Bonne Année 2024… et voici mes favoris 2023!

Je suis gentille… si vous lisez jusqu’en bas, je vous donne les titres au cas où les vidéos (ou mon accent), ça vous énerve! 🙂

2023, c’est fini… vive 2024!

Je vous souhaite donc santé, bonheur, belles lectures, sérénité et tout plein d’aventures (dans et hors littérature).

Des résolutions? Issssshhh… les résolutions, c’est comme les piles à lire… ce n’est pas mon fort.

Lire ma pile? Heu… si vous êtes ici depuis le début, ça fait plus de 16 ans que j’essaie. Et je ne pense pas que ça ait jamais fonctionné. J’ai maintenant 4 bibliothèques à lire. Oups.

Acheter moins de livres? Même quand je n’en achète plus, la pile augmemente quand même. Einstein fait donc dire que faire la même chose en espérant un résultat différent, ce n’est pas bon signe. Donc j’abandonne cette idée!

Bref, je vais lire selon mes envies, tenter d’être plus assidue ici. Comme j’ai eu un petit passage à vide et que j’ai dû préparer la fameuse vidéo tops, j’ai des billets de planifiés jusqu’en mars. Je devrais m’en sortir. Jusqu’en mars.

Voici donc les livres mentionnés dans la vidéo ci-haut!

  • The yellow wallpaper (La séquestrée) – Charlotte Perkins Gilman
  • Le démon de la colline aux loups – Dimitri Rouchon-Borie
  • Promenade au phare – Virginia Woolf
  • Les éclats – Bret Easton Ellis
  • Beau Diable – Jean-François Caron
  • Wollstonecraft – Sarah Berthiaume
  • Lolita – Vladimir Nabokov
  • Triste tigre – Neige Sinno
  • Vidgis la farouche – Sigrid Undset
  • Ce que je sais de toi – Eric Chacour
  • Vaillante – Chris Bergeron
  • 22-11-63 – Stephen King
  • Ça – Stephen King
  • Martin Eden – Jack London
  • Kindred – Octavia E. Butler

Et demain, je vous parle de mes mentions spéciales!

BONNE ANNÉE ENCORE!

Nouées – Catherine Voyer-Léger

L’an dernier, ça a été une année… étrange. Remises en question, changements… bref, j’étais dans une drôle d’endroit. Je connais Catherine depuis les débuts de mon blogue. J’ai toujours été fan de sa pensée, de sa façon d’aller au fond des choses. Je l’ai donc revue au Salon du livre du Saguenay (en 2022… on ne se refait pas) et suite à notre discussion, lire ce livre était une évidence. Une évidence qui s’est concrétisée 15 mois plus tard… mais bon. Une évidence quand même.

De quoi ça parle

À la fin de la trentaine, Catherine Voyer-Léger a choisi d’adopter en banque mixte. Un « enfant de la DPJ ». Ce « premier jour d’une nouvelle vie » l’amène à réfléchir sur trois moments clés qui ont fait d’elle la femme qu’elle est, sur lesquels elle s’est construite.

Mon avis

À chaque fois que l’autrice poste une « réflexion existentielle », même si ce qui a amené la réflexion est souvent loin de ce que je vis, je me sens à chaque fois concernée. Je relate, comme dirait ma nièce. On dirait que je ne peux qu’être fascinée par le fait que quelqu’un d’autre ait déjà pensé ça. Bien entendu, elle le formule beaucoup mieux que j’aurais pu le faire. Mais quand même… c’est tellement, tellement ÇA. Ici, j’ai ressenti exactement la même chose. Même si, encore une fois, son vécu est à des millénaires du mien.

Étonnament, ma partie préférée a été la première, où elle réfléchit à sa nouvelle maternité, à sa fille née d’une autre, qui ne part pas nécessairement avec une ardoise vide. Ça lui donne l’occasion de réfléchir aux inégalités, à la DPJ mais aussi à la culpabilité qu’elle ressent dans cette situation. La culpabilité d’enlever un enfant à une autre mère, celle d’avoir, elle, eu de la chance. Limite celle de ne pas s’être retrouvée dans la situation où se trouve sa fille. Et de là, elle se replonge dans son enfance, dans ses relations avec ses parents, dans ses manques à elle, ses addictions à elle.

