Jours 57-58 – Farniente et Choupinou

Allez hop, on y va pour deux jour en un parce que l’un des deux, sérieusement, je n’ai rien fait. M’dame Morelli avait piscine et balade le matin et le soir, elle avait un dîner avec l’une de ses amies. Vu qu’en après-midi, elle devait bosser (et qu’il faisait chauuuuud, et que bon, malgré sa cutitude, les conversations avec Tsuki sont limitées, j’ai transféré mes pénates chez Delphine (qui n’est pas là mais qui m’a laissé sa clé) pour faire ma valise. Je dirais même « une chance qu’elle n’est pas là » parce que j’en ai vraiment foutu partout!

Le lendemain était plus excitant, par contre! J’avais rendez-vous avec Stéphanie (ancienne blogueuse de Mots en bouche) et son creton pour la journée. Comme il fait 43 degrés, on choisit un endroit climatisé: la cité des sciences du parc de La Villette. C’est cool, je n’y étais jamais allée et c’est vraiment bien fait pour les cocos. Je sens que ma Charlou-nièce aurait adoré. Valentin est un petit coco vraiment mignon, toujours de bonne humeur, qui aime tout et s’intéresse à tout. C’était vraiment cute de le voir s’amuser dans les jeux, s’émerveiller devant les graaaaandes bestioles et tenter de manger une pizza entière sans la couper (j’ai des photos… que je garde pour moi!!!). L’endroit est vraiment grand, avec une zone pleine de cabanes, une zone pour le sport et une autre pour la robotique.

J’en profite aussi pour visiter l’expo « le charme discret de l’intestin », qui m’a étrangement beaucoup plu et qui vulgarise bien la question. Bon, avouons-le, j’ai passé vite sur les maladies causées par la bouffe et les enzymes… je ne suis pas non plus complètement cinglée et je connais l’hypocondriaque en moi!

Et la drôle du jour? Le seul spectacle du planétarium qui nous convenait se nommait « pécho sous les étoiles ». Ce n’est même pas une blague. On a emmené un enfant de 3 ans à une séance appelée « pécho sous les étoiles »! J’en ris encore!

Sérieusement, c’était super de revoir Stéphanie et de discuter avec elle. J’aime quand mes amies vont bien, ça me fait toujours plaisir. Le soir, m’dame Morelli a pu se libérer un peu pour venir manger avec nous et nous avons choisi… la clim! C’était notre seul critère. Bon, le poké Bowl était délicieux mais il contenait du vinaigre de riz… je ne vous dis même pas les brûlements d’estomac après… disons qu’il a fallu faire une loooongue balade sur le bord de la Seine pour que je sois de nouveau sur pattes!

Dernier soir chez Angéla. Courte soirée parce qu’il fait méga-chaud et qu’elle n’en peut plus! Demain, je retourne chez Delphine pour récupérer ma valise… et ce sera la Turquie!

Jour 56 – Marais juif et visite du 14e

Savez-vous quoi, j’ai réussi à me grouiller à temps pour être à St-Paul… à 15h.  On dirait que je suis complètement décalée, c’est fou! En fait, mon but, c’est d’être en forme pour aller en Turquie.  Ça donne une idée de mon état d’activité. Venant de moi, ça fait presque peur!

Le tour guidé était donné par Des mots et des arts et portait sur le marais Juif. Elle nous a raconté l’histoire des Juifs à Paris, leurs migrations et leurs installations dans les divers quartiers.  Les lois antijuives ne datent pas d’hier et ils étaient relégués près des murs de Paris, qui était alors rue des Rosiers. De plus en plus, les petites boutiques du quartier ferment et laissent la place aux grandes marques (tout comme plusieurs bars gays dans le marais gay).  Il devient de plus en plus difficile de trouver des traces tangibles de l’histoire dans le quartier. 

