Torchwood – saison 1

Non mais… quelle surprise de voir apparaître un billet sur cette série, non??  Après avoir inondé mon Blog-it  de déclarations d’amour enflammées à l’intention du Captain Jack, il fallait quand même que j’en parle un peu!  Et vous êtes tout de suite avertis, je ne connais rien au cinéma ou aux séries SF en général alors vous pouvez vous imaginer le ton du billet qui suivra!!!

Torchwood, c’est donc un Spin Off de ma série culte du moment (ma série obsessionnelle, diront mesquinement certains… c’est pas ma faute si le Docteur a choisi de me visiter en pleine nuit pour me faire tomber amoureuse de lui, comme tous ceux et celles qui le croisent… oui, je sais, je suis volage…) et j’ai nommé… roulements de tambours… Doctor Who!!

Le lien entre les deux?  Le Capitaine Jack Harkness, of course, apparu pour la première fois dans l’épisode « The empty child », dans la saison 1 (celui que j’ai fait écouter à moitié à Pimpi, question qu’elle veuille absolument voir la suite et se jette sur la saison!!).  De plus, dans l’épisode de la saison 2 où le Docteur rencontre la reine Victoria, on assiste à la création de Torchwood pour protéger l’Angleterre des aliens, et le nom revient fréquemment par la suite.   Comme le soulignent Fashion et Isil (et d’autres aussi, certainement), cette série s’intercale entre les saisons 2 et 3 du Docteur… en tout cas, c’est mieux d’avoir vu Torchwood avant la fin de la saison 3 de Dr. Who!

Torchwood…  Outside the government, beyond the police… you’ve gotta be ready!


Bon, parlons de la série en tant que tel, maintenant… parce que j’ai réussi à écrire un mini-roman sans en parler vraiment!  Ce spin-off se déroule de nos jours, à Cardiff, où une faille spatio-temporelle incite des bestioles de toutes sortes à venir faire un tour pour admirer le paysage, j’imagine.  La cellule « Cardiff » de Torchwood est composée du Captain Jack, d’Owen, le médecin du groupe, de Toshiko, geek et experte en technologies et Ianto, qui fait un peu tout.  Se joint à l’équipe Gwen Cooper, policière de son état et qui va supposément servir de lien entre Torchwood et la police.

Torchwood et Dr. Who, c’est quand même assez différent.  Ici, nous sommes dans un monde beaucoup plus noir, moins haut en couleur et si c’est parfois assez comique, c’est quand même loin des remarques du Docteur.  Beaucoup plus sexy aussi parce que bon, je pense qu’être bi ou d’avoir le goût de s’envoyer tous et chacun fait quand même partie des critères d’embauche, à Torchwood!   Oui, il y a des aliens… mais pas que.  Et parfois, ce ne sont pas eux qui font le plus peur.   C’est plus sombre, aussi, dans le sens où si les personnages sont complètement immergés dans ce monde étrange, ils ne sont pas nécessairement émerveillés et sont confrontés à beaucoup de questionnements face à la nature humaine. 

Mon impression, alors?  Bon, j’ai fini complètement subjuguée, je l’admets… mais j’avoue que le Captain Jack tient un grand rôle dans la progression de mon histoire d’amour avec la série!  Ici, il est présenté sous un jour beaucoup plus mystérieux.  Ses collègues ne savent rien de lui à part qu’il semble bizarrement devenu immortel (les fans du Docteur en savent davantage) et beaucoup plus tourmenté, beaucoup moins funny que le personnage rencontré sur le top d’un vaisseau spatial à côté de Big Ben!!  Mais quel charisme!!  Et quel look, avec son manteau long de capitaine.  Et ce petit sourire en coin ;))   Bref, j’adore et ses questionnements à lui m’ont bizarrement paru bien intéressants… parce que suggérés, à part dans certains épisodes.  Et j’adore surtout les épisodes où il a le plus grand rôle, où on le voit davantage. 

En fait, les 5 premiers épisodes, je n’étais pas vraiment certaine… ça a même été un peu long avant que je prenne mes repères.  D’emblée, le personnage de Gwen n’est pas mon préféré et j’aurais aimé connaître l’équipe en tant que groupe avant leurs problèmes existentiels individuels, je crois.   En fait, ça a pris un moment avant que je les sente réellement liés.  Mais à la fin, ça allait, j’étais conquise et j’ai carrément écouté les derniers épisodes en rafale!!! 

