Où je visite la Lozère (et les alentours)… et où je vous révèle le secret de la bête du Gévaudan

 

Images-12-2785.JPGVue du village de Ste-Enimie.  Joli comme tout.

 

Quand on débarqu3ee chez les copines, des fois, les copines, elles travaillent.  Des fois, même, elles travaillent à Marvejols, en Lozère.   Du coup, la visiteuse prend son sac à dos, ses 4 paires de chaussures et ses lunettes de star… et embarque dans la voiture.  Et joue la Touriste.   J’aime bien assumer mon statut de touriste.   Cette fois-ci, mes pas (et les roues de la voiture de Yueyin) m’ont menée dans les gorges du Tarn.  Ma-gni-fi-que! 

 

Mais disons… campagnard.  Je n’avais quitté Marvejols depuis que quoi, 2 minutes et 5/8 que j’ai été ralentie par… ça!  Over à l’aise les filles.  Aucune crainte de la voiture qui les suivait patiemment!

 

Images-12-2780.JPG

 

Ce qu’il y a de bien, début mai, c’est que les routes sont carrément désertes.  Et que fait une Touriste (même si elle n’a pas de Bagage avec mille petite pattes rempli de pièces d’or qui la suit partout) quand il n’y a personne sur les routes?  Ben elle va à 20 à l’heure.  Voire même qu’elle arrête en plein milieu de la rue pour prendre une jolie photo.  Et elle arrête à chaque halte routière pour tournoyer sur elle-même et profiter du soleil et du paysage. 

 

Images-12-2791.JPG

Images-12-2793.JPG

 

Ce fut donc une journée sur les routes escarpées, avec les rocheers d’un côté et le vide de l’autre.  Scaaaary!  Et de temps en temps, quelques maisons accrochées là, parfois troglodyte (ou limite).  Et la question qui se pose… c’est « Non mais pourquoi, bordel, ont-ils décidé d’aller s’établir là ».  C’est le bout du monde, c’est inaccessible (et imaginez il y a quelques siècles…  ça devait être l’Aventure avec un grand A pour aller magasiner.  Parce que, of course, il y avait des Monop’ remplis de vernis et de vêtements il y a plein de siècles)… ça étonne quand même!

 

Images-12-2820.JPG

 

Images-12-2797.JPG

 

Images-12-2798.JPG

Images-12-2813.JPG

 

Un petit stop à La Malène, un petit coca light (ma drogue perso… j’avais arrêté mais j’ai rechuté.  La vie est dure) et on repart récupérer Yueyin qui s’est amusée toute la journée avec l’orthographe et la politesse.   Pour vous, ces paysages, ces petits villages, c’est normal mais pour moi, pas du tout.  Les villages n’ont pas vraiment l’air de ça chez nous.  Et c’est vieux!  Partout, il y a une église du XIIe, un bâtiment du XIVe.  Ça me fait capoter, je vous jure!  Ma ville a 175 ans, imaginez.  Lea bâtiments qui centenaires – ou presque – font partie du patrimoine, c’est dire!  Donc je m’émerveille devant TOUT.  Je suis une terrible émerveilleuse. 

 

Images-12-2839.JPG

 

Une fois Yueyin récupérée, nous avons fait une petite étape à Séverac Le Château, que nous avions vu au passage.  Situé tout en haut d’une colline et entouré par la ville fortifiée de Séverac (très jolie… et bon, au moins, eux, on comprend pourquoi ils sont aller s’installer là), c’est magnifique.   Et là bon.  On a traîné.  Un peu trop.  Et on a pris des tas de photos.  Et on s’est imaginé les chevaliers.  Et les habitants.  On l’avait pour nous toutes seules alors on en a profité.

 

Images-12-2868.JPG

 

Et comme je n’ai pas perdu mes habitudes de vouloir passer par toutes les petites rues et ruelles, la pauvre Yueyin, qui arrivait de travailler et qui portait de so glamourous bottes violettes à talons hauts va s’en souvenir quand même un bon bout de temps, je pense! 

 

Images-12-2890.JPG

Images-12-2893.JPG

 

Images-12-2897.JPG

 

Images-12-2916.JPG

 

Images-12-2910.JPG

 

Images-12-2932.JPG

L’éternel lampadaire… et le village de Séverac!  Je ne résiste pas aux maisons à colombages et aux deuxièmes étages plus larges que les premiers!  (Je ne sais pas si vous vous en apercevez, là, mais j’ai complètement oublié le nom de ces trucs… si une bonne âme passe par là…)

 

Images-12-2949.JPG

Images-12-2963.JPG

 

Et la Bête, dites-vous?

Oui, j’ai vu la Bête.  Rien de moins.  Mais je vous raconte. 

 

J’étais donc à Marvejols, armée de mon sooo pink appareil photo, de mes lunettes fumées et de mon sac vert pelouse.  Je revenais de visiter la vieille ville, complètement déserte d’ailleurs et je rentrais vers la voiture, située un peu plus loin.  Tout le long du chemin, la rue est bordée de hauts murs.  Très hauts.  Et en haut des murs, de jolis jardins avec des rosiers et tout.  Mais quoi… un bon 3 pieds (1 mètre) au dessus de ma tête.  Imaginez le tableau.