Toujours elle réussit à trouver le bon angle. Son écriture est belle, le contenu est songé mais ça se lit hyper bien. Rien d’aride ou de rébarbatif. Le propos est toujours percutant, hautement personnel tout en étant tout de même universel. Il est toujours facile de transposer à nos vécus. Au mien, du moins.

Autofiction, hautement sensible, intime… j’ai adoré ma lecture.

Je pense que j’en aurai pas – Catherine Gauthier

Le thème de la non-maternité me parle. Depuis toujours mais surtout depuis que j’ai admis la fameuse phrase sur la couverture. Et que, surtout, je n’en voulais pas.

De quoi ça parle

Il s’agit ici d’un très beau roman graphique qui parle du rapport à la maternité mais surtout à la non-maternité, de sa perception sans la société mais aussi de la façon que les femmes qui la choisissent (ou pas) la vivent.

Mon avis

Nous suivons donc une femme fin trentaine qui réalise, presque à sa propre surprise, qu’elle croit qu’elle n’aura pas d’enfant. Cette, femme, c’est moi il y a 10 ans. Tout ce qui est dit, exprimé, c’est EXACTEMENT ce que j’ai ressenti, ce que j’ai pensé. Pareil pareil. Je vais donc, encore, raconter ma vie.

En 2012, je n’allais pas si bien. Pour moi, le boulot avait toujours été la partie « facile », celle qui ne crashait jamais. Mais là, c’était la débandade. J’avais l’impression de tout rater. Et c’est quand j’ai dû m’arrêter et que j’ai été obligée de réfléchir, j’ai compris que ce que je devais régler, admettre, c’était ça.

Des enfants, je n’allais pas en avoir.

Et ce n’était pas un échec. Parce qu’en fait, sans le réaliser, j’avais TOUT fait pour ne pas en avoir. Tout boycotté. Je me disais toujours « bon, dans 2 ans… je ne veux pas que ma vie soit finie tout de suite ». Parce que dans ma tête de fille de la génération X, le contraire n’était pas vraiment une option. C’était synomyme de gros, gros ratage. Dans mon planning, j’allais me marier à 24 ans et avoir des enfants à 28. Comme mes parents. Ouais, je sais, ce n’est pas malsain pas pantoute. Mais plus je m’éloignais de cet âge, plus je me disais que j’étais clairement en train de rater ma vie. Pour quelque chose que je ne désirais pas vraiment.

Ceci dit, j’ai tout entendu. Que j’allais manquer quelque chose, que j’allais mourir seule, que je ne pouvais pas comprendre, que j’allais changer d’idée, que j’allais m’aigrir, que je ne serais jamais une femme (comme si ce statut se limitait à un utérus rempli)… Bref, tout. Et parfois, même, de façon fort bienveillante. Pour bien faire.

Bref, ce roman graphique a mis des mots et des images, sur mon vécu. Et j’ai aimé.

Les dessins sont hyper réalistes (comme la couverture), au crayon, et c’est un style qui me plait énormément. On aborde plusieurs aspects, on ne diabolise personne, c’est bien fait… bref, une belle réussite. Je conseille.

De très Joyeuses Fêtes… de la part d’un semi-fantôme!

J’ai été un peu absente ces derniers mois. En fait, 2022 a amené beaucoup de changements dans ma vie et c’est vraiment en 2023 que je l’ai réalisé à plein. J’ai lu moins que d’habitude (quoique bon… presque 160 livres, c’est pas siiii terrible… mais pour moi, c’est une petite année) et je m’étais mis en tête de faire une vidéo Youtube par semaine, ce qui a fait que bon, je n’avais plus de temps pour rien d’autre. Pas certaine que je vais me relancer dans une telle entreprise en 2024 parce que mes billets de blogue me manquent. Ça m’énerve de chercher dans des vidéos pour trouver un avis…

Bref, on me le dit sans cesse, les blogues ne sont plus « à la mode »… mais c’est ce qui me convient le mieux tout de même. Plus facile de chercher, de catégoriser. Instagram ne fait pas tant la job (trop compliqué de faire des photos pour les ebooks et les audios…), il va donc falloir que je revienne ici.

