Girl Online – Zoe Sugg

Girl onlineJe récris cette chronique parce que ma première version, si elle disait exactement la même chose, ne tenait pas compte de ce que j’ai su APRÈS ma lecture.  Mais je m’explique.

 

C’est la fille d’une copine qui m’a fichu sa liseuse sous le nez en disant : « il faut que tu lises ça, Zoella est trop cool, je l’adore. ».  Bon, pour que la choupette (13 ans quand même) lise en anglais, je me dis que ça doit valoir le coup. En fait, je pensais que c’était une copine à elle ou la grande soeur d’une copine… bref, qu’elle la connaissait.   Je lis le roman, un roman YA bien sucré, dans l’ambiance de Noël, dans lequel je passe un bon moment malgré les clichés, qui sont quand même nombreux.  C’est Noël, alors des gâteaux et de l’aventure, ça me convient tout à fait.  Et je m’attendais à ça, en fait.

 

Puis, je vais voir sur Goodreads et je vois le bordel qu’il y a là bas.  Des gens, qui adoooorent et tout plein de une étoile qui disent que c’est de la m…  Là, je fronce les sourcils.  J’ai lu pas mal de romances YA.  J’ai lu du bon et du moins bon.  Et même si ce n’est pas dans mon top romances, c’est looooin d’être le pire YA que j’ai lu, tant au plan de l’écriture qu’au plan de l’histoire.  Croyez-moi, il y a pire.  VRAIMENT pire.   Du coup, la question qui me taraude… « mais pourquoi tant de haine? »

 

Après un peu de recherche j’ai réalisé que la Zoella en question était une star de YouTube britannique, une vlogueuse  beauté et vie quotidienne, je pense.   Suivie par des millions de personnes.   Et suite à une discussion avec Justine de Fairy Neverland, je réalise qu’il y a une grosse polémique sur le fait qu’elle aurait utilisé un ghostwriter pour écrire le roman.  Elle, elle dit qu’elle a été aidée.  Bref, c’est le zoooo dans le merveilleux monde de l’internet, comme dit ma mère.  Et considérant le thème du roman… c’est limite ironique, nous sommes-nous dit.

Mais je m’explique.

 

Girl online, c’est Penny, 15 ans.  Penny sent qu’elle ne peut être honnête et vraiment elle-même avec personne, sauf son meilleur pote (gay… cliché numéro 1) Elliot, un ado très stylish.  Donc, pour s’exprimer vraiment, elle ouvre un blog, Girl online (de là le titre), qui fonctionne assez bien, et dans lequel plein de jeunes se reconnaissent.  Au début du roman, elle est dans l’ombre de sa meilleure amie Megane, qui semble évoluer dans une tout autre direction qu’elle (et être une mégabitch tant qu’à moi… cliché numéro 2), elle est une machine à gaffes sur 2 pattes (welcome to my life, Penny), a un gros kik sur Ollie, le beau gosse de l’école… et, depuis un accident de voiture, a commencé à faire des crises de panique, auxquelles elle ne comprend rien.

 

Elle s’ouvre donc de tout ça sur le blog, en restant anonyme, bien entendu.  Puis, par un concours de circonstances, sa mère, qui est organisatrice de mariages à thème, a un contrat de dernière minute… à New York.  Du coup, hop, voilà tout ce beau monde parti pour quelques jours, dans le temps des fêtes, à presque-Noël.  Et New York à Noël… c’est féérique.  Et là, elle va rencontrer le petit fils de Mme traiteur… et…

 

Bon, vous devinez la suite.  Et parce qu’elle est blogueuse, elle va en parler, toujours en restant anonyme.  Et bien entendu, ça ne va pas se passer comme prévu.