 

Donc, je marche, le sourire au lèvre.  Si on avait été dans un conte Disney, les petits oiseaux auraient été en train de voler en coeur (oui, coeur comme la forme) au-dessus de ma tête et les écureuils auraient dansé une petite danse de la joie autour de moi.   Il fait beau, pas trop chaud quand soudain…

 

 

J’entends un bruit aigu.  Fort. Répétitif.  J’entends le bruit de pattes féroces qui courent vers moi.  (La, dans Disney, le ciel se serait subitement assombri et il y aurait une musique d’ambiance)  Intriguée, je lève les yeux (parce que le bruit venait du dessus du mur… et je vois une CHOSE qui me saute dessus.  Toutes dents et griffes dehors.  En poussant de perçants cris de guerre.  La chose est poilue (mais pas sexy du tout, avant que Fashion et Mo posent la question.  Pas mérovingienne non plus.  Faut préciser.), agressive, bruyante… et elle se dirige tout droit vers mon brushing. 

 

Écoutez, j’ai HURLÉ.

 

En pleine rue. 

 

Je me suis débattue férocement, en mode catfight total et le Bête a gracieusement atterri sur ses quatre petites pattes.  Et là, effrayée, je regarde la chose.  Et bon, je ne vois rien.  Je baisse donc les yeux.  Toujours rien.  Finalement, je baisse un peu plus et me retrouve face à… un chihuahua. 

 

J’ai été attaquée et terrassée par un p’tit mautadit chihuahua. 

 

J’ai pris mes jambes à mon cou hein… et la bestiole m’a suivie pendant un bon 100 mètres en me jappant dessus comme une déchaînée.  J’ai failli faire une crise cardiaque, je ne vous niaise pas.  Tant que je n’ai pas été saine et sauve dans la voiture,  je suis restée sur mes gardes.  Non mais!!!

 

Je vous laisse donc sur des photos de Marvejols et de la cathédrale de Rodez.  Et le mystère de la Bête est finalement percé à jour. 

 

Parce que la Bête du Gévaudan, c’est un chihuahua.  Qu’on se le dise. 

 

Images-12-2771.JPG

 

Images-12-2774.JPG

 

Images-12-2703.JPG

 

Images-12-2740.JPG

Equal rites (La huitième fille) – Terry Pratchett

Equal-rites.jpgPrésentation de l’éditeur

« La dernière chose qu’a faite Drum Billet avant que la Mort ne le fauche a été de passer son sceptre de pouvoir au huitième fils d’un huitième fils.  Malheureusement pour ses collègue dans le monde très chauvin (pour ne pas dire misogyne) de la magie, il a omis de vérifier le sexe du nouveau né… »

 

Commentaire

Lire Pratchett, c’est toujours un moment particulier.   Essayer de faire comprendre pourquoi Pratchett est drôle en lisant des extraits, oubliez ça, ça ne fonctionne pas.  Ou alors je lis très mal.  Parce que je n’ai récolté que des drôles de regards de la part de mes interlocuteurs.  Le genre qui veut dire « elle est encore un peu plus bizarre que je ne l’imaginais ». 

 

Ce troisième tome du Disque-Monde, c’est celui des sorcières et des magiciens.  Nous rencontrons pour la première fois Granny Weatherwax, sorcière qui sait tout, spécialiste des herbes et de la têtologie (aucune idée de comment ils ont pu traduire « Headology »…) qui entreprend d’éduquer Esk, une fillette à qui un puissant magicien a légué son pouvoir.  Ce qui va pas, bien entendu, toujours se passer comme prévu. 

 

Il est ici question d’égalité entre les sexes mais surtout des stéréotypes dans la fantasy.   La sorcière avec son chapeau pointu et son balai (je pense que c’est l’un des passages qui me fait le plus rire, le balai-qui-ne-veut-pas-aller-vite), traditionnellement une fille, calés en botanique, près de la nature.  Le magicien savant qui a une bibliothèque d’enfer et qui est obligé de rester célibaraire.  Et la rivalité entre les deux.  Ajoutez à tout ça un habile détournement des dits stéréotypes (parce que bon, souvent ça vite en grand n’importe quoi.  Du bon grand n’importe quoi), un humour omniprésent et des références à la tonne (j’ai sauté dans mon siège lors d’une référence à Tolkien et éclaté de rire à la mention de l’université « bigger inside than outside ») et pas expliquées (le genre que j’aime parce que je me sens un peu dans un club secret quand je les comprend.  Genre que je maîtrise la secret handshake). 

 

J’aime énormément le personnage de la sorcière, avec sa logique bien personnelle, ses quintuples épaisseurs de vêtements et ses erreurs d’interprétation du monde en ville.   Ça promet pour les prochains tomes.  Au point de vue de l’histoire en tant que tel, bon, ce n’est pas nécessairement mon préféré mais je crois qu’on lit Pratchett pour son humour sorti de nulle part, son monde complètement fou et ses notes de bas de page.  Du moins, moi, c’est pour ça que le lis.  Et le quatrième tome, celui avec la mort, personnage que j’adore, est dans ma pile.  Il a dû apparaître là, je crois.  Comme par magie!

 

Allons maintenant voir ce qu’Aymeline, avec qui je faisais lecture commune, en a pensé!

La légende d’Athyzeld – 1 – L’annonce du phénix – Chris D. Lardin

legende-d-athyzeld.jpgPrésentation de l’éditeur

« Que pensait Dorthed au moment où il prononça son présage devant les Sages de Daïros?? Avait-il deviné quel enjeu il allait placer entre les mains d’Élhéa, sa protégée, et d’Aldéric??

 

Il n’avait certainement pas envisagé qu’il bouleverserait la vie du jeune fermier.

 

Il n’avait pas non plus réalisé qu’il offrait une chance au prince déchu de récupérer son royaume.

 

Désormais il devait servir de guide aux enfants élus et leur enseigner les rudiments de la magie, afin de les aider à renverser la terrifiante reine Maladra et ses armées d’orques.

