Ok, on va faire un essai!


Comme je suis très curieuse et que je ne peux pas voir un piton sans appuyer dessus, je vais voir ce que je peux faire d’une Newsletter.. ne serait-ce que pour amuser les quelques copains qui s’y abonneront!!!  En plus, dans les commentaires, plusieurs autres bloggueuses ne savaient pas trop non plus à quoi ça servait et ce que c’était alors, en version very basic, voici les résultats de mes sooo scientifiques recherches!

Après vérifications (complexes parce que bon, je demeure complètement blogonulle et que ma tentative de m’auto-inscrire à la dite Newsletter pour en explorer les fonctions a été remplie d’épreuves, mon adresse hotmail refusant obstinément de vouloir cliquer sur le lien… 3 transferts plus tard, j’ai fini par réussir!!), j’ai découvert qu’il y avait trois options dans le truc:

1) Recevoir une notification à chaque billet que je publie (le même genre de chose que Google Reader fait, je pense… mais dans les emails)
2) Recevoir la Newsletter que je suis sensée publier de temps en temps (ça c’est pas gagné!!)
3) Recevoir les deux. 

Suffit de cocher une petite case ou deux petites cases, d’après ce que j’ai compris. 
Bref, je vais faire une tentative de Newsletter, ce qui signifie qu’à intervalles plus ou moins réguliers (que je n’ai pas encore déterminés, c’est genre un projet pilote!!) je vais me mettre à mon clavier pour envoyer un genre de mail (à ce que j’ai compris) qui devrait contenir:

1) Un résumé de ce qui s’est passé sur le blog et/ou dans les comms (ça, c’est pour les copains « vraie vie » qui viennent lire de temps en temps et que ça décourage d’arpenter mes pages et mes pages de verbiage à la recherche d’un billet qui les intéresse… ils n’auront qu’à cliquer sur le lien!).
2) Au départ, je n’avais prévu que ça… mais comme j’ai tendance à élaborer sur un tas de trucs plus ou moins inutiles, vous risquez d’en retrouver là-dedans aussi… on ne se refait pas!!!

Et ça va durer… tant que ça me tentera!!!  C’est donc un essai et on verra pour le reste!

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Autre nouvelle plus ou moins nouvelle mais dont je n’ai pas encore parlé, qui risque de toucher et d’intéresser un bien plus grand nombre de personnes:  la naissance de Blog-O-Book, plus communément appelé Bob!


Et qui est ce Bob?  C’est une idée complètement folle (j’adore les idées folles!) qui a d’abord germé dans l’esprit de KesalulMadame Charlotte s’est intéressée au projet et a pu lu donner sa forme actuelle grâce à ses talents de conceptrice web.   

Il a pour objectif de recenser les livres chroniqués dans la blogosphère.  Vous voulez savoir qui a lu le livre en haut de votre – énorme – pile et ce qu’ils en ont pensé?  Vous allez visiter Bob, recherchez le livre en question et vous aurez toute une foule de liens!

N’est-ce pas que c’est génial?  Bon, moi, j’y vais post-rédaction-de-billet pour comparer mes impressions avec celles d’autres lecteurs passionnés!   Chacun y trouve son compte!

Merci les filles pour cet incroyable travail et cette belle initiative!

Le voyage dans le passé – Stefan Zweig

Résumé coup-de-coeur.gif
« Le voyage dans le passé est l’histoire des retrouvailles au goût amer entre un homme et une femme qui se sont aimés et qui croient s’aimer encore. 

Louis, jeune homme pauvre mû par une « volonté fanatique », tombe amoureux de la femme de son riche bienfaiteur, mais il est envoyé quelques mois au Mexique pour une mission de confiance.  La grande guerre éclate.  Ils ne se reverront que neuf ans plus tard.  L’amour résiste-t-til à tout?  À l’usure du temps, à la trahison, à une tragédie? »

Commentaire
Quel beau texte que celui-ci!  Encore une fois, la plume de Stefan Zweig a réussi à m’emporter et très peu de temps!  Je crois qu’il est l’un des rares auteurs à réussir à m’embarquer autant en si peu de pages!!  Et cette nouvelle ne fait pas exception!

Pour la petite histoire, cette nouvelle a été traduite récemment en français  et c’est la raison pour laquelle elle nous est offerte en ce format, très joli, avec la version originale allemande (bon, pour moi qui ne sait que 3 mots en allemand – bière, SVP, merci, pour ceux que ça intéresse – ce n’est pas super utile) ensuite.  Très joli format qui fait que le livre revient à 25 sous la – petite – page et bien cher de la minute de lecture… mais bon, c’est Zweig, je pardonne!!! 🙂 (Note: JE SAIS qu’on ne juge pas un livre au nombre de pages… c’était juste… une constatation!)

