Gagner la guerre – Jean-Philippe Jaworski

Le comment du pourquoi

Tiens… c’est une bonne question, ça… pourquoi ai-je décidé soudainement de lire ce gros pavé de près de 1000 pages. Peut-être un goût de retrouver l’écriture travailler de Jaworski… bref, je ne sais plus. Mais je sais, par contre, que j’ai drôlement bien fait!

De quoi ça parle

Dans le Vieux royaume existe Ciudalia, cité du bord de mer gouvernée par des podestats assoifés de pouvoirs et d’illustres familles aux lourds secrets. Le roman s’ouvre alors que la puissante cité état vient de gagner la guerre, celle qui l’opposait à Ressine, et que les combattants reviennent au bercail. Mais après la guerre ait été gagnée, les combats sont-ils bien terminés? Notre anti-héros et narrateur, Don Benvenuto Gesufal, est un spadassin sans morale et sans scrupule aucune, au service du podestat Ducatore. Il est intelligent, redoutable, et ne recule devant rien pour parvenir à ses fins. Rien. Genre… vraiment, rien. Il va se retrouver malgré lui au milieu de luttes politiques et, en le suivant, nous découvrirons ce qu’il en coûte de – vraiment – gagner la guerre.

Mon avis

Ce roman est génial. Voilà, c’est tout. Génial. J’ai adoré. Le genre de roman où tu repères les petits trucs qui t’auraient fait tiquer si tu avais été moins prise dans l’histoire et dans les mots, mais dans lesquels tu choisis d’ignorer tout ça parce que « c’est trop bien ». Oui, je sais, j’en perds mes mots!

Est-ce que ce roman est pour tout le monde? Non. Certes pas. On est à la frontière de la fantasy de capes et d’épées, de la fantasy politique et de la dark fantasy et c’est sans doute ce dernier aspect qui pourra vous faire tiquer. Notre homme est un truand. Un vrai de vrai. Ni le sans ni les intestins ne lui font peur. Peu importe à qui ou à quoi ils appartiennent. Certaines scènes font frémir. Et en plus de ça, il a tous les préjugés du monde et les exprime clairement et crûment. Très. Et comme notre homme écrit ses mémoires, c’est à travers son regard biaisé que nous découvrons l’histoire. Il faut donc s’attendre à tout. Vous voilà avertis.

Sauf qu’après un moment, on se surprend à bien l’aimer, ce salaud. Et on voudrait bien qu’il réussisse sa mission sans trop casquer. Et le chapitre d’après… il est juste… détestable et on lui souhaite de mourir pendu par les testicules! Disons que le mec a la morale élastique. Mais sa voix, son ton… c’est jouissif. Ce personnage va rester avec moi. C’est qu’il est intelligent, le bougre. Il voit les choses venir, fait des suppositions, ne fait confiance à personne… ENFIN, un personnage qui réalise que tous peuvent avoir des idées derrière la tête. En fait, tous les personnages sont remplis de failles, tous ont des agendas cachés, et j’ai adoré découvrir leurs motivations petit à petit, leurs faiblesses et leur humanité. Même si elle est minuscule parfois.

La plume est soutenue et j’ai adoré la façon dont le ton de Benvenuto varie en fonction des situations (quand il rencontre des elfes troubadours… il commence à rimer… du moins, c’est ce qu’il m’a semblé), les descriptions m’ont fascinée, et je me suis passionnée pour les intrigues politiques. Parce que oui, en plus d’être le résumé des mésaventures de Benvenuto à travers un périple incroyable et plein de rebondissements, c’est la politique ciudalienne que nous suivons. Et Leonide Ducatore, ce personnage qui n’a l’air de rien, mais qui tire dans l’ombre presque toutes les ficelles. Par certains côtés, il m’a rappelé Tywin Lannister, vous voyez le genre.

Comme Benvenuto est l’homme de main de ce « grand » homme, il est témoin de ses machinations et de ses complots. Et à chaque fois que notre personnage principal croit qu’il a un peu de libre-arbitre (et nous aussi, par la même occasion), bang! Nope, en fait. Pas tant. L’univers politique est hyper complexe, les intrigues sont géniales et les jeux de pouvoirs m’ont fascinée.

