La fiancée américaine – Eric Dupont

fiancée américaineOh boy… comment vous parler de ce roman?  De l’auteur, j’avais déjà lu et aimé Voleurs de sucre mais là, on parle quand même d’autre chose.  Il s’agit d’une saga familiale qui commence à Rivière du Loup, dans le Bas-St-Laurent, mais qui nous fera passer par Rome, l’Allemagne (nazie et actuelle), New York, Toronto et Montréal.  C’est l’histoire de deux Madeleine, d’une tache de naissance en forme de clé de fa, d’un homme fort raconteur d’histoire devenu croque-mort, d’une femme morte… mais pas vraiment, de petites croix en or, de chemins de croix, de cultes du corps et d’opéra.  Le tout avec, en filigrane, la Tosca, ses thèmes et ses motifs récurrents.

 

Ça paraît fouillis… ça paraît étrange, je sais.  Il y a certainement une quarantaine d’histoires enchevêtrées de liens qui seront parfois clairs, parfois moins.  On nous balade joyeusement d’un personnage à l’autre, d’une époque à l’autre, avec des thèmes introduits, puis repris différemment, comme dans une pièce musicale… disons… un opéra?  Et c’est cette structure en particulier qui m’a fascinée dans ce roman.  Et fascinée n’est pas un terme trop fort.  Je suis admiration devant le travail de l’auteur à cet égard.  Entre les lettres, les journaux intimes, les récits à la 3e personne, les histoires qui s’entremêlent et les similitudes qui se dessinent petit à petit,  les éléments récurrents et essentiels nous sont graduellement offerts et la saga se dessine petit à petit.   Vraiment, ces similitudes entre le roman et la musique a fait résonner quelque chose en moi.

 

La fiancée américaine du titre ne survivra pas au roman.  Les situations sont parfois délirantes, parfois tragiques, toujours hautes en couleurs et même dans les moments pas drôles du tout, l’auteur réussit à placer une touche d’humour, de folie.  Parfois, on pense à Isabelle Allende… d’autres à John Irving… parfois même à Dickens, pour le talent de raconteur et le monde créé.  On parle de perte de contrôle du corps (que ce soit par choix ou imposé par la religion ou la dictature), on y parle de famille, mais surtout de la complexité humaine.

 

Connaissez-vous un peu l’opéra Tosca de Puccini?  Bon, ce n’est pas mon opéra préféré mais je connais l’histoire (et je pense que ça m’autant plus fait apprécier le roman) et surtout les personnages, leurs multiples facettes.  Car si dans Tosca, les rôles sont bien définis, dans cette histoire, rien n’est aussi simple et chacun des personnages revêt tour à tour différents costumes. Personne n’est blanc comme neige… chacun peut devenir le bourreau de quelqu’un d’autre… ou sa victime.   La vie quoi…

 

Bon, ok, dans la version québécoise, c’est écrit mini-mini-mini (j’ai finalement lu la version ebook)… c’est le principal reproche que je ferais.  J’avouerai aussi que le début des lettres, au milieu du roman, brise un peu le rythme mais ça reprend un peu plus tard… et on comprend parfaitement pourquoi ça a été fait comme ça!

 

Un roman touffu, truculent… que je conseille!  Et je n’avais pas touuuut deviné.  C’est bien, non?

Allez, on avoue… QUI d’autre a éclaté de rire quand il a compris POURQUOI Madeleine faisait le voyage, à la fin, hein???  Oh my… j’adore!

 

Ailleurs… les billets de Richard, Grominou, Le Papou, Venise

 

Québec en septembre 2014

Les yeux bleus de Mistassini – Jacques Poulin

Yeux bleus de MistassiniÀ chaque Québec en septembre, il faut que je lise un Jacques Poulin.  On dirait que c’est plus fort que moi.  D’un autre côté, comme les romans de Poulin ont quand même tous un petit air de famille, n’en lire qu’un seul par année n’est tout de même pas une mauvaise chose.

