Single Father (BBC Scotland) – 2010

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Tiens, je viens de réaliser que j’ai oublié de publier mon billet sur « Single Father »… une preuve de plus que je suis un peu out of it côté blog ces temps-ci.   Bon, pourquoi une fille québécoise écoute une série écossaise de la BBC?  Regarder la pochette.  Et le nom des acteurs.  David Tennant.  Ça vous dit quelque chose, j’imagine hein…  J’imagine que vous avez pu entendre parler un peu – si peu – de cet obscur acteur sur lequel je ne fantasme pas du tout (au grand désespoir de certaines copines qui ne comprennent absolument pas cette addiction) et dont je ne vous ai – bien entendu – jamais parlé. 


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Devant mon impossiblité à me procurer cette série dans mon coin de pays, Fashion a eu pitié et me l’a envoyé dans la dernière édition du swap au long cours.  Sexy Knights.  Et autres muscles utiles.  Bon, quand même, je veux bien m’ouvrir les deux yeux et admettre que David Tennant et muscles dans la même phrase, c’est quand même étrange.  But smart is sexy, isn’t it?   And David looks smart. J’ai donc pu admirer David et constater, une fois de plus qu’il est ma foi un excellent acteur. 

 

Je dirais même plus. 

David Tennant is a god. 

 

 

Voilà, c’est tout.

 

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Je sais, ça sent l’objectivité à plein nez n’est-ce pas.  Pourtant, si le jeu de David (we’re on first name basis, he and I) est, à mon sens, excellent, je ne dirais pas la même chose de la série en général, qui m’a plus ou moins convaincue.   Il s’agit de quatre épisodes où nous rencontrons Dave, photographe tout de cuir vêtu et conduisant une moto, qui se retrouve soudain seul avec quatre enfants: les trois siens et Lucy, la fille de Rita, sa conjointe, née de père inconnue.  En effet, Rita a un accident de la route en se rendant à un examen pour être prof (espérons pour ses élèves qu’elle ne sera pas prof de maths.  Genre, vraiment.) et il doit composer avec le quotidien, sa peine, celle de ses enfants mais aussi avec le monde extérieur, qui veut aider et qui a son avis sur un peu tout. 

 

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C’est au départ une série sur le deuil, sur la résilience, mais aussi sur les relations familiales et la paternité.  Dave aime ses enfants, il s’en occupe à sa manière, pendant les bons moments, les jeux m ais n’a en somme que très peu d’expérience dans la gestion du quotidien.  Suite à la mort de Rita, il doit penser à tout et vivre son deuil sans en tentant de troubler le moins possible les enfants, qui s’en sortent tous comme ils peuvent, chacun à leur manière.  De plus, Lucy, 15 ans,  se sent réellement orpheline et veut retrouver son père biologique, ce qui mènera à une histoire de secrets mais qui lui permettra aussi de moins idéaliser Rita et ce qu’elle a été. 

 

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Ça avait tout pour me plaire.  Pourtant, j’ai ressenti beaucoup d’ennui dans les épisodes 2 et 3, à tel point que j’ai dû me forcer pour terminer la série.   Pourtant, le 4e épisode boucle bien la boucle et m’a beaucoup plus intéressée.  En fait, la série s’étale un peu partout et j’ai eu une sensation de « trop ».  Trop de personnages, trop d’intrigues secondaires…  Tout arrive à Dave, en même temps, et on dirait que personne ne lui laisse le temps de se ressaisir.   Le personnage de la belle-soeur, qui est intéressant dans sa façon de vouloir tout contrôler, m’est apparue tellement détestable que je voulais changer de poste à chaque fois qu’elle apparaissait.  Ce qui n’est pas idéal quand on écoute un DVD.   En s’éparpillant ainsi, autant au plan des personnages que des intrigu es sec ondaires, il m’a été difficile de m’attacher à qui que ce soit et à quoi que ce soit.   L’histoire d’amour arrive très rapidement (je suis trop « romantique »… 3 mois après, c’est beaucoup trop rapide pour moi) et est selon moi très heu… bizarre, mais ce n’est nettement pas ce qui m’a le plus intéressée dans la série.  En fait, je m’en fichais un peu. 

 

 

Toutefois, le jeu d’acteur de David (oui, le même.  With accent écossais en plus) est génial, tout en retenue, sauf lors de certaines scènes où les sentiments explosent et où il m’a fait pleurer.   On ressent la douleur qu’il retient, tout est dans le non-dit.  Le personnage est loin d’être parfait mais il reste touchant.   Étrange toutefois de le voir en grand-père (sa fille, Tanya, d’un premier mariage, a eu un petit garçon à 15 ans).   J’ai dit, déjà, qu’il était un acteur génial?

 

Avis en demi-teinte, donc.   Malgré David Tennant.

This pen for hire – Laura Levine

this-pen-for-hire.jpgPrésentation de l’éditeur (en partie… paresse oblige)

« Annonces personnelles brûlantes.  Déclarations d’amour intrépides.  Écrivaine publique, Jaine Austen les a toutes rédigées.  Mais quand l’une des histoires d’amour auxquelles elle a contribué est interrompue par un meurtre, Jaine s’improvise gratuitement détective – et découvre plus de choses qu’elle ne s’y attendait. »

 

Commentaire

Bon, ok, j’ai interprété  quoi…(vous notez que je n’oserais pas utiliser le mot « traduit ») environ un cinquième de la 4e de couverture.  Mais ne vous en faites pas, je vais expliquer.  C’est suite à la « découverte » fort médiatisée de Caro que j’ai eu envie de lire cette série.  Bon, ensuite, les copines s’y sont mises et je n’ai pu résister.

