Sous la toge – 1 – Nathaly Dufour

sous-la-toge.jpgPrésentation de l’éditeur

« Caroline, stagiaire dans un prestigieux bureau d’avocat, a du talent, du bagout et un très fort caractère. Mais à 25 ans, une carrière en droit, est-ce vraiment ce qu’elle veut ? L’écart entre les études et la pratique la déconcerte. Caroline n’est pas seule dans cette galère. Il y a Valérie et Eugénie, les copines du bac qui, elles aussi, se frottent à cette réalité. Ensemble, elles tentent de tout régler, y compris la recherche de l’âme sœur. Ce sont les Con-ci-lia-bulles ! Leur rituel sacré dans les temps de doutes, de peines. Des rencontres gastronomiques arrosées de bubulles. Et puis il y a Daniel, l’amoureux de Caroline, stagiaire au bureau du procureur de la Couronne. Représentant une banque contre un honnête homme d’affaires de Charlevoix, Caroline voit ses valeurs personnelles mises à rude épreuve. Partagée entre ses propres convictions et l’éthique de sa profession, Caroline tente également d’échapper aux avances incessantes d’un des associés du bureau, que sa résistance émoustille. Mais elle lui réserve une surprise de taille ! Et si le droit menait à tout, à condition d’en sortir ? »

 

Commentaire

C’est Cuné qui m’avait demandé ces livres et comme je suis une horrible profiteuse, j’ai profité du voyage en avion pour les lire.   Il faut dire que ça se lit tout seul, que c’est court, et que ça divertit.  Dès le départ, on nous ancre comme il faut dans le domaine de la chick litt, mais il y a quand même plus que ça car on nous fait entrer dans le monde des grands avocats, décrit de façon certes un peu caricaturale… mais parfois pas tant que ça, en fait.  Scary, je sais.  Entre les collègues aux dents longues, le patron harceleur, l’associé qu’on ne voit jamais, c’est tout un petit monde pas rose du tout qui y est décrit.  Bien entendu, ce n’est pas comme ça partout, clairement.  Mais pour avoir des copains-avocats, je sais que c’est possible. 

 

Caroline est donc stagiaire en droit.  Elle avait prévu le travail un peu répétitif, mais pas de devoir faire obstacle au big boss qui a décidé de la mettre dans son lit, malgré ses refus répétés.   Elle a un petit ami rencontré sur les bancs de l’école de droit.  Un accent sooo british, beau comme un dieu… et bisexuel avoué.  Caroline navigue tant bien que mal entre ses amours, ses craintes et son travail qui la rend folle, car elle est rapidement confrontée à sa morale personnelle.  L’auteure aborde donc, certes, les sujets favoris du genre, mais elle pousse également plus loin au sujet du droit ou encore de la bisexualité dans le cadre d’un couple.  L’héroïne est un peu perdue, change d’idées, revient, repart, discute avec les copines, se contredit… et ça  la rend vivante.  

 

J’ai beaucoup aimé sa voix, ironique, cynique, et résolument drôle par moments.  Ses copines sont drôles, délurées et elles forment un joyeux trio infernal, qui me rappelle parfois certaines autres copines.   Quand Caroline ose, elle ose.  J’ai toutefois préféré la première partie qui se déroule à Québec.  La suite, à Charlevoix, pendant le gros procès, m’a semblé expédiée un peu rapidement et j’aurais préféré une réflexion plus intense.  Mais n’empêche que ça reste une lecture divertissante et rafraîchissante, qui bien qu’étant très « filles », évite certains clichés (d’autres moins, mais bon, sinon ce ne serait pas drôle). 

 

J’ai bien aimé.  La preuve, j’ai enchaîné la suite.  Donc je vous parlerai genre… bientôt!

Buffy the Vampire Slayer – Season 1

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Buffy et moi, ça remonte à loin.  J’ai vu le début alors que j’étais à l’université, en anglais.  Puis, retour chez les parents et farewell la télé en anglais.  De toute façon, la télé, c’est le domaine privé et exclusif de mon père, de jour comme de nuit.  Et au chalet de ski, où je passais la majeure partie de mon temps, il n’y avait pas le câble.  J’ai donc enregistré les épisodes quand je pouvais, pour les écouter quand je pouvais aussi. Dans la langue où je les trouvais.  Parce que oui, j’ai toujours été aussi quiche question manettes de télé.  Changer de canal a toujours été ma plus grande réalisation. Dans les bons jours.  Finalement, j’ai réécouté les dernières saisons, alors que j’avais ma maison.  Résultat, mon écoute a été plutôt décousue.  Et il me manque certains épisodes. 

 

Bref, cette longue et inintéressante histoire pour expliquer qu’étant mystérieusement éclopée (un coup du Docteur pour me garder à sa disposition, I suppose) et étant condamnée à boitiller un peu partout dans la maison en me mouchant (j’ai d’ailleurs décidé que c’était over sexy), j’ai décidé de me taper l’intégrale.  En commençant par le début.  J’en ai donc pour un bon moment.  Anyway, je n’ai pas le goût de lire, ces temps-ci.  Donc, je végète sur le canapé avec Buffy, Willow, Xander, Giles, Cordelia et Angel. 

 

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image trouvée ici

 

Cette première saison jette les bases de ce que sera l’univers de Buffy pendant les 7 ans que la série durera.  Elle ne contient que 12 épisodes et nous rencontrons Buffy, 16 ans,  qui doit accepter du mieux qu’elle peut sa condition de Slayer, sa différence, et surtout tout ce que ça implique.   La saison s’ouvre en effet sur le déménagement de Buffy Summers, jeune et jolie blondinette de 16 ans d’allure superficielle.  Elle a été mise dehors de sa dernière école secondaire, ses parents viennent de divorcer, et arrive à Sunnydale en cours d’année, avec dans la tête l’idée de laisser toute cette histoire de vampires et de Slayer derrière elle.  Mais bon, évidemment, ça ne se passera pas comme ça.  Car voyez vous, Sunnydale est construite sur un « Hellmouth » (désolée, mes visionnements en français sont trop loin pour que je me souvienne des traductions) et il y a des forces obscures qui veulent s’en échapper. 

 

Au cours de cette saison, nous verrons donc Giles, le Watcher, bibliothécaire de l’école vivant littéralement dans ses livres.  Willow, qui apparaît ici comme une jeune fille intelligente et un peu geeky, folle amoureuse de son ami d’enfance, Xander, qui ne voit que Buffy.  Et il y a aussi Cordelia, la bitch de service et Angel, mystérieux inconnu qui sort parfois de l’ombre pour avertir Buffy d’un quelconque danger.   Sans oublier le Villain of the Week et le Master, prisonnier, qui souhaite régner sur le monde. 

