Album – Gabrielle Roy – François Ricard (Boréal)

Album Gabrielle RoyAimez-vous Gabrielle Roy?  Connaissez-vous quelqu’un qui aime Gabrielle Roy?

 

Oui?

 

Ça y est, vous venez de trouver une parfaite idée de cadeau de Noël.  Cet album est juste magnifique, autant en tant qu’objet livre qu’en terme de contenu.  On y retrouve des photos de l’écrivaine, de sa famille, de son entourage, ainsi que des images de manuscrits et de publications dans différents journaux.  Certaines images sont émouvantes, surtout quand on a lu son autobiographie ou qu’on a vu l’expo du musée de Charlevoix qui lui a été consacrée.

 

Il s’agit ici d’un parfait mélange d’images et d’éléments biographiques.  On nous raconte, en gros, le parcours de l’écrivaine, surtout professionnel, mais aussi personnel et amical.  On nous emmène de son Manitoba natal à sa maison de la petite Rivière St-François, en passant par Paris où elle a passé quelques années de sa vie.   Le mélange texte-images est habile et j’ai adoré voir les portrait professionnels, les clichés pris moins officiellement, les portraits et les photos de ses amis et connaissances, dont Jacques Poulin.  J’ai d’ailleurs mieux compris les nombreuses allusions à Gabrielle Roy dans ses oeuvres.

 

Une totale réussite pour moi, qui aime énormément cette écrivaine.  Un texte à la portée de tous, qui se lit tout seul et qui trace les grandes lignes de la vie de Gabrielle Roy.  Dans mon cas, il m’a donné le goût de lire une bio plus complète mais il peut aisément suffire à donner une idée globale de qui était cette femme et de la place de son oeuvre dans sa vie et dans la littérature canadienne-francophone.

 

Mon seul petit-mini-bémol?  Il manque la fin des textes de journaux écrits par Roy.  Je voulais savoir la fin, moi!

 

Superbe!

Lola et les sauvages – Robert Maltais

Lola et les sauvagesQuand on m’a proposé ce roman, mon premier réflexe a été de dire non.   Puis, après en avoir parlé avec des gens l’ayant lu et apprécié, j’ai changé d’idée.  Je pense que je n’aurais pas dû car je n’étais clairement pas le public cible, pour plusieurs raisons.  Mais voyez-vous, j’étais curieuse.  L’auteur, pour moi, c’était la voix de Perlin dans ce Passe-Partout qui a rythmé mon enfance.  C’était aussi un acteur et un homme impliqué dans le milieu artistique.  Je ne savais rien de son passé de romancier.  J’aurais peut-être dû m’informer avant.  Et réaliser que ce roman était le 5e d’une série de romans compagnons qui mettaient en scène plusieurs des personnages principaux et secondaires auxquels on fait référence.  J’aurais peut-être davantage saisi les allusions et réussi à m’intéresser à l’histoire.    Parce que jusqu’à ce que je comprenne cela, je passais mon temps à me dire « Mais c’est de LUI que j’aimerais entendre parler… pas des personnages principaux! » ou encore « Mais POURQUOI le personnage principal est-il rendu là?  Il m’en manque un méchant bout pour le comprendre ».   Bref, c’était traité dans les tomes précédents.  Ceci explique sans doute une partie de cela.

 

D’abord l’histoire, qui se distingue en deux partie claires.  La première, en Europe, où nous rencontrons le Québécois Olivier Genest, fin cinquantaine et sa Vaudoise fin trentaine, Claire.  Il ne semble pas savoir où il en est, elle est femme d’action… et arrive Lola, petite pitchounette dont Olivier va s’occuper.  Il y a aussi Hugo, stagiaire de l’entreprise de Claire ainsi que les habitant de l’île d’Aix où Olivier habite au début du roman.    Olivier est orphelin et ressent en lui ce manque de passé, de racines.