 

Est-ce que j’ai passé un bon moment?  Oui, bien sûr.  C’est Noël.  J’ai envie de sucré, de sweet, de flocons de neige et de coating de guimauve.  C’est ça que je recherchais.  Trop sucré et fluffy, direz-vous?  Oui, vous pouvez.  On flirte avec l’overdose.  Mais en s’y attendant (la choupette de 13 ans qui n’a pas encore donné son premier french kiss a trouvé ça super… du coup, je savais à quoi m’attendre hein!), ça passe.  Des clichés?  Yep.  Beaucoup.  Mais pas plus que dans d’autres romances YA.  Le mec est parfait, il a un secret (qu’on devine assez vite… nous, mais pas Penny, of course).  Les personnages manquent-ils de nuances?  Peut-être… mais sincèrement, j’ai vu pire.  Le meilleur copain, entre autres, n’est pas parfait et Penny, des fois, ne voit pas plus loin que le bout de son nez et a des vraies réactions de fille de 15 ans, avec toute la retenue que ça implique (des fois, j’avais le goût de la secouer un peu!!!).

 

Par contre, ça se lit tout seul (en une petite soirée), on le lit avec un sourire, ça donne le goût d’aller se balader à New York à Noël (d’ailleurs, les descriptions de New York sont géniales… adoré!), de manger des cupcakes, de revoir Downton abbey et de loger au Waldorf.   Ca rappelle le premier amour, quoi.   Certaines scènes sont très cute (la petite soeur de Noah, est sweeeet) et j’ai eu quelques éclats de rire aux gaffes de l’héroïne au début (parce qu’elle en fait moins par la suite).

 

J’ai aussi beaucoup apprécié les descriptions de l’anxiété, qui ne sont PAS DU TOUT exagérées (sérieux, si je vous emmenais dans ma tête quand je buzze, vous verriez que quelques questions qu’elle réussit à contrôler, ce n’est rien) et qui démontrent ce que ça peut être de vivre ça.   D’anticiper TOUT ce qui pourrait aller mal et d’avoir les mêmes pensées qui tournent en boucle non stop.  Et ne serait-ce que pour ça, pour montrer qu’on peut, à la longue, vivre avec, je trouve que ça vaut le coup, même si pour Penny, ce n’est pas fini.   J’ai aussi aimé qu’on parle d’internet, de cet anonymat qui n’existe pas vraiment, de la versatilité de ces gens qui nous aiment teeeeellement, et de la facilité de dire des horreurs quand on se cache derrière un écran.  Est-ce que tout se dit sur le net?  Ca implique quoi, ce que l’on dit?

 

Bref, une romance très rose bonbon et profondément ancré dans le monde actuel (après coup, je crois même pouvoir dire « dans la réalité de Zoella »), qui ne réinvente rien mais qui nous fait passer un bon moment et qui nous fait sourire.  Dans l’ambiance de Noël, quoi!

Bunny, cheval de guerre – Une histoire vraie – Elizabeth MacLeod/Marie Lafrance

Bunny-cheval-de-guerreJ’ai reçu cet album dans un envoi « première guerre mondiale » dans le cadre du centenaire.  J’ai traîné un peu à la publication vu que le public-cible de cet album n’est pas du tout présent dans mon entourage.  Yep, j’ai très peu de cocos de 8 ans et plus autour de moi.  Et vu les thèmes (la guerre, la mort, les gaz empoisonnés, etc.), je n’aurais pas vraiment pris la chance de le lire à des plus jeunes, surtout qu’il y a quand même pas mal de texte.  Ceci dit, pour le public cible, ça passe super bien (du moins, avec mon cobaye) et les sujets plus difficiles sont bien abordés, sans trop de pathos mais sans pour autant embellir la guerre et ses horreurs.  Entendons-nous, pas d’hémoglobine dans tout ça.. mais bizarrement, ça, ça ne les dérange plus du tout… mais je m’égare.

