Le chant du Troll – Pierre Bottero / Gilles Francescano

Le comment du pourquoi

Sérieux… je n’en ai aucune idée. J’ai emprunté ce roman tout imagé à la bibliothèque… mais j’avais dû le voir quelque part, non? Sinon POURQUOI je serais trombée là-dessus sur le site de la biblio pendant le confinement? Bref, je ne sais pas du tout!

De quoi ça parle

Lena est une fillette qui se sent invisible. À la maison, son père est collé à son ordinateur du matin au soir et sa mère n’en peut plus. À l’école, elle fait partie de ceux que l’on ne remarque pas. Un matin, elle se lève sous un ciel fantabuleux, la végétation s’emporte et la de curieux personnages commencent à apparaître autour d’elle. Le bouleversement est amorcé…

Mon avis

C’est avec ce roman posthume que je découvre Pierre Bottero, décédé d’un accident de moto en 2009. Je ne connais donc pas Ewilan, Ellana ou les Marchombres (d’ailleurs… est-ce la même affaire? Bref!). Il paraît d’ailleurs que j’aurais encore apprécié davantage cet ouvrage car il regorgerait de références à ses mondes antérieurs. Ça ne m’a vraiment pas manqué par contre car il s’agit d’une lecture que j’ai beaucoup appréciée. Je l’ai lu pendant le zoom sans signet et je me retenais pour ne pas pleurer comme une madeleine devant la caméra. C’est que j’ai une réputation de coeur de pierre à préserver!

Les mots de Bottero et les dessins de Francescane s’accordent parfaitement pour nous faire entrer petit à petit dans cet univers où les créatures du Jour combattent celles la Nuit, qui sont dirigées par une étrange « Elle » qui corrompt l’Imaginaire. Lena est une petite fille attachante, courageuse, pleine d’amour, qui comprend peu à peu quel est le combat qu’ils devront mener. Elle va rencontrer Elfes, Troll et Sprites et faire face à ses pires peurs.

L’écriture de Pierre Bottero est très évocatrice, toute en poésie, avec un vocabulaire recherché par moments. Le texte reste très accessible mais aussi très très triste, surtout que pour le lecteur adulte, il est assez simple de comprendre à quoi fait référence cette fable. Tous les personnages sont venus me chercher et l’ensemble est tellement beau, le mélange texte et images est tellement harmonieux que je veux le livre chez moi. Je sens que l’emprunt biblio ne va pas suffire.

Touchant et émouvant

La vérité sur l’affaire Harry Quebert – Joël Dicker

Le comment du pourquoi

Mon amie Yueyin a détesté ce roman. Du coup, j’avais décidé de ne pas le lire. Mais au bureau, tout le monde le lisait… et je VOULAIS participer à la discussion, vu que bon, pour une fois, on ne parle pas si souvent littérature au boulot!

De quoi ça parle

Markus Goldman a écrit un énorme succès littéraire mais depuis, il est en panne d’écriture. Une ÉNORME panne d’écriture. Du coup, il se réfugie chez son maître à penser, Harry Québert, écrivain chéri de l’Amérique et son prof à l’université. Quand, quelques mois plus tard, Harry est accusé du meurtre de Nola Kellerman survenu 33 ans auparant, Markus est persuadé qu’il doit trouver la vérité et réhabiliter Harry Quebert. Du coup, il débarque à Aurora, petit village de carte postale américain, pour mener l’enquête.

Mon avis

Quebert, ça me fait penser à Q-Bert. J’ai eu ce petit bonhomme unipode avec une trompe en tête tout le long du roman. C’était la parenthèse pas rapport du jour!

