Queenie – Colomba /Levy

Le comment du pourquoi

Non mais n’est-il pas trop beau, cet album? En image, ça ne donne pas aussi bien qu’en vrai, mais le doré est tout shiny! Je l’ai reçu aujourd’hui et aussitôt reçu, aussitôt lu. J’étais curieuse en plus!

De quoi ça parle

Ce très bel album raconte l’histoire vraie de Stephanie St.Clair. Femme, gangster, noire. Le tout à Harlem, dans les années 30. Que demander de plus?

Mon avis

Je ne suis pas très hot pour garder le suspense hein? Je pense que dès les premières lignes, vous aurez deviné que j’ai vraiment beaucoup aimé cet album qui trace un portrait passionnant de cette femme que l’histoire mainstream a oubliée. Loin d’être aussi célèbre que Lucky Luciano, elle est à la tête d’une loterie clandestine. Riche, classy, puissante, elle est l’une des rares gansters à mourir dans son lit… de vieillesse. Elle a tout pour faire peur et nous découvrons son passé à l’aide de flashbacks et nous comprendrons petit à petit ce qui l’a menée là où elle est.

Dans le dossier de presse, il est précisé que notre héroïne n’évolue pas, mais que c’est le regard que nous portons sur elle qui évolue. C’est tout à fait ça. À travers son histoire et son passé, notre vision des choses va changer. Avec cette figure en avant-plan, nous pourrons voir le Harlem « renaissance » prendre vie, avec ses figures marquantes et ses lieux cultes. Mais derrière tout ça, il y a la colonisation, le racisme et la condition des femmes noires dans les États-Unis de l’époque.

Bien entendu, il y a un mystère et nous découvrirons ce qui se passe vraiment à la fin. L’histoire est bâtie comme un scénario et, avouons-le nous, cette histoire est digne d’Hollywood. Bref, un roman graphique à découvrir, avec un dessin qui va à l’essentiel mais qui fait mouche. Beaucoup, beaucoup aimé! C’était ma BD de la semaine!

Tous les billets chez Stephie cette semaine!

Les crépusculaires – Mathieu Gaborit

Le comment du pourquoi

Le livre audio était à la bibliothèque. C’est la seule raison. Je n’en avais jamais entendu parler. Donc c’était une pioche de total hasard… et bon, comme vous pourrez vous, se fier sur le hasard, c’est parfois dangereux!

De quoi ça parle

Agone est le fils du baron de Rochronde, qui vient de mourir. Lui qui ne souhaite qu’une seule chose : retourner à sa vie de bienfaisance, loin de la cruauté et des guerres de son père. Toutefois, il se voit obligé d’aller étudier 7 jours au Souffre-Jour, après quoi il sera libre de retourner à sa vie. Sauf que bien entendu, cette école mystérieuse dominée par des arbres noirs et des mages lui réserve bien des secrets.

Ce livre contient trois tomes qui ont – je crois – été publiés séparément et qui datent d’il y a environ 15 ans.

Mon avis

Comment dire… voici un rendez-vous manqué. Je m’attendais à une quête magistrale dans un univers développé, et j’ai eu l’impression d’une histoire sur fast-forward. Du coup, ça n’a pas fonctionné avec moi.

Entendons-nous, la magie est hyper intéressante. On sent que l’univers est développé (du moins dans la tête de l’auteur) mais nous n’en avons que quelques bribes, ce qui rend le tout assez décousu. J’ai sérieusement douté de mon intelligence, vu que je n’ai JAMAIS réussi à me souvenir des noms et à me souvenir de qui est qui. On aurait dit que TOUS les noms commençaient par des voyelles. Du coup, difficile d’être touchée par ce qui leur arrivait, vu que je n’avais aucune idée de qui était qui. Il y a plusieurs espèces, il y a une quête, des ennemis (ouais, on ne reste pas au Souffre-Jour très longtemps), une guerre… Bref, j’ai vraiment eu du mal à le terminer car je me fichais éperdument de ce qui allait arriver.