 

Jaine Austen avait une mère anglophile.  Avec de sérieux problèmes d’orthographe.  Elle a donc hérité d’un nom ma foi… original.  La demoiselle dans la trentaine est écrivain public.  Elle n’a pas d’homme dans sa vie, mais une meilleure amie à la recherche de l’Amour à tout prix, un voisin qui semble vivre l’oreille collée au mur de son appartement et un chat nommé Prozac, dont la principale activité semble être de miauler pour demander de la bouffe, pour ensuite la consommer.  Elle a aussi un sacré sens de l’humour et beaucoup d’auto-dérision.

 

Jaine est donc embauchée par Howard, un jeune geek, pour écrire une lettre d’invitation à une jeune femme… à laquelle il n’a jamais parlé.  Sans compter qu’elle est totalement « out of his league ».   Par contre, le soir de la Saint-Valentin, Howard retrouve la jeune femme baignant dans son sang et, alors qu’il tentait de lui faire le bouche à bouche, est arrêté pour meurtre.  Sauf que Jaine a la conviction qu’il ne l’a pas fait.  La voilà donc qui s’improvise détective et qui soupçonne à peu près tout le monde.  De l’ex un peu fou à la collègue jalouse, en passant par le propriétaire pervers et le gros bonnet snob.  

 

Comme sa petite cousine Stephanie Plum, Jaine est une héroïne un peu délurée, gourmande et souvent un peu malchanceuse, enrôlée dans une enquête qu’elle ne maîtrise absolument pas.    Bien entendu, elle est moins fofolle que Stephanie, ses aventures sont moins disons… éclatantes et il n’y a définitivement aucun Ranger.  Mais j’ai beaucoup aimé la narration, avec le dialogue intérieur de Jaine (qui a un sens de l’auto-sabotage aussi développé que le mien.  Phénomène ma foi assez rare) et les gags qui reviennent.   Comme pour les romans d’Evanovich, on ne lit pas cette histoire pour l’intrigue en elle-même.  On sait tout de suite qui est coupable et sincèrement, on s’en fiche un peu.  C’est le comment qui fait que cette lecture est amusante et agréable, le tout associé à des personnages un peu farfelus. 

 

Par contre, si j’ai bien aimé, que j’ai ri et souri à plusieurs moments, je suis quand même moins enthousiaste que mes copines Fashion, Cuné, Pimpi et Caro.  Ça se lit tout seul, c’est léger, le ton est comique et on s’attache bien vite à ce personnage.  Mais je ne suis pas non plus débordante d’enthousiasme.  En fait, Fashion m’avait mentionné que c’était tout plein de références littéraires et ce n’était pas tombé dans l’oreille d’une sourde.  Résultat: j’ai vu plusieurs références cinématographiques, quelques unes littéraires… mais je m’attendais à plus.  Beaucoup plus.  De là ma mini-déception.  Bon, peut-être aussi que j’en ai manqué hein… c’est pas impossible. 

 

De toute façon, comme je veux me faire une opinion juste et mesurée, je n’aurai aucunement le choix de lire la suite, qui est de toute façon en chemin pour rejoindre ma boîte aux lettres.  Un moment de lecture divertissant, pour passer un bon moment et se faire une nouvelle copine!

 

 

Le lion de Macédoine – 2 – La Mort des Nations – David Gemmell

lion-macedoine-2.jpgPrésentation de l’éditeur

« La ville de Thèbes est parvenue à vaincre l’envahisseur venu de Sparte, défaisant ses armées lors de la sanglante bataille de Leuctres.  Peu à peu, conquête après conquête, la cité a recouvré sa puissance d’antan et Parménion, le mercenaire spartiate, la Mort des Nations, y coule des jours paisibles.

 

Mais le destin, inexorablement, tisse ses fils.  Et au prix du sang, Parménion accompagnera Philippe, le jeune prince de Macédoine en exil à Thèbes, jusqu’à son trône légitime.  Ensemble, ils devront lutter pour protéger le royaume de Macédoine des menaces humaines… et surnaturelles. »

 

Commentaire

À toutes les fois que je reviens de chez Fashion, on dirait que je lis du David Gemmell.  Bon, ok, ça ne fait que deux fois.   Mais je vois un petit truc qui se dessine, là.  Limite une tradition.

 

Dans ce tome 2 – que je cherchais vainement depuis l’an dernier, après ma lecture du tome 1 – Parménion est maintenant adulte et il a quitté cette Sparte qui l’avait tant fait souffrir.   Le roman s’étale sur une quinzaine d’années et si Parménion, maintenant mercenaire mettant ses capacités de stratégos au service de diverses nations, reste une grande figure héroïque, nous voyons également apparaître tout d’abord l’adolescent exilés à Thèbes qui sera un jour Philippe de Macédoine, puis le roi guerrier, qui emploiera Parménion pour rétablir son empire. 

 

Si nous somme dans une saga romancée, le rôle de Parménion – général de Philippe et plus tard d’Alexandre – étant vraisemblablement amplifié, nous retrouvons tout de même nombre de personnages et d’événements réels.  Les noms sont ceux qui sont généralement avancés, nous voyons apparaître Aristote et l’auteur donne une explication un peu fantasy à certains événements et personnalités.  J’adore le traitement que Gemmell en fait, on se sent totalement pris dans ce souffle épique, dans cette époque passée mais légendaire à la fois.   

 

Les héros sont complexes, des hommes tourmentés, pris du désir de vengeance, imparfaits.  Ils ne sont pas épargnés par les événements et dans cet univers souvent cruel, personne n’est réellement immortel, aucun souvenir n’est impérissable.   Bien entendu, il y a de la guerre, de la stratégie guerrière et des batailles.  Mais il y a aussi l’histoire de Tamis, sorcière, et de Derae, le premier amour de Parménion emprisonnée dans la mort.   J’ai ragé par moments, j’ai vibré avec les soldats et j’ai tapé des mains à chaque nouveau nom connu qui apparaissait. 