Voyez-vous, j’étais tellement convaincue que je n’allais pas aimer que je suis partie avec des attentes à zéro… et que finalement, j’ai passé tout de même un bon moment. Incredible, n’est-ce pas! Entendons-nous, c’est un roman qui se lit tout seul, c’est très addictif et avec toutes les révélations du roman, difficile de le lâcher. En fait, je dois avouer que j’avais promis à ma collègue (coucou Véro) que je la rattraperais et qu’ensuite, je le lirais en même temps qu’elle. Trois jours plus tard, j’avais fini. Comment dire… Oups?

Les histoires d’écrivains, ça me plaît. On n’a qu’à penser à Bolano, Roth ou Bukowski. Du coup, on part avec un apriori positif. Markus « le Magnifique » est un être qui a eu une renaissance au contact de Harry Quebert, son professeur. Il était dans le paraître, quitte à tricher, et a appris à accepter son côté faillible. Et à devenir un écrivain du coup. Aimable? Pas vraiment. Mais bon, il voue un culte à Harry, qu’il considère comme son seul ami.

Harry, Harry, Harry… Comment dire. Il est… heu… bref, j’ai du mal avec Harry. Il ne me fascine pas, Harry. Quinze ans, bordel! Il paraît que c’est Patrick Dempsey qui le joue à la télé… peut-être que ça aurait pu m’aider à l’apprécier, mais tout son discours sur l’amouuuuuûr me dérange profondément. Quand ton grand amour (et égérie adolescente) a 15 ans et que tu en as 34, qu’elle te vénère et tout… tu te gardes une petite gène. Mais c’est moi et mon coeur de pierre. Je ne spoile rien, c’est connu depuis le début.

On m’avait mise au défi de deviner. Savais-je? Pas tout. Je savais qui depuis un bon moment (du moins, forts doutes). Je me doutais de ce qui s’était passé. J’avais compris plusieurs petites intrigues secondaires. Mais certains rebondissements m’ont prise au dépourvu et ça j’aime. Aurais-je pu deviner? Non. Mais c’est expliqué et ça passe. Mais ça ne m’aide pas à aimer Harry par contre! Les fils se nouent tous à la fin et j’ai trouvé cette construction pas mal du tout et qui se tient. Bref, l’intrigue m’a plu et je pense que je vais m’en souvenir.

Là où le bât blesse? L’écriture, qui est ma foi… basique. Et les dialogues ne m’ont pas du tout plu. J’ai eu l’impression que le roman se prenait parfois au sérieux (genre le grand roman américain, mais écrit par un Français- Oups… on me chuchote à l’oreille qu’il est Suisse… my bad) et on est loin de Philip Roth question plume. Selon moi. Of course. De plus, les personnages féminins ne sont pas top (cliché de mère juive, de tenancière de café hystérique, ado enamourée) et souvent assez unidimensionnels. Des longueurs, certes, mais presque tous les personnages ont leur raison d’être et ça c’est bien.

Mais bon… POURQUOI les policiers laissent-ils des nonames gérer leurs enquêtes? Je ne comprendrai jamais!

En résumé, une lecture très prenante, qui va en accrocher plus d’un et qui peut vraiment plaire, si on le prend comme un bon divertissement qui va nous accrocher à une histoire et nous intriguer. De plus, il y a une critique assez jubilatoire du monde de l’édition. Et bon, je serais bien curieuse de voir ce que VOUS, vous aviez deviné!

Queenie – Candice Carty-Williams

Le comment du pourquoi

Les tresses. Elles sont trop top ces tresses! Ça m’a tout de suite attirée. En plus, je veux vraiment diversifier mes lectures.

De quoi ça parle

Queenie est dans la vingtaine, elle vit à Londres et elle est Noire. Elle a grandi à Brixton, dans le sud de Londres, sa famille vient de Jamaïque et elle est folle amoureuse de Tom, son conjoint des dernières années. Sauf que Tom lui a demandé une pause, qu’elle semble être en train de scrapper sa carrière… et que toutee sa vie part complètement en vrille.