Et comme je suis bébé, je ne pouvais m’empêcher de battre des mains quand je comprenais une allusion à Dr. Who!!!  Et bon, on s’entend que ça arrive souvent!  Et quelle joie d’entendre le dernier son de la saison!!!  Je sautais partout!  Ah oui… juste pour préciser… j’ai amorcé la saison 2… et c’est vraiment mieux, selon moi!!!  Du moins, à date!!

Des livres et de la danse??


En fait, ce billet est un appel à l’aide de ma pile à lire!  Bon, alors que tout le monde souhaite faire diminuer la leur, la mienne trouve la cure-minceur que je tente (tenter étant le mot-clé) de lui faire subir un peu difficile et je me suis dit que peut-être pourrais-je lui faire faire un peu d’exercice, au lieu de la soumettre à un régime draconnien (selon ma définition) et d’arrêter de la nourrir.  

Alors disons que comme je suis somme toute assez peu tentée par des bouquins traitant des joies du vélo stationnaire, de la course sur tapis roulant ou encore des poids libres dans un gym,  je sollicite votre expertise pour connaître des titres de romans (ou BD, ou mangas) qui ont la danse (n’importe quel type de danse) en arrière-plan, qui parlent de danse ou qui ont une héroïne danseuse.  Comme ça, ma pile va contenir des livres qui pourront convertir les autres aux joies de l’exercice physique (et on sait tous qu’exercice = forme = peut-être perdre quelques livres) et en plus, je pourrai me passionner pour des bouquins-danse, que j’ai tendance à beaucoup aimer, même s’ils sont bourrés de guimauve!

J’en ai lu très peu à date:

La virevolte – Nancy Huston : Beaucoup aimé, lu récemment. 

Nous sommes éternels – Pierrette Fleutiaux :un méga, méga coup de coeur (qui n’a plu à aucune des personnes à qui je l’ai fait lire, en fait!) et qui me fait verser toutes les larmes de mon corps chaque fois et dans lequel j’apprécie plus de 1000 pages de passages répétés, de scènes rejouées… peu importe!

L’oiseau de feu – Edward Stewart: Lu à l’adolescence, très, très guimauve mais j’aime encore le relire de temps en temps!  Je le sais presque par coeur, ça doit être un signe!

Je pourrais aussi compter « Zoya » de Danielle Steel, où l’héroïne est danseuse ou la série « Fleurs captives » de Virginia C. Andrews (défense de rire!!!) lus il y a une éternité!!!

Donc vous voyez??  J’ai définitivement besoin d’aide!!  Vous en connaissez des titres, dites??  C’est la santé de ma pile à lire qui en dépend!!!

Liste des suggestions
Danseur – Colum Mc Cann (Nibelheim, A girl from Earth)
Laver les ombres – Jeanne Benameur (Catherine, Sylire)
La princesse mendiante – Catherine Clément (Catherine, Bladelor)
La petite danseuse de Degas – Michel Peyramaure (Pascale)
La danseuse sacrée – Jean-Michel Thibaux (Laetitia la liseuse)
Toca Leon – Dominique Lin (Hathaway)
Le robert des noms propres – Amélie Nothomb (Bladelor)
Salaambô – Flaubert (Isabelle T)
Salomé – Oscar Wilde (Aelys)
Trois contes : Hérodias – Flaubert (Aelys)
Tango – Elsa Osorio (A girl from earth)

Jeunesse
Danser dans la poussière – Tania Boulet (Mirianne)
Rosanna entre dans la danse – bibliothèque verte (Keisha)
Les enfants du jeudi – Rumer Godden (Fashion)
Viou /A demain Sylvie – Henri Troyat (Freude)
Martine, Petit rat de l’opéra (Isabelle T)

Mangas, BD
Subaru (Ori)
Passion Ballet (ma mémoire… mais je ne sais plus qui)

L’ennemi mortel – Boris Moissard (Reno)

Sally Lockhart – La malédiction du Rubis – Philip Pullman

Présentation de l’éditeur
« Lorsque son père disparaît en mer de Chine, dans des circonstances suspectes, la jeune et intrépide Sally Lockhart s retrouve livrée à elle-même dans le Londres inquiétant de l’époque victorienne…  Sans qu’elle le sache encore, un grand danger rôde autour d’elle.  Parviendra-t-elle à percer le secret d’un rubis fabuleux qui excite les convoitises et sème la mort autour de lui?  Il semble être au coeur du mystère… »