Plusieurs boutiques ont été aryanisées et une partie de la population a été décimée lors de la 2de guerre mondiale. On y voit encore quelques boucheries, pâtisseries, des écoles et des centres communautaires.  Il y a également des synagogues, souvent bien cachées (ce qui est sacré, c’est la Torah, pas le lieu) ainsi que des plaques nous expliquant l’histoire.  On nous a entre autres raconté l’histoire d’une librairie juive dont les occupants ont été chassés pendant la guerre.  On a bien tenté d’aryaniser le truc, mais tous les livres étaient en yiddish… et la population absente. Du coup, tout est resté dans l’état, limite par un miracle, et la famille a pu retrouver le commerce à son retour. Maintenant, c’est une boutique Nike… mais ils ont gardé l’enseigne librairie pour le souvenir.

Suite à la visite, j’ai poursuivi dans le thème en allant au Mémorial de la Shoah, qui était juste à côté.  Je n’ai pas pris de photos à l’intérieur, mais c’est très émouvant de mettre des visages sur tous ces gens, ces vrais gens, qui ont vécu cette horreur.  On ne se limite pas à la seconde guerre mondiale, maison y explique aussi la condition des juifs au Moyen-Âge, alors qu’ils étaient interdits de résidence en France (puis appelés quand on avait besoin d,argent… puis ré-exilés) et poursuivis comme hérétiques. On y explique aussi qu’ils ne pouvaient exercer que les métiers que les chrétiens ne voulaient pas exercer : ceux qui ont rapport à l’argent et au textile.  On y parle aussi un peu des pogroms en Russie et de leur situation ailleurs, avant qu’ils n’arrivent en France.  Bref, intéressant.  Et les témoignages des survivants des camps sont terriblement émouvants.

Je n’ai pas résisté à l’appel de la glace (il faisait 38 degrés) et j’ai savouré une délicieuse glace au yuzu en me rendant chez Cécile, qui m’avait proposé de me faire visiter son quartier et son nouvel appartement.  Le coin est très commerçant, très vivant et très chouette, habité par de vrais gens.  Pas des figurants!  Les cafés sont animés, il y a plein de commerces de proximité et de super restos.  J’ai d’ailleurs pu manger de délicieuses pâtes dans un resto italien (ouais, je fais une orgie de pâtes)… Elle a d’ailleurs un appart vraiment chouette, dans une petite cour intérieure. J’aime les cours.

Nous faisons donc une balade dans le quartier et en profitons pour aller récupérer une lampe, beaucoup plus lourde que prévu. A l’aller, ça allait toujours, mais au retour… direction tram!!  Déjà que j’ai explosé ma liseuse, on va éviter de péter une lampe aussi, n’est-ce pas!  Comment rendre la chose facile : scrapper sa liseuse à 3 jours de partir en Turquie!! Nous finissons par de la bouffe italienne… et go au dodo pour moi. Mautadit que je manque d’énergie!

Jour 55 – Mozza et retrouvailles

Encore une journée que j’avais voulue fort chargée… mais qui a fini en « je glande devant mon ordi toute la journée en discutant ». Oui, je suis fort dérangeante pour Madame Morelli, qui doit n’avoir qu’une hâte : que je parte pour la Turquie pour pouvoir bosser en paix. Ceci dit, je dors tout l’avant-midi et elle a été à la piscine pendant quelques heures.  Elle a eu son petit congé-de-Karine.

J’ai donc rejoint Cécile pour l’apéro et manger près d’Odéon.  Ça faisait une éternité que nous n’avions pas placoté et j’étais ravie de la voir aussi radieuse.  On a mangé à l’Oenesteria, un resto italien où j’ai mangé les meilleures tomates de ma vie (Cécile et moi on y a repensé toute la journée du lendemain).  Sérieusement.  Et je vous parle de la mozza di buffala?  Juste DÉLICIEUSE. 

