Le libraire – Gérard Bessette

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Au chômage, un homme obtient un poste de libraire dans la petite librairie de St-Joachim, petit  village du Québec d’avant la révolution tranquille.  Les choses se compliquent quand il vend un ouvrage « à l’index » à un jeune collégien… 

Commentaire
Je crois que la littérature québécoise « classique » et moi, nous ne sommes pas amis.  Bon, ok, Gérard Bessette avait quitté le Québec et habitait en Ontario lorsqu’il a écrit « Le libraire » en 1960, mais je ne peux m’empêcher de considérer ce livre comme un ouvrage québécois.   Et je dois avouer que je me suis ennuyée tout au long de sa lecture.  

On y traite de la censure et de la toute-puissance du clergé du Québec de cette époque.   Le libraire vend un livre interdit, monsieur le Curé s’en mêle, notre libraire se retrouve pris entre les manigances des Pères du collège et de monsieur le Curé… et voilà l’histoire.  Ce n’est pas que le thème ne soit pas intéressant mais j’ai trouvé l’histoire anecdotique et a présenté pour moi peu d’intérêt.  Possiblement que l’auteur voulait montrer à quel point la censure et la religion influençait les plus petits détails de la vie des paroissiens…

Le personnage principal, qui n’aspire qu’à en faire le moins possible, à parler le moins possible aux gens et qui manifeste une grande indifférence à tout m’est apparu particulièrement antipathique.  Il m’a semblé plat et comme le roman est somme toute son journal, le ton m’a aussi semblé monotone.  Bref, pas du tout pour moi.  

Fait intéressant, toutefois.  En raison de son athéisme, l’auteur, détenteur d’un doctorat en études françaises, n’a pu enseigner dans aucune université québécoise.   Ceci nous permet de mieux comprendre les thèmes qu’il aborde ainsi que son attitude vis à vis la censure et la bigoterie qui étaient de mise à cette époque.  

5/10

Merci Ori!

Il y a quelques semaines, j’ai participé  au jeu des 10 trucs de fous chez Ori.  Comme j’ai deviné juste, j’ai eu l’agréable surprise, hier, de découvrir une apétissante enveloppe bulle dans ma boîte aux lettres (vu que mon facteur semble avoir, depuis 2 semaines, repris ses passages quotidiens chez moi).   J’adoooore voir de telles enveloppes et je me suis précipitée dessus, pour découvrir ceci:

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Ceci, ce sont deux livres jeunesse qui m’avaient tentée lors de l’une de mes visites chez elle et que j’ai bien hâte de découvrir!
La maison vide – Claude Gotman
L’hôtel du retour – Claude Gotman

C’est aussi une très appétissante (et délicieuse) tablette de chocolat, un marque page en forme de chat cute cute cute et (je ne sais pas où elle a pu prendre l’idée!) une jolie petite carte Hello Kitty avec un gentil petit mot!

J’étais bien entendu ravie!

Un gros merci à Ori pour sa gentille surprise!  C’est apprécié!

The book of Joe (Le livre de Joe) – Jonathan Tropper

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« Tout de suite après la fin de son secondaire,
Joe Goffman a quitté la petite ville de Bush Falls, Connecticut, et n’a jamais regardé en arrière.  Quinze ans plus tard, il a écrit un roman qui a fait un effet coup de poing dans sa ville natale, pour ensuite devenir un best seller et un film à succès.  Bien entendu, il n’avait jamais prévu revenir à Bush Falls – jusqu’à maintenant. »

Commentaire
J’ai terminé ce livre hier et je suis encore à vivre à l’intérieur.  Pour un coup de coeur, c’est un coup de coeur!  Un vrai de vrai!  Et comme toujours dans ces cas-là, j’ai beaucoup de difficulté à en parler de façon sensée.   J’ai grandement apprécié le côté comique, un peu sarcastique et aussi le côté nostalgique.  Dès les premières pages, j’ai su que j’étais accrochée et que je le resterais.

