Love letters to the dead – Ava Dellaira

Love-letters-to-the-dead.jpgJe pense que c’est le titre qui m’a fait lire ce livre.  Intriguée j’étais.   Et en plus, je suis dans une passe « jeunesse et young adult » (au cas où vous n’auriez pas remarqué!).   Pour ma part, j’ai eu une très très bonne expérience de lecture avec ce roman épistolaire particulier.  Toutefois, je suis absolument certaine que ça ne plaira pas à tout le monde.  Pour exactement les raisons qui font que moi, j’ai aimé.  

 

Laurel vient d’entrer au Lycée (High School… c’est un peu la même chose… en fait, elle vient d’avoir 15 ans, je pense).  Elle ne connaît personne et a changé de quartier parce qu’elle ne veut pas entrer dans un monde où tout le monde a connu sa soeur, May, décédée au dernier printemps.   May, c’était sa grande soeur, son idole.  Un tourbillon, celle qui était une fée, qui a rendu le monde beau pour sa petite soeur, qui voyait en elle un modèle.   Et Laurel est persuadée qu’elle, à côté, elle n’est une pâle copie.  La petite soeur qui ne sait pas voler.  Une petite soeur qui se sent coupable, en plus de ce qui est arrivé cette nuit-là, nuit dont elle n’a jamais pu parler.  

 

Le roman débute par un devoir.  Une lettre à une personne décédée.  Et c’est la façon que trouvera Laurel pour faire face à ses démons.  Kurt Cobain, Jim Morrison, Janis Joplin, Amy Winehouse, Judy Garland… des gens qui ont brûlé et qui ont brillé.  Au départ, je me suis demandé ce que ça apportait.  Puis, plus ça allait, plus j’ai compris les liens.  Certaines lettres sont très touchantes, à mesure que la vision du monde de Laurel évolue.  Parce que s’il y a une romance, ce n’est clairement pas le sujet principal du roman.  C’est un passage à l’âge adulte, un abandon des illusions et une découverte de soi.   Et de plus, j’ai trouvé ça ma foi fort bien écrit.  

 

Certes, c’est très lent comme rythme. C’est que Laurel ne nous dit rien à nous non plus.  On ne sait pas ce qui est arrivé.  Et quand on sait, on ne comprend juste pas.  Mais pourquoi elle a laissé faire ça?  Et comme Laurel ne sait pas qui elle est… nous ne le savons pas vriament non plus.  Il y a juste une jeune fille qui souffre, qui ne laisse personne l’atteindre, ce qui nuit à ses relations et amis qui se sentent impuissants.  Elle tente d’être May, qu’elle ne comprenait pas vraiment non plus, finalement.   J’ai aussi apprécié le portrait des parents, qui souffrent aussi et qui sont très imparfaits.  

 

Mais ce qui m’a le plus rejointe, ce sont ces sensations d’adolescente.  Et là, petite tranche de vie.  J’étais plus jeune que les autres de ma classe au secondaire.  Je n’ai jamais regretté.. .mais câline que je n’étais pas rendue aux mêmes étapes que mes amies, que je voyais changer.  Je me souviens d’une période de ma vie où tout était un show, en « probation ».  Je voyais les autres s’amuser, je faisais pareil, mais je ne comprenais pas ce qu’il y avait de cool là-dedans.  Je me forçais et je prenais sur moi.  C’était des défis quotidiens.  Je n’étais pas malheureuse, là… juste moins « game » que tout le monde.   Et c’est tout à fait ce que j’ai ressenti dans les propos de Laurel qui fait des choses, qui laissent faire des choses qu’elle ne comprend pas vraiment.  En plus, elle n’a pas de guide, elle ne sait pas trop.  J’ai trouvé ça particulièrement bien rendu.  

 

Bref, une très bonne lecture pour moi.  Et une auteure que je relirai. 

Quelles drôles de dents! – Sandra Markle / Howard McWilliam

Droles-de-dents.jpgGros aveu, je n’étais pas certaine du tout quand j’ai vu la couverture de cet album, qui semblait être une combinaison photos-illustrations, ce dont je ne suis pas très fan.  Quelle chance pour moi d’avoir eu Laure, de Scholastic, pour me convaincre.  Parce que je crois que c’est le favori de Bestiole 1 et Bestiole 2.  C’est celui qui fait mourir de rire et qui cause débordements en tous genres.  Bref, un hit.  