J’espère donc retrouver l’énergie pour ça… parce que ne pas le faire revient à me nuire à moi-même.

Je profite de cette petite réflexion (on va espérer que ce ne soit pas l’une de ces annonces « I’m back »… qui ne dure que le temps d’un billet) pour vous souhaiter un beau temps des fêtes. Des bons moments, des sourires, seuls ou avec les gens que vous aimez.

Have fun!

La maison dans laquelle – Mariam Petrosian

Je voulais lire ce – gros – roman depuis des années. Étrangement, le fait qu’il pèse une demi-tonne m’arrêtait un peu mais suite aux recommandations de Cornelius, je me suis lancée… et j’y suis restée prise 6 semaines.

Ce qui, pour moi, n’est pas normal. À croire que je me suis réellement perdue dans cette maison dont on peut – ou ne veut – pas sortir. Pourtant, j’ai aimé. Beaucoup. Mais ce n’est pas une lecture simple. Mais je m’explique.

De quoi ça parle

Nous sommes dans un internat. Un endroit d’où on ne sort presque jamais, qui a ses propres règles, son propre langage. Les jeunes qui y habitent ont tous un handicap. Il y a les marcheurs, les roulants, ceux qui voient, ceux qui vivent dans leur propre univers. Il y a les petits et les grands. Et tous les 7 ans, à l’aube des 18 dans du dernier groupe, une Sortie.

Il y a aussi la Maison. La Maison qui semble avoir une volonté qui lui est propre, qui cache également un univers tout autre, un Envers.

Ce n’est pas clair? Normal. Ce ne le sera sans doute jamais.

Mon avis

Ce roman fait partie de ceux que je relirai. Plus tôt que tard. D’ailleurs, en le refermant, complètement sonnée (parce que clairement, à le lire sur une si longue période, il y a beaucoup, BEAUCOUP de choses que je n’avais pas comprises), je m’y suis tout de suite replongée… et j’y ai passé un bon trois heures. C’est qu’en entrant dans cette Maison, il faut accepter de perdre nos repères et de parfois croire qu’on a perdu la tête. Entre les différentes temporalités, les jeunes qui évoluent et qu’on rebaptise, le côté onirique, le langage particulier, les contes et légendes du lieu, il est difficile de bien savoir à qui on a affaire… et ce que les interactions signifient vraiment. Il faut porter attention aux détails pour bien faire les liens… et ne pas hésiter à surinterpréter parce que ça, c’est chouette.

C’est chouette pendant 1118 pages. Oui, vous avez bien lu. Je sais. Ça fait peur.

Pourtant, il m’a fascinée du début à la fin. Même si j’y étais perdue et si je me demandais clairement si j’allais réussir à m’y retrouver. Mais au final… eh boy! Il y en a des interprétations possibles. Et en plus, c’est bourré de références aux classiques de la littérature jeunesse, que l’on pense à Peter Pan, à Lewis Carroll ou encore au Livre de la jungle. J’y vois une métaphore géniale de l’adolescence, avec cette peur de grandir, de l’Extérieur où les règles vont changer et où les légendes qui prennent toute la place ne seront plus que de bons souvenirs.

Chacun a son handicap dans cet internat, certes. Mais qui n’a pas ses défis, surtout ado? Leur univers est un peu crade, plein de mythes et de croyances. Il y a une Cafetière, un Croisement, même un Sépulcre. Il y a des guerres de pouvoir mais aussi beaucoup d’entraide. Des moments qui passeront à l’histoire et d’autres faisant partie du quotidien. C’est qu’à cet âge, les choses prennent une telle importance. Les adultes? Témoins. Ils sont davantage une figure qui effraie au lieu de rassurer.