Le personnage d’Agone m’a tellement gossée, vous ne pouvez pas vous imaginer. En deux secondes et demie, il oublie le but-de-sa-vie, apprend à maîtriser des magies puissantes et réalise qu’il va sauver le monde. Du coup, il « ordonne ». Souvent. Il se sent légitime de le faire. Alors que trois semaines avant, il voulait devenir une sorte de professeur itinérant pour éduquer la masse. Ou alors je n’ai rien compris au passage du temps dans cette histoire. Bref, il change d’idée et trahit toutes les 5 minutes et passe son temps à renier ses principes.

J’admettrai toutefois que la plume me plait et que je relirai l’auteur. Il y a beaucoup d’imagination et la fin m’a définitivement plu. Ça n’a toutefois pas sauvé ma lecture. Une déception, donc.

Québec en novembre 2021 – 10e et dernière édition!

J’avais dit « c’est fini »… puis on m’a convaincue du contraire… puis j’ai rechangé d’avis, et finalement, je me suis dit que finir les 10 ans, ce ne serait pas mal non plus! Yueyin m’a suivie sans trop comprendre mes états d’âmes. Donc voilà. Dernière année, et on va faire ça pas compliqué et revenir à la base: en novembre, on lit du québécois. Un peu, beaucoup, passionnément, comme vous voulez. Pas de catégorie, pas de thèmes… juste du québécois. Et bien entendu, mettre nos lectures-écoutes-bouffes en avant sur nos blogues-chaînes-réseaux sociaux!

Pour ma part, je ne parlerai pas QUE de québécois cette année. Mes envies de lectures sont trop fragiles et trop volatiles ces temps-ci pour me limiter de cette manière. Mais il y en aura un peu! Je compte aussi combiner avec le Black November de Séverine (@ilestbiencelivre) et le Un Penny par mois de @unefilledanslebois.

Vu que je vis surtout sur instagram, si vous me taguez dans vos publications (@moncoinlecture) ou que vous indiquez le hashtag #quebecennovembre , je partagerai vos trouvailles. Yue et moi ferons aussi une récap à l’ancienne, c’est à dire day by day.

Le groupe pour nous joindre est donc ici!

Pour des idées, vous verrez tout en haut, sous l’onglet « Québec en novembre », les récaps des années précédentes, mes préférés ainsi que ma section « littérature québécoise ». Vous devriez y trouver votre compte!

Alors, vous en êtes? Une lecture québécoise en novembre?

Les sept soeurs – 1 – Maia – Lucinda Riley

Le comment du pourquoi

Non mais TOUT LE MONDE a lu ce truc. Il fallait donc que je tente le coup. Et j’avais besoin de me détendre le cerveau. Avouons-le, cette lecture est parfaite pour ça.

De quoi ça parle

Dans la magnifique villa d’Atlantis habite Pa Salt, un vieil homme fort riche qui a adopté 6 filles au cours de sa vie, d’un peu partout dans le monde. Chacune porte le nom de l’une des Pléiades. À sa mort, ses filles réalisent à quel point elles ne le connaissaient pas et elles découvrent aussi qu’il leur a laissé un indice pour découvrir leurs origines.

Maia, l’aînée, est traductrice et est restée à Atlantis, dans un petit cottage. Les coordonnées qui lui sont laissées la mènent à Rio, au Brésil, et avec l’aide de l’auteur du dernier roman qu’elle a traduit, elle va découvrir d’où elle vient.

Mon avis

Si vous chercher un roman qui se lit tout seul et qui vous fait vous balader dans l’histoire sur fond de romance, je pense que vous trouverez votre bonheur avec ce roman. Plusieurs l’ont déjà trouvé, je pense, vu que c’est un bestseller dans je ne sais pas combien de pays! L’archétype parfait du roman grand public dans lequel on s’immerge facilement et où l’on passe un bon moment. Et je ne dis pas ça de façon condescendante! Je veux juste dire que c’est tout à fait le genre d’histoire qui va plaire à un grand grand nombre de personnes.