 

La deuxième partie nous transporte au Québec, où habite un homme qui ressemble étrangement à Olivier.  Là, nous allons rencontrer un certain curé du Mile End, séparatiste qui est à la tête d’un mouvement pour l’indépendance du Québec.  Et d’autre personnages, les mousquetaires du Canada, qui veulent un Canada uni et qui sont prêts à lutter pour ça.  Aux trois quarts du roman, l’histoire d’origines se transforme en discours politique qui m’a semblé ma foi peu nuancé et souvent méprisant.  Pourtant, côté politique, je suis ouverte à la discussion et loin d’être radicale.  Mais un certain symbole m’a dérangée et j’ai trouvé que les représentants d’un côté étaient limite diabolisés… ou convertis.  Et ça m’a dérangée.  Beaucoup.  Vous aurez remarqué que je ne précise pas le côté!  Parce qu’une prise de position ou l’autre, dans ce contexte, m’aurait autant déplu.

 

Autre raison de mes difficultés avec le roman?  J’y ai trouvé de nombreuses répétitions et surtout, surtout, ce que moi j’appelle un tic d’écriture (mais au vu du propos par la suite, peut-être est-ce voulu???), la manie de nous redire le lieu d’origine d’un personnage à presque à toutes les fois qu’on en parle.  Le Québécois, la Vaudoise, le Trifluvien, la Beauceron, le Curé du Mile end…  sérieux, c’est répété souvent, souvent, souvent.  J’ai commencé à compter, pour vous donner une idée.  De plus, on nous rappelle souvent une caractéristique du personnage quand on le nomme.  La caractéristique varie mais au bout d’un moment, ça m’a insupportée.  Mais ça c’est moi… quand je commence à remarquer un mot ou une façon d’écrire qui me dérange, je ne vois plus que ça.  Pourtant, pour le reste, j’ai trouvé le texte plutôt bien tourné.

 

Sur une note plus positive, je noterai une réflexion intéressante sur la place des amérindiens dans notre société et surtout sur l’importance des racines, de comprendre d’où on vient pour savoir où l’on va.  On sent aussi que l’histoire s’inscrit dans un univers très bien construit et cohérent, où l’on sent l’omniprésence de la religion et l’influence de la foi.  De plus, en lisant la biographie de l’auteur (après ma lecture), je réalise que le personnage d’Olivier Genest a sans doute beaucoup à voir avec celui-ci, du moins par son cheminement.

 

Bref, un rendez-vous manqué pour moi.  J’ai cherché d’autres chroniques pour faire contrepoids mais je n’en ai pas trouvé…  si vous en avez écrit une, je me ferai un plaisir de rajouter les liens!

 

Si ça vous intéresse, une entrevue avec l’auteur à TVDL dans le cadre du salon du livre du Saguenay.

 

 

Une lectrice à St-Petersbourg

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Bon, je m’y remets, après quelques semaines de pause.  Après vous avoir parlé de Moscou et de l’anneau d’or (partie 1partie 2partie 3), me voici maintenant à St-Petersbours après une nuit dans un train chic à boire du thé dans une super tasse (j’ai d’ailleurs passé toute la fin du voyage à en chercher une pareille).  St-Petersbourg, c’est une ville dont je rêve depuis des années. Ca représente pour moi la Russie des Tsars, la Russie de  Dostoïevski.  La guide (prof de lettres) n’en pouvait plus de nos incessantes demandes pour savoir « où était la maison de l’usurière » dans Crime et Châtiment et « Où se rencontraient les héros des Nuits Blanches », sans compter une discussion interminable sur « le meurtre a-t-il eu lieu au 2e ou au 3e étage ».  Oui, je sais.  Je peux être pénible, à l’occasion.

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Pour bien apprécier St-Petersbourg et sa folie, il faut un peu connaître son histoire.  Cette ville est né du rêve de Pierre le Grand, qui voulait faire entrer la Grande Russie dans l’Europe « civilisée ».  Au retour de son voyage en Europe, il veut une capitale plus belle que Paris, loin des clichés et des manières des Russes qu’il juge « arriérés ».  Bon, je sais, c’est simplifié.  Il a choisi ce lieu pour sa situation géographique (il avait une passion pour les bateaux) mais, problème, c’était un très marécageux et ça ne s’est pas fait tout seul.  Mais ça explique aussi la particularité de la ville : ses canaux qui lui valent le surnom de « Venise du Nord ».  Oui, il y a des Venise partout!