Je retiens de cette lecture une histoire d’amour avant tout.  Deux personnes, qui n’avaient pas prévu tout ça, sont emportés par leurs sentiments et, l’espace d’une courte période, vivent intensément cette passion qui les emporte, juste avant d’être séparés par la vie et l’Histoire.  J’ai été extrêmement touchée par ces deux personnages qui s’accrochent comme ils peuvent à cet amour idéalisé, qui n’a mûri que dans leurs pensées.  Touchée pendant la période d’absence, quand la vie et le quotidien prend le dessus… mais surtout touchée aux retrouvailles et par cette réalisation finale, déchirante mais inévitable, quand la réalité se heurte aux images.  Les deux vers de Verlaine cités (approximativement) viennent mettre en lumière tout ce que j’avais ressenti au cours des dernières pages sans pouvoir mettre de mots dessus.   Un très beau moment de lecture, qui fait réfléchir, surtout les petites filles aux tendances nostalgiques comme moi!  Quant à savoir si l’amour résiste à l’absence… il faudra le lire!!

Et, bien entendu, encore une fois, la plume de Zweig m’a transportée et m’a portée avec elle tout au long de ces quelque 91 pages, me faisant vibrer de différentes façons par quelques mots ou quelques phrases.   En lisant Zweig, j’ai toujours l’impression d’être emportée par un grand vent ou une grande vague, et de n’être déposée qu’à la dernière ligne.  Ce fût encore le cas ici et comme ce thème me touche beaucoup, j’ai vraiment, vraiment adoré!!

9,5/10

Sweethearts – Sara Zarr

Résumé
« Quand ils étaient enfants, Jennifer Harris et Cameron Quick étaient tous les deux des exclus.  Ils n’avaient aucun autre ami que l’autre.  Quand Cameron diparaît sans dire au revoir et sans laisser de traces, Jennifer a cru qu’elle avait perdu la seule personne qui pouvait la comprendre.  Maintenant, à 17 ans, Jennifer s’est transformée.  Elle est devenue Jenna, elle est populaire, heureuse et est même en couple – tout ce que Jennifer ne pouvait pas être.  Mais elle ne peut oublier son ami disparu.

Quand Cameron réapparaît soudainement, ils sont tous les deux confrontés aux souvenirs de leur passé commun… »

Commentaire
J’ai choisi ce livre principalement parce que je me mourais de faim et que le biscuit sur la couverture me semblait bien appétissant… et bien rose!  C’est une raison comme une autre, non??  Mais j’ai très bien fait par contre parce que j’ai passé un très bon moment avec ce livre et que j’ai vraiment beaucoup aimé.  

Au primaire, Jennifer était surnommée « Fattifer », parlait sur le bout de la langue, pleurait sans arrêt, était pratiquement la seule « non-Mormon » de son école et était joyeusement abusée par tous les enfants, sauf Cameron, son unique ami.   Sa mère essayait de s’en sortir comme elle pouvait et Jennifer était pas mal laissée à elle-même, ses soucis d’enfant prenant des proportions énormes.  Et un jour, il leur arrive quelque chose, le jour de son anniversaire… et bientôt, Cameron disparaît.  Il est mort.  Se retrouvant seule, Jennifer décide de changer.  Elle change d’école, change même son nom.  Sa mère se remarie avec Alan, qui l’apprécie beaucoup et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes… sauf que Jenna (parce qu’elle est devenue Jenna) a souvent l’impression de faire semblant, de jouer un rôle…

Quand Cameron – qui n’était vraisemblablement pas mort – revient dans sa vie, Jenna remet tout en question: sa nouvelle vie, ce qu’elle représente.   Cameron a beaucoup grandi et a aussi beaucoup souffert.  Entre elle et lui, il existe encore quelque chose de très fort… reste juste à savoir quoi. 

En fait, il n’y a pas beaucoup d’action dans ce roman.  C’est avant tout la quête d’identité de Jenna, qui a mis une croix sur le passé et qui ne sait plus si la personne qu’elle est devenue est vraiment la vraie « elle ».    Il n’y a pas de grande révélation (certains lecteurs ont été, semble-t-il, déçus par le fait que le fameux événement qui a bouleversé Jenna et Cameron, à 9 ans, n’était pas siii grave que ça… sauf que pour un enfant de 9 ans, ce devait être suffisamment épeurant…) mais une grande remise en question.   J’ai été particulièrement touchée par cette histoire, de par les échos qu’elle éveillait en moi.   Cette relation particulièrement intense, d’âme soeur, presque, parce qu’ils ont l’impression d’avoir partagé les moments importants de leur vie, difficile à définir, presque viscérale…  Ce sentiment d’inachevé…  Ce lien qu’on ne peut pas expliquer, qu’on ne peut pas faire comprendre…  Ce que Jenna dit à ses amis pour expliquer sa relation avec Cameron « il me connaît vraiment et il m’aime quand même », je peux totalement m’identifier à ça (je crois l’avoir déjà dit souvent depuis les 15 dernières années, d’ailleurs!!!) et pour cette raison, cette histoire m’a vraiment rejointe.  De plus, j’ai apprécié la plume de l’auteur, ce qui n’est pas à négliger!

Bon… je sens que mon billet est légèrement désorganisé!!!  Mais bref, une belle lecture… je vais maintenant chercher le premier roman de l’auteure « Story of a Girl »!