Mon avis

Je m’attendais à une chick litt lamda, avec une héroïne Noire. Mais que nenni! Si, au départ, le roman peut ressembler à un remake de Bridget Jones, version 2020, avec apps de rencontres et téléphones cellulaires, on réalise rapidement que l’histoire s’éloigne rapidement de ce schéma. Queenie, c’est plutôt une histoire de découverte de soi, de ses racines, dans une période où l’héroïne n’est vraiment pas à son meilleur.

Ses mésaventures et son désespoir criants nous amènent vers une vraie discussion sur ce qu’est être une femme, d’être noire à l’heure actuelle et d’être confronté à une normalité qui n’est pas la sienne. Et ça, c’est un discours qui peut parler à tous, mais qui nous fait vraiment comprendre le côté quotidien du racisme et des micro-agressions. Et pour moi, il FAUT lire ce genre de récit en tant que blanc, ne serait-ce que pour s’ouvrir les yeux au côté « normal » et « ordinaire » du racisme que plusieurs ne considèrent même pas comme tel. Queenie est loin d’être parfaite, et ça m’a plu. Elle se plante, l’admet, évolue. Au début, elle est au fond du fond et, sérieusement, elle fait une connerie après l’autre. C’est parfois drôle (mention spéciale aux Corgis… j’ai recraché mon vin par le nez en lisant ça), parfois pathétique. souvent révélateur. Queenie n’est pas une sainte victime. Queenie a son rôle à jouer dans ce qui lui arrive et le personnage évolue réellement, sans être sauvée par l’amouuuuuuûr. Elle se sauve elle-même, et ça c’est cool.

Le roman parle aussi de santé mentale, de traumatismes et de façon d’y réagir selon les cultures et les personnalités. Queenie a souvent des relations très discutables avec les épais (oups… les hommes) qu’elle rencontre sur les sites et sa faible estime d’elle fait qu’elle les laisse la traiter comme ça. Et je pense que ce qui m’a le plus frappée a été de réaliser à quel point la « norme blanche » avait pris de l’ampleur dans sa vision de ce que devrait être la vie, la famille. On sent réellement que c’est toujours là, en arrière plan, même quand ce n’est pas le sujet principal et ça ne peut que faire réfléchir sur la représentation dans le culture populaire.

Bref, une fort agréable surprise et j’espère VRAIMENT qu’il sera traduit. Dans ma tête, Queenie existe, elle se balade à Londres avec ses copines et continue son petit bonhomme de chemin. Peut-être même qu’elle réussit à freiner la gentrification de Brixton, sait-on jamais!

La voie des pierres (Les pierres et les roses #1) – Elisabeth Vonarburg

Le comment du pourquoi

Parce que c’est Elisabeth Vonarburg. Ça me suffit.

De quoi ça parle

C’est toujours très compliqué d’expliquer de quoi parlent les romans et les séries d’Elisabeth Vonarburg. Et encore une fois, ici, je sens que ça va être… folklorique de tenter d’expliquer celui-ci. Surtout que c’est le premier tome d’une trilogie.

Nous sommes donc dans le même univers que Reine de mémoire, série que j’ai beaucoup aimée, mais à une autre époque. Ici, l’histoire principale se déroule vers le 12e siècles, dans la Bretagne christienne, alors que Carolus d’Angresay est sur son lit de mort. Des années auparavant, son fils aîné Briann est parti rejoindre les croisés suite à la mort en couches de son épouse, alors que son père avait refusé que les sage-femmes d’Angresay interviennent, par peur de la sorcellerie. Il demande donc à son cadet, Cédric, de le ramener à Angresay. Bien entendu, ça ne va pas être simple et Cédric va se retrouver pris dans une toile dont il ne soupçonnait pas l’existence, impliquant guerres de religion, complots et jeux de pouvoirs.

Une autre trame se dessine, 1000 ans plus tôt, alors que la Déesse, la Morrigane, livre bataille à sa monture humaine, Arwen, alors que de nouvelles croyances émergent.