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St-Petersbourg, nous l’avons visitée à pieds, nous avons marché la célèbre perspective Nevsky (à la recherche d’un samovar), abouti dans un McDo Russe, longé les canaux, roman de Dosto en mains et admiré Pierre et Paul d’un côté et de l’autre de la Neva.  Nous avons aussi traversé tous les ponts et pris un petit bateau où il fallait baisser la tête pour éviter de se cogner sous ces nombreux ponts.

 

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Sérieusement, un gros coup de coeur de mon voyage à St-Petersbourg a été ma visite à l’Ermitage, dans l’ancien principal des tsars de Russie.   Ce qu’il faut savoir, c’est que ce n’est pas l’endroit pour voir des peintures russes, vu que cet espace abrite les peintures étrangères, dans un décor magnifique: le palais d’hiver.  Ok, il faut aimer les dorures, on sent que Rastrelli est passé par là.  L’impératrice Elisabeth est passée par là.

 

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Et vous savez le « plus mieux »?  On a eu le musée pour nous tous seuls pendant presque une heure et demie, pendant laquelle nous avons pu nous balader dans les pièces, avec une guide pour nous raconter toutes les histoires et les anecdotes de l’endroit.  Il y a de magnifiques galeries, une belle collection d’impressionnistes ainsi que des Rembrandt, des Rubens et des Picasso.

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Il paraît qu’on a eu bien de la chance parce qu’il y a des jours où tout ce qu’on voit, c’est la tête des touristes.  Comme vous pouvez voir, ce n’était pas notre cas.  Bon, j’ai des millions de photos de tableaux et de bouts de tableaux… mais je vous épargne ça, hein!  Disons que c’est riche comme milieu.  C’est bien important pour les Russes d’avoir les choses les plus grandes, les plus prestigieuses.   Et ce palais-musée, interminable et magnifique en est un bel exemple.

 

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Bien entendu, à St-Petersbourg aussi, il y a des églises.  Beaucoup d’églises, dont la cathédrale St-Pierre et St-Paul, sur la rive nord, grande nécropole des tsars de Russie.  C’est là qu’on peut voir les tombeaux de la grande Catherine, d’Elisabeth, de Pierre le Grand ainsi que des derniers Romanov.  Pour moi, qui ai trippé sur l’histoire d’Anastasia, c’était un peu surréaliste.  N’empêche que toute cette légende est maintenant prouvée fausse, vu qu’on a retrouvé les ossements.  P1110532

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Il y a aussi la cathédrale St-Sauveur sur le sang versé, spectaculaire et toute en mosaïque à l’intérieur.  Le sang versé, c’est celui d’Alexandre II qui y a été mortellement blessé.

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Oui, oui, toutes ces belles fresques, ce sont des mosaïques.  Il faut vraiment s’approcher de très près pour s’en apercevoir.  Et quel sol!

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(Oui, je l’ai prise de tous bords tous côtés… et je me fais plaisir en plaçant touuuuutes les photos.  Et encore, toutes celles prises sur le bord du canal ne sont pas super jolies.  Du coup, vous évitez ça aussi!)

 

Ensuite, direction la cathédrale St-Isaac, avec la cathédrale St-Isaac d’un côté le célèbre cavalier de bronze (merci Pouchkine) et l’autre la statue de Nicolas 1er, avec seulement deux points d’appui (ou trois?  Qui le sait?).  On dit que la fille du tsar, à qui il avait offert un palais, n’a jamais été satisfaite parce que la dite statue faisait dos au palais.  Mais bon, pas question de tourner le dos à l’église St-Isaac!

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Encore une fois, des mosaïques.  Et ce qui suit, c’est une photo de la même cathédrale pendant le siège de Leningrad (Leningrad, c’est St-Petersbourg.  Et Petrograd aussi… la ville a changé de nom plusieurs fois).  On utilisait tous les espaces possibles pour faire pousser de la nourriture.  Des choux ici.  Je suis surprise que ce ne soient pas des patates!