Je dois dire que ce livre comporte tous les éléments pour m’accrocher et me plaire.   D’abord, j’aime beaucoup ce type de narration imagée.  On dirait presque un film parfois.  Je croyais voir les personnages devant moi faire ces petits gestes quotidiens qui les caractérisent.  J’ai retrouvé ce type d’écriture dans « Le maître des illusions » de Donna Tartt (mon coup de coeur à vie) et j’avais tout autant apprécié.  Bien sur, nous retrouvons ici de nombreux clichés américains, du coach de basket tout puissant à l’esprit de clocher conservateur de la petite ville qui a son dur à cuire, son homosexuel mourant du sida et ses stars déchues du basketball. 

 

Ensuite, j’ai toujours eu un faible pour ces romans où nous retrouvons cette nostalgie d’une époque passée.  Ce manque de leur jeunesse, idéalisée par le simple fait qu’elle soit révolue.  Pour ma part, c’est un sentiment que j’ai souvent ressenti et les passages qui m’ont parlé des rêves perdus en cours de route, de ces moments qui ont changé nos vies m’ont particulièrement interpellée.  J’ai dans ma propre petite tête ma petite bulle magique du temps où tout était possible.  Cet homme de 34 ans qui a trouvé le moyen de pas devenir un homme de 34 ans n’est pas parfait, loin de là… mais j’ai aimé le récit de son affrontement avec les démons de sa jeunesse. 

 

J’ai été particulièrement touchée par le personnage de Wayne, avec son humour et son cynisme.   J’aurais bien aimé l’avoir comme ami.  À plusieurs reprises au cours de ma lecture, j’ai eu la gorge serrée et les larmes aux yeux , mais jamais jusqu’à éclater en sanglots.  Juste ce qu’il fallait.  Les scènes de jeunesse m’ont particulièrement plu; je les ai d’ailleurs toutes relues après avoir terminé le livre et revoir ces personnages, à la lumière de ce qu’ils sont devenus, m’a beaucoup touchée.  

Malgré les clichés, malgré certains traits de caractères de Joe, malgré tout, c’est un méga coup de coeur que je relirai certainement (j’attends pour me lancer dans autre chose… je vis encore dans ce livre-là) et avec lequel je vais harceler tous mes amis en leur offrant!

10/10 

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Mes p’tits coeurs… bilan!

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Je crois que je suis une organisatrice pas très expérimentée… en tout cas, une chose est certaine… j’avais sous-estimé le talent de certaines personnes!!!  

En effet, mes 15 petits coeurs se sont fait découvrir en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire (et dans mon cas, pour me lever!), en grande majorité par la Grande Prêtresse des Happy Few qui a, en l’espace d’une grosse demi-heure, trouvé la grande majorité de mes cachettes!  Soit le jeu n’était pas assez difficile, soit Fashion est trop top (j’allais écrire « trop bonne » mais paraît-il qu’outremer, ça n’a pas la même signification que par ici)!!!   Bravo madame!   Comme promis, une petite surprise empruntera bientôt la « ligne directe »!

Comme mon timing n’était peut-être pas génial (7h du matin, c’est pas tout le monde qui est levé!), je vais me reprendre pour Pâques et je vous concocterai une course aux cocos de Pâques… qui sera en ligne en après-midi en Europe, soit dans la matinée heure du Québec!    Si ça vous intéresse toujours, bien sûr!

Un gros merci à tous d’avoir participé!

La chasse aux p’tits coeurs! Here we go!

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Comme je vous l’avais annoncé ici, voici donc arrivé le moment de ma chasse aux p’tits coeurs – adapté d’un concept scientifiquement prouvé efficace avec mes petits cretons de 0-6 ans – en l’honneur de la St-Valentin… parce qu’il me fallait un prétexte!

J’ai donc caché dans les divers articles de mon blog 15 « p’tits coeurs » qu’il vous suffit de pourchasser… et éventuellement retrouver!!!  Attention, pas besoin de fusil ou autre truc dangereux, là!  Faudrait pas faire exploser votre écran d’ordi par ma faute!!!  Vos yeux et votre cervelle suffiront!