Il y a l’Envers aussi, avec les Sauteurs et les Tombants, ceux qui peuvent passer d’un univers à l’autre. Il y a ces nuits sans fin, ces murs témoins de cet univers, remplis de dessins qui semblent parfois se mouvoir d’eux-mêmes. Il y a la nuit des Contes, contes de l’Envers probablement. Et le Temps, celui qu’on ne voudrait pas voir s’écouler, surtout pour certains. Entre boucles temporelles, sauts dans le passé, secondes qui se transformes en heures, on peut s’y perdre.

Et on peut se perdre entre les voix également. Qui racontent presque la même histoire, mais sous une perspective toute différente. Chacal-Tabaqui (j’adore la ref), conteur, farceur… mais aussi bien plus que ça, Sphinx, grand ou petit ou encore Fumeur, regard un peu externe, arrivé après, qui se fait parfois l’écho de nos pensées.

Bref, envoûtant. Je me souviendrai longtemps de ces ados, vivant dans leurs chambres séparés mais qui s’entraident quand même, malgré les guerre de pouvoir. L’Aveugle, Bossu, Vautour ou encore Loup et Lord. Mon préféré reste Tabaqui, of course, personnage central, mystérieux et semblans sans âge. Je le relirai. Et si vous avez le temps, l’énergie et l’envie de vous perdre dans les couloirs de la Maison, je ne saurais que trop vous le recommander.

Inhumaines – Philippe Claudel

Cette fois, c’est totalement la faute de Sylvain Démenti. Complètement. La couverture ne me tentait moins que pas et après quelques pages, sans le club de lecture, j’aurais laissé tomber. Donc oui. Sylvain est 100% responsable.

De quoi ça parle

Nous avons ici un recueil de nouvelles à l’humour noir, très noir. Toutes les tares de notre société actuelles sont vues à travers un miroir déformant et grossissant. L’humanité sous le pire éclairage.

Mon avis

Ok. Ce n’était pas pour moi. J’aime l’humour noir et grinçant mais le format a fait que c’était trop pour moi. Le narrateur n’a aucune morale, aucune valeur, aucune émotion. En fait, personne n’a aucune émotion. Je sais que ça se veut une parodie de la société mais il m’a manqué de nuances pour apprécier. J’étais juste… écoeurée. Par tout.

Certaines nouvelles étaient bien, un peu moins sombres, mais l’idée de manger ses parents, voire même de les tuer « parce qu’il faut bien », d’acheter des gens pour les tuer… ça me lève le coeur. Je devais passer vite. Alors oui, je comprenais ce qu’on voulait parodier : la cruauté du quotidien, l’insensibilité ambiante… l’inhumanité, quoi. Je comprends. Mais j’aurais compris quand même en allant un peu moins loin.

Le style est froid, incisif, les phrases courtes, les dialogues intégrés au texte. On est loin de Brodeck, qui était pourtant fort dur. Ici, tout le monde agit comme un robot. Bref, aucun plaisir de lecture dans mon cas. Aucun. Assez pour avoir peur de relire l’auteur!

Le bureau d’éclaircissement des destins – Gaëlle Nohant

Je lis toujours Gaëlle Nohant avec plaisir sans pour autant savoir à quoi m’attendre. En effet, son style et son approche varient d’un roman à l’autre. Entre L’ancre des rêves, Légende d’un dormeur éveillé et ce roman, on passe d’un univers à l’autre, même quand certains thèmes se rapprochent. On s’entend, le Dormeur Éveillé reste mon préféré (c’est pour moi un gros gros coup de coeur) mais j’ai passé un bon moment avec ce roman-ci.

De quoi ça parle

Irène est archiviste à l’International Tracing Service, grand centre est le plus grand centre de documentation sur les persécutions nazies situé dans un petit village allemand au passé nazi. Elle y est arrivée par hasard dans les années 90 et y a trouvé sa place, se laissant emporter par ses dossiers alors que sa vie personnelle ne comporte que son fils depuis son divorce avec son mari allemand.

En 2016, nouvelle mission. Restituer les objets du centre aux descendants des déportés. De modestes objets parfois qui ont leur histoire et leurs secrets. Ici, un Pierrot de tissus et un médaillon la feront plonger dans deux destins bouleversés.