Après une petite balade dans St-Germain (direction glaces… yummy), nous avons traversé la Seine et marché jusqu’au grand palais.  On s’est fait joyeusement apostropher par un mec-qui-surveillait un genre de chantier (la barrière était ouverte et ça avait l’air d’un truc du 14 juillet pas ramassé… on a pensé qu’on pouvait éviter de se faire tuer sur les champs… et marcher à l’abri) et on a pu observer le ballet du « touriste qui veut absolument se faire prendre en photo au beau milieu de l’avenue », au risque de se faire tuer.  Leur capacité de zig zaguer entre les voitures est fascinante!

Mais ce coucher de soleil… et ce ciel! Magique!

Bref, très chouette soirée!

Jour 54 – Modèle noir et impressionnistes

J’avais un programme fou pour la journée.  Orsay, le musée Maillol, et une visite guidée du 19e. Rien de moins.  Sauf que bon, je me suis levée à 10… et je n’ai quitté l’appartement d’Angie qu’en même temps qu’elle, vers 11h45.  Inutile de préciser que je n’ai pratiquement rien fait de ce que je voulais faire!

Première étape : MANGER! Je recommence à avoir faim et comme Angéla allait manger avec ses enfants, je n’allais pas en plus salir sa cuisine!! Je décide de me la jouer totale touriste et d’aller au paradis du fruit, avec, devant moi, les tours restantes de Notre-Dame.  Elle reste hyper belle malgré tout, cette dame.  Je décide même de me payer la traite avec un cocktail de fruits. Ben quoi, je suis déshydratée, j’ai soif!

Puis, direction Orsay.  C’est le dernier jour de l’expo « Le modèle noir » et celle-là, j’ai bien envie de la voir. Savez-vous quoi?  Je ne me suis jamais autant ennuyée de ma carte blanche.  Jamais. J’ai même failli l’acheter, c’est tout dire!  Il y avait un monde, mais un monde!  Attente dehors, attente dedans… 45 minutes plus tard, je finis par entrer dans l’expo.  Heureusement que j’ai pu discuter avec un gentil couple de manitobains qui attendaient derrière moi.  Ça me fait toujours un peu plaisir quand les gens ne réalisent pas tout de suite que je ne suis pas anglophone!  Je sais, il m’en faut peu.

Dans l’expo par contre… OUF LE MONDE!!! Une chance que ça valait le coup et que c’était bien monté (j’ai beaucoup aimé l’audioguide, avec un propos engagé). On y parle non seulement de la place du modèle noir dans l’art, mais aussi de ce que ça représente par rapport à sa place dans la société et dans la perception de la personne noire.  Il est très intéressant de voir l’évolution des tableaux et des rôles qui sont donnés aux modèles noirs à travers le temps.  Certains tableaux sont hyper touchants, certains regards sont magnifiques.  De plus, on a tenté de redonner un nom et une identité à tous ces modèles.  De « Joseph », très connu et célèbre à une époque à d’autres qui ont retrouvé leur nom, c’est hyper intéressant.  On traite aussi de plusieurs personnes connues comme joséphine Baker… et j’en ai connu d’autres.  Bref, malgré le monde, ça valait le coup.

J’en ai ensuite profité pour aller voir les impressionnistes, ainsi que Van Gogh (mon amour) ainsi que pour profiter du lieu, que j’adore. Étonnamment, j’ai encore réussi à me faire pousser dehors.  Quelle surprise!

Une petite balade dans les Tuileries (j’adore l’endroit) et dans la cour du Louvre plus tard, je me redirigeais vers Hôtel de ville (la 11 est en travaux, ce qui complique grandement ma vie) pour rentrer tranquillement… et m’étaler devant la télé.  Je me trouve fatiguée, ces jours-ci…  je vais tenter de garder mon côté hypocondriaque sous contrôle!