Qui peut jouer?  Ceux qui possèdent un blog qui parle au moins un peu de lecture ou qui commentent régulièrement sur les blogs lecture.   C’est juste pour éviter qu’un passant totalement inconnu, ayant ben du temps à perdre, s’amuse à passer une par une les archives du blog  à toute allure pour trouver les p’tits coeurs sans même lire les indices.  Là, ce serait plate!

Vous aurez donc droit à des indices, qui sont des clins d’oeil à certains romans que j’ai commentés sur le blog.  

Les voici donc!
P’tit coeur #1: « Il vaut mieux donner que recevoir » … ?!?
Auprès de moi toujours – Kazuo Ishiguro, découvert par Bladelor

P’tit coeur #2:  Une autre version de l’histoire…  
Phantom – Susan Kay, découvert par Betty

P’tit coeur #3:  Entre les rues Lutwidge et Dodgson…
Aliss – Patrick Sénécal, découvert par Betty

P’tit coeur #4:  Boléro de Ravel et tap-tap de chaussons dans le ciel
Nous sommes éternels – Pierrette Fleutiaux, découvert par Fashion

P’tit coeur #5:  Un bien étrange petit cheval… bon voyage!
Stravaganza  – La cité des étoiles – Mary Hoffman, découvert par Fashion

P’tit coeur #6:  La Russie sera belle… 
Les justes – Albert Camus, découvert par Fashion

P’tit coeur #7: 18 octobre 1988… 18 octobre 1988… 18 octobre 1988…
Replay – Ken Grimwood, découvert par Fashion

P’tit coeur #8:  Ils sont parmi nous!
American Gods – Neil Gaiman, découvert par Fashion (avec un petit coup de main de Martine)

P’tit coeur #9:  Où nous rencontrons une famille végétarienne
Twilight (Fascination) – Stephenie Meyer, découvert par Fashion

P’tit coeur #10:  À Pointe du Lac… il voulait mourir.  Il a été servi!
Entretien avec un vampire – Anne Rice, découvert par Betty

P’tit coeur #11:  Près du lac aux miroirs et du chemin blanc des délices…
Anne… la maison aux pignons verts, découvert par Fashion

P’tit coeur #12:  Le vent qui hurle et qui rend fou à l’étéétéété 193619361936
Les fous de bassan – Anne Hébert, découvert par Fashion

P’tit coeur #13:  Une rencontre intemporelle au pieds d’un grand homme.
Le temps où nous chantions – Richard Powers, découvert par Florinette

P’tit coeur #14:  Musique, beaux arts ou théâtre?
Minuit sonne pour Charlie Bone, découvert par Bladelor

P’tit coeur #15:  À chaque fou son village…
Il faut prendre le taureau par les contes – Fred Pellerin, découvert par Fashion

Fashion – 9
Betty – 3
Bladelor – 2
Florinette – 1

Bravo Fashion!
Une chance qu’il y a un couloir direct entre chez toi et chez moi, n’est-ce pas!!! 😉

Quand vous trouvez l’un des p’tits coeurs, vous n’avez qu’à inscrire le titre du billet ainsi que le numéro du p’tit coeur correspondant dans les commentaires.  Parce que pour avoir un point, il faut quand même associer le bon p’tit coeur au bon numéro!  Un bon truc pour déjouer les éventuels mauvais joueurs!  

Et allons-y pour le behaviorisme (ou quelque chose vaguement inspiré d’un de ses principes)… la personne qui en aura trouvé le plus se méritera une petite surprise! 

Les petits coeurs seront identifiés par l’image (Hello Kitty qui vous fait des coucou cachée dans un coeur) qui est située en haut du présent billet.  Attention de ne pas confondre avec mes coups de coeur qui eux, ressemblent à ça : coup-de-coeur.gif

À vos souris et… bonne chasse!