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Ca, c’est le fameux cavalier de bronze.  Et la fameuse pierre si lourde qu’on a eu tant de mal à transporter.

 

Nous avons aussi pu visiter le musée Dostoïevski, un appartement où a vécu l’auteur, même s’il ne reste plus taaaant de choses qui lui aient appartenu.  C’est une reconstitution, mais avec de réels documents ayant été écrits par lui ou sa femme.   C’était intéressant, mais la guide locale était moins intéressante que la nôtre de guide, qui aurait pu rendre à peu près n’importe quelle histoire passionnante.

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St-Petersbourg, ça a aussi été pour nous le plaisir d’assister à un mini-spectacle de jeunes d’une école de ballet trop choux, dont un petit bonhomme d’une dizaine d’années vraiment mignon.  Ca a été aussi un spectacle de ballet dans le palais de l’Ermitage, où nous avons pu voir une représentation du Lac des Cygnes dans un contexte enchanteur.  Le hall donne juste au-dessus du pont qui ressemble au pont des soupirs (et où, selon notre guide, se déroulent une partie des rencontres des Nuits Blanches de Dosto).   C’était comme irréel.

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On a aussi eu droit à un spectacle folklorique (avec les monsieurs en petit bonhomme qui réussissent à défier la gravité en projetant les jambes devant eux.   Par contre, je n’ai pas réussi à en prendre une photo qui ne soit pas… floue.

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Et je vous laisse sur des images variées de cette ville, qui est toujours belle peu importe où on regarde.   Il ne me reste plus qu’un billet « Russie » et c’est celui sur les environs de la ville; les palais et tout.   Par contre, malgré toutes ces beautés, la vie n’est pas nécessairement facile à St-Pet.  Plus de 15% des gens vivent dans des appartements communautaires (plus d’une famille par appart… et par salle de bain) et pour arriver, les professionnels cumulent parfois deux, trois, voire même quatre emplois.  Et non, ce n’est pas pour habiter dans les palais.  Mais malgré tout, c’est une magnifique ville.  Je crois que je me rappellerai toujours les balades le long des canaux.  Magique!

 

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(ici, c’est mon papa et moi au musée de la vodka.  Trois règles pour boire de la vodka.  La boire d’un coup, toujours manger après et ne pas boire seul.  Après le premier verre, j’ai failli mourir… et j’ai pleuré des yeux pendant 14 minutes!)

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Québec-o-Trésors – Ce que je lirai!

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Puisqu’il faut choisir… allons-y!

Évidemment, je m’inscris au niveau Fleurdelysé.  Oui, moi aussi j’aime écrire ce mot!

 

Donc, cette année, je lirai:

 

La réparation

La réparation – Katia Gagnon

Parce que j’ai adoré « Histoires d’ogres », lu plus tôt dans l’année.  J’étais ravie de le découvrir dans la liste!

 

Chaque automne

Chaque automne, j’ai envie de mourir – Véronique Côté et Steve Gagnon

Pour me forcer à lire des nouvelles.  Et comme il paraît que celles-ci sont bien…

Du bon usage

Du bon usage des étoiles – Dominique Fortier

Parce qu’il est dans ma pile depuis sa sortie, peut-être??

 

L'énigme du retour

L’énigme du retour – Dany Laferrière

Parce que mon père adore.  Parce que ma mère adore.  Et que ça manque à ma culture, rien de moins!

 

Ces enfants de ma vie

Ces enfants de ma vie – Gabrielle Roy

Relecture, celle-là.  Très très due.  Du coup, je vais en profiter!

 

Et vous, vous avez choisi quoi??  On attend vos billets avec impatience, même si vous voulez décider à mesure, bien entendu!  J’ai déjà hâte de m’y mettre!

