Harnessing Peacocks (Sucré, salé, poivré) – Mary Wesley

Harnessing-peacocks.jpgNon mais c’est quoi, ce titre en français!  Ca me rappelle une émission-du-midi-poche d’il y a longtemps!  Ça fait so very chick litt, en plus.  Ok, il y a beaucoup d’éléments drôlatiques mais finalement, on est quand même assez loin de la chick litt typique.  Parce que Mary Wesley reste toujours Mary Wesley et qu’elle a toujours le don pour traiter de sujets-qui-choquent de façon atypique, tout en brossant un portrait saupoudré d’arsenic de la petite communauté qu’elle décrit.  Et ce roman ne fait pas exception.  

 

Le roman s’ouvre donc sur Hebe, jeune adulte.  De la pièce d’à côté, elle entend ses grand-parents, ses soeurs et leur mari (tous « of the right sort », of course), décider de sa vie et de son futur avortement.  Car elle est revenue enceinte d’Italie, au grand désarroi de sa famille « very posh » qui n’en a que pour l’apparence.  Elle va donc partir et habiter -ô drame pour son petit monde – une (préparez-vous)… rue!  Pas un joli domaine en campagne, mais une rue.  Et pas trop jolie en plus.   Quand nous la retrouvons 12 ans plus tard, son fils Silas est en pensionnat dans une école chic et pour payer cette éducation, Hebe est cuisinière pour vieilles dames riches.  Et amoureuse-payée pour hommes en manque d’amour propre… ou de cul.  Ou des deux.  En effet, elle entretient son « Syndicat » en le menant à la baguette (c’est le cas de le dire).  Elle décide de où, quand, comment.  Et les hommes accourent, fascinés par cette femme qui ne révèle jamais rien.  

 

Si le tout commence avec un portrait assez mordant de la bonne société anglaise, le tout vire assez rapidement en farce (le plus drôle des Mary Wesley que j’ai lus à date) quand le petit cercle d’hommes de Hebe se rétrécit de plus en plus… et que, forcément, ils sont amenés à se retrouver face à face, à la grande joie de vieilles dames malcommodes qui observent le tout avec plaisir.   En même temps, nous suivons les aventures de Silas dans une société dans laquelle il ne se sent pas à l’aise et nous faisons connaissance avec de gentilles mamies qui ont eu un passé ma foi… bien agréable.   J’aimerais bien prendre un petit café avec elles, tiens…  Elles semblent avoir bien des choses à raconter.  Ajoutez à ça un chapelier, un homme qui porte de la lingerie, un vieux séducteur… et ça donne un bien joli portrait.  

 

Bien entendu, derrière tout ça, Mary Wesley explore plusieurs thèmes tels que la liberté sexuelle, l’indépendance de la femme et la maternité hors-mariage, qu’il faut bien entendu remettre dans le contexte des époques mentionnées. Réflexion aussi sur ces décisions impulsives qui vont changer la vie.  

 

Bref, un bon Mary Wesley (le titre anglais est génial, en lien avec le prénom du personnage dans la mythologie, il est utilisé quelques fois dans le roman) beaucoup plus drôle que ceux que j’ai lus précédemment!

 

mois anglais 2014 2

 

Maisie Dobbs – Jacqueline Winspear

Maisie-Dobbs-1.jpgOh qu’il est bien, ce premier tome!  Je sens que je viens de découvrir une nouvelle chérie chouchou, à l’atmosphère so vintage.   Quel plaisir que ce mois anglais!

 

Maisie Dobbs est Inspectrice.  Ou Psychologue.  Ou Investigatrice.  Elle ne sait pas trop en fait.  Elle vient de s’établir à son compte, à Londres, après que son mentor ait pris sa retraite.  Nous sommes en 1929 et la guerre de 14-18 est encore fraîche dans les mémoires.  C’est en enquêtant pour un homme qui croit que sa femme le trompe que Maisie est intriguée par une tombe portant un seul prénom : « Vincent ».  Elle décide donc de suivre son instinct qui la pousse à en savoir davantage sur cette affaire. 