Et … au fait…

BONNE ST-VALENTIN!!!
(C’est, de toute façon, une excellente excuse pour se bourrer de chocolat en toute impunité!! Qu’on adhère ou pas… ça a toujours ça de positif!! 😉 )

Une saison dans la vie d’Emmanuel – Marie-Claire Blais

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L’histoire d’une famille pauvre comptant 16 enfants et vivant sur une ferme, dans les années 1940-50.   Nous y rencontrons une grand-mère omniprésente, un père rustre et une mère absente et épuisée par les grossesses et les travaux de la ferme.   Il s’agit de la première saison d’Emmanuel, bébé naissant et de la dernière de Jean Le Maigre, son frère aîné.  

Commentaire
Contexte numéro 1: Ce livre a été écrit dans les années 60, en pleine révolution tranquille.  J’imagine donc que dans ce contexte, il était plutôt « coup de poing » comme roman.  Ça doit être le cas pour qu’il ait traversé ainsi les années.  Personnellement, si je n’ai pas détesté sa lecture, elle ne m’a pas non plus marquée ou jetée par terre. 

Commentaire numéro 2: J’ai lu ce livre à ce moment précis parce que la fille de ma collègue, en secondaire 1 (donc, à l’âge vénérable de 12 ans), avait ce livre comme lecture obligatoire.  La jeune fille n’y comprenant pas grand chose, sa mère, n’étant pas particulièrement fan de lecture, m’en a parlé et m’a demandé d’en discuter avec elle, sans lui donner les réponses toutes cuites dans le bec, bien sur!.  Pourquoi pas!  J’aime toujours parler bouquins. 

J’ai terminé le livre.  Et la première question qui me brûle les lèvres est la suivante: même si c’est un classique de la littérature québécoise de l’époque, pouvez-vous bien me dire pourquoi ils mettent ce livre comme livre obligatoire pour des jeunes de 12 ans??  Je ne suis pas prude, loin de là.  Il n’y a rien dans ce livre qui m’a choquée.  J’ai lu plus « hard » déjà.  Mais quand même.  On y parle quand même d’une famille où les frères adolescents ou préadolescents ont « ben du fun » à quatre dans leur lit, où les frères du monastères s’amusent avec les jeunes novices (désolée pour le « parler en paraboles »… je ne veux pas de drôles de google-visiteurs ici en utilisant les termes qui seraient appropriés!) et j’en passe.  Je sais que les jeunes de nos jours en ont vu d’autres.  Mais ici, comme tout est clair mais tout de même suggéré, ça n’a même pas l’avantage (pour eux) d’être clair!   La petite demoiselle de 12 ans avait retenu de ce livre « que les enfants étaient vraiment sales et dégueulasses et que les usines à chaussures étaient dangereuses ».  Ca donne une idée!

Bon… retour au sujet!  Si à 12 ans j’aurais trouvé ça vraiment pénible, ça n’a quand même pas été le cas ici.  En fait, j’ai plutôt aimé la première partie du roman.  Le Septième, et surtout Jean Le Maigre, adolescent doué et poètes, sont deux personnages auxquels je me suis attachée et dont j’ai bien aimé lire les aventures.  Les passages du journal de Jean sont mes favoris.  Sa personnalité joviale, un peu exaltée malgré sa maladie (il est tuberculeux) et son contexte difficile m’a plu. J’ai beaucoup moins apprécié la fin du roman, que j’ai trouvée plus fade.   J’aime bien la grand-mère Antoinette, qui fait ce qu’elle peut pour survivre et rester forte dans la tourmente quotidienne.  

On y parle donc du destin des enfants d’une famille pauvre.  Des enfants qui meurent souvent en très bas âge, ce que l’on trouve normal.  Des enfants qui n’ont pas beaucoup de chance, pas beaucoup d’opportunités non plus.  Cette réalité est bien dépeinte et on sent le poids du quotidien dans toutes les pages.  Poids que le personnage de Jean parvient à rendre plus léger au début du livre.  La narration alterne d’Emmanuel, à Jean, à un narrateur omniscient et les transitions s’effectuent fluidement.   Les mots sont forts, justes.