 

Le roman se termine par une bataille surnaturelle aux côtés d’un grand roi, presque dans le royaume d’Hadès…  pour une âme.  Je ne dirai pas laquelle, mais quand on connaît un peu l’histoire, on s’en doute. 

 

Bref, j’adore, encore.  Et je compte bien lire toute la série.  Sans attendre 8 mois, cette fois.  Et pour une raison étrange et inexplicable, tout ce qui touche de près ou de loin la Grèce m’attire beaucoup, ces temps-ci!

City of glass (La cité des ténèbres – 3) – Cassandra Clare

city-of-glass.jpgPrésentation de l’éditeur (à moitié… et adapté… et coupé…)

SPOILERS SUR LES DEUX PREMIERS TOMES

« Pour sauver la vie de sa mère, Clary doit voyager jusqu’à la Cité de verre, le royaume ancestral des Shadowhunters.  Peu importe qu’entrer dans la ville sans permission est contre la Loi et que défier la loi peut entraîner la mort.  Pour ajouter au problème, elle apprend que Jace ne veut pas l’y voir, et Simon a été jeté en prison par les Shadowhunters, qui sont méfiants face à un vampire qui peut supporter le soleil. 

 

Alors que Clary découvre davantage de choses à propos de sa famille, elle trouve un allié dans le mystérieux Sebastian, un Shadowhunter.  Et Valentine qui rassemble des forces incroyables pour détruire les Shadowhunters. »

 

Commentaire

Troisième et dernier tome de la trilogie de Cassandra Clare, City of glass conclut très bien la série.  On quitte ici New York pour déménager à Idris, plus précisément à Alicante, cité mythique.  New York m’a un peu manqué mais tous les personnages que j’ai appris à aimer (Jace, Clary, Simon, Alec, Isabelle, Magnus) y sont alors ça va quand même.   Nous rencontrons également d’autres personnages: Sebastian, Alice, leur famille…

 

Ce tome est tout à fait fidèle à la série.  En ce sens qu’il est très addictant mais qu’il n’y a aucune surprise, du moins, il n’y en a pas eu pour moi.  L’histoire va directement où elle doit aller.  Si j’ai trouvé qu’il y avait du flottement au début et j’ai mis un moment pour me remettre dans l’histoire.  Je me sentais éparpillée, en fait.   Par contre, quand tout le petit monde se retrouve, l’histoire se met en place et l’action est omniprésente.   Entre Valentine qui croit faire le bien, qui croit réaliser sa mission et the Clave, le gouvernement, qui veut préserver ses acquis et qui refuse d’évoluer, nos jeunes doivent faire leur chemin sans trop savoir à qui faire confiance. 

 

C’est dans ce tome que j’ai réellement craqué pour le couple Jace/Clary.  Certaines scènes sont extrêmement touchante et on les sent déchirés entre ce qu’ils devraient ressentir et leurs réels sentiments.  Jace se croit damné et tente de toutes les façons possibles de se faire payer.  Il est torturé mais de plus en plus attachant.  Quant à Clary, elle commence à faire davantage partie de l’action et à comprendre un peu mieux ce qu’elle est.   Il y a toujours des répliques un peu pince-sans rire qui me font craquer mais moins, tout de même.  J’aurais tout de même aimé voir davantage Magnus Bane (je l’adore celui-là) et  Simon, qui s’habitue à sa condition et qui évolue tranquillement. 

 

J’aurais par contre beaucoup aimé que l’auteur ose aller au bout de certaines idées, que les choses soient moins « correctes ».  De plus, les indices nous sont donnés très tôt dans le roman et ça devient parfois frustrant de voir les personnages qui ne comprennent rien alors que pour nous, il y a longtemps que c’était clair.   Du coup, le suspense diminue.  Je dois par contre mentionner que j’ai lu le roman en une soirée… et que je me suis couchée à 4h du matin pour pouvoir le finir.  Je bougonne un peu mais ça doit quand même vouloir dire quelque chose. 

 

Une série qui m’a donc beaucoup accrochée.  J’aime Jace maintenant, c’est fait! De plus, le méchant n’est pas nécessairement un méchant typique.  Il croit que son plan, sa société pure, « it’s right ».  Ce qui le rend encore plus épeurant.  Même si l’histoire est bien bouclée dans ce tome, je suis bien contente de voir que la série se poursuivra au cours de l’année.  J’espère approfondir d’autres personnages, en fait.   

Buffy the Vampire Slayer – Season 2

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Je suis toujours en panne de lecture.  En plus, je ne sais pas du tout où j’ai foutu mon livre en cours.  Résultat, je suis obligée de continuer à écouter la télé 24h sur 24.  Surtout que bon, je commence à avoir pas mal épuisé les délices et avantages de ne plus pouvoir poser mon pied par terre…  Mais passons…  Saison 2, donc. 

 

SPOILERS.  Bon, la série est finie depuis 8 ans… je ne spoile pas grand chose hein! 😉  Sauf que bon, je révèle quand même des éléments importants de la série.  Anyway, je pense que la plupart de ceux qui vont lire ce billet ont vu la dite série alors…)

 

Si cette deuxième saison est la continuité directe de la saison précédente, en ce sens que nous sommes toujours dans un High School américain, et que les personnages font toujours face à leurs propres démons et angoisses adolescentes,  elle est tout de même  plus sombre et plus dramatique.  Nous voyons apparaître les personnages de Spike et Drusilla (j’adore Spike.  Qu’ils soit plus gentil ou méchant, j’adore Spike.  Il me fait rire, j’adore ses expressions… je l’adore.)  Et selon ce que j’ai pu voir parmi mes amis dans le temps, je suis l’une des rares à aimer Drusilla aussi comme personnage.  Un terrible mélange de cruauté et de folie (j’adore ses dialogues qui n’ont aucun sens, et les réparties de Spike).   Je pense que j’aime cet univers. 