Certes, il ne faut pas lire ce roman pour les personnages féminins qui sont… mais bon. Mais le monde, qui ressemble à la renaissance italienne ou un peu avant, où on ne peut se fier à rien ni personne, vaut le coup et pour ma part, j’y ai carrément VÉCU. Et c’était topissime.

Coup de coeur pour moi!

Le prieuré de l’Oranger – Samantha Shannon

Le comment du pourquoi

Ces temps-ci, j’ai faim d’oranges. Du coup, j’ai mis ce roman dans ma pile à lire pour le mois de la fantasy. Pis c’est même pas une joke, en fait.

De quoi ça parle

Dans un monde fantasmé, on est près du point de rupture : plusieurs indices laissent croire qu’un dragon endormi depuis 1000 ans va bientôt se réveiller. Nous allons donc suivre plusieurs personnages venant de différents royaumes pendant cette période : Sabran, une reine de l’Ouest, Ead, sa dame de compagnie, Tané, une jeune fille de l’Est qui veut devenir dragonnière, un alchimiste exilé, et Roos, un alchimiste et anatomiste exilé.

Mon avis

Samantha Shannon a souvent précisé que ce roman était un roman de fantasy adulte et pas de la jeunesse. Nous avons donc affaire à une grosse brique de presque 1000 pages, avec de l’action qui se passe dans plusieurs royaumes différents, avec des croyances bien différentes, des cultures diverses et variées et des relations pas toujours faciles. Il y a des dragons – plusieurs types de dragons – de la magie et une mythologie intéressante et simple à la fois. Alors pourquoi, dans les reviews, tant de personnes le classent en YA?

Peut-être est-ce que parce que la lecture est très accessible et que, selon moi, c’est un bon roman pour tenter la fantasy adulte, pour ceux qui ont un peu peur. La plume n’est pas simpliste, mais elle reste assez simple. Bon, à part pour les noms de pièces de vêtements où je me suis vraiment demandé si c’était juste… mal traduit! Oups! L’art d’avoir l’air nounoune. Nous sommes avec des protagonistes adultes (presque en fait… seule la jeune dragonnière en fin d’adolescence), mais plusieurs d’entre eux, en raison de leur situation, ont relativement peu vécu et vivent certaines choses pour la première fois, comme les ados/jeunes adultes. Quelques uns ont une certaine naïveté aussi, qui fait que les jeunes pourront se retrouver en eux, même s’ils n’ont pas le même âge.

Bon, je sais, ça ne vous parle pas de mon avis, tout ça! J’ai passé un très bon moment de lecture et sincèrement, ça se dévore malgré le gros paquet de pages. On veut savoir ce qui va se passer, l’action est super rapide, les péripéties s’enchaînent, on découvre de nombreux coins du royaume et chacun à un certain rôle à jouer dans l’histoire. Le bestiaire et intéressant, les différentes versions des mythes sont aussi très bien traitées. De plus, on voit une réelle évolution dans les personages, ce qui fait que vers la fin, on sent qu’ils sont devenus adultes dans leur tête et qu’ils prennent des décisions d’adulte. Pas toujours les bonnes, mais ils sont moins naïfs et savent davantage qui ils sont. Et ça c’est chouette.

Si c’est une lecture entraînante, dans laquelle il y a beaucoup de diversité, autant dans l’orientation sexuelle que dans l’aspect des personnages, ça n’a pas non plus été un coup de coeur. En effet, il m’a manqué un peu de complexité dans l’intrigue et surtout de descriptions (ouais, j’aime ça, moi, les descriptions dans les romans de fantasy… et ici, il y en a très peu). C’était un peu trop « rapide » pour moi comme rythme et j’aurais eu besoin d’avoir le temps de bien vivre les événements tragiques avec les personnages et ressentir davantage d’émotions. Les voyages et les batailles sont hyper rapides et il y a quand même pas mal de coïncidences. C’est donc une lecture agréable, on passe un très bon moment, je n’ai pour ma part pas trouvé de longueurs, mais je ne crie pas non plus au génie. Peut-être que le fait de l’avoir lu dans le mois de la fantasy, dans la même période que d’autres romans plus complexes et plus denses l’auront desservi. Ceci dit, ça a été un coup de coeur pour plusieurs lecteurs.