 

On raconte ici l’histoire vraie de Thomas, de la police montée de Toronto, qui part à la guerre en 1914, dans le même régiment que son frère Ben, qui s’est vu attribuer Bunny, un brave et courageux cheval.  C’est donc l’histoire d’un soldat qui nous est racontée, de sa traversée à son retour.   C’est simple, c’est factuel, on n’entre pas dans les grandes pensées philosophiques mais ça peut servir de base de réflexion aux jeunes pour aborder la première guerre mondiale (on n’aborde pas du tout les causes par contre), pour expliquer les coquelicots du 11 novembre et pour traiter de l’évolution des batailles à travers le temps.

 

J’ai bien aimé les illustrations, les tons ternes, qui reflète bien l’atmosphère de ces temps difficiles.  Si l’album est intéressant parce que basé sur un fait vécu, je n’ai pas non plus eu de réel coup de coeur, probablement en raison de l’émotion qui a plus ou moins passé pour moi.   Et bon… je pense que je préfère les albums pour plus petits…. déformation professionnelle!

 

Le mot de la fin de mon cobaye : « en fait, pendant la première guerre, c’était comme les chevaliers mais sans les armures… pis sans les lances… pis sans les épées… « 

Ignite me (Ne m’abandonne pas) – #3 – Tahereh Mafi

Ignite-me.jpg * mode ado en pamoison on * Non mais elle est MAGNIFIQUE cette couverture! *Mode ado en pâmoison off »  Non?

Roman enchaîné tout de suite après le tome 2, qui reprend les personnages où on les avait laissés… et il commence drôlement fort, ce roman.  Tout de suite au début, on est jetés par terre.  Et je dois le dire tout de suite, j’ai beaucoup aimé la conclusion de cette série.  Ok.  Presque toute la conclusion.

Cette chronique sera brève (et très nébuleuse) parce qu’il m’est très difficile de dire ce qui m’a plu sans trop en dire, justement.  Je suis toujours fan de l’écriture de l’auteur, avec des passages très poétiques, des segments parfois hachés, des répétitions qui nous aident à vivre le tourbillon dans la tête de Juliette, le personnage principal.   Juliette prend ses marques, apprend à s’accepter et à vivre avec ce qu’elle est. J’aime quelle prenne de la confiance, j’aime aussi ses prises de conscience, son évolution et sa capacité à prendre du recul.   Parce que cette dystopie est certes l’histoire d’une société mais elle sert surtout de toile de fond aux humains, à leurs capacités particulières mais aussi à leur talent pour espérer,pour rêver et y croire.

J’ai aimé les aspects romantiques, j’ai ADORÉ la notion de « choix »,  aimé le fait que ce soit un peu différent des histoires d’amour habituelles.  Certes, il y a une transformation un peu extrême mais j’ai beaucoup apprécié le changement de regards sur les gens.  Parce que c’est la vie, parce qu’on change, parce que des fois, tout est plus clair par après.

Je reprocherais une finale trop précipitée, qui se règle un peu vite… et sérieux… oh boy que ça sent le trouble!  Je serait TRÈS curieuse de voir ce qui arriverait après à ce monde, qu’on laisse à un moment somme toute crucial.

Mais en soi, une trilogie que j’ai beaucoup aimé, avec une écriture que je retiendrai longtemps et des personnages à l’évolution un peu différente ce que j’ai lu récemment.  Bref, une découverte.  Je conseille.  Vivement.

Ailleurs… le billet de Lulai

Le lutin trop petit – Brandi Dougherty/Kirsten Richards

Lutin trop petitQue diriez-vous d’un autre joli album de Noël tout mignon?    Pour ma part, j’ai totalement craqué pour les illustrations, qui semblent être des aquarelles (mais je pourrais me tromper), remplies de cutitude (j’ai décidé que c’était un mot… na!) et de magie de Noël.

 

Olivier est un tout petit-mini lutin qui vit avec sa famille au Pôle Nord et cette année, il va devoir trouver sa voie dans les divers ateliers du Père Noël.  Mais il est si petit que ça ne se passe pas comme prévu, bien entendu!  Un album tout mignon, avec une jolie histoire qui prouve, comme souvent, que chacun peut trouver sa voie (et des amis), avec ses forces et ses faiblesses.   Un petit lutin très très choupi avec en prime un tout petit renne encore plus choupi.  Que demander de plus pour Noël?