 

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Image présente partout sur le web… je ne sais pas à qui elle est…

 

Ok, je sais, je n’intéresse personne, tout le monde sait ça.  Et quand j’en parle, ça semble une série classique pour adolescents, dans une école, avec ses stéréotypes, et tout ça.  Oui.  Mais non.  En fait, oui et non.  Buffy, c’est l’histoire de passages à l’âge adulte mais c’est aussi une représentation métaphorique de ce que peuvent vivre les adolescents dans une école secondaire.  La fille que personne ne remarque.  La mère qui veut vivre la vie de sa fille à sa place.  L’effet de bande.  Le gros méchant déguisé en gentil amoureux sur le net.  Les problèmes qui peuvent hanter les ados sont transformés ici en réels monstres et Whedon (parce que c’est Joss Whedon le créateur de la série) réussit à transposer dans son monde de vampires, de sorcières et de démons le quotidien parfois cruel des écoles secondaires et de l’adolescence.   Et si tout est plein de stéréotypes apparents, rien n’est réellement ce qui semble être.  En effet, la dumb blonde est une tueuse de vampires.  Et bien d’autres révélations suivront dans les autres saisons.  Révélations que je ne ferai pas ici, bien entendu.   Même si tout le monde les connaît. 

 

Beaucoup de bons épisodes dans cette saison, même si j’ai eu un peu de mal à m’y remettre au départ. Les problématiques sont toujours immenses mais le ton est résolument drôle, les situations exagérées et j’adore les dialogues, les one liners, les réflexions anodines et sarcastiques des personnages.  Les stupidités de Xander me font rire, le sourire de Willow me fait toujours sourire moi, j’adore le flegme so british de Giles aussi et je fonds devant Angel.  Surtout que je sais comment ça va finir. 

 

Bon, ok, Buffy a parfois tendance à oublier de mettre un pantalon (non mais on s’habillait vraiment comme ça?!?!) et my god que ce doit être inconfortable de toujours dormir avec un soutien-gorge.  On sent à certaines images que la série a un peu vieilli, mais les angoisses adolescentes, pas vraiment.  C’est ma foi encore très actuel.  Et pimentées de ces références télévisuelles et culturelles qui me font taper des mains toutes seule. 

 

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Bref… go pour la saison 2.  🙂

Et désolée si ces billets semblent redondants. Comme pour les séries de livres, j’aime avoir un billet par saison.  Pour me souvenir qu’est-ce qui arrive quand. 

The Blythes are quoted – Lucy Maud Montgomery

the-blythes-are-quoted.jpg Présentation de l’éditeur

« The Blythes are quoted » est le dernière fiction de la célèbre auteure de Anne… la maison aux pignons verts.   Lucy Maud Montgomery le voyait comme un neuvième volume de la série Anne –  il a été emmené à l’éditeur le jour même de sa mort – et il n’a jamais été publié entièrement. 

 

La redécouverte de ce volume met un point final à l’oeuvre d’une auteure dont le travail continue à fasciner les lecteurs partout à travers le monde. »

 

Commentaire

Quand j’ai lu « un neuvième livre de la série Anne«  qui nous la montre 20 ans après « Rilla of Ingleside », je n’ai fait attention à rien.  Il me le fallait, c’était simple.  Le petit monde et la petite famille d’Anne, je les aime depuis des années, en fait.  C’est comme si je les connaissais.  Bon, il y a bien entendu Anne et Gilbert, toujours en amour après tant d’années mais aussi leurs enfants, Jem, courageux et turbulent, les jumelles Di et Nan, Walter, le poète, Shirley et la petite Rilla, qui doit grandir bien vite et être une héroïne pendant la première grande guerre.  Mais ce sont aussi les Meredith, la famille Ford, Susan Baker et tous ceux d’Avonlea, que nous perdons un peu de vue à partir du 5e livre.   Bref, il me tardait de me replonger dans ce petit monde. 

 

Après ma lecture, je suis un peu perplexe.  Bon, « neuvième livre de la série Anne », c’est quand même un peu forcé, selon moi.  Le livre est en fait un recueil de 15 nouvelles où la famille Blythe apparaît, parfois en personnages secondaires ou parfois juste dans les paroles ou pensées des personnages.  Ces nouvelles sont entrecoupées de poèmes attribués à Anne ou à Walter et de courts dialogues par les gens d’Ingleside après ceux-ci.  Par courts, je veux dire quoi… une demi-page à une page.   Le recueil est divisé en deux parties, la première se déroulant avant la première guerre mondiale et la deuxième après celle-ci.  Avec les conséquences que l’on connaît quand on a lu « Rilla ».   Il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas une « histoire d’Anne » ou de sa progéniture.  D’ailleurs, j’avais déjà lu une version des nouvelles (du moins la plupart d’entre elles » dans « The road to yesterday » il y a plusieurs années.  Sans vouloir médire, j’ai eu l’impression que l’auteure a voulu profiter du succès de sa série quand elle a pensé à ce livre.  Il faut savoir qu’à la fin de sa vie (en 1942), elle n’allait pas très bien et que sa mort n’est peut-être pas accidentelle.  (Je sais, aucun rapport ici… mais bon, quand même).

 

Si j’ai eu un peu peur à la première nouvelle (celle que j’ai le moins aimée) qui nous amène dans une maison supposément hantée, avec une chute plus qu’évidente, je suis quand même plongée dans cette lecture et dans ce petit monde.  Si les thèmes sont parfois un peu plus sombres (ce sont d’ailleurs les nouvelles que j’ai préférées.  Je pense à « Retribution » ou encore « the commonplace woman »), relatant des querelles, des haines, la mort ou la vieillesse, nous avons aussi plusieurs histoires classiques de l’auteure où on parle d’amour au premier regard ou encore d’amour d’enfance ou d’adolescence perdu puis retrouvé 20 ans plus tard, des orphelins qui cherchent une famille, des foyers constitués.  On y voit encore ces descriptions de paysages, cet amour de la nature, mais on rencontre parfois certains personnages sont parfois vraiment petits ou mesquins.  Bien entendu, beaucoup de jeunes filles pures, belles, aux teint crémeux et d’hommes rêveurs et passinément amoureux.  C’est quand même Lucy Maud Montgomery. 

 

Les poésies sont très « Anne », elles parlent de la nature, de la beauté, des lieux des personnes qu’elle a aimées.  Pour vrai, elles ont été publiées par LM Montgomery et ont été réattribuées à Anne par la suite.  Par contre avec les dialogues qui suivent et qui les expliquent un peu, c’est très crédible et ce sont d’ailleurs les parties que j’ai préférées, car Anne, Susan, Gilbert et les enfants sont là et on nous rappelle des aventures passées à Avonlea ou encore à Ingleside ou dans la maison de rêve.  La guerre s’y profile aussi et le ton change résolument dans la seconde partie, plus sombre, plus triste, presque amère à l’occasion.  On sent que l’auteure a changé d’opinion par rapport à cette Guerre (on s’entend, dans Rilla of Ingleside, les pacifistes étaient des mauvaises personnes et la guerre était pour préserver la beauté partout dans le monde) alors que la deuxième guerre fait rage et qu’on sent que pour elle, tous les sacrifices ont été faits pour rien.  Certaines phrases sont ma foi bien tristes et on ressent beaucoup de nostalgie.