Jour 53 – Sorcières et bureau de change

Aujourd’hui, j’ai décidé que je retentais le coup pour sortir. Limite que je me sens warrior! Je me suis donc booké une visite guidée avec Paris Zig-Zag, sur le thème des sorcières à Paris, ce qui m’oblige 1) à me lever et 2) à me bouger. C’est toujours ça de gagné.

La visite démarre dans l’île de la Cité pour se terminer un peu en haut de l’église St-Merri.  C’est un coin que je connais bien et nous passons par la tour St-Jacques, l’hôtel de ville (anciennement place de Grève), tout en passant par le croisement des rues Nicolas Flamel/Pernelle.  La visite est chouette et reste centrée sur le thème de la sorcellerie.  Très peu d’à-côtés historiques et un parcours certes assez court.  Toutefois, j’ai bien aimé.  La conférencière a beaucoup parlé de la genèse des sorcières et des symboles de la sorcellerie : comment tous les symboles païens ont été transformés et diabolisés pour faire peur et amener les gens à se tourner vers la religion. Les femmes qui savent des choses et qui connaissent les plantes?  Sorcières! Les accoucheuses? Sorcières!  Les voisines qui t’emmerdent?  Sorcières!  Surtout que bon, une fois accusées, elles avaient fort peu de chances de s’en sortir.  Bien entendu, petit aparté sur l’affaire des poisons et sur les célèbres procès, mais on a évité de tomber dans le sensationnalisme et ça, c’était pas mal.

On a terminé la visite dans une ancienne maison de Nicolas Flamel (toute en brique… aurait-il trouvé le secret?) aujourd’hui un resto, où je voulais aller manger mais aucun plat ne pouvait convenir à mon petit estomac un peu massacré.

Je me mets donc à la recherche d’un resto et là, l’ancienne Karine angoissée is back. Incapacité de choisir quoi que ce soit. Ça faisait quoi… 10 ans que ça ne m’était pas arrivé?  J’ai fini aux Halles… et au Starbucks parce que je me mourais de soif et que je RÊVAIS d’une boisson à la mangue. Yep, une vraie touriste!  J’ai aussi pu faire quelques courses pour mon voyage en Turquie et je me suis ensuite dirigée vers le bureau de change, près de la gare.  Parce qu’il me faut de l’argent turc, de l’argent américain ET de l’argent canadien. Ce fut donc toute une aventure! Mais bon. Là, tout est pas mal acheté, il va me rester à me retransférer chez Delphine pour faire tous les bagages.  Probablement jeudi ou vendredi.  Et je rentre épuisée.  Faut dire que je n’ai presque rien mangé depuis 4 jours!

Jours 50-51-52 – Je suis malade, complètement malade

Bref, je fais de la fièvre. Et je dors. Et je bois. Angie est couchée sur le divan à bosser et je suis couchée dans le lit à tenter de dormir. Très glamour tout ça.  Ça semble se renmieuter un peu mais après 48h sans manger, mettons que je suis légèrement étourdie.  Je voulais écrire plein de billets mais je n’ai pas vraiment d’énergie pour ça! Par contre, on a vu toute la dernière saison de Queer eye. Call us active girls!

Du coup, je tiens compagnie au chat.  Le truc avec le chat d’Angela Morelli, c’est qu’il ne nous lâche jamais. Si on le laissait faire, il viendrait avec nous aux toilettes, c’est pas mêlant. Et la voilà qui fait ses patounes sur nous, qui nous mange les cheveux, qui s’installe sur nous genoux (ou notre ordi), qui rentre sous les couvertures quand on dort… bref, on SAIT qu’elle est là! Impossible à manquer. Et quand on ne la voit pas, ben on s’inquiète!

