Les éclats – Bret Easton Ellis

Je n’ai pas lu Breat Easton Ellis pendant un moment car j’avais entendu dire que ses écrits étaient pro-Trump. Mais lors du salon du livre de Québec, Céline (de chez Interforum) m’a mentionné que ce roman, c’était son meilleur. Du coup, il FALLAIT que je le lise. Of course. Et en plus, elle m’a juré qu’il était zéro question de Trump dans cette histoire. Donc, j’ai lu.

De quoi ça parle

Le protagoniste de ce roman se nomme Bret Ellis. Il a 17 ans, est en dernière année de secondaire et est en train d’écrire son premier roman « Less than zero ». Des décennies plus tard, il revient sur cette année qui a marqué son adolescence au fer rouge. L’année où sévissait le Trawler, un meurtrier en série, année qui correspond aussi à l’arrivée de Robert Mallory, nouvel élève qui a bien des secrets.

Mon avis

J’ai en ai lu de toutes les sortes autour de ce roman. Du pire : ego trip, beaucoup trop de cul et de branlettes, nombril mon beau nombril… mais aussi du meilleur: fascinant, mature, dérangeant et génial. Et je vais avouer que je vois parfaitement le pourquoi de tous ces ressentis, je me retrouve clairement du côté de ceux qui ont adoré. Oui, c’est bavard, c’est la vie des gens riches et célèbres, mais j’ai été happée dans cette histoire (fictive, on s’entend) où l’auteur crée sa légende, où il imagine un événement fondateur, marquant, qui correspond à la perte de l’innocence et au passage à l’âge adulte.

Nous sommes donc avec un groupe d’amis. Tous privilégiés, tous riches, les rois et les reines de leur année à l’école. Ils sont amis, ils font la fête, se droguent et s’envoient en l’air, le tout sans trop se soucier des conséquences parce que bon, c’est comme ça. Les parents sont soit absents, soit démissionnaires, soit pris dans leurs propres problèmes. Ils sont souvent cause de plus de soucis que de soutien. Bret se sait bisexuel (ou gay, ça varie), s’envoie en l’air avec un copain de classe, le tout en le cachant à sa petite amie, Debbie. Dans leur petit groupe, il y a eux deux mais il y a aussi Susan et Thom, les golden kids. Puis arrive Robert. J’ai aimé voir évoluer leurs relations et j’ai trouvé que la structure de ce petit groupe était tellement typique des groupes d’amis ados: tout se sait, mais personne ne sait que tout se sait, chacun a ses secrets, les relations de groupe et les relations des dyades sont différentes et on dirait que personne ne s’en rend compte… bref, ces aspects m’ont plu.

L’auteur réussit à recréer l’amosphère du début des années 80 et le narrateur a une voix très particulière. Un adolescent qui se cherche, notamment en ce qui a trait à sa personnalité. Il se définit comme un auteur et aime réinventer sa vie. Du coup, quand il sombre de plus en plus dans la paranoïa, il devient de plus en plus difficile de savoir s’il est fiable ou non et l’aspect thriller apparaît graduellement. Il faut lui laisser le temps.

Entre les délires paranoïaques et les suspicions, j’ai complètement embarqué dans l’histoire. C’est simple, je ne pouvais plus le lâcher. Personne ne croit Bret, ça devient angoissant, les réactions de ses amis et des adultes sont tout sauf supportantes et même si on réalise bien qu’il est en train de sombrer, on voudrait presque le croire. C’est qu’on sait dès le début que rien ne va, que suite à cette année, ce groupe d’amis sera changé à tout jamais.

Un roman qui m’a clairement marquée et qui me redonne envie de lire des anciens titres de l’auteur. Une réussite pour moi. Fascinée j’ai été.

Nettoyage à sec – Joris Mertens

Vous voyez cette couverture? Cette beauté? Si ça vous plaît attendez de voir ce qu’il y a à l’intérieur.

De quoi ça parle

François est un homme ordinaire, dont le seul plaisir est d’aller prendre un verre dans son bistro favori et acheter le journal à une certaine Maryvonne, auprès de laquelle il ne se sent pas à la hauteur. En n’oubliant pas de jouer au lotto, bien sûr. Il est livreur dans une compagnie de nettoyage à sec et rêve de richesses. Va-t-il céder à la facilité quand l’opportunité se présentera?