 

Lire ce premier tome, c’est d’abord rencontrer Maisie Dobbs.  D’abord en 1929 et ensuite près de 20 ans plus tôt, alors qu’elle avait 13 ans.  À la mort de sa mère, elle commence à travailler comme bonne pour Lady Rowan,  une suffragette un peu excentrique.  Quand elle se fera prendre dans la bibliothèque à lire… du latin à 3h du matin, avant son travail, de nouvelles portes vont s’ouvrir à elle.

 

En fait, une grande partie du roman raconte l’histoire de Maisie et seulement environ la moitié est dédiée à l’enquête principale, qui l’amène à « La retraite », une maison de repos pour anciens soldats qui vivent mal en société.   Avouons-le, Maisie Dobbs et les personnages qui gravitent autour d’elle sont un peu « too good to be true ».   Mais sincèrement, dans ce genre de mystère un peu « cozy », je recherche souvent ce genre de chose alors ça ne m’a pas trop embêtée.  J’ai beaucoup aimé découvrir le passé de Maisie, son histoire… le tout petit à petit.  De bonne à étudiante, en passant par le métier d’infirmière de guerre en France, elle en a fait du chemin pour en arriver là.  

 

Une jolie histoire en background, une atmosphère vieillotte et bien rendue, en plein Londres qu’on a l’impression de marcher.  Maisie est une héroïne très intelligente, avec une perception hors du commun, qui est facilement touchée par les gens, ce qui lui permet de les aider.  Une lecture agréable, sans prétention… qui se dévore, ne serait-ce que pour être transporté dans cette époque. 

 

C’était une lecture commune avec tout plein de gens… et comme je suis toujours aussi paresseuse avec les liens, je vous copie le super travail d’Aifelle, qui les a tous recensés.  

Aifelle, Alicia, FondantOChocolat, Valérie et Alexandra.

Beatrix Potter – Tales

Beatrix-potter-complete.jpgAujourd’hui, Hérisson fait un rendez-vous « albums » pour le mois anglais.   Me voilà donc à vous parler de quelques contes de Beatrix Potter.  Oui, quelques, parce que je n’ai pas tout relu pour l’occasion… je pioche de temps en temps!  Ce gros livre a une bizarre d’histoire.  Quand j’étais en Angleterre, j’ai visité Hill Top, la ferme de l’auteur dans le Lake District.  Et là, j’ai eu envie de m’acheter en souvenir tout plein de ces petits romans, que j’avais lus enfant.  Mais bon… je ne vous dis même pas le prix.  J’ai fini par m’acheter… une mitaine de four.  Le moins cher de la boutique!  Toujours est-il que de retour chez moi, j’ai commandé l’intégrale, alors que je déteste les intégrales… mais là, franchement, il le fallait sinon j’allais me ruiner.  

 

Ces contes, je les connais bien.  Pierre Lapin, Jeannot Lapin… bien que pour une raison étrange, j’étais persuadée que l’un des lapins s’appelait Courtequeue…  mais passons. Aujourd’hui, je vais vous parler de quatre histoires, que j’ai relues, mais en anglais, cette fois. 

 

The tale of Peter Rabbit (Le conte de Pierre Lapin)

The tale of Squirrell Nutkin (Noisette l’écureuil)

The tailor of Gloucester (Le tailleur de Gloucester)

The tale of Benjamin Rabbit (Jeannot Lapin)

 

Les histoires de Beatrix Potter, on les connaît un peu toutes.  Des animaux qui parlent mais qui ressemblent à des vrais de vrais animaux, des histoires drôles, avec une morale mais pas trop (pas toujours trop)… bref, on sait un peu.  Mais c’est toujours un plaisir de se plonger dedans, ne serait-ce parce que ça rappelle l’enfance.  Et aussi pour les illustrations que je ne me lasse pas de regarder.  Ses animaux, leurs poses, tout est over cute et criant de vérité à la fois, surtout les lapins, que j’imagine TROP se pointer le nez pour fouiner partout.  Bref, en gros, j’ai un préjugé positif.  