Ceci dit, j’ai quand même réussi à aller voir Carmen au Mogador, par la Compania de Danza de Espagna, dans le cadre des étés de la danse à Paris. L’histoire comme la chorégraphie sont complètement revisitées (je dirais que c’est plus de la danse contemporaine mais je ne connais pas les détails… yavait pas de pointes!) et on sort complètement de l’Espagne et du Flamenco. La chorégraphie est réalisée par un chorégraphe danois et les militaires sont des hauts cadres et Carmen est réellement une prostituée. Cette histoire tragique est vue à travers les yeux d’un mystérieux enfant, qui s’assombrit peu à peu. La première partie est flamboyante et la deuxième plus sombre et plus centrée sur Don José et sur ses conflits intérieurs. Bref, j’ai adoré. Vraiment. Mais j’avoue que j’étais contente quand j’ai remis le pied dans l’appart… et que j’en ai eu pour toute la journée du lendemain à m’en remettre.

Jour 49 – Chat collant et bouffe indienne

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Bébé Frère! Bonne fête, Bébé Frère!

Et dans mon titre, j’avais au départ écrit chatte collante pour parler du chat d’Angie. Heureusement, je me suis relue! Ceci dit, je me demande toujours comment font ces bestioles pour rester si longtemps immobiles. Ou pour fixer un tableau pendant 20 minutes. Sans bouger.

Tout de suite en me levant, je me sens un peu fatiguée, un peu fiévreuse. Bon, on ne va pas s’arrêter pour si peu, n’est-ce pas!  Après un avant-midi à parler pour ne rien dire, Angie n’a pas beaucoup de temps, vu qu’elle est pas mal occupée toute la journée entre pédicure et coiffeur alors j’en profite pour lire un peu et finir (enfin) le tome 1 des détectives du Yorkshire (avec un chat qui me surveille) et partir à pieds pour aller manger avec Mo près des Buttes Chaumont.

Il y avait un bon moment que je ne l’avais pas vue et c’était un plaisir de discuter de nos vies nos œuvres. On a mangé thaï, c’était hyper bon, et ça fait toujours plaisir de voir que les copines vont bien et sont sur un air d’aller.

Je suis par la suite allée me balader au parc de Belleville et à Ménilmontant histoire de faire quelques courses et de marcher un peu et j’ai fini par me poser pour dans un parc à Gambetta… où j’ai failli m’endormir. Je pense que ça ne va pas en s’améliorant, mon affaire, question énergie!

Après un stop-sieste chez Angie, on repart vers le passage Brady, dans le 10e, pour retrouver Hadda dont c’est l’anniversaire. Passer une soirée avec cette joyeuse bande, c’est, pour une fille comme moi, se sentir un peu comme une extraterrestre! Je ne connais rien à l’astrologie et au Tarot et ils sont tous très impliqués là-dedans. Résultat, je comprenais un mot sur deux et je ne suivais pas du tout la discussion mais comme ça rejoint toujours la psychologie un moment donné, je réussissais à me rattraper!  Mais on a bien ri…  et je n’ai jamais vu autant de restos indiens dans la même rue! C’est chaque boutique qui est un resto indien!

On retourne jusqu’à République où il y a du Swing et du Lindy hop  et on en profite pour admirer l’éclipse lunaire, très très belle, même si selon Angie, elle nous cause bien du trouble. Et comme il y a de la musique… mettons que je serais restée là!

Jour 48 – Château du Plessis Bourré et retour à Paris

Aujourd’hui, la maison de Tina près d’Angers se vide. Tout le monde part chacun son tour. Laurence et Thierry le matin, ensuite les enfants, puis moi la dernière, le soir question d’avoir un train pas hors de prix.

On profite de la journée pour aller visiter le château du Plessis-Bourré, à une douzaine de kilomètres. Bon, Tina m’a fait visiter le château, qu’elle connaît par cœur! Ce château a la particularité d’avoir gardé son aspect médiéval et renaissance dans plusieurs parties et d’avoir subi peu de modifications.  Il a été construit à la fin du 15e siècle et avec ses tours, son vrai pont levis et ses vraies douves, il fait très contes de fées. On peut facilement y imaginer une princesse Disney.  Le château a au départ été construit par et pour le grand argentier de Louis XI.