Mon avis

Première impression : 5 étoiles – voire même 5 étoiles et demie – pour le graphisme, magnifique, qui nous transporte dans un Bruxelles des années 70 pluvieux. J’ai adoré les planches, autant les grandes que les petites, ainsi que la colorisation. La variété de la disposition des cases donne du rythme à ce récit et on se sent, comme le protagoniste, englué dans cette petite vie, qui offre somme toute peu d’espoir. En effet, quand on approche de la retraite, qu’on se voit refuser une augmentation et qu’en plus, on doit former le fort désagréable neveu de la patronne, la vie n’est pas nécessairement une partie de plaisir.

L’histoire commençait très bien, avec plusieurs plans silencieux et une montée de la tension, alors que son nouvel apprenti semble faire tout de travers, avec une insouciance qui donne au lecteur envie de le taper. Par contre, dès que survient la tentation, on tombe dans un récit beaucoup plus convenu et prévisible. Nous sommes certes dans un roman noir, mais la fin apparaît précipitée et m’a un peu déçue.

Ceci dit, ce fut une lecture agréable et je m’en suis pris plein les yeux. Cet album a gagné le prix hors-Québec du prix des libraires du Québec. Quant à moi, je relirai l’auteur. Il paraît que son autre album, Béatrice, est encore plus beau.

C’était ma BD de la semaine.

Vidéo thématique – Réalisme magique et recommandations

Là dedans, je tente de définir le réalisme magique… et je vous parle de quelqlues livres!

Romans cités : 0:00 – Réalisme magique – définitions et origines 8:10 – Cent ans de solitude – Gabriel Garcia Marquez 10:29 – La maison aux esprits – Isabel Allende 12:41 – Les enfants de minuit – Salman Rushdie 14:43 – Kafka sur le rivage – Haruki Murakami 16:36 – Le cœur cousu – Carole Martinez 18:09 – Le cirque des rêves – Erin Morgenstern 19:42 – La mer sans étoiles – Erin Morgenstern 21:43 – Piranèse – Susanna Clarke 23:05 – La fille qui tressait les nuages – Céline Chevet 25:18 – Le maître et Marguerite – Mikhail Boulgakov 28:32 – L’ombre du vent – Carlos Ruiz Zafon 30:00 – L’océan au bout du chemin – Neil Gaiman 31:50 – L’archiviste – Alexandra Koszelyk 32:51 – Zizi Cabane – Bérangère Cournut 34:20 – Beloved – Toni Morrisson 37:06 – Le chant des revenants – Jasmyn Ward 39:27 – Le commerce des allongés – Alain Mabanckou 40:56 – The strange and beautiful sorrows of Ava Lavendar – Leslye Walton 42:12 – Du presque réalisme magique? 44:17 – Mot de la fin

Emily Wilde’s Encyclopaedia of Faeries – Heather Fawcett

J’aime les beaux livres. Et parce que j’aime les beaux livres, je suis abonnée à toutes sortes de Box littéraires, souvent YA… dont je ne lis pas les livres. Mais ils sont BEAUX!! Mais voilà. C’est le mois de la fantasy alors j’ai décidé que le sous-thème de ce mois de mai sera : je lis les livres de mes Box. Spoiler Alert, on est le 16… et je me dirige vers un échec cuisant. Mais c’est une autre histoire.

De quoi ça parle

Emily Wilde est chercheuse à Cambridge. Son centre d’intérêt? Les Faes. En fait, elle ne s’intéresse qu’à ça et elle nourrit le grand projet de dresser une encyclopédie des Faes, exhaustive. Elle décide donc d’aller dans le lointain village neigeux de Hrafnsvik pour étudier les habitants cachés de ces contrées, et surtout de rencontrer les Hidden Ones, les plus élusifs – et dangereux – de tous.

Emily n’est pas douée avec les gens. Du coup, imaginez son irritation quand débarque son célèbre collègue plus ou moins consciencieux, Wendell Bambleby, avec ses exclaves… oups, ses étudiants. Que fait-il là et qui est-il donc?

Mon avis

Je pense que si j’avais su dans quoi je m’embarquais au départ, j’aurais mis moins de temps à entrer dans ce roman. Je ne sais pas pourquoi, je m’étais mis en tête que ce serait de la high fantasy mais en fait, pas du tout. Imaginez un cosy mystery… version créatures fantastiques et c’est tout à fait ce que vous trouverez dans ce roman. Une ambiance chouette (et frette), une atmosphère de petit village avec des personnages hauts en couleur, des quêtes qui ne changeront pas l’avenir du monde (mais quand même… un peu), de l’humour, du « banter » (je ne sais pas comment le traduire…) et des créatures fantastiques. Un cosy fantasy, quoi. Et si vous avez envie de ça, c’est sérieusement bien fait.