 

Mon conte préféré est sans doute le tailleur de Gloucester, parce qu’il a un petit côté contes de fées… et que je voulais une robe comme le waistcoat que le tailleur fabrique quand j’étais petite.  Et pour les chansons enfantines qui y sont intégrées ainsi que l’ambiance de Noël.  Les histoires de lapins me font mourir de rire  et j’aime bien les finales, toutes un peu drôles.  Toutefois, j’ai moins accroché à l’écureuil, que j’ai trouvé à la fois moralisateur et répétitif.  Disons que celui-ci a moins bien vieilli… mais quelles images du Lake District!

 

Bref, un plaisir mignon.  

Comme toujours!

 

Mois anglais 2014 - 1

Stolen (Lettre à mon ravisseur) – Lucy Christopher

Stolen.jpgCe livre était noté depuis une éternité.  Il a fallu une recherche dans la pile pour trouver des titres anglais pour que je l’en ressorte.   J’ai bien fait, même si je dois avouer que j’ai eu un peu de mal au début.  

 

Ce roman, c’est une longue lettre qu’écrit Gemma, 16 ans,  à Ty, celui qui l’a enlevée dans un aéroport de Bangkok pour l’amener dans le désert australien, au milieu de nulle part.  Dès le début, on ressent la puissance de la révolte de la jeune fille, son désarroi, sa colère quand tout ce qu’elle tente rate.  Ty nous apparaît au départ comme un fou dangereux, complètement à côté de la track, qui a des réflexions ahurissantes.  Le tout dans un univers étouffant, silencieux… et magnifique.

 

Puis, petit à petit, on commence à comprendre ce qui a pu se passer dans sa tête et, avec Gemma, on évolue dans nos sentiments, qui deviennent un peu contradictoires.  On devrait le détester… mais bon, on le déteste moins qu,avant.  On est moins choqués.  On le trouve parfois limite gentil.  Le tout très graduellement.  Et ce graduellement, qui était nécessaire (en fait, soyons franche.  Si ça avait été trop brutal, j’aurais été la première à m’en plaindre), m’a un peu lassée pendant la première partie du roman.  J’étouffais, moi aussi, dans cet infini de sable.  

 

Bien entendu, ce roman traite du syndrome de Stockholm.  Mais il le fait avec finesse et intelligence, sans tomber dans le « tout blanc/tout noir ».   Et ça reste avant tout une histoire d’humanité, de solitude, de relations humaines.  Et de nature aussi.  Le désert vu par Gemma est de plus en plus magique pour le lecteur, alors qu’au départ, c’était juste… du sable.  

 

Une bonne lecture, même si je n’ai pas ressenti la fascination de la plupart des gens.  Une façon judicieuse de parler du sujet!

Chroniques hypocondriaques

Pause dans le mois anglais… pour raconter ma vie!

 

Vous le savez peut-être déjà, mais j’ai un super talent, dans la vie de tous les jours.  Sérieux, je dois être dans les championnes du monde… et je n’en suis pas vraiment fière.  Mais depuis que je suis toute petite, j’ai une habileté vraiment over développée: celle de transformer le moindre petit symptôme en maladie mortelle.  Et croyez-moi, je suis vraiment top.  On parle quand même de la petite fille de 4 ans qui guettait ses grains de beauté pour être certaine qu’il ne grossissent pas et de la fille de 10 ans (qui jouait encore à la poupée) persuadée de mourir… du sida après avoir vu 2-3 symptomes dans une expo-science.  Yep, j’avais déterminé que je mourrais à 17 ans max.   Je vous le jure, dans un concepts « dîner de cons » mais des hypocondriaques, je mériterais la palme haut la main.

 

– Un mal de tête?  Ben non, c’est un cancer du cerveau, voyons… et je guette jour et nuit les signes neurologiques qui vont certainement suivre.

 

– Un flash d’appareil photo qui ne veut pas partir de mon oeil?  C’est une dégénérescence, on m’a brûlé l’oeil.  Je vais perdre la vue et devoir me concentrer sur les livres audio parce que je ne pourrai plus lire.