Mon avis

J’aime toujours autant la plume de Gaëlle Nohant. Ici, elle se fait accessible, souvent terre à terre malgré le sujet, tout en réussissant à glisser occasionnellement certaines images qui m’ont vraiment touchée. Plus simple que le roman sur Desnos, mais très agréable à lire, simple, précis. J’avoue avoir eu du mal au début. Si l’ITS m’a fascinée (et m’a fait faire de nombreuses recherches, on ne se refait pas), je suis restée assez éloignée d’Irène tout au long du roman et ce sont plutôt les personnages secondaires qui m’ont touchée. Eva, Wita, Lazar sont des personnages marquants, qui sont restés humains malgré l’indicible mais dont une partie d’eux-mêmes a été détruite par toutes ces horreurs.

Je ne connaissais pas du tout cet institut Arolsen, qui encore aujourd’hui reçoit des milliers de demandes de partout à travers le monde. Des gens qui sont à la recherche de leur passé et de celui de leurs parents. Un institut qui a été un peu balloté par les autorités internationales parfois laxistes mais qui a survécu grâce à des employés impliqués, souvent des anciens déportés (du moins, c’est ce que dit le roman et je n’ai pas vérifié cette partie). Juste imaginer ces objets, ces traces… je me souviens de l’atmosphère de Terezinstadt ou d’Auschwitz et c’est un peu ce que l’autrice réussit à nous faire ressentir à certains moments. Se souvenir de ce qui est arrivé, comprendre que ces gens ont été jeunes, qu’ils avaient la vie devant eux, les revoir des années plus tard… bref, c’est la partie qui m’a le plus marquée.

La réflexion sur la mémoire, sur l’importance de se souvenir de ces crimes et sur les répercussions qu’ils ont eus sur les générations suivantes reste pertinente et essentielle encore aujourd’hui. Ces destins, ces questions qui restent, des gens qui ont choisi de refermer certaines portes derrière eux pour survivre, le désarroi de leurs enfants qui eux, n’ont pas toutes les clés. Certains veulent savoir, d’autres non, et ces descendants ont réussi à me toucher.

Irène moins. Je ne saurais trop quoi dire à son sujet d’ailleurs, ni au sujet de son fils. Ce qui m’a intéressée à son sujet était surtout l’histoire de son mariage et de sa relation avec Eva. Ici, la plume n’est jamais larmoyante, les scènes sont fortes et Gaëlle Nohant n’ajoute aucun pathos inutile. Les Kaninchen de Ravensbrück entre autres… ouf!

Une lecture que je recommande et qui met l’accent sur les petites victoires, les petites rébellions dans une horreur sans nom.

Sourcery (Sourcellerie) – Disque-Monde #5 – Terry Pratchett

J’ai entrepris il y a de NOMBREUSES années (je ne vous dirai pas combien) de tout relire Pratchett, en anglais et dans l’ordre. J’en suis au tome 5. C’est n’im-por-te quoi. Mais je n’en suis pas à une incohérence près, n’est-ce pas!

De quoi ça parle

Après une petite incursion dans le monde des sorcières et de la Mort, nous revoilà dans le monde des mages avec notre mage incapable Rincewind (je vais avoir du mal avec les noms, vu que le lis en anglais) qui se retrouve au coeur d’une aventure qu’il ne contrôle absolument pas, pour faire changement. Il va donc être balloté par la situation du moment : un Sourcier est apparu dans le monde des mages et a décidé de dominer le monde, rien de moins.

Mon avis

Lire Pratchett, c’est toujours un régal pour moi. Je suis super fan de son humour à la fois intelligent et absurde, qui sort de nulle part et qui réussit – toujours – à me surprendre. Il joue sur tous les clichés, les tourne dans tous les sens et réussit à nous faire rire et réfléchir en même temps.

Ici, nous sommes à l’époque où les personnages réagissent aux événements au lieu d’agir sur ceux-ci. Ceci dit, impossible de ne pas faire le lien avec certaines séries de fantasy. Ici, Rincewind est encore plus inepte que d’habitude, pris avec une Conscience et une Libido. Il se retrouve donc pris dans une quête dont il ne veut rien savoir (pour faire changement), avec Conina la Coiffeuse (fille de Cohen le Barbare) et Nijel the Destroyer, barbare qui a tout appris dans un livre. Charmante équipe!