Nous sommes donc ici ancrés dans les contes, les légendes et les traditions orales. C’est d’ailleurs cet aspect que j’ai préféré. Emily fait des liens entre les histoires, elle les recoupe entre elles et avec ce qu’elle voit sur le terrain. C’est fascinant. Cette fille est une base de données à elle seule. Bon plus gros bémol est par contre relié à cet aspect. Dans l’une des scènes les plus importantes du roman, elle comprend quelque chose… et moi, je n’ai JAMAIS compris pourquoi elle avait fait cette déduction. Ça me perturbe. Serais-je un peu psychorigide? Hmmm… réfléchissons!

Ceci dit, notre Emily A des côtés psychorigides. D’ailleurs, elle a plusieurs traits communs avec certaines personnes autistes : un centre d’intérêt marqué, des principes très fermes, des difficultés à décoder le non-dit, à tisser des relations avec les gens, un désintérêt pour le small talk et des particularités sensorielles. Et ce qui est bien, c’est qu’en raison de tout ça, elle excelle dans son domaine et a aussi un type d’humour que j’apprécie. J’ai moins accroché à Wendell, le personnage masculin, mais quand même. Les villageois sont attachants, limite que je vais regretter qu’Emily soit appelée ailleurs dans le tome 2.

Pas de suspense de folie mais beaucoup d’action, quelques situations qui se règlent un peu facilement mais des légendes, du folklore… et un agréable moment de lecture.

Monsieur Hammerli – Richard Ste-Marie

J’ai choisi de lire ce roman en raison de la couverture. Un piano. Je ne peux que lire un roman avec un piano sur la couverture. En plus, avoir passé du temps à discuter avec l’auteur en salon du livre, j’ai réalisé qu’il avait été musicien dans une autre vie et qu’il connaissait son affaire. Tout homme qui aime Schubert connaît son à faire non?

De quoi ça parle

Charles McNicoll est principalement connu sous le pseudonyme de Monsieur Hämmerli, tueur à gages de profession. Un jour, il reçoit un contrat et quand il reconnaît la victime, il hésite. Il ne peut pas, en fait. Donatella Bartollini est en fait sa cantatrice préférée. Il va donc faire un pacte avec elle : si elle réussit à rester éveillée pendant l’écoute de 5 CDs, il la tuera. Comme à l’opéra. Et lors de ces soirées, il va lui raconter ses contrats. Parce que ceux-ci continuent. C’est un peu tout ce qu’il sait faire.

Mon avis

Ce roman écrit au « je » est assez particulier. On entre dans la tête d’un mec qui semble de prime abord normal (cultivé, mélomane), mais qui a un boulot assez particulier : il tue des gens. Il a donc la conscience légèrement élastique, un humour très caustique et un regard sur le monde un peu décalé. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé la voix du personnage, avec ses blagues satiriques, ses jeux de mots pas drôles-drôles et ses adresses au lecteur. Parce qu’il ne faut pas s’imaginer qu’il va lui pousser une conscience du jour au lendemain!

D’après ma discussion avec l’auteur, j’ai compris qu’il a mis ensemble plusieurs nouvelles mettant en scène ce personnage et qu’il les a ficelées ensemble pour créer cette histoire. Est-ce que ça paraît? Peut-être un peu mais ça passe très bien. Ça donne un côté presque mille et une nuits à cette histoire dans laquelle se crée une relation étonnante et touchante à la fois. Ça parle de choix, d’amitié et de musique… et je suis toujours fan quand ça parle de musique classique. Surtout quand je connais les références!

Vais-je m’en souvenir pendant des années? Je ne sais pas. Il n’y a pas de temps mort mais il n’y a pas pour autant d’intrigue et de suspense de folie. Quoi qu’il en soit, j’ai passé un très bon moment de lecture et je relirai l’auteur.

Parfois les lacs brûlent – Geneviève Bigué

Je dois avouer que je n’aurais probablement pas lu cette BD s’il n’avait pas gagné le prix des libraires du Québec. Et je dois l’admettre, ce n’était pas pour moi. Parce que LE LAPIN! Et parce que j’aurais aussi classé cet album en jeunesse (ou en YA).

