« Simone Beaubien, jeune femme dans la vingtaine, travaille pour une grande compagnie dans une tour à bureaux montréalaise. Elle est la subordonnée modèle dans toute sa modeste splendeur et ses mille et une misères.
Ses patrons sont des vampires du rendement. Ses collègues, des cas sociaux incurables. Ses clients, de misérables victimes du crédit. Tous ces gens concourent à rendre sa vie professionnelle proprement infernale. Sur le plan personnel, ce n’est guère plus brillant. Son conjoint, le Laid, ne voit en elle qu’une femme de ménage, une pourvoyeuse et un robot culinaire – encore là, une subordonnée.
Un incident insignifiant fournit à Simone le prétexte rêvé pour échapper au cercle vicieux de son existence et lui offre la chance d’améliorer sa condition Jusqu’où peut aller une femme qui se réveille et se révolte?
Subordonnée est le roman de l’aliénation sous toutes ses formes et sur tous ses terrains: travail, vie de couple, vie personnelle. l’obsession de la performance à tout prix s’y étale dans toute so horreur et son absurdité, de sa manifestation la plus ténue jusqu’à ses conséquences les plus extrêmes. »
Commentaire
N’est-ce pas moi la fille qui souhaitait à tout prix lire du « léger » ces temps-ci? J’ai choisi ce roman car l’auteure est aussi humoriste. Je croyais donc être partie pour quelques éclats de rire. Toutefois, oui, c’est complètement absurde. Oui, les situations sont décrites de façon ironique, presque comique. Mais c’est loin d’être drôle. Loin d’être drôle car trop réel.
Ce roman met en vedette Simone, petit robot dans une grande entreprise qui voudrait être parfaite, qui endure tout sans mot dire, parce qu’elle croit qu’elle mérite son sort, n’étant pas, justement, parfaite. Elle se trouve complètement nulle face à ses réactions, face au fait qu’elle n’a pas la bonne réponse à toutes les questions d’actualité, qu’elle ne sache pas tout. Complètement abrutie par des conditions de travail complètement dingues, un bureau digne de celui d’Amélie Nothomb dans «
Stupeur et tremblements« , sans la barrière culturelle, des collègues étranges (avec leur boulot… on les comprend un peu! La description de ces collèegues m’a bien fait sourire… sans le vouloir, certains visages nous viennent en tête!)et un chum qui ne la voit pas et semble s’en ficher complètement. La plume de l’auteure rend le tout facilement digérable mais disons qu’il est impossible de ne pas réfléchir sur les valeurs véhiculées par la société suite à la lecture de ce roman.Parce que ce roman dénonce. Il pourrait avoir été écrit en réponse à Lucien Bouchard, ex premier ministre du Québec, qui a raconté à un journaliste que « les Québécois ne travaillaient pas assez ». Il dénonce la société qui valorise la performance à un point tel que l’humanité des employés est parfois oubliée. Il dénonce le sexisme encore présent tant dans les médias, dans la culture qu’au travail. Il dénonce le lavage de cerveau qu’on nous fait parfois subir en nous abrutissant toujours davantage. Je n’ai toutefois pas eu l’impression que l’on me faisait la morale, ce qui est souvent le cas avec les romans un peu engagés que je lis. J’y ai trouvé quelques longueurs mais probablement était-ce voulu, étant donné le thème du roman et le message qu’il souhaite véhiculer. Les répétitions volontaires de paragraphes entiers m’ont plu, reflétant bien la routine, l’éternel recommencement présent dans le roman.
Je ne me suis pas reconnue dans Simone (ok, ok, je l’avoue, je veux quand même être performante, j’ai beaucoup de difficulté à faire les choses à moitié, je pourrais facilement me pousser à bout au boulot mais pour les enfants que je vois, pas pour mon patron… Par contre – au grand désespoir de mon boss – je n’ai pas ce côté « sainte personne » qui endure tout et je dis généralement ce que j’ai à dire.) mais j’ai quand même pu comprendre comment elle en était arrivée là, sans trop l’avoir voulu. J’ai aimé ma lecture mais disons que ça ne comble pas du tout mon besoin de légèreté et que j’aurais davantage apprécié à un autre moment!!!
8/10