
Le comment du pourquoi
J’avais un souvenir très fort de ma lecture du roman, lors de sa sortie chez La belle colère. Du coup, quand j’ai vu que l’adaptation n’avait que de bons commentaires, je n’ai pas hésité. Surtout quand c’est Emily Carroll au dessin.
De quoi ça parle
Melinda a 15 ans et depuis son entrée au High School, elle ne parle plus. Plus aux adultes en tout cas, et surtout, pas sur les sujets importants. À l’école, elle est la paria. Elle est celle qui a appelé la police lors d’un party, ce qui a été lourd de conséquence. Son ancienne meilleure amie ne lui parle plus et sa seule interlocutrice est une nouvelle élève qui n’a personne de « mieux ». Nous passerons une année avec Melinda, pendant laquelle elle tentera de se reconstruire.
Mon avis
Le roman était génial. Mais sérieusement, la BD est encore mieux. L’association des dessins d’Emily Carroll avec la trame de l’histoire, qui implique un professeur d’art et ce mode d’expression, est juste fabuleuse. Ça permet de faire ressortir avec beaucoup de force et de justesse le désarroi et la douleur de Melinda qui doit non seulement survivre à ce qu’elle a vécu lors du fameur party, mais qui subit aussi quotidiennement de l’intimidation à l’école car pour elle, parler n’est juste pas POSSIBLE.
Tous les personnages sont très bien croqués. De Melinda, qui prend tout le monde à rebrousse-poil, tellement prise dans sa souffrance qu’elle ne voit pas ce que son comportement amène aux parents et aux profs qui ne savent pas comment la prendre… et qui ne cherchent parfois pas plus loin que le bout de leur nez. Mais bon, c’est toujours facile à dire, de l’extérieur, ces choses-là.
Ici, on a un peu modernisé certains aspects mais ça passe hyper bien. Il faut se rappeler que le roman original a été publié en 1999. Les ados sont vraiment… ados, avec leurs drames, leurs trahisons et leurs histoires qui prennent parfois des proportions surprenantes. Ici, pas de miracle. Même ceux qui essaient abandonnent après un temps et le processus prends du temps. Aucune baguette magique, aucune transformation instantannée par l’amouuuur… un vrai cheminement, avec des épreuves dures mais réalistes.
Une BD bouleversante, que suggère x1000!