qui se passe sur un écran… je vous le dis, on est pas compliquées!)
28 novembre – Regard d’ailleurs : un auteur (de toute nationalité) qui parle du Québec
30 novembre – Gros party de clôture ! lâchez vous lousse !
Cette année, Isallysun nous a concocté un joli logo pour accompagner celui que Mr. Kiki nous a fabriqué. Merci beauuuucoup!
Et pour savoir ce que je vais lire… il faut attendre que je rentre et que je vois A) Ce qui est dans ma pile et B) Ce qui est arrivé dans la boîte aux lettres! Des nouvelles bientôt!
Dernière vraie journée à Istanbul. Je suis de bien meilleure
humeur qu’hier soir et cette journée a été sublime. Rien de moins. Nous sommes
partis à pieds de bon matin pour aller visiter le palais de Topkapi, résidence
du sultan dès la conquête de Constantinople.
Les deux premières choses qu’il a fait faire ont été de transformer Ste-Sophie
en mosquée… et de se faire construire de palais grandiose, destiné au départ à
gouverner le pays. Le palais d’habitation était situé dans les environs du
grand bazar et la famille du sultan n’a habité Topkapi que du 16e au
19e siècle, moment où ils ont déménagé dans le palais sur les rives
du Bosphore. Le palais a aussi été une école, où les jeunes de bonne famille
apprenaient à gouverner. En 1924, il a été transformé en usine par Ataturk.
Il y avait trois portes et trois cours pour entrer au palais. La première porte était grande et tout le
monde pouvait y entrer, même à cheval. Elle menait dans de magnifiques jardins,
que nous aurions besoin de plusieurs heures pour visiter au complet. La 2e porte était réservée aux
proches du sultan et date de la fin du 15e. L’intérieur est
toutefois plus rococo, du 17e. Mentionnons que bizarrement, le
rococo turc passe beaucoup mieux à mes yeux que le rococo français. On dirait
que ça fitte mieux dans le décor! La troisième porte était réservée à la
famille du Sultan.
Dans la première cour, une énorme cuisine, qui pouvait faire
la nourriture pour plus de 10 000 personnes. Chaque section était séparée et avait son
propre chef, qui dépendant lui-même d’un chef principal, qui s’occupait des
achats et des commandes. Le palais avait même ses propres champs pour
cultiver. Il y avait aussi l’église
Ste-Irène et l’endroit où était frappé la monnaie. L’endroit le plus important
était le Divan (qui a donné le mot divan en français), où se prenaient les
décisions du sultanat et où siégeaient le grand vizir et ses vizirs. Au départ
le sultan y participait aussi mais on raconte que ça stressait horriblement
certains vizirs. Du coup, il pouvait écouter, mais caché. Du coup, personne ne
savait quand il était là. Quand une décision était prise, elle était amenée au
sultan, qui approuvait et faisait diffuser. Il y avait aussi le Kadi
(orthographe aléatoire), le juge suprême, qui avait un grand pouvoir et même
prendre la décision de démettre le sultan s’il ne pouvait pas bien gouverner. C’est même arrivé. Trois fois.
Ce lieu a été le théâtre de multiples intrigues, autant
politiques que dans le harem. Au départ, le titre de sultan revenait au plus
vieux de la famille mais par la suite, pendant une époque, la transmission
s’est faite de père en fils et le sultan décidait lequel de ses fils était le
plus apte à gouverner. Il faut dire qu’ils étaient envoyés dans des villes de
l’empire pour faire leur apprentissage et qu’on faisait des rapports. Inutile
de préciser que ça compliquait les choses.