Pour ma part, j’ai apprécié certains aspects et d’autres moins. Ceux qui me connaissent savent que la romance et moi, ce n’est pas toujours facile. Ça me vient par phase et disons que quand c’est présenté comme « si tu ne vis pas le grand amour, ta vie est ratée », j’ai du mal. Bon, quand c’est une romance avec un mec en pecs sur la couverture, je m’y attends mais ici, c’est le côté qui m’a moins plu. Je n’ai pas détesté, mais je me suis un peu lassée. Par contre, le contexte historique, ça c’était bien!

J’ai beaucoup aimé me plonger dans le Montparnasse de la première moitié du 20e ainsi que dans la bonne société de Brésil. Nous sommes en plein dans la construction du Christ Rédempteur à Rio et ces parties m’ont vraiment intéressée. L’histoire derrière la création et les aventures d’Izabela m’ont bien plu. Certes, l’histoire d’amour était « dite » plutôt que montrée mais la jeune femme était très jeune alors pour moi, ça semble crédible. J’ai eu beaucoup moins d’intérêt pour celle de Maia, qui m’a semblé en retrait et peu « présente » dans sa quête. Bon, l’écriture est pas mal mais sans plus aussi… j’ai commencé à compter les « merci » à un moment donné… c’est mauvais signe!

Ceci dit, l’idée des soeurs basées sur les Pléiades (j’avoue que le nom de famille m’a fait rire!), avec des personnages mythologiques (suis pas mal certaine d’avoir vu passer Zeus dans un personnage secondaire), c’est plutôt une bonne idée. J’ai cringé à certaines affirmations (indice : le « syndrome »… non mais c’est n’importe quoi) et la transformation de Maia… bof bof… mais ce sont mes pet peeves à moi! De plus, j’espère qu’une certaine révélation – très évidente – que j’espérais voir arriver dans ce tome, ne traînera pas trop, car ça me semble plutôt cousu de fil blanc.

Vais-je lire la suite? Peut-être. Je ne me suis pas ennuyée, ça se lit tout seul, et il paraît que ça nous amène un peu partout sur la terre. Ca donne envie de voyager et je suis curieuse de voir quelles parties de la grande histoire seront exploitées. J’espère juste que chaque soeur ne règlera pas sa « recherche d’elle-même » en trouvant l’amour. C’est que je me lasse de ce genre de schéma!

A Lesson in Vengeance – Victoria Lee

Le comment du pourquoi

Ce roman est celui que j’ai reçu dans ma Owlcrate d’août avec le thème Dark Academia. Et le dark academia, c’est mon truc en automne. En plus, j’avais besoin d’un bouquin « sorcières » pour le Pumpkin Autumn Challenge. Je l’ai donc lu dans la foulée. Et oui, je vous mets la couv originale, que je préfère à celle que j’ai reçue avec ma Owlcarte. Je suis miss « je-ne-suis-jamais-contente ».

De quoi ça parle

Felicity Morrow a un lourd passé à Dalloway, une école privée des Catskills où elle a vécu un drame l’année précédente, avec la mort de sa petite amie. Elle y revient l’année suivante, décidée à terminer sa scolarité et à tourner le dos à la sorcellerie et au monde occulte qui l’avaient passionnée jusque là. C’est que cette école semble hantée par le souvenir de cinq jeunes femmes /sorcières mortes dans des circonstances mystérieuses et que leur esprit semble parler à Felicity et que Ellis, nouvelle élève, écrivaine déjà connue qui dit relever de la « méthode », veut écrire sur ce sujet.

Mon avis

Comme je vous le disais, j’aime bien les romans d’école, avec un groupe de personnes au carrefour de leur vie qui forme un microcosme et qui évoluent ensemble. (Cette phrase est syntaxiquement bizarre). Donc, une école de filles, de la sorcellerie, des traumas, des relations entre filles, ça entrait parfaitement dans ce que j’avais envie de lire. Et côté atmosphère, c’est réussi. Vraiment réussi. On est dans ce petit monde clos, dans une école très particulière et un peu high class, avec des étudiants triés sur le volet et passionnés par leur sujet d’étude. Felicity a pris un an de retard, toutes ses collègues d’études sont parties et dans son bâtiment très sélect, elle va faire la connaissance d’un nouveau groupe, qui semble rapidement sous l’influence d’Ellis, célèbre et vénérée. Dans ce genre de contexte, les priorités changent et les choses prennent rapidement des proportions incroyables. La « bulle » dont je parle souvent.