Mon avis

J’a-do-re. Of course j’adore. Je suis toujours super fan des atmosphères et des histoires lentes et enveloppantes d’Elisabeth Vonarburg et cette fois-ci ne fait pas exception à la règle. Après ces 700 quelques pages, ces personnages existent pour moi. Tous. Et j’ai tous appris à les apprécier, d’une manière ou d’une autre. Vous pouvez donc vous imaginer que j’ai tout de suite enchaîné sur le tome 2!

Comme d’habitude, Vonarburg tisse un univers complexe, avec une histoire dont les fils se tissent et se dénouent graduellement pour laisser apparaître la tableau global. Ici, le monde tel que nous le connaissons n’existe pas, mais l’univers est suffisamment proche pour que nous ne soyons aucunement perdus. Entre les noms des pays et régions qui font très 21e siècle et les figures historiques que nous pouvons reconnaître… mais qui ne sont pas tout à fait les mêmes. Il y a plusieurs religions, plusieurs façons de penser, rien n’est simple, tout est en zones de gris. Chacun est persuadé d’avoir trouvé la vraie foi, la vraie façon de vivre sa religion et dépendant des régions, la magie n’est pas vue de la même façon, mais pas du tout.

C’est profondément humain, on sent aussi le côté féministe de Vonarburg pointer à travers, entre autres, le personnage de Rébecca, jeune juive d’une lignée de guérisseuse qui voudrait plus pour sa vie que ce que lui offre le fait d’être juive en royaume christien. Ça parle de peur de l’inconnu, de magie, de légendes aussi. Et, entrelacé, 1000 ans plus tôt, on fait connaissance d’une déesse vorace et de son vaisseau humain qui a tenu à garder sa conscience, à ses risques et périls. C’est fort mystérieux… et c’est presque le seul fil qui reste vraiment plus éloigné du récit principal, même si on comprend petit à petit où ça s’en va.

Un premier tome très Vonarburgien, loin du tome d’exposition. Il se passe beaucoup de choses, les univers clashent, on trahit, on aime, on sacrifie et on tente de se sauver soi-même et ceux qu’on aime. Totalement mon type de fantasy!

Les roches rouges – Olivier Adam

Le comment du pourquoi

Parce que je l’avais vu un peu partout et qu’un jour, quelqu’un a eu la gentille idée de me l’envoyer en cadeau. Encore une fois, un gros merci!! Vraiment, c’était pas obligé!

De quoi ça parle

Antoine a 18 ans et sa vie est sur la pente descendante. Il a abandonné l’école, se balade toute la journée en buvant et en fumant de la mari, tout en traînant de temps en temps à Pôle emploi. Et c’est là qu’il rencontre Leila. Magnifique Leila. Sauf qu’elle a un mari pas commode et un petit garçon de 3 ans.

Mon avis

Ne vous fiez pas à la couverture, ce roman n’a rien d’une mignonne histoire de vacances. J’ai été un peu surprise que ce soit classé en jeunesse car selon moi, ça s’adresse aussi bien aux jeunes qu’aux adultes. Ça n’a rien de doux, rien de sweet, même si l’histoire d’amour est très belle malgré le contexte pas facile. Les deux personnages ont un énorme passif, c’est le cas de le dire.

Ce roman offre un portrait touchant d’une jeunesse française qui n’a pas souvent voix au chapitre. Ils habitent en zone 4, dans une petite ville où il n’y a presque rien mais où se côtoient maisons avec cour et cités. Antoine est perdu, noyé dans la culpabilité et son désarroi fait peine à voir. Leila vient d’un autre univers. Tombée enceinte très tôt, elle est aux prises avec un mari violent est isolée de sa famille qui, de toute façon, n’est pas d’un grand secours, au contraire. Et quand on ne vient pas de ce milieu, ça frappe. Assez pour que j’aie du mal à m’attacher à eux au départ tellement c’était loin de ma réalité. Le départ a été moyen. Le conjoint de Leila est juste… terrible. J’ai eu des réactions épidermiques. Bizarrement, j’ai toujours de la difficulté à m’imprégner de l’atmosphère des cités françaises.