L’intérieur et l’ameublement sont moins intéressants que l’extérieur car plus modernes mais la salle avec un plafond à caissons est sublime. Certains affirment qu’il y a des symboles alchimistes qui y sont dissimulés.  En effet, 16 des caissons sont peuplés de créatures mythologiques et… d’une femme qui fait pipi debout!  Les autres illustrent des contes un peu moralisateurs. Toute une différence. Inutile de préciser dans quelle pièce nous avons passé le plus de temps! J’ai bien regardé aussi l’immense scène de bataille napoléonienne en playmobil. Je cherche encore le rapport avec le château par contre, vu que ça traite de la bataille de Waterloo.  On va visiter les combles malgré le peu d’intérêt de l’expo pour moi. Les batailles… à part quand c’est Tolstoï qui les raconte… Mais les combles sont sympas!

Puis c’est le retour, avec un sandwich à la gare dont je garderai un souvenir ému… Pfffff!

Jours 45-46-47 – Flou et levers de soleil

Bizarrement, ces trois jours sont un mélange de flou, de bouffe, de drinks et de sorties occasionnelles. Un mélange de fous rires aussi, de musique et d’amitié. Je ne mets pas beaucoup de photos car je n’ai pas l’accord de tout le monde, mais c’était vraiment agréable de voir ces vieux amis encore si proches après tant d’années. Laurence m’avait fait un peu peur avec ses histoires, mais finalement, aucun n’est siiii épeurant que ça.

Nous sommes allés à la piscine avec les ados et les mini-choupettes (ainsi que leur maman et leur papa-poule), avons pris des marches et joué à un genre de jeu avec des quilles qui valent des points et où je suis hyper nulle. On en a ri un coup, je me suis fait bouffer par les mouches, et je n’ai jamais autant mangé de toute ma vie. La suite prouvera que je vais le payer!!

Nous avons chanté, joué de la musique, discuté jusqu’à pas d’heure (on a pu regarder le soleil se lever à quelques occasions) (certains discutent plus fort que d’autres) (et ont oublié le lendemain) et c’était de vraies vacances. Il en faut hein!

Jour 44 – Chant du monde et gastronomie

Oh miracle, malgré mon 2h30 du matin, je n’ai pas émergé en après-midi. Genre, à 9h, j’étais non seulement réveillée, mais descendue en bas. Ok, le chat m’y a fortement aidée. Les chats m’adorent. Et celui-ci perd autant de poils que moi de cheveux.  Du coup, les patounes sur le visage et les miaous désespérés de chat affamé (dont le bol était plein), ça réveille.

Le but de la matinée était de boire du thé, de lire un peu et de bavarder, avec un magnifique paysage devant les yeux.  Ya pire. Ah oui, il fallait aussi planifier les repas pour le week-end (où on sera 18). Il faut savoir que Tina est une cham-pi-on-ne de la planification et qu’elle peut nous sortir la question qui tue, alors qu’on termine tout juste le repas du midi : « Combien de kilos de tomates faudra-t-il pour la salade de dimanche?  On sera 16 dont deux enfants, et trois qui n’aiment pas vraiment les tomates, mais qui, parfois, acceptent d’en manger quand même, mais pas toujours. »  Inutile de préciser ma contribution à ce genre de discussion!

On a donc décidé d’aller courir dans le bois. Laurence a tenu à venir, malgré son genou et nos avertissements et ça a plutôt bien été.  Pas du mal jusqu’à la toute fin, et elle a arrêté dès les premiers signes.  François et moi avons continué, j’ai fait mon premier 15 minutes en continu depuis des mois, sans trop de mal d’ailleurs mais comme je suis une bonne fille, j’ai arrêté, même si ça « courait tout seul », question de ne pas me blesser. Est-ce que je grandirais, par hasard??  Comme je fus lâchement abandonnée pour que monsieur puisse faire un autre tour (et revenir rouge et échevelé, épuisé, dû pour une sieste… juste assez longue pour mettre tout le monde en retard), j’ai rattrapé Laurence qui était sur le retour (et bien perdue aussi) et heureusement!  Parce que les indications campagnardes données (tu passes le coq, et tu tournes à gauche aux longues herbes (en espérant que personne n’ait passé la tondeuse) et ensuite à droite à la route goudronnée) étaient ma foi fort incomplètes… et si je les avais suivies, je me serais retrouvée à St-Moucmouc des creux!