 

Bref, des nouvelles un peu doudou, malgré les thèmes.  Sauf que j’ai un bémol majeur: les fameuses références par tout le monde – et à toutes les occasions possibles – à la famille d’Ingleside.  Je croyais que ça me plairait (n’importe quoi pour revoir Anne et son petit monde) mais à force, ça devient lassant, lassant!  Lassant et agaçant.  Vraiment.  En fait, ce qu’il faut savoir, c’est que j’aime tant Anne parce que justement, elle n’est pas parfaite.  Oui, elle est douée pour le bonheur et pour se faire aimer, mais elle est gaffeuse, un peu impulsive, exaltée. Mais là, c’est Sainte Anne.  Et Saint Gilbert.  Et Saints tous leurs enfants.  Et Ingleside est la plus belle maison, la plus chaleureuse.  Tout rappelle Ingleside.  Il suffit qu’une demoiselle soit jolie pour qu’elle rappelle à tout le monde Mrs. Doctor Blythe.  Ou qu’un amour perdu depuis 20 ans ait les yeux verts pour qu’on la compare à Anne.  Les Blythe ne se trompent jamais, ils sont beaux, gentils… même ceux qui les adorent pas en parlent sans arrêt.  Les courtes scènes à Ingleside nous révèlent que bon, tout n’est pas si rose, mais tout de même.   Très très énervant. 

 

Malgré tout, ce fut un agréable moment de lecture.   Comme je n’adore pas les nouvelles, je n’ai pas été transportée mais j’aime toujours l’humour léger, l’ode à la beauté et à la chaleur humaine.  À toutes les fois que je lis cette auteure, j’ai le goût d’appeler le Tardis pour aller faire un tour à cette époque pour me balader dans la vallée Arc-en-ciel ou sur le bord de l’eau à Four Wind Harbor.  Je me revois enfant et ado, qui croyait que le seul vrai amour, c’est celui qu’on connaît toute notre vie et qui commence par une terrible chicane.   On s’y sent bien, dans ces romans.   Je sens d’ailleurs que je vais bientôt relire les tomes 1-2-3 et 8… mes préférés.  J’en ai une envie folle, maintenant.

Russian Winter (Un papillon sous la neige) – Daphne Kalotay

Russian-Winter.jpgPrésentation de l’éditeur

« Quand elle décide de faire une vente aux enchères avec sa remarquable collection de bijoux, Nina Revskaya, ancienne étoile du ballet Bolchoï, croit qu’elle a enfin tiré un trait sur son passé.  Toutefois, elle se retrouve envahie de souvenirs de son pays d’origine et d’événement parfois glorieux, parfois déchirants, qui ont changé le cours de son existence un demi-siècle plus tôt. […] »

 

Commentaire

Je n’ai volontairement pas pas traduit toute la présentation de l’éditeur, qui en dit beaucoup trop à mon goût.  J’ai en effet aimé me laisser porter par le roman sans trop savoir qui était qui, et vers où ça nous menait.  Bon, ok, ça fait que la première partie peut paraître un peu longue mais globalement, c’est un roman que j’ai aimé. 

 

Malgré le titre, il ne faut pas s’attendre à un « roman russe »  (cliché, je sais… mais bon, la plupart des romans russes que j’ai lus avaient un côté complexe, profond et souvent pessimiste.  C’est probablement en lien avec ce qui est traduit et ce qui ne l’est pas).  En effet, même s’il se passe en bonne partie en Russie, « Russian Winter » est un roman écrit par une américaine.  Ce n’est pas péjoratif, ce que je dis là, pas du tout.  Je le savais quand je l’ai acheté et du coup, mes attentes étaient donc en ce sens. Et comme il était question de Russie et de ballet, j’étais vendue d’avance.

 

L’histoire s’ouvre sur Nina, ancienne première danseuse du Bolchoï (le ballet de Moscou), qui choisit de vendre sa collection de bijoux, amassée au cours de toute sa carrière.  Elle habite maintenant à Boston, a quatre-vingts ans et est dans un fauteuil roulant.  Elle, qui avait toujours maîtrisé son corps à la perfection, peut à peine bouger.    Nous faisons également connaissance avec Drew, employée de la maison qui s’occupera de la vente aux enchères et qui doit établir un catalogue avec l’historique des bijoux ainsi que Grigori, professeur à l’université et traducteur du poète russe Viktor Elsin.   Quand un pendentif assorti à un ensemble que Nina a sorti de la Russie est amené anonymement à Drew pour qu’il soit inclus dans la vente aux enchères, Nina va se retrouver plongée dans son passé et nous découvrirons par bribes comment elle est arrivée à Boston. 

 

La Russie que nous visitons ici est celle de Staline, juste après la seconde guerre mondiale.  Ici, les appartements sont divisés et chaque pièce habite une famille complète, il faut faire la queue pour réussir à manger et surtout, faire très attention à ce que l’on dit parce que les murs ont des oreilles.  Tout et n’importe quoi peut être anti-patriotique et la méfiance règne.  Nina se revoit jeune danseuse talentueuse et musicale, prête à tout pour réussir, avec son mari Viktor, duquel elle est très amoureuse.   Elle revoit aussi Madame, la mère celui-ci, qui a tout perdu après la révolution et ne s’en est jamais remise.  Et aussi Gersh, le meilleur ami de Viktor, musicien et juif.  Et Vera, amie d’enfance et danseuse avec elle.  Magnifique Vera qui attire les regards de tous les hommes.   J’aime toujours ces regards sur le passé, vus avec une lunette à la fois un peu nostalgique mais aussi dans ce cas très amère.  Et je me suis vraiment sentie emportée dans cette partie de l’histoire, certaines images du Kremlin et de la basilique sous la neige me sont restées gravées dans la tête, malgré la façon simple qu’a l’auteure de raconter. 

 

J’ai eu plus de mal à m’imprégner des parties « au présent » mais après un moment, je me suis attachée à Drew mais surtout à Grigori, homme dans la cinquantaine perdu suite au décès de sa femme, à la recherche de son passé, espérant y trouver ce qu’il est vraiment.   Bien entendu, on voit venir très tôt ce qui s’est passé, mais eux, contrairement à Nina, n’ont pas vraiment d’indices au départ, à part quelques lettres, photos et des bijoux.  J’ai surtout eu de la peine pour Nina, devenue prisonnière de son corps et surtout très amère, blessée par la vie dans sa jeunesse et ne réussissant pas à pardonner, ni à elle, ni à personne.   Bon, parfois, on a le goût de la secouer un peu, de lui dire de s’ouvrir les yeux.  Mais quand même, son destin est grandiose et triste à la fois.