 

Ce n’est pas une histoire mais un album informatif sur les animaux et leur dentition.  Oui, je sais, comme ça, ça semble un peu ennuyant.  Mais pas du tout. C’est  que la façon de présenter le tout est ludique et désopilante.  La première page nous montre le vrai animal avec ses dents et on y décrit la fonction et les caractéristiques des dites dents.  Bon, normal, jusque là!  Mais c’est la deuxième page qui fait le succès!

 

Là, une illustration très drôle représentant un enfant avec les dents du dit animal, dans une situation un peu loufoque.  Les image sont très  réussies, les parallèles bien trouvés…  et les cocos trouvent ça hi-la-rant!

 

Succès total!

The sea of tranquility (Tes mots sur mes lèvres) – Katja Millay

Sea-of-tranquilityJe serai franche.  Ceci est le meilleur roman YA que j’aie lu depuis un moment.  À mon goût à moi, of course.  On a droit à une romance, certes, mais une romance qui se développe lentement, avec des personnages en détresse, qui vont faire un bout de chemin.  Ajoutons à ça des personnages secondaires que j’ai beaucoup aimés, et on obtient ce roman que j’ai trouvé délicieux… et qui m’a fait sourire jusqu’à la fin.

 

Particulierement à la fin.

 

Mais pourquoi donc, direz-vous!  Yep, ceux qui me suivent savent que je ne suis pas facile à satisfaire en YA.   Il y a souvent, souvent un truc qui m’énerve.  Et qui gâche ma lecture.  Ici, rien de tout ça.  Des ados malmenés par la vie, souvent en colère, mais sans jamais tomber dans la facilité et le pathos.  Nastya, l’héroïne, a cessé de parler.  Littéralement.  Plus un mot.  Elle ne sait plus qui elle est depuis qu’une agression lui a volé sa main, son destin de pianiste prodige… toute sa vie, quoi.  Elle qui s’était toujours définie ainsi.  Rien qu’ainsi.  Elle est perdue et offre une façade noire et hostile.   Josh, à 17 ans, a vu mourir tous ceux qu’il aime, les uns après les autres.  Il s’est créé une bulle, que seul Drew, son meilleur pote (et le tombeur de ces dames) ose braver.   C’est suite à une soirée arrosée (bien trop pour Nastya) avec Drew que celui-ci la dépose chez Josh… pour qu’il s’en occupe. Celui-ci est, of course (sentez l’ironie) ravi mais peu à peu (pour des raisons que nous ne comprendrons qu’à la toute fin), ils deviendront amis, s’ouvriront l’un à l’autre, apprendront à se connaître et tenteront de faire la paix avec le passé.

 

Sur 500 pages.  Qui, selon moi, sont toutes nécessaires.  Je reproche souvent aux romances les grands amours au bout de 3 jours, les relations qui se basent sur on ne sait quoi.  Ici, on sait.  On comprend.  Et les choses prennent leur temps.  Les chapitres sont alternés entre Nastya et Josh et on les voit grandir, évoluer et accepter de regarder derrière, petit à petit.  Le tout pour réussir à aller de l’avant.  Je me suis tout de suite attachée aux deux personnages mais aussi à Drew, le meilleur ami de Josh, que j’ai tout de suite aimé et qui m’a fait beaucoup rire.   On découvre petit à petit le caractère des personnages, on ne nous donne pas tout d’un coup et leur passé nous est aussi révélé par bribes.  Pas de grand suspense… juste un rythme crédible et une plume que j’ai beaucoup, beaucoup aimée.

 

Certains ont reproché, justement, les tergiversations des personnages, leurs réactions exagérées.  Mais pour ma part, j’ai trouvé ça fort crédible, étant donné leur background.  Un pas en avant, deux pas en arrière, sans pour autant être immatures…  réaliste, dirais-je.

 

Bref, une très, très belle lecture, délicate et sensible.  Une lecture sur la rédemption.  Sur choisir la vie.   Je recommande!

 

C’était une lecture commune avec Pitiponks et MyPrettyBooks, deux blogueuses avec qui j’ai eu le plaisir d’échanger.

