Oui, je deviens redondante, vous avez le droit de me le faire remarquer. Mais bon, après celle-ci, il n’en reste que trois. Consolez-vous 🙂
SPOILERS AGAIN. VOUS ÊTES PRÉVENUS.
Cette quatrième saison de Buffy marque un tournant dans l’histoire. Buffy, Willow et Oz sont à l’université, Giles est sans emploi et Xander tente de faire son chemin dans la vie, sans passer par la dite université. S’ils sont toujours la bonne vieille Scooby Gang, chacun a une vie de son côté et ils évoluent tranquillement vers un monde moins adolescent. Pas nécessairement ensemble, ni en même temps. C’est dans cette saison qu’ils commencent à se définir davantage par rapport à eux-même et plus uniquement par rapport aux autres membres du groupe. C’est aussi Buffy sans Angel (ou presque) et la saison où Spike devient plus présent, pour mon plus grand plaisir.
Plusieurs événements cruciaux pour la suite apparaissent dans cette saison. Willow est terrassée par le départ d’Oz et tente d’éviter la douleur en utilisant la magie, ce qui donne un résultat ma foi hilarant dans « Something blue », alors que Spike et Buffy se retrouvent sur le chemin de l’autel. Ses pouvoirs se développent et on pressent déjà qu’elle pourra se laisser engloutir par eux. Elle rencontre aussi Tara avec laquelle elle noue une relation amoureuse positive. Xander se voit confiné au sous-sol de ses parents, sa plus grand crainte étant de ne jamais réussir à en sortir, à s’en sortir. Il se sent « à l’extérieur ». Sa relation avec Anya, ex-demon, est hilarante (le non-humour, les vérités assenées sans aucun tact et les interprétations littérales d’Anya me font mourir de rire) mais particulière. Giles se sent inutile et a besoin de se redéfinir maintenant qu’il n’est plus Watcher. De grosses remises en question s’ensuivent. Quant à Spike, il devient le « locataire » plus ou moins consentant de la joyeuse bande, devenu doux comme un agneau à la suite de l’implantation d’une puce dans son cerveau qui l’empêche de blesser les humains. Inutile de préciser que notre Big Bad n’est pas nécessairement ravi de la situation. C’est le champion des réparties qui vont droit au but et des répliques qui me font me plier de rire. Il a une façon de penser tout à fait bizarre (j’adore quand Monsieur est insulté ou quand il fait son bad, bad vampire), mais on sent que déjà, une évolution est amorcée.
Quant à Buffy, elle tente de passer à autre chose depuis le départ d’Angel mais l’intensité de cette relation lui manque. Elle réalise aussi que même ceux qui semblent solides, normaux, « safe », ont leur côté moins heu… normal. Et que bon, la normalité, ce n’est peut-être n’est-ce pas nécessairement ce qu’elle recherche. (Ici, je réalise que j’avais réussi à faire une chronique complète sans même mentionner Riley, son copain durant cette saison et en partie dans la suivante. Preuve ultime de mon indifférence à son égard. Beau, sympathique, attentionné, intelligent… mais pour moi, il demeure un reboud. Nécessaire mais bon… pas inoubliable). Notre blondinette a également un peu de mal à s’adapter à son nouvel environnement et se sent perdue. Normal avec toute cette liberté soudaine, cette responsabilisation et la perte des repères.
C’est aussi l’année de la grande « conspiracy theory », avec The Initiative, complexe de recherche secret gouvernemental, exploité par des soldats qui exécutent sans se poser de questions. Là, tout est blanc ou noir, aucune teinte de gris n’est admissible. Seul le devoir compte, le reste est secondaire. Par contre, tous ces secrets sont beaucoup moins « proprets » que ce que les gens croient et le Big Bad de la saison 4 sera une terrible création humaine, Adam (une bestiole genre Frankeinstein. Sauf que juste à moitié vert), qui sera vaincu dans un combat un peu psychédélique, annonciateur de l’un des éléments qui fera la force de Buffy: elle n’est pas seule.
Il y a tellement d’excellents épisodes que j’ai du mal à en sélectionner quelques uns. Impossible de ne pas parler de l’épisode presque silencieux, avec les sept gentlemen (ils me font carrément freaker… j’en ai rêvé à l’époque et j’en ai encore rêvé à les revoir). Réécriture de conte de fées (et réponse de Whedon à une remarque comme quoi les dialogues étaient très très importants dans la série), leurs visages souriants et leurs manières à l’ancienne m’impressionnent toujours. L’épisode où Faith change de corps avec Buffy et où chacun se voit à travers les yeux de l’autre, celui du retour d’Oz où on voit une Willow déchirée mais qui va résolument de l’avant. Bien entendu, certains sont plus légers et moins subtils (la coloc démoniaque ou celui où les personnes qui boivent deviennent des hommes des cavernes – mais mautadit que j’ai ri avec le CaveSlayer – le tout petit mini mini fear demon, pour nous montrer que souvent on a plus peur d’avoir peur que d’autre chose). Quant à toutes les apparitions de Spike, surtout celles avec Harmony, new vampire and still very, very blonde, et celles où il doit habiter chez Xander ou Giles, elles sont hilarantes. J’adore ses réparties, son évolution, sa capacité à avoir 4 expressions faciales contradictoires dans une demi-seconde, sa façon d’occuper l’espace… Bref, j’aime Spike. Voilà. La scène où il réalise qu’il ne peut plus mordre (donc, vampiriquement impuissant) et la discussion qu’il a avec Willow sont hallucinantes. Je ne me pouvais plus de rire.
Quant au dernier épisode, très particulier autant dans le visuel que dans le contenu (le Big Bad est vaincu à l’avant-dernier), il nous amène dans les rêves des 4 personnages principaux, ils sont délirants mais aussi très symboliques (je me rappelle à l’époque, j’avais cherché, cherché, pour trouver une explication logique au « cheese man ». Ceux qui ont vu comprendront) et parfois annonciateurs de ce qui s’en vient, en particulier de l’arrivée de Dawn. À revoir la série tout d’un bout, je réalise encore davantage à quel point tout était pensé, cohérent, logique.
Bref, non, je ne me suis pas encore lassée. Ce n’est pas demain la veille que je vais recommencer à lire, je crois!