Commentaire
Bon, allons-y tout de go, je n’ai pas vraiment aimé ce livre.  En fait, si j’avais eu autre chose à lire là où j’étais, je pense que je l’aurais abandonné avant la fin.   Pourtant, j’ai eu un coup de coeur pour « À la croisée des mondes » du même auteur… mais là, ça n’a vraiment pas fonctionné avec moi et si je conçois que plusieurs lecteurs pourront apprécier, ce roman jeunesse et moi n’étions vraiment pas compatibles!!  Peut-être n’ai-je pas su me mettre dans un état d’esprit adéquat (le livre est quand même clairement pour un jeune public)…  ou peut-être espérais-je trop retrouver l’envoûtement de son autre trilogie…

Nous nous retrouvons donc dans le Londres victorien où Sally, 16 ans, orpheline, se retrouve au beau milieu d’une situation où elle doit résoudre un mystère et sauver sa peau car elle semble avoir plusieurs ennemis, dont la terrible Mme Holland, méchante à souhaits.  D’abord, j’ai plus ou moins accroché à l’héroïne, qui n’a pas réussi à me toucher.  Elle m’est apparue froide, un peu transparente et j’avais toujours une impression de fausseté quand elle semblait ressentir de profonds sentiments… déjà, quand ma perception d’un personnage fait que celui-ci me semble « acter » dans le roman, ça commence mal.  De plus, un méchant bien méchant, ça me va… mais un paquet de méchants tous bien méchants, cruels, qui en veulent à Sally, à un moment, je décroche.  En fait, le personnage de sa tante à lui seul, au début de l’histoire, aurait suffi à me faire décrocher… pour moi, cette méchanceté-là était de trop.  Mais ça, c’est moi. 

Autre détail qui m’a agacée?  Je ne me suis pas sentie du tout dans une atmosphère victorienne (à part que tout semble sale, crasseux ou gras et qu’on utilise des fiacres au lieu de des taxis) avec une héroïne moderne, aux comportements assez modernes aussi.   J’ai commencé par tiquer en entendant Sally, Fred et Rosa s’interpeller par leur prénoms et diminutifs au bout de 30 minutes (dans ma tête, ça ne faisait pas très victorien… mais bon, dépendant du milieu décrit, ça peut varier alors c’est juste ma perception). 

Que pourrais-je ajouter… que je n’ai pas vraiment aimé le style?    Que j’ai trouvée l’histoire, bien que pleine de rebondissements, plus ou moins crédible, brouillon, et qu’elle n’a jamais vraiment réussi à m’intéresser?    Bref, tout d’une rencontre manquée. 

C’est dommage car la fille d’une amie, jeune ado, vénère Sally Lockhart et aime beaucoup le rythme enlevé des histoires.  J’aurais aimé pouvoir partager son enthousiasme – elle a répliqué en me disant que la suite était meilleure – mais bon, je ne suis probablement pas le public cible… même si j’aime souvent la littérature jeunesse.  Ma pile vient de se sauver quelques bouquins parce que je sens que je vais arrêter ici ma découverte de cette série!

Plaisir de lecture: 4/10

Le vrai cul du diable – Percy Kemp

Présentation de l’éditeur
« Anna Bravo achète un petit meuble d’angle vénitien du début du XVIIIe siècle, avec son miroir de Murano.  Elle entretient un rapport particulier avec les miroirs.  Avec celui-ci, sa vie va basculer… Voici donc la curieuse histoire d’une femme et de son reflet, d’une femme et de son image. »

Commentaire
Tout d’abord, un gros merci à la visiteuse anonyme qui m’a offert ce livre en cadeau en arrivant chez moi, en fin de semaine dernière.  Bon, ça, c’est avant que j’essaie de la blesser en l’entraînant dans une ascension légèrement périlleuse et… glacée!!   J’avais noté ce livre dans plusieurs blogs et je mourais d’envie de le lire alors, comme elle est un peu devin, elle l’a astucieusement choisi pour moi! 

Anecdote pour débuter… j’ai commencé à lire ce livre vers la fin de l’heure du dîner, au travail, alors que mes collègues lavaient leur vaisselle, finissaient de manger, …  se brossaient les dents.  J’ai lu la deuxième page, j’ai levé les yeux vers la fille qui maniait habilement la brosse à dents dans un coin de la salle (rassurez-vous, la brosse était bien dans sa bouche)… et je me suis dit que non, franchement, ça n’allait pas le faire… pas à ce moment, du moins!  Ca faisait comme un blocage!!  Ceux qui ont lu le bouquin comprendront!