 

Un roman qui se lit très bien quand nous y sommes bien installés (le début a été pour moi un peu ardu), facile à comprendre malgré les nombreux retours en arrière, qui nous fait entrevoir une vision de la vie en Russie à cette époque où tout était contrôlé, où même l’art devenait propagande, où la peur dominait tout le monde.  Bien entendu, ça ne révolutionnera rien du tout, mais c’est une belle histoire et j’ai beaucoup aimé qu’on me la raconte.  

 

J’écris ce billet en janvier donc, ça semble un peu loin, comme ça, mais il sortira en français en avril, pour ceux que ça intéresse. 


Edit: Bon, il paraît que le roman est sorti en mars… j’ai dû avoir une mauvaise info il y a quelques mois!  Ou mal regarder. 🙂

 

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« La liste » de Jennifer Tremblay… au théâtre

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Photo provenant de cyberpresse.ca

 

Je vous parlais il y a de ça un an, d’un récit thâtral écrit pas une Québécoise: La liste, de Jennifer Tremblay.  J’avais eu un coup de coeur pour cette pièce à sa lecture et j’ai eu la chance de pouvoir la voir montée sur scène, tout près de chez moi, en plus. 

 

Entendons-nous, je n’ai pas la prétention de m’improviser « critique » en théâtre (par plus que je suis « critique » de livres d’ailleurs… et je vais continuer à le crier haut et fort) mais j’ai littéralement adoré ce moment de théâtre – malgré avoir failli être asphyxiée par le parfum de la dame à côté de moi… se baigner dans sa bouteille de parfum avant d’aller au théâtre devrait être interdit pas la loi – alors je tenais à, disons… transmettre mon enthousiasme. 

 

« La liste », c’est un texte, un monologue.  Une femme, sans nom, a déménagé à la campagne quelques mois auparavant.  Cette femme s’adresse à nous, nous disant d’emblée qu’elle – sa voisine – est morte, et qu’elle se sent coupable.  Mais pas de mélo, pas de ton larmoyant.   Elle nous raconte son histoire, point par point, entre deux listes de choses à faire.  Le texte est épuré, froid.  Mais il m’avait vraiment touchée.  J’ai été émue par ces deux femmes, ces deux mères de famille, qui ne vont manifestement pas bien et qui réagissent chacune à leur manière.   Émue par ce drame « de tous les jours ».

 

Sylvie Drapeau, sous la direction de Marie-Thérèse Fortin, porte ce texte fort et percutant de façon magistrale.  Seule sur scène, nous voyons devant nous apparaître cette femme rigide, qui commence à nous parler sans même enlever son manteau, de façon mécanique.  Et petit à petit, elle devient réelle, son histoire se construit devant nous et des failles apparaissent.  On ressent bien la forme du texte, même quand elle raconte et les listes qui reviennent constamment, se confondant presque avec son histoire, sont une mélopée lancinante.    La mise en scène est épurée.  Une table, quelques jouets, trois placards, qui nous révèlent différentes choses.  Elle, en robe grise, sur le fond pâle.  

 

Et à la fin, lors de la déclaration finale de cette femme, impossible de ne pas se poser de questions.  Impossible de ne pas penser à ses priorités,  à l’égoïsme du quotidien, à ce tourbillon de choses « essentielles » qui nous isolent un peu plus chaque jour, et auquel on se raccroche parfois pour ne pas paniquer complètement.    Et, je le répète, j’ai été très, très impressionnée par l’actrice, Sylvie Drapeau, qui réussit à rendre ce texte vivant, et dont le jeu évolue tout au long des 75 minutes où elle est sur scène, seule. 

 

Adoré, donc.  Vraiment.

 

Et je ne saurais que trop conseiller la pièce à celles qui aiment lire le théâtre.  Paru aux Éditions de la Bagnole.  Et je réalise qu’un nouveau texte de l’auteur va paraître tout bientôt… j’ai comme l’intuition que je le lirai!

Top Ten Tuesday – Dynamic Duos

Top Ten Tuesday 2

 

Cette semaine, les « Dynamic Duos » sont à l’honneur chez « The broke and the bookish« .   Vous savez, ces couples de personnages qui ont une alchimie super particulière et qui font qu’on aime les suivre, qu’on aime leurs échanges… qu’on les aime, quoi!  Ça peut être des histoire d’amitiés, de partenariats, de relations amour-haine ou de haine tout court… Bref, n’importe quoi.

 

J’ai donc évité de ne placer QUE des couples.    Mais quand même…

 

1.  Mac et Barrons – Série Fever – Karen Marie Moning

Quoi, ça surprend quelqu’un?  Bon, ok, ça a peut-être légèrement à voir avec le fait que je viens de lire la série et que je la relis par procuration à chaque fois que les copines lisent un tome ou un autre.  Mais naaaaa… j’adore ces deux-là.  J’adore leur évolution à tous les deux, j’adore ce qu’ils sont et chaque scène entre ces deux personnages est jubilatoire pour moi.  Qu’ils me fassent hurler, sourire, carrément rire… j’adore.  Leurs dialogues sont juste excellents et leurs conversations silencieuses encore mieux.  J’adore la dynamique qui s’établit, les interactions, les sous-entendus.  J’adore les éclats de rire imprévus et les allusions coquines.  Et je craque carrément à chaque Ms. Lane!

 

2.  Stephanie Plum et Lula – Janet Evanovich

J’aurais pu parler de Stephanie et Grandma Mazur (elle m’a fait pleurer de rire), de Ranger et Morelli (les scènes où ils sont ensemble, deux mâles un peu méfiants, sont trop bien), de Stephanie et Ranger, des parents de Stephanie… Bref, j’avais le choix entre n’importe quels personnages, en fait.  J’ai choisi Lula parce qu’elle est fidèle à elle même et qu’avec Stephanie, ça donne une équipe… heu… du tonnerre?  Ok, beaucoup plus efficace pour dévaliser le Dunkin Doughnuts et pour faire entrer un corps voluptueux dans du spandex (idéalement fluo ou léopard), que pour attraper un FTA mais du tonnerre quand même!

 

3. Les trois – ben… quatre – mousquetaires – Alexandre Dumas

Bon, ce n’est pas un duo, je sais… mais n’empêche qu’il fallait que je cas Athos ou ce roman de Dumas quelque part.  Le Cardinal de Richelieu et Milady auraient aussi pu être mon choix mais je souhaitais quand même parler de ces quatre mousquetaires, avec un côté si courageux, si habiles à l’épée (hum hum) mais aussi si gamins, avec leurs petits mensonges dont personne n’est dupe et leurs blagues pour détendre l’atmosphère.  J’aime aussi les relations qu’ils ont les uns avec les autres, de ce lien si fort qu’ils ont entre eux.  Bref, je les aiiiiime!