8,5/10

La blogonulle veut savoir… encore!


J’ai eu une soirée vraiment géniale hier… elle a été caractérisée par une palpitante et hasardeuse chasse au macaroni (voir instruction du jeu ci-bas), après laquelle j’ai eu l’idée non moins géniale de mettre mon idex à jour dans la colonne de droite.  J’avais un léger retard de genre… 4 mois!  Vous ne voulez même pas savoir combien de temps ça m’a pris!!!

Cette introduction pour vous annoncer que vu que j’ai passé un bon moment dans la configuration du blog (fait notable, il y a quelques semaines, je ne savais même pas comment aller voir mes statistiques… et oui, je sais, il suffit de peser sur le bouton… sauf que je n’avais pas eu l’idée de le faire…) et que j’ai vu une petite boîte toute prête à glisser avec « Newsletter » écrit dessus. 

De là ma question…
C’est quoi une Newsletter?  Vous en avez une?  Traditionnellement, c’est quoi le genre de trucs que les gens écrivent là-dedans?  À qui ça s’envoie??   C’est comme un billet qu’il faut écrire une fois de temps en temps et ceux qui veulent le recevoir le reçoivent??  Bref, comme vous pouvez le constater, je n’exagère pas quand je m’auto-attribue le diagnostic de « blogonullisme »!!

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Pour ceux qui auraient le goût de s’amuser un peu…

Chasse au macaroni – Règles du jeu

1.  Choisir de préférence un soir où vous êtes épuisé, où tout est allé tout croche toute la journée, quand vous savez que des copains viennent prendre un drink en soirée.

2.  Tenez-vous au beau milieu de la cuisine, entre la table et l’îlot, prenez le sac de 1,5 kg de macaronis et tentez de l’ouvrir en faisant autre chose en même temps… genre parler au cellulaire à une collègue de travail…

3.  Quand vous verrez que le sac vous donne un peu de fil à retordre, tirer un peu plus fort, jusqu’à ce qu’il EXPLOSE carrément et projette tout son – imposant – contenu dans un rayon de 10 pieds autour de vous, en prenant bien soin de viser les dessous de frigidaires, de sécheuse et autres endroits difficiles d’accès. 

4.  Récitez une bonne partie de votre chapelet dans les oreilles éberluées de votre collègue.

5.  Le but du jeu est de passer la moitié de la soirée à quatre pattres ou à plat ventre par terre pour retrouver tous les macaronis déserteurs avant que la visite n’arrive et ne les écrapoutisse.  Vous pouvez utiliser un balai (les poils ou le manche, au choix), toute votre coutellerie et votre tapette à mouches…  Bien entendu, vous n’avez jamais entendu parler de ce truc étrange et qui fait du bruit, que certains appellent un aspirateur…

6.  Si un jour, dans les 10 prochaines années, vous pilez sur un macaroni par mégarde, vous saurez que le sac de macaroni a gagné!!!

Variante: Vous pouvez aussi faire un méga saut quand le sac explose et faire voler le téléphone cellulaire dans un endroit étrange (genre… derrière la poubelle).  Vous obtiendrez alors une version améliorée du jeu: « la chasse au macaroni et au cellulaire » ou encore « la chasse au macaroni et la réparation du cellulaire », dépendant de la force de votre bras… un conseil, allez-y mollo sur les poids libres!!

Alors, ça vous tente???

Où on va papa? – Jean-Louis Fournier

Résumé
« Jusqu’à ce jour, je n’ai jamais parlé de mes deux garçons.  Pourquoi?  J’avais honte?  Peur qu’on me plaigne?

Tout cela un peu mélangé.  Je crois, surtout, que c’était pour échapper à la question terrible: « Qu’est-ce qu’ils font? »

Aujoud’hui que le temps presse, qu ela fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j’ai décidé de leur écrire un livre.

Pour qu’on ne les oublie pas, qu’il ne reste pas d’eux seulement une photo sur une carte d’invalidité.  Peut-être pour dire mes remords.  Je n’ai pas été un très bon père.  Souvent, je ne les supportais pas.  Avec eux, il fallait une patience d’ange, et je ne suis pas un ange. 

Grâce à eux, j’ai eu des avantages sur les parents d’enfants normaux.  Je n’ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle.  Nous n’avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire.  Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu’ils feraient plus tard, on a su rapidement que ce serait: rien. 

Et surtout, pendant de nombreuses années, j’ai bénéficié d’une vignette automobile gratuite.  Grâce à eux, j’ai pu rouler dans des grosses voitures américaines. »

Commentaire
Ce livre faisait partie de mes cadeaux de Noël et dès que j’en ai entendu parler, j’ai su qu’il faudrait absolument que je le lise.  En effet, le témoignage d’un père qui nous parle de ses enfants handicapés, il fallait que je lise ça.  Pas que j’aie des enfants handicapés… mais je travaille avec des enfants qui présentent divers problèmes de développement, enfants que je cotoie fréquemment pendant plusieurs années et auxquels je m’attache avec le temps.  Et ils viennent avec leurs parents.  Donc, bien entendu, j’étais curieuse. 