Mahmet 2 avait ordonné que les frères du sultan soient tués pour éviter
les problèmes (on a les solutions qu’on peut n’est-ce pas). Toutefois, il était
interdit de faire couler le sang. Du coup, on les étranglait avec des fils de
soie (ça m’a rappelé le récit du Persan dans le fantôme de l’opéra, avec son
fameux lasso. Oui, je sais, on a aussi les références qu’on peut!) Soliman le
magnifique a même tué ses fils et son meilleur, sous l’influence de sa femme
qui voulait que le plus jeune soit sur le trône, car il était d’accord avec
tout ce que sa mère décidait. Si la reine
mère a toujours un grand pouvoir, la femme de Soliman le magnifique, c’était
quelque chose. Née esclave, elle est devenue l’épouse du sultan alors qu’avant,
les sultans ne se mariaient pas. Imaginez! Elle l’appelait même pas son
prénom! Sacrilège! Avant, ils ne se
mariaient qu’avec Allah car ils étaient aussi calife.
Le harem était aussi un endroit plein d’intrigues. Il pouvait
contenir de 300 à 400 femmes, qui y entraient parfois dès l’enfance pour y être
éduquées à bien se comporter en société. Ce n’est jamais le sultan qui choisissait avec
quelle femme il allait passer la nuit. Souvent c’était sa mère, ou alors les
opposants à sa mère, qui devaient faire ça en douce car c’est des appartements
de celle-ci qu’on accédait à ceux du Sultan.
Certaines femmes n’étaient jamais appelées et pouvait alors se marier.
D’autres devenaient favorites et avaient davantage de privilèges, dont une
chambre privée. La première favorite à avoir
un garçon était, vous le devinez bien, très importante. Notre guide nous dit qu’un sultan a eu plus
de 100 enfants!
À l’entrée du harem, les appartements des eunuques noirs,
castrés vers 7-8-9 ans. Plus vieux, soit ils mouraient… soit ça repoussait! Le
chef des eunuques avait un grand pouvoir car il était la ligne directe avec la
reine mère. Ils servaient de gardes aux femmes du harem. À l’entrée, c’est tout de suite magnifique. On est subjugués par les murs tapissés de
faïences bleues et blanches, parfois aussi représentant des motifs. Par
exemple, dans la mosquée des eunuques, on voit le Mont Arafat et la mosquée de
Medine. Puis, une pièce avec trois portes. L’une menant au harem, l’autre vers la chambre de la reine-mère et
finalement le couloir de l’or. Saviez-vous que les écritures en arabe sont soit
des vers du Coran, soit des règlements. On reconnaît ceux-ci au sceau qui est
la plupart du temps au-dessus.
À l’entrée du harem, l’endroit où elles mangeaient (elles ne
cuisinaient pas, les repas leur étaient apportés, sans que personne ne se
croise jamais). Dans le corridor, les escaliers vers les chambres des concubines,
qui dormaient 4-6 par chambre, alors que les favorites avaient droit à leur
chambre privée.
Puis, on entre dans le hammam… c’est facile d’imaginer les
femmes s’y lavant et y recevant des massages. C’est très beau et très
particulier comme endroit. Les hammams
m’ont d’ailleurs tous fascinée dans le palais. Je suis ravie d’y aller plus
tard.
Puis, les appartements de la reine-mère. Sa majestueuse salle d’attente et sa chambre
en haut. Toutes les pièces importantes avaient des lavabos pour la fraîcheur certes…
mais surtout pour ne pas que les gens entendent ce qui s’y disait. Astucieux,
dans un endroit plus ou moins bien isolé.
Les appartements du sultan sont majestueux, hauts de
plafond, et très ornés. Dans sa chambre, deux lits à rideaux et non, l’un n’est
pas pour les préliminaires! C’était plutôt pour sa protection car il dormait
toujours seul et si un intrus arrivait, il n’était jamais certain de quel lit
était utilisé. Une boule au plafond
contrôlait les secousses sismiques.
La cour des favorites est juste sublime, avec une vue sur la
ville (qui devait être la campagne à ce moment) et de magnifiques bâtiments couverts
de faïences, donc la salle des princes. Je ne suis pas capable de m’empêcher de
les regarder. Au soleil, ça donne un effet incroyable, que je ne suis pas capable
de reproduire en photo. Mes photos du palais sont d’ailleurs assez décevantes,
en fait.