Je semble être hyper négative comme ça, mais j’ai tout de même qualifié ce roman de très bonne lecture! J’apprécie vraiment le traitement des relations amoureuses et de la femme en général et le côté très normalisé de tous les types de relations. C’est hyper divertissant et je sens que c’est une histoire que je vais conseiller ce roman à plusieurs personnes. Je sens que ça va pouvoir plaire à pas mal de monde. Et bon… cette couverture! Ça compte, non?

Ekhö – Mondes Miroirs – 1 – New York – Arlington / Barbucci

Le comment du pourquoi

Je voulais une BD fantasy pour fitter à la fois dans mon mois de la Fantasy et pour le rendez-vous la BD de la semaine. J’avais celle-ci. Et les quelques tomes suivants.

De quoi ça parle

Alors que Fourmille est dans l’avion pour New York, une drôle de bestiole lui apparaît pour lui dire qu’elle est l’héritière de sa tante… et qu’elle doit signer maintenant pour accepter. Bon, le truc a l’air choupi et a l’air d’une marmotte cute, que risque-t-elle? Sauf que quelques secondes plus tard, l’avion passe par de GROSSES turbulences, Fourmille agrippe le bras de son voisin-je-sais-tout et ils se retrouvent dans un tout autre appareil… qui va atterrir dans un tout autre New York.

Mon avis

Non mais quels graphiques! L’univers artistique de l’auteur est génial, les détails de ce New York parallèle rempli de bestioles en tous genres sont magiques. Chaque case recèle de nouvelles découvertes. Nous avons donc affaire à une BD riche au plan des illustrations, plein de drôleries et de détournements de la réalité. New York semble être dirigé par les mystérieux Preschauns (les genres de marmottes-cute) buveurs de thé. Beaucoup d’imagination et d’humour à ce niveau.

Côté scénario, c’est tout de même un peu moins palpitant, j’avoue. Bon, en 48 pages, avec l’introduction au monde, c’était couru d’avance. L’intrigue se résout rapidement, presque même avant d’avoir commencé et je suis restée un peu sur le carreau.

J’aime beaucoup Fourmille et son sens de la répartie. J’aime que malgré son physique de femme fatale, elle ne soit pas du tout représentée comme niaise. Le contraste avec le personnage masculin un peu imbu de lui-même et qui se plante royalement fonctionne très bien. Toutefois, je ne sais pas s’il y a une dénonciation derrière, mais il y a vraiment beaucoup d’humour assez sexiste. J’avoue que ça gosse un peu.

Chaque tome semble nous faire voyager dans une nouvelle ville et je vais certainement lire les albums, ne serait-ce que pour la découverte des univers. Ça promet! En espérant que les intrigues se densifient dans les volumes suivants!

C’était ma BD de la semaine

Chez Moka cette semaine!

The Gods of Men – Barbara Kloss

Le comment du pourquoi

Parce qu’il fallait un roman qui parlait de musique pour le mois de la Fantasy. Du coup, j’ai fait comme tout le monde et j’ai choisi celui-là sans trop savoir de quoi ça parlait, à part qu’il y avait une flûte dans tout ça.

De quoi ça parle

À 9 ans, Sable a joué de la flûte et a accidentellement tué sa petite soeur. Dix ans plus tard, elle est en exil, à l’autre bout du monde, et a appris à être guérisseuse sous l’oeil bienveillant de Tolya. Un jour, un mystérieux voyageur vient la chercher pour guérir son père malade, sauf qu’il ne lui dit pas toute la vérité, ni sur la raison de sa quête, ni sur son identité. En effet, il est prince chasseur, et il chasse surtout le peuple de Sable, les Liagé, magiciens qui ont presques soumis les provinces.