 

Et l’orthophoniste, elle en dit quoi?  D’abord, elle est ravie de voir tout le vocabulaire de Noël dans les illustrations, que ce soit les cannes, les jouets, les traîneaux et les décorations ou encore les verbes reliées à Noël.  En effet, on emballe, on saute, on vole (ou on essaie), on donne, on cuisine…  j’adore.

 

De plus, je sens que je vais m’en servir pour travailler la notion « petit » (c’est fou comme « gros » est compris plus facilement – j’allais dire « rentre »… mais j’ai réfléchi deux fois… vivent les double-sens hein!) et si on change un peu la forme, il y a moyen d’en faire une histoire avec une structure narrative pas mal du tout… avec de multiples essais, des solutions, des ratés et un final tout à fait en lien avec le désir du départ.   Et comme en plus les tentatives peuvent être racontées avec toujours la même structure… c’est super!

 

Ajoutez à ça des illustrations assez compliquées pour susciter des descriptions de plus de 4 mots et beaucoup d’humour… et vous obtiendrez ce petit album parfait pour Noël!  Les cocos ont un amour particulier pour les gaffes d’Olivier le petit lutin… allez savoir pourquoi!

Jour de folie – Suzie Robichaud

Jour de folieCe roman a abouti dans mes mains quand mes parents l’ont ramené d’une soirée de lancement.  Et je l’ai lu tout de suite parce que je squattais chez ma parents… et que je n’avais plus de batteries dans ma liseuse.  De l’auteure, j’avais déjà lu et bien aimé « Lettres à Jean-Élie » (je n’ai pas fait de billet… mais je vous renvoie à celui d’Allie) alors je me suis dit que son premier essai en fiction pourrait me plaire.

 

Toutefois, je dois avouer que ça a été un rendez-vous manqué.  Je sais, je les collectionne, ces temps-ci.

 

Ce roman, c’est l’histoire de Simone, fin quarantaine.   Un jour que son conjoint, Vincent, est au ski avec des amis, elle décide de partir à la rencontre de son passé, son premier amour, Gabriel.   De Québec, elle part pour le Saguenay afin de le revoir, sans trop savoir ce qu’elle attend de cette journée, de cette rencontre.

 

Ce roman, ça parle d’amour, des différentes façons d’aimer et d’appréhender la vie ainsi que des relations qu’on peut entretenir avec le passé et les souvenirs.   À travers quelques réflexions, on discute de fidélité, de bonheur.  Pour une fille qui, comme moi, a une relations disons… privilégiée avec mes bulles de souvenirs, ça aurait dû me parler.  Mais voilà, si j’ai apprécié certaines phrases et références, j’ai trouvé l’ensemble un peu trop naïf, et j’ai fait une surdose d’amours diverses et variées toujours intenses, grandes, magnifiées et passionnées.   J’ai eu l’impression d’avoir affaire à des adolescents aux sentiments exacerbés et d’assister à un spectacle plutôt qu’à des sentiments réels.  Un peu too much pour moi, même si je suis certaine que cette puissance d’émotions plaira à d’autres.

 

Dans les parties narratives, la plume simple, directe et sensible fait mouche mais à mon oreille, les dialogues sonnaient souvent artificiel, trop travaillés.  Du coup, je n’y ai que moyennement cru.   Toutefois, une réflexion intéressante sur l’influence des gens les uns sur les autres et j’ai apprécié l’absence de morale à 5 cennes.  Et sur l’amour.  Même si sur ce dernier point, j’ai frôlé l’indigestion.

Vive le vent d’hiver! – Helaine Becker/Werner Zimmermann

vive le vent d'hiverVous souvenez-vous, l’an dernier, je vous ai parlé du joli album « Un porc-épic dans un sapin« , qui nous faisait chanter sur l’air des douze jours de Noël?  Cette année, les auteurs récidivent et nous offrent un vive le vent version hiver et faune canadienne.

