Résumé
« Jane est une jeune New Yorkaise qui ne semble jamais rencontrer d’homme qui lui convienne, possiblement en raison de son obsession secrète pour Mr. Darcy, tel que personnifié par Colin Firth dans l’adaptation de la BBC de Pride and Prejudice. Mais quand une riche parente lui laisse en héritage la possiblité d’aller faire un voyage de 3 semaines dans un centre chic pour les Austen-obsédées, les fantaisies de Jane impliquant une rencontre fortuite avec un héros tiré tout droit de l’époque de la Régence deviennent un peu trop réelles. Est-ce que cette immersion dans ce faux Austenland réussira à débarrasser Jane de son obsession pour lui permettre de rencontrer un réel Mr. Darcy? »
Commentaire
Je sais, je sais, encore un autre… Mais comment résister à un livre avec une telle dédicace:
« For Colin Firth
You’re really a great guy, but I’m married
I think we should just stay friends. »
Avouez que vous auriez craqué aussi! Bon, ok, j’avoue, je suis totalement incapable de résister à cette invasion Austenienne (c’est un peu débile, ces temps-ci, non??) et dès que je vois un livre du genre, je me jette dessus! Il y en avait justement deux lors de mon dernier passage à Montréal… et comme je ne savais pas lequel choisir, devinez quoi?? Ben oui, j’ai pris les deux! Défendu de me chicaner!!! Admettre qu’on a un problème est un prermier pas vers la guérison, non? (Ok, certains soulèveront le point que pour guérir, il faut avoir un minimum de volonté… ce que je n’ai pas! Je me vautre sans honte dans ma propre Darcy-ite!!!)
Attention, pure chick litt devant! Et je vous préviens, vous allez lire un billet sans queue ni tête!
Parce que si j’essaie de regarder ça objectivement…
Est-ce que l’héroïne est différente, attachante, particulièrement drôle?
Euh… non!
Est-ce que l’histoire est vraiment originale?
Euh… non! À part l’Austenland complètement capoté!
Est-ce que les personnages sont fouillés, riches?
Euh… non!
Est-ce que la réflexion que la lecture amène est profonde?
Euh… non!
Est-ce que les héros sont soooo hot?
Euh… j’ai vu mieux!
Est-ce que j’étais morte de rire à chaque page?
Euh… encore non! C’est parfois comique, mais c’est pas du Evanovich!
Mais malgré tout, j’ai aimé ça! J’ai même écourté (largement) une nuit de sommeil pour voir la fin! Alors me voilà, tentant de dire quelque chose d’intelligent (ben oui, pour une fois… ça pourrait faire changement, non?) en essayant d’expliquer que j’ai aimé un livre « ordinaire ». Quels arguments béton, mesdames et messieurs!
On rencontre alors Jane, trente-deux ans, bonne carrière, mais ayant une vie sentimentale ma foi… épouvantable! Ses 13 « boyfriends » (tous numérotés d’ailleurs), d’une durée de vie de une « date » à quelques années ont tous fini par la laisser tomber de façon plus ou moins… gentlemanesque et elle a décidé que maintenant, ce serait un Mr. Darcy ou rien. Et bien entendu, il n’en pleut pas à tous les coins de rues, des Mr. Darcy! Comme elle a honte de cette obsession (honte? Pourquoi? C’est juste noooormal de baver devant Colin… ) elle cache son DVD à l’abri des regards… dans une plante verte!!! Certains cachent qu’ils boivent, elle cache qu’elle Darcyise! Bref, ça va pas bien!
Et voilà qu’une riche tante lui lègue comme dernier cadeau un séjour very glamour dans une maison « Austen »… c’est à dire un endroit où les femmes riches qui s’ennuient peuvent passer 3 semaines de rêve dans le monde de Jane Austen, avec les moeurs, le langage et les habits de l’époque, sous la surveillance constante d’une directrice digne de nos pires cauchemars. Inutile de préciser que notre Jane ne sait pas trop ce qu’elle fout là, en compagnie d’une Miss Elizabeth Charming cinquantenaire, officiellement âgée de… 22 ans et d’une très digne Amelia. C’est donc corsetée et affublée de 4 épaisseurs de jupons et d’une robe à taille empire qu’elle devra jouer le jeu, malgré son attirance pour Martin, un jardinier du domaine (mais oh! horreur, elle n’a pas le droit de lui parler car dans le monde d’Austen, les bourgeois ne parlaient pas aux serviteurs). Elle se doit donc de faire semblant toute la journée, en compagnie d’un certain Andrews, et d’un certain Mr. Nobley, qui ressemble étrangement par son comportement à… nul autre que Mr. Darcy. Le seul problème, c’est que ce sont des acteurs!
Entre divertissements « so Austeniens » allant de la lecture à la pièce de théâtre amateur en passant par le thé et le croquet, Jane essaie de se faire une petite cure de Darcy-désintox. Il faut dire que ses compagnes sont complètement timbrées!! Bien entendu, il y a des trucs un peu incroyables. Bien entendu, c’est léger-léger et limite psycho-pop… mais ça se lit bien et j’ai passé un très bon moment dans ces pages. On y trouve tout plein de références aux romans d’Austen et j’ai bien ri devant les différences dans les formes du langage (ils s’amusent à parler « à la Jane Austen »… en fait, ils n’ont pas le choix et les pensées de Jane sont plus modernes – malgré une tentative évidente pour imiter le style de Jane Austen – … ça fait spécial).
Bref, j’ai passé un très bon moment avec cette Austenerie… même si ce n’est pas de la grande littérature (petit rappel je note selon mon critère « chick litt »-plaisir-de-lecture »…) et si ça ne révolutionnera pas le genre!
8/10