Ce livre est composé de courts épisodes, de réflexions d’une vie au sujet du fait d’être parent d’un enfant « pas comme les autres ».   Il n’est pas question de « faire pitié » ici.  Le tout est traité avec humour (ça peut sembler bizarre) mais l’auteur mentionne que c’est ça façon à lui de composer avec sa réalité.  J’ai souri souvent, ri parfois, été émue à d’autres moments.  Rien n’est idéalisé, il ne se laisse pas aller à critiquer tout le monde et semble faire preuve d’une grande honnêté (je dis « semble » parce que bon… je n’en sais strictement rien, en fait!). 

J’ai donc aimé, certes mais je n’ai pas été transportée, contrairement à plusieurs autres.  En fait, je crois que c’est parce que de ces témoignages, j’en entends quotidiennement, par des gens que j’ai appris à connaître, pour des enfants auxquels je tente de donner un coup de main.   J’ai pu voir toutes sortes de réactions, de l’ironie à la non-acceptation, de la résignation aux espoirs fous, de l’optimisme au désespoir, de l’introspection, de la culpabilité, de tout.  Et surtout beaucoup d’amour, même quand ils ne le savent plus eux-mêmes.  Et toutes ces réactions, j’ai appris à les respecter, à les entendre sans me laisser engloutir, en gardant une certaine distance, pour pouvoir travailler avec l’enfant et sa famille, dans la mesure (et elle est souvent petite, cette mesure) où je le peux. 

Des propos qui ressemblent à ceux du livre, j’en ai entendu à plusieurs reprises.  Des parents qui blaguent au sujet de la condition de leur petit creton pour survivre.  D’autres qui tiennent les même propos, mais en étant très sérieux.   Des scènes drolatiques, des petites aventures (l’histoire de la mer et du « caca » à pleins poumons… nous avons eu la même chose avec une petite puce mais en thérapie piscine… et elle c’était « pipi »… et très, très fort!!), des répliques à mourir de rire (mais en bien), c’est mon quotidien, même si c’est au travail et que je suis pleinement consciente que ce n’est pas la même chose (loin, loin, loin de là) que de le vivre en tant que parent.  Bref, une jolie lecture mais j’avais comme… déjà entendu tout ça. 

Donc, je ne crois pas que je garderai beaucoup de souvenirs de ce livre et mon  appréciation est en demi-teinte mais totalement par ma faute… et non par celle de l’auteur!

7/10

Singué Sabour – Atiq Rahimi

Résumé
Singué Sabour: (du perse syngue « pierre », et sabour « patiente »).  Pierre de patience.  Dans la mythologie perse, il s’agit d’une pierre magique que l’on pose devant soi pour déverser sur elle ses malheurs, ses souffrances, ses douleurs, ses misères…  ON lui confie tout ce que l’on n’ose pas révéler aux autres… Et la pierre écoute, absorbe comme une éponge tous les mots, tous les secrets jusqu’à ce qu’un beau jour elle éclate… Et ce jour-là, on est délivré.

Commentaire
Pour la petite histoire, le thème de ce livre me faisait un peu peur et ne me tentait pas au départ.  Bon, je vous entends penser … « Mais pourquoi elle l’a acheté, alors! ».  Ben c’est assez simple.  L’auteur était présent au salon du livre, il avait l’air bien gentil (il l’est d’ailleurs) et je résiste rarement à une dédicace!  Voilà, c’est dit!  Et je l’ai pris aujourd’hui parce que je voulais lire quelque chose d’autre que de la littérature jeunesse ou des trucs kultes, pour faire changement!!  En plus, tout le monde m’avait dit que c’était génial, fort et bouleversant.  Et bon, faut ouvrir nos horizons, n’est-ce pas!

Et au final?  Ce qui devait arriver arriva: je suis très mitigée par rapport à ma lecture de ce roman.   Défense de taper même si je suis encore une fois à l’envers de tout le monde!! Le thème des femmes sous l’intégrisme ne peut pas laisser indifférent, bien entendu.  J’en ai des frissons dans le dos à chaque fois, pour tout ce qui est « normal » là-bas et qui serait inconcevable pour moi.   Ainsi, les sentiments bouillonnants de cette femme, en colère mais se sentant coupable, qui tente de se libérer elle-même et de parler pour la première fois après des lunes de silence à ce mari qui, après 10 ans, reste une brute inconnue, ils m’ont interpellée, bien entendu.  Il ne pouvait en être autrement, même si le style plutôt haché, répétitif (un peu comme ce chapelet qu’elle égrenne) m’a tenue à distance de cette femme jamais nommée. 

