Résumé
« Dans le décor sauvage et grandiose des Appalaches, Un été prodigue tisse trois histoires de femmes. Celle de Deanna, employée par l’office des forêts, dont la solitude va être bouleversée par l’arrivée d’un jeune chasseur. Celle de Lusa, une intellectuelle qui, devenue veuve, décide de rester dans la vallée et de gagner le coeur d’une famille hostile. Celle de Nannie, enfin, dont les opinions en matière de religion ou de pesticides suscitent des querelles de voisinage. Dans ce roman foisonnant et généreux, Barbara Kingsolver traite du thème qui lui est le plus cher – le respect de la nature – avec un charme et une grâce qui suscitent l’enthousiasme. »
Commentaire
Je dois faire un aveu. Arrivée au tiers du livre, comme je peinais avec ma lecture, j’ai fait une chose que je ne fais habituellement jamais : je suis allée lire les billets des bloggueuses qui avaient déjà lu le livre. Quand j’ai vu qu’Allie avait aimé, j’ai décidé de poursuivre car elle et moi avons souvent des goûts communs. Est-ce que c’est le cas pour ce livre? Plus ou moins.
En fait, à lire les différents billets (en anglais et en français) tous positifs, je sens que je vais détonner un peu de l’avis général. En effet, je suis tout de même assez mitigée quant à ce roman dont j’ai aimé certaines parties et d’autres moins. Il est composé de trois histoires principales (en anglais, elles sont intitulées « Predators », « Moth love » et « Old Chesnuts ») et j’ai vraiment accroché à celle de Lusa, chercheuse en entomologie qui décide de rester sur la ferme de son mari après la mort de celui-ci. J’ai trouvé les personnages très intéressants et j’ai beaucoup aimé lire sur les difficultés que vivent les petits fermiers. Dans ces parties, on a presque l’impression de vivre dans une autre époque où tout le monde s’entraidait, où tout le monde se connaissait et où les familles habitaient sur des parcelles de la terre familiale. Même si certains éléments de l’histoire sont très tristes, l’auteure évite de sombrer dans le patho et j’ai beaucoup aimé suivre ces personnages, avec un petit « plus » pour Crys et Little Rickie !
Les histoires entre Nannie Rawley, une dame de 75 ans qui veut cultiver bio et qui est en constante guerre et son voisin, 80 ans, qui croit qu’il a la science infuse m’ont aussi beaucoup amusée. Ces deux portraits sont particulièrement réussis et malgré leurs extravagances, les deux sont crédibles, avec leurs opinions diamétralement opposées mais qu’ils croient justes! Par contre, la partie du roman qui concerne Deanna m’a plus ennuyée qu’autre chose. En fait, j’ai même songé à passer par-dessus! Je ne suis pas arrivée à ressentir de sympathie pour ce personnage qui s’est presque détournée de la société pour se préoccuper uniquement de la nature… et faire un genre de drame parce qu’Eddie le chasseur songe à tuer un insecte qui vole dans la fenêtre. C’est bien beau aimer la nature, mais il y a des limites!!!! Chicanez-moi et traitez-moi d’anti écolo si vous le voulez… mais si un jour il y a un serpent dans mon grenier, vous pouvez être ceeeertains que prédateur ou pas prédateur, il va prendre le bord et vite à part de ça!!!
En fait, le principal reproche que je fais au roman a presque réussi à gâcher mon plaisir de lecture. J’ai eu l’impression de me faire faire la leçon pendant une bonne partie du roman et je déteste me faire faire la morale! Je crois que le message aurait aussi bien passé sans vingt-quatre répétitions des mêmes choses. J’avoue qu’ayant un ami qui étudie en bio, ce sont des discours que je connais bien : les proies, les prédateurs, l’équilibre, l’extinction des espèces, les conséquences, les phéromones, les pesticides… Je suis d’accord, pas besoin de cogner sur le même clou pendant 440 pages! À trop vouloir nous rentrer ça dans le crâne, l’auteur a seulement réussi à m’énerver. Quand ces mots étaient dits par Deanna entre autres, ça me tapait royalement sur les nerfs… alors que ça passait beaucoup mieux dans la bouche de Nannie!!!
En contre partie, j’ai beaucoup aimé la façon qu’a l’auteure de décrire la nature. Elle est bien documentée et ce que j’ai lu concorde généralement avec le discours de mes bio-amis. À toutes les fois que je suis sortie dehors cette semaine, j’ai remarqué davantage les odeurs, les bruits et les beautés qui m’entouraient (bon… j’avoue que j’ai une hâte folle de faire un sort à mon champ de pissenlits et que je ne suis pas encore capable de le trouver joli!!). J’ai pu ressentir l’exaltation qui m’habite quand je suis en camping et que je vis dehors pour quelques jours. De plus, on sent la chaleur de l’été, le temps qui passe lentement et qui fait son œuvre chez les hommes et autres bestioles. L’atmosphère du petit village est bien rendue. Les comparaisons entre les comportements des hommes et bêtes sont également bien intéressantes et teinte notre interprétation de certains événements. Parfois, on se ressemble beaucoup plus qu’on pourrait le penser à prime abord!
7/10