 

Encore une fois, on a du vocabulaire moyennement compliqué alors pour mes petits-petits avec des difficultés sévères, pas toujours évident.  Par contre, avec les plus grands, cet album, en plus de les faire chanter, est super pour développer du vocabulaire et mettre des mots sur ces animaux qu’on ne voit pas tous les jours.  Je ne sais pas pour moi, mais un macareux et un boeuf musqué, je ne dis pas ça souvent.  Mais c’est bon à savoir quand on grandit.

 

L’histoire, sur l’air de Vive le vent, c’est celle de trois amis dont le Yéti, qui réussit à faire une une belle pagaille dans les cadeaux du père Noël… au grand dam des animaux de la forêt  Dans toute la deuxième partie de l’histoire, il y a tout plein de choses à faire avec les enfants, comme trouver les choses étranges (yep, un harfang des neiges avec des mitaines, ça le fait plus ou moins) ou encore décrire la grande illustration détaillée où on peut trouver quelques  verbes d’action (manger, jouer, ouvrir, prendre, etc.) et voir aux expressions des animaux s’ils sont contents ou non.

 

On retrouve encore le soooo cute petit porc-épic (je ne désespère pas de retrouver le toutou un jour) et le texte en rimes pour faire comme dans la chanson.  Un seul problème avec mes cocos suuuuper psychorigide.  Devinez-quoi??  Dans la vraie chanson, c’est toujours deux couplets, deux refrains.  Et là, oups, des fois, il y a beaucoup de couplets.  Donc, ça ne leur allait pas du tout… et vous ne pouvez même pas vous imaginer le nombre de fois où j’ai été o-bli-gée de chanter le refrain pour faire plaisir à ces messieurs.  Les oreilles des parents ne s’en sont pas encore remises!

 

Si vous aviez aimé le premier, nul doute que vous allez aimer celui-là aussi! Et j’espère bien qu’il y en aura un à chaque année!

La réparation – Katia Gagnon

La réparationVoici donc ma première lecture pour Québec-o-Trésors, qui avait été suggérée par Lyne, une copine Twitter.   J’avais déjà lu – et beaucoup aimé –  Katia Gagnon avec ses Histoires d’ogres et j’étais bien curieuse de découvrir son premier roman.  Et j’ai bien fait de choisir ce livre car il m’a, encore une fois, vraiment plu.  Un chouia moins que Histoires d’ogres mais beaucoup quand même!

 

C’est le roman dans lequel on fait la connaissance de Marie Dumais, journaliste à Montréal. Oui, c’est la même Marie que nous retrouverons dans Histoire d’ogres.  Ici, nous apprenons à la connaître un peu mieux et nous découvrons réellement qui est ce personnage complexe, celle qui a un si grand talent pour susciter les confidences.  C’est sans doute pour ça qu’on fait appel à elle dans le dossier de Sarah Michaud, jeune adolescente surdouée des maths qui s’est donné la mort, suite à du harcèlement à l’école.  Que s’est-il passé?  À qui la faute?  L’école, la famille, les jeunes bourgeois qui fréquentaient le même collège privé que la jeune Sarah?

 

D’un côté, nous avons cette histoire et de l’autre, celle de Marie-Lune Provencher, une fillette de 5 ans sensoriellement et émotivement déprivée que la DPJ retrouve dans un appartement, auprès de sa mère en délire mystique intense.  Nous suivrons donc aussi cette entrée dans le monde réel.   Dans les deux cas, on retrouve le monde de Katia Gagnon, avec ses quartiers souvent défavorisés et ces grands éclopés de la vie, qui n’ont pas eu de chance.  On ne fait pas semblant avec elle.  Ce n’est jamais trash mais les choses nous sont présentées telles qu’elle sont, les personnages dévoilent toutes leurs blessures et leurs imperfections.