Ici, on doute de la réalité. Machination? Sorcellerie? La narratrice est totalement « unreliable », elle est encore en deuil et explore son sentiment de culpabilité face à la mort de sa petite amie. Le côté « est-ce que c’est dans sa tête » est super bien exploité et ajoute encore au côté envoûtant du truc. C’est très jeune adulte, très passionné et la relation qui se crée entre Felicity et Ellis m’a beaucoup plu. (D’ailleurs, c’est juste moi ou la description physique d’Ellis, c’est Donna Tartt, dont le roman « The secret history » a quand même mis en lumière le genre « dark academia »??) Ellis fascine et prend toute la place… un peu au détriment des personnages secondaires, d’ailleurs, qui sont un peu interchangeables. Et c’est ce que je reprocherais au roman, un léger manque de profondeur dans les relations entre les personnages autres que le couple principal. Ça aurait donné de l’épaisseur au récit.

Je ne sais pas non plus si la description du deuil, du choc post-traumatique, est crédible. Mais j’ai décidé de me laisser porter pour apprécier ce roman malgré quelques haussements de sourcils. La souffrance de Felicity est palpable et c’est ce qui compte. Un roman à tenter pour l’atmosphère, les relations sapphiques et certains personnages qui sortent du lot. Un bon moment, même si je ne le mets pas au niveau de The secret history. Mais comme c’est moi, pas étonnant!

Vampyria – La cour des ténèbres – Victor Dixen

Le comment du pourquoi

Pour moi, l’automne est le moment parfait pour lire des trucs spooky, avec plein de créatures pas fines et épeurantes. J’étais sur la route, j’avais besoin de quelque chose de fast-paced… et pour ça, Dixen est parfait!

De quoi ça parle

L’Europe aujourd’hui. Univers uchronique et fantastique. Le Roy-Soleil a été transformé en vampire et depuis 1715, il règne sur la cour des Ténèbres, univers cruel figé dans l’époque de sa création. Il y a la noblesse vampire, la noblesse humaine et les roturiers. Vous vous imaginez qui mène le bal.

Jeanne est fille d’apothicaires et elle verra mourir toute sa famille aux mains de l’inquisition. Elle prendra donc l’identité d’une jeune noble, Dianne de Gastefriche, avec en tête une idée fixe : tuer le Roy et venger sa famille.

Mon avis

Quand je prends un roman de Victor Dixen, je sais exactement à quoi m’attendre : beaucoup d’imagination, un côté page turner et des péripéties à foison. Je connais son style direct, sans flafla, et quand je me suis lancée dans cette histoire, j’avais envie de ça. Donc ça a passé et j’ai passé un moment extrêmement divertissant.

Nous sommes ici dans un univers intéressant, avec un monde qui n’a étrangement pas évolué depuis quelques centaines d’années. Ces vampires n’avaient visiblement pas d’esprit d’innovation! Ou peut-être est-ce que ça fait partie de la malédiction de la transformation, ne pas évoluer… Notre jeune héroïne est complètement traumatisée par ce qu’elle a vécu et va se retrouver, par un concours de circonstances, à postuler pour la gorgée du Roy, qui va la faire passer de cheptel humain à proche du Roy. Jeanne ne va pas bien du tout. Jeanne est souvent odieuse. S’il y a une erreur à faire, elle la fait. Elle trahit, ment, est prête à tout pour en arriver à son but. Donc, pas facile de s’y attacher, mais disons que la lecture de ses aventures distrait… et fait parfois rire. En fait, je suis restée assez éloignée des personnages, auxquels je me suis somme toute peu attachée. Et ce n’est pas qu’ils ne nous réservent pas de surprises!

