Le Bonheur – Paul Kawczak

Je fais partie de ceux qui avaient adoré « Ténèbre » du même auteur. Il était d’une noirceur infinie, j’avais apprécié le réalisme magique, le commentaire social. Du coup, je me suis jetée sur ce nouvel opus.

De quoi ça parle

Nous sommes à Besançon, en 1942. Dans ce petit village, il y a un ancien château. Dessous, il y a une grotte qu’on dit hantée. Et dans la grotte, il y a des enfants. Des enfants cachés des Nazis. Mais à Besançon, il y a aussi un mystérieux SS à l’aura vert absinthe malfaisante qui semble prêt à tout pour trouver ces enfants.

Mon avis

Voici donc un roman à la structure très particulière. Nous avons une première partie plus romanesque, avec un brin de réalisme magique. Une seconde partie plus factuelle et une troisième plus philosophique, qui surprend. Du moins, qui m’a surprise et qui m’a demandé toute toute ma tête et que j’ai d’ailleurs dû relire deux fois. Ce qui ne m’a pas empêchée de beaucoup aimer.

Ce roman traite de la deuxième guerre mondiale et remet à leur place certaines idées qui sont à nouveau véhiculées dans la société actuelle. Ici, on nous le renvoie en plein visage. La France a collaboré. Et non seulement elle a collaboré mais elle a volontairement livré des enfants aux Nazis. Un certain chapitre est particulièrement difficile à lire. Il parle également du rôle des femmes françaises dans la résistance et du courage dont elles ont fait preuve dans une situation qui semblait sans espoir.

Toute la première partie est plus romanesque et nous rencontrons les trois enfants, Suzanne, Jacquot, Pinou et Pinou le lapin, dans une grotte où rôderait le Diable. Derrière leur survie, il y a des gens que nous allons rencontrer, mais surtout Mme Beugnot, veuve, qui va tout tenter pour protéger ces enfants qui ont été abandonnés par tout le monde et dont personne ne veut, parfois certes en raison des risques encourus mais, dans d’autres occasions, pour des raisons totalement autres et reliées à la pensée fasciste.

C’est un texte certes exigeant, sans concession, et qui fait réagir. La plume de l’auteur me plait toujours et on le retrouve dans plusieurs registres. Il y a une touche de réalisme magique, tout n’est pas dit et ça fait réfléchir. Il y a davantage de lumière que dans Ténèbre, tout en restant très terre à terre et n’hésitant pas à montrer les côtés sombres de l’histoire et de l’humanité. Le tout va évoquer le fascisme, le génocide, mais aussi l’art en général et sa signification dans ou après l’horreur.

Étonnant par sa forme, je comprendrai que ça puisse déranger, mais pour ma part, c’était une très bonne lecture.

1 Commentaire

  1. Il m’attend dans ma PAL. Je suis curieuse de découvrir son écriture. Je n’ai pas lu « Ténèbres ».

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