Mon avis

Voici donc un roman de fantasy YA plein d’action, très divertissant, qui se lit hyper rapidement (une soirée dans mon cas) et avec lequel on passe un moment, ce qui compense pour un certain manque d’originalité. En effet, ça ne va pas révolutionner le genre, il n’y a rien que nous n’ayons jamais vu, mais on passe un bon moment et on est emporté dans l’histoire.

Notre héroïne est une jeune princesse d’un royaume du désert. Elle n’était pas préparée à la vie qui l’attendait et réalise bien qu’il s’est passé quelque chose d’étrange, lors de cette soirée où sa soeur est morte. Elle s’en veut mais pour elle, la responsable est la flûte, cet artéfact étrange qui semble toujours la retrouver. Elle n’est pas acceptée au village et quand le mystérieux étranger (pour elle, car le lecteur sait très bien de qui il s’agit) vient la chercher, elle n’a pas vraiment le choix de le suivre. Et nous allons donc la suivre dans son voyage vers un pays rival, poursuivie par un mystérieux personnage ainsi que des ombres effrayantes et presque invincibles. Petit à petit la relation va se forger… sans toutefois savoir à qui elle a vraiment affaire.

Nous avons donc affaire à un schéma assez classique, avec une relation basée sur des bases fausses et une tension qui se bâtit petit à petit. L’écriture est hyper simple, les péripéties s’enchaînent, on est sur la route une grande partie du temps, les problèmes s’accumulent et on veut connaître la suite. Ceci dit, la route se fait un peu longuette mais l’action s’accélère à l’arrivée, et ça devient plus intéressant.

Malgré un système de magie qui aurait pu être mieux exploité (j’ai hâte de voir où cette idée de musique magique et hyper forte va aller, car c’est quand même contrasté avec le reste du système), c’est un roman avec lequel on passe un bon moment, avec des héros auxquels on s’attache. La romance passe bien, n’est pas trop niaise. De plus, on a évité l’écueil que je craignais, ce qui vaut la peine d’être mentionné. Un bon roman, prenant et accessible, avec une fin satisfaisante,et nous verrons si je me décide à lire la suite quand elle sortira.

La tempête des échos – La Passe-Miroir – Tome 4

Le comment du pourquoi

Parce que dans le cadre du mois de la fantasy, il y avait une LC informelle pour ce titre. Bon, je ne l’avais pas mis dans la pile, mais qu’importe, n’est-ce pas! Qu’importe aussi que j’aie perdu la conversation de la lecture commune!

De quoi ça parle

Nous sommes au tome 4… je ne vais pas vous raconter ICI de quoi ça parle sinon je vais tout spoiler… mais dans mon avis, je n’aurai pas le choix si je veux être un tant soit peu cohérente. Mais nous sommes ici dans le dernier tome d’une série de fantasy YA qui nous emmène dans un monde constitué d’Arches, toutes dirigées par des esprits de famille aux pouvoirs particuliers. Ophélie, dans le premier tome, se voit mariée de force à Thorn et doit partir vers le Pôle pour l’épouser. Et le tout va nous emporter vers une épopée assez fantastique pour comprendre ce monde et ce qui a bien pu lui arriver.

Mon avis – ATTENTION SPOILERS SUR LES TOMES 1 À 3

Je dois avouer d’emblée que j’avais tellement lu de mauvais commentaires sur ce tome que j’avais au final plus ou moins envie de le lire. On m’avait dit que rien n’était résolu et que c’était ma foi fort long. Toujours est-il que si ce tome est clairement celui que j’ai le moins aimé dans la série, je n’ai tout de même pas détesté, et, surtout, ce qui m’a dérangée n’est pas la résolution finale, qui me plaît assez. J’ai un faible pour les fins douces-amères.

Ce tome 4 nous ramène à Babel, l’arche explorée dans le tome 3. Ceci induit une coupure assez franche entre les deux premiers tomes et les deux derniers. Ça donne l’impression que les personnages des deux premiers ne sont pas assez exploités dans les derniers. Et voyez-vous, malheureusement, c’étaient mes préférés. J’ai un faible pour Bérénilde, Archibald et toussa toussa. De plus, l’atmosphère, beaucoup plus onirico-philosophique, est totalement différente et ce tome est tout entier centré sur la compréhension du monde et au combat contre Dieu… ou l’Autre… ou les deux. L’explication qui nous est donnée est certes un peu emberlificotée mais pour moi, ça a bien passé. J’ai eu tellement peur que les blancs concernent cet aspect que j’étais somme toute contente qu’il y ait une résolution.