Par contre, quand l’histoire prend une autre tournure, j’ai commencé à m’attacher à eux et à souffrir avec eux, même en sachant que ça pourrait difficilement bien finir. On lit l’histoire la boule au ventre car même les beaux moments sont doux-amers, fugitifs. Dans leur fuite, les deux jeunes adultes seront confrontés à leurs démons, leurs passés. Les relations fraternelles brisent le coeur et on n’ose imaginer le désarroi des parents d’Antoine face à tout ça.

Une belle plume, des personnages au tournant et un roman qui s’adresse, selon moi, à un très large public.

Le château des étoiles – #1 – Alex Alice

Le comment du pourquoi

C’est la faute à Mylène-la-vilaine… tentatrice! Et bon, le steampunk, l’éther… ça me parle!

De quoi ça parle

Le père de Séraphin est ingénieur. Un grand ingénieur. Sa mère est morte en cherchant les secrets de l’éther et, plus tard, ils sont toujours à sa poursuite. Quand ils sont appelés en Bavière pour un contrat incroyable et qu’on tente de les détourner vers Berlin, Séraphin se rend compte qu’ils risquent gros, surtout quand il réalisent que le client… n’est nul autre que le roi Louis 2 de Bavière!

Mon avis

Cette BD est cutissime! Le 19e version steampunk, la Bavière, des personnages historiques, la recherche d’éther mythique, que demander de plus! Sincèrement, j’ai adoré. C’est enlevé, le graphisme est hyper détaillé, dans les tons pastels, on prend un grand plaisir à suivre ces personnages qui rêvent et qui rêvent grand.

Chaque planche regorge de petites pépites (je déteste ce mot) à découvrir, on peut passer de longues minutes à les observer. Le château est magnifique, les paysages superbes, les appareils à l’éther fascinants. Il y a des méchants-méchants, des enfants-chevaliers, des complots, le tout ancré dans l’histoire alors que nous pouvons rencontrer le roi Louis 2 de Bavière, connu comme le roi fou, amoureux des arts.

Le final est… explosif et on se demande vraiment ce qui va arriver parce que les protagonistes, eux, n’en ont aucune idée! Je continue avec la suite, parce que je veux en savoir davantage sur ces personnages auxquels on s’attache très vite!

Fanny Cloutier – 1 – ou l’année où j’ai failli rater mon adolescence

Le comment du pourquoi

C’est la faute de MAPS, booktubeuse québécoise à l’imagination organisatrice hyperactive. Si elle n’en avait pas parlé, je pense que je ne l’aurais jamais lu, parce que je suis une old bitch pleine de préjugés et que mon expérience « journal d’ados à la québécoise » avec Aurélie Laflamme a été juste moyenne. Mais bon, je l’ai lu, et j’ai beaucoup aimé!

De quoi ça parle

Fanny Cloutier a 14 ans, presque 15. Elle habite à Montréal, seule avec son père, sa mère étant morte quand elle avait 3 ans. Deux semaines avant le début de son secondaire 3, son exalté de père lui annonce, juste comme ça, qu’il part au Japon et qu’elle va commencer son année scolaire… à Ste-Lorette. Logée chez une tante. Dont elle n’avait jamais entendu parler. Après avoir lu que « écrire c’est hurler sans bruit », elle décide d’écrire un journal car elle en a vraiment trop sur le coeur.

Mon avis

Quel roman rafraîchissant! L’objet livre est choupi comme tout et le journal de Fanny, magnifiquement illustré, plein de petits dessins, de couleurs, de différents caractères et de polices d’écriture. Je l’ai emprunté à la bibliothèque… mais je sens que je vais l’acheter, en espérant que ce soit encore d’actualité quand the nièce sera au début de l’adolescence. C’est rose, limite que ça sent les paillettes, c’est distrayant et ça se lit tout seul. Genre, en un après-midi.