 

Ce roman-ci diffère un peu, par certains aspects.  C’est la première fois qu’il réussit à vraiment m’étonner, avec la relation étrange entre Jimmy (celui du livre éponyme, mais qui est devenu un homme) et sa petite soeur adorée, Miss, éprise de liberté et de voyages.   Nous sortons aussi du Vieux Québec pendant une bonne partie du roman, pour découvrir Paris sur les traces d’Hemingway.   Toutefois, même s’il y a certes des éléments moins réconfortants dans l’histoire, nous nous retrouvons encore dans l’une de ces bulles chaleureuses que Poulin réussit à créer avec habileté.  Une librairie avec un feu de bois dedans, des livres qui guident la route, un petit chat qui passe…  et surtout les livres, l’écriture, la littérature.

 

Jack est le propriétaire de la librairie.  C’est un auteur vieillissant (alter-égo de Poulin, que l’on retrouve dans plusieurs, plusieurs de ses romans) qui souffre de la maladie d’Eisenhower et qui se voit ralentir, perdre ses repères.  C’est une histoire de transmission du savoir, de passages et d’affection profonde, affection qui lie les divers personnages entre eux, malgré leur quête d’eux-mêmes.  Les livres sont omniprésents, la création aussi.  Et au centre de tout ça, l’humanité profonde des personnages.

 

Finalement, en lisant ce livre, je me suis installée devant la très belle toile de Catherine Carbonnel , artiste québécoise, qui orne mon salon et qui s’appelle Graines de sagesse (en bas au centre… la fleur).  Étrangement, j’y ai trouvé des échos.

toiles

Désolée pour la photo floue… j’ai pris mon mur avec mon appareil poche… mais je vous jure qu’elle est superbe et que les couleurs sont magnifiques!

 

Ailleurs… les billets de Isallysun et de Biblioblog

Hotaru – Le poids des secrets – 5 – Aki Shimazaki

hotaruJ’ai étalé la pentalogie d’Aki Shimazaki sur plusieurs années.  Bizarrement, toutefois, tous les détails sont frais dans ma mémoire et je retourne chaque fois avec plaisir au Japon, entre les années 20 et nos jours.  Oui, je sais.  Cinq tout petits livres pour une si grande histoire.  Mais bizarrement, c’est loin d’être décousu.   Dans Tsubaki, on suivait Yukiko, une jeune fille de Tokyo et de Nagasaki.  Dans Hamaguri, c’est la voix de Yukio, l’ami de Tokyo de Yukiko, qu’elle reverra plus tard, sans trop savoir.   Plus dans Tsubame, nous avions l’histoire de Mariko, la mère de Yukio, sa jeunesse lors du tremblement de terre des années 20.  Puis, dans Wanasegura, c’est Kenji, le père adoptif de Yukio, mari de Mariko.    Finalement, dans ce cinquième tome, nous retrouvons Mariko, à la veille de sa mort, qui raconte son histoire à sa petite fille, Tsubaki.

 

Si ce fut encore une bien agréable lecture, je dois avouer que, cette fois, j’ai un tout petit peu moins apprécié.  Certes, on y retrouve encore l’atmosphère douce, un peu nostalgique mais aussi parfois triste des premiers tomes mais on y apprend peu de choses… et il y a quand même pas mal de redites.  On y revoit par d’autres yeux ce qui s’est passé dans la maison de Nagasaki juste avant la bombe.  Par contre, on comprend ici tout à fait le titre « le poids des secrets ».  Ou du secret.  Celui qui a pesé sur la conscience de toute une famille.

 

L’image des lucioles, (hotaru en japonais) prend tout son sens, et c’est, encore une fois, ce que je préfère dans le roman.  Les symboles qui reviennent, les ressemblances entre les générations.  Ici la boucle est bouclée, tous les liens sont faits… il ne reste qu’à refermer le livre sur cette histoire qui m’aura habitée longtemps.

 

Et il y a une autre série d’Aki Shimazaki.  Que je lirai.  J’adore sa plume d’ici et d’ailleurs et ça, ça ne changera pas.