 

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Image prise sur Wikipedia.org

 

C’est aussi dans cette saison que Willow s’éveille à la sorcellerie, ce qui se révélera un élément important de la série par la suite, et où la mère de Buffy apprend qu’elle est the Slayer.  Sa réaction est typique de n’importe quel coming out et cette conversation entre Buffy et sa mère est carrément hallucinante pour cette raison.  C’est la saison où apparaît Oz, où on en apprend aussi un peu sur le passé de Giles..  Et c’est également dans cette saison que Angel et Buffy « get physical », avec les conséquences qui en découlent.   La réaction de Buffy face à cette désertion, ce changement radical après « avoir couché » est aussi très touchante, et très réaliste.  Celui qu’elle aimait, qui était si gentil, s’est transformé – au sens littéral – en un monstre sans âme et il la rejette cruellement.  Non seulement ça, mais il a ridiculise, joue avec ses sentiments.  Est-ce que ça sonne des cloches?

 

Buffy doit donc faire face à Angel, devenu Angelus, pendant une bonne partie de la saison.  Angelus est vraiment cruel, il aime jouer avec ses victimes, leur faire peur, les torturer.  Il joue donc un petit jeu afin de torturer Buffy, lui faire peur, il attaque ses proches.  L’évolution de Buffy, le deuil du Angel qu’elle aimait se fait petit à petit, jusqu’à une finale terrible qui me fait verser toutes les larmes de mon corps à chaque fois.  « I love you.   Close your eyes. »  Ah, ces deux petites phrases… Un torrent de larmes, je vous dis.  Buffy est une jeune femme forte, faisant face au pire alors qu’elle n’a rien décidé du tout.   Elle doit prendre de terribles décisions… et c’est déchirant. 

 

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Encore Wikipedia

 

Tellement que quand je pense à cette saison, je l’identifie à ce moment et j’oublie plusieurs excellents épisodes.  Celui du poltergeist, qui amène Buffy à s’interroger sur le pardon et sur le fait de tuer un autre humain, celui du copain de sa mère, réflexion sur le même thème, celui des jeunes de l’équipe de natation.  « Passion », un épisode terrible où Angelus est le narrateur.  L’épisode qui rappelle un peu « Body snatchers » (et d’autres trucs aussi).  Et aussi l’apparition de Kendra, élevée comme une Slayer depuis sa plus tendre enfance, qui a une vision claire, non teintée de sentiments et d’attaches.  Impossible de ne pas avoir de la peine pour cette jeune fille à qui on a volé son enfance. 

 

Bref, une saison que j’adore, alternant les épisodes du « Freak of the Week » (ce n’est pas le bon terme, je sais… mais je ne suis plus capable de parler autrement depuis Smallville), où nous voyons les soucis ados et ceux faisant davantage partie du schéma général, toujours centrés sur les expériences du passage à l’âge adulte, sur les deuils que ça implique et les choses que chacun doit accepter.  Les personnages évoluent et j’aime que Buffy, personnage fort et courageux, garde un côté « girly », qui doit affronter de terribles monstres quotidiennement mais qui bizarrement, deale beaucoup mieux avec ça qu’avec les soucis quotidiens de la vie « normale » et réelle des jeunes de son âge.  Les relations amoureuses, amicales, les examens, l’école, sa mère, le divorce de ses parents… Buffy garde une sensibilité.

 

Buffy 2a Toujours de Wikipedia

 

Parce que Buffy, oui, c’est une histoire pleine de surnaturel, mais c’est surtout l’histoire d’un groupe de personnes auquel je suis attachée, dans une petite ville qui semble normale.  Ils restent quand même ancrés dans le réel.  Du mieux qu’ils peuvent.  Sans compter les références littéraires, culturelles, et cinématographiques (j’adore quand Giles dit « The rest is silence » quand Buffy arrête la musique d’aérobie… un exemple parmi tant d’autres) et l’humour, très présent dans la série, autant dans les dialogues entre Buffy et les méchants qu’entre Spike, Angelus et Drusilla ou entre Xander et Cordelia.   

 

Bref, je continue.  Et je ne cherche même pas mon livre en cours.  C’est terrible, non?

Sous la toge – 1 – Nathaly Dufour

sous-la-toge.jpgPrésentation de l’éditeur

« Caroline, stagiaire dans un prestigieux bureau d’avocat, a du talent, du bagout et un très fort caractère. Mais à 25 ans, une carrière en droit, est-ce vraiment ce qu’elle veut ? L’écart entre les études et la pratique la déconcerte. Caroline n’est pas seule dans cette galère. Il y a Valérie et Eugénie, les copines du bac qui, elles aussi, se frottent à cette réalité. Ensemble, elles tentent de tout régler, y compris la recherche de l’âme sœur. Ce sont les Con-ci-lia-bulles ! Leur rituel sacré dans les temps de doutes, de peines. Des rencontres gastronomiques arrosées de bubulles. Et puis il y a Daniel, l’amoureux de Caroline, stagiaire au bureau du procureur de la Couronne. Représentant une banque contre un honnête homme d’affaires de Charlevoix, Caroline voit ses valeurs personnelles mises à rude épreuve. Partagée entre ses propres convictions et l’éthique de sa profession, Caroline tente également d’échapper aux avances incessantes d’un des associés du bureau, que sa résistance émoustille. Mais elle lui réserve une surprise de taille ! Et si le droit menait à tout, à condition d’en sortir ? »

 

Commentaire

C’est Cuné qui m’avait demandé ces livres et comme je suis une horrible profiteuse, j’ai profité du voyage en avion pour les lire.   Il faut dire que ça se lit tout seul, que c’est court, et que ça divertit.  Dès le départ, on nous ancre comme il faut dans le domaine de la chick litt, mais il y a quand même plus que ça car on nous fait entrer dans le monde des grands avocats, décrit de façon certes un peu caricaturale… mais parfois pas tant que ça, en fait.  Scary, je sais.  Entre les collègues aux dents longues, le patron harceleur, l’associé qu’on ne voit jamais, c’est tout un petit monde pas rose du tout qui y est décrit.  Bien entendu, ce n’est pas comme ça partout, clairement.  Mais pour avoir des copains-avocats, je sais que c’est possible. 