Fanny a 14 ans et elle a VRAIMENT 14 ans. Elle ne se comprend pas toujours, a une humeur… versatile et est hyper entière dans ses réactions. J’aurais tellement fait une crise de nerfs de la mort si ça m’était arrivé (on se souvient quand mes parents m’avaient FORCÉE à aller 3 semaines en Floride et abandonner mes copains au même âge… un poème). Elle en veut au monde entier, est persuadée que son père se fiche d’elle et elle va faire payer tout le monde. Mais en même temps, elle voudrait juste aller mieux.

Mine de rien, sous couvert de légèreté, on traite de plusieurs sujets importants et ma foi fort bien traités. Il y a des secrets de famille, de perte, on parle aussi de solitude, d’apparence, d’amitié et de premiers amours. C’est sweet, drôle, rythmé et j’aurais adoré ado. Je me serais sentie… comprise. Et comme adulte, ça me rend un peu nostalgique. J’ai aussi beaucoup aimé les adultes en arrière-plan, très imparfaits, qui font des erreurs, mais qui ne sont pas non plus diabolisés. Très bien fait.

Je lirai la suite avec plaisir! Vraiment.

L’évasion d’Arthur ou la Commune d’Hochelaga

Le comment du pourquoi

J’avais vu ce roman dans une liste de prix littéraire. Me semble que c’était le prix des collégiens au Québec. Et bon, en bonne nonotte qui ne lit pas les 4e de couvertures, je pensais qu’il y avait un certain rapport avec le roi Arthur… Que nenni! On est ma foi moins de Kaamelott, même s’il y a un côté parodique dans cet ouvrage.

De quoi ça parle

Imaginez un mois de mars qui dépasse les 50 jours. Imaginez un petit garçon de 10 ans qui s’appelle Arthur, et qui vit en garde partagée entre une mère ex-TS qui n’en peut plus et un père patenteux, adepte de l’antipsychiatrie (en fait, il est anti-tout), et à la définition de la responsabilité parentale… fluctuante. Un jour, Arthur va se faire péter la gueule par trois petits bums de l’école primaire fort mal engueulés et va se retrouver on ne sait trop comment à vendre des pilules et à jouer au golf sur le St-Laurent gelé, le tout au milieu d’une révolte populaire anarchiste. Je sais, ça fait beaucoup!

Mon avis

Comme je suis vieille (et un peu vieux jeu), mon côté anarchiste s’est un peu éteint avec le temps. C’est une belle idéologie, sauf que j’ai du mal à croire que ce soit possible, étant donné l’humainerie des humains. Par contre, si on sent que l’auteur est clairement du côté des révoltés et des communards, il ne les manque pas non plus! Du coup, ça passe, même si j’ai parfois eu envie de baffer le père d’Arthur et ses grandes idées.

J’ai beaucoup aimé la structure du roman, les images qui marquent, , les différents points de vue et la façon de dire, d’expliquer. On dresse ici un portrait hommage doux-amer du quartier Hochelaga, avec tous ses habitants divers et variés. Il y a une vraie critique sociale, et une critique un peu anarchiste aussi, en tirant un peu de tous les bords : policiers, école, réseaux sociaux, opinion publique, médias et même sur les anarchistes. C’est parfois un peu glauque, mais aussi assez joussif par moments tellement il y a de folie douce. Et de folie moins douce.

Le petit Arthur veut fuir les petits bums, et va atterrir dans une école désaffectée… mais maintenant occupée par des anti-société qui tentent de créer leur propre société meilleure, en marge de tout le monde, à coup de réunions, de votes et de grandes idées. Et parfois, c’est assez drôle. Disons que pour penser hors du cadre, ils l’ont! Il va devenir ami avec Barbe Bleue, un schizophrène et, sans trop comprendre dans quoi il s’embarque, va dealer des pilules!

