Morgane – Kansara/Fert

J’ai encore une fois repéré cette BD dans nos rendez-vous du mercredi. J’ai été très intriguée par ce portrait de femme ni bonne ni méchante, cette Morgane féministe, réinventée par deux hommes. J’ai donc emprunté et comme les autres, j’ai été fascinée.

De quoi ça parle

Morgane est une princesse, élevée comme la future héritière du royaume. Privée de ce destin et manipulée par Merlin, elle fera tout pour assouvir sa vengeance.

Mon avis

Je ne vais pas être très originale, j’ai adoré cette BD. J’ai d’abord été charmée par le graphisme. D’abord dans les bleus et violets assez brillants, la colorisation se diversifie par la suite et le trait, assez géométrique, me plait énormément. Il y a de claires références à Klimt et c’est tout à fait le type de dessin qui me parle. Impossible de ne pas les fixer. Il contribue à créer l’atmosphère et à supporter la transformation d’une petite fille forte énergique en femme enragée et vengeresse.

J’ai lu nombre de réécritures des légendes arthuriennes et il n’est pas facile de se démarquer. Toutefois, ici, on s’éloigne clairement de l’histoire originale et nous avons droit à une version féministe certes, mais aussi à une femme qui a une vraie évolution, qui n’est pas toute d’une pièce et qui réagit aux violences sexistes qui lui sont faites en tentant de reprendre sa place, peu importe les moyens. C’est parfois drôle, souvent cruel et clairement destiné aux adultes. L’assombrissement du personnage est crédible, les sauts dans le temps servent le récit et son désir de vengeance sur Merlin, qui l’utilise comme une marionnette, est tangible.

Les personnages masculins, Arthur et les chevaliers, sont écorchés au passage et n’ont rien à voir avec les valeureux chevaliers des légendes. Sauf que bon, n’est-il pas un fait mondialement reconnu que l’Histoire est écrite par les vainqueurs?

Un récit prenant, rempli de magie, de trahisons et de mensonges.

J’ai adoré. Yep, je suis une fille comme ça!

Tous les billets chez Stephie cette semaine.

Lion in the Valley – Amelia Peabody #4 – Elizabeth Peters

Quand j’ai un petit down, je vais lire des tomes de mes séries chouchous. Vous savez, ces séries dont vous connaissez les personnages, les travers, mais qui passent toujours? C’est tout à fait ce que cette série est pour moi. Un petit bonbon qui me fait rire à chaque fois et on dirait que depuis que j’ai visité l’Egypte, j’aime encore davantage.

De quoi ça parle

Nous sommes au début de la nouvelle saison de fouilles en Egypte et Amelia Peabody débarque à nouveau au pays avec son homme Emerson et son je-sais-tout de fils Ramsès, du haut de ses 8 ans. La dernière saison a été mouvementée et Amelia a une obsession : attraper celui qu’elle appelle le Master Criminal. Et quand Amelia a quelque chose dans la tête, elle ne l’a pas ailleurs!

Dès le début du roman, à l’hôtel, il y a un meurtre. Un homme peu convenable dans la chambre d’une femme qui se montrait publiquement avec le dit homme. Et pouf, disparue la demoiselle! Vous vous imaginez que notre Amelia national est persuadée que c’est un coup du Master Criminal et qu’elle va enquêter, entre deux pelletées de sable égyptien. 

Mon avis

J’adore cette série. Côté intrigue, ça ne casse pas trois pattes à un canard, comme le dirait ma copine Angela Morelli (anciennement Fashion) mais qu’est-ce que je m’amuse en la lisant! Voyez-vous, dans la hiérarchie d’Amélia Peabody, elle se situe elle-même bien au-dessus du bon dieu! Disons qu’elle a une confiance en elle assez impressionnante. Elle profondément indépendante, très féministe mais aussi très ancrée dans son époque. Elle a son idée très personnelle sur ce qui se fait et sur ce qui est « proper » ou non. Du coup, elle ne ressemble pas à une femme d’aujourd’hui transposée dans l’époque victorienne. Elle a les préjugés et les biais de son époque. Et j’avise car ça pourra en déranger certains. Des blancs en Egypte. Bref, soyez avertis. 