De quoi ça parle

Nous sommes en Abitibi, avec quatre adolescents. Quand un mystérieux phénomène fait s’enflammer un lac, ils décident d’aller vérifier eux-mêmes la véracité d’une légende locale : ce qui tombe dans ce lac est transformé en or.

Mon avis

Disons-le d’emblée : cet album est pour moi une déception. Il a gagné tellement de prix, a tellement été encensé partout que mes attentes étaient au plafond. Et j’ai trouvé le tout « bien sans plus ». Les images sont superbes, j’ai aimé les tons délavés et automnaux et certains plans ma foi très réussis. Mais j’ai tellement été perturbée par le fameux lapin que je suis passée à côté de tout le reste. Et c’est le reste qui aurait dû me toucher davantage.

Nous sommes donc dans un récit qui parle, selon moi, de l’insouciance de l’adolescence. Vous savez, ce moment où l’on se croit immortel et où on prend des décisions épouvantables? C’est ce qui m’a surtout frappée dans cet album. Les quatre adolescents font un pari – un pari stupide – et vont aller jusqu’au bout, peu importe. Après tout, que peut-il arriver à 4 jeunes qui partent dans le bois sans aviser les adultes dans le but de jeter des objets (ou autre chose) dans le feu? C’est dans cet état d’esprit que sont les jeunes au début de la BD. Vous pouvez vous imaginer que ça ne va pas se passer comme prévu.

J’aurais sans doute dû être davantage émue par cette histoire. Les réactions m’ont semblé peu intenses, à part pour un personnage. Mais la nonotte que je suis ne pensais qu’à une chose : le lapin. Je suis donc restée à l’extérieur de l’histoire et j’aimerais bien mieux comprendre la fin. Y avait-il un message? Bref, ce n’était pas pour moi.

Ceci dit, je me sens plutôt seule car tous mes libraires préférés s’entendent à dire que je suis dans le champ!

C’était ma BD de la semaine

Ma PAL pour le challenge Lisons l’Asie

Avez-vous lu certains de ces romans?

Des suggestions pour les pays où je ne trouve rien?

Dolores Claiborne – Stephen King

J’avais envie d’un Stephen King. Des fois, ça me pogne. J’ai besoin d’un King. Alors j’ai sorti Dolorès Claiborne.

De quoi ça parle

Dolorès Claiborne est accusée d’avoir tué Vera Donovan, son employeuse depuis de nombreuses années. Elle sera donc interrogée mais si elle se défend d’avoir tué cette femme, elle avoue un autre meurtre, celui de son mari violent, 30 ans auparavant.

Mon avis

Non mais comment il fait, Stephen King? Comment peut-il réussir à me passionner avec un long, long monologue? Parce que c’est ce qui est arrivé, en fait. Je n’ai pas pu lâcher ce roman, qui se passe du début à la fin dans le bureau des policiers, où ceux-ci, ayant toujours connu Dolores Claiborne, l’interrogent et – avouons-le – n’en demandaient pas tant.

Nous allons donc entrer dans la tête d’une femme et l’évolution de ses sentiments, de ses pensées nous sera livrée. À sa manière et à son rythme parce que, quand même, elle a tout un caractère et ne compte absolument pas se laisser diriger dans son histoire, celle qu’elle a cachée depuis tant d’années. Et en tant que lecteur, on la comprend, Dolores. Joe, son mari, est un être méprisable, détestable, qui réussit à donner le change sur la toute petite île où ils habitent et qui passe pour le « bon gars ». Dolores est une dame d’un certain âge étrange, qui fait un peu peur et malgré le format atypique du récit, le suspense demeure. Pas quoi, car on sait… mais pourquoi. Et quel est le lien avec le meurtre actuel.

Ce qui m’impressionne le plus? La voix de ce personnage. Il est difficile de croire que cette femme a été écrite par un homme tant elle est réelle, tangible. Ca parle d’amour maternel, de sororité aussi et la relation houleuse entre Vera et Dolores, pas toujours simple ni toujours égale, est finalement assez touchante alors que la première perd peu à peu la tête et ses moyens. Le récit des méfaits de la vieille dame est ma foi très drôle, malgré la tristesse inhérente à la situation. À la fin… elles se soutenaient, à leur manière.

Un récit que j’ai adoré et qui m’a agréablement surprise. De beaux portraits de femmes. Et bon, après tout, c’est vrai. Parfois, a woman has to be a bitch to survive!