Pourquoi je suis mitigée, alors?  Parce que j’ai l’impression de toujours lire la même chose quand je lis des romans sur ce thème.  Les mêmes drames, les mêmes secrets, les mêmes violences, la même répression.  Donc, après un moment, je trouve ça un peu répétitif, forcément.  Une discussion – très animée – avec un ami tout à l’heure a fait ressortir le fait que peut-être suis-je trop loin de tout ça pour ressentir toutes les nuances, que l’on n’en parlera jamais assez.  D’accord, probablement.  Sauf que ce n’est pas ce que je recherche en lecture et ce roman n’a pas poussé ma réflexion plus loin parce que c’était un peu du déjà vu pour moi.  L’idée de départ, l’homme devenant cette « pierre de patience » était bonne, pourtant… mais ça ne m’a pas suffi pour faire passer le thème, qui m’est rébarbatif au départ.  J’aime être dépaysée, perdre mes repères, en lecture… mais pas comme ça. 

Pourtant, je ne m’y suis pas pour autant ennuyée, même si j’avais une très bonne idée des révélations assez tôt dans le roman.  Je l’ai lu d’une traite mais sans passion.  Certains moments, que j’ai trouvés un peu différents (les visites du jeune homme, entre autres) ont ravivé mon intérêt par moments.  Le seul instant où j’ai cru perdre patience, c’est à partir du moment où le mot « Singué Sabour » est apparu une fois ou deux par paragraphe (bon, ok, j’exagère… mais vous comprenez le principe).  J’avais le goût de dire « ok, c’est beau, j’ai compris le principe!! »  J’aurais trouvé ça plus fort si on avait évoqué la légende de la pierre de patience sans faire le lien pour nous…

Ceci dit, je me sens totalement extra-terrestre!!!  Ce n’est toutefois que mon ressenti et ce n’était peut être pas le bon moment pour lire ce livre.  Je conçois toute l’importance du message… mais le rendez-vous a quand même été plus ou moins réussi pour moi.

6/10

Où il est question de PAL… et d’un tag!

Il court depuis quelques jours celui-là!  Et lorsque j’ai été taguée par la sooo glamourous Kulture Queen ainsi que par Stephie je me suis dit qu’après vous avoir étalé le contenu de la pile en long et en large (sur 5 billets, faute de caractères disponibles dans un seul et même billet d’over-blog), pourquoi pas vous la montrer!!  J’ai toujours eu un paquet de livres « à lire » (sauf que bon,  le concept de PAL m’était alors inconnu… je ne savais même pas que d’autres personnes pouvaient être assez bizarres pour avoir aussi plein de livres « à lire ».  Pour ça, fréquenter les blogs me rassure – un peu – sur ma santé mentale!!! 

Ce tag, c’est ça:
Prendre en photo les romans à lire. Il peut y avoir plusieurs photos.
– Dire celui qui vous motive le plus (vous pouvez faire par genre si ça vous branche).
– Dire celui qui attire le moins.
– Passer le bébé à 4 personnes.

J’ai donc sorti l’appareil photo et là, j’ai réalisé avec une très grande joie que ma PAL n’était pas siiii pire que ça… et qu’elle tenait sur 2 étagères et 1/16… et qu’en forçant un peu, je pouvais faire entrer le contenu du petit panier en osier dans les dites étagères!  Ô joie, ô miracle!  Je me considérais presque comme une petite joueuse de la PAL!    Je me suis même dit que je serais l’une de celle qui pourrait tout faire tenir dans une seule photo, voyez!!


Et NON, LES ÉTAGÈRES NE SONT PAS EN TRAIN DE RONDIR!!!  Pas du tout.. c’est une illusion d’optique.  Bon, elle touche plusieurs personnes qui voient les dites étagères mais ça ne veut pas dire que ce soit réel pour autant!!  Vous remarquez aussi que j’ai presque un classement… la tablette du bas étant les livres en français, celle du milieu étant les livres en anglais et celle du haut étant les livres qui n’entrent pas ailleurs ou ceux quon vient de me donner et que je ne sais pas si je vais lire ou non.   Ca semble pire que c’est en réalité parce que les livres de cette tablette (celle du haut) qui sont debout (Tolkien et cie) sont déjà lus et qu’il y a aussi des DVDs au travers (mais en belles piles droites… quand les piles sont droites, ça ne compte pas, n’est-ce pas, que ce ne soit pas du tout où ils vont normalement??) 

Et là, je me suis souvenue d’un détail… un siiii petit détail…  En fait, ce détail, c’est que derrière les piles « couchées », il y a une rangée de livres… et que ceux-ci font vraisemblablement partie aussi de la pile…   Notez ma régularité dans mon classement… toujours la même tablette en anglais, et la même en français… ça ne change pas grand chose mais ça m’a permis de noter que les livres anglais sont généralement plus colorés que les livres français… quelle trouvaille!!! 

J’ai donc décidé d’enlever la première couche pour prendre la seconde en photo… parce que quand on me taggue, je prends ça au sérieux, moi!!!  Vraiment!!!  Et ça a donné ça:


J’étais pas mal fière… c’Est que c’est bien raisonnable, tout ça!  Deux pauvres petites tablettes contiennent le tout!!!  Sauf que là, j’ai regardé par terre…  et j’ai vu les livres que j’avais enlevés des dites tablettes sous un autre angle…


Ça, par contre… ça fait peur!!!  Ca semblait siiii peu bien rangé dans les tablettes!  Que faire donc?  Mais replacer le tout comme c’était avant, se mettre la tête dans le sable comme la charmante petite autruche que je suis… et continer à me dire que c’est pas siiii pire que ça!!!!