Un bon moment de lecture, jusqu’aux 2/3 du roman environ… par contre, je ne sais trop ce qu’il m’en restera à long terme… Peut-être parce qu’il s’agit, justement, du récit d’une saison…  

7/10      

Prodige – Nancy Huston

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« Vis, ma petite!  Sois forte, vis! » – c’est par ces mots que Lara insuffle l’énergie de l’espoir à sa fille née trop tôt, séparée d’elle et du monde par les parois d’une couveuse. 

Prodige est l’histoire de cette petite fille, Maya, pianiste prodige.  Mais c’est aussi celle de ses parents, qui se cherchent, s’aiment, se séparent; celle d’uen grand-mère russe et d’un voisin attentif; celle de la musique de Bach, exigente et joyeuse. 

Un conte polyphonique qui explore les frontières entre rêve et folie, amour et douleur, art et réalité. »

Commentaire
J’avais un gros a-priori face à Nancy Huston.  Pour une raison un peu simplette, en fait… il y a plusieurs années, c’était l’auteure favorite de l’une de mes amies, qui détestait systématiquement tout ce que moi j’aimais, en mentionnant que « c’était pour la masse et le petit peuple ».  J’avais donc conclu que cette Nancy Huston devait être horriblement inaccessible et jusqu’à hier soir, je l’avais soigneusement évitée. 

Parce qu’il faisait partie de mon challenge 2008, j’ai décidé d’en lire quelques pages avant de m’endormir hier soir.  Résultat final, je me suis finalement décidée à fermer la lumière à près de 3h du matin, après que la dernière page eut été tournée.   Je suis totalement entrée dans cette histoire, racontée par diverses voix qui racontent l’histoire à leur manière, telle un contrepoint de Bach.  Le terme « conte polyphonique » qui est mentionné à l’endos du livre convient très bien.  

Cette histoire, c’est Maya, la fille, grande prématurée et pianiste prodige.  Lara, sa mère, pianiste moins prodige et tourmentée.  Sofia, la grand-mère émigrée de Russie qui veille et qui, en quelque sorte, maintient l’équilibre à sa façon étrange.  Bien entendu, on y parle de musique, de piano, de Bach surtout.  Mais plusieurs oeuvres pianistiques sont aussi mentionnées et à chaque fois, j’étais toute contente de connaître ça (serais-je bébé, par hasard?!?!)  Je sais que suis toujours particulièrement sensible à tout ce qui touche la musique mais on entend presque les notes folles qui tourbillonnent, les arpèges et les contrepoints.   On les ressent.   

J’ai aussi pu m’identifier à Lara quand elle réalise, à un certain moment donné que la musique la dépasse et qu’elle ne peut plus la suivre.   C’est un peu ce qui m’est arrivé vers 13 ans, quand j’ai réalisé que j’étais « bonne » mais qu’il me manquait ce quelque chose en plus (et de pratique… mais à 13 ans, jamais je n’aurais admis ça!). J’avais beau aimer ça à la folie, avoir passé tous mes degrés de l’académie de musique, avoir mon 11e degré de l’université Laval… l’étincelle m’échappait et je rageais.  Je n’ai jamais envisagé de carrière, loin de là, même étant petite… mais je courais après ma musique sans jamais la rattraper.   Cette joie, cette euphorie à jouer que nous ressentons chez Maya dans ces pages, je l’avais perdue.  C’était devenu un travail assez pénible.  Lors du décès de ma grand-maman, la musicienne chez moi, j’ai refermé mon piano et j’ai passé près de 17 ans loin de lui.  Long deuil, vous direz! 😉  Fin de la tranche de vie!