 

4.  Rhett et Scarlett – Autant en emporte le vent – Margaret Mitchell

J’avais tenté de ne pas me répéter et de ne pas me borner aux simples histoires d’amour mais pour moi, Rhett et Scarlett, c’est autre chose que ça.   Leurs dialogues pimentent le roman, j’adore le côté mauvais garçon de Rhett et sa capacité de tenir tête à Scarlett.  Et vice versa.   La scène où elle va le voir en prison, habillée des rideaux de sa mère, reste une de mes préférés du roman.

 

5.  Tommy and Tuppence – Agatha Christie

Parce qu’il fallait bien un peu d’Agatha quelque part hein!  J’ai choisi ce couple – bon, ok, peut-être un peu parce que ce sont les héros du dernier roman que j’ai lu de la Dame – pour leurs différences et surtout pour leur relation, faite de confiance mais également de respect pour ce que chacun est.  J’adore Tuppence avec sa vivacité et son côté impulsif et Tommy me plaît pour son flegme so british et son côté terre à terre.  Dans « The secret adversary », le premier des romans les mettant en vedette, on les voit grands copains et ça m’a beaucoup plu.  Ça ainsi que la façon dont l’histoire progresse… je les aime ensemble, quoi!

 

6 .  Le Doctor-David et Donna Noble

J’en entends se moquer à l’arrière… Pfffff… je le dis et je le répète, il y a des ROMANS Doctor Who aussi.  Donc, ils font partie de la fiction.  Même que j’imagine fort bien le Doctor littéraire comme collègue de Thursday Next dans la Jurisfiction…. yep… Mais je m’égare.  Le Doctor, donc.  (insérer quelques soupirs).  Et Donna.  Ensemble.  J’adore cette relation parce que non seulement ils sauvent le monde à répétition mais ces deux-là s’apportent énormément l’un à l’autre.  De la confiance, de l’humanité… Bref, j’adore leurs dialogues du tac au tac et j’adore cette complicité « meilleurs copains sans arrière-pensée » qui crève l’écran (oups… les pages).  Et bon, je le rappelle pour ceux qui auraient loupé un épisode… David Tennant et Catherine Tate sont juste géniaux.  Et je vais les voir cet été au théâtre… je n’en reviens toujours pas!

 

7.  Severus Snape et Harry Potter – JK Rowling

J’entends certains se moquer et dire que c’est juste un prétexte pour  » plugger » Snape quelque part.  Bon, vous n’avez pas tort.  Mais j’adore ce personnage et sa relation avec Harry, complètement ambivalente (ce n’est pas le bon terme… mais je suis en retard pour mon billet… pardonnez-moi) et influencée par divers éléments de son passé est l’une des choses qui me fascine le plus dans cette série.  Bon, Snape me fascine.  Ça va.  Je sais. 

 

8.   Jeeves et Bertie Wooster – Wodehouse

Besoin d’explications?  J’adore Jeeves, so british, qui a réponse à tout,  une idée très précise sur ce qui se fait et ce qui ne se fait pas, et une intelligence très vive pour faire disparaître à peu près n’importe quelle cravate ou chapeau de la garde-robe de Bertie.  J’aime leurs « prises de bec », leur échanges, j’aime quand Bertie est certain d’avoir le dessus (avec une idée stupide, bien entendu) et j’aime les finales avec le flegme de Jeeves.  Jubilatoire, rien de moins.

 

9.   Mr. Henry et le Maître de Ballantrae – Robert Louis Stevenson

Ce que j’ai pu aimer cette relation complètement malsaine entre les deux frères.  À eux deux, avec leurs ambitions et leurs caractères  en apparence incompatibles (à la fois dissemblables et bon… pas tant que ça), ils nous font tout un roman, fait d’aventures, de trahisons et de petites et grandes vengeances.  C’est l’un contre l’autre que ces personnages prennent toute leur ampleur. 

 

10.  Anne Shirley et Diana Barry – Lucy Maud Montgomery

J’avais bien le choix pour les amies d’Anne… j’aurais pu parler de Susan Baker ou encore de Gilbert Blythe (dans les trois premiers tomes) mais j’ai choisi Diana parce qu’elle est l’Amie de Coeur, celle qui a été désirée, rêvée, imaginée, puis rencontrée.  Pour les ballades près du lac aux miroirs et dans les forêts habitées d’histoires.   Pour ce côté « à la vie, à la mort », malgré les chemins différents.  Bref, cette relation a vraiment façonné ma façon de voir l’amitié.
  Quand j’avais quoi… 8 ans!

 

J’aurais aussi pu parler d’Amelia Peabody et de Radcliffe Emerson (Elizabeth Peters) (j’adore leur première rencontre… j’adore Amelia, de toute façon), d’Angélique et du Rescator (Anne Golon) (c’est cette partie de la relation que je préfère… alors qu’elle est vraiment une femme et pas une petite fille), de Legolas et Gimli dans Lord of the Rings (bon, j’aurais pu en choisir plusieurs mais là, vite comme ça, ce sont eux qui me viennent à l’esprit en premier.  Bon, ok, en second.  Après Aragorn et son armure. Mais je n’oserais quand même pas écrire ça sur un blog public hein?), d’Azilis et Myrddin (Valérie Guinot) (je sais, je suis à l’envers de tout le monde… mais c’est cette relation, faite de méfiance, de manipulation et de quelque chose de plus, qui m’a le plus interpellée dans cette histoire), de Rudy et Liesel (ou encore de Liesel et Max) dans The Book Thief (Markus Zusak) (juste y penser me fait presque pleurer… que de larmes ai-je versées dans ce roman), d’Emily et d’Ilse (LM Montgomery) (relation d’amitié tout aussi belle mais beaucoup moins « carrée » que celle d’Anne et de Diana… j’adore Ilse de toute façon), de la duchesse de Sanseverina et du comte Mosca (Stehdhal), d’Alec et de Magnus Bane dans « The mortal instruments » (Cassandra Clare), de Will et Lyra (Philip Pullman) (relation qui me brise le coeur),  ou encore des jumeaux Cameron et Raistlin dans La trilogie des jumeaux de Dragonlance (SANS COMMENTAIRE.  Oui, j’ai lu je ne sais pas de romans Dragonlance il y a heu… quelques années… et Raistlin ainsi que sa relation avec son jumeau me fascinait.  J’ai toujours aimé les personnages ambigus. 

 

Et je ne parle pas non plus de Sherlock et Watson

J’ai vraiment besoin d’en dire plus?

 

Ni de Lizzie et Darcy

Parce que je deviens genre… redondante?