La promenade des écrivains… again!

promenade-des-ecrivains.png

Pour moi, l’activité numéro 1 à Québec, c’est celle-là.  La promenade des écrivains.  Une série de balades d’environ 2 heures animées par un guide hors-pair, Marie-Eve Sevigny (dont je vous ai présenté les nouvelles ici), pour le Québec en  Septembre de 2012.   Merveilleuse lectrice, passionnée, amoureuse des lettres d’ici, elle sait à tout coup nous transmettre son enthousiasme et nous donner envie de lire sa « liste des oeuvres obligatoires » au grand complet.  La promenade, c’est Québec vu à travers les yeux – et la plume – d’écrivains qui l’ont fait revivre.  Et ça nous fait voir les quartiers autrement, surtout que la demoiselle y ajoute aussi une bonne dose d’histoire et d’anecdotes.  

 

Bref, un plaisir. 

 

Celle d’hier, sur le quartier Montcalm, est un peu particulière car courts les textes qui y sont lus sont inédits et qui ont été commandés exprès.   Ce sont donc les mots de Christine Eddie, d’Esther Croft, d’André Ricard et Julie Stanton (entre autres… va falloir aller lire pour les avoir tous!) qui nous sont offerts. Des nouvelles courtes, des anecdotes… quel plaisir que de passer un samedi matin à se faire lire des histoires dans le décor qui les a inspirées, avec ici et là des clins d’oeil aux anciens domaines et à l’histoire du quartier.  

 

Je pense que ça a sincèrement été ma promenade préférée!

 

Pour les différents parcours et les dates, c’est ici.  J’ai fait (et aimé) les polars, Anne Hébert, Jacques Poulin, Roger Lemelin, ville réelle et fictive ainsi que Maud Graham.  Oui, je suis bizarre.  Je fais 200 km pour ça.  Quelques fois par été!

 

Ca faut vraiment le coup, croyez-moi.  Moi coup de coeur touristique!

Kinderzimmer – Valentine Goby

Kinderzimer.jpgC’est par ce roman que je découvre l’auteur.  Je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre.  Mais ouf… quelle claque.  Quelle lecture.  Je suis sortie de là complètement bouleversée, amochée.  Et ce n’est pas le premier roman « camp de concentration » que je lis.  Mais à chaque fois, je suis complètement virée à l’envers.   Et dans ce cas-là, doublement.  Car il s’agit – en partie – d’enfants. 

 

Suzanne raconte son histoire au lycéens.  Puis soudain, une question.  Une question différente.  Celle qui la fait sortir de la grande histoire et qui lui fait revivre la sienne.  Ou celle de Mila.  Celle en elle qui a vécu le camp. 

 

Mila a été arrêtée en tant que résistante parce qu’elle codait et passait des messages, du fond de son magasin de musique.  C’est bien après les événements qu’elle se souvient vraiment de Ravensbruck.  De ses sensations sur le moment, alors qu’elle ne savait pas trop vers quoi elle se dirigeait.  Vers l’horreur.  L’inommable.  Mila était enceinte à son entrée au camp.  Ce qui, vous pouvez l’imaginer, n’avait rien d’un heureux événement.  De plus, elle ne sait pas du tout ce qui l’attend.  Personne ne lui a rien expliqué.     Elle va donc découvrir le kinderzimmer.  La pouponnière.  Version nazie.  Un lieu d’horreur mais aussi un lieu où il y a – parfois – un peu d’humanité.  

 

C’est une histoire puissante qui nous est racontée.  Puissante et essentielle.  Oui, il y a l’horreur.  La maladie et la mort qui règne.  Il y a la déshumanisation, la saleté, la peur et la faim.   Mais il y a aussi, des fois, juste des fois, de la solidarité, la tentative de s’accrocher au moindre brin d’espoir, au moindre fragment de vie normale.   Ce roman m’a secouée à la fois par sa cruauté (le pire ayant été la femme qui nourrit ses bébés chats avec le lait destiné aux bébés des prisonnières avant de nourrir ces derniers… j’ai dû refermer le livre un moment) et par les sentiments forts qui s’en échappent (Georgette, Teresa, Noël, les discussions, le personnage de la puéricultrice, inspiré de Marie-José Chombart de Lauwe, personnage réel).  