 

Caroline est donc stagiaire en droit.  Elle avait prévu le travail un peu répétitif, mais pas de devoir faire obstacle au big boss qui a décidé de la mettre dans son lit, malgré ses refus répétés.   Elle a un petit ami rencontré sur les bancs de l’école de droit.  Un accent sooo british, beau comme un dieu… et bisexuel avoué.  Caroline navigue tant bien que mal entre ses amours, ses craintes et son travail qui la rend folle, car elle est rapidement confrontée à sa morale personnelle.  L’auteure aborde donc, certes, les sujets favoris du genre, mais elle pousse également plus loin au sujet du droit ou encore de la bisexualité dans le cadre d’un couple.  L’héroïne est un peu perdue, change d’idées, revient, repart, discute avec les copines, se contredit… et ça  la rend vivante.  

 

J’ai beaucoup aimé sa voix, ironique, cynique, et résolument drôle par moments.  Ses copines sont drôles, délurées et elles forment un joyeux trio infernal, qui me rappelle parfois certaines autres copines.   Quand Caroline ose, elle ose.  J’ai toutefois préféré la première partie qui se déroule à Québec.  La suite, à Charlevoix, pendant le gros procès, m’a semblé expédiée un peu rapidement et j’aurais préféré une réflexion plus intense.  Mais n’empêche que ça reste une lecture divertissante et rafraîchissante, qui bien qu’étant très « filles », évite certains clichés (d’autres moins, mais bon, sinon ce ne serait pas drôle). 

 

J’ai bien aimé.  La preuve, j’ai enchaîné la suite.  Donc je vous parlerai genre… bientôt!

Buffy the Vampire Slayer – Season 1

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Buffy et moi, ça remonte à loin.  J’ai vu le début alors que j’étais à l’université, en anglais.  Puis, retour chez les parents et farewell la télé en anglais.  De toute façon, la télé, c’est le domaine privé et exclusif de mon père, de jour comme de nuit.  Et au chalet de ski, où je passais la majeure partie de mon temps, il n’y avait pas le câble.  J’ai donc enregistré les épisodes quand je pouvais, pour les écouter quand je pouvais aussi. Dans la langue où je les trouvais.  Parce que oui, j’ai toujours été aussi quiche question manettes de télé.  Changer de canal a toujours été ma plus grande réalisation. Dans les bons jours.  Finalement, j’ai réécouté les dernières saisons, alors que j’avais ma maison.  Résultat, mon écoute a été plutôt décousue.  Et il me manque certains épisodes. 

 

Bref, cette longue et inintéressante histoire pour expliquer qu’étant mystérieusement éclopée (un coup du Docteur pour me garder à sa disposition, I suppose) et étant condamnée à boitiller un peu partout dans la maison en me mouchant (j’ai d’ailleurs décidé que c’était over sexy), j’ai décidé de me taper l’intégrale.  En commençant par le début.  J’en ai donc pour un bon moment.  Anyway, je n’ai pas le goût de lire, ces temps-ci.  Donc, je végète sur le canapé avec Buffy, Willow, Xander, Giles, Cordelia et Angel. 

 

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image trouvée ici

 

Cette première saison jette les bases de ce que sera l’univers de Buffy pendant les 7 ans que la série durera.  Elle ne contient que 12 épisodes et nous rencontrons Buffy, 16 ans,  qui doit accepter du mieux qu’elle peut sa condition de Slayer, sa différence, et surtout tout ce que ça implique.   La saison s’ouvre en effet sur le déménagement de Buffy Summers, jeune et jolie blondinette de 16 ans d’allure superficielle.  Elle a été mise dehors de sa dernière école secondaire, ses parents viennent de divorcer, et arrive à Sunnydale en cours d’année, avec dans la tête l’idée de laisser toute cette histoire de vampires et de Slayer derrière elle.  Mais bon, évidemment, ça ne se passera pas comme ça.  Car voyez vous, Sunnydale est construite sur un « Hellmouth » (désolée, mes visionnements en français sont trop loin pour que je me souvienne des traductions) et il y a des forces obscures qui veulent s’en échapper. 

 

Au cours de cette saison, nous verrons donc Giles, le Watcher, bibliothécaire de l’école vivant littéralement dans ses livres.  Willow, qui apparaît ici comme une jeune fille intelligente et un peu geeky, folle amoureuse de son ami d’enfance, Xander, qui ne voit que Buffy.  Et il y a aussi Cordelia, la bitch de service et Angel, mystérieux inconnu qui sort parfois de l’ombre pour avertir Buffy d’un quelconque danger.   Sans oublier le Villain of the Week et le Master, prisonnier, qui souhaite régner sur le monde. 