Qu’est-ce qui me motive le plus??  Tout, ou presque!!  Je veux touuut lire ça!  Maintenant, tout de suite, tout de suite!  Bon, ça peut impliquer un petit problème de logistique, lire tous ces livres en même temps… va falloir que je me décide… et je ne sais jamais trop ce que je vais lire ensuite.  C’est comme magasiner mes bouquins une deuxième fois!!!

Ce qui me motive le moins?  Je dirais que celui que je songe à enlever de la pile, c’est « Les Bienveillantes »…  On dirait qu’il ne me tente pas vraiment.  Je n’ai pas encore décidé non plus pour quelques livres donnés et non passés en revue encore.  Il y a aussi tous ceux relégués à la pile « officieuse »… qui est bien cachée dans des boîtes en carton, au fond du sous-sol!!!  Et non, je ne vais pas défaire la précaire construction boîtesque qui décore le dit sous-sol pour vous montrer ce qu’il y a dedans!!!

Passer le bébé?  Bon, je suis en retard dans ma lecture de blogs alors je ne sais pas trop qui l’a fait et qui ne l’a pas fait…   On va dire: Pimpi, Isil, Keisha et Yueyin.  Vous n’êtes pas obligées, les filles, c’est juste si ça vous tente!!!

Au sujet de la littérature jeunesse…

(Le rapport de l’image??  C’est que je naaage dans les questionnements, voyons!!!  Quel à-propos, n’est-ce pas!!!  Et en plus, il ne fait que -8 chez moi… je suis à la veille de sortir en maillot de bain pour aller déblayer mon entrée!!  Ca change agréablement des -35 des derniers jours!)

Ce billet, je l’avais promis à Ekwerkwe il y a quelques semaines déjà alors qu’elle jouait la carte de la provocation (auto-proclamée, d’ailleurs) dans mon billet sur « Maintenant, c’est ma vie » de Meg Rosoff.   Voici donc son commentaire:

« Ce qui me conforte dans l’idée qu’il vaut mieux lire un mauvais roman pour adultes qu’un bon roman jeunesse.
^^
Nan, c’est de la provoc.
Mais quand même… »


J’avais promis un billet « discussion » sur le sujet et le voilà!!  Je suis très intéressée à connaître vos opinions là-dessus, dans la bonne humeur, bien entendu!  Pas pour se chicaner!!

Pour ma part, je lis beaucoup de littérature jeunesse… il n’y a qu’à regarder le nombre de livres dans cette catégorie dans mon index de gauche!!  Par contre, je n’ai pas de connaissances précises dans ce domaine… j’en appelle à ceux et celles qui en ont… et aux autres qui n’en ont pas mais que ça intéresse ou qui ont, comme moi, des « critères-maison »!!  Je suis très consciente de mon ignorance!  De plus, fait bizarre, je n’ai apprécié cette littérature qu’une fois devenue « adulte »… Quand j’étais ado, j’avais tendance à trouver ça un peu vide et surtout très « bébé » (un peu paradoxal de la part d’une fille qui a lu tout Sweet Valley High à l’âge vénérable de 13 ans… mais dans ma petite tête d’ado, je les lisais en les comparant aux Harlequin de ma grand-mère… en me disant que c’était « pour passer le temps »… c’est que j’étais snobinette, à 13 ans!!)!  J’ai donc découvert les classiques pour ados à l’université ou après!!

Donc, la littérature jeunesse.  Des fois j’aime, d’autres moins… mais une chose est certaine, je n’y cherche pas nécessairement la même chose que dans les livres dits « adultes » et qu’il m’arrive souvent de les lire différemment, en considérant que c’est de la littérature jeunesse… mais le devrais-je?  Je mentionne « dits adultes » parce que je me suis parfois posé la question à savoir pourquoi on considérait un livre comme un livre « jeunesse » et d’autres fois comme un livre « adulte ».   Ça dépend de quoi, l’âge des personnages?  Le niveau d’écriture et de langage?  Des thèmes?  Du niveau d’abstraction?

Pas évident parce que si c’est parfois assez clair (clairement adulte ou clairement jeunesse, je veux dire… aucune question à se poser), d’autres fois, ce l’est beaucoup moins.  Je ne trouve pas grand chose de mutuellement exclusif dans les options citées ci-haut!  En effet, on peut avoir des protagonistes jeunes dans les livres pour adultes.  Et si dans la littérature jeunesse on retrouve souvent des héros jeunes, le contraire peut aussi être vrai.  Il y a des romans jeunesse qui utilisent une langue très riche (d’autres, beaucoup moins…).   Et les thèmes qui touchent les ados touchent aussi les adultes dans plusieurs cas.  Pas tous, mais certains.  Moi, par exemple, j’adore le thème du passage à l’âge adulte ou de l’abandon de l’enfance.  J’aime aussi les remises en question de la société que nous retrouvons parfois dans la littérature jeunesse, ce regard un peu naïf qui remet les choses en perspective.  J’ai déjà vu des messages très forts, autant dans des livres jeunesse que dans la littérature « adulte ».    Bref, j’ai souvent un « sentiment » jeunesse en lisant un roman… mais il arrive parfois que je ne saurais trop dire pourquoi (d’autres, par contre, je pourrais parfaitement!!!)

