La soeur de l’ombre – Les sept soeurs #3 – Lucinda Riley

Le comment du pourquoi

Je vous entends penser. « Tu as passé toute ta lecture du tome 2 à chialer, veux-tu bien me dire pourquoi tu continues à te torturer avec cette série? » La réponse est simple : ils sont tous disponibles en audio et je fais beaucoup de route. En plus, c’est simple à écouter et je peux le faire en plein traffic, sans aucun problème. De plus, avouons-le, c’est un peu addictif.

De quoi ça parle

Je ne vais pas refaire encore une fois le résumé global, mais vous pourrez en voir davantage dans mon billet où je bougonne sur le tome 1. Ce tome est celui de Star (Asterope, de son vrai nom), celle dont en n’entend la voix que rarement. Elle a une relation fusionnelle avec sa soeur CeCe, qui semble la dominer totalement et ce n’est qu’après avoir attendu un bon moment qu’elle se décide à ouvrir l’enveloppe laissée par Pa Salt afin de découvrir ses origines. Et les coordonnées géographiques indiquent une librairie de livres rares à Kensington.

Mon avis

Vous savez quoi? Je vais beaucoup moins bougonner sur ce tome que sur les précédents. J’ai certes fait une drôle de face quand dès le départ : Star ne parle pas étant petite et une orthophoniste la voit une fois pour dire « elle connaît tous les mots, c’est juste qu’elle ne veut pas (ou n’aime pas… je ne sais plus) parler, ne vous inquiétez pas ». Heu… comment dire. Faut être devin pour déclarer ça quand un enfant n’a jamais dit un mot de sa vie, pas orthophoniste. Mais c’est un total cas de déformation professionnelle… surtout que l’orthophoniste en question a laissé la famille se débrouiller toute seule avec le langage des signes! Bref, c’était mon chialage. Parce que si je suis sincère, même si on voit tout venir, même si le style reste basique, j’ai plutôt passé un bon moment avec ce roman. L’histoire d’amour est loin de prendre toute la place, on se balade parmi les livres et en Angleterre… et il y a Beatrix Potter!

La partie dans la passé m’a beaucoup plus intéressée que la partie dans le présent, même si j’ai bien aimé me retrouver dans cette maison de famille qui tombe en ruines, où habite entres autres le petit Rory, vivant avec une déficience auditive. Orlando, avec sa personnalité flamboyante me plait bien et ses obsessions m’ont beaucoup plu. J’ai moins aimé Mouse… mais qui est surpris, hein? Star est assez effacée et certes elle se libère de sa relation de codépendance avec sa soeur, mais ce n’est pas non plus une évolution de folie. On a l’impression qu’elle se laisse porter par les événements. Ceci dit, j’ai aimé une héroïne qui n’ait pas une ambition de folie et qui soit bien au quotidien. Ça valide toutes les personnes qui n’ont pas une folle envie d’aventure au quotidien et qui sont souvent représentées comme ayant besoin d’être « sauvées de leur vie plate ». Ça reste divertissant à lire, même si ce n’est pas rebondissement sur rebondissement. C’est que cette propriété en ruines semble fantabuleuse.

Par contre, la partie dans le passé m’a beaucoup plu. Nous partons donc sur les traces de Flora McNichol, au début du 20e siècle. Cette jeune fille a comme idole la célèbre Beatrix Potter et comme elle, elle aime les animaux et dessiner. Elle ne cherche pas le mariage à tout prix et d’ailleurs, ses parents désargentés ne la présentent même pas à la cour, contrairement à sa soeur cadette. Ceci dit, ça ne va pas l’empêcher de tomber sous le charme d’un beau jeune homme et c’est à sa grande surprise qu’elle sera amenée à Londres chez une bienfaitrice… nulle autre qu’Alice Keppel. Vous ne savez pas qui elle est? Allez lire sur Wiki… c’est un personnage réel et ça vaut le coup de bien comprendre à qui on a affaire!