Si j’ai aimé la critique sous-jacente et qu’à plusieurs moments, je me suis dit : le pire, c’est que ça se passerait probablement exactement comme ça, j’avoue que j’ai eu un peu de mal avec le comique de répétition (le Biveux… j’ai trouvé ça drôle la première fois) et avec le langage ordurier des petits bums, qui sont drôles au début, mais desquels je me suis rapidement lassée.

Un roman très particulier, une voix à suivre, mais si j’ai bien aimé, certains aspects m’ont fait tiquer. Et bon… pauvre Arthur, pogné avec ce duo de parents!

De pierre de d’os – Bérengère Cournut

Le comment du pourquoi

Je ne voulais pas lire ce roman. J’avais lu que ça parlait du peuple inuit et il est écrit par une allochtone alors j’avais hyper peur d’y retrouver une vision folklorique et grand n’importe quoi. Mais une amie me l’a mis dans les mains en me disant « tu-n’as-pas-le-choix ». Alors je l’ai lu… et beaucoup aimé. S’agit-il d’une voix et d’une représentation crédible? Aucune idée. J’aimerais avoir l’avis d’amis autochtones pour connaître leur avis. Mais ça m’a plu. Mais j’anticipe.

De quoi ça parle

Nous somme dans le pays du froid, dans le nord du monde, pays où l’hiver, la nuit dure des mois. Uqsuralik venait de saigner pour la première fois quand la glace se fend et qu’elle se retrouve isolée de sa famille. Avec ses chiens et une peau d’ours, elle va donc errer sur la glace et tenter de survivre dans cette nature souvent hostile mais magnifique, rencontrer des gens et partir à la recherche d’elle-même.

Mon avis

Bon, je l’ai dit en ouverture de billet… j’ai aimé ça. L’art de scrapper le suspense hein! Je ne m’attendais pas à aimer ça, et je me suis laissée prendre. Dans ce court roman, nous suivrons Uqsuralik pendant une bonne partie de sa vie. Nous la verrons tenter de survivre, chasser, trouver à manger, aller à la rencontre de la nature et des gens, jusqu’à se créer une famille. C’est l’histoire d’une vie de femme dans un univers souvent rude, peuplé d’hommes et de femmes qui vivent au rythme des longues nuits, des jours interminables, des froids meurtriers et des grands vents. Une vie de chasse, de pêche, mais aussi de chants et de légendes.

Les pages de vie s’alterment avec ces chants, à la fois rudes et poétiques. La plume est très simple, le rythme souvent haché mais l’autrice a su m’emmener avec elle dans ces maisons d’hiver où on peut presque voir les sourires poindre sur les visages burinés. J’ai d’ailleurs adhéré davantage aux chapitres plus réalistes qu’à l’éveil de l’héroïne ses pouvoirs chamaniques. Les traditions et croyances m’ont beaucoup touchée, notamment en ce qui concerne le choix des prénoms d’un nouveau né. Le personnage de Saoniq, la vieille mère, m’a particulièrement émue.

J’ai lu que l’autrice avait fait énormément de recherches pour construire son récit. En tant que néophyte de la culture inuit, cette porte ouverte sur leur mode de vie millénaire m’a réellement interpellée et je sens que je vais avoir envie de lire davantage de romans au sujet de cette culture. Nous savons qu’Uqsuralik a vécu il y a longtemps, même si ce n’est pas clairement énoncé. Cette étendue glacée est située on ne sait trop où, non plus… peut être près des terres de Baffin. Mais malgré la distance instaurée, malgré la philosophie de la vie très différente de celle de l’occident, j’y étais, dans ce bout du monde. Et j’ai versé une larmichette.

Un roman à découvrir, pour aller ailleurs et se laisser porter au gré des saisons, sans attente. À vous de voir si vous avez le goût de tenter le coup.