Donc, dans ce livre, on rencontre Anna Bravo, femme très droite, qui ne jure que par la réalité, les faits avérés, prouvés.  Contrairement à son employeur, ministre de l’Intérieur de son état, qui ment à qui veut l’entendre et qui manipule les faits à sa guise.  Pour elle, un bref coup d’oeil dans le miroir sert à s’assurer que son aspect extérieur, l’image qu’elle renvoie aux autres (efficace, symétrique, froide et cérébrale) est bien ce qu’il doit être.  Sauf qu’un jour, elle croise un miroir dans lequel elle voit quelque chose d’étonnant… elle ne se reconnaît pas du tout et commence alors pour elle une réflexion sur notre image, ce que nous sommes, comment nous sommes perçus. 

À me lire, on semble tomber dans le fantastique mais pas du tout… Il s’agit plutôt de l’obsession d’une femme pour son image, sur sa définition d’elle-même et sur la réalité.  Pas qu’Anna Bravo devienne soudain une coquette!!  Mais dans le monde politique où elle évolue, les apparences jouent un rôle primordial et soudainement, elle voudrait que tout soit réel, sans mensonge, sans déformation.  J’ai beaucoup apprécié cette réflexion par rapport à notre image de soi, à travers nos yeux, ceux des autres, et comment ces perceptions influencent notre image de nous-même et du monde.    Toutefois, les personnage en eux-mêmes et leur évolution m’ont peu touchée.  J’avoue avoir été assez peu sensible aux remises en question d’Anna en tant que personnage.  (Bon, je sens que je ne suis pas claire… essayons de résumer.  J’ai plus ou moins accroché à l’histoire des personnages en soi mais j’ai trouvé très intéressantes les pistes proposées…est-ce que c’est plus clair??)

Le gros point fort selon moi??  La langue utilisée.  J’ai vraiment, vraiment apprécié le style de l’auteur, avec son vocabulaire recherché, ses nombreuses références et citations.  Il réussit à nous transporter avec cette langue, dans un univers bizarre et familier à la fois.  J’ai trouvé cet aspect très réussi car il a réussi à me captiver sans pour autant m’arrêter dans mon élan de lecture.   Il est juste dommage que je n’aie pas vraiment réussi à m’attacher aux personnages…

Et… disons que j’aimerais bien me voir dans un tel miroir… je suis morte de curiosité!!
Thanks again, Pimpi!!

Plaisir de lecture : 7/10

Tag marque-page!

C’est Bladelor qui m’a tagguée pour pouvoir contempler mes marque-page préférés…

J’adore les marque-page et j’en ai tout plein de magnifiques!  Mais savez-vous quoi??  Je ne les utilise jamais et je les garde gentiment rangés ou exposés en quelque part où ça fait joli.  Et pourquoi est-ce que je fais ça?  Parce qu’imaginez-vous que je dois être un bien mauvais « boss » pour marque-page… parce qu’à chaque fois, chaque mautadite fois que je tente de les utiliser pour leur vraie fonction, ils donnent leur démission!   Sans lettre, sans deux semaines d’avis, ni rien!  Pouf, une disparition en règle.  Dès que je tourne le dos, je me retrouve délestée de ces bestioles fugueuses!!  À moins que… non… quand même pas… No way… Bon, j’ai des idées fixes, n’y pensons plus (ceux qui ont reçu mon mail hystérique hier soir, après 4.1 comprendront à quoi je fais allusion.. et bien d’autres aussi!)

Alors du coup, j’utilise tout ce qui me tombe sous la main.  Ceux du moment??  Ils sont classe, vous allez voir!!  Ya pas plus chic!!

Ca, c’est une carte annonce pour un spectacle qui traînait sur une table… certains (en fait, une certaine) reconnaîtra le spectacle en question!!    Un peu gros mais des images de flamenco, comme ça, ça donne un petit air exotique à n’importe quel bouquin, non! ;))

Sans commentaires… et devinez où j’ai eu besoin d’utiliser celui-ci pour la première fois!! ;))  C’est bizarre, je ne comprends pas du tout, mais ce marque-page de fortune survit sans problème depuis un bon 3 semaines… un record tout à fait anormal.  Il ne doit pas avoir beaucoup de personnalité, faut croire!!

Autre marque-page hautement artistique… (avouez, vous êtes complètement subjugués) et éminemment pratique!  À noter, j’ai subtilement caché le montant total de la facture de chez Indigo… juste au cas où certaines personnes passeraient par ici!!  En fait, ce genre de marque-page a une double utilisé : marquer la page (hein, quoi?  Une évidence??) et nous décourager de retourner au magasin quand on voit le dit montant!  Astucieux, non??