Mon problème avec ce tome, outre l’ennui qu’il a parfois suscité (disons qu’il y a des tours et des détours et qu’on n’a souvent pas l’impression d’avancer), ça a été un certain tic d’écriture. J’ai eu l’impression que l’autrice avait en tête de BIEN faire comprendre à ses lecteurs qu’Ophélie faisait SES choix et que Thorn lui permettait de faire SES choix. Du coup, ça revenait toutes les dix pages. Au moins. Un peu comme dans ACO-je-ne-sais-plus-lequel. Et ça m’a énervée, vous ne pouvez pas savoir comment. En anglais, on dit souvent « Show, not Tell » et c’est ce que j’avais envie de dire (non, de crier) à l’autrice. Et de toute façon, j’ai vraiment hâte que le fait qu’un homme permette à la femme de décider pour elle-même n’en fasse pas un super-héros. Parce que c’est juste normal, non? Ou c’est juste moi?

Ceci dit, j’aime bien Ophélie et Thorn, ensemble comme séparément. La maladresse d’Ophélie rappelle parfois celle de mes cocos dyspraxiques et j’ai aimé que ça fasse partie d’elle. La série en soi vaut la peine, le monde est riche, l’intrigue tient la route malgré la nette distinction entre les tomes 1-2 et 3-4. L’écriture passe super bien et ça se lit vraiment tout seul. Dommage par contre, qu’on nous ne voyions qu’une petite partie du monde en question.

Malgré mes bémols, l’une des bonnes séries jeunesse francophones des dernières années.

Neil Gaiman’s Neverwhere – Carey / Fabry

Le comment du pourquoi

Parce que je viens de lire Gaiman et que j’avais une envie de Neverwhere, que j’aime d’amour. Du coup, j’ai pioché dans le fond de ma pile cette vieille adaptation (qui date de 2007) en comic.

De quoi ça parle

Un londonien lambda secourt une mystérieuse jeune femme sur les pavés de Londres et se retrouve bien malgré lui plongé dans le London Below, un univers mystérieux et glauque, où il est traqué par deux mystérieux tueurs qui semblent en vouloir particulièrement à Door, la jeune femme qu’il a secourue.

Mon avis

Disons-le d’emblée, l’histoire de Neverwhere est géniale et l’imagination de Gaiman est assez extraordinaire. Il réussit à nous transporter dans le Londres sous-terrain et son métro, en jouant avec les mots et les noms de stations pour en faire quelque chose de magistral. L’histoire est sombre à souhaits, le lecteur est au départ aussi perplexe que le personnage principal et découvre petit à petit les tenants et aboutissant de cette histoire où Door, traquée par des vilains-méchants, tente de venger la mort de sa famille. Pour ce faire, on se retrouve dans une véritable chasse au laisser passer A-38, mais dans les sous-sols londoniens. Et c’est hyper cool.

Bon, l’adaptation en comic maintenant.

Je dois être une petite nature, mais pour moi, le style hyper graphique du comic était trop pour moi. Déjà que je ne suis pas fan du trait (c’est un peu daté, et en plus, le trait « comic » avec les filles aux gros seins, je trippe moyen), disons que le côté glauque et parfois carrément dégueu (disons qu’ils ne font pas dans la dentelle quand ils tuent quelqu’un… et que l’un des méchants bouffe n’importe quoi… mais vraiment n’importe quoi), ça a moins bien passé. Je préfère ces univers sombre dans mon imagination, faut croire!

Ceci dit, le comic est bien rythmé et on retrouve les principales références du roman, même s’il m’a manqué l’épique « Mind the gap »! À découvri si vous aimez le dessin « comics » ou si vous avez envie de revisiter Neverwhere. On n’a jamais trop de Neverwhere.

C’était ma BD de la semaine! Tous les liens chez Noukette!

