The City we became – N.K. Jemisin

J’ai adoré la trilogie de la terre fracturée de Jemisin. Vraiment. C’était dans mes meilleures lectures de 2021. Du coup, quand j’ai vu un roman de l’autrice dans les suggestions pour les personnes ennéagramme type 5, j’ai sauté dessus. Évidemment. Si j’ai largement préféré les autres romans que j’ai lus de l’auteur, l’originalité de ce récit vaut la peine d’être découverte.

De quoi ça parle

Toutes les grandes villes ont une âme, c’est bien connu. New York en a plusieurs, représentées par ses avatars, un par borough. Mais la naissance d’une ville ne se fait pas sans heurts et notre monde est menacé par un Ennemi qui veut détruire la nouvelle cité. Manhattan, le Bronx, Queens, Brooklyn et Staten Island devront travailler ensemble pour sauver leur univers.

Mon avis

Je suis partagée par rapport à ce roman. En fait, j’adore l’idée des avatars qui représentent l’esprit des quartiers New Yorkais, j’aime qu’on découvre le fonctionnement de ce monde d’urban fantasy petit à petit et le combat contre le grand méchant Lovecraftien. C’est hyper imaginatif est c’est une véritable ode à la ville de New York, à sa diversité et ses habitants. Ça donne envie d’y aller et d’embrasser ce mélange de cultures et de modes de vie. Il y a une grande diversité dans les personnages (histoire, origine, orientation sexuelle, etc.) et chacun des avatars représente une partie de ce qu’est New York : un jeune homme queer qui ne se rappelle plus de son passé et qui vient de mettre les pieds dans la ville, une artiste Lenape ayant un doctorat et travaillant au centre des arts du Bronx, une ancienne rappeuse noire devenue avocate et conseillère municipale, une jeune étudiante immigrante indienne n’ayant pas encore la citoyenneté américaine, une jeune femme blanche ayant grandi sous l’emprise d’un père raciste et xénophobe ayant peur de tout ce qui est « autre ». Chacun a un pouvoir différent, même si l’utilisation de celui-ci n’est pas toujours claire. Bref, le concept est trippant.

Là où ça a moins passé pour moi est le côté « in your face », prévisible et répétitif de la métaphore globale. Je préfère davantage de subtilité dans les messages et de nuances dans les personnages, autant les bons que les méchants. Ici, j’ai eu l’impression que les messages sous-jacents n’étaient pas au service du récit mais, au contraire, l’empêchaient d’avancer. Il y a beaucoup de dénonciations de comportements, d’abus et d’opinions, avec lesquelles je suis en grande majorité d’accord, mais c’est… beaucoup. Et souvent, ça m’a semblé plaqué. J’aurais préféré qu’on exploite plus en profondeur certains sujets (la gentrification, par exemple… c’est assez horrible comme concept) au lieu d’en énumérer des dizaines sans vraiment les exploiter. Du coup, ça m’a agacée.

Un récit pour moi moins abouti que ce que j’ai lu d’autre de l’auteur, peu de teintes de gris et un rythme très inégal. Dommage parce que le concept était génial et la fin bien trouvée.

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