Bref, un très bon moment de divertissement. Le tome 4 me tente moins vu que CeCe me tape un peu sur le système (la relation entre les deux soeurs me tape, en fait) mais sait-on jamais… j’ai encore pas mal de voiture (et de ménage) à faire ces prochaine jours!

You – Chantal Neveu

Le comment du pourquoi

Je ne lis pas souvent de poésie contemporaine mais quand j’ai vu ce titre dans la sélection de Babelio, alors que je trippais sur la couverture, je me suis dit que c’était un signe… et encore plus un signe quand j’ai été sélectionnée pour ce titre. Je l’ai donc lu. Deux fois.

Mon avis

Parler de poésie, ce n’est pas simple pour moi. Vous savez, cette petite sensation d’illégétimité? Ben c’est ça. Ici, difficile de discuter structure narrative ou personnages… c’est tellement personnel comme expérience de lecture. Ce long poème d’une soixantaine de pages parle d’un amour, des premiers regards jusqu’au salut final. Et moi qui n’est pas une grande amoureuse romantique, j’ai apprécié ces mots jetés sur la page et qui m’ont fait voir des flashes, ressentir des fulgurances par moments.

Ce poème au rythme haché, souvent un mot par ligne, parfois une phrase, m’a donné une impression de kaléidoscope d’instants volés à une relation complexe, qui ne semble pas exclusive. Les mots précis et évocateurs font ressurgir images et sensations, on a l’impression de voyager dans l’espace et le temps, les pronoms valsent et les perspectives changent, ce qui laisse une grande place au lecteur dans l’interprération. En effet, rien ne nous est servi sur un plateau.

Pas toujours simple, accessible par sa forme mais pas toujours si facile à comprendre. Je ne suis d’ailleurs pas certaine que j’ai appréhendé le récit de la façon dont l’autrice l’envisageait… mais est-ce si grave, au fond? Bref, une agréable surprise!

Le journal d’un fou – Gogol

Le comment du pourquoi

De temps en temps, il me pogne un trip « littérature russe ». Une nouvelle de Gogol, ça fait parfaitement l’affaire.

De quoi ça parle

Poprichtchine est fonctionnaire. Il taille des crayons pour le Directeur. Dans son journal, nous suivrons sa descente graduelle vers la folie.

Mon avis

J’aime la littérature russe. J’aime l’ambiance qui s’en dégage, ce mélange de passion et de distance, dans un monde dont les codes m’échappent souvent. Il y a un côté « romantique » qui me plait. Oui, je sais, dans ma bouche (ou plutôt sous mes doigts), ce mot sonne weird!

Ce court récit nous est présenté sous forme de journal. D’ailleurs, je ne me souviens pas d’un autre récit de Gogol écrit au « je ». Pas que j’aie tout lu, loin de là! Il est difficile de parler d’un texte si bref sans tout dire et sans vous priver de découvrir comment la santé mentale de cet homme s’échappe graduellement. Bien entendu, c’est un récit qui date, mais il demeure que les signes d’abord plutôt drôles deviennent de plus en plus envahissants. La perte de contact avec la réalité devient petit à petit totale.

Bien entendu, il s’agit d’une façon de mettre en évidence l’aliénation du quotidien et la position dans laquelle cet homme est intenable. Travail inutile, constamment descendu par ses supérieurs et ambition d’améliorer son sort ne font pas nécessairement bon ménage. Le monde des fonctionnaires russes semble être tout un poème, sans parler du traitement des problèmes de santé mentale à l’époque. Ça m’a donc bien plu… et ça se lit en un clin d’oeil! Pas épeurant du tout comme littérature russe!

Wapke – Collectif – Dirigé par Michel Jean

Le comment du pourquoi

Pour Québec en novembre, j’essaie toujours de lire au moins un ouvrage d’auteur autochtone. Parce que j’en ai envie et parce qu’il est important de tenter de se comprendre mutuellement pour mieux vivre ensemble. Je gardais donc ce recueil spécialement pour cet événement.

De quoi ça parle

13 auteurs autochtones, 13 nouvelles d’anticipation. Voilà, c’est aussi simple que ça.