Ici, entre les virées au Caire, les tentatives d’intimité entre époux et les enquêtes où Amelia se lance à corps perdu sans trop se soucier de sa propre sécurité, notre couple doit gérer des amoureux éplorés, leur propre fils et cette terrible engeance du diable… les TOURISTES! 

C’est drôle,  les réflexions d’Amelia sont incroyables et Ramsès, Ramsès!  Il a le DON pour faire exactement ce qui lui est dit… et à n’en faire qu’à sa tête. Il est précoce, roublard et carrément loghorréique! Il me rapplle quelqu’un, tiens! Et bon, ya l’Egypte! Soupirs et souvenirs!

The Turn of the Key (La clé du sang) – Ruth Ware

Ok, avouons-le d’emblée, j’ai pris ce roman parce que le titre et le synopsys m’ont fait penser à « The Turn of the Screw » de Henry James. Je pense que je ne l’aurais jamais pris si je l’avais vu en VF. J’ai déjà dit que j’étais superficielle, comme fille!

De quoi ça parle

Ce récit est une longue lettre : celle que Rowan, nanny engagée dans manoir solitaire en Écosse écrit à un avocat. Elle est accusée de meurtre mais à lui, elle jure de dire la vérité, pas comme à son prédecesseur. C’est qu’une enfant est morte et que Rowan est en prison.

Mon avis

Avouons-le d’emblée, j’adore ces textes dans lesquels ne ne sais trop si je peux croire le narrateur. Rowan tente des lettres, des approches, puis finit avec une longue confession, souvent maladroite et tout aussi souvent intrigante.

Rowan est tombée par hasard sur cette annonce, trop belle pour être vraie. Quatre enfants, un magnifique manoir, un salaire épatant. Les seuls soucis? Le dit manoir est au bout du monde, la maison est équipé d’un système de domotique de la mort-qui-tue et toutes les dernières nannies n’ont pas résisté plus de quelques jours. Il y a des histoires de fantômes dans cette demeure et les fillettes ont une relation fusionnelles dans laquelle elle ne laissent pas entrer les étrangers facilement. On se méfie de tout le monde, la maison réussit à dégager une atmosphère gothique malgré son côté hyper moderne et over flippant. C’est ma foi assez anxiogène et j’avoue que de le lire pendant une insomnie ET une tempête de neige n,était peut-être pas l’idée du siècle!

Si j’ai été surprise à certains moments (dont une révélation qui m’a fait dire « Aaaaaah voilà, c’était ça le truc qui clochait! »), j’ai été un peu déçue par l’un des éléments de la finale, qui m’a semblé assez prévisible. Dans un autre ordre d’idée, j’ai beaucoup aimé la plume, efficace, qui donne un roman un vrai côté page turner. Et oui, ça a un petit côté « tour d’écrou »… ce qui n’est pas pour me déplaire.

Une autrice que je relirai assurément!

Les monstres de Rookhaven – Padraig Kenny

J’ai pris ce roman au salon du livre purement et simplement en raison de sa couverture. N’est-elle pas trop belle? Oui, je suis faible. I’m a sucker pour les jolies couvertures!

De quoi ça parle

Dans une bulle protégée tout près du village de Rookhaven habite la Famille, étrange assemblage de créatures plus étranges les unes que les autres. Depuis plusieurs centaines d’année, ils sont liés par le Pacte qui permet une entente entre les deux entités. Il faut dire que la Famille avait la vilaine habitude de dévorer les humains! Mais soudain, une brèche va s’ouvrir dans la protection qui permet l’accès au manoir et arrivent deux orphelins, Jem et Tom, qui vont rencontrer cette famille, notamment Mirabelle, qui ne semble avoir aucun pouvoir.

Mon avis

J’ai fait une lecture commune autour de ce roman et le moins que l’on puisse dire, c’est que les opinions étaient partagées. Pour ma part, j’ai beaucoup aimé l’histoire un peu spooky qui va certainement beaucoup plaire à ma nièce, qui va avoir l’impression de lire de l’horreur parce qu’il y a des monstres dedans! Je l’ai considéré comme du Middle grade. Une histoire assez simple, des personnages hauts en couleurs et – juste un peu – mystérieux, un univers intéressant… un très bon moment de lecture pour moi. Ceci dit, l’histoire met un moment à se mettre en place mais j’adore quand tout ne nous est pas dit d’un coup et que je comprends petit à petit de quoi il est question. C’est ce que d’autres ont moins aimé.