Premier amour – Ivan Tourgueniev

Premier amourUn court billet sur une courte de nouvelle de Tourgueniev, dont j’ai toujours apprécié la plume (même si je crois que je n’en ai jamais parlé sur le blog).   Tourgueniev a beaucoup vécu en France et, étrangement, ça se ressent dans son écriture.  Avant de visiter la Russie, je n’aurais su trop dire pourquoi.  Maintenant, je crois que c’est parce que, dans les livres que j’ai lus de lui, il y a nettement moins de références à la vie « à la russe » et aux coutumes de ce pays que dans les autres Russes que j’ai lus.   Ce roman pourrait se passer un peu n’importe où, en fait.

 

C’est l’histoire d’un jeune homme de 16 ans qui étudie – assez mollement, il faut le dire – dans la maison de campagne de son père, près de Moscou.   Quand dans la maison voisine s’installe une princesse désargentée ainsi que sa fille, Zinaïda 21 ans, le jeune Vladimir Petrovich va connaître son premier amour, avec toute l’exaltation que ça implique.

 

Zinaïda, coquette et mystérieuse, a autour d’elle toute une cour d’admirateurs.  Des hommes qui connaissent davantage les femmes que notre jeune homme, qui est fasciné et qui souhaite voir son amour d’adolescent retourné par cette femme plus âgée que lui.  On se doute bien que tout ne va pas se terminer comme il le voudrait n’est-ce pas.

 

Je le dirai d’emblée, j’adore cette nouvelle, qui est très accessible sans tomber dans la facilité.   Elle traite de cet excès des premiers émois amoureux mais également des grandes désillusions qui peuvent leur succéder, et parfois, la dégringolade est rude et brise énormément de choses sur son passage.  Premier amour peut-être également pour Zinaïda, qui reste un peu évanescente malgré son côté volage et un peu manipulateur.

 

Une bien agréable lecture, qui fait réfléchir mais avec laquelle on passe également un bon moment!

The shock of the fall (Contrecoups) – Nathan Filer

shock of the fallJe fais traîner ce billet depuis un bon moment déjà.  Un peu de la même façon que j’ai fait traîner le roman, en fait… je l’ai commencé dans l’avion en partance pour la Russie, et je l’ai terminé bien après mon retour, ayant entrecoupé ma lecture de plusieurs autres.  Ceci explique peut-être cela.  Toutefois, il me faut avouer que je devais me faire violence chaque fois pour me remettre à ma lecture.  Le seul problème, c’est que j’aurai un mal fou à expliquer pourquoi et que ce n’est pas la faute du roman.

 

Yep.  Parce qu’objectivement, je n’ai rien à reprocher à ce livre.  Un thème qui normalement me fascine, une écriture poétique et belle, une construction intelligente et originale, nous baladant entre passé et futur, entre souvenirs et fantasmagories.  Le narrateur, Matthew est un jeune adulte.  Et il est schizophrène, en traitement.  Il tente de vivre avec sa maladie, tout en craignant qu’aller mieux, ce soit de laisser partir pour vrai Simon, son frère aîné, décédé dans des circonstances tragiques lorsqu’ils étaient tous les deux enfants.   Entre les pensées en boucles, les croquis et les tentatives de Matt de nous raconter son histoire, de façon limite thérapeutique, nous sommes témoins de la vie d’un jeune atteint de maladie mentale, de ce deuil impossible à faire et de la culpabilité qui ronge.

 

Le tout très bien exposé, dans une superbe forme et un narrateur totalement non-objectif, ce qui est un élément que j’adore normalement.

 

Pourquoi suis-je mitigée, donc?  Comme je le disais, c’est très obscur dans ma tête.  Je suis restée à distance, observatrice.  Je n’ai pas réussi à ressentir le tourbillon d’émotions de Matt ou de son entourage.  J’ai été davantage intéressée par le monde du centre hospitalier (fort bien décrit, sans préjugé ni vision idyllique) en santé mentale et par l’attitude de Matt à l’égard de sa thérapie.  Déformation professionnelle, peut-être.

 

Et la police de caractère « machine à écrire » (qui a toutefois sa raison d’être » a fini de m’achever.

