Présentation de l’éditeur:
« Une grande saga familiale dans une contrée qui ressemble à s’y méprendre au Chili.
Entre les différentes générations, entre la branche des maîtres et celle des bâtards, entre le patriarche, les femmes de la maison, les domestiques, les paysans du domaine, se nouent et se dénouent des relations marquées par l’absolu et l’amour, la familiarité de a mort, la folie douce ou bestiale des uns et des autres, qui reflètent et résument les vicissitudes d’un pays passé en quelques décennies des rythmes ruraux et des traditions paysannes aux affrontements fraticides et à la férocité des tyrannies modernes ».
Commentaire
Croyez-le ou non, ce livre était dans mon challenge ABC 2008… je l’ai donc dans ma pile depuis décembre 2007 (au point où j’en suis, presque 2 ans, je trouve ça court comme délai!!) et il m’a fallu la lecture commune organisée par Kali et Edelwe pour que je me décide enfin à le déterrer! Et j’ai drôlement bien fait parce que ce livre m’a décidément beaucoup plu!!!
Nous entrons donc dans une saga familiale où nous rencontrerons plus ou moins longtemps quatre générations d’hommes et de femmes, en plein coeur de ce pays jamais nommé mais dans lequel on reconnaît le Chili, patrie de l’auteure. J’ai une tendance à aimer beaucoup ces romans où la petite histoire nous entraîne dans la grande et suite à ma lecture, j’ai beaucoup lu sur l’histoire du Chili, que je ne connaissais pas du tout. Difficile de ne pas faire de liens avec des personnages réels, je pense au Poète ou au Candidat, entre autres…) L’histoire est tragique, en un sens mais jamais pathétique, on rencontre des personnages forts qui luttent et qui tentent de survivre dans un régime bouleversé. Nous les suivrons en effet de la période post-coloniale, avec les patrons touts-puissants, jusqu’à l’élection du candidat de gauche, en passant par le coup d’état qui suivit… Il y a une touche de magie dans tout ça, tout au long de ma lecture, j’ai senti le merveilleux planer, sans jamais prendre le pas sur l’histoire principale. Je veux une maison comme ça, d’ailleurs, pleine de recoins et d’escaliers qui ne mènent nulle part!
Tout au long de ma lecture, j’ai voulu savoir ce qui allait advenir des personnages que nous rencontrons. Clara, l’un des personnages principaux, a pour moi illuminé le récit avec ses fantômes, ses cartes et sa capacité à prédire l’avenir, sombre comme moins sombre. Ce personnage m’a vraiment intriguée et ses réactions, toujours surprenantes et marginales, allègent le récit. Clara a épousé Esteban Trueba, le soupirant de sa soeur aînée, Rosa la Belle, magnifique avec ses cheveux verts, après la mort de celle-ci. Trueba, qui s’est fait lui-même, partisan de droite, est un homme qui a de la difficulté à se maîtriser, mais qui évolue dans le roman. Nous verrons aussi leurs enfants, Blanca, Jaime et Nicolas, chacun bizarre à sa manière (chaque personnage est un peu décalé, en fait) ainsi que la fille de Blanca, Alba, qui aura à faire face à la dictature dont elle ne partage pas les idées. À travers tout ça, nous rencontrerons les employés du domaine à la campagne, un vieux sorcier, un chanteur aux idées révolutionnaires, un fils bâtard avide de pouvoir. Chacun des nombreux personnages a un rôle à jouer et je les ai presque tous beaucoup aimés… je n’ai pas pu faire autrement que de m’attacher.
La narration, partagée entre Esteban Trueba et un narrateur que nous découvrirons à la fin, est faite à partir des cahiers de Clara et des souvenirs de chacun. Écrit suite aux événements, j’ai beaucoup apprécié les petits clins d’oeil au futur (il ly a un nom littéraire pour ça… mais je ne suis pas littéraire alors je ne le sais pas) qui nous permettent d’anticiper les événements et de voir venir ce qui va se passer… dans mon cas, quand je sais qu’il va arriver quelque chose à un personnage, on dirait qu’ensuite je « profite » des moments qu’il me reste à passer avec lui… c’est une des raisons que j’aime beaucoup relire, aussi!!
Une très agréable lecture donc, qui m’a permis d’élargir mes connaissances! Je ne me suis pas du tout ennuyée pendant ces 540 pages et j’avais du mal à lâcher le livre… Pimpi pourra confirmer!!
Plaisir de lecture: 9/10