 

– Un peu de fatigue après mon flamenco?  J’ai une maladie dégénérative, c’est certain.  Et je guette pour voir si la faiblesse augmente et si je n’ai pas d’autres signes.  Je m’imagine communiquer avec un appareil et en chaise roulante en Russie à l’automne.

 

– Un bleu dont je me ne souviens plus l’origine?  J’ai la leucémie.  C’est sans doute pour ça que j’ai eu du mal à me lever ce matin.

 

Et je pourrais contiuer pendant des pages et des pages comme ça.  Et je n’exagère même pas.  J’ai déjà eu un cancer de l’ongle (il fendait sur le sens de la longueur), une tumeur maligne au coccyx, la maladie mangeuse de chair, le tétanos et… la peste.

 

No comment.   Je suis la plus grande miraculée de la terre.

 

Et surtout, ne pas à aller à l’hôpital pour me faire soigner hein.  Ne pas passer de tests!  Survivre à l’attente des résultats?  Impossible.  Faudrait m’induire un coma pendant le temps entre le test et le résultat pour éviter la crise cardiaque.  Ou la crise de nerfs.  Du coup, j’y vais pas.  Au cas où j’aurais de quoi, tsé!   Et que j’en étais CERTAINE!

 

Et comme je suis certaine que vous en connaissez dans le genre, je vais vous donner trois « choses à ne pas dire » à un hypocondriaque en pleine crise pour tenter d’arranger les choses.   Il faut nous croire hein… on n’exagère pas!  On est CERTAINS qu’on va mourir ou souuuuuffrir…  et on voit looooin en avant!  On a beaucoup d’imagination.

 

1.  Ben non, c’est pas (un cancer, la malaria, la variole… etc).  Tu aurais aussi TEL OU TEL SYMPTOME. 

Mauvaise idée.  Oui, je sais, ça part d’une bonne intention… mais c’est une mauvaise idée quand même.   Parce que vous savez quoi?  Tout bon hypocondriaque est capable de somatiser N’IMPORTE QUOI.   Et quand je vous dis n’importe quoi, c’est n’importe quoi.   Je vous jure, 2 jours plus tard, on l’a, le fameux symptome.  Et on est encore plus certain que « c’est ça ». Et en plus,  vous vous organisez pour en avoir pour des jours à voir la personne se surveiller pour être CERTAINE que le symptome n’est pas là.   La graaaande joie!

 

2.  Tu fais ça pour attirer l’attention.

Bon, peut-être qu’en fait, dans mon inconscient profond, c’est ça.   Peut-être que c’est mon identité profonde.  Peut-être que j’en tire un bénéfice quelconque (quoique sérieux, quand j’en suis à tourner comme un ours en cage autour du divan, je me demande bien quel bénéfice il y a).  Mais je vous JURE que sur le coup, ça n’a aucun espèce de lien conscient avec un « occupez-vous de moi ».  Du coup, même si vous me le dites, ça donnera rien pantoute.  Juste de me faire fâcher après vous.

 

3.  Ben voyons, essaie de te calmer!  Prends sur toi!

Sérieux?  C’est vraiment sérieux, ce super conseil?  Écoute, y’est 3h du mat, je t’appelle parce que je suis certaine que j’ai un cancer de l’estomac (alors que je me portais à merveille 2 jours avant) en phase terminale, je SAIS que je vais me faire dire que je suis cinglée, je SAIS que ma panique n’a aucun espèce de bon sens et je t’appelle quand même en pleine nuit pour me faire engueuler.  Tu penses VRAIMENT que je n’y ai pas pensé toute seule, à prendre des grandes respirations?  Si j’en suis là, justement, c’est que je ne peux pas ma calmer.  Si je le pouvais ben… je l’ferais!

 

Mais bon.  Comme j’étais sensée mourir à 17 ans… j’ai quand même eu 21 ans de sursis hein… c’est quand même pas si mal!

 

Vous en connaissez des comme moi, vous autres?  Allez, racontez-moi leurs (vos) pires folleries.  Ou les pires réflexions que vous vous êtes prises en pleine face!