On a donc une histoire haletante, bourrée de retournements de situations. Malgré mon détachement par rapport aux personnages, je lirai la suite hyper rapidement (dès que je me le procure, en fait) car certains personnages intriguent et le clin d’oeil à Frankenstein me plait bien. L’atmosphère un peu gothique est tout à fait ce dont j’ai besoin ces temps-ci!

Bref, un bon moment uchronique!

Les Soeurs Grémillet – 2 – Les amours de Cassiopée – Barbucci / DiGregorio

Le comment du pourquoi

Non mais vous avez vu cette couverture? Comment on résiste à cette couverture. Surtout que j’avais beaucoup aimé le tome 1!

De quoi ça parle

Cet été, nos trois soeurettes vont chez leur grand-mère. Cassiopée a le coeur déchiré entre son été (et Olivier) et Ulysse, son amoureux resté dans son coin de pays et toutes trois sont inquiètes de leur grand-mère qui semble oublier pas mal de choses. Comme oublier d’aller les chercher à la gare. De plus, un fantôme semble hanter les ruines d’une vieille église et les filles vont tenter de résoudre le mystère.

Mon avis

Encore une fois… quel graphisme, quelles couleurs! C’est un vrai plaisir de parcourir ces planches. C’est doux, plein de tendresse, mais à la fois très coloré et détaillé. Bref, je suis fan du dessin et de l’atmosphère de cet ouvrage.

L’histoire est aussi très centrée sur l’univers des jeunes filles, avec leurs visions particulières. Cette fois, c’est la romantique Cassiopée à qui le mytère parle le plus. L’église en ruine fait rêver et le dessin m’a rappelé une visite faite il y a des années dans le sud de la France (dont j’ai – of course – oublié le nom… je pense que je deviens sénile précocément). Des histoires de fantômes, des mystères, les premières amours, le tout nous plonge dans une ambiance qui alterne avec les nuits gothiques et les journées ensoleillées. Bien entendu, on voit venir la clé du mystère, mais étant donné que la BD se destine à la jeunesse, ça passe hyper bien.

Encore une fois beaucoup de délicatesse, beaucoup d’espoir et de nostalgie. Pas facile après un certain âge de vivre dans le présent, surtout quand quelques souvenirs nous échappent. Le traitement est adapté, ce n’est pas paniquant, même si l’inquiétude des jeunes filles est réelle pour leur mamie. Les caractères sont distincts, on les reconnaît encore bien (et la petite dernière est toujours aussi mignonne) et je suis toujours aussi fan que l’univers.

Une BD qui fait vraiment du bien.

C’était ma BD de la semaine

Les billets chez Stephie cette semaine

La librairie de Téhéran – Marjan Kamali

Le comment du pourquoi

C’est clairement à cause de la couverture que j’ai voulu lire ce roman. Je suis encore tristounette que l’ENC n’ait pas le côté shiny shiny mais bon, je n’ai qu’à trouver une vraie copie hein. Il n’en tient qu’à moi!

De quoi ça parle

Téhéran, 1953. Les parents de Roya tiennent par dessus tout à ce que leurs filles soient éduquées et soient indépendantes. Le climat de Téhéran s’échauffe pendant que la jeune fille fait la connaissance, dans la papeterie de M. Fahkri, du jeune Bahman, activiste qui veut changer le monde. Ils sont jeunes, elle n’a jamais connu l’amour et tout de suite, il se passe quelque chose entre eux. Sauf que dès le début, nous savons que la vie va les séparer…

Mon avis

Sur l’histoire de l’Iran, j’ai déjà lu pas mal dans le cadre d’un cours en auditeur libre. Du coup, avant d’entrer dans ce roman, je CONNAISSAIS le contexte politique et social. Du coup, ce qui est dit dans le roman m’a suffi pour m’immerger dans l’époque et dans l’effervescence du moment. Aurait-ce été le cas si j’étais entrée dedans complètement néophyte? Aucune idée… mais ce n’est pas un « roman historique » en soi… plutôt une histoire d’amour et de vie dans un contexte particulier. Toutefois, nous sommes bien plongés dans la culture iranienne et dans ce mode de vie. My god que ce roman donne faim!