 

Cette quête les plonge dans les souffrances du peuple d’Athyzeld; pour triompher il leur faut du courage mais aussi une puissante alliance. »

 

Commentaire

Je vous préviens tout de suite, j’ai choisi de vous parler de ce roman d’heroic fantasy comme d’un roman jeunesse.  Tout le monde le sait, j’aime bien la jeunesse alors ce n’est pas péjoratif venant de moi.   Toutefois, comme je ne savais pas à quoi m’attendre au départ (on m’avait dit « à partir de 12 ans jusqu’à l’âge adulte »), j’ai été un peu surprise en commençant ma lecture, pour ensuite m’adapter et me mettre en mode « jeunesse ».  Parce qu’imaginez-vous que je ne lis pas de la même façon dépendant de ce que j’ai entre les mains.  Une chance, direz-vous!

 

Ce roman nous présente une prophétie, celle de deux enfants nés le même jour au même endroit qui mettront fin au règne de terreur de Maladra, la reine magicienne.  Ce sont ces deux enfants, Aldéric et Elhéa, que nous suivrons dans cette quête héroïque remplie de batailles contre orques et trolls.   Ce premier tome, qui fait un peu moins de 300 pages, nous raconte environ 17 ans de leur histoire.  Ce qui vous fera sans doute vous dire: mais le rythme est rapide, dis donc!

 

Et bien oui.  Et c’est l’une des raisons qui me fait classer ce roman dans la catégorie jeunesse.  Ici, ça va vite.  L’écriture est simple et va droit au but.  Pas de sous-entendu, pas de déduction à faire, pas de longues descriptions un peu poétiques ou d’interminables batailles.  L’action se déroule très vite, les péripéties s’enchaînent les unes après les autres et si on a parfois l’impression que c’est un peu facile pour nos héros, c’est quand même bien adapté au groupe d’âge auquel ça s’adresse principalement.   De même, les sentiments de tous les protagonistes ainsi que leurs pensées sont clairement exposées et expliquées.  Il n’y a pas grand chose qui est laissé à l’interprétation du lecteur et si ça convient bien aux jeunes lecteurs, la lectrice adulte que je suis aurait préféré, parfois, des motivations moins évidentes.  

 

Les deux jeunes héros sont bien attachants et s’ils sont courageux et possèdent une terrible grandeur d’âme (et, avouons-le, de grands talents), ils ne sont pas non plus parfaits et ont parfois certaines période de doutes.   Ils doivent traverser plusieurs épreuves, certains passages sont particulièrement touchants et quelques personnages nous réservent de bonnes surprises.  J’ai aussi beaucoup aimé la bataille finale, plus longuement décrite et expliquée.  Ben oui, j’aime les récits de bagarres épiques, que voulez-vous!

 

Je suis bien curieuse de voir ce qui adviendra de nos jeunes héros car si l’histoire est une quête complète en soi, l’aventure n’est pas finie et il y a bien d’autres péripéties à venir.     Un roman d’heroic fantasy jeunesse situé dans un univers simple et classique bien maîtrisé par l’auteur.   Au rendez-vous littéraire l’a lu avant moi et l’a beaucoup aimé.  Je vous renvoie vers son avis de lectrice qui tente sa première plongée dans un univers de fantasy héroique!

Succubus Shadows (Georgina Kincaid #5) – Richelle Mead

succubus-shadows.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de Milady, mini spoilers inside)

« Georgina a beau avoir des superpouvoirs, l’organisation de mariages n’en fait pas partie.  Surtout pas celui de son ex ! Georgina se demande quel est le pire: que Seth en épouse une autre, ou devoir faire toutes les boutiques pour trouver une robe de demoiselle d’honneur ?… Heureusement, il y a des distractions, comme son nouveau coloc’ qui sature leur appart’ de tension sexuelle, ou ce succube tout juste débarqué à Seattle qui tente de corrompre le futur marié. Mais le vrai danger, c’est cette force mystérieuse qui commence à envahir ses pensées et l’attire vers le côté obscur… »

 

Commentaire

Bon, je sais, ça ne paraît pas dans mes billets, mais j’ai enchaîné les tomes 3-4-5 (et je m’apprête à commencer le 6) de suite.  Et pourtant, je n’en ai pas encore assez et je lis cette série avec enthousiasme.  Ceux qui me connaissent savent que ce n’est pas très normal comme truc.  Il doit donc y avoir quelque chose. 

 

Ce tome 5 m’a fait passer par des hauts et des bas, en fait.  J’ai beaucoup aimé le début, j’ai eu un petit down dans la deuxième partie, puis c’est revenu avant la fin de celle-ci et j’ai vraiment beaucoup aimé la fin, malgré quelques facilités.   En fait, la construction est vraiment différentes des tomes précédents et j’ai quand même eu beaucoup de mal à m’habituer à cette « parenthèse » qui dure tout de même un tiers du roman.  J’avoue qu’au départ, je n’avais qu’une hâte, c’est qu’elle se ferme pour que nous puissions revenir à l’histoire principale.   Puis, soudain, j’ai comme… compris.  Et à partir de ce moment, j’ai pu goûter tout à fait les souvenirs de Georgina.  N’oublions pas qu’elle a 1500 ans, n’est-ce pas.  Elle en a vécu des choses.   Et on comprend beaucoup mieux comment elle en est arrivée là, pourquoi tout ça, pourquoi maintenant.