Good Omens – Neil Gaiman / Terry Pratchett

Le comment du pourquoi

Ce roman traîne dans ma pile depuis 2006. Oui, je sais, c’est n’importe quoi mais je le gardais pour le BON moment. En fait, je voulais me le garder sous le coude et je me suis dit que là, en cette période trouble, que c’était LE moment. En plus, c’est le mois de la fantasy et il fallait lire un roman adapté en film/série, etc. Et il a été adapté, avec nul autre que David-chou. Ceci dit, même après l’avoir lu, je ne sais pas du tout si c’est de la fantasy ou du fantastique, mais si Wiki l’a dit, c’est que ça doit être vrai, n’est-ce pas? Non? Comment ça non? Ok je sors.

De quoi ça parle

Ça y est, la fin du monde arrive bientôt. Samedi prochain, en fait. L’antéchrist est né, les quatre cavaliers de l’apocalypse sont en route et la grande bataille entre le Bien et le Mal est en préparation. Toutefois, l’ange Aziraphale et le demon Crowley (anciennement Crawly, serpent de son état), après 6000 ans sur terre, se trouvent plutôt bien ici et finalement, les humains, ils les aiment bien. Ils décident donc de joindre leurs forces pour tenter d’empêcher le tout, question de ne pas trop gâcher leurs petites habitudes!

Mon avis

Neil Gaiman et Terry Pratchett sont pour moi des génies. On dirait que leurs cerveaux ont trop de circonvolutions pour moi et ils réussissent toujours à m’étonner par l’absurdité de leurs réflexions et par me faire rire toute seule, et ce, même en public. Ils ont le don pour raconter, sur un mode tout à fait normal (je dirais même avec le flegme anglais), des énormités tellement énormes qu’il faut parfois relire pour être certain d’avoir bien compris. Et moi j’adore. Bon, certes, j’imagine que je n’ai pas compris toutes les références et l’humour british mais ce roman datant de 1990 passe encore hyper bien aujourd’hui et atteint tout à fait sa cible. Du moins, ça fonctionne quand la cible, c’est moi.

Je ne vous révélerai pas tous les tenants et aboutissants de l’histoire car pour moi, ça fait clairement partie du plaisir de la découverte dans le cas de ce roman. Disons que nous y rencontrons War, Death, Famine et Pollution (le nouvel arrivé car Pestilence a pris sa retraite après l’arrivée de la pénicilline), une sorcière du 17e ayant écrit un livre de prophéties aussi exactes qu’inutiles, un gamin de 11 ans amateur de conspiracy thories qui utilise ses pouvoirs sans s’en rendre compte, et les deux derniers chasseurs de sorcières. Ça donne une idée à quel point c’est du grand n’importe quoi. Mais du bon grand n’importe quoi!

Bien entendu, derrière tout ça, il y a une réflexion sur le bien, le mal et sur l’humanité en général, qui est un mix des deux. Les intérêts de l’Ange et du Démon semblent opposés mais trop d’années avec les humains semblent avoir légèrement teinté leurs perceptions. Ils sont des ennemis à la base mais finalement, ils ne sont pas si différents que ça et, quand on se doute qu’il y a une vraie réflexion sur la guerre et les peuples en général. De plus, il y a clairement le thème du libre arbitre derrière toute cette histoire en folie.

Vous pouvez deviner que je ne peux plus de regarder la série avec David Tennant. J’attends juste de pouvoir aller chez mes parents pour pouvoir piquer le compte Amazon Prime de Bébé-Frère. David le mérite bien!

Red Sister (Soeur Écarlate) – Mark Lawrence

Le comment du pourquoi

J’ai entendu parler de cette série sur la chaîne Youtube d’Emily Fox, une québécoise qui a une chaîne Booktube en anglais. Elle parle de « Badass Assassin Nuns » et c’est l’une de ses séries fantasy préférées. Du coup, je l’ai choisi pour la catégorie « Arwen » (personnage féminin badass) du mois de la fantasy de Pikiti Bouquine.