Et parce que, quand même, des fois, certains marque-page sont gentils et ne se sauvent pas, voici celui – le vrai – qui a réussi à passer un bon deux semaines à m’endurer… mais c’est parce qu’il fait un peu partie de la famille!!  En fait, c’est un marque-page pris à la fameuse boutique manga dont on me parlait depuis un moment… et qui, en fait, appartient à la fiancée de mon cousin (ou aux deux, je ne suis plus certaine) et où je n’avais jamais mis les pieds… parce que je ne savais pas où elle était!  Here it is!


Bon, comme j’ai un retard fou dans la lecture de billets, je ne sais pas trop qui a fait le tag et qui ne l’a pas fait!  Alors je vous invite, si ça vous tente, à nous montrer vos marque-page-et-autres-substituts!!  

Et si quelqu’un résoud le mystère de la terre promise où tous mes marque-page semblent se sauver (serait-ce Utopia… à voir), faites-le moi savoir!!

Kitchen – Banana Yoshimoto

Présentation de l’éditeur
« Que faire à vingt ans, après la mort d’une grand-mère, quand on se retrouve sans famille et qu’on aime les cuisines plus que tout au monde?  Se pelotonner contre le frigo, chercher dans son ronronnement un prélude au sommeil, un remède à la solitude.

Cette vie semi-végétative de Mikage, l’héroïne de Kitchen, est un jour troublée par un garçon, Yûichi Tanabe, qui l’invite à partager l’appartement où ill oge avec sa mère.  Mikage s’installe donc en parasite chez les Tanabe: tombée instantanément amoureuse de leur magnifique cuisine, elle est aussi séduite par Eriko, la « mère » de Yûichi.  Eriko, personnage ambigu et pur, transsexuel à la beauté éblouissante, qui, traversant le récit comme un soleil éphémère, va bientôt mourir à son tour de mort violente… »

Commentaire
Ce que j’aime dans la littérature japonaise, c’est un certain sentiment de flotter à travers les histoires.  Un flou mis en valeur par une langue précise (je sais, c’est paradoxal…).  Je suis totalement dépaysée quand je lis cette littérature (du moins, jusqu’à maintenant, ça a toujours fonctionné, pour le peu de livres que j’ai lus) et ça a encore été le cas ici. 

Ce livre comporte deux nouvelles assez longue.  Kitchen, qui donne son titre au recueil et Moonlight Shadow.   Dans les deux nouvelles, il est question de deuil, de douleur, de solitude, de nourriture et aussi d’espoir.  Et c’est ce dernier point qui m’a fait apprécier ces récits, parce que bon, moi et la cuisine, ça ne fait pas nécessairement un mélange vendu d’avance!!!

Dans Kitchen, Mikage et Yûichi font face aux deuils, ils se retrouvent seuls au monde, partagés entre le goût de reprendre leur vie et le goût de fuir, pour ne plus avoir mal, pour pouvoir continuer à vivre.  Dans Moonlight Shadow, suite à la mort de son petit ami, une jeune fille tente de continuer sa vie sans lui, avec l’aide du frère de celui-ci, qui a aussi perdu sa copine dans le même accident.   Dans les deux histoires, les personnages sont un peu étranges, ils apparaissent souvent détachés, assez froids ou alors complètement ébouissants, fascinants.   Tous sont un peu insaisissables et j’ai souvent eu l’impression que, de leur bulle, ils flottaient un peu à travers les éclats de couleurs qui nous sont racontés.  On ressent leur solitude mais de façon assez décalée, à travers des flashes, des moments croqués sur le vif.  Et surtout, surtout, on nous donne l’espoir que ça peut aller mieux.  L’espoir qu’il y a encore de l’espoir, même quand on est au fond.

Si la première nouvelles est davantage ancrée dans le réel et la seconde est un peu plus mystique, la nourriture joue un rôle de premier plan.  Dans chacune des histoires, un personnage mentionne que « la nourriture est meilleure quand je suis avec toi ».  Et dans le contexte du livre, c’est assez significatif.   Bref, j’ai beaucoup aimé glisser dans cet univers et je chercherai définitivement autre chose de cet auteur, vu que j’ai aussi aimé « N.P« , lu il y a un an et quelque… 

8/10

Pause visite!