Mon avis

Certains vont me tirer de roches, mais je ne suis pas trop « dystopie ». J’aime la SF, mais la dystopie me met toujours mal à l’aise et ce n’est clairement pas mon genre préféré. Si « anticipation » n’égale pas dystopie, c’est tout de même souvent le cas dans ces nouvelles, que j’aurais dû distiller tout au long du moins au lieu de les enfiler l’une à la suite de l’autre. Ne vous méprenez pas. Mon avis est en général positif. Par contre, certaines nouvelles ont perdu pour moi de leur intensité à être lues trop vite après une autre qui leur ressemblait beaucoup dans les thèmes.

Ce recueil est sombre et l’avenir anticipé l’est tout autant. On ressent la force de la douleur du passé et des blessures qui ne se sont pas refermées, tout comme la nostalgie du mode vie ancestral qui a été retiré brutalement aux communautés. Dans plusieurs des nouvelles, un cataclysme lié au mode de vie moderne a entraîné des catastrophes naturelles et la réponse semble dans le retour aux coutumes et aux modes de vie traditionnels. Ceci dit, les plumes sont radicalement différentes et j’ai passé un excellent moment avec plusieurs nouvelles.

J’ai une petite préférence personnelle pour Les saucisses de JD Kurtness qui m’a particulièrement interpellée ainsi que pour Le quatrième monde d’Isabelle Picard. L’originalité des points de vue et des voix m’a réellement plu et fait réfléchir. J’ai aussi apprécié le côté optimiste du futur imaginé par Elisapie Isaac ainsi que la poésie de Joséphine Bacon, dont je ne me lasse jamais. J’aurais pris tout un roman de l’idée de Louis-Karl Picard-Sioui et j’ai beaucoup aimé l’image des arbres géants de la nouvelle de Michel Jean. Pour certains, il y a certes abus d’adverbes (l’un de mes pet peeves)… désolée, il fallait que je le dise!

Ceci dit, je pense qu’un tel recueil est hyper intéressant pour les allochtones afin de tenter de comprendre le vécu des autochtones, mais aussi pour les jeunes autochtones, qui y voient leur culture valorisée et représentée. Et vous, votre nouvelle préférée?

Chaque heure de danse – Mireille Véronneau

Le comment du pourquoi

J’ai pris ce livre dans ma pile pour le Lirathon « On lit la nuit ». Il fallait prendre un roman qui traînait depuis trop longtemps dans la pile. 2016, ça allait bien dans cette catégorie, je crois. En plus, ça parlait de danse et j’avoue que c’est ce qui m’a décidée!

De quoi ça parle

Catherine a toujours été invisible dans ses cours de danse. Jeune adulte, elle quitte la maison et prend un an pour danser, pour se découvrir aussi.

Mon avis

Disons-le d’entrée de jeu, j’ai beaucoup aimé ce court roman où la danse prend la place centrale. Catherine a perdu son père très jeune et sa mère l’inscrira à l’école de danse pour l’aider à passer au travers. Maintenant, elle va partir, prendre un an pour danser, pour tenter de danser, car Catherine est profondément seule et est rongée par l’anxiété.

Je pense sincèrement qu’il faut aimer un peu la danse pour apprécier ce roman autant que je l’ai apprécié. Catherine va intégrer le cours de Matthew Walters, prof de danse passionné qui voit quelque chose en elle et qui tente de la pousser plus loin, de la faire sortir de sa coquille. Son deuil l’a presque façonnée, elle ne réussit pas à s’en sortir et elle cherche, avec son corps, avec sa danse, à exprimer ce que les mots ne peuvent dire. Certes, elle se cherche comme danseuse, mais aussi comme personne. Qui est-elle à part la fille invisible qui a perdu son père à 5 ans?

Ici, la danse est dure mais salvatrice, le professeur n’est pas cruel et si le monde de la danse n’est pas facile, il n’est pas non plus décrit comme cet enfer où certains se perdent. L’ambiance est parfois sombre, parfois passionnée, on a souvent le goût de secouer l’héroïne qui ne s’aide pas toujours. La plume me plait beaucoup, j’aime le côté passé-présent, l’autrice réussit à faire passer toute la peur, l’espoir, mais tout le vide que le personnage ressent. Sa détresse et sa lente reconstruction est fort touchante.