De quoi ça parle

Je pense que l’accroche d’Emily Fox dit tout. Badass Assassin Nuns. Yep, des bonnes soeurs. Qui maîtrisent certains pouvoirs et qui sont entraîner à tuer. Dans un couvent. Nous sommes dans un monde soit post-apocalyptique, soit imaginaire, sur la planète Abeth, où le soleil se meurt, où la glace a pris de plus en plus de place et où le monde habitable est limité à un mince corridor. Dans ce premier tome de la trilogie des ancêtres, nous rencontrons les personnages principaux enfants, alors qu’ils vont faire leur entrée au Couvent de la Sweet Mercy et amorcer leur apprentissage, alors qu’il semblerait que la prophétique Argatha soit maintenant dans ce monde.

Mon avis

J’ai adoré ce début de série! Quelles prémisses intéressantes, quelle agréable découverte du monde, petit à petit. J’adore quand tout ne nous est pas révélé tout d’un coup, quoique l’auteur a mis un super annexe pour tout expliquer d’avance, si le lecteur préfère tout savoir avant de commencer le roman. Nous avons aussi le contexte d’une école/pensionnat et je suis vendue à ces romans d’écoles très particulières. Dans ce tome, qui se déroule sur quelques années, les protagonistes sont encore des enfants ou des jeunes adolescentes, mais elles ne sont pas sans défense pour autant. On sent la menace qui plane, elle se précise dans le tome, mais il semble y avoir plus de tenants et aboutissants que ce qu’il semble au premier abord.

L’héroïne principale s’appelle Nona Grey et est paysanne d’un tout petit village. Elle arrive au couvent par accident car elle avait été vendue par sa famille et a été sauvée in extremis de la potence par l’Abesse Glass, qui l’a amenée au couvent. En même temps qu’elle arrive Arabella Jotnis, presque princesse, qui semble particulièrement douée. Elle joignent la Red Class et vont faire leur apprentissage du combat, des ombres, de la voie et de la spiritualité. Après tout, on est dans un couvent. Nona a énormément de colère en elle et elle découvrira à la fois l’amitié et la trahison.

C’est un roman très dense, très immersif, qui nous plonge tout de suite dans cette atmosphère glacée et mystérieuse. Nous sommes clairement dans un premier tome, basé sur l’apprentissage et la découverte de soi mais je ne me suis pas ennuyée une seconde pour autant. Les personnages sont attachants, leurs relations se forgent petit à petit et le lecteur découvre graduellement le monde dans lequel les personnages évoluent. Ils seront confrontées à des complots et à des rivalités jusqu’à la fin, où les novices devront sauver leur peau contre les diverses menaces qui veulent le pouvoir… ou l’Argatha.

Bien entendu, on pourrait dire qu’on voit venir les choses (mais je m’en fichais pas mal, en fait) et parfois, on a envie de crier aux jeunes novices « PARLEZ À UNE ADULTE BORDEL »!!! Un peu comme dans certains tomes de Harry Potter, quoi. On pourrait dire tout ça, mais ça n’empêche pas que c’est un début de série passionnant, qui promet, et dont les flash forward laissent présager une suite tout aussi intéressante! Traduite, en plus!

Sous le cimetière – Laura Terry

Le comment du pourquoi

Je cherchais des BDs qui pourraient intéresser mes neveux… et celle-ci était dans ma pile. Aussi simple que ça.

De quoi ça parle

Katia et Victoria sont deux soeurs qui arrivent dans un pensionnat. Elles arrivent d’un milieu pauvre, sont boursières, et très différentes. Victoria, la plus grande, est ravie et veut s’intégrer tandis que Katia est, elle, est beaucoup plus rebelle et n’est définitivement pas amie avec la brosse à cheveux. Cependant, ce pensionnat cache un sombre secret… et un adorable petit fantôme!

Mon avis

Comme vous pouvez voir sur la couverture, c’est une petite BD très courte et très jeunesse. Je pense même que ça pourrait plaire à Neveu 2, s’il acceptait de lire des romans avec des filles sur la couverture. Mais c’est une autre histoire!