Puis, nous visitons la bibliothèque, la salle d’audience,
ainsi que la salle des reliques, où nous pouvons voir le de St-Jean, le bâton de
Moïse, le sabre du prophète et autres joyeusetés. Au moins, en pays musulman, on ne voit pas de
morceau de la Ste-Croix, qui devait bien mesurer plusieurs kilomètres, à voir
le nombre de morceaux restants! Le jardin qui est derrière est aussi fabuleux. On aurait pu y passer des heures. Vraiment
j’ai aimé l’endroit.
Avec Mme M-C, on visite la galerie des sultans pour tenter
d’élire Mr. Sultan 2019. On est assez d’accord pour choisir celui qui a régné
au début du 16e et donc j’ai oublié le nom. On trouve qu’il a un
petit « grrrr » dans le regard qui nous plait bien davantage que les
débuts de moustaches ou autres looks moins virils à nos yeux d’occidentales. On
a un bon fou rire, en tout cas! J’ai aussi très bien choisi ma robe pour la
journée car je fitte avec les faïences, c’est fou. Sur la photo d’une
participante, on a du mal à me distinguer du mur!
Autre anecdote, c’est drôle d’entendre les gens, parfois.
Deux dames très bien mises bavardaient en espagnol et attendaient – comme tout
le monde – de prendre une photo. J’étais juste devant et soudain, j’entends –
en espagnol – un truc qui voulait dire « Bon, si la grosse vache en bleu
veut bien se pousser, on va pouvoir prendre la photo ». La grosse vache
stupide en bleu, c’était moi, hein! Et je me suis fait un plaisir de sortir mon
meilleur espagnol (ce qui est très, très relatif, comme vous pouvez vous
l’imaginer), pour leur répondre que « la stupida vaca le dice que espere, como todo el
mundo ». Je ne veux même pas savoir
combien de fautes de grammaire j’ai faites, mais voir leur face valait
l’effort. Leurs yeux sont devenus grands comme des soucoupes… et elles ont
décampé à la troisième vitesse!
Dernière visite des énormes cuisines, maintenant transformées
en musée de faïences chinoises (surtout) et étrangères, et c’est déjà la fin.
Nous nous dirigeons vers le resto au son de notre cri de rassemblement, soit la
sonnerie du téléphone de Kadir, notre guide, que nous sifflotons tous en chœur.
Je pense que je vais la mettre comme sonnerie de réveille-matin pour me
souvenir du voyage!
Le resto du midi est génial. Le meilleur à date. Tout est
délicieux et le poulet, avec un mélange d’abricots et d’épinards, est un pur
délice. La moitié du groupe essaie
d’extorquer la recette au chef! En plus, il y a une boutique de vêtements juste
en face, et j’ai le temps de m’acheter deux paires de pantalons entre le plat
principal et le dessert. Je regrette même
de ne pas en avoir pris un de plus, d’un autre modèle. Va falloir que je magasine ça à Paris.. et
que je paie le triple du prix, mais bon. Ça va être pratique en Egypte (ouais,
je me cherche des raisons pour dépenser, j’avoue, j’avoue)! Il ne me manque que
les chemises à manches mi-longues et je vais être parée.
Pour l’après-midi libre, nous avons choisi d’aller à Taksim
et comme nous sommes plusieurs, Kadir et Sabrina nous accompagnent. J’ai adoré
marcher à cet endroit, où il y a certes des touristes mais aussi beaucoup de
Turcs. C’est très animé, les bâtiments de la rue Istiklal – que nous descendons
jusqu’à la tour de Galata – sont souvent très beaux et il y a un monde, un
monde! Les petites rues transversales
sont super mignonnes et je voudrais toutes les photographier. Il y a des
spectacles de rue, des grandes marques mais aussi des petites boutiques,
surtout en bas de la rue. Nous allons juste un petit peu vite à mon goût,
j’aurais aimé magasiner un petit peu plus. Je suis en manque de magasinage!
