Oh boy, le début de voyage chaotique. Mais sérieux, pas rien qu’un peu, là. ON a passé à un cheveu et quart de ne pas partir. Vraiment. Ceux qui me connaissent depuis un peu longtemps le savent, visiter la Russie, c’était un peu mon rêve depuis l’adolescence, alors que j’avais lu des romans et des romans russes, en fantasmant sur ce pays qui a passé du règne des tsars au communisme. Bref, cette histoire me fascine un peu beaucoup et quand on a commencé à parler, avec mes parents, d’un voyage organisé en Russie, j’ai craqué. Malgré que le côté « voyage organisé » me faisait peur, c’est quand même un peu moins freakant, étant donné que monsiur Poutine a un peu décidé d’envahir l’Ukraine il y a quelques mois (version française) ou de soutenir les rebelles pro-russes (version québécoise). Genre la semaine après l’achat de nos billets.
Partira? Partira pas? Après bien des questionnements, bien du stress, bien des « moi, jamais je n’irais là », des « si tu te fais bombarder, tu l’auras cherché » et des « tu es cinglée », nous voilà partis pour Montréal, le mercredi matin, pour être bien certains d’être à l’heure pour le vol de jeudi début d’après-midi. On prenait nos précautions, voyez-vous. On avait peur du trafic, peur d’être en retard.. bref, on s’était planifié des visites, une pièce de théâtre russe… de quoi se mettre dans l’ambiance.
Autre petit souci, qui ne nous parait pas si gros au début. Une grève en France. La norme, quoi? Je pense que toutes les fois où je suis allée en France, il y avait 3-4 grèves en cours. Donc, grève des pilotes depuis le lundi. On partait le jeudi. Donc, on ramasse notre bonne humeur et go ! Advienne que pourra!
Mercredi soir, notre vol est annulé, c’est certain. Petit stress mais pas tant que ça, quand même. Des vols retardés, c’est courant. Et pas nécessairement grave. L’agence s’occupe de ça, anyway. On sait qu’on perd une journée mais bon. Plus tard, un mail. On n’a pas de vol. Impossible de s’organiser avec Air France pour nous replacer sur n’importe quel vol. On oublie ça.. mais il y a un meeting à l’aéroport à 13h pour nous expliquer. Entre temps, on appelle nos assurances, confiants, encore une fois. Après tout, pour le volcan, il n’y avait eu aucun problème. Mais bon. Surprise. Pour une grève, ils ne paient pas. Surtout que la grève était prévue. On aurait dû s’organiser avant. Heu… Il faut appeler Air France, ils sont super clairs sur leur site internet.
Génial. ON n’a même pas nos numéros. On n’a jamais communiqué avec Air France, c’est l’agence qui a fait ça. On a beau leur dire, rien à faire. Si on ne part pas, on perd tous nos sous. Ils sont désolés. Ce n’est pas leur faute. IL y a une clause. Ils ne couvrent pas. Légère panique. De ma part.
À l’aéroport, pour le meeting, tout est arrangé. Tout le monde part, le lendemain, à 19h30. Près de 21 h plus tard. Il y aussi 8h de plus à attendre à Paris. Les gens sont un peu dépités. Mais au point où on en est, on est juste contents de partir. ON a des vouchers pour des chambres et des repas. Retourne chercher la voiture à l’autre bout de Montréal, ramène à l’hôtel à l’aéroport, on se balade un peu, on va au vieux port un peu…
Lendemain, comme on doit absolument manger à l’hôtel, on est limités.. on va un peu magasiner mais on se tient tranquilles… il faut aller porter notre voiture à un AUTRE hôtel, et ensuite prendre une navette pour rencontrer notre guide à 16h. Et à, ô surprise, changement de plan pour la moitié du groupe. Sept personnes (dont nous), prenons le vol convenu, sans guide. IL y a bien une secrétaire de l’agence avec nous, mais elle a payé son voyage et n’a jamais guidé. Le reste du groupe doit passer par Istambul et arriver à 3h du matin. 2 jours plus tard. Avec le guide. Jusque là, on est contents. Plusieurs qui passent par la Turquie sont en c… et paniqués, on avoue. Nous, on est chanceux, on attend pas trooop longtemps, rien de changé. Billets, ça va bien. Sécurité, ça va encore. Attente… un peu longue, ils manquent d’employés. Mais bon, il y en a d’autres qui arrivent. 19h, tout le monde est dans l’avion, les portes sont fermées. On s’enligne pour le décollage… et message message… oups. IL y a un tout petit mini bris, rien de grave… un petit 10 minutes. Ok. C’est stressant un peu mais pas grave l’hôtesse nous jure qu’o décolle. 1 heure. 2 heures… oups, faut aller à la gate. 3h. 3h30… il est 9h30 et on commence à penser à servir le souper. À date, personne n’a même eu un verre d’eau. Ils sont 4 agents de bord pour 470 passagers. QUATRE. À 23 heures, on a toujours pas mangé. L’hôtesse sert 8 personnes pendant que l’hôte en sert une seule. On finit par avoir du bœuf (il n’y a plus de pâtes) froid et gélatiné. Et beaucoup de vin. Trop. Finalement, minuit, on nous annonce que le bris est trop gros. ON va partir un autre jour.