 

Ailleurs… les billets de Joelle, Kikine, Manu

Tyranaël – 1 – Les Rêves de la Mer – Elisabeth Vonarburg

Tyranael 1J’ai déjà lu plusieurs romans de Vonarburg, depuis mon coup de cœur pour les Chroniques du pays des Mères.  J’aurais bien dû savoir, pourtant, qu’en mettant le pied dans cette série qu’est Tyranaël, je n’aurais plus qu’une seule envie : la finir.  Parce que les séries de Vonarburg m’apparaissent comme un gros patchwork dont on nous révèle des bribes petit à petit mais dont l’image finale ne nous apparaît qu’à la fin, progressivement.   Et j’ai l’intuition que ce sera encore le cas ici.   Intuition confirmée par ma cousine-qui-adore-la-SF sur Facebook.  Elle parlait d’un casse-tête… et avec mon expérience de Reine de mémoire, je comprends tout à fait l’image.

 

Vonarburg, on aime ou on déteste, je pense…

Tyranaël, donc… de quoi ça parle.

 

En fait, dur à dire précisément.  Oui, bien sûr, il s’agit d’une planète colonisée par les humains après de grandes Catastrophes.   Une planète qui avait déjà habité une autre civilisation mystérieusement disparue.  Une planète qui vit au rythme de la Mer, grand mystère, grand danger aussi.   C’est à travers les yeux d’une Ancienne que nous est racontée l’histoire des Étrangers/humains sur Tyranaël (ou Virginia comme ils l’appellent).  Eïlai, à la fin de sa vie, tente de comprendre, de faire le lien entre les Rêves qu’elle fait depuis qu’elle est toute petite et ceux des autres Rêveurs.   On comprend plus ou moins bien pourquoi… culpabilité? Curiosité du sort des humains colonisateurs?

 

C’est donc divers fragments, divers rêves, avec des perspectives variées qui nous sont rapportés.  Visions fugitives d’époques et de personnages (David, Joris, Shandaar, Tige, Terenko, Joseph, Simon, Melnas, Ottilia, Denab et Asselrod – oui, les noms sont pour moi-même, pour me démêler quand je voudrai me souvenir du premier tome).  Les premiers, les survivants de la première expédition, devenus colons malgré eux.   Puis, leurs descendants, des générations plus tard.   Comme d’habitude, dans les romans de Vonarburg, rien n’est expliqué directement.  Il nous faut découvrir avec les personnages, inférer à partir de leur regard, de ce qu’ils savent.  Et, petit à petit, on commence à placer les pièces du puzzle, à faire des liens, à soulever des hypothèses.  Comme les premiers arrivants, quoi.  Et encore, nous avons des informations de plus qu’eux.

 

C’est donc tout un monde qui nous est offert, tout un système de croyances, plusieurs est pas offert sur un plateau d’argent mais qui nous offre tous les éléments pour comprendre si on y fait attention.    Pas d’énorme suspense ici, pas de cliffhanger incroyable.  Mais je sors du roman avec l’envie d’en savoir davantage, un peu comme ces archéologues humains.  Comprendre.

 

J’aime toujours autant la plume de Vonarburg, créatrice d’atmosphère.  Quand on la lit un peu, on retrouve certains éléments de roman en roman, et ça fait plaisir.     J’aime la complexité des personnages, leur ambigüité, leurs biais et leurs tempêtes.  Réussir ça alors qu’il y en a autant et qu’on les voit si peu, c’est magistral.  On sent que le monde est maîtrisé, on le sent, on le voit… on y est.

 

Bref, j’aime.

Est-ce que ça paraît?

 

Québec en septembre 2014

La déesse des mouches à feu – Geneviève Pettersen

Déesse des mouches à feuÇa ne dit probablement rien à la plupart des gens, mais en plus d’être québécoise, je suis saguenéenne.  D’origine, en plus.   Du coup, j’ai vécu ma jeunesse ici et j’ai parlé le langage coloré des ados d’ici.  Bon, je le parle encore un peu hein…   Tout ça pour dire que ce roman, même si j’étais pas mal moins trash que l’héroïne, c’était un retour en arrière.  Du temps où on se tenait à Place du Royaume, où les skateux se battaient contre les granos et les gawas et ou on veillait « au campe » avec nos amis.    Et je pense que ce vocabulaire, cette syntaxe, cette façon de parler et ces références à tous nos points phares (et pas touristiques) de jeunesse sont ce que j’ai préféré dans tout ça.    En fait, j’ai été fort secouée par tout plein d’aspects du roman.