Arrive donc dans la Unseen University (tiens… où est mon t-shirt d’ailleurs… probablement parti dans le glissement de terrain) un jeune garçon armé d’un bâton de sorcier très particulier qui va rapidement défier tous les mages, les battre, et décider de devenir le maître de l’univers. Rien de moins. Le seul opposant? Un chapeau. Tellement Pratchettien.

Je suis toujours aussi fan du Bagage et des notes de bas de page. Fan des réflexions sorties de nulle part et des retournements de situation qu’il est presque impossible de voir venir. Pratchett est l’un des rares auteurs qui réussit à me surprendre à presque chaque page. Et je lis le tout avec le sourire du début à la fin. Bref, je n’attendrai pas 10 ans (oups, je l’ai dit) pour continuer!

Atlas – L’histoire de Pa Salt – Lucinda Riley / Harry Whittaker

Les sept soeurs a été une série que j’ai lue au complet, et assez rapidement. En bougonnant du début à la fin. Mais j’ai lu 8 tomes. Alors que je ne finis jamais mes séries. Est-ce que c’est addictif? Clairement. Est-ce une oeuvre d’art? Clairement pas, du moins pas à mon goût à moi. Mais bon, n’empêche que je voulais savoir si mes théories étaient vraies!

De quoi ça parle

Dans les sept tomes précédents, les filles du mystérieux Pa Salt ont toutes retrouvé leurs origines – et l’amour, parce que si on est pas en couple, on a raté sa vie, c’est bien connu – après la mort de leur père qui leur avait laissé des indices. Ce tome va relater son histoire à lui… et nous allons peut-être comprendre pourquoi il a adopté six filles dans six pays différents!

Mon avis

Avant de commencer à vous dire tout ce qui m’a fait les yeux au ciel, je dois quand même être honnête. J’ai lu 800 pages en deux jours. Je voulais savoir. Avec le temps, j’avais des théories et je voulais voir à quel point j’étais à côté de la track. En vrai? J’avais deviné 95% du truc. Et si j’aurais aimé être surprise un peu, j’avoue que c’était la fin que je voulais et que j’ai aimé démystifier le personnage de Pa, qui était resté ma foi assez évanescent. De plus, s’il y a certes une histoire d’amour – voire même une grande histoire d’amour – ce tome est moins « romance » que les précédents, ce qui n’est pas pour me déplaire. On revisite certaines histoires, étant donné que Pa Salt faisait des apparitions dans presque tous les tomes, et on finit par comprendre pourquoi il a adopté ces filles… et pourquoi la soeur disparue a disparu.

Comme d’habitude, les personnages sont assez unidimentionnels. Je crois que j’ai dit « en carton » dans les tomes que j’ai moins aimés, mais ici, comme il y en a une quantité folle, ça m’a moins dérangée. Chacun fait une courte apparition et il y avait peu d’occasion de développer. N’empêche que de tous les tomes, mon personnage préféré reste Orlando, rencontré dans le tome sur Star. Sa théâtralité me fait mourir de rire. Par contre, chaque soeur pourrait être définie par quoi… 5 adjectifs? Ok j’arrête, je suis mauvaise langue.

L’écriture manque de relief, certains dialogues sont ma foi… presque drôles et pas toujours naturels. Je suis l’une des seules mais je n’ai pas réellement ressenti l’affection entre les soeurs et les scènes qui les mettent toutes en scène manquent de sentiment. En fait, c’est dit. Souvent. Mais l’émotion n’a pas fait le chemin jusqu’à moi.

Ceci dit, dans ce tome, on ne passe pas notre temps à vanter la beauté des protagonistes, c’est toujours ça. Est-ce que c’est crédible? Certes non mais ça, je m’en fiche. On a une réécriture des Pléiades, une atmosphère de conte de fées, alors toutes les exagérations et les facilités, ça passe. Disons qu’ils ont la distribution de bébés facile, dans cet univers! C’est très manichéen et bon, Saint Atlas priez pour nous! Mais c’était chouette de voir explicités les liens entre les différentes histoires et de voir que YES, j’avais raison!