En fait, c’est une semi-pause!  Une pause de type  » pas le temps de lire les blogs des autres » et « lenteur à répondre aux commentaires » surtout!  En fait, j’ai une bonne raison, c’est que j’ai de la visite!  Et comme on est recevants par chez nous alors j’évite de passer des heures devant mon sooo pink computer en abandonnant la dite visite à leur sort!  C’est que je suis gentille, moi!!

Alors une copine anonyme, son copain tout aussi anonyme et son amie-en-visite-de-France encore plus anonyme passent donc quelques jours chez moi et je leur fait subir mon régime « on marche des heures », généralement en montant, et idéalement dans des conditions plus ou moins sécuritaires!  Ils ont donc pu faire une charmante expédition requérant les qualités métissées de coureur des bois, d’alpiniste et de patineur artistique!  Bon, ok, c’est moi qui me suis étalée par terre, arrêtée de justesse par un arbre alors que je réalisais que bon, la glace, elle était vraiment glissante.  C’est moi aussi qui ai voulu montrer que la neige était quand même tassée et qui ai fini calée jusqu’aux genoux, à plat ventre dans la dite neige.  Moi aussi qui ai fait de la crazy carpet dans la boue et encore moi qui ai fait exploser un petit pont de glace pour me ramasser les deux pieds dans un ruisseau… mais ça, c’est une autre histoire!!

De plus, j’ai entamé une opération-corruption!  Oui oui, je suis vraiment vilaine, je n’ai aucune pitié!  Imaginez-vous que j’ai fait rencontrer à la copine anonyme mon visiteur nocturne éclair de la semaine dernière (bon, je ne me souviens pas de sa visite, mais les preuves sont irréfutables!!) et imaginez-vous qu’elle est totalement séduite!  Il faut dire que j’ai sorti les gros canons et que j’étais certaine que cette « Good old J.K » réussirait si elle n’était pas convaincue par l’humour soooo british, les multiples références littéraires et un certain sourire (bon… un certain air ébahi aussi!!)  Devinez l’épisode choisi! :))  Au cas où elle « branlerait encore dans le manche », je vais l’amener rencontrer Dickens!!!

Alors il nous reste une journée complète pour visiter (déjà le dernier jour… c’est fou ce que ça passe vite, les vacances!!) et nous comptons aller faire un tour au Lac pour finir le tout en beauté.  Bon, reste à savoir s’ils vont vouloir réembarquer en voiture avec moi après que j’aie failli prendre le fossé tout à l’heure… mais c’est la faute de l’éclairage, en fait.  Ce gros trou avait vraiment, vraiment l’air de l’entrée du stationnement de la salle de billard!!  L’illusion d’optique était parfaite, alors c’est pas ma faute!!!

À bientôt! :))  En fait, pas si bientôt… parce que bon, à se promener toute la journée et à discuter des heures et des heures des charmes de Mr. Darcy, des personnages de Wives and Daughters, des différentes adaptations « à partir d’Austen », de Ranger, des charmes comparés d’Edward, de Zero et Kaname, et du fait que Severus Snape jouait aussi dans Love Actually (je vous jure, j’ai failli tomber en bas de chaise!!)… je ne lis pas! :))

Cyrano – Taï-Marc Le Thanh/Rébecca Dautremer

Présentation de l’éditeur
Cyrano avait un gros nez.
Cyrano était moureux
de sa cousine Roxane
Mais il n’osait pas le lui dire (à cause de son gros nez).

Heureusement, Cyrano était poète.

Voici les aventures tumultueuses de Cyrano racontées très librement (et même d’une façon un peu cavalière) d’après Cyrano de Bergerac, d’Edmond Rostand.

Commentaire
Je suis tombée tout à fait par hasard hier sur cet album jeunesse, que je convoitais depuis longtemps, alors que je cherchais sans succès le lire pour le club de lecture… il fallait bien que je me console, non!!   En fait, Cyrano de Bergerac est une pièce que j’adore, tout simplement.  C’est l’une de ces histoires magiques dont le nom seul me fait m’imaginer des amours passionnées, des tirades enflammées… et un bien grand nez!!   J’en parlais tellement que j’avais même réussi à le faire lire en français (oh, quel exploit) aux copains… qui n’y ont strictement rien compris, bien entendu! 

J’ai beaucoup aimé cet album, tout particulièrement les magnifiques illustrations toutes en douceur de Rébecca Dautremer, qui transposent cette histoire dans un univers japonais où nous croisons kimonos, bonsaïs et herbes hautes.  J’aime généralement beaucoup les dessins de cette illustratrice et cette fois ne fait pas exception!