 

Et vous, quels serait vos duos de choc préférés?  Si vous avez fait un billet, ne vous gênez pas pour me laisser le lien dans les commentaires.  Et je suis trop paresseuse pour mettre des liens directs vers mes billets à chaque fois.  Mais bon, ya la colonne de droite pour ça 😉 

Shadowfever – T5 – Karen Marie Moning

shadowfever.png coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur

BÉBÉ-SPOILERS SUR LES TOMES 1-2-3-4 – MAIS PAS TANT QUE ÇA, EN FAIT.  VRAIMENT PAS TANT QUE ÇA.

Je ne mets pas la présentation de l’éditeur.  Elle ne révèle rien de grave mais oriente la lecture, à mon avis…  Et comme il y en a d’autres comme moi qui sont trèeees faciles à pister…

 

Commentaire

Oh my God, quelle épopée.   Ce cinquième tome de la serie « Fever » de Karen Marie Moning m’a fait passer par toute la gamme des émotions, c’est le moins que l’on puisse dire.  Je ne pense pas que j’y serais arrivée sans mes supporters Pimpi et Cécile, d’ailleurs.  Pauvres filles qui ont dû supporter mes « Oooooooooh » et mes « aaaaaaah » et surtout mes « hiiiiiiiiiiiiiii » pendant 600 pages.  Bon, ok, j’avais quand même commencé dans les tomes précédents mais là, c’était vraiment nécessaire.

 

C’est que j’ai dû m’arrêter souvent; je manquais de souffle.  Physiquement.  C’est peu dire.  Mais faisons un petit rewind.  La finale du tome 4 nous avait laissé dans une situation insoutenable.  Limite pire que dans le tome 3 où ce n’était déjà pas joyeux joyeux.   Et ce tome 5 commence fort, avec 100 pages presque intenables où j’ai eu le coeur brisé, j’ai été fâchée, insultée, j’ai eu le goût de secouer Mac, même si je comprenais sa réaction et sa colère.  Cette étape m’a paru nécessaire à son évolution, à sa prise de conscience et à son développement mais quand même, c’était dur.   Et l’écriture de Moning m’a carrément fait ressentir les émotions de Mac.  Des pages difficiles mais très réussies selon moi. 

 

Mais après… après…


En fait, il est presque impossible de parler de quoi que ce soit sans spoiler un truc ou un autre.  Je vais donc me contenter de dire que j’ai été carrément happée dans la série, que j’en ai perdu le sommeil et que j’ai tourné les pages à toute vitesse pour voir où l’histoire allait m’emmener.  Le monde post-apocalyptique est bien réussi, même si dans ce tome, on voit un peu moins la désolation de Dublin ou encore du reste du monde.    J’avais des tas d’hypothèses, la plupart étaient exactes (I know… I’m a freak sometimes) et d’autres pas du tout.   J’ai été surprise, heureuse, brusquement déçue, fâchée… j’ai soupiré, ragé, trépigné, nié, accepté, re-nié ensuite, ri, souri, vibré…  bref j’ai adoré.  Même si j’ai « volontairement choisi » d’interpréter certains faits à ma façon (je ne dis pas lesquels).  C’est ma lecture, je fais ce que je veux, na!

 

Ce tome nous donne des réponses à plusieurs de nos questions, mais il nous faudra accepter que quelques mystères restent partiels, ou même entiers.  D’autres questions sont soulevées, d’autres fils lâchés.  Le rythme du roman est variable (la première partie m’a semblé tellement, tellement longue, tellement lourde mais aussi tellement juste) mais les événements s’enchaînent et à partir de la seconde moitié, c’est un feu roulant.  Mac est bousculée dans ses croyances, elle se fait démolir ses repères (et nous, les nôtres), répétitivement, se questionne, se cherche.  Et nous cherchons avec elle (bon, ok, dans mon cas, j’avais trouvé avant elle…  mais c’est normal).   Et bon, croyez-moi, même si vous lui criez ces instructions à tue tête de votre salon, elle ne vous écoute pas.  C’est qu’elle est têtue, la jeune fille. 

 

Objectivement?  Je ne suis pas objective en ce moment, c’est inutile.  Oui, pour certains, les pensées de Mac peuvent sembler répétitives (mais elle est perdue, elle tourne en rond, elle se croit… (oups, je ne dis rien), c’est un peu logique que ses pensées fassent de même).  Oui, certains mots reviennent très souvent.  Assez souvent pour que je cesse de compter.  Oui, on ne fait pas dans la dentelle et c’est parfois un peu cru (mais j’ai adoré cet aspect alors je ne vais pas m’en plaindre.  C’est vraiment le personnage).  Oui, certains éléments de l’épilogue peuvent surprendre (je ne peux pas dire lesquels hein)… mais d’un autre côté, c’est logique, tout à fait dans l’esprit de ce qui est dit depuis le début…  tout dans les actions.  Mais là, maintenant, j’ai eu une lecture très émotive et j’en redemandais.  J’en redemande encore d’ailleurs.  Et je ne peux pas croire que ce soit fini.  

 

Une série que j’ai adorée et qui évolue à chaque tome.  Comme chez les Fae, rien n’est aussi simple que ça. Et les éléments sont très habilement saupoudrés dans les tomes, le tout est construit à mesure et forme un tout très cohérent.   Il ne faut pas se laisser prendre par l’apparente simplicité des premiers tomes.   Il y a plus que ça.  Et rien (ou presque rien) n’est là pour rien.  J’adore Mac comme héroïne, j’adore son évolution.  J’aime Barrons d’amour.  Ce tome clôt selon moi superbement la série est très réussi.  

 

Et si vous lisez la série, je me porte volontaire pour prodiguer le support moral que C&C m’ont offert.   Je suis over-efficace pour faire des Hiiiiiiiiii!!!

 

Darkfever – 1

Bloodfever – 2

Faefever – 3

Dreamfever – 4

The Iron King – Julie Kagawa

Iron-king.jpgPrésentation de l’éditeur (un peu modifiée par moi pour éviter les spoilers)

Meghan chase a un destin secret – un destin qu’elle n’aurait jamais pu imaginer. 

 

Quelque chose a toujours été un peu étrange dans la vie de Meghan depuis qu’elle a vu son père disparaître devant ses yeux quand elle avait 6 ans.  Elle n’a jamais vraiment trouvé sa place à l’école… ou à la maison.

 

Quand un étranger commence à l’observer de loin et que son meilleur ami du genre bouffon devient subitement très protecteur, Meghan sent que tout est sur le point de changer. 

