Je l’ai dit tout plein de fois, j’en ai même fait une vidéo au début de l’été, j’aime beaucoup la collection Tabou, chez les éditions de Mortagne. Les sujets traités dans cette collection sont des sujets sensibles chez les jeunes, traités de façon pas trop scolaire. Habituellement. Parce que je dois avouer que ce roman est celui qui m’a le moins convaincue de la série.
Ce roman, c’est celui d’Angélique. Elle vit avec sa mère, avec qui elle ne s’entend pas très bien et elle ne voit plus son père depuis longtemps. Celui-ci vit avec sa – plus vraiment – nouvelle femme ainsi que sa fille, Salomé, née juste 6 mois après Angélique. Puis, son grand frère Théo a eu un accident dont elle se sent terriblement responsable. Et un jour, pour tenter d’étouffer sa souffrance intérieure, elle décide de prendre le contrôle. Avec un exacto. Pour ralâcher la pression qu’elle a en dedans et qui menace de l’étouffer.
C’est donc un roman qui traite d’automutilation. Le phénomène est bien décrit, les souffrances intérieures d’Angélique sont tangibles et même si le fait de s’infliger des blessures est difficile à comprendre pour une personne extérieure (et terriblement moumoune… et hypocondriaque… genre, juste penser à un couteau et au tétanos… c’est impossible même de penser à ça pour moi), les motivations de l’adolescence, ce qui la pousse à faire ça, sont clairement énoncées.
Mais voilà. Tout y est. Mal être, impossibilité à communiquer, solitude, isolement, cachotteries, appel irrésistible du couteau, libération par la blessure physique. Mais, pour la première fois dans cette collection, j’ai senti le côté « éducatif », le côté scolaire de la chose. J’ai trop vu les rouages et du coup, je n’ai pas réussi à réellement entrer dans l’histoire, qui m’a semblé artificielle. Petite déception, donc.
Toutefois, pour des jeunes aux prises avec ce problème ou leurs amis, c’est super. Ils s’y reconnaîtront, ils reconnaîtront les situations et sauront peut-être bien réagir. Toutefois, pour la simple lectrice que je suis… c’est une rencontre un peu ratée.