 

La déesse des mouches à feu, c’est Catherine.  Catherine a 14 ans et elle ne veut pas être comme sa mère, qu’elle trouve insignifiante et son père, qu’elle trouve fake.  Son monde à elle, ce sont ses amis, ce petit monde un peu cruel des filles hot, un peu rebelles, qui se tiennent en petite gang serrée et qui semblent n’avoir peur de rien.   Cette année, celle de ses 14 ans, sera celle de tous les essais, celle où tout bascule.

 

Avouons-le d’emblée, c’est une « p’tite crisse ».  Un vrai 14 ans chiant.  Elle porte des jugements méchants, est égoïste, hypocrite, menteuse, voleuse.  Bref, elle se fout éperdument de tout ce qui n’est pas elle-même et ses lignes de mess.  Il n’y a pas grand-chose qui puisse l’atteindre, surtout pas ses parents (qui ont bien assez avec eux-mêmes) mais qui tentent d’éviter que le tout vire très très mal.   Et malgré ce côté trash, on sent qu’il y a une certaine naïveté derrière tout ça.  Catherine réalise qu’il peut y avoir des conséquences sans en mesurer l’ampleur.   Et nous, on aurait le goût de la secouer pour qu’elle  arrête un peu, qu’elle se donne une chance.

 

Nos trips d’ados, quand on les vit, ça nous semble terriblement exotique, terriblement intense, avec des flashes d’émotions, des grands drames.  Un petit monde à nous, un univers fermé, dont on voit les horreurs avec un regard embrumé par la jeunesse (ou autre chose… mais pas moi hein… j’étais sage!).  Et voir ce genre de situation, lire les réflexions de Catherine avec un détachement d’adulte, entrer dans son campe avec mes yeux d’adulte… ça fesse.  Sérieusement.   L’envers du décor de la jeunesse trash de Chicoutimi.

 

Un roman que j’ai apprécié.  Certains diront que ça tourne pas mal toujours dans les mêmes choses mais justement, j’ai trouvé cet aspect très réaliste.  Quand la consommation, les expériences prennent toute la place, il ne reste que ça.  Pas que je parle d’expérience (j’avais bien trop peur à mon QI pour tenter quoique ce soit de chimique) mais j’ai vu.  Et constaté.  J’ai beaucoup aimé la finale également, avec ce qu’elle laisse présager, qui nous plonge dans un événement marquant de l’histoire du Saguenay… Juillet 1996.  Ceux qui ont vécu s’en souviendront!

 

Québec en septembre 2014

Arvida – Samuel Archibald

arvidaJe traîne ce billet sur Arvida depuis plusieurs jours.  En fait, je sens que je vais avoir du mal à bien exprimer mon ressenti parce que le premier mot qui me vient en tête est « inégal ».  Ne sortez pas le tire-roches tout de suite, là!  Il faut savoir que ce recueil de nouvelles a été encensé par la critique et aussi par le public.  Du coup, je me sens un peu seule, avec mon « inégal ».   C’est que dans cet ouvrage, j’ai découvert des petites merveilles de nouvelles (Chaque maison double et duelle, Mon père et Proust, Les madeleines, Foyer des loisirs et de l’oubli… tout ce qui se passe à Arvida, en fait) mais pour d’autres, je n’ai ressenti que de la distance.  Finalement, il y en a une que je veux carrément oublier.  Je ne suis pas rendue assez loin dans mon cheminement littéraire pour apprécier les scènes de mutilation, mutuelle ou pas, surtout quand on rencontre l’un des personnages enfant.

 

Par contre, quelle plume!  C’est toujours bien écrit, toujours à propos.  L’auteur sait doser la familiarité et la richesse syntaxique et lexicale.   Chaque nouvelle a un ton qui lui est propre et si on sent des thèmes récurrents, il l’écriture est tout sauf monocorde. Certaines nouvelles sont en langage très familier, d’autres sont beaucoup plus recherchées au niveau du style… bref, une réelle exploration littéraire.

