Tiens, je suis pas mal fière de moi. Pour la première fois, je finis par faire finir mes billets-voyage. J’ai toujours arrêté les billets avant la fin du voyage, trouvant le tout trop compliqué ou trop ancien dans ma mémoire. Donc, premier voyage complètement chroniqué. Le premier pas vers une bonne habitude?
Puisqu’on m’a posé tout plein de questions sur le côté organisé et sur mon agence, voilà, je vais en parler un peu ici. Je suis partie avec Traditours, une agence québécoise bien connue, qui offre de multiples destinations et qui ont à coeur de faire découvrir les pays autrement. Mes parents avaient déjà fait affaire avec eux pour la Turquie et en avait été très satisfaits. Chaque voyage est différent, bien entendu, mais chaque fois, il y a un accompagnateur formé par l’agence, dont le rôle est d’éviter de perdre quelqu’un en cours de route (yep, il doit savoir compter… habileté ultra-nécessaire) mais aussi de régler et d’anticiper tous les menus problèmes qui pourraient , même ceux auxquels nous, humbles voyageurs pas trop difficiles, n’aurions même jamais songé. En plus de l’accompagnateur, nous avons eu en Russie deux guides du pays, qui sont là pour nous faire découvrir leurs villes, l’histoire, la politique et les attraits à visiter. Lisa et Svetlana étaient deux femmes intelligentes, instruites et passionnées de leur pays qui ont pu nous en donner deux visions différentes et semblables à la fois. Et comme c’était deux littéraires, imaginez ma joie à certaines des conversations que nous avons eues! Je crois que j’ai fait un peu peur à l’une d’elles en décidant, le premier ou le deuxième soir, de me balader sans accompagnement dans le métro de Moscou et que l’autre en a eu un peu marre de mes questions incessantes par rapport aux lieux des romans… mais bon, en gros, cette organisation nous a sauvé beaucoup, beaucoup de troubles!
Voilà pour la partie « agence ». Revenons donc à nos moutons ou plutôt à nos palais car dans ce dernier billet, je vous parlerai essentiellement des alentours de St-Petersbourg : Peterhof et Tsarskoie Selo, où se trouvent les palais Catherine et Pavlovsk. Un point commun à tous ces palais: ils ont été occupés par les nazis pendant le siège de Leningrad (ou St-Petersbourg. Ou Petrograd. C’est la même ville) pendant la seconde guerre mondiale. Vous pouvez vous imaginer dans quel état ils ont laissé les lieux n’est-ce pas. Ce siège a d’ailleurs été une époque tragique de l’histoire de la ville, alors que plus de 600 000 civils sont morts de faim pendant la période de 2 ans et quelque qu’il a duré. Notre guide nous racontait que sa mère, ayant vécu ce siège, avait tout le reste de sa vie eu peur d’avoir faim et avait engrangé la nourriture, tout en ayant une certaine fierté d’avoir vécu de moment d’Histoire. Bref, ce siège marque encore le St-Petersbourg d’aujourd’hui.
Donc, le palais de Peterhof, dans la région de Petrodvorets, tout près de la ville. Nous y avons accédé en bateau, « comme dans le temps » et nous avons été accueillis par un magnifique spectacle impliquant la mise en marche des nombreuses fontaines du palais, sur fond de musique Russe (je pense que c’était l’hymne national mais je n’en suis pas certaine alors je vais éviter de dire des conneries)(maman fait dire que c’est l’hymne de St-Petersbourg… j’ai tendance à la croire). Et je vous jure que c’était magnifique et éblouissant. Je pense que chacun d’entre nous avait l’impression de vivre un moment unique.
Ce palais a été bâti par Pierre le Grand au début du 18e siècle. Construit comme une ode à Neptune, dans le but pas très secret de concurrencer Versailles, qui lui avait beaucoup plu. En Russie, plus grand, plus beau, c’est important. Il y a donc un grand palais mais aussi deux jardins : un français et un jardin composé de grands arbres et de sentiers, qui mène jusqu’au bord de l’eau. Il paraît que se mettre les pieds dans l’eau porte chance. Fin septembre, je n’ai pas osé mais j’y ai mis les doigts et j’y ai lancé un rouble pour la chance!