 

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Image présente partout sur le web… je ne sais pas à qui elle est…

 

Ok, je sais, je n’intéresse personne, tout le monde sait ça.  Et quand j’en parle, ça semble une série classique pour adolescents, dans une école, avec ses stéréotypes, et tout ça.  Oui.  Mais non.  En fait, oui et non.  Buffy, c’est l’histoire de passages à l’âge adulte mais c’est aussi une représentation métaphorique de ce que peuvent vivre les adolescents dans une école secondaire.  La fille que personne ne remarque.  La mère qui veut vivre la vie de sa fille à sa place.  L’effet de bande.  Le gros méchant déguisé en gentil amoureux sur le net.  Les problèmes qui peuvent hanter les ados sont transformés ici en réels monstres et Whedon (parce que c’est Joss Whedon le créateur de la série) réussit à transposer dans son monde de vampires, de sorcières et de démons le quotidien parfois cruel des écoles secondaires et de l’adolescence.   Et si tout est plein de stéréotypes apparents, rien n’est réellement ce qui semble être.  En effet, la dumb blonde est une tueuse de vampires.  Et bien d’autres révélations suivront dans les autres saisons.  Révélations que je ne ferai pas ici, bien entendu.   Même si tout le monde les connaît. 

 

Beaucoup de bons épisodes dans cette saison, même si j’ai eu un peu de mal à m’y remettre au départ. Les problématiques sont toujours immenses mais le ton est résolument drôle, les situations exagérées et j’adore les dialogues, les one liners, les réflexions anodines et sarcastiques des personnages.  Les stupidités de Xander me font rire, le sourire de Willow me fait toujours sourire moi, j’adore le flegme so british de Giles aussi et je fonds devant Angel.  Surtout que je sais comment ça va finir. 

 

Bon, ok, Buffy a parfois tendance à oublier de mettre un pantalon (non mais on s’habillait vraiment comme ça?!?!) et my god que ce doit être inconfortable de toujours dormir avec un soutien-gorge.  On sent à certaines images que la série a un peu vieilli, mais les angoisses adolescentes, pas vraiment.  C’est ma foi encore très actuel.  Et pimentées de ces références télévisuelles et culturelles qui me font taper des mains toutes seule. 

 

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Bref… go pour la saison 2.  🙂

Et désolée si ces billets semblent redondants. Comme pour les séries de livres, j’aime avoir un billet par saison.  Pour me souvenir qu’est-ce qui arrive quand. 

The Blythes are quoted – Lucy Maud Montgomery

the-blythes-are-quoted.jpg Présentation de l’éditeur

« The Blythes are quoted » est le dernière fiction de la célèbre auteure de Anne… la maison aux pignons verts.   Lucy Maud Montgomery le voyait comme un neuvième volume de la série Anne –  il a été emmené à l’éditeur le jour même de sa mort – et il n’a jamais été publié entièrement. 

 

La redécouverte de ce volume met un point final à l’oeuvre d’une auteure dont le travail continue à fasciner les lecteurs partout à travers le monde. »

 

Commentaire

Quand j’ai lu « un neuvième livre de la série Anne«  qui nous la montre 20 ans après « Rilla of Ingleside », je n’ai fait attention à rien.  Il me le fallait, c’était simple.  Le petit monde et la petite famille d’Anne, je les aime depuis des années, en fait.  C’est comme si je les connaissais.  Bon, il y a bien entendu Anne et Gilbert, toujours en amour après tant d’années mais aussi leurs enfants, Jem, courageux et turbulent, les jumelles Di et Nan, Walter, le poète, Shirley et la petite Rilla, qui doit grandir bien vite et être une héroïne pendant la première grande guerre.  Mais ce sont aussi les Meredith, la famille Ford, Susan Baker et tous ceux d’Avonlea, que nous perdons un peu de vue à partir du 5e livre.   Bref, il me tardait de me replonger dans ce petit monde. 

 

Après ma lecture, je suis un peu perplexe.  Bon, « neuvième livre de la série Anne », c’est quand même un peu forcé, selon moi.  Le livre est en fait un recueil de 15 nouvelles où la famille Blythe apparaît, parfois en personnages secondaires ou parfois juste dans les paroles ou pensées des personnages.  Ces nouvelles sont entrecoupées de poèmes attribués à Anne ou à Walter et de courts dialogues par les gens d’Ingleside après ceux-ci.  Par courts, je veux dire quoi… une demi-page à une page.   Le recueil est divisé en deux parties, la première se déroulant avant la première guerre mondiale et la deuxième après celle-ci.  Avec les conséquences que l’on connaît quand on a lu « Rilla ».   Il ne faut pas se leurrer, ce n’est pas une « histoire d’Anne » ou de sa progéniture.  D’ailleurs, j’avais déjà lu une version des nouvelles (du moins la plupart d’entre elles » dans « The road to yesterday » il y a plusieurs années.  Sans vouloir médire, j’ai eu l’impression que l’auteure a voulu profiter du succès de sa série quand elle a pensé à ce livre.  Il faut savoir qu’à la fin de sa vie (en 1942), elle n’allait pas très bien et que sa mort n’est peut-être pas accidentelle.  (Je sais, aucun rapport ici… mais bon, quand même).

 

Si j’ai eu un peu peur à la première nouvelle (celle que j’ai le moins aimée) qui nous amène dans une maison supposément hantée, avec une chute plus qu’évidente, je suis quand même plongée dans cette lecture et dans ce petit monde.  Si les thèmes sont parfois un peu plus sombres (ce sont d’ailleurs les nouvelles que j’ai préférées.  Je pense à « Retribution » ou encore « the commonplace woman »), relatant des querelles, des haines, la mort ou la vieillesse, nous avons aussi plusieurs histoires classiques de l’auteure où on parle d’amour au premier regard ou encore d’amour d’enfance ou d’adolescence perdu puis retrouvé 20 ans plus tard, des orphelins qui cherchent une famille, des foyers constitués.  On y voit encore ces descriptions de paysages, cet amour de la nature, mais on rencontre parfois certains personnages sont parfois vraiment petits ou mesquins.  Bien entendu, beaucoup de jeunes filles pures, belles, aux teint crémeux et d’hommes rêveurs et passinément amoureux.  C’est quand même Lucy Maud Montgomery. 