Nous avons donc une histoire assez simple qui traite du thème de l’Autre, de celui qu’on ne comprend pas, de celui qui demande des ajustements. Qui sont les monstres après tout? J’adore ce thème et je l’ai trouvé fort bien exploité. Ça ne fait pas très peur, mais c’est un peu creepy et ça amène à réfléchir sur le monstre qui peut se réveiller en chacun d’entre nous quand nous avons peur, que nous sommes manipulés ou quand nous sommes en groupe. J’ai aussi beaucoup aimé le traitement des émotions et du deuil, toujours en arrière plan.

Ceci dit, j’ai tout de même eu un sérieux problème avec le roman : certaines manies d’écriture. Je ne peux pas croire que ça a été relu et qu’on laissé passer toutes ces répétitions, toujours pour la même chose. Vous savez, des périphrases pour décrire les personnages, il n’y a qu’aux compositions des élèves de 10-12 ans qu’on les pardonne quand elles sont là à outrance. Ici c’était… impressionnant. J’aurais juré que l’auteur (ou le traducteur, je ne saurais dire), avait une liste et qu’il piochait dedans. « La soeur de Tom », « l’orpheline », « la jeune fille aux cheveux noir », « le chef de famille »… ça m’a agacée à un point! Vous ne pouvez pas savoir. Mais ça, c’est moi. Je suis la seule que ça a agacée à ce point!

Ceci dit, je n’ai pas passé un mauvais moment. C’était une bonne histoire et les illustrations sont juste magnifiques. Je vous dirai un jour comment ma Charlounièce a trouvé ça!

True Story – Kate Reed Petty

Ce roman faisait partie du choix hors-Québec pour le Prix des libraires du Québec sinon je ne sais pas si je serais allée d’emblée vers lui. Tout le monde trippe Gallmeister et moi, à chaque fois, j’ai peur. Bref, bienvenue dans ma vie.

De quoi ça parle

Alice Lovett est une femme difficile à cerner. Elle prête sa plume aux autres et s’est éloignée des siens dont sa meilleure amie, Haley, qui ne souhaite parfois que son bien. C’est que que quand elles étaient ados, en 1999, Alice est allée à une fête et est revenue chez elle, saoule, raccompagnée par deux garçons. Que s’est-il vraiment passé?  Alice n’en a plus aucun souvenir mais la machine à rumeurs est partie et du coup, la vie a pour elle changé. Et si, après toutes ces années, elle pouvait se venger?

Mon avis

Ça commençait bien avec ce roman. Nous sommes à la fin des années 90, avec une équipe de crosse. Certains sont les kings de l’école, d’autres ont quand même du mal, mais ils sont une équipe, avec leurs rites, leurs fêtes et leurs blagues stupides. Nick, le narrateur, est un bon joueur, qui joue un peu une game. Son meilleur pote Richard est plus introverti tandis que Max est le clown-pas-drôle. Celui qui se croit tout permis et qui se trouve hi-la-rant. Quant aux autres, ils font souvent semblant. De le trouver drôle. En me rappelant mon adolescence (fin des années 80, début 90) avec des équipes de jockey, je réalise que c’était totalement ça. Crédible donc. Et la claque de réaliser qu’à cette époque, on trouvait ça normal. Boys will be boys quoi.  Bref…  ça partait fort. 

Suite à une fête, Richard et Max vont ramener Alice, la « fille du privé », chez elle et au resto où ils se retrouvent tous, Max et Richard vont se vanter de lui avoir fait des attouchements. Haley va entendre tout ça, être bouleversée, la machine à rumeurs va partir et la vie d’Alice, qui n’a aucun, mais aucun souvenir de ce qui s’est passé, va être sans dessus dessous. Et la question se pose. Que s’est-il vraiment passé?  Et si, finalement, la construction qu’on se fait de soi après de telles rumeurs était tout aussi dommageable?  Alice est un personnage qui, même adulte, cherche encore à se définir et à s’éloigner de tout ça. L’attitude du coach et des gens en général étaient à vomir. Et que dire du passage sur l’essai pour l’université! 

Par contre, toute la partie centrale du livre, faite de différents media, a pour moi fait retomber le soufflé. C’est qu’il ne se passe pas grand chose et on a l’impression d’être complètement dans une autre ambiance. Quel ennui! Finalement, nous revenons vers l’histoire principale et l’intérêt a repris dans mon cas mais même si la réflexion était intéressante, je garde un souvenir final assez mitigé. Trop inégal. 