 

Un roman beau et terrible à la fois.  Une plume pudique et frappante.  On sourit, on pleure et surtout, on espère avec ces femmes qui luttent malgré tout et qui résistent à leur façon, par de petits gestes quotidiens, qui leur prouve qu’elles sont encore vivantes.  Et en espérant, en ces enfants. Et jamais on ne parlera trop de cette horreur.  Pour – surtout – ne pas recommencer. 

The one (La sélection #3) – Kiera Cass

The-one.jpgOk.  D’emblée je l’avoue: je n’ai pas été séduite par cette finale.  Je dirais même plus, j’ai passé la moitié de ma lecture à bougonner alternativement contre les personnages et l’auteur.  Au grand plaisir de mes collègues qui avaient 5h de route à se taper avec moi, of course.   Parce que pour moi, ce dernier tome, ça a été surtout deux ados qui ne veulent pas céder en premier.  Ni l’un ni l’autre.  Et qui agissent comme des gros bébés gâtés.  Ajoutons à ça tout un tas d’éléments révélés un peu n’importe comment et surtout, tous en même temps et des coïncidences « pratiques »… vous aurez mon opinion globale.  Que je semble être un peu la seule à partager, d’ailleurs. 

 

Déçue je suis. 

Même si pour plusieurs éléments, je savais exactement comment ça allait finir, of course. 

 

OK… À PARTIR D’ICI, JE VOUS FAIS MES RÉFLEXIONS À VOIX (OU PLUTÔT DEVRAIS-JE DIRE « LETTRE » HAUTE… DONC JE SPOILE.  ALLÈGREMENT. VOUS ÊTES PRÉVENUS!

 

Je l’avoue d’emblée, j’avais du mal à voir comment l’auteur allait se sortir du pétrin dans lequel elle s’était mise dans le tome 2, dans lequel il n’arrivait presque strictement rien, à part des préparations de soirées et des querelles d’amoureux.  On n’apprenait rien du monde ou presque, rien de l’intrigue « sociétaire ».  Grosse stagnation.  Du coup, ici, ça se bouscule, on apprend plein de choses, mais sérieusement… ça sort de nulle part.  Difficile de comprendre les liens, les implications, de se réjouir des révélations…  tout nous est livré trop vite.  J’ai bien aimé la partie de la trame impliquant la princesse italienne.   Mais pour le reste, bof… beaucoup trop « facile » pour notre héroïne à qui tout le monde fait immédiatement confiance, n’est-ce pas. 

 

Ensuite, les histoires d’amour.  Non mais SÉRIEUSEMENT??  Entre les crisettes de diva, les malentendus énoooormes et les « non, je veux pas le dire en premier, dis-le toi », c’est du grand n’importe quoi.  Sans compter les révélations (cousues avec un fil blanc tellement énorme que ça fait peur) constamment interrompues et l’amourette d’Aspen qui sort (encore une fois) du chapeau du magicien pour laisser le champ libre aux tourteraux.    C’est arrivé QUAND??  J’en ai manqué un bout?  C’est trop pratique.  Même chose pour l’attaque dont notre miss se sort en étant – encore – enfermée sans rien faire alors que le champ se libère pour elle (ben oui… tuons le roi, vu qu’il n’aime pas la miss… simple, non?)

 

Bref, je suis limite insultée.  Par trop de facilités et par le fait que j’ai eu l’impression qu’on prenait les jeunes lecteurs pour des nonos.  Si on voulait faire une histoire de princesses, soit.  Qu’on en fasse une et c’est cool.  Mais tant qu’à insérer des éléments dystopiques, faut le faire au moins de façon cohérente.  

 

Un gros bof. 

Malgré l’idée de base qui me plaisait bien. 

 

Clarabel en parle aussi aujourd’hui…

Miss Alabama et ses petits secrets – Fannie Flagg

Miss-Alabama.jpgJ’ai lu Fried Green tomatoes il y a une éternité.  Et j’ai vu le film en boucle l’année de mes 15 ans.  Du coup, ce qu’écrit Fannie Flagg, je suis toujours partante pour le lire.   Nous avons ici droit à un livre doudou bien campé à Birmingham, the magic city, dans le sud des États-Unis.  Toutefois, je dois avouer que si j’ai passé un bon moment, cette lecture n’aura pas été aussi marquante que celle de Fried Green Tomatoes, dont je vous ai rapidement parlé au début du blog. 