Une belle lecture, assez lente, que je conseille à tout ceux qui aiment la danse!

Degas, la danse de la solitude – Rubio / Efa

Le comment du pourquoi

Suis-je capable de résister à une BD qui raconte un peintre? Nope. Impossible. Je ne réussis jamais. Donc, j’ai lu cette bande dessinée dès son arrivée!

De quoi ça parle

Au 19e siècle, la peinture arrive à un tournant. Entre les classicistes du Salon et les « bohêmes » qui ne s’appellent pas encore impressionnistes, il y a Degas, homme plein de paradoxes, bourgeois, qui critique à la fois le salon et qui n’adhère pas pour autant à la nouvelle façon de peindre en plein air et d’étudier la lumière. Suite à sa mort, Mary Cassatt, qui l’a connu, se le rappelle à travers ses journaux intimes.

Mon avis

Ce genre d’album, je suis vendue d’avance. J’adore voir apparaître les oeuvres des peintres dans les planches, plus ou moins subtilement. J’aime les clins d’oeil (ici, à Manet et Degas, mais on y voit des pointes de Berthe Morisod et de Mary Cassatt) aux tableaux, j’aime les réinterprétations de ces classiques par les artistes d’aujourd’hui. Est-ce que j’ai aimé? Beaucoup. Vraiment beaucoup.

Degas était un personnage ambigü, complexe, que peu de ses contemporains ont vraiment connu. Souvent désagréable, imbu de sa personne, grand parleur aux grandes théories, il n’aime pas grand chose et le dit haut et fort. Souvent. Pas gentiment. Il cherche l’Art de son siècle, il souhaite représenter cette vie, cet état d’esprit particulier, il veut être reconnu, sans pour autant faire « juger » son art par le fameux Salon qui fait la loi.

Y font des apparitions plusieurs figures de l’époque, on est en plein dans cet ambiance mais aussi dans cette recherche d’atmosphère et de moments volés qui a mené aux danseuses et aux blanchisseuses qui sont la marque de commerce de Degas. Il y a également un grand mystère face à la vie sentimentale de cet homme, éternel célibataire. Était-ce un choix? Un simple état des choses? Ici, la trame narrative met ce aspect brumeux en avant, avec cette libre interprétation de cette relation avec Mary Cassatt, qui n’a jamais dépassé l’amitié professionnelle. Je n’ai pas détesté voir l’homme à travers ce regard somme toute bienveillant, malgré les conflits et l’éloignement. Et la partie explicative, qui évoque le parcours créatif des auteurs était fort intéressante.

Bref, pour moi, c’était une réussite!

Voilà pour ma BD de la semaine

Tous les billets chez Moka cette semaine

Le murmure de hakapiks – Roxanne Bouchard

Le comment du pourquoi

Pour moi, Roxanne Bouchard est une valeur sûre. J’adore son écriture et sa façon d’aborder les intrigues. Les deux précédentes enquêtes de Joaquin Moralès étaient des gros coups de coeur alors ce roman était clairement une évidence pour moi

De quoi ça parle

Nous sommes aux Îles de la Madeleine, en plein hiver. Il y a du nordet à l’horizon et Simone Lord va, à titre d’observatrice, embarquer sur le Jean-Mathieu, un chalutier qui part à la chasse aux phoques avec un équipage étrange alors que tous les autres bateaux restent au quai. Moralès, quant à lui, est embarqué sur une croisière de ski de fond avec son collègue Erik Lefebvre et Nadine Lauzon, son ancienne collègue psychologue judiciaire, qui a une enquête en cours.