Finding Sky – Joss Stirling

Finding-Sky.jpgUn peu de YA anglaise pour continuer ce mois anglais.  Bon, de la YA anglaise qui se déroule au Colorado mais une auteure anglaise quand même.  C’est bien, non?   D’ailleurs, je ne sais plus du tout comment ce roman a bien pu se retrouver dans ma pile.  Les blogs anglais, probablement.  Ou chez Cess??  Bref, je ne sais plus trop.   Mais comme mon cerveau est drôlement malmené ces temps-ci, une petite pause entre les lectures sérieuses… pourquoi pas. 

 

Que dire sur ce roman.  J’avais lu plein d’avis dithyrambiques (je ne sais plus où… mais j’en suis certaine) et pour ma part, j’en suis à dire que c’est une lecture agréable mais qui ne révolutionne pas le genre.  Ça sent aussi un peu le déjà vu.  Un genre de remake de Twilight.  Sans les glittering vampires.  Mais sérieux, il y a une dose de surnaturel et – crocs exceptées – ça se ressemble drôlement comme trame.  Bref, pas mal, mais ça ne révolutionne pas le genre non plus.  

 

Nous rencontrons donc Sky, 16 ans.  On apprend rapidement qu’elle a oublié une grande partie de son passé et qu’elle a été adoptée par Simon et Sally, un couple d’artistes, quand elle avait 10 ans.  Après avoir refusé de parler pendant quelque chose comme 4 ans.   La première scène est d’ailleurs excellente.  Au début du roman, la famille vient de quitter l’Angleterre pour déménager dans le Colorado, près d’Aspen, pour une résidence d’artistes.  Nouvelle école, nouvelles coutumes.  Puis, elle voit Zed Benedict.  Un bad boy.  Au look latino.  Avec une moto.  Beau gosse, il le sait.  Et fait ch… à peu près tout le monde.  Jusqu’à ce qu’il rencontre Sky.  Mais je ne vous dirai pas pourquoi.  

 

Bon, je ne suis pas en admiration mais il y a quand même une bonne dose de fraîcheur, une intrigue qui avance et beaucoup de rebondissements.  J’aurais aimé que certaines réalisations soit un peu plus ardues (Sky l’a quand même facile, quand elle comprend) et plus fouillées (son passé) et pour une fille que la musique a sauvée, elle est quand même relativement peu présente (un peu, mais pas trop).  Mais , pour une fois, l’héroïne hésite un peu avant d’avaler tout ce qui lui arrive.  Ce qui fait changement, avouons-le!

 

En résumé, pas mauvais, un bon divertissement, un héros qui passe bien.  Pourquoi pas!

Feel free de me laisser vos liens si vous avez adoré!  Pour faire contrepartie!

 

Sur la plage de Chesil – Ian McEwan

sur-la-plage-de-Chesil.jpegJ’avais eu un réel coup de coeur pour Expiation, de McEwan.   Du coup, j’ai sauté sur l’occasion du mois anglais – qui commence aujourd’hui – pour lire un autre de ses romans.  Sur celui-ci, j’avais lu de tout. Certains avaient adoré, d’autres détesté.  Du coup, je l’ai ouvert avec d’autant plus de « hiiiii », car j’avais autant hâte de lire l’histoire que de savoir de quel côté j’allais me trouver.  C’est fou, plus les avis sont variés, plus ça me donne envie de lire un roman.  

 

Vendons donc la mèche dès le départ : je fais partie de ceux qui ont aimé.  

 

J’ai aimé pour le côté réaliste, les personnages pas si aimables que ça (ok, carrément agaçants des fois… mais j’en ai tellement marre des héros parfaits que pour moi, c’est un plus dans un roman) et qui voient leur vie changée par orgueil, égocentrisme et manque de communication.   Le tout dans une atmosphère tendue au possible, tout en étant profondément déprimante.  Et l’auteur a réussi à me rendre profondément mal à l’aise pendant 200 pages.  Yep, j’aime pour de drôles de raisons, des fois!