D’accord, dans le roman, cette course est aussi métaphorique que réelle.  La mère qui voit son enfant, avec qui elle a une relation fusionnelle qui exclut tout le reste excepté la musique, lui échapper de différentes façons.   Cette relation exclusive a été bâtie à travers les murs d’une couveuse et aussi par les histoires que Lara a raconté à son bébé plus petit que son poing.  Sa voix l’a maintenue en vie.  Et, plus tard, j’ai ressenti avec elle sa tristesse de ne plus se sentir « indispensable », même si, selon moi, une maman reste bien souvent indispensable, malgré notre âge.

Un très beau moment de lecture.

9/10

Saga – Tonino Benacquista

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« Nous étions quatre: Louis avait usé sa vie à Cinecittà, Jérôme voulait conquérir Hollywood, Mathilde avait en écrit en vain trente-deux romans d’amour, et moi, Marco, j’aurais fait n’importe quoi – mais n’importe quoi! – pour devenir scénariste.  Même écrire un feuilleton que personne ne verrait jamais.  « Saga », c’était le titre. »

Commentaire
Quelle bouffée d’air frais que ce livre!  Un véritable plaisir de lecture rocambolesque à souhait et teinté d’ironie.  Les quatre personnages réunis, dont la vie balance entre la réalité et le scénario, doivent pondre un feuilleton .  À quatre.  Vite.  À propos de n’importe quoi.   Et ils ont écrit n’importe quoi!   Leurs idées sont complètement folles et j’adore!  J’ai ri aux éclats devant l’absurdité des choses à plusieurs reprises.  Je suis totalement fan de leur « Quart d’Heure de Sincérité ».  

J’ai beaucoup aimé la description de cette année passée à vivre dans la Saga, enfermés entre quatre personnes et quatre murs, dans un petit univers clos où tout est possible.  Une époque.   Une parenthèse qui va changer le cours de leur vie.   Et leur vie est pire qu’un scénario!  On sent l’imagination de l’auteur un peu partout et on ne sait trop où il va nous mener.   J’adore la finale, qui n’est pas sans me rappeler un certain film.  Le pire, c’est que ce serait la réalité que je ne serais pas si surprise!

D’ailleurs, les références à la télé et au cinéma pleuvent, ce que j’ai réellement apprécié.  Je ne suis pas une connaisseuse et je suis horriblement en retard côté films… mais quand même, j’ai certaines références de base!  Je crois que je vais leur emprunter l’expression « silence suédois »… I love it!   

Toujours est-il que je vais aller acheter une copie de ce livre pour frèrot-maniaque-de-ciné-et-qui-se-découvre-un-goût-pour-la-lecture.  Je suis certaine qu’il va savoir apprécié l’absurdité du scénario de ce roman!

Au fait, il a été lu dans le cadre de mon Challenge ABC 2008!

9/10

Un petit jeu pour la St-Valentin??

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Je crois que je suis foncièrement bébé.  Je m’amuse d’un rien et, en plus, je vis de 8h à 16h dans un monde d’enfants.  Et avec les enfants, chaque fête est synonyme d’activités thématiques sans fin!  Cette année, avec mes petits mousses, mon jeu de prédilection pour la St-Valentin qui s’en vient est  « La chasse aux p’tits coeurs« , jeu hautement éducatif et calorifique qui consiste à cacher un peu partout dans le département des petits coeurs en chocolat que les enfants devaient retrouver.   Ben quoi!  C’est génial pour les notions spatiales et l’écoute des consignes!  On peut dire que la motivation y est et ça peut s’adapter à tous les niveaux ou presque!!!  Très efficace… même si c’est très peu santé!!!

Voici donc ce que je vous propose!

Le 14 février, je cacherai dans divers articles de ce blog une série de « p’tits coeurs » que vous pourrez, si le coeur vous en dit, tenter de trouver.   Attention,  le but du jeu n’est pas de parcourir un peu au hasard tous les articles du blog!    Je vais être gentille et vous donner des indices!!

La personne qui en découvrira le plus se méritera – comme dans tout bon jeu hautement éducatif – une petite surprise!!!