 

Maggie, l’héroïne de ce roman, a la petite soixantaine.  Ancienne Miss Alabama,  elle est agent immobilier dans sa ville natale.  Et elle a décidé d’en finir.  Je ne spoile rien ici, c’est le tout début de l’histoire.   Maggie n’a juste… plus de projets et plus le goût de continuer.  Du coup, elle prépare son départ avec minutie, pour bien paraître et tout.  En fait, on jurerait qu’elle organise un dîner présidentiel tellement elle est minutieuse.  C’est que la parfaite Maggie est obsédée par le regard des autres, persuadée d’avoir échoué alors qu’elle était première dauphine au concours Miss America.   Bref, elle en a assez.  

 

Bon, attendez, direz-vous.  Un suicide et un roman doudou??  Ya pas comme un truc qui cloche?

 

Rassurez-vous, il va y avoir des rebondissements qui font que rien ne va se dérouler comme prévu (oui, je sais.  Quelle surprise!).  

 

C’est donc surtout l’histoire de Margaret qui nous est contée, sur fond du Sud américain, des années 50 (surtout) à aujourd’hui, avec des petites incursions dans le passé plus ancien.  Un léger fond hein!  Car bien qu’il soit question de racisme,  de différences et de « mystères », ce n’est pas du tout l’essentiel de l’histoire, qui est en fait davantage une histoire de croissance personnelle et d’acceptation de soi et de ses choix. 

 

J’ai surtout aimé dans l’histoire le profond amour de l’auteur pour son pays, son coin de pays.  Sous sa plume, les vieilles demeures et le vieux Birmingham revit littéralement.  J’ai aussi beaucoup aimé les personnages de Brenda, collègue boulimique, politisée qui veut être maire de la ville, ainsi qu’Ethel, secrétaire octogénaire aux idées bien arrêtées… et à la langue bien pendue.  Mais surtout Hazel, l’ancienne directrice de l’agence.   Naine, persuadée que sa différence est sa force, cette femme a semé le bonheur autour d’elle par sa persévérance et son dynamisme.    Ces personnages m’ont d’ailleurs semblé nettement plus intéressant que la principale protagoniste que j’ai eu un peu le goût de secouer au début du roman. 

 

Ok, beaucoup. 

 

Finalement, je dois avouer trouver la construction du roman un peu étrange.  Les voyages dans le passé ne m’ont pas dérangée… mais j’aurais aimé qu’il y ait un peu de suspense… juste un tout petit peu!  Les questions soulevées dans la narration sont presque systématiquement résolues dans le chapitre suivant et le grand mystère n’en est pas vraiment un.   De plus, Babs, la méchante de service est juste… méchante et détestable.   Voire même un peu trop.  Mais j’avoue avoir été charmée par le message sous-jacent, par l’espoir qui se cache sous tout ça, malgré un peu trop de simplicité dans la forme. 

 

Un roman qui n’est certes pas inoubliable mais qui se dévore bien au soleil, en un tout petit après-midi!  

Martin est en colère – Joseph Theobald

Martin-est-en-colere.jpgMartin, c’est un mouton.  C’est doux un mouton, c’est gentil.  Mais un jour, Martin voulait une pomme.  Pas n’importe quelle pomme, non!  La belle, tout en haut.  Celle qu’il ne peut pas atteindre.  Mais, oh malheur, c’est Margot, son amie, qui finit par l’avoir, sans savoir que c’était celle que Martin voulait absolument.  

 

C’ÉTAIT MA POMME!  JE VEUX MA POMME!

 

Oui, je sais, ça vous rappelle quelque chose, hein!  Bref, Martin est tellement en colère qu’il devient un monstre.  Genre, littéralement.  Un monstre qui détruit tout sur son passage… et qui finit par se ramasser tout seul et isolé, ayant créé un grand gouffre autour de lui.  Est-ce que ça va bien finir d’après vous?

 

Bien sût que oui!  Mais cet album traite d’une façon imagée de la colère, de ses effets et de l’isolement qu’elle peut causer, autant parce que les amis nous laissent seul que parce que la colère nous plonge dans le noir.  Ce n’est pas dit clairement mais le gouffre est bien représentatif et ça permet de visualiser les sensations de colère, qui sont souvent abstraites chez les enfants.  

