Bon, je m’y remets, après quelques semaines de pause. Après vous avoir parlé de Moscou et de l’anneau d’or (partie 1 – partie 2 – partie 3), me voici maintenant à St-Petersbours après une nuit dans un train chic à boire du thé dans une super tasse (j’ai d’ailleurs passé toute la fin du voyage à en chercher une pareille). St-Petersbourg, c’est une ville dont je rêve depuis des années. Ca représente pour moi la Russie des Tsars, la Russie de Dostoïevski. La guide (prof de lettres) n’en pouvait plus de nos incessantes demandes pour savoir « où était la maison de l’usurière » dans Crime et Châtiment et « Où se rencontraient les héros des Nuits Blanches », sans compter une discussion interminable sur « le meurtre a-t-il eu lieu au 2e ou au 3e étage ». Oui, je sais. Je peux être pénible, à l’occasion.
Pour bien apprécier St-Petersbourg et sa folie, il faut un peu connaître son histoire. Cette ville est né du rêve de Pierre le Grand, qui voulait faire entrer la Grande Russie dans l’Europe « civilisée ». Au retour de son voyage en Europe, il veut une capitale plus belle que Paris, loin des clichés et des manières des Russes qu’il juge « arriérés ». Bon, je sais, c’est simplifié. Il a choisi ce lieu pour sa situation géographique (il avait une passion pour les bateaux) mais, problème, c’était un très marécageux et ça ne s’est pas fait tout seul. Mais ça explique aussi la particularité de la ville : ses canaux qui lui valent le surnom de « Venise du Nord ». Oui, il y a des Venise partout!
St-Petersbourg, nous l’avons visitée à pieds, nous avons marché la célèbre perspective Nevsky (à la recherche d’un samovar), abouti dans un McDo Russe, longé les canaux, roman de Dosto en mains et admiré Pierre et Paul d’un côté et de l’autre de la Neva. Nous avons aussi traversé tous les ponts et pris un petit bateau où il fallait baisser la tête pour éviter de se cogner sous ces nombreux ponts.
Sérieusement, un gros coup de coeur de mon voyage à St-Petersbourg a été ma visite à l’Ermitage, dans l’ancien principal des tsars de Russie. Ce qu’il faut savoir, c’est que ce n’est pas l’endroit pour voir des peintures russes, vu que cet espace abrite les peintures étrangères, dans un décor magnifique: le palais d’hiver. Ok, il faut aimer les dorures, on sent que Rastrelli est passé par là. L’impératrice Elisabeth est passée par là.
Et vous savez le « plus mieux »? On a eu le musée pour nous tous seuls pendant presque une heure et demie, pendant laquelle nous avons pu nous balader dans les pièces, avec une guide pour nous raconter toutes les histoires et les anecdotes de l’endroit. Il y a de magnifiques galeries, une belle collection d’impressionnistes ainsi que des Rembrandt, des Rubens et des Picasso.
Il paraît qu’on a eu bien de la chance parce qu’il y a des jours où tout ce qu’on voit, c’est la tête des touristes. Comme vous pouvez voir, ce n’était pas notre cas. Bon, j’ai des millions de photos de tableaux et de bouts de tableaux… mais je vous épargne ça, hein! Disons que c’est riche comme milieu. C’est bien important pour les Russes d’avoir les choses les plus grandes, les plus prestigieuses. Et ce palais-musée, interminable et magnifique en est un bel exemple.
Bien entendu, à St-Petersbourg aussi, il y a des églises. Beaucoup d’églises, dont la cathédrale St-Pierre et St-Paul, sur la rive nord, grande nécropole des tsars de Russie. C’est là qu’on peut voir les tombeaux de la grande Catherine, d’Elisabeth, de Pierre le Grand ainsi que des derniers Romanov. Pour moi, qui ai trippé sur l’histoire d’Anastasia, c’était un peu surréaliste. N’empêche que toute cette légende est maintenant prouvée fausse, vu qu’on a retrouvé les ossements.
