Résumé
« Dans l’Angleterre du XIIe siècle ravagée par la guerre et la famine, des êtres luttent chacun à leur manière pour s’assurer le pouvoir, la gloire, la sainteté, l’amour, ou simplement de quoi survivre. Les batailles sont féroces, les hasards prodigieux, la nature cruelle. Les fresques se peignent à coups d’épée, les destins se taillent à coups de hache et les cathédrales se bâtissent à coups de miracles… et de saintes ruses. La haine règne, mais l’amour aussi, malmené constamment, blessé parfois, mais vainqueur enfin quand un Dieu, à la vérité souvent trop distrait, consent à se laisser toucher par la foi des hommes.
Abandonnant le monde de l’espionnage, Ken Follett, le maître du suspense, nous livre avec Les Piliers de la Terre une oeuvre monumentale dont l’intrigue, aux rebonds incessants, s’appuie sur un extraordinaire travail d’historien: Promené de pendaisons en meurtres, des forêts anglaises au coeur de l’Andalousie, de Tours à Saint-Denis, le lecteur se trouve irrésistiblement happé dans le tourbillon d’une superbe épopée romanesque dont il aimerait qu’elle n’ait pas de fin. »
Commentaire
Emeraude et moi avions discuté de ce livre sur le parvis de Notre-Dame, lors de mon voyage à Paris. Je craignais un peu sa lecture en anglais (vu ses 991 pages écrites en caractères minuscules et le vocabulaire architectural utilisé) mais pour finir, ça se lit tout seul et j’ai drôlement bien fait de me laisser tenter par cette grosse brique qui traînait dans « the pile » depuis plus d’un an.
Les pilliers de la terre, c’est une grande fresque historique autour du petit village fictif de Kingsbridge, en Angleterre. Là, le rêve et le courage de plusieurs hommes fera apparaître la première église gothique en Angleterre. Cathédrale fictive, bien sûr parce que village n’existe pas vraiment. Tout est sorti tout droit de l’imagination de Ken Follett.
L’histoire s’étale sur une période de 50 ans mais la majeure partie se déroule pendant les 20 ans suivant la mort du roi Henri 1er. Il s’agit d’une période instable pour l’Angleterre où tout semble permis au puissants, sans punition aucune. En effet, le roi est à la guerre et a d’autres chats à fouetter. Nous rencontrons donc plusieurs personnages (mais pas trop) qui tentent tant bien que mal de faire leur place dans ce monde où il n’y a pas de justice, où la trahison est monnaie courante et où l’épée fait la loi.
Il y a Tom Builder, qui rêve de construire une cathédrale magnifique qui va jusqu’au ciel et qui erre de village en village avec sa femme et ses enfants, Alfred et Martha. Ellen, indépendante et fière. Jack, le fils d’Ellen, sculpteur de génie. Aliéna, fille d’un comte déchu (earl, j’imagine que ça veut dire comte!), pleine de courage. Richard, son frère. Il y a Philip, jeune prieur de Kingsbridge intelligent et droit. L’évèque Waleran Bigod, un peu moins droit (« un peu » étant un euphémisme). William et sa famille, qui ne souhaitent que le pouvoir, à n’importe quel prix. Toute cette galerie de personnage prend vie sous nos yeux, dans un Moyen Âge qui très vivant et qui imprègne chaque ligne du roman.
J’ai beaucoup, beaucoup aimé ce roman. On part en voyage dans ce Moyen Âge. Vers la fin, je commençais à mieux comprendre le contexte politique et ce qui me paraissait incroyable au début devenait maintenant possible. Le système de référence est très différent. En lisant, j’avais dans la tête et dans les yeux les images des différentes cathédrales vues en France, ainsi que celles des églises de l’époque que j’ai pu visiter. Le livre grouille de personnages et de vie, à l’ombre de ces magnifiques structures que sont les cathédrales bâties pour la gloire d’un Dieu alors omniprésent. J’ai été transportée par cette histoire. Le fait d’avoir pu visiter une abbaye en France et d’avoir fait le tour guidé m’a permis aussi d’apprécier divers élément de la vie monacales et de saisir tout de suite. J’adoooore quand je peux faire des liens comme ça! Et j’ai beaucoup aimé la façon dont les personnages sont nommés, l’évolution des noms de famille…très intéressant!
Bien sûr, il y a des trucs qui m’ont un peu moins plu. Certains méchants « trop » méchants, par exemple (JAMAIS je n’appellerai un enfant William après cette lecture! JAMAIS!!!). Les péripéties sont un peu répétitives (parfois, la suite de malheurs et de méchancetés, on voudrait que ça s’arrête) et certaines particularités du style ne m’ont pas toujours plu (par exempe, un truc comme « Mais Waleran ne l’endait pas de cette manière et ajouta »… Il me semble que c’est clair qu’il ne l’entendait pas de cette manière… pas besoin de préciser!). Mais malgré tout, il s’agit d’un roman enlevant et foisonnant qui a réussi à me transporter!
8,5/10