 

Mon coup de coeur pour l’album est surtout dû aux illustrations qui sont à la fois simples, colorées (c’est doux et saturé à la fois… j’aime) et évocatrices.  J’adore ces moutons, c’est bien simple!  Pas de chichis, juste l’important.  De plus, il utilise du vocabulaire intéressant à exploiter (verbes, adjectifs) et facilement compréhensible dans le contexte.  

 

Je conseille! 

Le mois anglais… le retour!

Mois-anglais-2014---1.jpg

 

Encore cette année, j’ai cédé à l’appel du mois anglais.  Depuis que ça existe, c’est tel que tel.  Juin en Angleterre  et Québec en septembre.  Du coup, c’est officiel que j’en serais encore cette année.   Bon, j,avoue, je m’y suis pris un peu tard (genre… hier…)  Du coup, je ne pense pas pouvoir vous offrir un mois uniquement anglais (sorry, sorry, sorry) mais juste pour ce joli logo (que je vais essayer de ne point oublier, ce qui n’est pas gagné, j’avoue)

 

Cette année, pas de présentation vidéo (vu que je risque de vous montrer une liseuse tout le long… la faute à une vilaine tendinite au pouce gauche qui ne veut pas partir… et qu’en plus, je ne suis pas top pour les vidéos et que personne ne m’a mise sous la menace cette fois) mais tout de même une invitation à nous rejoindre sur le groupe Facebook et à vous inscrire chez Lou, Cryssilda et Martine.  J’adore les mois thématiques et plus on est de fous, plus on rit. 

 

Cette année donc… vous risquez d’entendre parler encore de Dame Agatha, de Jonathan Coe, de McEwan.   J’ai aussi l’intention de lire de la jeunesse et au moins un auteur mort.  

 

Comme vous pouvez le voir, je suis ma fois… vague.  Parce que je n’ai en fait aucune idée de ce que je vais lire!  Je veux magasiner ça entre chaque lecture.  

 

Pour ceux qui veulent avoir une idée:

Mon bilan 2012

Mon bilan 2013

 

Qui en est? 

Que lirez-vous?

Des suggestions super-hyper-géniales?

Retour à Killybegs – Sorj Chalandon

retour-a-Killybegs.jpgJe vous avais parlé, il y a quelques mois, de « Mon traître » de l’auteur.   J’avais aimé mais mon incompréhension par rapport au narrateur et à ses actes m’avaient laissée dubitative.   Ce qu’il faut savoir, c’est que cette histoire est basée sur l’amitié réelle qui a existé entre l’auteur et Denis Donaldson, traitre à son peuple, qui a été assassiné chez lui en 2006.  Dans « Mon traître », c’était la voix du trahi qui nous était offerte.  Dans retour à Killybegs, c’est l’histoire du traître, ici nommé Tyrone Meehane.  

 

Disons-le tout de suite, j’ai adoré ce roman.  J’imagine que ceux qui connaissent l’Irlande y trouveront des clichés mais pour ma part, ça a totalement fonctionné.  On y découvre une Irlande pauvre, une Irlande souffrante, des incompréhensions, des injustices, des scènes troublantes.  

 

Et on y rencontre aussi un homme ayant grandi avec l’hymne irlandais limite comme berceuse.  Un homme ayant été expulsé de chez lui alors qu’il était enfant.  Un homme qui avait très jeune pris pour siennes les couleurs de l’IRA, l’armée républicaine irlandaise.  On le voit grandir, on le voit combattre, on le voit en prison, on le voit lors de la grève de la faim de Bobby Sands, on le voit dans ses grandes joies, dans ses grands doutes aussi… et on le voit trahir.  

 

Et c’est tout l’intérêt du roman.  Qu’est-ce qui peut amener un homme convaincu – pas un salaud – à trahir sa cause, son pays, sa famille, ses amis.  Qu’est-ce qui peut l’amener à vivre dans le secret, dans le mensonge?  Pourquoi et quand a-t-il baissé les bras.  C’est le roman d’un combattant mais le roman d’un pays aussi.  Un pays très présent en arrière plan.  Un pays pour lequel on sent que l’auteur a beaucoup d’attachement.   On sent aussi qu’il tente de faire le deuil de ce traître, de cet ami, en tentant de le comprendre, de lui donner des motivations, de refaire de lui un homme et pas juste un traître.  

 

En gros, ça donne un roman très réussi, riche en émotions. 

Définitivement, j’aime beaucoup cet auteur!