Ça vous dit?

La pianiste – Elfriede Jelinek

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« Elle ne boit pas, ne fume pas, couche encore à 36 ans dans le lit maternel et aime bien rester chez elle.  Chaque fois que ses horaires de professeur de piano au conservatoire de Vienne le lui permettent, elle se plaît à fréquenter les cinémas pornos, les peep-shows et les fourrés u Prater.  Et quand un de ses étudiants tombe amoureux d’elle, Erika Kohut ne sait lui offrir en échange qu’un scénario éculé, propre à redorer la vielle relation du maître et de l’esclave.  

Cru, féroce et en même temps d’un comique irrésistible, ce livre n’épargne ni l’amour maternel et ses vaines ambitions, ni la vénérable institution qu’est à Vienne la grande musique, ni le sexe et ses névroses ».

Commentaire
J’ai fini par le finir.  Je suis allée jusqu’au bout en me disant qu’il y avait peut-être quelque chose à en retirer même si à plusieurs reprises, je me suis dit intérieurement « Ça suffit la torture« !!!  Mais non.  Prix Nobel de littérature ou pas Prix Nobel de littérature, ce livre a été pour moi déplaisant du début à la fin.   Je n’ai vu nulle part de « comique irrésistible »!  Nous ne sommes tout simplement pas sur la même longueur d’ondes lui et moi. 

On y rencontre Erika, professeur de piano et concertiste manquée, qui vit sous l’emprise d’une mère horriblement manipulatrice et contrôlante.  Erika est froide, elle s’auto-mutile, court les peep-show et espionne les gens qui s’envoient en l’air dans un parc.   Pour tenter de ressentir quelque chose, elle qui ne sent rien et qui ne sait pas non plus ce qu’elle veut sentir.  

Le premier mot qui me vient à l’esprit pour décrire mon impression est froideur.  Froideur et détachement. On y raconte des névroses, des scènes fortes mais je n’ai été que spectatrice et n’ai eu de sympathie pour aucun des personnages.  La mère, qui considère sa fille comme son objet, sa propriété, sa gloire,  m’exaspérait à un point fou; presque à chaque fois qu’on en parlait, j’étais tentée de refermer le livre… et on en parle souvent.  Erika ne me rejoingnait pas du tout (il n’y a que vers la fin où je l’ai trouvée moins désagréable derrière toutes ses défenses) et Klemmer et son pédantisme klemmerien m’agaçaient prodigieusement. J’ai eu l’impression que l’auteur détestait ses personnages.  Sachant que ce roman serait hautement autobiographique, c’est inquiétant.  Le seul passage qui m’a un peu touchée est la toute fin, quand la vie continue pour certains quand d’autres sont démolis.

La musique, ici, devient presque un terme insultant.  Une punition, un snobisme.  Je n’ai pas aimé.  

Et non le moindre, Erika, 36 ans, y est décrite comme vieille (dit au moins 100 fois), ridée, flasque, en décomposition, en train de pourrir… etc.  Sachant que dans 4 ans et quelques semaines j’aurai cet âge… ça m’a fait royalement grincer des dents!  Je sais, je sais… probablement un signe de non-acceptation de mon propre vieillissement…  mais dans 4 ans, je ne serai pas vieille, ni en train de pourrir, ni totalement fini, bon-e!!!

Je suis consciente que le livre est bourré de métaphores, de symboles, que l’emprise de la mère (toujours nommée ainsi dans les passages la concernant… la mère, la fille… comme si elles n’étaient que ça) déteint partout, dans toutes les sphères, toutes les relations d’Erika.   L’écriture est riche, pleine d’images fortes et, surtout au début, bourrée de retours en arrière (là où on désigne Érika par ELLE, en majuscules, comme l’explique Emeraude)… mais ce n’est pas pour moi.   Ce n’est pas le genre de livre que j’ai le goût de lire.   Mais il est souvent désigné comme chef d’oeuvre… peut-être plaira-t-il davantage à d’autres!

2/10