 

PETITS SPOILERS – PAS TROP GROS MAIS QUAND MÊME

Ce tome s’ouvre sur une Georgie en pleine possession de ses moyens de Succube.  Après ses décisions à la fin du tome 4, elle se voit dans l’obligation d’aider Maddie à planifier son mariage, ce qui, bien entendu, ne lui fait pas nécessairement plaisir.  Elle est donc particulièrement déprimée quand elle commence à halluciner et à ressentir un appel, vers quelque chose de merveilleux.   Bien entendu, au lieu de coucher avec son coloc, elle tombe directement dans le panneau, n’est-ce pas… Moi j’aurais craqué.  Il faut dire que le dit coloc me fait fondre, of course.  Bien entendu, ce n’est clairement pas l’homme de sa vie… but who cares? 😉

 

Par la suite, Georgina est « ailleurs » et  pendant que ses amis tentent de la récupérer elle est torturée à coup de rêves, certains vrais, certains faux.  Le concept est super intéressant mais dans un livre de 300 pages (yep, en anglais, ils ne dépassent jamais les 300), c’est un peu longuet à l’occasion.  Toutefois, après quelques pages où j’ai regardé plus loin pour voir QUAND Georgie sortirait de là (je sais, c’est mal, fouettez-moi… mais je n’ai rien appris que je ne savais pas déjà en faisant ça… je suis pas mal certaine de tout avoir bien cerné, en fait), j’ai pu profiter du truc et réaliser à quel point l’univers est cohérent, et comment l’auteure réussissait à maintenir un suspense même si l’histoire est assez prévisible, finalement.  Certaines phrases placées là, au hasard.  Certains points qui sont laissés en suspens.  Bref, tout se tient. 

 

Et, au cas où vous n’auriez pas entendu mon cri du coeur sur la page FB du blog… IL Y A UNE RÉFÉRENCE À GONE WITH THE WIND DANS LE ROMAN.  L’une de celles que j’aime, celles qui ne sont pas explicitées.  Of course, Carter cite aussi du Shakespeare mais bon, c’est moins bien placé!  Ça a fait ma journée!  Je me demande comment elle est passée en VF… quelqu’un a lu et peut me le dire?

 

J’enchaîne tout de suite avec le tome 6, pour finir, pour une fois, ce que j’ai commencé.   Surtout que bon, la situation est loin d’être idéale pour notre Georgina à la fin du tome 5, malgré tout.  Et j’étais persuadée qu’un personnage reviendrait… et il n’est pas réapparu encore.  Je DOIS satisfaire ma curiosité.   Et j’espère surtout ne pas ressentir la déception que j’ai ressentie à la fin de Vampire Academy (oui, je sais, je suis ENCORE à l’envers de tout le monde… je ne comprendrai jamais).  Bref, je vous reviens bientôt là-dessus!

Doctor Who – The runaway train – Oli Smith

Runaway-train.jpgPrésentation de l’éditeur (une toute petite partie… je ne sais pas pourquoi je m’obstine à les copier, en fait)

« En arrivant sur terre en pleine guerre civile américaine, le Docteur et Amy doivent rassembler un groupe pour les aider à retrouver un artefact extraterrestre qui est tombé entre les mains de l’armée confédérée. »

 

Commentaire

Cet audiobook est une courte aventure (un seul CD, environ une heure) impliquant le 11e Docteur.  Lue par Matt Smith, ce qui ne nuit pas, je n’ai pas besoin de vous le préciser.  Encore un qui pourrait me lire le bottin téléphonique sans que je ne proteste le moindrement.

 

Cette histoire nous amène donc en Amérique pendant la guerre de Sécession.  J’ai imaginé le Doctor avec son Stetson tout le long et on nous sert tous les essentiels du vieux western effréné (j’adore), y compris le train à vapeur qui sort des rails.  Il n’a manqué que la cavalerie.  Et pourtant, malgré ça j’ai eu un peu de mal à vraiment adhérer à cette histoire.

 

C’est un scénario on ne peut plus classique.  Le Docteur recrute – à l’aide d’un tour de passe passe typiquement Time Lord – de l’aide pour récupérer un artefact qui servira à l’invasion de la terre par une race extra-terrestre.  Again.   Bon, ça, ce n’est pas nécessairement un gros problème, hein…  mais malgré le timey-wimey stuff (qui aurait pu être mieux exploité), ça reste très plat et très linéaire.   Selon moi, il y avait trop de personnages que j’ai eu du mal à différencier (les deux dont le nom finit pas « o » entre autres… je ne suis pas encore certaine de qui est qui) et par conséquent, pas assez de Doctor et de Amy, qui m’ont semblé moins « eux-mêmes » que de coutume.  J’ai dû faire un effort pour vraiment les reconnaître.  Du coup, en combinant ça avec une histoire juste « pas mal » malgré l’aspect western qui me plaît définitivement beaucoup et une très jolie finale, ça fait un audiobook bien mais sans plus. 

 

J’ajouterai à ça que les accents de Matt Smith sont assez hilarants (le southern drawl, entre autres…  je ne suis pas assez experte pour vraiment voir les subtilités mais on reconnaît parfaitement le truc, tout de même) mais que l’accent écossais d’Amy est nettement moins réussi.   L’audiobook aurait probablement gagné à être plus long, ce qui aurait donné le temps de développer davantage certains personnages qui ont des backgrounds intéressants et aussi d’amorcer davantage de réflexion sur la guerre et ce que ça implique.  Ici, c’est seulement effleuré. 

 

Mais bon, je réécouterais Matt n’importe quand.  Idéalement dans une autre histoire. 

 

Challenge Who (1)

Bonne fête Québec!