 

J’ai aussi apprécié les zones d’ombres, de flou.  J’ai aimé entrevoir la réalité, à chaque fois, sans en être tout à fait certaine.  J’aime me questionner et refermer une nouvelle avec de la matière pour y repenser.  Et pour ça j’ai été gâtée.  Certaines nouvelles m’ont énormément touchée (la jeune fille et sa grand-mère m’a fait pleurer) mais d’autres m’ont laissée indifférente.  Il faut dire que les road trips à la Kerouak, ça n’a jamais été mon fort. Les petits voyous mis en scène m’ont relativement peu intéressée.  Question d’affinités, probablement.

 

Un recueil qui mérite d’être découvert, mais avec lequel je ne suis pas tombée amoureuse, contrairement à la plupart de mes amis lecteurs.  Toutefois, il y a des pépites à l’intérieur et c’est officiel que je lirai les prochains écrits de l’auteur parce que, franchement, il y a quelque chose là. Un réel talent de conteur.  C’est particulier, on nous balade dans les époques, de la réalité à l’imaginaire, il faut s’attendre à tout mais ça mérite que chacun se fasse son propre avis.  Sous la plume de Samuel Archibald, Arvida devient une ville mystérieuse, fantasmée et légendaire.

 

Ailleurs… le billet de Jules (qui a moins aimé que moi).  Il a par contre été adoré  par Littblog et Ma mère était hipster. 

 

 

Babou veut un ami / Babou n’a pas peur – Lucie Papineau / Romi Caron

Babou-veut-un-ami.jpgJ’ai découvert par pur hasard Babou le petit singe. Bon, en fait, au hasard, dans une boîte qu’on m’a gentiment adressée… hein! Disons un hasard arrangé! Mais je suis tout de suite tombée sous le charme. Je vais donc vous parler de deux albums : Babou veut un ami et Babou n’a pas peur. Et j’ai aimé les deux, avec une petite préférence pour le premier.

D’abord, l’orthophoniste en moi adoooore le nom du singe. Babou. Deux syllabes. La même consonne. Quand on travaille avec des enfants ayant des difficultés à prononcer, on les cherche, ces noms-là. Parce qu’avouez qu’une histoire où le personnage principal s’appelle Roxinella (cas vécu), on sait d’avance que nos cocos vont avoir un mal de chien à le prononcer… et on le change! Oui, on est vilaines comme ça, nous!

Donc, Babou. Babou est le petit singe d’Emile, qui le trouve drôle et coquin. Mais voilà, Babou voudrait un ami animal. Mais quand on est un petit singe drôle et impulsif, disons que ce n’est pas siiii facile, hein! Les animaux finissent par en avoir une peur bleue!

Très intéressant donc pour ouvrir la porte sur les habiletés sociales avec les enfants. En effet, il veut bien faire, Babou… mais ça ne fonctionne jamais, pauvre de lui, parce que ses intentions sont bien mal adaptées. J’aurais peut-être aimé une petiiite réussite plus franche pour donner espoir mais l’histoire se conclut quand même bien… et avec les enfants, il y a moyen de réfléchir avec eux ensuite (ben oui… ça sert à ça aussi, lire avec les enfants… réinvestir) sur ce que Babou aurait pu faire et changer pour que ça fonctionne, sur l’adaptation à l’interlocuteur et à la personne. Après tout, Babou est un singe hein! On ne peut pas s’attendre à ce qu’il réagisse comme un petit garçon!

Babou-n-a-pas-peur.jpgDans Babou n’a pas peur, on parle de conscience du danger et de savoir apprivoiser ses peurs. Bien entendu, Babou montre l’exemple du « à ne pas faire », tandis qu’Emile est plus rationnel et a un comportement qui s’adapte et qui évolue.

Les deux albums sont solides, avec des pages en papier épais et une quantité de texte juste adéquate pour que les enfants restent avec nous pendant toute l’histoire. Je sens que je vais le suivre, ce petit singe. Et en plus, l’auteure est Lucie Papineau… on se trompe rarement avec elle!

Blog anniversaire – Tome 7

7 de coeur

(Image prise sur google…  avec au moins 8 sources différentes!  Le lien??  7 années pleines de petits coeurs!  Oui, je sais je suis concept!)

Le problème, quand un blog dure un peu longtemps, c’est que quand vient le temps des blog-anniversaires, on a l’impression de se répéter, encore et encore!  Surtout que cette année, j’ai fait dans la nostalgie non pas une fois… mais deux!  Du coup, je ne vais pas retomber dans les vieux souvenirs de vielle grand-mère blogosphérique.  Je vais vous épargner ça, pour une fois!