 

Ouais, je sais, aucune raison bien littéraire, voire même argumentée.  C’est juste une rencontre qui ne s’est faite qu’à moitié.  Ni plus ni moins.  Comme la plupart des avis sont super positifs… à vous de vous faire votre propre idée!

 

Ailleurs… les billets de Moody, Coralie, Liliba, Jess (qui a ressenti pas mal la même chose que moi… mais qui l’explique mieux!)

Jessie Elliot a peur de son ombre – Elise Gravel

JEssie ElliotJe sais d’avance que j’aime bien le graphisme simple mais particulier d’Elise Gravel (vous voyez la couverture?  C’est touuut à fait représentatif de ce qu’on trouve à l’intérieur).  Du coup, j’ai été plus que ravie de trouver ce roman graphique dans mon dernier envoi Scholastic.   Une heure plus tard, je ressors de ma lecture ravie parce que c’est chouette et que ça m’a tellement, tellement rappelée moi à cet âge.

 

Jessie vit son dernier été d’enfant.  En septembre, elle entre au secondaire, avec toutes ces bêtes sauvages et étranges: les adooooos!  Jessie a une meilleure amie super cool, Julie.  Elles sont les super auteurs d’une super bande dessinée mettant en vedette Super Cornichon.  Elle a un kick sur Ben, même s’il ne dit pas grand chose.  Jessie se définit comme une parfaite nerd et n’est pas trop certaine d’avoir envie de passer à autre chose.

 

My god… j’étais tellement comme ça.  Nous aussi, on se dessinait des machins sur les bras, on voulait battre nos records aux jeux vidéos, on avait peur de Furie et on était persuadés que le paradis, c’était le dépanneur chez Gaudreault avec son énorme étalage de bonbons à 1 cenne. La fin de l’enfance, c’est tout un petit monde dans lequel on se sent confortable, parfois super élaboré, avec nos spots et nos petites habitudes.  Je me rappelle avoir eu cette peur du secondaire, où j’arrivais pas mal plus jeune que tout le monde.  J’étais terrifiée… mais il ne fallait pas que ça paraisse.

 

Ce roman graphique nous fait revivre cet époque à travers les carnets de Jessie où elle nous raconte son quotidien, nous fait ses listes de choses qu’elle aime  et où elle essaie de comprendre une chicane incompréhensible avec sa meilleure copine qui grandit plus vite qu’elle.   C’est l’histoire d’un été, ça ne nous raconte pas une histoire avec d’énormes rebondissements, ça ne nous fera pas pleurer… mais c’est drôle, c’est mignon, et c’est très bien vu!  Peut-être que d’autres presque ados se reconnaîtront dans ce personnage et réaliseront qu’ils ne sont pas tous seuls à avoir un un peu peur!

Undone (Revanche) – Cat Clarke

UndoneHier, j’étais à l’extérieur et je n’avais que ma liseuse.   Du coup, pour passer le temps (because copine en retard), j’ai pris le premier truc que j’y ai vu.  Un roman YA parce que je me disais que ce serait court et que je pourrais revenir rapido à ma lecture actuelle.  J’ai donc pris Revanche, de Cat Clarke.  Sans regarder le nombre de pages.  Soit, même s’il y en a 500 quelque, ça se lit super vite. Mais j’ai quand même été surprise du genre de roman que j’ai finalement eu sous les yeux.

 

Nous rencontrons immédiatement Jem, l’héroïne qui nous raconte son histoire.  Nous savons aussi qu’elle est amoureuse de son meilleur ami (un garçon lumineux et ouvert… parfait pour elle… mais gay) Kai, depuis toujours.  Nous savons aussi que Kai est mort.

 

Jem, un peu extérieure à la vie de l’école, n’ayant que Kai pour ami, a un look un peu goth et une attitude souvent morbide.  Suite au décès de son ancrage, elle est dévastée.  Littéralement.  Puis, un mois après la mort de Kai, elle reçoit une pile de lettres de celui-ci.  Des lettres qu’elle doit lire petit à petit, une fois par mois.   Suite à la lecture de la première, elle décide qu’elle va survivre un an.  Pour les lire toute.  Et se venger de la « it » crowd, qui, selon ce qu’on lui a dit, est responsable de l’acte qui a mené Kai au suicide.

