Je récris cette chronique parce que ma première version, si elle disait exactement la même chose, ne tenait pas compte de ce que j’ai su APRÈS ma lecture. Mais je m’explique.
C’est la fille d’une copine qui m’a fichu sa liseuse sous le nez en disant : « il faut que tu lises ça, Zoella est trop cool, je l’adore. ». Bon, pour que la choupette (13 ans quand même) lise en anglais, je me dis que ça doit valoir le coup. En fait, je pensais que c’était une copine à elle ou la grande soeur d’une copine… bref, qu’elle la connaissait. Je lis le roman, un roman YA bien sucré, dans l’ambiance de Noël, dans lequel je passe un bon moment malgré les clichés, qui sont quand même nombreux. C’est Noël, alors des gâteaux et de l’aventure, ça me convient tout à fait. Et je m’attendais à ça, en fait.
Puis, je vais voir sur Goodreads et je vois le bordel qu’il y a là bas. Des gens, qui adoooorent et tout plein de une étoile qui disent que c’est de la m… Là, je fronce les sourcils. J’ai lu pas mal de romances YA. J’ai lu du bon et du moins bon. Et même si ce n’est pas dans mon top romances, c’est looooin d’être le pire YA que j’ai lu, tant au plan de l’écriture qu’au plan de l’histoire. Croyez-moi, il y a pire. VRAIMENT pire. Du coup, la question qui me taraude… « mais pourquoi tant de haine? »
Après un peu de recherche j’ai réalisé que la Zoella en question était une star de YouTube britannique, une vlogueuse beauté et vie quotidienne, je pense. Suivie par des millions de personnes. Et suite à une discussion avec Justine de Fairy Neverland, je réalise qu’il y a une grosse polémique sur le fait qu’elle aurait utilisé un ghostwriter pour écrire le roman. Elle, elle dit qu’elle a été aidée. Bref, c’est le zoooo dans le merveilleux monde de l’internet, comme dit ma mère. Et considérant le thème du roman… c’est limite ironique, nous sommes-nous dit.
Mais je m’explique.
Girl online, c’est Penny, 15 ans. Penny sent qu’elle ne peut être honnête et vraiment elle-même avec personne, sauf son meilleur pote (gay… cliché numéro 1) Elliot, un ado très stylish. Donc, pour s’exprimer vraiment, elle ouvre un blog, Girl online (de là le titre), qui fonctionne assez bien, et dans lequel plein de jeunes se reconnaissent. Au début du roman, elle est dans l’ombre de sa meilleure amie Megane, qui semble évoluer dans une tout autre direction qu’elle (et être une mégabitch tant qu’à moi… cliché numéro 2), elle est une machine à gaffes sur 2 pattes (welcome to my life, Penny), a un gros kik sur Ollie, le beau gosse de l’école… et, depuis un accident de voiture, a commencé à faire des crises de panique, auxquelles elle ne comprend rien.
Elle s’ouvre donc de tout ça sur le blog, en restant anonyme, bien entendu. Puis, par un concours de circonstances, sa mère, qui est organisatrice de mariages à thème, a un contrat de dernière minute… à New York. Du coup, hop, voilà tout ce beau monde parti pour quelques jours, dans le temps des fêtes, à presque-Noël. Et New York à Noël… c’est féérique. Et là, elle va rencontrer le petit fils de Mme traiteur… et…
Bon, vous devinez la suite. Et parce qu’elle est blogueuse, elle va en parler, toujours en restant anonyme. Et bien entendu, ça ne va pas se passer comme prévu.
Est-ce que j’ai passé un bon moment? Oui, bien sûr. C’est Noël. J’ai envie de sucré, de sweet, de flocons de neige et de coating de guimauve. C’est ça que je recherchais. Trop sucré et fluffy, direz-vous? Oui, vous pouvez. On flirte avec l’overdose. Mais en s’y attendant (la choupette de 13 ans qui n’a pas encore donné son premier french kiss a trouvé ça super… du coup, je savais à quoi m’attendre hein!), ça passe. Des clichés? Yep. Beaucoup. Mais pas plus que dans d’autres romances YA. Le mec est parfait, il a un secret (qu’on devine assez vite… nous, mais pas Penny, of course). Les personnages manquent-ils de nuances? Peut-être… mais sincèrement, j’ai vu pire. Le meilleur copain, entre autres, n’est pas parfait et Penny, des fois, ne voit pas plus loin que le bout de son nez et a des vraies réactions de fille de 15 ans, avec toute la retenue que ça implique (des fois, j’avais le goût de la secouer un peu!!!).
Par contre, ça se lit tout seul (en une petite soirée), on le lit avec un sourire, ça donne le goût d’aller se balader à New York à Noël (d’ailleurs, les descriptions de New York sont géniales… adoré!), de manger des cupcakes, de revoir Downton abbey et de loger au Waldorf. Ca rappelle le premier amour, quoi. Certaines scènes sont très cute (la petite soeur de Noah, est sweeeet) et j’ai eu quelques éclats de rire aux gaffes de l’héroïne au début (parce qu’elle en fait moins par la suite).
J’ai aussi beaucoup apprécié les descriptions de l’anxiété, qui ne sont PAS DU TOUT exagérées (sérieux, si je vous emmenais dans ma tête quand je buzze, vous verriez que quelques questions qu’elle réussit à contrôler, ce n’est rien) et qui démontrent ce que ça peut être de vivre ça. D’anticiper TOUT ce qui pourrait aller mal et d’avoir les mêmes pensées qui tournent en boucle non stop. Et ne serait-ce que pour ça, pour montrer qu’on peut, à la longue, vivre avec, je trouve que ça vaut le coup, même si pour Penny, ce n’est pas fini. J’ai aussi aimé qu’on parle d’internet, de cet anonymat qui n’existe pas vraiment, de la versatilité de ces gens qui nous aiment teeeeellement, et de la facilité de dire des horreurs quand on se cache derrière un écran. Est-ce que tout se dit sur le net? Ca implique quoi, ce que l’on dit?
Bref, une romance très rose bonbon et profondément ancré dans le monde actuel (après coup, je crois même pouvoir dire « dans la réalité de Zoella »), qui ne réinvente rien mais qui nous fait passer un bon moment et qui nous fait sourire. Dans l’ambiance de Noël, quoi!