Je pense que je vous place cette vidéo à chaque année…  Je ne peux pas m’en empêcher!  Et parce que cette année, je fête la St-Jean dans mon pays pour la première fois depuis 5 ans, même que je vais sortir pour fêter ça!   Sans abus, of course parce que bon, « c’est trop pas mon genre », comme diraient les ados!  Et je vais repenser en souriant à l’époque où c’était l’occasion de prendre la brosse du siècle!  En écoutant QuébecIssime pour la 50e fois, avec l’ancienne gang, la troupe originale.  Ca promet!

 

Bonne fête nationale à tous les québécois et les québécoises!

 

 

J’ai refait le plus beau voyage

De mon enfance à aujourd’hui

Sans un adieu, sans un bagage,

Sans un regret ou nostalgie

 

J’ai revu mes appartenances,

Mes trente-trois ans et la vie

Et c’est de toutes mes partances

Le plus heureux flash de ma vie!

 

Je suis de lacs et de rivières

Je suis de gibier, de poissons

Je suis de roches et de poussières

Je ne suis pas des grandes moissons

Je suis de sucre et d’eau d’érable

De Pater Noster, de Credo

 

Je suis de dix enfants à table

Je suis de janvier sous zéro

 

Je suis d’Amérique et de France

Je suis de chômage et d’exil

Je suis d’octobre et d’espérance

Je suis une race en péril

Je suis prévu pour l’an deux mille

Je suis notre libération

Comme des millions de gens fragiles

À des promesses d’élection

Je suis l’énergie qui s’empile

D’Ungava à Manicouagan

 

Je suis Québec mort ou vivant!J’ai refait le plus beau voyage

De mon enfance à aujourd’hui

Sans un adieu, sans un bagage,

Sans un regret ou nostalgie

 

J’ai revu mes appartenances,

Mes trente-trois ans et la vie

Et c’est de toutes mes partances

Le plus heureux flash de ma vie!

 

Je suis de lacs et de rivières

Je suis de gibier, de poissons

Je suis de roches et de poussières

Je ne suis pas des grandes moissons

Je suis de sucre et d’eau d’érable

De Pater Noster, de Credo

 

Je suis de dix enfants à table

Je suis de janvier sous zéro

 

Je suis d’Amérique et de France

Je suis de chômage et d’exil

Je suis d’octobre et d’espérance

Je suis une race en péril

Je suis prévu pour l’an deux mille

Je suis notre libération

Comme des millions de gens fragiles

À des promesses d’élection

Je suis l’énergie qui s’empile

D’Ungava à Manicouagan

 

Je suis Québec mort ou vivant!

 

 

Et pour me faire plaisir…

 

 

Gens du pays – Gilles Vigneault

 

 

Un musicien parmi tant d’autres – Harmonium

 

 

  Le p’tit bonheur – Félix Leclerc

 

 

  La scène – Claude Léveillée


 

 

 


Je suis ta nuit – Loïc Le Borgne

je-suis-ta-nuit.jpgPrésentation de l’éditeur

« Été 1980, en Bretagne… 

Ils sont six copains, inséparables, rêvant à Star Wars, à Goldorak et aux filles.  Lors d’une partie de casse-bouteilles, ils découvrent le cadavre mutilé d’un vagabond.   C’est le début d’une cascade d’événements terrifiants, mystérieux, dont les enfants sont l’épicentre.  La peur s’installe dans le village et, peu à peu, la bande comprend qu’une force maléfique rôde, qui cherche à la détruire.  Le Mal est-il de retour?  Un roman sur la perte des illusions enfantines, décrite ici avec une intense puissance d’évocation. [ …]

 

Commentaire

Je vais commencer par la mise en situation (inutile et inintéressante, m’a-t-on dit récemment) habituelle.  Je vous dirai donc que c’est Fashion qui m’a offert ce livre dans le cadre de notre dernier échange swap.  Et ce livre,  je voulais le lire depuis un bon moment car qui m’intriguait beaucoup. 

 

C’est donc une réelle plongée dans le monde de l’enfance qui nous est offerte dans ce roman.  Pierre est veuf.  Tristan, son fils de 17 ans, vient de vivre le suicide d’une amie et soudain, il ressent le besoin d’écrire.  De lui raconter l’été qui a bouleversé sa vie alors qu’il avait 11 ans.  De lui raconter la fin de son enfance.

 

J’ai beaucoup aimé ce roman.  J’ai aimé cette rencontre avec une bande de jeunes de 11 ans inséparables, qui trippent sur Star Wars, qui veulent devenir Actarus et qui sont encore dans ce monde où tout est possible, où les horreurs ne sont pas vraiment réelles, où les adultes sont protecteurs mais un peu agaçants.  On les suit dans des moments de leur vie d’enfant, dans leurs jeux, leurs courses folles, leurs fous rires, leurs grands bonheurs d’enfants causés par un rien.   L’auteur décrit très bien cette insouciance, ces grands moments, ces instants où les petites choses prennent énormément d’importance, ces amitiés qui semblent indestructibles.  C’est profondément ancré dans l’époque, avec des références qui parlent à la trentenaire que je suis.

 

Et soudain, tout dérape. 

 

La découverte d’un corps, puis l’arrivée d’une ombre, un Bonhomme Nuit.  Un Bonhomme Nuit qui rend chacun vulnérable, qui peut transformer les personnes les plus réconfortantes en menaces potentielles.   Même pendant que tout va bien, on sent la manace qui plane.  Et graduellement, le danger est partout et il va dépasser la compréhension des jeunes.  Chacun va devoir faire face à sa part d’ombre, sa colère, à sa nuit personnelle, à celle des autres.  Qu’est-ce que le Bonhomme Nuit, en fait?  À la fois fable fantastique, et histoire de la perte de l’innocence, ce roman m’a entraînée dans une atmosphère terrifiante (je suis facilement apeurée, je l’avoue) et étouffante, de laquelle je suis sortie un peu étourdie. Et très très peinée pour ces enfants qui avaient vécu l’indicible, l’inacceptable.