 

Mais elle n’aurait jamais pu deviner la vérité – qu’elle est un pion dans une guerre terrible que se livrent les fae dans leur monde mythique.  Meghan devra apprendre jusqu’où elle est prête à aller pour sauver quelqu’un qu’elle aime…[…] »

 

Commentaire

Je ne l’avais pas réalisé en commandant ce livre qu’il était le premier d’une série.  Mais bon, comme c’est la mode ces temps-ci et que beaucoup de livres pour ados qui se vendent tendent à devenir des séries, ce livre a décidé de ne pas rester derrière.  « The iron king » sera suivi de « The iron daughter » et « The iron queen ».  Et parce que la lecture de romans pour ados où le bisou devient un grand événement, et que j’ai somme toute bien aimé le roman, je vais maintenant être obligée de les lire.  Terrible, je sais.

 

D’abord, l’aveu qui tue: on ne le voit pas sur la couverture mais ce roman est édité dans la collection « Harlequin Teen ».  Ça donne une idée globale des attentes à avoir, quand même.  Sauf que quand on s’attend à un Harlequin – avec tout ce que ça implique – et qu’on est subitement confronté à un monde de fae (j’aime les faes et la mythologie celtique, même si je n’en ai pas lu assez sur le sujet pour être super connaisseuse.  Résultat: je ne suis pas difficile!), assaisonné à la sauce Alice in wonderland et A midsummer night’s dream, on ne peut être qu’agréablement surpris. 

 

L’histoire commence donc avec Meghan, 16 ans, qui habite avec sa mère, son beau-père qui semble oublier son existence plus souvent qu’autrement, et son petit frère de 4 ans, Ethan.  Elle est la risée de tous à l’école et sans les blagues et le support de son meilleur ami Robbie Goodfell, elle serait bien malheureuse.  Sauf qu’un jour, quand son petit frère semble avoir été remplacé par un changeling aux dents en lame de rasoir (razorsharp et needlelike sont des adjectifs qui semblent être particulièrement représentatifs des dents des personnages dans ce roman), elle découvrira un monde qu’elle ne faisait qu’entrevoir auparavant.   Et avec Robbie, elle passera à Nevernever, pays des fae, dirigés par le roi Oberon, de la Cour Seelie, pays de l’été, et par la reine Mab, de la Cour Unseelie, royaume de l’hiver, dans le but de récupérer son petit frère.  Bien entendu, les problèmes ne se font pas attendre car dans ce monde, personne n’est véritablement gentil, tout est truqué, une promesse vous lie à la vie à la mort et il faut faire bien attention à ce que l’on fait comme marché. 

 

Meghan  est une jeune fille qui ne sait pas trop qui elle est – avec raison d’ailleurs – et qui se cherche.  Elle n’est absolument pas prête à faire face dans cet univers, est beaucoup trop confiante mais ne se laisse quand même pas marcher sur les pieds.   Dans le monde des fae, le danger rode et la quête de Meghan est jalonnée de monstres, d’attaques et de sauvetages de justesse.  Oui, il y a une histoire d’amour, mais elle s’avère pour l’instant accessoire au récit.  J’imagine que ceci va changer plus tard, on est quand même chez Harlequin.  J’ai beaucoup aimé les personnages, tirés principalement de la mythologie irlandaise et écossaise et remaniés à la sauce Harlequin, ainsi que diverses citations qui se veulent des clins d’oeil aux légendes, à la littérature et à la culture populaire.   Le rythme est rapide, les aventures se succèdent, les personnages ont bien des secret et entre les enjeux politiques des Cours, les temper tantrums des personnages, leur froideur, et les règles tacites de ce monde, les relations de Meghan seront très, très complexes. J’aime les histoires d’amour impossibles!

 

Entendons-nous… l’écriture contient plusieurs répétitions, les descriptions du monde des fae, quoique très efficaces et évocatrices, ne sont pas originales pour autant, et les mêmes schèmes reviennent souvent mais il y a quand même de l’humour  (par le biais de Robbie, surtout) dans cette quête qui semble sans espoir et qui nous balade un peu partout.  Pour ceux qui veulent des scènes torrides, oubliez ça, disons que c’est très limité de ce côté.  Et avec la fin, je suis définitivement curieuse.  Bref, je lirai la suite. 

Dreamfever (Fièvre fatale) – T4 – Karen Marie Moning

dreamfever.jpg coup-de-coeur.gif Présentation de l’éditeur

SPOILERS SUR LES TOMES 1-2-3…  MÊME LA PRÉSENTATION

« Quand les murs entre les hommes et les Fae sont tombée, libérant les insatiables et immortels Unseelie de leur prison glacée, MacKayla Lane est prise dans une piège fatal.  Capturée par le Lord Master, elle ne sait plus qui ou ce qu’elle est: la seule sidhe-seer vivante en mesure de trouver le Sinsar Dubh, un livre de magie noire qui contient la clé afin de contrôler les deux mondes.

 

Le chemin du retour est seulement le premier pas que Mac doit faire le long d’un chemin périlleux, des rues de Dublin jusqu’aux politiques dangereuses d’une ancienne et secrète secte, en passant par les mensonges d’hommes qui clament être ses alliés dans le monde illusoire des Fae, où rien n’est ce qu’il semble être.  Et Mac est forcée d’admettre une terrible vérité.

 

En qui peut-on avoir confiance quand on ne peut plus se faire confiance à soi-même? »

 

Commentaire

ATTENTION BILLET HYSTÉRIQUE ET RÉGRESSION À 12 ANS ET DEMI

Que de questions, que de questions, que de questions.  C’est le premier mot qui me vient en parlant de la série, en fait.   Que de fils dénoués, que de questions restées sans réponses.  Mais surtout que de petites phrases comme ça, de coïncidences, de récurrences… qui font que bon, on se dit que forcément, il y a quelque chose là-dessous.

 

Et aussi beaucoup, beaucoup de mails échangés avec Pimpi et Cécile, qui ont tout lu et qui s’amusent à me voir me perdre un peu partout et à voir des trucs partout, où il n’y en a probablement pas.  En fait non, elles ne s’en amusent pas tant que ça hein.  Elle ne disent RIEN.  Mean girls.   Alors moi, au lieu de lire, je copie des passages que j’aime, je fais des « hiiiiii » et des « aaaaaah », je spécule… bref, je suis Mac dans ses pensées et ses hypothèses.  En avance, généralement mais bon. C’est normal hein. 

 

Et j’adore ça. 

 

Le tome s’ouvre sur une Mac complètement perdue.  Presque plus Mac, en fait.  Après la scène dans l’église avec les Princes Unseelie, elle ne sait plus qui elle est et n’est pas en état de se mettre à quelque quête que ce soit.  Ah oui, peut-être une, en fait.  Il y a une chose qu’elle veut, et très clairement, en plus de ça.   Le début du roman nous amène complètement ailleurs et comprend certaines phrases qui m’ont complètement retournée mais qui m’ont aussi brisé le coeur.  Ces scènes sont écrites à travers une tout autre lunette, le point de vue est celui d’une Mac qui ne sait plus du tout où elle en est et ça permet de réaliser certaines choses. 