 

Les poésies sont très « Anne », elles parlent de la nature, de la beauté, des lieux des personnes qu’elle a aimées.  Pour vrai, elles ont été publiées par LM Montgomery et ont été réattribuées à Anne par la suite.  Par contre avec les dialogues qui suivent et qui les expliquent un peu, c’est très crédible et ce sont d’ailleurs les parties que j’ai préférées, car Anne, Susan, Gilbert et les enfants sont là et on nous rappelle des aventures passées à Avonlea ou encore à Ingleside ou dans la maison de rêve.  La guerre s’y profile aussi et le ton change résolument dans la seconde partie, plus sombre, plus triste, presque amère à l’occasion.  On sent que l’auteure a changé d’opinion par rapport à cette Guerre (on s’entend, dans Rilla of Ingleside, les pacifistes étaient des mauvaises personnes et la guerre était pour préserver la beauté partout dans le monde) alors que la deuxième guerre fait rage et qu’on sent que pour elle, tous les sacrifices ont été faits pour rien.  Certaines phrases sont ma foi bien tristes et on ressent beaucoup de nostalgie.

 

Bref, des nouvelles un peu doudou, malgré les thèmes.  Sauf que j’ai un bémol majeur: les fameuses références par tout le monde – et à toutes les occasions possibles – à la famille d’Ingleside.  Je croyais que ça me plairait (n’importe quoi pour revoir Anne et son petit monde) mais à force, ça devient lassant, lassant!  Lassant et agaçant.  Vraiment.  En fait, ce qu’il faut savoir, c’est que j’aime tant Anne parce que justement, elle n’est pas parfaite.  Oui, elle est douée pour le bonheur et pour se faire aimer, mais elle est gaffeuse, un peu impulsive, exaltée. Mais là, c’est Sainte Anne.  Et Saint Gilbert.  Et Saints tous leurs enfants.  Et Ingleside est la plus belle maison, la plus chaleureuse.  Tout rappelle Ingleside.  Il suffit qu’une demoiselle soit jolie pour qu’elle rappelle à tout le monde Mrs. Doctor Blythe.  Ou qu’un amour perdu depuis 20 ans ait les yeux verts pour qu’on la compare à Anne.  Les Blythe ne se trompent jamais, ils sont beaux, gentils… même ceux qui les adorent pas en parlent sans arrêt.  Les courtes scènes à Ingleside nous révèlent que bon, tout n’est pas si rose, mais tout de même.   Très très énervant. 

 

Malgré tout, ce fut un agréable moment de lecture.   Comme je n’adore pas les nouvelles, je n’ai pas été transportée mais j’aime toujours l’humour léger, l’ode à la beauté et à la chaleur humaine.  À toutes les fois que je lis cette auteure, j’ai le goût d’appeler le Tardis pour aller faire un tour à cette époque pour me balader dans la vallée Arc-en-ciel ou sur le bord de l’eau à Four Wind Harbor.  Je me revois enfant et ado, qui croyait que le seul vrai amour, c’est celui qu’on connaît toute notre vie et qui commence par une terrible chicane.   On s’y sent bien, dans ces romans.   Je sens d’ailleurs que je vais bientôt relire les tomes 1-2-3 et 8… mes préférés.  J’en ai une envie folle, maintenant.

Russian Winter (Un papillon sous la neige) – Daphne Kalotay

Russian-Winter.jpgPrésentation de l’éditeur

« Quand elle décide de faire une vente aux enchères avec sa remarquable collection de bijoux, Nina Revskaya, ancienne étoile du ballet Bolchoï, croit qu’elle a enfin tiré un trait sur son passé.  Toutefois, elle se retrouve envahie de souvenirs de son pays d’origine et d’événement parfois glorieux, parfois déchirants, qui ont changé le cours de son existence un demi-siècle plus tôt. […] »

 

Commentaire

Je n’ai volontairement pas pas traduit toute la présentation de l’éditeur, qui en dit beaucoup trop à mon goût.  J’ai en effet aimé me laisser porter par le roman sans trop savoir qui était qui, et vers où ça nous menait.  Bon, ok, ça fait que la première partie peut paraître un peu longue mais globalement, c’est un roman que j’ai aimé. 

 

Malgré le titre, il ne faut pas s’attendre à un « roman russe »  (cliché, je sais… mais bon, la plupart des romans russes que j’ai lus avaient un côté complexe, profond et souvent pessimiste.  C’est probablement en lien avec ce qui est traduit et ce qui ne l’est pas).  En effet, même s’il se passe en bonne partie en Russie, « Russian Winter » est un roman écrit par une américaine.  Ce n’est pas péjoratif, ce que je dis là, pas du tout.  Je le savais quand je l’ai acheté et du coup, mes attentes étaient donc en ce sens. Et comme il était question de Russie et de ballet, j’étais vendue d’avance.

 

L’histoire s’ouvre sur Nina, ancienne première danseuse du Bolchoï (le ballet de Moscou), qui choisit de vendre sa collection de bijoux, amassée au cours de toute sa carrière.  Elle habite maintenant à Boston, a quatre-vingts ans et est dans un fauteuil roulant.  Elle, qui avait toujours maîtrisé son corps à la perfection, peut à peine bouger.    Nous faisons également connaissance avec Drew, employée de la maison qui s’occupera de la vente aux enchères et qui doit établir un catalogue avec l’historique des bijoux ainsi que Grigori, professeur à l’université et traducteur du poète russe Viktor Elsin.   Quand un pendentif assorti à un ensemble que Nina a sorti de la Russie est amené anonymement à Drew pour qu’il soit inclus dans la vente aux enchères, Nina va se retrouver plongée dans son passé et nous découvrirons par bribes comment elle est arrivée à Boston. 