La place Taksim a été le lieu de plusieurs manifestations il
y a quelques années, où plusieurs personnes s’opposaient au gouvernement. C’est
parti à cause d’arbres que la population ne voulait pas faire couper car le
gouvernement voulait faire construire un grand centre commercial. Les arbres y
sont toujours… et un taaaaaaas de camions de police aussi! Un centre culturer a
été démoli, soit disant pour en construire un nouveau mais Kadir nous dit qu’on
attend encore. Et une nouvelle mosquée est encore en construction. L’hôtel tout
près, de même qu’une mosquée en bord de mer sont assez mal vues car elles ont
protégé et hébergé des manifestants et des étudiants à l’époque. C’est en plein
à ce moment que mes parents sont allés en Turquie et leur guide leur en avait
beaucoup, beaucoup parlé. Je vais devoir m’informer auprès d’elle pour mieux
comprendre.
Puis, ensuite, THE expérience… le hammam. On a finalement pu
y aller, après moultes tergiversations. On est parties de Taksim à 6 pour s’y
rendre, dans un quartier un peu plus populaire, où on vend beaucoup de
chaussures! Mme S nous rejoint à l’arrivée et, un peu plus tard, Mme J (qui
s’est finalement décidée) et Mme M.C. On arrive là, on nous donne une petite
serviette pour se couvrir, et comme on ne sait pas trop quoi faire, et on nous
dirige vers le sauna, très chaud… assez chaud pour que nous laissions
rapidement tomber la serviette, au grand dam de jeunes filles qui tentaient de
se cacher le plus possible! Nous, après deux minutes, on est over à l’aise et
je me sens comme dans le harem vu un peu plus tôt. En sortant, nous nous installons
sur la pierre plate surélevée (j’ai l’impression d’être sur un poêle à raclette)
et nous attendons pour nos massages.
C’est rassurant et très zen de voir toutes ces femmes, avec leurs corps
de femmes, tous différents et tous beaux, sans complexe et sans pudeur.
Vraiment, une expérience à vivre. Et là,
le fun commence.
Les dames ne comprennent pas vraiment l’anglais et ne savent
que quelques mots. Du coup, elles nous dirigent… à coups de tapes sur les
fesses. La première à avoir reçu ce traitement, c’est Sabrina, du coup, on a
éclaté de rire toutes de concert… pour y avoir droit tout de suite après! On se fait brosser au gant de crin (avec
vigueur), partout partout, avant de faire une pause douche et piscine. Toujours
à poils. Puis, massage au miel, pas trop fort, contrairement à ce qu’on m’avait
dit. Ensuite, savonnage… et là, c’est la joke. Ils nous savonnent partout, en
accrochant tout! J’ai vu une dame soulever un sein pour pouvoir laver dessous!
Et là, on a du savon dans les yeux. La première fois, je réussis tant bien que
mal à les rouvrir… pour m’ouvrir les yeux à un pouce de la paire de seins de la
dame qui s’occupait de moi. Et un pouce,
je suis généreuse! Et quand ils nous lavent les cuisses, ils attrapent tout,
tout, tout! Ça surprend un peu. La deuxième fois que j’indique que je ne vois
rien, je reçois un sceau d’eau sur la tête! Laissez-moi vous dire que ça
surprend aussi! Et à la fin, on me dirige vers la douche, avec un look de
somnambule nudiste!
C’est tellement relaxant et tellement agréable de vivre ça
comme ça, en groupe. Après, on rentre tout doucement et je retourne au petit
bazar et à quelques boutiques où j’avais repéré des demandes spéciales. Quelques
achats plus tard, je m’installe sur une terrasse pour boire un verre avec Mme S
et regarder les gens passer, l’un de mes grands plaisirs. C’est comme si je voulais absorber Istanbul.