Suis-je contente de l’avoir lu? Certes. C’était un bon moment de lecture malgré tous mes malgrés. Je suis toujours un peu fâchée par certains processus pour garder le suspense « il lui raconta son histoire et elle pleura longuement »… ALORS QUE MOI JE NE SAIS RIEN? Deux, trois fois? Un peu facile, non?

Voilà qui met donc un point final à la saga quoique… il reste un petit mystère! Sait-on jamais!

Blackwater – Tomes 2 à 6 – Michael McDowell

Non mais, imaginez! J’ai lu TOUTE une série en un mois. Qui aurait cru? Pourtant, c’est ce qui est arrivé. Moins d’un an après l’avoir reçue en cadeau. Non mais on ne me reconnaît plus!

De quoi ça parle

Dans le tome 1, la ville de Perdido, Alabama, subissait une terrible crue détruisant presque toute la ville. Avec la crue est arrivée Eleanor, étrange personne semblant vernir d’ailleurs, n’ayant pas de réel passé. Elle va bouleverser la ville et particulièrement la riche famille Caskey, dirigée par Mary Love à la poigne de fer. Entre la calme Elinor et l’aïeule qui a l’habitude d’être écoutée au doigts et à l’oeil, les choses ne vont pas nécessairement être de tout repos.

Les tomes 2 à 6 nous vont voyager à travers les décennies alors que la famille Caskey va vieillir, grandir… jusqu’à la seule fin possible.

Mon avis

Cette série a été pour moi addictive. L’auteur a réussi à créer un univers tangible, avec des personnages qui évoluent, parfois pour le mieux et d’autres fois non. Je voulais absolument savoir ce qui allait arriver à chacun des membres de cette famille que j’ai parfois aimé et parfois aimé détester. Ils nous surprennent parfois, nous font enrager et la touche de surnaturel est pour moi juste parfaite pour créer une ambiance glauque assez unique. Il ne fait pas oublier que le roman a été écrit il y a 40 ans! Et quelles matriarches!

D’ailleurs, à ce propos, l’auteur ose quand même plusieurs thèmes et plusieurs personnages hors-normes. Des personnages queer, des femmes fortes, mais un contexte social ma foi fort ancré dans l’époque, avec la ségrégation toujours présente. Et pour la lectrice moderne, il est très impressionnant de voir ce qui était « progressiste » à l’époque. Oh qu’ils étaient généreux, ils avaient même fait une tente pour les Noirs. Quelle générosité!

Bref, nous allons suivre les Caskey pendant des décennies. Certains vont naître, d’autres vont mourir (et on peut dire que l’auteur ose), mais tous vont parfois nous surprendre. L’évolution de Sister, entre autres… ouf! D’ailleurs son nom à elle est tellement révélateur. Chacun vit avec ses traumatisme d’enfance et son héritage, chacun tente de faire ce qu’il peut. C’est que dans ce roman, le passé n’est jamais loin et peut revenir nous hanter quand on s’y attend le moins. Idem pour le fantastique. On l’oublie presque… surtout dans les premiers tomes, jusqu’à ce que tout explose.

Une vraie saga familiale sur plusieurs générations, une famille hors-norme et surtout une vraie réflexion sur le bien et le mal, sur la peur de l’inconnu et les résurgences du passé. On peut bien vouloir que Elinor l’emporte sur Mary Love dans la guerre qu’elles se livrent mais bon… Elinor est quand même… spéciale, non? Et elle n’est pas toute blanche non plus.

Pour moi, la fin est parfaite et je garderai un excellent souvenir de la série, le tome 5 étant un peu moins dans mes goûts car ça parle d’argent (et moi bof… pas trop pour moi). Et que dire de ces éditions de Monsieur Toussaint Louverture! Bref, je ne serai clairement pas très originale… et vous dire que pour moi, ça vaut le coup!

Et merci encore Odehia!