(Vous ne pensiez pas que plus frileux que moi, ça existait? Meet my mother. Et ses nombreux doubles.)
Pour une raison que je ne m’explique pas bien, nous n’avons pris aucune photo de l’intérieur du palais, que nous avons pourtant visité. Crise de folie passagère? Interdiction? Bref, je ne sais plus du tout… mais c’était beau!
Deuxième escale à l’extérieur de la ville, la veille de notre départ : Tsarskoie Selo. Je VOULAIS aller là. C’était un lieu qui était partout dans mes lectures adolescentes et imaginez ma déception quand je voyais dans le programme « visites de palais à Pouchkine » mais pas de Tsarskoie Selo. Oui, cette ville est devenue Pouchkine avec les années. Quand je dis qu’il est partout, ce qui n’est pas pour me déplaire. D’ailleurs les deux guides sont super étonnées que les occidentaux que nous sommes connaissent Tolstoï, Dostoievsky, Tchekhov mais que peu d’entre nous ont lu Pouchkine, ce que je n’aurais pas cru au départ. Mais bon, elle en ont vu plus que moi, des touriste hein!
Le palais Catherine est surtout connu pour sa chambre d’ambre. Yep, une chambre faite tout entière d’ambre, du plancher au plafond. La seule pièce qu’on ne puisse pas photographier. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, ce palais n’a pas été construit en l’honneur de Catherine la grande, mais en celui de Catherine première, par sa fille Elisabeth, grande trippeuse de dorures et de luxe, au milieu du 18e. Bien entendu, elle a fait appel à Rastrelli et à son incomparable style baroque surchargé. C’est bien rien qu’en Russie que je trouve ça beau! Ce n’est qu’après que Catherine II y mit son grain de sel… et le fit agrandir.
(Celle-là, je vous la placep our que vous ayez une idée des magniiiifiques marqueteries. Je pense que c’est ce qui m’a le plus impressionnée dans le palais.
Finalement, le dernier arrêt fut le palais de Paul, ou palais Pavlovsk.
Très différent du palais Catherine, sa construction fut pourtant ordonnée par celle-ci, pour pouvoir l’offrir à son fils, Paul 1e. Ceux qui connaissent un peu l’histoire de Russie savent qu’entre Catherine et Paul, ce n’était pas le grand amour, celle-ci lui préférant son petit fils, le futur Alexandre 1e, dont elle s’est d’ailleurs occupée. Le style est tout à fait différent et on délaisse le baroque pour un néo-classicisme… mais pas que, comme les photos vous le prouveront. Ce palais était surtout aimé de l’épouse de Paul, Maria Fedorovna, artiste dans l’âme, qui le décorera et s’occupera des jardins. Paul, quant à lui, est mort assassiné dans le palais St-Michel, à St-Petersbourg, où on ne pouvait entrer que par des ponts levis, le tsar ayant peur d’être tué. Ce qui n’était pas si fou, vu sa fin, dans sa chambre. Mais revenons au Palais Pavlovsk.
J’ai oublié de qui sont ces superbes tapisseries… mais si quelqu’un peut me donner l’info, je serais plus que ravie! (Maman fait dire que ce sont de Gobelin. Encore une fois, je suis pas mal certaine qu’elle a raison, vu qu’elle écrit TOUT!!!)
Non mais ces PLANCHERS!!!!! J’ai trippé comme une folle, c’est fou, fou, fou!
L’intérieur est rempli d’oeuvres d’arts. Un régal de visite, que j’ai encore plus appréciée que celle du palais Catherine. La journée s’est achevée par une balade en calèche dans les immenses jardins du palais. Retour à une autre époque!
Et je vous laisse sur les images du resto et de la soirée d’adieu (il paraît que c’est le resto préféré de Poutine… mais il n’y était pas. ouf!). Vin et vodka à volonté. Mais je suis sage, sage, sage!
C’est donc la fin de l’escapade russe. Alors, je vous ai tentés?
(Je me permets cette photo parce que je crois sincèrement qu’on ne peut reconnaître personne d’autre sauf nous trois… mais je retirerai au besoin!)