Si certains livres jeunesse me bouleversent et me touchent de façon impressionnante et que d’autres me font vivre des aventures magiques, fantastiques et exaltantes, comment expliquer que je reste parfois avec un sentiment d’inachevé…  (Ok, vous pouvez me dire que c’est parce que je suis devenue très vieille… et c’est probablement vrai!!  Mais je TIENS à trouver autre chose!!).  Comme si parfois, tout plein de portes sont là, qu’elle n’attendent qu’à être ouvertes… mais restent fermées.  Parfois, il n’aurait fallu que quelques mots, quelques phrases… 

Bien entendu, il y a ces livres qui donnent s’adressent aux jeunes comme s’ils étaient des adultes attardés n’ayant aucune profondeur de sentiment et aucune capacité de creuser un peu plus loin.   Ou qui sont écrits comme une mauvaise composition d’un jeune de 10 ans… Mais ça, c’est une autre histoire!!  Ceux-là, j’évite.  Du moins, j’essaie!  J’évite parce que je suis choquée qu’on puisse si peu considérer le jeune lecteur.  Et je ne parle pas de littérature légère, drôle ou divertissante!  Tout n’est pas obligé d’être sérieux, dans la vie! 

Bref, c’était ma réflexion… très tangentielle et peu aboutie, je l’admets!
Et j’aimerais vous entendre là-dessus!
Et j’ajoute même deux questions!

1) Qu’est-ce qui fait selon vous un bon livre jeunesse (ados ou jeunes adultes)?  Qu’il plaise à tous ou qu’il plaise aux jeunes?

2) Et, parce que ma pile n’est pas assez haute (of course)… Quels sont vos livres jeunesse favoris?  Vos tops du top!!

La parole est à vous!!  (Je n’en reviens comme pas que certains aient pu lire jusqu’à la fin mes divagations… je me sens légèrement incohérente!!)

The mystery of Edwin Drood (Le mystère d’Edwin Drood) – Charles Dickens

Résumé
Edwin Drood et Rosa Bud, tous deux orphelins, ont été fiancés par leurs parents depuis l’enfance et, lorsqu’ils découvrent qu’une certaine obligation a remplacé l’affection, ils décident de rompre leur engagement.  Peu après, au milieu d’une tempête un soir de Noël, Edwin disparaît, ne laissant rien sauf quelques effets personnels, une forte suspicion à l’égard de Neville Landless, un jeune homme avec qui il s’était querellé ainsi qu’une soif de vengeance incroyable chez son oncle, John Jasper. 

Charles Dickens est mort avant de compléter l’écriture de Edwin Drood et le roman reste à jamais inachevé.

Commentaire
C’est une sombre conspiration de Pimpi qui m’a fait acheter et lire ce roman immédiatement.  En effet, elle m’a annoncé, dans un grand état d’excitaition, la sortie prochaine d’un roman de Dan Simmons (que je ne connais absolument pas, soit dit en passant…), auteur qu’elle vénère, qui parlera des cinq dernières années de la vie de Dickens vues par Wilkie Collins.  Bizarrement, ce roman s’appellera « Drood ».  De là la lecture de ce livre!

  Tout d’abord, il faut savoir que nous parlons ici d’un roman policier inachevé, mais vraiment inachevé!  Il ne manque pas que la toute fin… mais carrément la moitié du roman (6 épisodes sur 12 ont eu le temps de paraître)!   Vous pouvez donc deviner que c’est horriblement frustrant… et que je nage dans les spéculations (et dans la lecture des dossiers contenus dans mon édition et sur le net) depuis que j’ai refermé le livre!!  Mais malgré tout, Dickens demeurant Dickens, j’ai beaucoup aimé cette lecture parce que qui dit Dickens dit « plume de Dickens », avec tout ce que ça implique de scènes qui sont presque des nouvelles en soi, de détails qui semblent inutiles mais qui prennent toute leur importance plus tard, d’ironie face à certaines institutions et à certains traits de caractère et de charme désuet.  Dans ce livre, les philantropes prennent une bonne claque!