La fin peut déranger mais pour ma part, j’ai trouvé que ça amenait le sujet sous un autre angle. Bref, avis en demi-teinte et clairement pas mon choix pour cette catégorie. 

La cité des anciens – tomes 3-4 – Robin Hobb

Vous savez à quel point j’ai bougonné sur les deux premiers tomes? Ben savez-vous quoi? J’ai continué. Parce que j’ai une mautadire tête dure! Et savez-vous quoi? Au milieu du tome 3, il COMMENCE à se passer quelque chose!

De quoi ça parle

Je ne vais pas raconter l’histoire de ces deux tomes précisément pour ne pas trop spoiler le reste. Quoi que bon, il ne se passe RIEN dans les deux premiers… Donc, pour résumer : les dragons dont on parle dans Les Aventuriers de la mer ont éclos et ils sont malformés, pas super wise non plus. Bref, ils mangent beaucoup et ça coûte cher. Les habitants du désert des pluies décident donc de les amener plus loin, questions qu’ils soient moins encombrants. Ils engagent donc des jeunes très marqués par le désert des pluies (tant qu’à faire, on peut bien se débarrasser de tous ceux qui dérangent) pour les mener… peu importe, en fait. Idéalement à Kelsingra, cité mythique des dragons, mais en fait, peu importe. Juste, loin. Ils s’embarquent donc à bord du Mataf avec des chasseurs et des gardiens ainsi qu’Alise, une spécialiste autodidacte des dragons et des anciens. Et bon, c’est ça. Ils sont sur le fleuve. 

Mon avis

Au milieu du 3e tome… il se passe quelque chose!  Wouhou! Une catastrophe naturelle qui met en danger plusieurs membres de l’expédition, qui va remettre en question l’ordre des choses et qui secoue un peu l’expédition. Pas que je leur veuille du mal, mais je m’ennuyais pas mal. Dans ce tomes, il y a davantage de rythme, on commence à faire des liens et à démêler les personnages. Je commence à apprécier les deux personnage principaux féminins : Alise veut être indépendante, mais elle est également attachée aux valeurs dans lesquelles elle a élevée tandis que Thymara a vraiment besoin de se prouver sa valeur à elle-même et refuse de laisser les garçons décider de son futur, même si elle se sent attirée par certains d’entre eux. J’ai aimé les péripéties, les relations qui se tissent et les personnalités qui se développent. Je ne suis toutefois pas hyper passionnée toutefois.

Contrairement aux autres séries, nous sommes vraiment dans un tout petit coin du monde, très peu relié au reste de l’univers de Robin Hobb. Je sens que ça va arriver car j’ai l’impression que Kelsingra ne nous est pas totalement inconnue mais pour l’instant, nous sommes très très loin de l’univers complexe des Aventuriers de la mer. La narration est beaucoup plus classique (quoique j’aie un petit faible pour les échanges entre les gardiens des oiseaux) et l’histoire beaucoup plus simple que ce à quoi Robin Hobb nous a habitués. 

Bref, je sens que ça va aller en s’améliorant, étant donné la fin du tome 4. Par contre, la relation entre les dragons et les humains me gosse souvent. Elle est difficile à définir mais ça s’apparente à serviteur-humble et maître-magnifique-et-tout-puissant et ce n’est pas ce que je préfère. Peut-être que ça va aussi s’améliorer, sait-on jamais!

Je continue, donc!

Oui, je suis psychorigide!

The Chandler Legacies – Abdi Nazemian

J’avais tellement aimé Just like a love story du même auteur que j’avais mis ce roman dans ma wish list dès sa sortie. Et comme Mylène avait aussi beaucoup aimé le premier roman, elle me l’a offert pour mon anniversaire. Je l’ai donc lu presque tout de suite et voilà!

De quoi ça parle

Chandler Academy est une école préparatoire huppée où se côtoient les fils de gens riches et célèbres ainsi que des boursiers. Et dans cette académie, il y a le Cercle, un cours d’écriture dirigé par une enseignante charismatique, qui choisit ses élèves avec soin. En l’année 1999, 5 jeunes seront choisis : Freddy, jeune athlète bisexuel d’origine cubaine et mexicaine; Ramin, jeune homme gay qui a dû fuir l’Iran; Spence, fille d’une supermodel d’origine indienne et d’un producteur; Beth vient du village, elle est une townie et elle aime les filles; Brunson est son ancienne colocataire… et disons que ça n’a pas vraiment fonctionné.