 

Bref, ça m’a beaucoup plu!  Merci Fab-chou!

 

 

Stardust – Neil Gaiman

Stardust.jpgPrésentation de l’éditeur (celle de J’ai lu)

« D’un côté, il y a Wall, paisible village niché au sein d’une calme forêt anglaise.  De l’autre, le pays des fées, univers d’enchantements, de sorcières, de licornes et de princes sanguinaires. Entre les deux, il y a le mur, l’infranchissable et épaisse muraille qui ceint le hameau et le sépare de féerie. Infranchissable ? Pas tout à fait, puisque tous les neuf ans s’ouvre la foire des fées qui, durant un jour et une nuit, permet aux deux mondes de se rencontrer. Dans certaines circonstances, cependant, attendre si longtemps pour pénétrer en féerie est impossible.

Car quand on s’appelle Tristan Thorn et que l’on a promis à sa belle l’étoile filante tombée du firmament de l’autre côté du mur, aucun obstacle ne saurait s’élever contre l’amour… »

 

Commentaire

Avec ce roman, on entre carrément dans le conte fantastique.   Et comme il est maintenant de notoriété publique (bon… ok… disons de mini-notoriété connue de moi-même et de mes quelques lecteurs) que j’adore les contes de fées, il allait presque de soi que j’aime ce roman.  Et en plus, c’était Gaiman.  J’étais perdue.

 

Nous sommes donc transportés à Wall, un petit village de l’Angleterre.  Bien entendu, ce nom n’est pas anodin.  Parce qu’à Wall, il y a un Mur.  Un Mur gardé jour et nuit pour que personne ne puisse pénétrer dans le pré qui est derrière.  Un pré qui s’ouvre sur la Faerie.  Mais une fois par 9 ans, les frontières sont ouvertes et lors du marché, humains et personnages de la Faerie se mélangent allègrement dans un souk où se côtoient fleurs en verre, sortilèges et autres bizarreries.   C’est lors de l’un de ces marchés que Dunstan Thorn va acheter l’une des fleurs de verre… et 18 ans plus tard, c’est son fils, Tristran, qui promettra à sa bien-aimée, la froide et belle Victoria, de lui ramener l’étoile qui est tombée de l’autre côté du mur. Sauf que l’Étoile va le surprendre.

 

Si c’est ciblé jeunesse, Gaiman a tout de même réussi à créer un monde riche, avec plusieurs sous-histoires qui s’emboîtent.  De la quête d’un Tristran naïf et exalté en passant par les frères qui s’entretuent pour un trône ou aux sorcières qui veulent obtenir le coeur de l’étoile qui leur redonnera la jeunesse pour un temps, tout est lié et les personnages s’entrecroisent allègrement.   La plume de Gaiman est particulièrement évocatrice et avec ses mots, ce monde un fantastique prend littéralement vie, avec ses arbres qui parlent, sa lune-mère et ses habitants particuliers.  Je n’ai jamais vu le film mais j’ai des images magnifiques en tête.  Des images de châteaux fous, de nuages, de bateaux volants…

 

Bien entendu, c’est jeunesse.  On voit bien venir les événement,  mais le tout reste très cohérent, bien pensé et ce n’est pas simpliste pour autant.  Les personnages évoluent, le Tristran du départ n’est pas le même que celui de la fin, il grandit, devient moins naïf, moins aveugle.  La relation avec l’étoile est aussi très intéressante parce que l’on ne connaît pas les pensées de celle-ci, on doit les inférer à travers ses réactions, ce qui me plaît énormément.  J’aime quand on me fait confiance comme lectrice.  L’auteur ose certaines choses, tous les personnages secondaires sont intéressants (j’aimais beaucoup les frères princes, malgré leur côté heu… tueur de frères).  Bref, une lecture agréable, qui n’a peut-être pas la densité des oeuvres pour adultes de Gaiman mais qui atteint parfaitement son but: celui de nous transporter ailleurs et de nous faire rêver.  Un très beau conte.

Parce qu’au Québec aussi, on fait des rencontres. Même au milieu de nulle part!

IMGP0079.JPG

Si vous suivez la page Facebook du blog, vous savez sans doute (parce que bon, of course, je n’écris que des trucs inoubliables, que vous apprenez forcément par coeur et en ordre alphabétique) que Abeille a passé quelques jours chez moi la semaine dernière.  Semaine bien agréable qui m’a fait un bien fou.  Des heures à papoter bouquins, copines, voyages et randonnée, à visiter des ateliers d’artistes et de jolies boutiques, à nous balader en montagne.

 

IMGP0100-copie-1.JPG

 

Et, chose inhabituelle pour ce blog où je vous parle généralement de mes activités sédentaires, c’est de notre balade au Mont du Lac des Cygnes dont je vais vous parler… et que je vais vous illustrer!  Oui, limite que ça s’apparente presque à du sport.  Ne vous sauvez pas à toutes jambes, ce n’est pas contagieux (bien entendu, cette remarque ne vise personne en particulier, n’est-ce pas!)

 

IMGP0059.JPG

 

Le Parc des Grands Jardins, ce n’est pas juste le Mont du Lac des Cygnes.  Il y a de l’escalade de roche l’été, de glace l’hiver, un camping, d’autres activités de plein air dans la belle région de Charlevoix.  Nous, c’est la randonnée pédestre qui était au programme.  C’est donc une moi totalement anxieuse (oui, moi, stressée… quelle surprise) qui a commencé la grimpette.  Parce que je suis dans une forme é-pou-van-ta-ble!  Mais miss Abeille est patiente… et a un appareil photo qu’elle utilisait pendant mes « pauses ».  Tout le crédit photo du présent article est à elle, d’ailleurs! 