 

Nous sommes donc en Angleterre, au début des années 60.  Edward et Florence viennent de se marier mais sont surtout juste avant leur nuit de noces, qui les obsède tous les deux, mais pas de la même manière.  Pour elle, le sexe, c’est répugnant tandis que lui n’attend que ça.  Elle est prisonnière d’un carcan d’ignorance et de jugements.  Il la veut, elle, mais est tout aussi anxieux, a peur de ne pas être à la hauteur.  Contrairement à ce qu’on pourrait s’attendre, on n’a pas droit à une scène de cul de 200 pages… L’histoire de Florence et Edward nous est racontée par bribes, passant de l’un à l’autre avec des flashbacks et des retours au présent.  Nous vivons avec eux leur rencontre, la naissance de leur amour.  Pour en arriver là, devant un mur.  

 

Ce que j’aime particulièrement avec McEwan, c’est sa façon d’amener les révélations.  Une phrase glissée comme ça, l’air de rien… et qui prend tout son sens plus on lit.   Rien n’est dit clairement, il fait confiance à son lecteur.  Et ça, pour moi, ça n’a pas de prix.   Tout au long de ma lecture, j’ai eu le goût de les secouer, de tenter de leur faire sortir de leur petit eux-mêmes.  Mais ils sont profondément immatures, en un sens.  Et ils ne savent pas grand chose, autant sur la sexualité que la communication.   Parce qu’au fond, ça aurait pu virer autrement, tout ça.  Et facilement à part de ça.   

 

Bref, je ne veux pas trop en dire pour ne pas spoiler mais même si je suis moins enthousiaste que pour Atonement, c’est un roman que j’ai réellement apprécié mais qui ne plaira pas à tout le monde.  Disons que je comprends parfaitement pourquoi les billets sont mitigés; on pourrait facilement ne pas du tout être touché par Edward et Florence.  Quant à moi, je les ai trouvés pas nécessairement sympathiques… mais émouvants… 

 

Bref, je me comprends!  Et j’aime toujours McEwan!

Le mois anglais. Here we go!

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Juin arrive et voilà le moment de se mettre à l’heure sooooo british!  Plein de lectures communes sont prévues (je suis horriblement en retard, of course, si non ce ne serait pas drôle) et déjà, le groupe s’anime et j’ai une envie folle de voyager (avec le Docteur, idéalement, pour voir toutes les époques) en Angleterre.  

 

Donc, bientôt, sur le blog…

– du Ian McEwan (j’aime McEwan)

– Beatrix Potter

– un tome de Maisie Dobbs (si je réussis à finir à temps)

– Un Agatha (forever)

– Un Daphné du Maurier (soupir d’aise)

– Un Coe

– Un Atkinson

– Un peu de YA

… et d’autres, si le dieu de la lecture le veut bien!  Vous voyez comme je suis ratoureuse, vous allez devoir attendre pour lire les titres. 

 

Je suis toujours partantes pour des suggestions de lectures anglaises.  J’ai bien noté les suggestions données sur la page FB.  Reste juste à les trouver!

 

Bon mois anglais!

Le faire ou mourir – Claire-Lise Marguier

Le-faire-ou-mourir.jpgSans Cess, je ne pense que je n’aurais jamais lu ce livre.   Le titre, la couverture, rien ne m’attirait.  Pourtant, après son avis (et ses commentaires hors-blog), je me suis dit qu’il fallait que je tente le coup.    Et j’avoue que je ne m’attendais pas à une telle claque, à de telles émotions.  

 

Dam a 15 ans, presque 16.   Il a toujours été plus ou moins le vilain petit canard de son école.   Le bouc émissaire, le mal aimé.  Là, il est nouveau et ça semble recommencer.  Sauf que Samy et sa bande s’interposent.  Les gothiques, les maquillés, piercés.   Ils font limite un peu peur.  Mais ils prennent Dam sous leur aile et on se plaît à espérer que ça aille mieux.  