Ce roman-ci se situe dans la « Old Cathedral Town » de Cloisterham, un petit village dominé par la tour sombe de la cathédrale et où, selon certains, le sol serait carrément rempli de tombeaux depuis des centaines et des centaines d’années.  C’est sombre à souhait, on se promène dans des demeures assez lugubres, un cimetière, une crypte, des maisons d’opium…  Tout pour nous mettre dans l’ambiance du roman policier.    Par ailleurs, les personnages sont très Dickensiens.  Plusieurs reprochent à Dickens ses personnages un peu unidimentionnels et caricaturaux: moi, j’aime Dickens exactement pour ça, entre autres!  J’adore ses personnages.  J’ai failli mourir de rire avec Mr. Sepsea (tellement imbu de lui-même, c’est fou!) et Durdles (c’est que si il sort trop tard le soir, un jeune garçon lui lance des roches… et il le PAIE pour ça!) et la scènes avec les philantrophes Londoninens est vraiment drôle.  Je me suis rapidement prise d’affection pour Neville et Helena Landless ainsi que plusieurs autres.  Edwin Drood en soi n’est pas particulièrement aimable et Rosa est adorable dans son rôle d’enfant gâtée!  Quant à Jasper, l’oncle vengeur, je le trouve carrément terrifiant!!!

Quant au mystère en soi (Edwin Drood a-t-il été assassiné et par qui? Est-il seulement parti?  Qui serait l’assassin), ce n’est pas ce qui m’apparaît le plus mystérieux.  En effet, pour avoir lu quelques autres Dickens dans la dernière année, on remarque certaines ressemblances entre des scènes particulières ou des attitudes qui nous guident vers une certaine piste.  Ca, ça me semble assez clair.  Ce qui l’est mois, c’est COMMENT on va le retrouver (bon… ok, on a aussi de bons indices), que va-t-il arriver aux personnages auxquels on s’est attaché et surtout, surtout, QUI est celui qui, vraisemblablement aura le rôle du « détective » dans tout ça!!  Ce personnage-là m’intrigue terriblement et je crois avoir tout supposé ce qu’il était possible de supposer!  Malheureusement, je n’aurai jamais la réponse!  Et pour ça, je suis carrément frustrée!!!

Mais malgré ce sentiment d’inachevé, j’ai encore une fois beaucoup aimé ma lecture et je ne la regrette aucunement!  Reste à voir ce que je vais penser du fameux Drood, au début de février (what a shame… je vais être obligée de passer une nouvelle commande internet… et devoir compenser avec certains titres pour arriver à 39$ pour avoir la livraison gratuite!!)

8,5/10

The Giver (Le Passeur) – Lois Lowry

Résumé
« Le monde dans lequel vit Jonas est parfait.  Tout est contrôlé.  Il n’y a pas de guerres, de peur ou de douleur.  Il n’y a pas de choix.  Un rôle est attribué à chaque personne dans la Communauté. 

Quant Jonas a 12 ans, il est sélectionné pour devenir Receveur et est entraîné par le Passeur.  Son entraînement doit être tenu secret, il ne peut en parler à personne, pas même à son unité familiale.  Le Receveur est celui qui sait, qui ce souvient… et quand on se souvient, on a passé le point de non-retour… »

Commentaire
Ce livre a été conseillé par une libraire à un ado alors que j’étais à portée d’oreille, dans une librairie.  Ce qu’elle en a dit m’a plu (bon, après coup, je me demande si elle avait vraiment lu le livre vu qu’elle parlait « d’épopée fantastique palpitante »… mais en anglais) alors je l’ai vite pris et visiblement, j’ai très bien fait car cette courte histoire, écrite en 1993, m’a fait un effet très fort.

Le monde décrit par Lois Lowry, en apparence parfait, calme, paisible et efficace, m’est apparu comme terrifiant.  Un grand vide, une énorme absence de saveur, en fait.  Dans ce monde, où personne n’a de choix, où tout le monde change d’âge en même temps, où tout le monde est pareil (depuis « the Sameness »), où est considéré comme impoli de toucher les gens, de poser des questions ou d’attirer l’attention sur la différence, où tout est décidé par d’autres, même les conjoints et les enfants.  Tout ça pour le bien de la société, cette société qui n’a jamais connu ni peur, ni douleur. 

C’est petit à petit qu’on réalise à quel point ce vide est pesant et omniprésent.  Quand Jonas commence son apprentissage en tant que Receveur, celui qui doit se sacrifier et connaître la douleur, afin que tous les autres en soient épargnés (hmmm… ça ne vous rappelle pas quelque chose, ça??), il réalise ce qu’il a manqué et, en voyant le monde différemment, sans pouvoir en parler, remet tout en question.   Cette dystopie, sur le thème de « jusqu’où peut-on aller pour faire le bien et protéger le monde », m’a rappelé la série Uglies de Westerfeld (bon, ça devrait être le contraire vu que ce livre est paru bien avant!), avec moins d’action, toutefois.  Certaines chose m’ont paru affreuses et cette ignorance « bienfaitrice », terrible.   La fin m’a beaucoup plu, même si elle me laisse certaines interrogations, étant donné l’état des protagonistes à ce moment. 

Une très bonne lecture, qui m’a beaucoup remuée, principalement en ce qui a trait à la réflexion sur le libre choix, sur l’intensité des choses et l’importance de ressentir à la fois avec son coeur et sa tête.   C’est court et efficace. Il paraît que c’est un genre de trilogie mais dont les tomes peuvent se lire séparément… à voir!

8,5/10