On sort de l’avion.
On repasse les douanes. Leurs questions sur mon voyage, j’ai le goût de leur renvoyer par la tête. Yep, super voyage. Pique-nique cheap sur le tarmac. Sans thé. Sans pepsi. Et il est une heure et quelque quand finalement, on serait prêt à sortir de l’aéroport.
On nous dit donc d’attendre au comptoir d’air France ou Corsair, je ne sais plus trop. LE comptoir. Parce qu’il y en a juste un. Et il y a 400 personnes devant nous. Genre que la file fait tout l’aéroport. Et que personne ne s’occupe de nous. On voit les autres agences partir tout de suite et nous, on est seuls et abandonnés. La dame qui tente de faire son possible ne sait pas plus que nous quoi faire (et c’est bien normal hein) et c’est THE moment de découragement. Quelqu’un me dit un petit mot de travers et là, je fonds en larmes. Incapable d’arrêter. Et je ne sais même plus pourquoi je pleure… une vraie madeleine et une vraie blague parce que je ne suis pas braillarde de nature. Croyez-moi, je m’aimais juste moyen. Mais on était comme certains qu’on venait de manquer notre voyage.
Donc, on fait la file. Et à la fin de la file, on nous dit qu’il faut appeler à 10h le matin pour nous faire replacer sur un autre vol. Que non, eux, ne peuvent rien faire pour nous. Tant pis. Deux heures du matin. L’aéroport ferme jusqu’à 4h. Ouste, dehors. Vers 3h, on réussit à avoir des vouchers de peine et de misère pour un hôtel, on fait la file pour le bus qui nous mènera vers l’hôtel. On s’imagine récolter quelques heures de sommeil et là, on voit la file.
Devant nous, dans le lobby, au moins 100 personnes aussi à boutte que nous autres. Qui veulent tous la même chose. Rappelons qu’il est 3h20 du matin. Et le téléphone sonne; c’est le directeur de notre agence. Il pense avoir trouvé une solution. Il faut être à 4h à l’aéroport. Donc, partir à 3h50 de l’hôtel. Je finis par m’assoir par terre… et quand la navette arrive, on venait juste d’avoir nos cartes de chambre. Qu’on nous dit de garder, juste au cas où ça ne fonctionnerait pas.. ils pensent avoir un vol pour nous à 6h du matin. Pensent.
Le gars de l’hôtel nous regarde prendre nos cartes et foutre le camp dans la navette pour retourner à l’aéroport avec un air même pas étonné. Faut croire qu’il en a vu d’autres.
À l’aéroport, il y a la directrice et le propriétaire de l’agence qui nous accueillent et se démènent pour réussir à nous obtenir des places. Et ensuite, face à notre découragement vers l’énooooooorme file pour déposer les bagages, nous fait passer devant tout le monde. On a 20 minutes jusqu’au départ. Et là, course folle entre sécurité, douanes américaines et petite balade à l’autre bout du terminal pour rejoindre notre porte d’embarquement… on arrive juste à temps pour entendre « Dernier appel »… les passager à Direction de New York….
Tiens, c’est nous ça.
On passe par New York.
Et même assis dans l’avion, on ne réussit pas à être rassurés. Tant que l’avion n’a pas été dans les airs, en fait. Un bébé avion à hélices. Mais on a pu voir le soleil se lever sur New York. Et AU MOINS, on a quitté Montréal.
À l’arrivée, il est 8h20. On n’a pas dormi depuis 26 heures. Petite inquiétude (qui n’en aurait pas été une si nous n’avions pas été dans cet état)… le vol pour Moscou n’est pas annoncé. Oups. C’est avec Aéroflot pourtant. Pas trop rapport avec les pilotes en grève. Bon, ok. Acheté avec Air France, billet de Delta Airlines mais opéré par Aéroflot, en fait. Aucune de ces compagnies n’est à le même terminal. On va où?? Chez Aéroflot, il n’y a personne… pas avant 10h. Sept zombies qui se garrochent au Starbucks. Parce qu’on a des roubles des euros, de l’argent canadien… mais oups… on est à New York. Tiens, les states!
Et à partir de là, ça va. Bon ok, on nous appelle deux fois au guichet pour une question de numéros de visas mélangés. Mais c’est rien hein! Sur le coup, je me demandais un peu si ce n’était pas un signe du destin que je devrais rester chez nous. Mettons que ma maman que ces niaiseries énervent par-dessus tout m’a ramassée, hein!
Et là, après 3 pages de mésaventures, je peux vous dire qu’il n’y a rien à signaler sur le vol jusqu’à Moscou. Même pas une turbulence. Ok, on est arrivés à Moscou le dimanche matin à 9h20 et la visite commençait à 10h. On était un peu vertes. Ok. Beaucoup. Je vous montrerais peut-être des photos. Peut-être! J)))
Et là, je termine en signant…
Karine… from Russia, with love!