Mon avis

Je suis un peu mitigée avec ce roman. Il avait tout pour me plaire mais j’en suis ressortie avec des sentiments partagés. Autant j’ai apprécié l’environnement, la diversité des personnages, les réflexions amenées et l’histoire, autant je suis restée sur un sentiment de trop peu. C’est le genre de roman où j’aurais eu besoin de 200 pages de plus afin de réellement avoir l’impression de bien connaître les personnages, de m’attacher à eux et d’être vraiment imprégnée de cette école. Par contre, je dois avouer que je n’avais pas super bien lu le résumé et que je croyais être dans une université. Du coup, mes attentes erronées ont peut-être influencé mon appréciation.

J’ai l’air hyper négative comme ça mais pas du tout, en fait. Il y a une vraie réflexion sur la littérature et la représentativité, sur le pouvoir des mots et sur le rôle de l’enseignant dans tout ça. Les personnages (surtout les personnages masculins, les filles se ressemblent un peu toutes) sont attachants, leurs questionnements sont bien amenés et on sent toute leur fragilité derrière leur façade. Toutefois, cinq points de vue, c’est beaucoup pour 300 quelques pages et c’est là où ça a pour moi manqué un peu. J’ai eu l’impression que l’auteur a voulu aborder beaucoup de thèmes liés aux discriminations sans pour autant creuser, ce qui m’a donné une impression d’énumértion plutôt que de réelle réflexion. L’un des thèmes principaux arrive aussi un peu tard dans le roman. Toutefois, certains des points de vue abordés m’ont parlé et je trouve hyper intéressant que ces thèmes soient abordés dans un roman jeunesse, surtout quand il se passe au tournant du siècle. Les « charmants » préfets et sportifs passaient beaucoup mieux à l’époque que maintenant, je pense. Quoique je ne suis plus à l’école depuis un bon petit moment hein!

Un auteur que je vais continuer à suivre, mais j’avoue avoir une nette préférence pour Like a love story, plus développé. On sent que l’auteur a des bons souvenirs de sa propre boarding school, le côté found family est cool mais ça va tellement vite que j’ai eu un peu de mal à y croire. J’ai hyper hâte d’avoir vos avis à ce sujet!

Behind her eyes (Mon amie Sarah) – Sarah Pinborough

J’ai entendu parler de ce roman PARTOUT lors de sa sortie. Du coup, je ne l’ai pas lu. Bien entendu. Ai-je dit que j’ai l’esprit de contradiction? Il a donc fallu que ma copine booktubeuse de « Sous le ciel » l’aime pour que je me décide.

De quoi ça parle

Louise est secrétaire dans un cabinet de psychiatres. Un soir, elle va prendre un verre et rencontre David, avec qui elle échange des baisers passionnés. Sauf que le lendemain, elle découvre que c’est son nouveau patron. 

Ça sonne comme un début de romande cutie hein?  Nope. Ce n’est pas ça. Pas du tout. C’est plutôt angoissant. C’est que, voyez-vous, David est marié à Adèle. Magnifique, charismatique Adèle, qui va rencontrer Louise « par hasard » et gagner sa confiance. Mais qui sont ces gens? Qui croire? 

Mon avis

C’est clairement un roman de type « ça passe ou ça casse ». On peut adhérer ou pas à ce que propose l’autrice et je vois tout à fait pourquoi certains ont crié à l’arnaque. Pas moi. J’aurais peut-être aimé que certaines choses soient plus claires dès le départ mais en gros, ce côté ne m’a pas dérangée. Mais ça peut. Mais je ne peux pas dire pourquoi!