Le souper d’au revoir était sur le toit d’un très bel hôtel,
où on avait une vue imprenable sur la ville, mais surtout sur Ste-Sophie et la
mosquée bleue, au soleil couchant. Il est très difficile de décrire la sensation
de cette dernière soirée, avec ses photos mentales, ses fous rires et ses
promesses de « on va se revoir ». Une soirée au hammam qui va
s’ouvrir à Montréal est même prévue… ça risque d’être assez drôle!
Ce soir, je suis un peu bougonne. J’ai l’impression de ne
rien avoir vu d’Istanbul malgré notre journée chargée et il a fallu une
discussion avec maman pour me remettre de bonne humeur… avec la promesse qu’on
reviendrait ensemble vu qu’elle non plus n’avait pas tout vu ce qu’elle voulait
voir. Ça a été le seul moment un peu down de tout le voyage alors ça va encore!
Nous partons donc en tram pour la station Eminonu pour nous
rendre au port, pour partir en croisière sur la corne d’or et le Bosphore, qui
relie la mer noire et la mer de Marmara. Un vieux rêve. On dit que le nom du
Bosphore vient d’une légende impliquant Zeus, Ios et un taon. Ios aurait été
transformé en vache et a été tellement surpris quand le taon l’a piqué, qu’il
aurait volé par-dessus le Bosphore, qui signifie Bos – forus… vache qui vole.
C’est OFFICIEL que c’est vrai hein! Maintenant, inutile de voler pour le
traverser. Il y a trois ponts, un tunnel
et des traversiers pour pouvoir dire « je suis en Asie – je suis en Europe
– je suis en Asie – je suis en Europe »!
Il faut trotter un peu par contre, parce que le Bosphore a de 1000m à
3500m de large. Il est aussi assez difficile à naviguer à cause des deux courants
et quelques navires s’y était aventurés sans pilotes se sont ramassés dans les
maisons sur le bord de l’eau. Coucou, on
vient déjeuner!
Au départ, nous passons sous le pont de Galata, avec une
jolie vue sur la tour de Galata. Le pont
a été construit en bois au 19e pour favoriser le passage du sultan,
mais il a brûlé et été reconstruit en béton dans les années 80. C’est génial de traverser ce pont. En fait,
j’aime traverser les ponts en général!
Au fil de l’eau, nous pouvons voir au loin l’énoooorme
nouvelle mosquée sur le modèle de Ste-Sophie, qui peut accueillir 30 000
personnes, ainsi que la mosquée où s’étaient réfugiés les jeunes suites aux
manifestations de la place Taksim. Plus loin, le palais de Dolmabace, qui ne se
visite que sur réservation (et en anglais), où ont vécu le sultan et sa famille
après avoir quitté Topkapi. C’est très européen comme style, avec les
appartements privés ainsi que les pièces de réceptions. Il y avait certes un
harem, mais c’était surtout une résidence familiale. Un peu plus loin, toujours dans le style
européen, un autre palais pour accueillir les invités importants et plusieurs
résidences de vizirs transformées en hôtels de luxe, dont le fameux palais
Ciragan, où vont les vedettes.
Nous pouvons aussi voir différents quartiers, certains plus
chics et d’autres plus populaires. Le quartier Besiktak, connu pour son équipe
de foot et son université, très étudiant, le quartier Urkakoy, aussi un quartier
jeune et vivant, tandis que plusieurs maisons en bois sont visibles un peu plus
loin. On ne veut même pas savoir combien coûtent les demeures dans les montagnes! On peut aussi observer des églises et des
mosquées qui font cour commune, preuve que c’est possible à Istanbul.
Nous dépassons le pont du Bosphore, devenu le pont du 15
juillet pour voir les tours d’Europe et d’Asie qui servaient à contrôler le
trafic de bateaux jusqu’à Constantinople. Plus loin, la résidence privée du
président Erdogan, en haut de la montagne, ainsi que plusieurs mosquées et le
palais de la reine mère, qui devait
quitter le palais quand son fils n’était plus sultan. Dans le quartier Iskidar,
on pouvait avant faire des balades mais il est maintenant très construit. On y
trouve aussi la seule mosquée où il n’y a aucun pigeon, car elle est construite
à une confluence de vents qui les empêchent de s’y poser. Ingénieux!