Le Prince – Anan #1 – Lili Boisvert

Le comment du pourquoi

En mai, j’étais dans un trip fantasy alors quand on m’a proposé de la fantasy québécoise, avec une magnifique couverture, j’ai tout de suite accepté. Sauf que bon, comme vous allez voir, ça a été un rendez-vous manqué. Très manqué. En fait, si ce roman semble avoir trouvé son public, à voir les avis lus un partout, il représente tout ce que je n’aime pas en fantasy. Oups.

De quoi ça parle

Nous sommes ici dans un univers fantasy où les femmes sont au pouvoir. Anan est un royaume prospère, dirigé par une reine ainsi qu’un sénat de femmes. Douze prêtresses veillent aussi sur le climat. Mais voilà que l’équilibre est menacé. Le royaume Inare les attaque, aidé par l’inertie d’un autre peuple limitrophe. Du coup, pour amener la terrifiante reine à ne pas céder le passage à leurs ennemis, on lui propose le prince en mariage. Pour mener l’expédition, on choisit Chaolih, capitaine extraordinaire, pour mener une mission presque impossible : délivrer le dit Prince à la cruelle reine Làépar.

Mon avis

Vous voulez la vérité? Je ne l’ai fini que parce qu’une copine à moi l’avait lu et m’avait dit que la fin était géniale. Ce n’était clairement pas pour moi et la fin de ma lecture a été fort pénible et ponctuée de grands soupirs. Voyez-vous, j’aime ma fantasy assez lente, pleine de descriptions, avec une atmosphère prégnante et des personnages remplis de contradictions. Ici, nous avons affaire à un récit très rapide, rempli d’action. Tellement rapide, en fait, que les moments qui devaient être explosifs ont été des pétards mouillés pour moi, vu que la tension s’était construite beaucoup trop vite. Genre que je me suis dit « hein? la grosse bataille est déjà finie? »

Je ne suis pas non plus fan de la plume, très directe, et pleine d’adverbes. J’ai un truc avec les adverbes, en fait. J’ai toujours du mal quand les gens parlent « sournoisement » ou regarde « méchamment ». Genre, la personne est en train de faire des menaces… je pourrais deviner que c’est méchant. Pas besoin de me dire, merci. En fait, j’ai l’impression qu’on pense que je ne pourrai rien comprendre toute seule et qu’on me prend pour une décérébrée. C’était un cas où j’avais le goût de crier « show not tell ». Ici, tout est dit, tous les motifs d’action des personnages bien précisés, le plus souvent en une petite phrase. Je n’ai jamais eu le temps de me poser aucune question, vu qu’on y répondait avant même que j’aie le temps de le faire. Et c’est vraiment un type d’écriture, avec un côté scolaire, qui ne me plait pas, du tout. Je suis capable d’inférences, imaginez-vous!

Finalement, les personnages. Que je n’ai pas vraiment appréciés parce que je ne connais qu’un aspect de leur personnalité. Ils sont tout d’une pièce, ont certes des blessures, mais on dirait qu’ils SONT ces blessures. Chaolih, le personnage principal, est THE guerrière que tout le monde admire (ou presque). Top stratège, top combattante qui trucide tous les ennemis, qui est hyper droite et qui écoute tout ce qui lui est demandé. Sérieux, à chaque fois que je lisais ses louanges dans la bouche d’un personnages, je lâchais un grand soupir. Les méchants sont vraiment méchants, pas de zone de gris, et on le martèle encore et encore.

Comme vous le voyez, ce roman n’est pas mon genre et ça a été un gros flop. J’en suis la première déçue. Ce que j’ai préféré, c’est la – magnifique – couverture. C’est dire. Je vais donc vous diriger vers le billet de Lynda, blogueuse (que je ne connais pas, je ne peux donc pas comparer nos goûts habituellement) qui a adoré.