Il y a aussi la cathédrale St-Sauveur sur le sang versé, spectaculaire et toute en mosaïque à l’intérieur. Le sang versé, c’est celui d’Alexandre II qui y a été mortellement blessé.
Oui, oui, toutes ces belles fresques, ce sont des mosaïques. Il faut vraiment s’approcher de très près pour s’en apercevoir. Et quel sol!
(Oui, je l’ai prise de tous bords tous côtés… et je me fais plaisir en plaçant touuuuutes les photos. Et encore, toutes celles prises sur le bord du canal ne sont pas super jolies. Du coup, vous évitez ça aussi!)
Ensuite, direction la cathédrale St-Isaac, avec la cathédrale St-Isaac d’un côté le célèbre cavalier de bronze (merci Pouchkine) et l’autre la statue de Nicolas 1er, avec seulement deux points d’appui (ou trois? Qui le sait?). On dit que la fille du tsar, à qui il avait offert un palais, n’a jamais été satisfaite parce que la dite statue faisait dos au palais. Mais bon, pas question de tourner le dos à l’église St-Isaac!
Encore une fois, des mosaïques. Et ce qui suit, c’est une photo de la même cathédrale pendant le siège de Leningrad (Leningrad, c’est St-Petersbourg. Et Petrograd aussi… la ville a changé de nom plusieurs fois). On utilisait tous les espaces possibles pour faire pousser de la nourriture. Des choux ici. Je suis surprise que ce ne soient pas des patates!
Ca, c’est le fameux cavalier de bronze. Et la fameuse pierre si lourde qu’on a eu tant de mal à transporter.
Nous avons aussi pu visiter le musée Dostoïevski, un appartement où a vécu l’auteur, même s’il ne reste plus taaaant de choses qui lui aient appartenu. C’est une reconstitution, mais avec de réels documents ayant été écrits par lui ou sa femme. C’était intéressant, mais la guide locale était moins intéressante que la nôtre de guide, qui aurait pu rendre à peu près n’importe quelle histoire passionnante.
St-Petersbourg, ça a aussi été pour nous le plaisir d’assister à un mini-spectacle de jeunes d’une école de ballet trop choux, dont un petit bonhomme d’une dizaine d’années vraiment mignon. Ca a été aussi un spectacle de ballet dans le palais de l’Ermitage, où nous avons pu voir une représentation du Lac des Cygnes dans un contexte enchanteur. Le hall donne juste au-dessus du pont qui ressemble au pont des soupirs (et où, selon notre guide, se déroulent une partie des rencontres des Nuits Blanches de Dosto). C’était comme irréel.
On a aussi eu droit à un spectacle folklorique (avec les monsieurs en petit bonhomme qui réussissent à défier la gravité en projetant les jambes devant eux. Par contre, je n’ai pas réussi à en prendre une photo qui ne soit pas… floue.
Et je vous laisse sur des images variées de cette ville, qui est toujours belle peu importe où on regarde. Il ne me reste plus qu’un billet « Russie » et c’est celui sur les environs de la ville; les palais et tout. Par contre, malgré toutes ces beautés, la vie n’est pas nécessairement facile à St-Pet. Plus de 15% des gens vivent dans des appartements communautaires (plus d’une famille par appart… et par salle de bain) et pour arriver, les professionnels cumulent parfois deux, trois, voire même quatre emplois. Et non, ce n’est pas pour habiter dans les palais. Mais malgré tout, c’est une magnifique ville. Je crois que je me rappellerai toujours les balades le long des canaux. Magique!
(ici, c’est mon papa et moi au musée de la vodka. Trois règles pour boire de la vodka. La boire d’un coup, toujours manger après et ne pas boire seul. Après le premier verre, j’ai failli mourir… et j’ai pleuré des yeux pendant 14 minutes!)