Dernière légende de la croisière, la tour des filles, qui
aurait été construite par un père qui aurait voulu protéger sa fille des
prévisions d’un oracle, qui aurait prédit qu’elle mourrait d’une morsure de
serpent. Il a dont construit cet ilôt mais la prophétie s’est réalisée quand un
serpent a été introduit dans l’île dans un panier de nourriture. Plus sérieusement,
ce devait être un phare… mais la légende est plus exotique!
Après un dîner de poisson dans un resto sur un pont
traversant le Bosphore, nous allons visiter la citerne baslique, qui, en fait,
n’a pas grand-chose d’un édifice de culte. Construite en 1532, c’est une
citerne et un aqueduc de 2800 mètres carrés avec un nombre impressionnant de
colonnes. Elles sont toutes différentes car il s’agit souvent de remplois. Les
photos ne donnent absolument rien, mais c’est vraiment un endroit particulier,
avec sa tête de méduse à l’envers pour écraser les anciennes croyances, et la
colonne de larmes, édifiée pour les gens qui sont morts pendant la
construction. Elle n’aurait jamais été utilisée comme elle se devait de l’être
au départ.
Par la suite, direction Ste-Sophie, qui est maintenant un
musée, mais qui a été chrétienne, puis musulmane auparavant. Sur ce site, il y
a d’abord eu une première église en bois, dédiée à Sophia (la sagesse), au 5e
siècle. Au 6e siècle, la construction a commencée, avec plus de
10000 ouvriers. Justinien aurait d’ailleurs déclaré « Salomon, je t’ai
vaincu » car avant, c’est ce temple qui était le plus grand. Ça n’a pas
été de tout repos, pourtant. La coupole est tombée, puis a été reconstruite
avec des briques de Rhodes, beaucoup plus légère, elles est encore tombée, et c’est
à l’époque ottomane qu’a été construite la coupole actuelle. Deux des minarets
sont de l’époque de Mehmet tandis que les deux autres sont respectivement du 16e
et du 18e siècle. Elle a été une mosquée jusque dans les années 30,
avec la venue d’Ataturk.
Le bâtiment a deux entrées. La plus importante pour les
familles importantes et l’autre pour le reste des gens. Vous et moi, quoi. Tout
est en marbre symétrique, car la pierre a été coupée en deux avant d’être
posée. C’est vraiment extraordinaire une fois qu’on l’a remarqué.
Ste-Sophie, c’est bigger on the inside. Le Docteur est passé par là. À l’intérieur, ça ressemble à un carré coupé en trois par deux rangées de colonnes, avec la coupole au-dessus. Le plafond est en mosaïque et certains personnages datent du 10-11e siècle. Plusieurs empereurs ont aussi fait apporter leurs portraits dans le monument, mais plusieurs sont recouverts. D’ailleurs, sous l’enduit, on trouve encore des mosaïques et des décorations.
À l’époque musulmane, des aménagements ont été faits et une
partie dirigée vers la mecque a été aménagée. Quand le son n’est pas assez bon,
il y a un immam à chaque rangée pour faire le répétiteur. Comme décoration, des
vers du coran et des médaillons. C’est magnifique et même si on s’amuse à
trouver des figures dans le marbre, ça ne nous empêche pas d’admirer toute
cette beauté.
Au deuxième étage, il y a une rampe et on pouvait donc y
monter à cheval, L’endroit est décoré de magnifiques mosaïques qui ressemblent
à des peintures tellement elles sont fines, de superbes lampes et de doubles
colonnes.
Dans les colonnes, un trou pour l’humidité. Selon la légende
chrétienne, si on met notre pouce dedans et qu’on fait un tour complet sans
bouger les pieds, notre vœu va se réaliser. Pour les musulmans, le trou a été
fait pour que le pouce du père de Mahomet ait pu le tourner vers la Mecque. J’adore
ces interprétations différentes.