Mon avis

Ce que je vais écrire ensuite est – croyez-moi – très difficile à admettre… mais cette fois, la magie n’a pas opéré. Ici, si la poésie pointe parfois le bout de son nez, nous sommes loin des personnages truculents mais magistraux qui faisaient mon bonheur dans les premiers tomes. Deux bateaux, deux atmosphères. Nous retrouvons Simone Lord, connue dans le tome 2, loin de Moralès. Elle doit être observatrice sur un chalutier et elle est loin d’y être la bienvenue. Les propos des personnages sont tellement… tellement… Je ne doute pas que ça puisse être réaliste, mais tant de connerie et de mysoginie, c’était trop pour moi. Entre le cuisinier salaud qui ne veut que « lui donner une leçon » (comprendre : la prendre par tous ses orifices, idéalement sans son consentement, le locataire de chalutier coké et complètement sans dessein ou encore l’autre braconnier crosseur, yen a pas un pour rattraper l’autre. Sans compter les scènes de chasse… une grosse hypocrite je suis.

On voit donc les choses venir de loin. De beaucoup trop loin à mon goût. Pendant toute la première partie, jai failli abandonner, mais je me raccrochais à certaines fulgurances d’écritures et aux rencontres avec un Moralès qui fait finalement face à une réalité qu’il ne voulait pas voir. Mais les coïncidences et la dégueulassitude de certains personnages ont eu raison de mon appréciation globale. La fin a un peu rattrapé le truc (contrairement à certains, j’ai beaucoup aimé la façon – étrange – de clore le roman) et les dernières pages sont très belles. Vraiment.

Les tics de langage, que je trouvais charmants, parfois juste un petit peu agaçants dans les premiers tomes m’ont cette fois-ci tapé joyeusement sur le système et j’ai été un peu déçue de la réflexion sur la célibataire très seule qui est aurait donc besoin du grand amour et d’un homme (c’était 2 phrases, ok, mais ce personnage fort et indépendant me plaisait terriblement… du coup, j’ai sourcillé… et c’est mon hypersensibilité à moi). Bref, je suis déçue. Et je suis déçue d’être déçue car « Nous étions le sel de la mer » et « La mariée de corail » avaient été de superbes lectures.

Chose qui ne surprendra personne… Yueyin est d’accord avec moi! Ya des choses qui ne changent pas!

La soeur de la tempête – Les sept soeurs – 2 – Lucinda Riley

Le comment du pourquoi

Pourquoi? Parce que je suis une grosse suiveuse et que je veux lire ce que tout le monde lit autour de moi. Non mais quand ça parle de romans et que je ne peux rien dire? Croyez-moi, ma grand gueule et moi ne sommes pas d’accord!

De quoi ça parle

Je vous ai parlé de la trame générale dans mon billet sur le premier tome. Je ne vais donc pas reprendre en détails ici. Je dirai simplement : un mystérieux millionnaire suisse, 6 filles adoptées un peu partout sur la terre, des histoires à découvrir.

Ce tome suit Ally, la 2e soeur, celle à qui tout réussit, musicienne et marin de talent. Elle vient d’amorcer une relation avec Théo, un grand skipper quand son père meurt en lui laissant les fameuses coordonnées. Son histoire à elle va la mener en Norvège, à la recherche de ses ancêtres et de son histoire

Mon avis

Tsé quand tu lis quelque chose, et que tu te dis « oh boy que c’est pas pour moi » mais que tu es trop curieuse et que tu continues quand même? Ben cette série et moi, c’est ça. J’aime les parties dans le passé, où on rencontre des personnages historiques et où on revisite certains événements réels. Toutefois, les histoires d’amour… eeeeeh boy!

Le début m’a semblé éternel. C’était sirupeux à souhaits, avec serments d’amour éternel au bout de 3 semaines. Bon, ok. Ils se connaissaient avant… mais quand même. J’étais tellement agacée que, voyant tout venir comme d’habitude, j’avais limite HÂTE à certains événements. I am a bitch, I know. Tout était tellement prévisible dans la partie au présent… Bref, si nous n’étions pas partis dans le passé, avec Anna, jeune femme pauvre découverte en raison de sa voix d’ange. Cette partie était beaucoup plus intéressante, avec une héroïne qui évolue et qui passe de jeune fille pure et naïve à une femme plus mature et qui sait ce qu’elle veut. Mais la raison qui m’a fait continuer, c’est la trame historique.