 

Et le retour à la normale… Oh my que c’est dur.  « Same book, same page ».  Oui, définitivement.  Sauf que bon, peut-être pas le livre dont ils parlent, je crois.   Et la finale de cette partie… j’étais debout sur mon divan, en fait, à lui hurler que non, ce n’était pas ça du tout, qu’elle disait exactement le contraire de ce qu’il fallait dire…  

 

Anyway, welcome Mac 4.0.  Et cette Mac est bien décidée à se battre, envers et contre tous, pour son monde.  Elle a moins de scrupules, tient tête, se cabre.  Et avec Dani, elle forme un duo dur à battre dans un monde complètement dévasté, envahi.   Je pense que dans la finale de « Faefever », la vision de Dublin morte, sans vie, m’a fait autant de peine que le sort de Mac.  C’est que bon, on s’y attend, mais pas tout de suite, pas maintenant.  Mac n’est pas assez forte, là… il lui faut du temps.    Bref, le monde est désolé, tout le monde veut le livre, tout le monde veut utiliser Mac mais il est difficile encore pour nous de savoir pour quelle raison exactement. 

 

Le roman est très sombre, c’est difficile de garder espoir dans tout ça.  Les batailles, même les victoires, tout semble vain.   Par contre, certaines scènes réussissent à nous faire rire, particulièrement les discussions (sonores ou silencieuses) entre Barrons et Mac, même si celles-ci sont maintenant pleines de non-dits et de choses qu’ils n’avoueraient surtout pas.   Les batailles de testostérone entre V’lane et Barrons sont assez comiques et certaines confrontations avec Rowena comprennent également des pointes d’humour.  Une chance, quand même.   V’lane me fait mourir de rire à « jouer à l’humain » pour rejoindre Mac.  Il tente d’être gentil et l’est parfois vraiment, même s’il est difficile de voir ce qu’il y a en fait en dessous de cette gentillesse.  Un fae, évoluer?  J’ai d’ailleurs ma théorie tordue sur V’lane.  Ça reste à voir. 

 

Encore une fois, on nous laisse sur une finale terrible.  J’avais juré que j’écrirais mon billet avant de poursuivre avec le tome 5 et j’avoue que si je n’avais pas laissé mon livre dans la voiture, j’aurais peut-être craqué.   Parce que je suis un peu dans tous mes états, là, maintenant. 

 

Encore une fois, je ne listerai pas mes questions.  Les filles ne veulent rien me dire mais j’ai tendance à poser des questions « tannantes » parfois alors je ne veux amener personne sur des pistes qu’ils ne veulent pas suivre.    On en apprend beaucoup, de sources parfois fiables, parfois moins fiables, les légendes et l’histoires se construit tranquillement, mais toujours de façon très cohérente. Bref, je n’ai qu’une hâte, c’est que ce billet soit terminé pour aller chercher mon livre… et m’y remettre.  J’ai 2h avant mon cours de flamenco.

 

C’est qu’elle est cruelle, Karen Marie Moning.  

Et moi, je suis addict. Totally.

 

Cranford – Elizabeth Gaskell

Cranford.jpgPrésentation de l’éditeur (ok, traduite, adaptée et abrégée par moi… ça dit beaucoup trop de choses…)

« La formidable Miss Deborah Jenkyns et la gentille Miss Matty habitent dans un village où les dames font la loi et où les hommes sont généralement plus embarrassants qu’autre chose.  Leur vie se construit autour de jeux de cartes, de thé, d’amitié et de petits scandales (d’une vache en flanelle grise à la choquante nouvelle du mariage d’une certaine dame avec un homme qui n’est pas de son rang). »

 

Commentaire

Quel plaisante visite dans la petite ville de Cranford, Angleterre!  Ce roman de Gaskell m’a littéralement amenée dans le « présent » de toute cette petite communauté de dames et de « vielles demoiselles », qui aiment leur existence centrée autour des petits rien du quotidien qui font que la vie est riche malgré tout.   En effet, même si elles n’ont pas beaucoup de sous, elles sont « very genteel » et se jouent entre elles une petite comédie craquante, même si tout le monde sait parfaitement de quoi il est question.  En effet, pourquoi payer une chaise quand l’air est si frais et revigorant?  Que peut bien nous avoir préparé la fille de cuisine? … quand nous nous sommes nous mêmes activées avec elle devant les fourneaux?  Miss Mathy, Miss Jenkyns, Miss Pope  et Mrs. Forrester ont une existence tranquille, dans un monde un peu passé, remplie de petits évéments quotidiens pour alimenter leurs conversations autour d’un thé. 

 

Contrairement à North and South ou Femmes et filles, il ne s’agit pas d’un roman avec une intrigue mais plutôt de chroniques de la vie quotidienne.  Plus décousues au départ, elles sont plus suivies vers la fin.  Pas non plus de grande et profonde histoire d’amour ici.  Ce qui ne m’a pas empêchée d’aimer énormément cette lecture savoureuse.  Gaskell nous parle ici de vieilles filles, jamais mariées, sans mari, sans enfants pour les soutenir.  Elle le fait avec énormément de respect, sans jamais les rendre complètement ridicules, malgré leurs nombreux travers et leurs petites manies.  Le roman est charmant et aussi très drôle, mais les dames sont présentées avec beaucoup d’affection.  On les aime rapidement, surtout la gentille, trop gentille Miss Mathy.  Chacune a son petit côté attachant et on espère que tout finisse bien pour elles.  On partage leurs peurs, leurs étonnements, leurs chagrins aussi… bref, ça m’a beaucoup plu.

 

J’aime toujours autant la plume de Gaskell (très facile à aborder, selon moi), qui  a réussi à me transporter dans ce petit monde qui a du mal à évoluer, mais qui s’en tire assez bien quand même.  On sent le vent de changement, on sent que bientôt, ce qui semblait coulé dans le temps sera du passé.  On les sent s’accrocher à ce qu’elles ont été, parce que justement, elles ont vécu, ces demoiselles.  On n’en sait pas tant que ça sur leur passé mais Gaskelle a réussi à me donner cette certitude. L’histoire nous est racontée par Mary Smith, jeune fille et amie de Miss Mathy, qui vient en visite chez elle et qui voit donc tout ce petit monde d’un oeil – un peu – plus extérieur.

 

Beaucoup de tendresse dans ce roman, qui m’a – au départ –  fait penser aux Chroniques d’Avonlea de Montgomery, en moins « rose bonbon ».   Moi, de toute façon, l’auteure m’a eue à l’évocation de Dickens, annonciateur aussi de changements… Je sais, certaines oseront dire que c’était prévisible, hein!

 

Et maintenant, ça surprend quelqu’un, si je dis que j’ai une envie folle de voir la série BBC?