Non mais c’est quoi, ce titre en français! Ca me rappelle une émission-du-midi-poche d’il y a longtemps! Ça fait so very chick litt, en plus. Ok, il y a beaucoup d’éléments drôlatiques mais finalement, on est quand même assez loin de la chick litt typique. Parce que Mary Wesley reste toujours Mary Wesley et qu’elle a toujours le don pour traiter de sujets-qui-choquent de façon atypique, tout en brossant un portrait saupoudré d’arsenic de la petite communauté qu’elle décrit. Et ce roman ne fait pas exception.
Le roman s’ouvre donc sur Hebe, jeune adulte. De la pièce d’à côté, elle entend ses grand-parents, ses soeurs et leur mari (tous « of the right sort », of course), décider de sa vie et de son futur avortement. Car elle est revenue enceinte d’Italie, au grand désarroi de sa famille « very posh » qui n’en a que pour l’apparence. Elle va donc partir et habiter -ô drame pour son petit monde – une (préparez-vous)… rue! Pas un joli domaine en campagne, mais une rue. Et pas trop jolie en plus. Quand nous la retrouvons 12 ans plus tard, son fils Silas est en pensionnat dans une école chic et pour payer cette éducation, Hebe est cuisinière pour vieilles dames riches. Et amoureuse-payée pour hommes en manque d’amour propre… ou de cul. Ou des deux. En effet, elle entretient son « Syndicat » en le menant à la baguette (c’est le cas de le dire). Elle décide de où, quand, comment. Et les hommes accourent, fascinés par cette femme qui ne révèle jamais rien.
Si le tout commence avec un portrait assez mordant de la bonne société anglaise, le tout vire assez rapidement en farce (le plus drôle des Mary Wesley que j’ai lus à date) quand le petit cercle d’hommes de Hebe se rétrécit de plus en plus… et que, forcément, ils sont amenés à se retrouver face à face, à la grande joie de vieilles dames malcommodes qui observent le tout avec plaisir. En même temps, nous suivons les aventures de Silas dans une société dans laquelle il ne se sent pas à l’aise et nous faisons connaissance avec de gentilles mamies qui ont eu un passé ma foi… bien agréable. J’aimerais bien prendre un petit café avec elles, tiens… Elles semblent avoir bien des choses à raconter. Ajoutez à ça un chapelier, un homme qui porte de la lingerie, un vieux séducteur… et ça donne un bien joli portrait.
Bien entendu, derrière tout ça, Mary Wesley explore plusieurs thèmes tels que la liberté sexuelle, l’indépendance de la femme et la maternité hors-mariage, qu’il faut bien entendu remettre dans le contexte des époques mentionnées. Réflexion aussi sur ces décisions impulsives qui vont changer la vie.
Bref, un bon Mary Wesley (le titre anglais est génial, en lien avec le prénom du personnage dans la mythologie, il est utilisé quelques fois dans le roman) beaucoup plus drôle que ceux que j’ai lus précédemment!