Nous sommes donc dans une narration alternée entre Louise et Adèle. Louise est une jeune mère célibataire dont l’ex-mari refait sa vie. Une histoire d’un soir dans un bar n’est pas du tout son genre mais avec David, le courant passe. Elle n’avait pas prévu devenir l’amie de sa femme, par contre. Nous comprenons assez rapidement qu’Adèle a un schéma de pensée hors-norme. Elle est manipulatrice… et très douée pour ça. Sauf que l’est-elle vraiment? David, son mari, est-il blanc comme neige? Pourquoi ce contrôle, ces appels incessants et cet oeil au beurre noir? Bref, le fait de ne pas savoir qui croire crée une atmosphère lourde et anxiogène à souhaits. Et on se demande VRAIMENT ce qui se passe par moments! Je dirais que j’ai commencé à comprendre aux 2/3 et qu’à partir de ce moment, le tout est devenu plus clair. J’ai rêvé de ces histoires de rêves. Ouais, rêver de rêves… mais croyez-moi, dans ce roman, ça se peut!

J’ai beaucoup aimé la première partie et la finale, par contre, au milieu, ça devient un peu longuet car les schémas se répètent un peu beaucoup. Et Louise, Louise… Je lisais ces parties et… pourquoi? Pourquoi tant de mauvaises décisions à répétition? Les secrets, les cachettes… elle se laisse tellement manipuler facilement que ça devient rageant. Aucun sens de l’auto-préservation. Si vous saviez le nombre de fois où je l’ai engueulée pendant ma lecture!

Donc, demi-teinte pour moi, mais pas pour les raisons la plupart du temps citées. C’est prenant, intriguant, une atmosphère de thriller psychologique… à vous de voir si vous allez adhérer!

Daughter of the Moon Goddess – Sue Lynn Tan

Êtes-vous surpris de savoir que j’ai lu ce livre en raison de sa couverture? En plus, je l’ai reçu dans ma Fairyloot. C’était un signe, je dis. Toutefois, j’ai toujours peur de lire en vrai des livres avec une sprayed edge. Je sais pas, j’ai peur que ça déteigne! Du coup, j’ai lu la version « normale ». Qui est quand même magnifique. L’aspect « mythologie chinoise » m’a irrésistiblement attirée.

De quoi ça parle

Xingyin est immortelle mais son existence est ignorée de tous. Elle habite avec sa mère, Chang’e, déesse de la Lune, exilée sur la lune depuis qu’elle a bu l’élixir d’immortalité destiné à son mari Houyi, l’archer qui a tué les 9 soleils. Un jour, elle sera découverte et prise en chasse par l’armée de l’Impérateur Céleste et se retrouvera seule dans ce royaume. Dans ce roman, nous la suivrons dans sa quête pour libérer sa mère, alors qu’elle se retrouvera dans la cour Céleste, la même qui a prononcé la sentence d’exil.

Mon avis

J’avais entendu parler de la légende de Chang’e quand j’ai visité la Chine il y a quelques années et j’étais fort curieuse de voir la réinterprétation dans ce roman. Nous voyons somme toute assez peu la déesse de la lune ici mais nous suivons plutôt sa fille, personnage qui atterrit dans un monde dont elle ne connaît pas les règles. Nous avons ici un univers magique, très « whimsical » (je ne trouve pas d’équivalent français), plein de couleurs et de détails, un peu à l’image de la couverture, que je trouve très réussie d’ailleurs. On se sent totalement ailleurs, avec des codes et une mythologie qui nous transportent dans une Chine fantasmée. Cet aspect est d’ailleurs que j’ai préféré dans le roman. Vous savez, ce sentiment d’être ailleurs? Malgré tout, l’exposition est tellement bien faite que nous comprenons très bien l’univers sans pour autant se sentir inondé et bombardés d’informations présentées maladroitement. Vous remarquerez ici l’effort de ne pas utiliser le mot « info dump » et de parler français. Ce que je réussis toujours à moitié, vous en conviendrez.

À mi-chemin entre le YA et la fantasy adulte, nous avons une histoire qui se déroule sur plusieurs années, avec de nombreux événements qui ne s’éternisent pas et qui nous permettent de bien comprendre le fil des années qui passent. Il y a des ellipses de plusieurs mois et les capacités de notre héroïne se développement donc assez lentement sans pour autant ennuyer le lecteur. Il y a de nombreuses quêtes et les batailles sont assez rapides. Pour ma part, ça ne m’aurait pas dérangée de la voir galérer un peu plus mais ça passe très bien comme ça. J’ai beaucoup aimé l’évolution de l’héroïne, son honneur, sa volonté de rester fidèle à elle-même et à sa quête initiale, tout en regardant vers l’avant. L’histoire se lit toute seule, elle se divise en deux parties assez claires et on est happé dans l’histoire, et ce dès le début pour ma part.

