Perdido Street Station – China Miéville

C’est mon amie Yueyin qui m’avait offert ce roman… en 2008 je pense. Lors de mon déménagement, je l’ai rescapé lors de mon déménagement-éclair et j’ai eu une subite envie de le lire pour le Pumpkin Autumn challenge. J’ai lu « steampunk » sur la 4e et j’ai décrété que ce serait ma SF/écologie/post-a pour le dit challenge. Bon. C’est davantage un mix d’urban fantasy/steampunk qu’un post-a mais on a un sérieux problème écologique dans cette ville de Nouvelle Crobuzon. Donc ça compte.

De quoi ça parle

Oh boy. Ce ne sera pas simple d’expliquer.

Nous sommes donc dans la ville de Nouvelle-Crobuzon, ville tentaculaire, glauque, sale et où cohabitent plusieurs espèces différentes, dont les humains. Imaginez une époque victorienne un peu totalitaire (et sans reine Victoria), au début de l’industrialisation, mais avec certines innovations scientifiques style steampunk. Regardez les couvertures et ça va vous donner une idée. Dans cette ville, nous avons Isaac Dan ver Grimnebulin, scientifique qui poursuit des recherche fort nébuleuses. Il vivote dans son laboratoire partagé avec des collègues, fête parfois avec Lin, son amante Khépri et n’est pas vraiment bien vu de ses supérieurs. Un jour arrive dans son atelier Yagharek, Garuda venant du désert, homme-oiseau qui a eu les ailes coupées suite à un châtiment dans son pays natal. Celui-ci veut voler à nouveau et il croit qu’Isaac pourra l’aider. Ses recherches improbables vont mettre en péril toute la ville de Nouvelle-Crobuzon.

Mon avis

J’essayais de décrire le genre de ce roman tout à l’heure mais on pourrait juste dire « weird » aussi. Ce serait très bien décrire ce gros roman (ce sont deux tomes mais en anglais, c’est un seul livre). Ça date du début des années 2000, ce n’est pas facile d’accès et ça demande un vrai investissement de la part du lecteur. Pendant le 2/3 du tome 1, tout ce que je trouvais à en dire, c’est « je lis vraiment un truc weird et je ne sais pas du tout où ça s’en va ». Par contre, une fois passé ce cap, quand j’ai commencé à voir où ça s’en allait et comment tous ces petit morceaux d’histoires allaient s’emboiter, j’ai adoré. Je n’étais pas vraiment attachée aux personnages mais comme la Fileuse, ce roman est une vraie toile où chaque événement influence chacun des autres et où chaque fil est noué à la fin, mais pas nécessairement comme on l’envisageait au dépar, avec une ville qui devient pratiquement un personnage à part entière.

Entendons-nous, au début, j’ai eu peur. La litanie dans ma tête, c’était « trop d’adjectifs, trop d’adjectifs, trop d’adjectifs ». Et oui, il y en a beaucoup. Particulièrement pour décrire les dégueulasseries diverses et variées de la ville qui aurait besoin d’un bon coup d’aspirateur géant. Toutes les sécrétions corporelles et odeurs nauséabondes possibles y passent. Certes, ça aurait pu être un peu plus light de ce côté, la prose peut être parfois indigeste (surtout si on vient de manger), le vocabulaire est riche, recherché et malgré toute cette atmosphère puante, l’auteur réussit à créer une étrange beauté dans cette ville tentaculaire, grouillante et multi-espèces. Bien entendu, l’auteur en profite pour comparer les différents quartiers, leurs habitants ainsi que les interactions entre eux. Racisme, anti-industrialisation et anti-capitalisme sont donc explorés sans être nommés comme tels… mais bon, quand même.

C’est donc un roman qui est monté en puissance pour moi. De dubitative au début, j’ai fini enthousiaste et la fin m’a beaucoup plu. J’ai aimé pour l’univers, pour cette ville folle, pour l’atmosphère et pour l’intrigue complexe. Il y a une vraie profondeur dans ces aspects, et ce même si les personnages en soi ne sont pas nécessairement attachants. La preuve, à un moment, j’ai fondu en larmes sans m’y attendre, c’était pour un personnage qui, je crois, n’a pas une seule vraie ligne de dialogue. J’ai trouvé certaines parties extrêmement difficiles à lire. Quand on se retrouve devant des choix impossibles, que finit-on par faire? Et j’ai fini par apprécier la prose et à cesser de remarquer les adjectifs!

Une lecture après laquelle j’ai eu besoin de prendre une journée ou deux de pause tellement j’étais immergée dans cet univers. Pas pour tout le monde, des personnages principaux surtout masculins (sans pour autant que les femmes soient occultées), mais une vraie originalité dans le monde proposé, surtout en tenant compte que ça date de plus de 20 ans. Je relirai clairement l’auteur pour son imagination débridée et lire quelque chose de vraiment différent.

2 Commentaires

  1. Tu décris bien ce qui s’est passé à la lecture de ces livres. Je me demande ce qui a fait que tu n’as pas abandonné au début quand tu n’aimais ni le style ni l’histoire.

    1. Ah, mais c’est le fait que ma copine Yueyin m’a dit que ça me plairait! Juste pour ça!

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