 

La Russie que nous visitons ici est celle de Staline, juste après la seconde guerre mondiale.  Ici, les appartements sont divisés et chaque pièce habite une famille complète, il faut faire la queue pour réussir à manger et surtout, faire très attention à ce que l’on dit parce que les murs ont des oreilles.  Tout et n’importe quoi peut être anti-patriotique et la méfiance règne.  Nina se revoit jeune danseuse talentueuse et musicale, prête à tout pour réussir, avec son mari Viktor, duquel elle est très amoureuse.   Elle revoit aussi Madame, la mère celui-ci, qui a tout perdu après la révolution et ne s’en est jamais remise.  Et aussi Gersh, le meilleur ami de Viktor, musicien et juif.  Et Vera, amie d’enfance et danseuse avec elle.  Magnifique Vera qui attire les regards de tous les hommes.   J’aime toujours ces regards sur le passé, vus avec une lunette à la fois un peu nostalgique mais aussi dans ce cas très amère.  Et je me suis vraiment sentie emportée dans cette partie de l’histoire, certaines images du Kremlin et de la basilique sous la neige me sont restées gravées dans la tête, malgré la façon simple qu’a l’auteure de raconter. 

 

J’ai eu plus de mal à m’imprégner des parties « au présent » mais après un moment, je me suis attachée à Drew mais surtout à Grigori, homme dans la cinquantaine perdu suite au décès de sa femme, à la recherche de son passé, espérant y trouver ce qu’il est vraiment.   Bien entendu, on voit venir très tôt ce qui s’est passé, mais eux, contrairement à Nina, n’ont pas vraiment d’indices au départ, à part quelques lettres, photos et des bijoux.  J’ai surtout eu de la peine pour Nina, devenue prisonnière de son corps et surtout très amère, blessée par la vie dans sa jeunesse et ne réussissant pas à pardonner, ni à elle, ni à personne.   Bon, parfois, on a le goût de la secouer un peu, de lui dire de s’ouvrir les yeux.  Mais quand même, son destin est grandiose et triste à la fois.

 

Un roman qui se lit très bien quand nous y sommes bien installés (le début a été pour moi un peu ardu), facile à comprendre malgré les nombreux retours en arrière, qui nous fait entrevoir une vision de la vie en Russie à cette époque où tout était contrôlé, où même l’art devenait propagande, où la peur dominait tout le monde.  Bien entendu, ça ne révolutionnera rien du tout, mais c’est une belle histoire et j’ai beaucoup aimé qu’on me la raconte.  

 

J’écris ce billet en janvier donc, ça semble un peu loin, comme ça, mais il sortira en français en avril, pour ceux que ça intéresse. 


Edit: Bon, il paraît que le roman est sorti en mars… j’ai dû avoir une mauvaise info il y a quelques mois!  Ou mal regarder. 🙂

 

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« La liste » de Jennifer Tremblay… au théâtre

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Photo provenant de cyberpresse.ca

 

Je vous parlais il y a de ça un an, d’un récit thâtral écrit pas une Québécoise: La liste, de Jennifer Tremblay.  J’avais eu un coup de coeur pour cette pièce à sa lecture et j’ai eu la chance de pouvoir la voir montée sur scène, tout près de chez moi, en plus. 

 

Entendons-nous, je n’ai pas la prétention de m’improviser « critique » en théâtre (par plus que je suis « critique » de livres d’ailleurs… et je vais continuer à le crier haut et fort) mais j’ai littéralement adoré ce moment de théâtre – malgré avoir failli être asphyxiée par le parfum de la dame à côté de moi… se baigner dans sa bouteille de parfum avant d’aller au théâtre devrait être interdit pas la loi – alors je tenais à, disons… transmettre mon enthousiasme. 

 

« La liste », c’est un texte, un monologue.  Une femme, sans nom, a déménagé à la campagne quelques mois auparavant.  Cette femme s’adresse à nous, nous disant d’emblée qu’elle – sa voisine – est morte, et qu’elle se sent coupable.  Mais pas de mélo, pas de ton larmoyant.   Elle nous raconte son histoire, point par point, entre deux listes de choses à faire.  Le texte est épuré, froid.  Mais il m’avait vraiment touchée.  J’ai été émue par ces deux femmes, ces deux mères de famille, qui ne vont manifestement pas bien et qui réagissent chacune à leur manière.   Émue par ce drame « de tous les jours ».

 

Sylvie Drapeau, sous la direction de Marie-Thérèse Fortin, porte ce texte fort et percutant de façon magistrale.  Seule sur scène, nous voyons devant nous apparaître cette femme rigide, qui commence à nous parler sans même enlever son manteau, de façon mécanique.  Et petit à petit, elle devient réelle, son histoire se construit devant nous et des failles apparaissent.  On ressent bien la forme du texte, même quand elle raconte et les listes qui reviennent constamment, se confondant presque avec son histoire, sont une mélopée lancinante.    La mise en scène est épurée.  Une table, quelques jouets, trois placards, qui nous révèlent différentes choses.  Elle, en robe grise, sur le fond pâle.  

 

Et à la fin, lors de la déclaration finale de cette femme, impossible de ne pas se poser de questions.  Impossible de ne pas penser à ses priorités,  à l’égoïsme du quotidien, à ce tourbillon de choses « essentielles » qui nous isolent un peu plus chaque jour, et auquel on se raccroche parfois pour ne pas paniquer complètement.    Et, je le répète, j’ai été très, très impressionnée par l’actrice, Sylvie Drapeau, qui réussit à rendre ce texte vivant, et dont le jeu évolue tout au long des 75 minutes où elle est sur scène, seule. 

 

Adoré, donc.  Vraiment.

 

Et je ne saurais que trop conseiller la pièce à celles qui aiment lire le théâtre.  Paru aux Éditions de la Bagnole.  Et je réalise qu’un nouveau texte de l’auteur va paraître tout bientôt… j’ai comme l’intuition que je le lirai!