Ce qu’il fat savoir : une grande partie de l’histoire est basée sur les relations entre Xingjin, l’héroïne et deux hommes : le prince Liwei et le capitaine des armées Wenzhi. Et c’est ici que nous avons à peu près tous les tropes typiques du YA. Vous le voyez venir, le triangle amoureux? J’aurais tellement aimé davantage de zones de gris, de réelle évolution dans les relations. À un moment donné, j’ai presque espéré que cet aspect soit plus nuancé… mais j’ai tout de même été déçue, malgré certaines réflexions de Xingjin que je trouvais très justes.

Ceci dit, ça ne m’a pas agacée de façon trop intense et c’est déjà ça. Bien entendu, il y a de fabuleux hasards, notamment la première rencontre avec le prince mais en fantasy, on dirait que je m’y attends et que ça passe. J’ai donc passé un très bon moment de lecture. C’est hautement divertissant et j’ai rêvé de palais magiques et de perles de jade. Ah oui! C’est hyper chaste comme roman. Des bisous et c’est tout. Je lirai clairement la suite.

People we meet on vacation – Emily Henry

Après avoir lu tous les romans du prix des libraires du Québec, j’avais besoin d’un truc léger. Il faut l’avouer, la sélection n’est pas toute dans la joie et le bonheur et mettons que ça demande tout notre cerveau. Du coup, go pour une petite romance.

De quoi ça parle

Poppy et Alex se sont rencontrés à l’université, dans une fête où ils ont dû échanger quelques mots et, finalement, réaliser qu’ils n’avaient pas grand chose à se dire. Puis, ils ont dû covoiturer et ont fini par devenir les meilleurs amis du monde. Une fois l’an, ils se retrouvent pour un voyage traditionnel où ils se créent des souvenirs et traînent tous les deux. Sauf que depuis deux ans, depuis la Croatie en fait, finis les textos et les fous rires. Les deux anciens BFF ne se parlent plus. Poppy va donc profiter d’une occasion – hypothétique, certes – pour leur planifier une escapade afin de renouer les liens de leur amitié… et qui sait!

Mon avis

Savez-vous quoi?  J’ai aimé une romance. Ouais, il y a quelques petits trucs que MOI je n’aurais pas faits comme ça mais en gros, ça m’a beaucoup plu. C’est qu’il y a un petit côté Harry et Sally, voyez-vous!  Et que ce film, j’ai teeeellement aimé. Je peux le réciter du début à la fin. Du coup, j’ai passé un très bon moment avec ce roman. De plus, le trope « friends to lovers » est celui qui me parle plus, en fait. C’est le seul à qui je peux m’identifier un tant soit peu. Ce 95% ami et ce 5% « what if »… ça me connaît. Du coup, je me suis beaucoup retrouvée dans ces aventures et dans les réflexions du personnage principal. Je vais pas vour raconter ma vie hein… mais bon. Ceux qui savent comprendront!

Les deux personnages sont à l’opposé l’un de l’autre. Il s’adorent mais ont des objectifs hyper différents dans la vie. Alex est calme, il aime les livres, la ville où il a grandi et la stabilité. Poppy est une boule d’énergie, elle carbure au wanderlust et ne tient pas en place. Pourtant, ils peuvent être vraiment eux-mêmes ensemble, sans jugement (ou presque) et leurs voyages vont partie des moments forts de leurs vies respectives. Il n’y a rien à faire, j’aime ce trope. Le fait de se balader entre passé et présent pour voir l’évolution de leur relation, les balades à travers le monde, c’était fait pour moi. Auraient-ils pu juste se parler pour régler des trucs? Certes. Est-ce que parfois, dans la vie, on ne peut juste PAS de parler… hell yes!  Du coup, je pouvais parfaitement comprendre leurs réactions, même si elles n’étaient pas toujours hyper matures. Les efforts complètements vains de Poppy pour que tout soit « comme avant » étaient à la fois drôles et tristes… et je comprenais tellement!

Un bon moment de lecture, reposant, qui donne envie de sourire et d’avoir des fous rires avec nos proches. De voyager un peu, aussi. Bref, une romance qui a passé. Avec moi. C’est pas tous les jours hein!