Cet album pour enfants est… écrit pour les enfants!!  Bon, ça semble idiot dit comme ça mais certains contes sont très ésotériques et psychédéliques (remarquez que j’aime bien ce type d’albums également… ce n’est pas une critique!). Celui-ci raconte, avec des phrases courtes et des mots simples, l’histoire de Cyrano, de Roxane et de Christian, en prenant soin de bien préciser les intentions et les sentiments des personnages.  Bien entendu, le peu de texte nous fait perdre de l’intensité, de la poésie et de l’humour mais l’histoire reste la même.   J’aurais aimé qu’elle me soit racontée quand j’étais toute petite!  Et je crois que plusieurs jeunes lecteurs apprécieront beaucoup… de même que des plus grands. 

Bref, un très bel album, que je suis bien contente d’avoir dans ma bibliothèque!!

8/10

Wives and Daughters (Femmes et filles) – Elizabeth Gaskell

Présentation de l’éditeur (en partie)
« Situé dans la petite ville anglaise de Hollingford en 1830, Wives and Daughters raconte l’histoire de Molly Gibson, la fille de 17 ans d’un médecin de campagne, veuf de son état.  Quand son père se remarrie, elle forme une amitié très proche avec sa nouvelle demi-soeur – la superbe Cynthia – jusqu’à ce qu’elles deviennent rivales pour l’affection des fils du Squire Hamley, Osborne et Roger.  Quand des maladies soudaines révèlent quelques secrets, tout en entourant d’autres éléments de mystère, Molly découvre que son petit monde ne va pas bien et que c’est à elle – à qui tout le monde fait confiance mais que personne n’écoute – que revient la charge d’arranger tout ça. »

Commentaire

Je dois faire un aveu pour commencer.  Comme Isil (qui m’a offert ce livre dans le cadre du Victorian Christmas Swap) m’avait menacée de m’envoyer les oeuvres complètes de Gaskell si je n’aimais pas celui-ci, j’ai failli (oui, juste failli quand même… je ne suis pas si malhonnête que ça!) penser à faire une critique assassine, au cas où elle aurait été sérieuse!!!  Parce que ce livre est un gros coup de coeur et que j’ai vraiment adoré  chaque minute de sa lecture.  J’étais à vrai dire bien déçue de voir arriver la fin; j’ai fait traîner les derniers chapitres en longueur!!  C’est tout dire!

Une autre petite précision… je ne retrouve pas vraiment le roman que j’ai lu avec délices dans la présentation de l’éditeur.  Oui, on y raconte l’histoire de Molly Gibson, qui doit composer avec une nouvelle belle-mère et une nouvelle demi-soeur mais nous ne sommes pas dans Cendrillon, ici!!  Personne ne lui fait laver les toilettes avec une brosse à dents et les filles ne s’arrachent pas les cheveux pour les beaux yeux de Roger et Osbourne Hamley!!  Ceux qui souhaitent lire des scènes de type « catfight », vous n’êtes pas dans le bon roman!  On nous raconte plutôt l’histoire d’une jeune fille de province, normale, qui aime énormément ses proches et qui possède une grandeur d’âme étonnante pour une jeune fille de cet âge.   Pourtant, jamais Molly Gibson ne m’a paru désagréable et moralisatrice, ce qui est souvent le cas avec ce type de personnage.  Au contraire, on apprend à la connaître depuis l’enfance et je l’ai appréciée comme s’il s’était agi d’une amie, douce et fidèle.   J’ai aussi apprécié les autres personnages du roman, qui ne sont pas tout d’une pièce.  Nous sommes dans les zones de gris ici et même les personnages un peu plus caricaturaux, comme Mrs. Gibson, ne le sont pas totalement.  Le portrait de Cynthia, la demi-soeur si belle, qui ne peut s’empêcher de séduire et qui n’a pas la profondeur de sentiments de Molly, m’a paru particulièrement réussi et n’est pas antipathique pour autant, loin de là.  En fait, personne n’est ni tout blanc, ni tout noir.  Même les Ladies, même les moins gentils.  

Nous assistons donc à quelques années de la vie de la famille Gibson.  Si la première moitié du moment a un rythme lent (avec, je l’admets, quelques répétitions, en particulier concernant la famille Hamley), comme la routine d’une maisonnée de province, le rythme d’accélère ensuite.  Bon, on s’entend, on ne parle pas du tout de rythme rapide et de rebondissements à répétition.  Les secrets sont levés graduellement, la vie coule tranquillement.  Et bien entendu, il y a une histoire d’amour!  La situation de Molly m’a vraiment beaucoup touchée; tous ces sentiments gardés pour soi, pour ne blesser personne, pour respecter les convenances et l’amitié, sans juger, sans devenir moralisatrice. 