De façon générale, j’ai passé un bon moment de lecture, très doux-amer. Les personnages sont très humains, pleins de failles et j’ai réussi à m’attacher à eux, malgré leurs dissonances. Dès le départ, nous savons qu’un jour, Bahman va cesser de donner des nouvelles à Roya et qu’elle ne saura pas ce qu’il est devenu. Nous savons aussi que cette histoire va hanter la jeune femme et j’ai beaucoup aimé cette représentation de l’amour adolescent, idéalisé, né de quelque regards, d’exaltation, de révolution et d’une séance de tango. C’est tellement ça, tellement fort et tellement basé sur peu de choses. Est-ce que ça pourrait m’arriver en tant qu’adulte? Non, certes. Mais ça me ramène loin en arrière!

On se balade entre passé et présent, le roman se déroule – un peu rapidement selon moi – sur plusieurs décennies et on sent le poids de cette grande inconnue dans sa vie d’adulte. J’ai beaucoup aimé les deux époques, ça se lit tout seul et si je n’ai pas été non plus jetée par terre, j’en garderai un bon souvenir. Je ne sais pas si je pourrai un jour visiter l’Iran (et manger ces trucs qui ont l’air trop bons) mais ça donne envie!

Par contre… pourquoi cet épilogue? C’était nécessaire? J’aime pas les épilogues. Bon-e. Ouais, c’est mon mode schtroumpf grognon. Parfois, j’aime mieux qu’il reste du flou. Mais ça, c’est moi!

Ghosts of Harvard – Francesca Serritella

Le comment du pourquoi

C’est l’automne. Et l’automne, j’ai envie de dark academia et de romans d’école. Du coup, celui-ci m’appelait, littéralement. Alors je l’ai lu. Et il fittait parfaitement dans le Pumpkin Autumn Challenge. Parce que fantômes, voyez-vous!

De quoi ça parle

Cady entre à Harvard, l’endroit où son frère schizophrène s’est enlevé la vie l’année précédente. Elle, elle veut comprendre. Aller sur les traces de son grand frère Eric, qu’elle a toujours admiré. Mais bientôt, elle commence à entendre des voix. Perd-elle la raison?

Mon avis

Nous avons ici un étrange roman, dont j’ai aimé plusieurs aspects, mais pour lequel j’ai aussi des bémols, surtout vers la fin. Ça a bien commencé, entre ce roman et moi. Nous arrivons à Harvard en même temps que Cady, qui a une idée très précise en tête : comprendre ce qui a mené Eric à se suicider. J’aurais pris plus de « Harvard », mais l’atmosphère est pour moi réussie. On est dans la tête de cette narratrice « non reliable », qui a peur de de perdre la raison et qui doit gérer un deuil très lourd à porter. Ça parle de culpabilité, de deuil, de maladie mentale et la spirale dans laquelle se retrouve l’héroïne fait peine à voir. Elle s’auto-sabote, rejette les mains tendues et s’immerge complètement dans cette quête, quitte à négliger tout le reste. Elle est perdue, prend des décisions n’importe comment… et ça fitte avec l’état du personnage à ce moment.

Il y a également ces voix qu’elle est la seule à entendre et dont elle découvre peu à peu l’histoire. Je ne veux pas trop en dire à ce sujet car une partie de l’intrigue repose sur ce fait. Que se passe-t-il vraiment? Et je ne vous dirai rien du tout, seulement que c’est intrigant à souhaits et qu’il faut garder l’esprit ouvert.

J’ai beaucoup aimé le traitement du deuil dans la famille, quand la douleur est trop lourde à supporter et qu’on est à la limite du choc post traumatique. Ce n’est nullement un thriller (je l’avais vu annoncé comme ça… et ce n’est pas le cas), c’est lent, on se laisse entraîner dans l’histoire et si on voit certaines choses venir, en gros, j’ai passé un bon moment. Les parties dans le passé sont émouvantes. Je me suis questionnée sur le chemin que prenait l’histoire, j’avais l’impression que ça s’éparpillait un peu mais finalement j’ai apprécié certains aspects « inachevés ». Parce que des fois, les choses ne sont pas si claires.