Certains le savent, j’ai déjà joué un peu de piano. J’ai une pas trop pire culture musicale classique, du moins avec les plus connus. Rencontrer Grieg a donc été un vrai plaisir. Pareil pour Ibsen. Assister à la création de Peer Gynt en Norvège a été un vrai plaisir. J’ai pu connaître un peu l’histoire de la Norvège avec « le roman de Bergen » et j’ai beaucoup aimé y retourner le temps d’un demi-roman. Rencontrer des personnages historiques dans un livre, c’est mon péché mignon. J’ai beaucoup aimé le personnage de Tom aussi!

Je ne peux pas vous révéler toutes les raisons de mon agacement sans spoiler des événements majeurs de l’histoire. Mais Théo ne m’a pas du tout plu et la manie de l’autrice de rappeler CONSTAMMENT la richesse et la beauté des protagonistes me tape sur les nerfs. Par exemple, pourquoi préciser qu’il ne reste que « le chambre la plus chère » d’un hôtel qui n’a aucune importance dans l’histoire et où la protagoniste ne passera qu’une nuit? C’est bon, ça va, les 10 premières fois, ça m’a permis de comprendre! L’écriture est très moyenne, ça se traîne pas mal, mais le pire, c’est que je vais certainement lire la suite.

Oui, je vous entends penser: « pourquoi tu t’infliges ça? »

La curiosité est un vilain défaut. Et quand même, je me demande bien où le prochain tome va m’emmener!

La promesse des ténèbres – Maxime Chattam

Le comment du pourquoi

Je n’en ai pas parlé ici (je ne sais trop pourquoi d’ailleurs) mais j’ai lu la triologie du mal de Chattam l’an dernier. Du coup, vous pouvez vous imaginer qu’il FALLAIT que je sache ce qui était arrivé au mari d’Annabel, la policière New-Yorkaise dont on fait la connaissance.

De quoi ça parle

Brady O’Donnell (le fameux mari) est grand reporter entre deux sujets. Quand un ami lui propose de rencontrer Rubis, impliquée dans l’industrie porno underground, il ne se doutait pas qu’elle allait se suicide devant lui. Fasciné par cette femme, il va tenter de comprendre son geste et tomber sur un monde sombre dont il ne soupçonnait pas l’existence, en plein coeur de New York. Est-il face à des hommes ou à des vampires?

Mon avis

Ok. Non. Juste non. Trop glauque pour moi. J’ai définitivement atteint ma limite. Entendons-nous, du glauque, je peux en prendre en littérature. Pas en film, certes, mais en littérature, je suis capable! Avec Chattam, je savais à quoi m’attendre, la trilogie du mal n’étant pas piqué des vers côté glauquitude, mais les histoires se tenaient davantage. Là… bref, non.

Entendons-nous, je pense que ma déception est liée au fait que je n’ai pas accroché au personnage principal. Je n’ai absolument pas compris ses motivations, on aurait dit qu’il prenait systématiquement les mauvaises décisions. Certes, je veux bien comprendre que c’est sa part d’ombre qui prend le dessus, mais je vous jure, à chaque fois qu’il pouvait faire une connerie, il la faisait. En cachant le tout à son épouse, of course, sinon ce ne serait pas drôle.

Ceci dit, c’est toujours aussi page turner, toujours aussi plein de rebondissements. Chattam nous emmène dans des lieux fascinants (en plus, il paraît qu’ils existent, c’est fou!) mais l’univers du porno underground n’est pas celui qui m’attire le plus. Ceci dit, le personnage de Rubis devient limite touchante par moments, même si nous ne la connaissons que post-mortem. On comprend comment elle s’est retrouvée là. J’ai aussi été bien contente de retrouver Annabel et Jack Thayer, son partenaire et ami, flic vivant davantage dans la littérature que dans la vraie vie.

Je suis tout de même restée avec l’impression de « tout ça pour ça », vu que j’avais pratiquement tout vu venir à 100 km. Je pense donc que même si j’ai aimé la trilogie du mal, c’était mon dernier Chattam. Je tiens à ma santé mentale!