 

Je m’attendais donc à lire un joli roman sur la rédemption, sur le deuil et l’homophobie.  Un truc un peu consensuel pour nous faire un peu la morale, quoi.  Et – ô surprise – non, pas du tout.  Soit, on parle de deuil mais ici, rien à voir avec une évolution en ligne droite vers le Mieux.  Rien n’est noir, rien n’est blanc.  Il n’y a pas eu de grandes révélations pour moi (j’avais tout deviné dès le départ, c’est mon karma… je ne m’en sortirai jamais) mais j’ai aimé l’évolution en dents de scie de Jemima, qui se transforme pour se venger en une personne qu’elle n’est pas certaine d’aimer mais qui se laisse aussi prendre à son propre jeu et qui réalise sans le vouloir que les Mr. et Miss Populaires ne sont pas nécessairement si vides de substance et de sentiments.   Pas tous.

 

J’ai eu souvent le goût de secouer Jem, de la ramener à la vraie elle-même, à celle qu’elle ne sait peut-être même pas qu’elle est.   Je l’ai regardée aller, impuissante, en me disant que ça ne pouvait pas bien se passer, que de tels sentiments et de telles ambitions ne mènent nulle part.  Et si le début du roman est terriblement triste, si on ressent la perte au maximum (les lettres n’aident pas hein…  j’ai aimé que ces lettres, écrites pour bien faire et pleines d’amour mais souvent très égocentrées et un peu selfish, viennent teinter le personnage de Kai.  Mais oh boy que ce n’est pas facile au début.

 

Un roman qui vaut la peine d’être lu et qui secoue le lecteur, le poussant hors de sa zone de confort.  C’est le moins qu’on puisse dire!

 

Ailleurs… les billets de Mylène, Mélo, Muti 

Québec-o-trésors – Le billet récapitulatif

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Comme Grominou, je me dépêche de faire le billet « pour nous indiquer vos billets ».  Que ce soit le billet (non-obligatoire) avec vos choix ou encore des billets livres.   Si vous n’avez pas de blog, un petit commentaire ici ou chez Grominou suffira!  On va essayer de se tenir à jour!

 

Go go go, j’ai hâte de voir vos découvertes!

 

A girl from earthson billet « choix »… ou plutôt pré-sélection (niveau fleurdelysé)

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Le jour des corneilles – Jean-François Beauchemin

 

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La petite fille qui aimait trop les allumettes – Gaétan Soucy

L’orangeraie – Larry Tremblay

Histoires nordiques – Lucie Lachapelle

– La héronnière – Lise Tremblay

drapeau_QuebecArgali

Chaque automne, j’ai envie de mourir – Véronique Côté et Steeve Gagnon

 

drapeau_QuebecClaire Jeanne

Un léger désir de rouge – Hugo Lépine

Ces enfants de ma vie – Gabrielle Roy

La tournée d’automne – Jacques Poulin

La petite et le vieux – Marie-Renée Lavoie

La petite fille qui aimait trop les allumettes – Gaétan Soucy

Gemmason billet « choix » et présentation

Le vent en parle encore – Michel Jean

Grominou

La marche en forêt – Catherine Leroux

Nikolski – Nicolas Dickner

Ru – Kim Thu

Chercher le vent – Guillaume Vigneault

Pieds nus dans l’aube – Félix Leclerc

Iroise son billet « choix »  (niveau bleu pâle)

Jessicases choix

Julie Gravel-Richard

Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier

Du bon usage des étoiles – Dominique Fortier

Karinele billet choix (niveau fleurdelysé)

La réparation – Katia Gagnon

L’énigme du retour – Dany Laferrière

Chaque automne, j’ai envie de mourir – Véronique Côté/Steve Gagnon

Magasin général – tome 2 – Loisel/Tripp

Kathel

Griffintown – Marie-Hélène Poitras

Keisha

Chroniques du pays des mères – Elisabeth Vonarburg

Les héritiers de la mine – Jocelyne Saucier

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Opaline (niveau bleu pâle)