Les trois boucs et le Troll – Klassen/Burnett

Je suis très fan de Klassen et de Burnett. Je les lis assidument tous les deux et j’aime autant le côté étrange des histoires que les dessins. Ai-je résisté à cet album? Of course not.

Ici, nous avons une réécriture d’un conte classique norvégien « Les trois boucs bourrus ». Vous connaissez l’histoire? Vous savez les trois boucs qui voulaient traverser un pont qui est habité par un vilain Troll? Ben c’est ça.

Je n’ai rien à reprocher à cette histoire. Nous avons une version très fidèle du conte original et je suis toujours très fan des illustrations de Klassen. Je pense que son trait vient et viendra toujours me chercher. J’adore les jeux de contrastes et les bouilles des personnages. Ici, nous avons des petits passages moins ragoûtant (mais les enfants adorent) mais j’adore n’avoir qu’à regarder un bout de couverture pour reconnaître l’auteur immédiatement. Klassen forever.

Qu’ai-je à dire du texte? Peu de choses en fait. Ce n’est pas une réelle réécriture. C’est le conte original. Et c’est une belle version du conte original. Toutefois, étant donné mes attentes avec les auteurs, je me serais attendue à davantage de réinterprétation, un peu plus d’étrange. Du coup, j’ai bien aimé, sans non plus être transportée par ce que les auteurs en ont fait.

Bref, agréable, mais pas révolutionnaire. Mais un bon moyen de découvrir le conte original.

Tales of the City (Chroniques de San Francisco) – 1 – Armistead Maupin

Croyez- le ou non, j’ai acheté cette série COMPLÈTE en 2007. Oui, ça fait 16 ans. Et savez-vous quoi? Je n’en avais pas encore lu un seul tome. Soupir, soupir, soupir. Bref, c’est en discutant avec Sylvain Démenti que j’ai décidé de lire toute la série… dans l’année. Et bon, c’est en mai que je lis le tome 1. Tout n’est pas perdu, je dis!

De quoi ça parle

Mary Ann vient du fin fond du bout du monde et elle débarque à San Francisco à la fin des années 70. Elle va louer un appartement au 28 Barbery Lane et faire la connaissance de toute une galerie de personnages tous plus loufoques les uns que les autres. Ils vont apprendre à se connaître et Mary Ann va tenter de faire sa place dans cet univers très particulier qu’est le San Francisco bohême de l’époque.

Mon avis

J’avais entendu dire que cette série était jubilatoire, que c’était doux-amer et, surtout, que c’était le summum du doudou. J’ai mis un moment à entrer dans ce format particulier, celui de la chronique, mais quand j’ai été dedans, je suis devenue immédiatement copine avec ces personnages. Genre qu’on veut visiter Barbery lane et passer une soirée avec eux. Et ce même si ce genre de vie est TOUT sauf ce qui peut plaire à long terme à l’adulte que je suis devenue. Avoir lu ça ado… je pense que je serais déménagée!

Entrer dans ce roman, c’est un peu comme s’asseoir devant une sitcom. Une EXCELLENTE sitcom. On apprend à connaître les personnages petit à petit, d’une scène à l’autre, et l’auteur réussit à recréer à merveille dans ce monde très particulier, à cette époque très particulière. Le langage est celui de l’époque, la façon de penser est celle de l’époque, même à San Francisco, une ville qui était alors très gay et très bohême. Et j’ai trouvé ça passionnant.

J’ai adoré Michael Tolliver, icône gay et meilleure amie de Mona, qui a peur d’être une « fille à pé*** ». Ils sont à la fois touchants et hilarants. Mrs. Madrigal est tellement géniale comme personnage, avec sa façon de se ficher de tout le monde (et d’accueillir les nouveaux locataires) et son histoire d’amour m’a touchée. J’ai presque versé une larme. Même les pauvres riches sont parfois touchants (et drôles). Tout ce petit monde est interrelié, certains sont de vrais salauds, plusieurs ont des secrets… et j’ai l’impression qu’il nous en reste encore pas mal à découvrir.

Ça se lit tout seul, c’est émouvant, ça parle de découverte de soi, d’ouverture à l’autre, d’amitié, d’amour aussi. Bref, je lirai le deuxième tome rapidement… parce qu’il parait que c’est un peu la même histoire! L’ancêtre de la found family! Bref, je vous en reparle bientôt!