Le fardeau tranquille des choses (The Book of Form and Emptiness) – Ruth Ozeki

J’ai ce livre (en anglais) depuis sa sortie paperback. J’ai dû le mettre dans 8 piles à lire depuis cette époque, il était ENCORE sur ma PAL de Lisons l’Asie. Oui, je sais, elle est née aux États-Unis mais elle a habité aux Japon et sa mère est japonaise. Donc ça va! Puis, mon amie Sous le ciel m’a dit qu’elle pensait que j’adorerais… et je m’y suis mise.

De quoi ça parle

Il y a deux ans, le père de Benny est mort. D’une manière complètement stupide et tout aussi complètement traumatisante. Depuis, Benny, 13 ans, entend des voix. Les voix des choses autour de lui. Les tables, les théières… un peu n’importe quoi. Sa mère, Annabelle, a quant à elle un travail assez particulier qu implique des archives… mais les archives et les objets s’accumulent.

Ah oui! Le narrateur principal est un Livre. Le Livre!

Mon avis

Ce roman était pour moi. Il comporte tous les éléments que j’aime et c’est, en plus, hyper bien écrit. Que demander de plus!

C’est certes un roman de passage à l’âge adulte, mais pas que. On y parle aussi de santé mentale, de deuil, d’art et d’acceptation. Benny ne va pas bien. Il ne comprend pas ce qui lui arrive, il est dévasté par la mort de son père, sa mère lui fait souvent honte et il n’est pas en état de comprendre à quel point elle-même est en détresse. La relation entre les deux va se détériorer alors qu’elle se débat avec ses démons et que lui se sent perdre pied et ne sait plus ce qui est réel et ce qui ne l’est pas. C’est la grande question, n’est-ce pas!

Cette relation est parfaitement décrite, on sent le désespoir de ces deux personnes qui souffrent et qui ne se rejoignent pas. Ça permet de traiter de plusieurs aspects de la santé mentale, à différents niveaux. Et j’ai adoré le traitement qui explore différentes vision de la santé mentale, différentes façons de la considérer et aussi de la traiter. Ça parle également de créativité, du lien entre la diversité psychique et l’art… bref, j’ai trouvé ça génial. Pas obligé d’accord avec tout mais j’ai apprécié d’ouvrir mon regard sur les différentes façon de voir la maladie mentale selon les cultures.

La narration m’a également beaucoup plu. Le Livre fait la narration d’une grande partie du roman, avec un regard assez omniscient. Benny intervient occasionnellement pour corriger le livre ou l’interpeler directement. Le procédé fonctionne parfaitement et même si on comprend rapidement où on s’en va, ça n’enlève rien au texte. Génial.

D’où vient le titre? C’est qu’il y a d’autres thèmes derrière tout ça. Il y a des moines bouddhistes Zen dans l’histoire, un autre livre qui va tout changer pour un personnage et on y discute de plusieurs concepts, non seulement la réalité, mais aussi de la matière et du vide. Il y a une vraie critique du capitalisme et du consumérisme, on rencontre des personnages hors-norme, notamment un homme SDF philosophe et unijambiste et une jeune artiste qui a ses propres démons. Un roman dans lequel il faut prendre le temps de s’installer, qui va dans plusieurs directons mais où tout se rassemble à la fin. J’aurais un petit bémol sur la toute fin… mais ce regard d’artiste qui nait… j’ai vraiment adoré!

2 Commentaires

  1. Ce titre pourrait me réconcilier avec l’auteure. Je n’avais pas aimé un de ses précédents roman.

  2. Vu ton enthousiasme je le note ! Bon en plus, j’aime beaucoup la couverture et le fait que le narrateur soit un livre…😉

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