The Reading List – Sara Nisha Adams

Le comment du pourquoi

J’avais besoin d’un livre sur les arts pour mon Pumpkin Autumn challenge. Et comme tout le monde le sait, la littérature est un art. En plus, je l’avais vu un peu partout sur les réseaux et la couverture faisait « automne ». Que demander de plus? J’aime toujours les livres-qui-parlent-de-livres.

De quoi ça parle

Mukesh est veuf depuis plusieurs mois. Il est depuis un peu reclus, cuisine la grande variété de deux plats et va toujours faire les courses le mercredi. Ses trois filles l’appellent quotidiennent pour prendre de ses nouvelles et il vivote en regardant des documentaires. Il aimerait être plus proche de sa petite fille Priya, mais celle-ci a toujours le nez dans un livre, comme sa défunte grand-mère.

Aleisha travaille depuis peu à la bibliothèque municipale qui menace de fermer. Elle n’est pas lectrice mais son frère lui a trouvé ce petit boulot pendant que lui fait vivre sa famille et s’occupe de leur mère qui a des graves problèmes de santé mentale.

Un jour, Mukesh va tomber sur un livre qui va lui rappeler sa femme et va décider d’aller chercher un autre roman à la bibliothèque, où il va tomber sur Aleisha. Une mystérieuse liste de lecture va les rassembler.

Mon avis

On aurait pu croire que dans un livre qui parle de livres, je serais extatique à chaque fois que la lecture était mentionnée. J’ADORE les références dans les romans. J’aime toujours avoir l’impression d’un petit lien spécial entre un auteur et moi quand je reconnais le truc. Bref, d’habitude ça me plaît. Alors pourquoi ai-je eu tant de mal avec la première partie de ce roman, notamment à chaque fois que la lecture était nommée? Écoutez, je n’aurais pas cru ça possible, mais j’ai été terriblement agacée par le fait que TOUT soit ramené à la lecture. Je veux bien croire que Naina ait été une grande lectrice, mais ya toujours ben une limite! Je crois que c’est parce que les références étaient trop explicites, trop « expliquées » justement. Bref, à toutes les fois que je lisais l’expression « curled up with a book », je devenais limite agressive. Mes réactions sont parfois étranges, je sais.

Mais bon… mes lubies mises à part, il y a des éléments que j’ai aimés dans le roman, notamment le personnage de Mukesh, qui devient lecteur et réapprend à vivre sans son épouse adorée. Leur mariage était arrangé, certes, mais ils ont été profondément amoureux. Et ce que ça peut donner faim de nourriture exotique (je dirais indienne, mais Mukesh étant né en Afrique, je peux me tromper!). Ce personnage est hyper attachant, son évolution par les livres à travers son deuil est très crédible. J’ai beaucoup aimé le voir avec sa petite fille ou encore avec Aleisha, qu’il a du mal à comprendre.

Les chapitres consacrés à Aleisha ont mis plus de temps à me toucher. C’est que c’est un petit porc-épic. On comprend graduellement pourquoi, certes, mais, mais… POURQUOI cette mère ne reçoit-elle pas d’aide?

Malgré tout, ce roman se veut un hommage à la littérature, au rôle des bibliothèques comme lieu de rassemblement et de l’importance des communautés, même dans les grandes villes. J’ai bien aimé les romans choisis (je les avais tous lus, sauf le Vikram Seth) ainsi que les discussions à leur sujet. Gros bémol pour Orgueil et préjugés, dont on parle comme d’une bluette, mais l’exploitation des thèmes est fort judicieuses en lien avec l’histoire des personnages. Comme quoi chaque livre trouve son interprétation dans les yeux des lecteurs.

Je conseillerais si vous avez envie d’entendre parler de livres (beaucoup) et d’un roman rempli de positivisme malgré les épreuves difficiles que certains auront à vivre. Certaines scènes de la fin sont tristes à mourir. C’est plein de bons sentiments mais c’est aussi bien écrit. Bref, vous me direz!