Présentation de l’éditeur
« Et si les personnages maléfiques des contes de notre enfance existaient réellement? Sans doute ces créatures vampiriseraient-elles notre planète. Elles seraient de tous les génocides, manipuleraient les plus grands dictateurs… Tapies dans l’ombre d’Hitler ou sous le feu des projecteurs des plateaux de télévision, elles tiendraient entre leurs mains expertes le devenir de l’humanité. Sinistre tableau! Si de tels monstres vivaient, il serait à souhaiter que leur alter ego bienfaisant existe également; qu’en ce début de XXIe siècle ces personnages merveilleux s’éveillent et décident de se battre. Et alors… qui sait de quel côté la balance pencherait? »
Commentaire
Si vous me lisez depuis un moment, vous devez savoir que je ne peux tout simplement pas résister aux réécritures de contes de fées. C’est donc pourquoi je me suis tout de suite lancée dans la lecture de ce roman dès son arrivée chez moi. Ben quoi! Le grand méchant Loup, la Méchante Reine, Blanche-Neige… j’étais cuite!
Nous avons donc droit à une réécriture un peu particulière parce que plusieurs contes y sont représentés. Blanche-Neige, Le petit chaperon rouge, Cendrillon, La belle au bois dormant. Nous sommes de nos jours et les figures menaçantes ont pris l’apparence des menaces actuelles et du siècle dernier: corruption, contrôle des médias, guerres et génocides. Marilyn Von Sydow, c’est l’incarnation du Mal, dans ses plus beaux atours. J’ai beaucoup aimé cette façon présenter le personnage ainsi que la façon dont il est exploité. J’aurais peut-être préféré un peu plus de mystère, j’aurais aimé sentir davantage son ombre planer partout, mais de façon générale, j’ai apprécié l’idée et le traitement. Ce n’est pas ici une réécriture mais plutôt une réexploitation des légendes et des personnages de notre enfance.
La plume s’adapte au propos. Parfois drôle, parfois légère, d’autre plus sérieuse… bref, c’est cohérent. Pas de trouvailles d’écriture par contre. On tombe parfois dans le presque-grand-n’importe-quoi (Virginia Woolf… j’ai adoré), c’est parfois limite trop gros pour être vrai mais on sent que c’était là l’intention de l’auteur. Selon moi, il aurait pu y aller encore plus mais ça, c’est moi. Si pour ma part, j’aurais préféré un peu plus d’allusions-pas-expliquées (j’adore ces trucs… ça me donne l’impression d’être soooo intelligente et connaissante parce que je les comprends et les détecte) l’histoire se tient, les révélations sont cohérentes (on sent venir mais ce n’est pas martelé à toutes les deux pages).
J’ai quand même des réticences… deux personnages disparaissent trop tôt pour que je m’y attache et j’aurais aimé une psychologie des personnages plus poussée (même si bon, on s’entend que dans les contes de fées, ce n’est quand même pas fort dans les nuances de gris (je ne peux PLUS utiliser cette expression sans imaginer des menottes et… une Wii. C’est une terrible malédiction).
Une lecture que j’ai bien aimée, de bonnes idées mais un traitement qui aurait pu être un peu plus poussé, un peu plus subtil. Et là, j’aurais été complètement conquise.