Résumé
« Dans un manoir anglais, à la fin du XIXe siècle, Emily Pearl a trouvé une place comme préceptrice du fils d’un lord. Le petit maître est attachant, son père est un veuf d’une séduction puissante. Emily entame avec ardeur cette existence prometteuse. Mais la réalité resterait fade sans les mots dont elle la colore, et sans les lettres de sa mystérieuse soeur Virginia, partie vivre en Amérique. À son journal, Emily confie son espérance de la rejoindre, ses bonheurs et frustrations, ses amours avec le maître des lieux, ses grands rêves et bientôt, mille petits mensonges dont les conséquences parfois tragiques lui donnent le vertige… »
Commentaire
C’est grâce à Uncoindeblog que j’ai pu lire ce roman. En effet, elle a eu la gentillesse de me le prêter, sachant que j’avais vraiment du mal à mettre la main dessus ici et que je voulais le lire. Thanks miss!!!
J’ai aimé ce roman dit faux roman de genre qui prend la forme du journal d’Emily Pearl, jeune fille anglaise de descendance modeset employée d’un lord anglais comme préceptrice. À travers ces pages, Emily nous livre son quotidien, sa rencontre avec lord Auskin mais surtout sa grande soif d’évasion, de liberté, de vivre comme elle l’entend dans ce monde où tout semble décidé d’avance pour elle. Virginia, sa soeur aînée partie travailler à Londres et ensuite en Amérique, représente pour elle un idéal alors qu’elle se voit enchaînée dans sa « petite vie » mais rêvant de grandes choses, de vivre à sa guise. Alors elle choisit sa façon à elle d’être libre et d’agir : en inventant une partie de sa vie – mais laquelle – dans un cahier, ce cahier, celui que nous lisons.
Bizarrement, malgré ses actes, malgré ses réactions parfois froides face aux conséquences de ses actions, Emily Pearl a réussi à me toucher. Parfois, elle m’a énervée, aussi, avouons-le! Elle a un don pour se déculpabiliser!!! Mais elle en devient touchante avec toute l’énergie qu’elle met à nier l’évidence et ses sentiments, tout ça pour être libre de toute attache, même émotionnelle. À un tel point qu’on se demande parfois si elle est vraiment bien. Elle avoue mentir dans son cahier… mais jusqu’à quel point? Sa soeur, la mystérieuse Virginia, qui lui échappe tout le temps, qu’elle manque à chaque fois, existe-t-elle vraiment? Comment séparer le vrai du faux dans tout ça. Et les choses ne sont pas amenées avec des gros sabots, c’est très habile, presque imperceptible; je me trouvais un peu folle d’avoir pu douter de tant de choses et à la lecture des autres billets… j’ai réalisé que je n’étais pas la seule, même si… Bon, je n’en dirai pas plus! Je suis d’ailleurs curieuse de savoir ce que d’autres lecteurs en penseront!
Il m’a fallu un moment pour m’habituer au style de ce journal où on passe d’un personnage à l’autre sans autre transition que le symbole « : »… Parfois, c’est la voix de Virginia, parfois Lord Auskin… mais c’est toujours le journal d’Emily! Et disons qu’il n’y a ni guillemets, ni tirets pour aider à savoir qui dit quoi. Ca peut sembler confus comme ça mais après quelques pages, on s’y fait et de toute façon, on se rend rapidement compte que la narration avait changé le temps de quelques lignes (ce n’est jamais bien long). Mais tout de même, il faut porter attention, quoique ça ne m’ait pas empêchée d’apprécier la plume de l’auteure!
Un bon moment de lecture, bref. J’ai aussi réalisé que je connaissais ce tableau, celui qui illustre la couverture (ok, j’avoue que j’ai passé une bonne heure à le chercher à coup de Google, vu que je ne connaissais pas du tout le titre ni l’artiste… alors que je n’avais qu’à lire le 4e de couverture, ce que je ne fais qu’au moment d’écrire mon billet… je me suis trouvée particulièrement brillante!!!). Non-tronqué, voici ce à quoi il ressemble (The Misses Vickers – John Singer Sargent):
En toute bonne fille plongée dans un démêlage intense de vrai et de faux, il m’a tout de suite emportée dans une série de réflexions… c’était voulu? Ca a un lien? Bon, j’imagine que non, mais ça m’a occasionné une bonne dose de questionnements quand même! Alors un gros merci à Uncoindeblog (je ne m’habitue pas à l’appeler comme ça… ça me demande un gros effort à chaque fois!!) pour le prêt! Ne t’inquiète pas, je vais bien trouver le moyen de te le remettre, soit pas la poste ou bien qui sait… peut-être nous croiserons-nous au détour d’un coin de rue d’ici quelques mois! Mais bon, ne te gêne pas si tu le veux avant!
8/10