Et savez-vous quoi??  J’ai littéralement vécu dans ce roman pendant près d’une semaine et demie.  J’ai déménagé en 1830 et partagé la vie d’une famille anglaise habitant une petite ville.  J’ai pris le thé, j’ai fait des visites, j’ai passé des heures à m’asseoir, tout simplement, dans des « drawing rooms » et des « sitting room »,  j’ai soupiré après des mots qui ne venaient pas et me suis baladée dans la campagne anglaise et dans des rues où se baladaient des dames à jupes longues en train d’observer le comportement des jeunes filles.  La plume d’Elizabeth Gaskell m’a transportée à cet endroit où voir une duchesse parée de diamants est un événements, où il ne faut pas se marier hors de sa classe sociale et où l’apparence est si importante.   J’ai été transportée ailleurs et cette lecture a été pour moi du vrai bonbon!  Bref, j’ai adoré!  Littéralement adoré!!  Je n’ai pas l’impression que ce billet exprime bien mon ressenti face à cette lecture, toutefois…

Il me faut tout de même mentionner qu’Elizabeth Gaskell est décédée subitement avant d’avoir le temps de terminer l’écriture du roman, même si la trame était connue de ses proches.  Les dernières pages expliquent la fin de l’histoire mais le roman est considéré comme incomplet.  Dommage, j’aurais aimé lire une certaine scène telle que racontée par l’auteure… *soupir*

Merci encore Isil pour ce livre… jusqu’ici, c’est deux coups de coeur sur deux romans lus!!

9,5/10

La virevolte – Nancy Huston

Présentation de l’éditeur
« Lin est célèbre dans le monde de la danse.  Elle aime Derek et, bientôt, les deux filles qu’elle obtient de lui la comblent de bonheur.  Mais par la suite, du soir au matin, elle se retrouve accaparée par son rôle de mère, et se surprend à regarder passer les saisons.  Elle se souvient que la danse était tout pour elle et réalise qu’elle l’est encore aujourd’hui.  Créer, défier l’apesanteur, emplir l’espace.  Soluble dans cette existence, elle est vulnérable, sauf lorsqu’elle danse.  Alors elle part et cède aux avances du démon de la danse. »

Commentaire
J’ai lu deux livres de Nancy Huston et les deux fois, j’étais certaine que ce serait inaccessible… pénible, quoi!  Et les deux fois, j’ai été détrompée parce que j’ai beaucoup aimé ce livre!  Et ce n’était pas difficile d’accès du tout!

En fait, j’ai été touchée par cette histoire qui parle de danse, de passions, de maternité, d’intensité et d’émotions décuplées. Lin, la danseuse qui est maintenant devenue une mère en premier, est fascinée par ses filles mais réalise aussi la responsabilité, l’abandon de soi et de liberté que ça implique.  Cet amour qu’elle leur porte lui fait presque peur, elle se sent vulnérable face à tout ça, sentiments qu’elle réussit à transcender avec son corps lorsqu’elle danse.   Dans les mots de Nancy Huston, j’ai réussi à ressentir cette soif de grandeur, ce désir d’exprimer toujours plus avec son corps, exprimer ce qu’on ne peut accepter de la vie, de soi.  Dans les passages sur la danse, j’ai vraiment été presque oppressée par cette tentative désespérée de vivre, vivre à tout prix, de vaincre la mort et le commun, pour un moment. 

Et, par ailleurs, j’ai aussi été touchée par ceux qui restent derrière.  Ceux qui ne comprennent pas et qui ressentent cet abandon et qui tentent de survivre, de contrôler, de ressentir aussi, par d’autres moyens.  La détresse de sa deuxième fille m’a touchée, la résignation de Derek m’a peinée.  Et la plume de Nancy Huston, que j’ai beaucoup appréciée avec ses reprises, ses arrets, ses mots en suspens et ses envolées soudaines a permis pour moi à cette histoire, qui pourrait être banale, de me toucher réellement.  Cette plume a fait danser les personnages pour moi leur chorégraphie d’espoir, de mal-être et de désir.  Pas de grandes analyses poussées ici… des scènes de vie, des moments….  Bon, parfois certains  crus m’ont un peu écorché les yeux par rapport au reste du style mais ça, c’est moi avec mes caprices de vocabulaire…  Bref, une très belle lecture. 

8,5/10