Suzanneson billet « choix » (niveau fleurdelysé)

Histoires nordiques – Lucie Lachapelle

Survivre, survivre (diaspora des Desrosier) – Michel Tremblay

drapeau_QuebecTopinambulleson billet « choix » (niveau fleurdelysé)

Garage Molinari – Jean-François Beauchemin

L’encyclopédie du petit cercle – Nicolas Dickner

Bonheur d’occasion – Gabrielle Roy

Volswagen blues – Jacques Poulin

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Les fous de Bassan – Anne Hébert

Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier

Chroniques du pays des mères – Elisabeth Vonarburg

 

 

 

 

Qui sera du salon du livre de Montréal cette année?

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A chaque année, au début de novembre, j’attends avec impatience la programmation du salon du livre de Montréal.  Et cette année, encore une fois, je ne suis pas déçue.  Il y a queeelques gros noms mais en fait, moi, au salon, ce sont généralement les auteurs québécois que je veux rencontrer.   Ceux que j’ai découverts, ceux que je veux découvrir… bref, pour moi, le salon, c’est un gros party de littérature québécoise.

 

Probablement au grand désespoir de tout le monde, quand j’arrive au salon, normalement, j’essaie toujours de me convaincre de ne RIEN acheter.  Bien entendu, je ne réussis jamais.  Mais par principe, je n’achète que des trucs que je fais signer par des auteurs.   Autre petite habitudes étrange, maintenant que j’ose parler aux auteurs (du moins, certains… s’ils ne sont pas occupés.  S’ils sourient.  S’ils me regardent.  Ce qui, étrangement, n’est pas toujours le cas), je ressens le besoin irrépressible d’aller leur dire que j’ai donc aimé le livre que j’ai lu d’eux.  Du coup, quand je remplis mon petit carnet du visiteur, je coche touuuus les auteurs des livres que j’ai déjà lus pour tenter de prendre mon courage à deux mains et leur parler.   Et même que maintenant, je réussis.  Des fois.

 

Sur cette partie de la liste, il y a, entre autres, les auteurs qui ont écrit dans Crimes à la librairie, Pourquoi cours-tu comme ça, Catherine Mavrikakis, Luc Mercure, Lili Chartrand, Lucie Papineau,  Geneviève Côté,   Elisabeth Vonarburg (oui, encore), Nicolas Dickner, Eric Dupont, Eric Plamondon.  Et plusieurs autres.  Le tout sans emporter de livres à signer.  Par instinct de préservation de mon pauvre petit squelette.   J’espère que ça ne les dérange pas trop et que ça ne les prive pas de ventes potentielles.

 

L’autre partie de mon petit carnet?  Les livres que j’ai envie de découvrir.  Et que dont j’aimerais que leur auteur me parle.  Encore plus gênant vu que, visiblement, je n’achèterai pas tout ça tout de suite.  Et que je veux rentrer en dessous de la table quand, finalement, je pars sans rien acheter.     Oui, je sais, je suis vilaine… MAIS j’ai des livres à la maison qui me crient de les lire… du coup, je ne prends que si ça me fait vraiment, vraiment envie.  C’Est mal??

 

Et finalement, cette année, une journée ne suffira pas parce que le vendredi, il y a un tas de conférences qui me tentent.   On va y parler traduction, histoire, polars… bref, je sens que je vais avoir une super journée.   Et je compte bien aller faire mes bonjour à tous les gens avec qui je collabore, souvent depuis super longtemps.  Les attachés de presse, les gens à la comm… tous ceux avec qui je placote sur une base souvent… fréquente, par email!

 

Jules passera l’après-midi avec moi samedi… qui a le goût de se joindre à moi pour une partie de ma visite?  OU pour un verre… Ou quelque chose!

Là, j’ai très très hâte.  Comme chaque année.   Et je vous en reparle de là-bas!