Nous repartons donc à travers la ville, en passant par la
place de l’hippodrome, que nous avons parcourue hier. Construit par Septime
Sévère pour 5000 personnes, tous les jeux se déroulaient ici à l’époque romaine :
gladiateurs, agora, course de chevaux. Au 4e siècle, Contantin l’a
réservée aux courses de chars.
Sur la place, un obélisque provenant du temple de Karnak. La
base a été cassée et à son arrivée, il a fallu 32 jours pour le redresser. La
colonne serpentine s’appelle ainsi car les grecs avaient vaincu les persans, qu’ils
représentaient comme un serpent à 3 têtes. Si l’une est perdue, l’autre est à
Istanbul et la troisième en Europe.
Nous voyons aussi des fontaines étranges, qui ne ressemblent
ni aux fontaines européennes, ni aux fontaines turques. Elles viendraient d’Allemagne
et aurait été échangé par un sultan contre un contrat de chemin de fer.
Pour visiter la mosquée bleue, nous devons patienter un peu
car nous arrivons juste avant l’heure de la prière. De toute façon, un peu de
repos n’est pas de refus. On a donc tout notre temps pour arranger nos foulards
(Mme N. a de la job avec nous) et tenter d’avoir l’air assez respectables pour
entrer dans le lieu de prière. Disons que des fois, c’est juste plus ou moins
convaincant!
On finit par réussir à entrer et si les mosaïques sont
magnifiques, j’avoue que c’est un peu dommage de la voir autant en travaux. Sur
les 10000 carreaux de faïence bleue, disons que nous n’en voyons qu’une toute
petite partie. Malgré tout, quand on se concentre sur les jolis détails, on s’émerveille
tout de même. C’Est assez incroyable comme construction.
C’est donc une construction de 1600. IL y a 1000 ans entre la
construction de Ste-Sophie et de cette mosquée-ci. Là, mes notes sont un peu
imprécises (c’est un euphémisme) mais selon ce que je comprends de mes propres
gribouillages, Sultanhamet aurait reçu un message, celui de construire une
mosquée plus grande et plus belle que l’autre.
L’architecte a toutefois eu un peu peur de voir la mosquée s’effondrer
et il a créé un système avec 4 pilliers et plusieurs demi-coupoles qui est fait
de telle façon qu’à l’intérieur, on croirait n’avoir qu’une seule coupole. C’est
vrai que ça fonctionne, en plus. La mosquée a 6 minarets à trois balcons, ce
qui en fait une mosquée importante. Avant, seulement la Mecque en avait
autant.. mais maintenant, on en a ajouté un 7e à cette dernière!
La prière est omniprésente pour les musulmans pratiquants. IL faut la faire 5 fois par jour, les plus importantes étant celles du matin et du soir. Si on ne peut pas pendant la journée, on les reprend plus tard. Au départ, les mosquées n’étaient que pour les hommes car les femmes sortaient peu. Maintenant, elles vont aussi à la mosquée, mais derrière les hommes car devant, les mouvements un peu suggestifs, les fesses en l’air, pourraient « déranger » les hommes. Ceci dit, la nature étant ce qu’elle est, j’imagine que certains ont aussi beaucoup de plaisir à voir leurs congénères dans de telles positions! Pourtant quand on en parle aux femmes, elles trouvent ça tout à fait normal et pas du tout discriminatoire. J’ai encore du chemin à faire pour tout comprendre, je pense.
Après une pause hôtel, nous finissons la soirée au resto où nous mangeons un ragoût cuit dans un pot de terre qu’ils ouvrent avec une épée. Il faut dire que notre serveur était un méchant showman! Son trip? Danser avec des verres sur la tête. Beaucoup de verres! Avec la petite balade près de l’hôtel, ça a bien fini la soirée!