Mes bémols maintenant. L’épilogue. Non, pardon, LES épilogues. Pas besoin. Trop de nouvelles infos. Trop. Le prologue aussi, j’aurais pu m’en passer. Et une certaine révélation… je DÉTESTE quand un « méchant » révèle comme ça, tout son plan machiavélique. Ça me hérisse, vous ne pouvez pas vous imaginer. Mais… POURQUOI! Qui fait ça? Autant certains personnages sont en teinte de gris, pour d’autres, pas du tout.

J’ai vraiment aimé la plume et j’ai apprécié en connaître davantage sur l’histoire de Harvard. Je ne pourrais me prononcer sur la représentation de la schizophrénie, mais l’effet de la maladie mentale sur la famille, l’impuissance face à la descente aux enfers d’un enfant ou d’un frère m’a beaucoup touchée. Une autrice que je vais suivre.

Notre part de nuit – Mariana Enriquez

Le comment du pourquoi

La faute à Séverine de Ilestbiencelivre. Elle a mentionné être sortie de roman complètement à côté d’elle-même. Et il y avait l’Argentine. Du coup, hop, dans ma liseuse!

De quoi ça parle

Un homme et son fils roulent vers le nord de l’Argentine. Ils s’enfuient. Vers quoi? Pourquoi? L’homme est malade, son fils a peur et ne sait pas où il s’en va. La mère est disparue dans d’étranges circonstances et le fils a un le même don que son père : il a le potentiel pour être un médium et une société mystique qui vénère une certaine Obscurité a besoin d’eux.

Un périple de plusieurs années à travers l’Argentine de la fin du 20e siècle, entre dictature et les années sida.

Mon avis

Vous savez à quel point j’aime les romans denses, pesants, avec une atmosphère gothique et une action qui se traîne un peu. On peut dire que j’ai été servie avec ce livre. C’est une grosse brique de plus de 600 pages sur deux décennies, sur fond de révolution, avec des personnages très ambigus, voire même avec d’immenses parts d’ombre et de noirceur. Nous nous baladons d’époque en époque, avec différents points de vue, on semble parfois s’éloigner du sujet principal mais ce culte n’est jamais bien loin. On nage en plein mystère mais aussi dans une époque bouleversée et bouleversante. Les opposants au régime sont pourchassés, et il est impossible de ne pas faire un lien avec le fameux culte de l’Obscurité dont il est question.

Entendons-nous, c’est parfois glauque. Très, très glauque. Et ça nous tombe dessus comme ça, alors qu’on ne s’y attendait pas. Certaines personnes sont le Mal incarné. Carrément. Il y a une part de fantastique, nous sommes dans un culte, et on a besoin d’un petit moment pour bien comprendre dans quoi on a mis les pieds. En plus, c’est hyper bien écrit. Bien traduit. En fait, bien écrit aussi parce que j’ai lu 200 pages en espagnol avant de recommencer en français. Mettons que je voulais être certaine de tout comprendre!

Sérieux, j’ai mis 3 jours à m’en remettre. Trois jours pour sortir de cette atmosphère complètement envoûtante, pour m’éloigner de cette Obscurité. J’ai relu sur l’histoire de l’Argentine, sur cette époque et c’est seulement en réalisant que je n’étais pas capable de lire autre chose que j’ai compris à quel point j’avais été marquée. Tout du long, tous les personnages ont les pieds sur les squelettes des morts de la dictature et, mine de rien, ces morts sont toujours en arrière-plan. Rien n’aurait été possible pour ces riches familles sinon…

Bref, un roman marquant, qui fera certainement partie de ceux qui m’auront le plus marquée en 2021, malgré un petit bémol sur la fin, qui m’a laissée un peu au milieu d’un souffle. L’avez-vous lu? Qu’en avez-vous pensé?