 

Un roman qui date de quelques années déjà mais qui traite d’un sujet dont ne parlera jamais assez : l’intimidation et ses terribles effets.  C’est à travers les témoins des dernières années de la vie de Sarah que nous apprendrons à la connaître: profs, famille, collègues de classe.   Et plus on découvre son parcours, plus on réalise à quel point c’est insidieux et à comment ça pourrait arriver partout, au vu et au su de tous, alors que tout le monde se cache un peu la tête dans le sable, sans se l’admettre.

 

Encore une fois, on sent l’implication sociale de Katia Gagnon.  L’écriture est simple mais bien adaptée à son récit.  À découvrir et à faire découvrir!

 

Bouquineuse boulimique et Suzanne en parlent aussi.

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Calendrier de l’Avent – 25 activités en attendant Noël

calendrierLes calendriers de l’Avent, j’aime ça.  Et non, ce n’est pas juste pour manger du chocolat.  C’est plutôt une tradition, qui fait durer le plaisir de l’attente et mes les cocos dans l’esprit des fêtes.  Que ce soit pour faire des chasses aux trésors ou encore pour découvrir des sucreries… ça plaît à tout coup!

 

La version de Scholastic du calendrier est une version-bricolage.  Et si je peux en dire ce que des cocos en pensent, c’est qu’il y a des cretons-impatients-qui-n’ont-aucune-idée-que-ce-n’est-pas-décembre dans mon entourage.  Et que je suis de nature distraite je l’avoue!    Chaque jour apporte donc son petit bricolage sur le thème de Noël, avec des idées à la  fois simple et originales.  Des pochoirs, des chocolats, des bricolages… et même de la couture.  C’est d’ailleurs l’étrange demande d’une aiguille (!!!) qui m’a fait allumer qu’il se passait quelque chose d’étrange dans la bibliothèque!

 

Les dernières pages cartonnées sont remplies de formes prédécoupées (Un creton-4-ans-crinqué a un peu de mal… et il manque des petits morceaux… mais un creton-7-ans-méticuleux s’en sort suuper bien) pour réaliser le bricolage du jour, ce qui sauve du temps en recherche et, si l’enfant sait un peu lire, le rend ma foi fort autonome.   Bien entendu, certains bricos demanderont de l’aide de la part de l’adulte.   Mais c’est aussi le but de ce genre de calendrier, n’est-ce pas, de passer du temps avec l’enfant!

 

Tout plein de vocabulaire de Noël, qui permet d’en parler, de faire anticiper, de raconter des histoires du temps des fêtes et de faire des liens avec ce que l’enfant connaît de cette période et des légendes qui l’entourent.

 

Ah oui!  Ici, que le Père Noël, les lutins et les cadeaux.  Nul petit Jésus ou crèche.  (À moins que j’ai manqué quelque chose… j’ai réussi à arrêter le carnage avant l’ouverture de touuuutes les petites portes de la page couverture… du coup, la litanie « coucou souris », « coucou nez rouge », « coucou cadeau » a été arrêtée dans son élan.  Gracieuseté des 2 ans.)  Ca change des images saintes que les profs nous donnaient quand on était petits, hein!

Les Nuits Blanches – Fiodor Dostoïevski

Nuits blanchesJ’ai lu les Nuits Blanches alors que j’étais à St-Petersbourg, dans les lieux mêmes où se déroule cette histoire.  Inutile de préciser que ça a probablement beaucoup joué dans mon appréciation de cette histoire ainsi que la vitesse avec laquelle je suis entrée dedans.

 

Cette longue nouvelle est une bonne introduction à l’univers de Dostoïevski, avec ses narrations particulières, ses longues réflexions et considérations sur la vie, la mort, l’amour.  Nous n’avons pas le même type de monologue intérieur tourbillonnant que dans certains autres romans de l’auteur et même si ce n’est pas non plus pétillant de joie et de bonheur, nous sommes loin de la noirceur des autres écrits que j’ai lus le l’auteur.

