Présentation de l’éditeur (traduit très approximativement)
« En 1962, H, 16 ans, vient de commencer à fréquenter St.Oswald, un pensionnat de la côte est de l’Angleterre. C’est un modèle du genre – les pièces sont glaciales, la nourriture est horrible et les autre garçons sadiques. Mais H est habitué à la routine et bien entraîné à s’imaginer ailleurs – n’importe où ailleurs – jusqu’à ce qu’il rencontre Finn, un garçon qui vit seul au bord de la mer. Et leur amitié improbable procure à H un havre loin des lois mesquines du pensionnat et de sa routine.
Mais H et Finn ne peuvent se cacher indéfiniment. »
Commentaire
Bon, je vais encore une fois être à l’envers de tout le monde. Parce que j’ai lu très peu de bonnes critiques sur ce livre et que malgré tout, je l’ai un peu préféré à « Maintenant, c’est ma vie« , du même auteur, qui est nettement mieux coté sur les blogs. D’ailleurs en relisant mon billet, je réalise que je l’ai jugé bien sévèrement vu que j’en garde un bon souvenir après coup… bizarre!! Je fais un saut en voyant la note « plaisir de lecture » que je lui ai attribué… Peut-être est-ce aussi une question de circonstances… bref, c’est tout de même ça!!
« Ce que j’étais », vu que c’est tout de même de ce livre dont on parle ici, relate à la première personne l’histoire d’un jeune garçon, pensionnaire dans une école où il n’a pas sa place (il n’aime pas les études, n’aime pas le sport, ne s’intéresse pratiquement à rien, est la cible des bullies et n’est d’aucun intérêt pour ses professeurs). Nous sommes en Angleterre, en 1962, sur une côte qui s’enfonce un peu plus profondément chaque jour (d’ailleurs, je me suis posé la question à savoir si ce fait était totalement inventé ou tout de même un peu réel… il va falloir que je fouine!!) et un jour, il croise Finn, adolescent qui habite seul dans une cabane sur une île qui sombre peu à peu dans la mer. Il est mystérieux, on le découvre, par les yeux du narrateur, par bribes, toujours imprécises. H sera bientôt fasciné par Finn; ce dernier est ce qu’il aurait voulu être, il est différent, vit en marge de la société conformiste dans laquelle il a de la difficulté à se faire une place.
La vie de Finn est celle d’un autre temps, avec les moyens du bord, une vie d’éternel « camping » au bord de l’eau. Finn est habile, fort, débrouillard, différent. Pour un garçon de 16 ans, c’est le paradis. J’ai aimé cette ambiance un peu hors du temps, complètement décalée. J’y suis déménagée le temps de quelques heures. Pourtant le narrateur n’est pas particulièrement aimable, il ne sait pas qui il est, veut devenir quelqu’un d’autre et n’a rien d’un grand héros. Mais j’ai aimé sa voix, ses réflexions assez justes après coup, sa vision de lui-même…
Le narrateur a près de cent ans quand il raconte son histoire, l’histoire qui a marqué un tournant dans sa vie. Il se rappelle cette période comme d’un grand bonheur, avec une certaine nostalgie et ouvre la porte aux réflexions sur le temps qui passe, à l’échelle d’une vie comme à l’échelle de l’histoire, sur ce qu’on se souvient des minuscules huttes emportées par les flots ou encore des grandes cités qui y ont été engouties. Que reste-t-il après que tout soit fini sinon les grands moments, les images grandioses, les sentiments exacerbés dont il faut profiter quand ils passent?
Bref, un bon moment de lecture pour moi, qui a réussi à m’émouvoir à certains endroits.
Par contre, aurais-je autant apprécié quand j’étais ado? Probablement pas. Oui il s’agit – encore une fois – d’un passage à l’âge adulte mais je suis davantage touchée maintenant par ces récits qui nous rappellent que le temps file à 100 milles à l’heure, qu’on ne peut rien faire pour le retenir sinon vivre pleinement ce qui nous est offert présentement. Bon, j’imagine aussi que ce n’était pas du tout le but premier de l’auteure! Je ne suis pas certaine non plus que la fin plaira à tous…
Et il faut définitivement que je réouvre « How I live now » pour me rappeler pourquoi j’avais été aussi sévère… parfois, je m’étonne moi-même!
8/10