 

Parce que Dam est un écorché vif.  Dans tous les sens du terme.   Pour se libérer de toute sa douleur, il se scarifie à répétition, dans l’indifférence générale.  Un père qui juge, qui le ridiculise, une mère qui ne fait rien, une grande soeur qui se permet tout, dont lui parler comme si c’était un imbécile.  Ou parler de lui pour s’en moquer.  Devant lui.  Devant ses parents.  Qui ne font rien.  Damien veut être vu, considéré.  Et la première personne qui le voit vraiment, qui s’en préoccupe, c’est Samy.  Un garçon que je qualifierais de lumineux.  Même s’il est habillé en noir des pieds à la tête.  

 

Le ton, celui d’un journal, est extrêment juste.  Parlé sans excès.  Un court roman percutant, qui fait mal.   J’ai souffert profondément du mal être de Damien.  Des brimades que lui fait subir son père (qui m’ont rendue physiquement mal à l’aise), du silence de sa mère, des méchancetés et de l’incompréhension totale du noyau familial en général.  J’ai aussi eu beaucoup de peine pour Samy qui le voit se détruire, qui fait tout bien et qui se sent complètement impuissant, dépassé.   Et nous, comme lecteur, on est comme lui, on respire à peine et on se demande comment ça peut bien finir, tout ça. 

 

La relation entre Damien et Samy est très touchante.   Je ne sais pas si Damien est réellement homosexuel ou bisexuel ou s’il s’est juste tombé amoureux de la première personne qui l’a considéré en tant qu’humain, qui l’a vu et accepté tel quel.  Mais ce n’est pas l’important et ce n’est pas non plus le sujet de ce roman précis, même cet aspect a son  importance.   N’empêche que le contraste entre la famille et la petite bande d’amis est frappant et pour Damien, c’est incroyable.   Reste à voir si ce sera suffisant.  Parce que bien entendu, je ne révélerai pas la fin.  

 

À lire, définitivement.  Un très beau roman jeunesse, qui va aussi faire réfléchir les adultes.  J’espère. 

Illusion – Les Maudits #2 – Edith Kabuya

Illusion.jpg Il y a quelques mois, je vous parlais de « Résurrection« , le premier tome de cette série d’Edith Kabuya, qui était aussi son premier roman.  Neuf mois plus tard, je lis enfin la suite, qui attendait dans ma pile depuis pas mal de temps déjà. 

 

Mise en contexte.  C’est une série fantastique qui se passe dans le Québec d’aujourd’hui.  Robin (c’est une fille) a été Maudite.  C’est à dire qu’elle a été ressucitée alors que, techniquement, elle était déjà morte.   La voilà qui pénètre dans un monde qui lui était inconnu et duquel elle ne veut pas vraiment faire partie.  Après les événements du premier tome, elle est fragile, en deuil, vide.  Elle ne sait pas comment dealer avec sa vie et règle le problème en se saoulant avec Mercedes, une copine d’école et en détestant positivement la nouvelle copine de son père.  Bref, une ado de 16 ans complètement perdue et déboussolée.  

 

Même si l’écriture demeure très simple (avec des accents un peu trop prononcés pour moi sur certains éléments et sentiments), j’ai senti dans ce tome que l’auteur trouvait davantage sa voix.   L’histoire a un rythme particulier avec des flashbacks fréquents, des scènes que l’héroïne a oubliées (elle a quand même passé 7 jours on ne sait où suite aux événements tragiques du tome 1… elle non plus ne le sait pas, d’ailleurs) et on sent que les pièces s’imbriquent lentement, même si on ne sait trop quelle sera l’image finale.  J’ai bien aimé avancer à tâtons dans cette histoire, avec l’héroïne. 

 

Dans ce tome, on en apprend très peu sur la confrérie mais on s’ouvre sur le monde des gitanes, on rencontre un nouveau personnage qui m’a beaucoup plu, et en plus de l’histoire « avec action » où on aura affaire à des Autres pas contents et un Zack plus grrrr que jamais, il y a le cheminement de l’héroïne, son processus d’acceptation de ce qui s’est passé, sa façon de gérer le chagrin et la culpabilité.  

 

Bref, un très bon tome et une série qui vaut la peine d’être découverte!  Et une finale qui nous fait vraiment, VRAIMENT nous demander comment l’histoire va tourner!  On espère juste que l’auteur saura éviter les facilités!