 

IMGP0060.JPG

 

Ce sentier, c’est mon préféré au Québec.  J’essaie, avec un succès variable, d’y emmener tous mes visiteurs.  Même que je les avise d’avance pour qu’ils puissent s’entraîner un peu.  Encore une fois, je ne vise personne! 

 

IMGP0064.JPG

 

En arrivant dans le parking, amère désillusion… il y a un groupe scolaire d’ados qui se préparent à partir.  Adieu belle balade tranquille avec les bruits de la nature…  35 ados armés de leur portable et textant frénétiquement, chaussés en sandales et vêtus en jupettes aux fesses et de jeans attendent de partir.   Ok, non, ça ne va pas du tout.  Exit les craintes de « je ne vais pas y arriver parce que j’ai à peine fait fonctionner mes jambes ces 4 derniers mois » et go pour la grande boucle, celle passant par le Lac Pioui et les crêtes des montagnes (yep, Yueyin, celle qu’on a faite.  Mais en partant de l’autre côté).

 

Et je n’ai franchement pas regretté.  Même que ça a été pas mal moins pire que ce que je pensais.  (M’imaginer ici en mode over fière de moi).

 

IMGP0074.JPG

 

Mais bon, parce que je ne fais jamais rien comme tout le monde, il a bien fallu qu’il arrive un truc improbable, n’est-ce pas.  La veille, en parlant de notre rando à ma mère, la voilà en mode « Mère Poule ».  Le mode Mère Poule s’exprime à peu près de cette façon: Tu vas faire attention hein?  Tu apporteras des souliers de marche (sans quoi, c’est officiel que j’y serais allée en talons aiguilles.  Roses de préférence).  N’oublie pas de prendre de l’eau (sérieux, de la vodka, ça ne le fait pas??) Et apporte un chandail chaud, il fait froid en haut (moi, je prévoyais d’y aller topless hein, pour le grand plaisir des touristes).    Et sois prudente.  Ne cours pas dans les sentiers, ne t’abrite pas sous un arbre s’il y a un orage et apporte une cloche à ours.  Je ris intérieurement.  Une Maman reste une Maman à vie, n’est-ce pas!

 

IMGP0088.JPG

 

La balade se déroule bien.  Les paysages sont ma-gni-fi-ques, les sandwiches sont bons et les mangues juteuses à souhaits.  Après une pause en haut du Mont (où, merci la journée magnifique, ensoleillée mais pas trop chaude, on voyait le Fleuve St-Laurent et même l’autre rive) où nous nous sommes extasiées en choeur, on amorce la descente.  Nous sommes encore dans la partie « toundra » du sentier (on est donc bien en haut) quand je relâche un peu l’attention que je portais à notre placotage – où nous parlions des préférences poilues de ma copines Fashion – pour regarder devant moi.  Pour m’exclamer, sur le ton de la conversation.

 

– Oh, regarde, un ours!

 

Parce que oui, là, en plein milieu du sentier, à environ 8  mètres de nous, il y a un petit nounours brun.  Qui a l’air plus étonné que nous de nous voir là.  Sauf que bon, qui dit petit ours en juin dit « grosse maman ours pas loin ».   L’ours s’éloigne un peu quand nous parlons mais disons que nous ne sommes pas grosses dans nos culottes!  Heureusement, il y a une famille d’Européens – dont nous tairons la nationalité exacte pour ne froisser personne… et je précise que nous savons que ce que je vais dire n’est pas généralisé –  (deux parents, leur fils et son conjoint) qui sont un peu plus haut sur le sentier alors nous remontons en vitesse pour les rejoindre, histoire de faire plus de bruit. 

 

IMGP0109.JPG

 

Mais bon, quand on n’a pas été élevés à coup de « Si tu vois un ours noir/brun/vert/bleu avec un bébé, crisse ton camp
, c’est dangereux », il semblerait que nous n’ayions pas les mêmes priorités.  Parce que, voyez-vous, la dite famille française nous trouvait pas mal hystériques de revenir comme ça et d’avoir peur.  Limite qu’elle était jalouse parce que bon, l’ours, nous, on l’avait vu de près.  Et même que son but était de s’approcher le plus possible… pour le photographier.  Yep, il faut bien la preuve que dans le voyage au Québec, on a vu une grosse bête, une vraie.  Bon, pas rassurant, tout ça!  De plus loin, on regarde un peu pour voir si l’ours est encore là.  Ah, tiens, deux bêtes.  On le savait bien que la mère n’était pas loin.  On reste un peu avec eux, mais finalement, on réalise qu’on leur fait plus peur que l’ours et on repart, avec le téléphone portable en mode « musique quétaine » pour faire peur au descendant de Yogi l’ours. 

 

IMGP0127.JPG

 

Un peu plus bas, on entend un genre de bruit dans les feuilles.  Genre un bruit où BEAUCOUP de feuilles se font braser.  Par un truc lourd.   Un truc lourd qui a visiblement un énorme derrière brun et poilu.  Oui, très poilu.  Je pense qu’il aurait été du goût de Fashion.  Du poil dans le dos, sur les pattes, partout.  Et avec des tendances sado-maso.  Sauf que bon, je pense que la bête en question utiliserait ses griffes pour attacher, hein… pas un lasso, un fil électrique, voire même une corde à sauter.   