On a donc ici une jolie histoire où nous rencontrons Petit Fantôme, qui ne veut pas faire la fête avec les autres spectres du cimetière, et qui est devenu copain avec un petit garçon qui habite sous terre avec son père. Bien entendu, son histoire va se croiser avec celle de nos deux soeurs, pour qui l’intégration ne se passe pas comme prévu, du moins pour Victoria parce que Katia, elle, elle s’en contrefiche.

Une jolie histoire avec un papa inconsolable qui est prêt au pire pour ne pas perdre son fils, des fantômes parfois très drôles, parfois pas du tout gentils. Les fillettes de l’école ne sont pas du tout sympathiques, un peu snobinettes et très conformistes. Les garçons ne sont pas mieux alors qu’ils veulent « bien faire ». C’est d’ailleurs le thème principal de la BD, la difficulté d’être soi-même et à accepter les autres comme ils sont. C’est très jeunesse, très abordable, plein de péripéties, les dessins sont mignons comme tout et pour les 9-11 ans, je pense que ça peut très bien passer!

C’était ma BD de la semaine.

Tous les billets chez Stephie

Thérèse Raquin – Émile Zola

Le comment du pourquoi

Moka a lancé le challenge « Les classiques c’est fantastique » au début du confinement et pour avril, c’était Émile. Du coup, j’ai décidé de participer. Bon, je sais, on est en mai. Mais je me suis décidée à la dernière minute et avec Stephie, on s’est dit qu’on publierait notre Zola lundi 4 mai. De là ce billet. Et bon, comme j’ai terminé de lire les Rougon-Macquart (dans l’ordre, psychorigide je suis), j’ai jeté mon dévolu sur Thérèse Raquin, qui était dans ma pile, hérité de ma grand mère. Yavait plus qu’à!

De quoi ça parle

Thérèse Raquin a été élevée par sa tante, avec son cousin Camille, un petit garçon maladif, gâté par sa mère, qui est prête à tout pour lui. Une fois adultes, les deux cousins sont mariés (ben quoi, il faut bien quelqu’un pour s’occuper de Camille) et la petite famille déménage à Paris, près de la Seine. Thérèse accepte placidement son destin, sans réagir, jusqu’à ce qu’un jour, Camille ramène à la maison Laurent, un collègue, qui va éveiller son tempérament nerveux et passionné.

Mon avis

Zola, je l’aime d’amour. Je suis vendue d’avance, en fait. Ici, nous sommes dans un roman antérieur aux Rougon Macquart et si nous retrouvons son talent pour planter l’atmosphère et les décors, le rythme est beaucoup plus rapide et il y a nettement moins de descriptions. Bon, moi j’adore les descriptions zoliennes, mais si elles vous vont peur, c’est définitivement le roman pour tenter Zola. En effet, nous avons aussi un roman puissant, qui révèle le côté sombre de petites gens qui perdent pied suite à un acte terrible.

Ce qui fascine, ici, c’est encore une fois l’exploration de la nature humaine, surtout les côtés sombres de celles-ci. Aucun personnage n’est aimable. Tous sont égoïstes (Zola a d’ailleurs une certaine prédilection pour ce mot), égocentrés ou aveuglés mais malgré tout, même si on les déteste souvent, ils réussissent à nous faire souffir avec eux. Ici, on explore la réaction des personnages qui, sans nécessairement regretter leurs actions, ne parviennent pas à vivre suite à celles-ci. Ils sont hantés et réalisent peu à peu que ce qui devait les libérer les a en fait enfermés avec un fantôme effrayant, qui les empêche non seulement de vivre leur passion mais qui les pousse à prendre des décisions épouvantables et à se trahir eux-mêmes.

J’ai eu beaucoup de peine pour Mme Raquin mais c’est le personnage de Thérèse qui retient l’attention, par sa transformation mais aussi la relation entre les deux amants meurtriers, qui fait ressortir le pire chez un et chez l’autre et qui fait monter l’angoisse.

Je reprocherai toutefois une fin un peu rapide, à tel point que je suis allée vérifier sur le net pour voir si, vraiment, ça se terminait comme ça! Un roman fort, puissant, comme toujours chez Zola. Et je ne regrette pas du tout de m’y être plongée en ce moment. Quel talent!