 

Le narrateur rêve sa vie sans trop y prendre part.  Il erre la nuit dans St-Petersbourg, marchant la ville, se complaisant dans sa solitude et sa contemplation de la vacuité de la vie.   Lors de la première des nuits blanches, il croise une femme, qu’il n’ose aborder que pour la sauver d’un ivrogne.  Cette rencontre l’éveillera à ses premiers réels sentiments et il aura rapidement l’impression de n’avoir vécu que lors des nuits qu’il passe avec Nastenka, la jeune femme.   Mais celle-ci recherche un confident, pas un amoureux.  En effet, elle est amoureuse et elle attend le retour de son homme d’un jour à l’autre.

 

Durant ces quatre nuits blanches, ils vont se raconter leur histoire et apprendre à se connaître, jusqu’à dernière nuit, jusqu’à la perte de la naïveté du narrateur, qui s’était laissé aller à rêver.  Une très belle nouvelle, avec une narration déjà maîtrisée, bien que particulière.  Moins abouti que Crimes et châtiments ou les fameux frères (tiens… il faudrait que je les relise, d’ailleurs) mais le texte atteint son but.  Mais je suis fan du style de l’auteur, c’était prévisible, non?

 

Qui aidera le Père Noël – Jerry Pallota/Davie Biedrzycki

qui aidera le père NoëlVoici le premier d’une longue série de billets-albums-de-Noël.    Je crois qu’il y en aura 7 en tout.  De quoi vous donner le choix, n’est-ce pas!  Vous remarquerez que plusieurs plusieurs viennent de chez Scholastic Canada, une – grosse – maison d’édition que j’aime beaucoup, qui publie des albums et des romans jeunesse canadiens, québécois et américains, depuis plus de 50 ans, et qui a des filiales un peu partout dans le monde.  On nous offre non seulement beaucoup de choix (et les albums sont trouvables longtemps) mais ce sont des collaborateurs géniaux, pour plusieurs raisons (et pas juste pour les cadeaux) et surtout super gentils (clin d’oeil à Julie, Chantale et Caroline).

 

Bon, fin de la crise d’amour.  Et je vous jure qu’ils ne m’ont pas payée pour la faire (en fait, je ne suis pas du tout certaines qu’ils lisent le blog… alors voyez-vous, c’est tout à fait dénué d’intérêt!)

 

Donc, cet album.  Imaginez-vous que Noël arrive et que le Père Noël a besoin d’aide.  Qui pourrait-il engager?  Nous passons donc créature surnaturelle par dessus créature surnaturelle… avec des conséquences que les cocos trouvent hilarantes.  Jusqu’à ce qu’il trouve le match parfait!

 

Un album aux couleurs saturées qui attire l’attention des enfants, en plus de les faire rire.  Car voyez-vous, une momie, ou un dragon, ce n’est peut-être pas « l’helper » idéal!  Et ça fait de drôles de dégâts!  Encore une fois, le texte est très simple et les enfants peuvent facilement deviner juste avec l’illustration quel problème va avoir le Père Noël.   Pour ma part, après lecture, je refais un jeu pour travailler la compréhension de la condition ( le « si » ) et le temps de verbe qui suit après une première lecture.  Comme c’est cocasse, les cocos s’en souviennent et peuvent prédire le problème.  (Le coup de la grenouille a failli causer un accident de nature petite-culotte-mouillée tellement le coco riait!)

 

Notons aussi que ça permet d’explorer le vocabulaire des contes et bestioles fantastiques.  Il est quand même assez rare qu’on en retrouve autant dans le même album.   J’ai seulement un petit bémol sur la fin qui manque de punch à mon goût… et qui fait que ça finit en peu en queue de poisson si celui qui raconte n’y met pas un peu du sien!

 

Mais en gros, ça me plaît bien!

Et Jules a bien aimé également.