Après avoir mangé (à 15h30) et lutté pour avoir le plus de mozzarella possible dans la salade (Tina fait dire qu’elle s’est sacrifiée et qu’elle m’a donné le dernier morceau de mozza… et elle tenait à ce que je le précise), on se prépare à partir pour Angers. Direction musée Lurçat, que nous avions repéré et pour lequel nous avons réussi à convaincre la maisonnée de nous accompagner, du moins un bout. Certains ont en tête de nous faire aussi assister à un concert vers minuit (et utilisent des ruses de sioux, je dois l’avouer), mais c’est une autre histoire.

Le musée Lurçat est situé dans l’ancien hôpital St-Jean, un magnifique bâtiment dont le début de la construction date du 12e… très gothique, mais quand même très restauré. La salle des malades abrite Le chant du monde de Lurçat, qui fait écho à la tapisserie de l’Apocalypse, et une petite mini expo apothicairerie.  Derrière, un très très joli cloître, avec un chat dedans. J’aime les cloîtres, je ne résiste jamais.

Lurçat est un peintre et créateur de tapisserie français né à la fin du 19e et mort en 1966. Ses tapisseries sont ce qui est le plus connu dans son œuvre et ses coloris éclatants sur fond noir sont caractéristiques (certaines ont d’ailleurs un traumatisme aux coqs de Lurçat… mais passons). Il  a été fortement bouleversé par les deux guerres mondiales et particulièrement par la bombe atomique sur Hiroshima. Les trois premières tentures du Chant du monde sont très noires, très négatives et y font référence alors que les autres sont davantage tournés vers le renouveau.  Personnellement, je trouve ça magnifique et je reste un peu scotchée devant. C’est super beau et tous ces détails sont hyper impressionnants, en fait.  

Comme il est un peu tard (lentes nous sommes… c’est notre karma), on fait l’expo permanente un peu au pas de course et on n’a pas pu voir l’expo temporaire, qui avait l’air super particulière, avec ses origamis de tissus. Finalement, je n’aime pas tout tout… si j’ai trippé sur certaines tapisseries texturées (les tables de la loi), d’autres m’ont plutôt semblé avoir l’air de petites culottes tachées. Sans commentaire. Inkulte je suis. Les mini-sculptures sont aussi super choupi.

Nous sommes partis juste à la fermeture (Lau a dû soudoyer les gens pour pouvoir aller aux toilettes) et nous avons marché doucement vers le théâtre – en passant vers l’endroit du futur concert, question de s’acclimater – où nous avons monté sur la terrasse pour boire un verre avec une magnifique vue, avant d’aller nous balader autour du château et de nous diriger vers le restaurant.

Tina avait fort insisté (et aussi insisté pour que je précise que c’était son idée) pour aller manger dans un resto gastronomique appelé Kazumi, où le chef cuisine devant nous de la nourriture fusion japonaise et européenne, selon son inspiration. Et bon, quelle bonne idée! Nous nous sommes régalés des deux  entrées, du plat principal et du dessert, avec les suppléments « pour goûter ». La glace aux haricots rouges et celle au sésame sont de vraies tueries , même si la dernière est… grise!  C’était booooon! Nous recommandons!

Dernière petite balade dans Angers by night (fallait bien digérer) et on s’est tous endormis dans la voiture, malgré l’absence de clim. Je dis ça, je dis rien!