
On s’entend, il y a le mot Proust dans le titre. Et quand il y a le mot Proust dans le titre, je lis. Même si je n’ai pas trippé sur les deux romans de l’auteur que j’ai déjà lus (ça et ça pour information). Ouais, je suis une fille comme ça.
De quoi ça parle
Clara est une jeune coiffeuse dans une petite ville. Elle a un copain qui a un corps de rêve, une patronne qui semble sortie d’un roman. Et un jour, un hasard. Elle va tomber sur « Du côté de chez Swann ». Et ça va être la révélation.
Mon avis
Clairement, voici mon roman préféré de Stéphane Carlier. Ce n’est pas un coup de coeur car j’ai un peu moins accroché à la partie « salon de coiffure » mais la découverte de Proust, les premières impressions de la jeune fille, son ouverture à cet univers… c’est tellement ça. Mais TELLEMENT. Et ça donne envie de relire des passages de la Recherche. Ce que je ne me suis pas retenue de faire, of course.
J’ai adoré voir cette jeune fille qui n’était pas réellement « une lectrice » découvrir le pouvoir des mots, des phrases qui nous transportent. J’ai souri à la voir tomber en pâmoison devant des images, en la voyant regarder le monde avec un tout novueau regard Proustien. J’ai aimé la voir réaliser que Proust, c’est souvent drôle, que c’est souvent une parodie de son époque, et que c’est de son lit qu’il nous raconte cette histoire. J’ai bien ri à ses réflexions telles que : bon, quand même, il aurait pu abréger! Quel bonheur de la voir tomber amoureuse de Françoise, Charlus, la grand-mère… bref, pour Proust, ça le fait.
Est-ce que j’ai tout autant aimé? Ok, non. La partie avec Clara au salon de coiffure, c’est moins « ça », même si j’ai aimé la découverte de soi et le parcours amorcé par la lecture de Proust. J’ai apprécié le changement de regard, mais la différence de ton dans la narration clashe un peu. Je me suis questionnée à savoir pourquoi une seule histoire de cliente (celle en italique) de salon alors qu’on aurait pu en avoir plusieurs… ou pas du tout. De plus, j’ai aimé Clara « avec » Proust, mais j’ai l’impression de ne pas la connaître hors de ça. Toutefois, j’ai aimé la fin, avec son côté madeleine.
Une bonne lecture. Et bon. Proust, quoi!