 

Là, bon, on a limite peur.  J’ai fait ce sentier quoi… 25-30 fois.  Et JAMAIS je n’y ai vu de bête plus épeurante qu’une marmotte… ou au pire un Touriste mal élevé.  Et là, TROIS ours dans la même descente.   On se sent presque dans Boucle d’or.  Sauf qu’on ne va ni aller manger leur gruau ni aller se coucher dans leur lit.  Pas si cinglées, les filles. 

 

IMGP0111.JPG

 

Il fallait les grands moyens.  L’artillerie lourde.


On a donc appelé Sardou à la rescousse. 

 

Yep, c’était un cas pour Michou.  On s’est donc mises à brailler comme des débiles ses paroles over-intellectuelles et ses airs entraînants.  « Le riiiire du segent, la folle du régiment la préférée du capitaine des dragons »!  On y mettait bien du coeur quand nous voyons le jeune couple arriver.  Oups, pas le bon choix de chanson hein.  De « hystériques », leur opinion de nous est passée à « complètement cinglées ».  Je pense qu’ils ont couru jusqu’en bas.   Et ce n’est pas de l’ours dont ils avaient peur!

 

IMGP0136.JPG

 

Le voilà qui pose pour nous!  Sans zoom.  Alors, qui veut venir au Québec?

 

Si vous avez peur des nounours, vous pouvez vous contenter de nous accompagner dans notre « Québec en septembre » où vous pourrez parler d’un ou plusieurs livres québécois, de musique, de théâtre, de bouffe ou de culture québécoise.  Vous pourrez aussi nous raconter voyages et anecdotes qui se sont produites dans notre beau pays!  Rejoignez-nous dans le challenge ou sur le groupe Facebook si le coeur vous en dit!

Irma Voth – Miriam Toews

irma-voth.jpgPrésentation de l’éditeur

« Fuyant le monde moderne, une petite communauté mennonite s’est installée, il y a plus d’un siècle, au nord du Mexique, en plein désert.

 

Est-il vraiment possible de vivre protégé du bruit et de la fureur, dans ce coin de pays où la lumière est si violente et qui est le théâtre des plus sombres trafics? Surtout quand débarque de la capitale une équipe de cinéma venue construire un projet artistique d’avant-garde à partir du silence qui baigne la vie de ces gens paisibles – en apparence.

 

Pour la jeune Irma Voth, âgée de dix-neuf ans, c’est l’occasion tant attendue de larguer les amarres. Mais le monde extérieur regorge également d’énigmes et de barrières apparemment infranchissables. Et, surtout, il s’avère qu’Irma n’est pas la seule à vouloir quitter le troupeau des enfants de Menno. »

 

Commentaire

Ce roman, je l’ai attrapé vite fait chez mon libraire, parce que je me trouvais beaucoup, beaucoup trop raisonnable.  Il a conseillé, j’ai été obéissante, et voilà.  Précisons tout d’abord que Miriam Toews est une auteure canadienne qui a grandi dans une communauté mennonite.  Il n’est donc pas étonnant de retrouver cet élément dans ses romans.  Ici, toutefois, même si l’heroïne habite un camp mennonite au Mexique, toute l’histoire ne tourne pas simplement autour de la religion.  De leur style de vie, soit, mais pas nécessairement de leurs croyances.  

 

Irma Voth a donc 19 ans.   Mariée à un non-mennonite qui a un peu foutu le camp, ce que son père n’a jamais accepté (le mariage, pas le fait qu’il soit parti), l’arrivée d’une équipe de tournage dans la ferme voisine va lui permettre d’entrevoir le monde qui existe au-delà de sa petite communauté soit-disant protégée.  Le livre se divise en deux parties distinctes.  Très distinctes même.  Je me suis parfois un peu demandé où ça s’en allait tout ça.  

 

Ce que j’ai surtout aimé dans ce roman, c’est la voix d’Irma.  Irma qui n’a jamais rien vu et qui deviendra de plus en plus responsable à travers les pages.  Parce qu’elle n’a pas le choix, elle se découvrira des ressources, du courage.  Son discours est décousu, il nous laisse parfois à bout de souffle tellement il y a de « et » et de « mais ».  Elle se leurre à propos de beaucoup de choses, se cache à elle-même encore davantage, parfois même ses propres sentiments. Elle est en fuite et pas seulement de sa communauté.  Ses souvenirs la hantent et elle jette sur le monde un regard naïf, sans trop comprendre les gens qui l’entourent, surtout pas l’équipe de tournage.  Difficile quand on a grandi dans la maison d’un père qui disait que l’art était le mal et le mensonge. 

 

La relation entre les deux soeurs (parce que bon, je ne l’ai pas mentionné mais la petite soeur d’Irma, Aggie, est aussi très importante dans l’histoire) m’a beaucoup touchée car on sent tout l’amour derrière les chamailleries adolescentes.  Le personnage de la mère, très peu présente, m’a aussi émue.  Ceci dit, le récit prend un moment à se mettre en place et ce n’est pas palpitant à chaque page.  J’ai eu aussi un peu de mal avec les dialogues ( a dit xxx, a dit yyy) au départ, même que j’ai commencé à compter le nombre de fois où le verbe « dire » était utilisé puis bizarrement, j’ai cessé de remarquer.  Ceci correspond tellement bien au discours d’Irma, à sa façon simple mais percutante de raconter que finalement, ça passe.  

 

Une agréable lecture qui ne m’a pas transcendée mais qui m’a fait passer un bon moment.  Des réflexions parfois très belles, parfois plutôt drôles et une jeune fille qui fait face pour la première fois à ce qu’on pourrait limite appeler la liberté (ou alors un milieu moins protégé) avec toutes les craintes que ça implique.