 

Ma dernière année bloguesque, en quelques mots…

Déménager sur wordpress (avec l’aide de Mr. Kiki), après 6 ans 11 mois sur over-blog, les pubs ayant eu raison de moi.  Le plus gros changement.  Et qui m’a un peu fouettée pour bloguer un peu plus.  Réaliser que même un mois plus tard, il y a encore plus de visites sur l’ancien blog que le nouveau.   Mais j’aime  mieux ici.  J’y suis, j’y reste.

 

L’achat d’une liseuse.  Moi qui avait dit « non, jamais ».   Ça a changé ma vie.  Plus de tendinites du pouce gauche.  Plus de main endolorie.  Plus d’épaule en bouille parce que j’avais 4 livres en même temps dans mon sac, au cas où je finirais les premiers.  Bon, je lis encore papier hein!  J’aime ces objets plats et rectangulaires!

 

– Des salons du livre géniaux avec les copines, où, pour la première fois de ma vie, j’ose parler aux auteurs.  D’ailleurs, on remet ça en novembre, à Montréal, hein, les filles!

 

– Une fausse chaîne Youtube (où j’ai finalement mis des vidéos en mode public)… mais juste pour Québec en septembre.  On m’a demandé des Wraps ups (certaines copines sont tenaces) mais je sais pas faire du montage,ni mettre la petite photo du livre en surimpression quand je n’ai pas le livre papier… du coup, ce serait des wraps ups un peu bof bof.  Et en plus, je suis pas photogénique en vidéo.  Télégénique?  Vidéogénique?  Bref, vous saisissez l’idée générale!

 

– Un goût qui se développe pour la littérature québécoise.  Bon, ok, vous vous en doutiez, hein avec cette troisième édition de Québec en septembre en route et le futur défi Québec-o-Trésors!

 

– Un mois anglais, des soirées papotages vernis-à-ongles, des livres jeunesse, un été où je n’ai lu que de la YA, des discussions sans fin sur la littérature Russe, un jour de l’An à Londres avec les blogueuses, Antibes et Toulouse en janvier (et la route de la côte juste pour nous), beaucoup de champagne et de bière, un book buying ban que je semble tenir pas mal du tout, des collaborations géniales, des lecteurs de longue date… et des nouveaux!

 

Bref, ça fait 7 ans.  Et j’ai envie de continuer.

Un autre contrat d’un an.  Pourquoi pas!

Crimes à la librairie – dirigé par Richard Migneault

Crimes à la librairieLe 12 août, pour l’opération « achetez un livre québécois », j’ai acheté deux trucs et ce recueil de nouvelles est l’un de ceux-là.   Vu que Richard, qui a eu l’idée folle de ce recueil, est un blogueur que je suis depuis presque la création de son blog (il est ici… à visiter!), je ne pouvais pas manquer ça!

 

L’idée : demander à 16 auteurs de polars québécois de pondre une nouvelle sur le thème : Crime à la librairie.  Un peu décalé parce que bon, dans la librairie, un crime… à part dans l’univers de Dame Agatha (ou dans Cluedo… avec le chandelier), c’est assez rare.  Du moins, à la quantité de temps que je passe dans ces lieux de perdition… j’espère!

 

16 nouvelles, 16 auteurs… 16 univers différents.  C’est parfois un peu déstabilisant de passer de l’un à l’autre,  Mais j’avoue que globalement, même si j’ai évidemment préféré certaines nouvelles à d’autres, c’est fort réussi.  Et ça atteint doublement son but vu que même pour les nouvelles sur lesquelles je n’ai pas trippé, j’ai le goût d’en lire un peu plus de l’auteur.  Le thème est traité de plusieurs manières, dans différents contextes.  Petites librairies, bouquineries, grandes chaînes mercantiles…  tout y passe.  Mafia, folie, chasses aux trésors, hommage à Hercule, il y en a pour tous les goûts.  Des portraits au vitriol sont dressés au sujet de certaines pratiques du milieu littéraire, on se balade dans différents pays mais c’est surtout au Québec que se passent ces différentes histoires.  J’ai un gros faible pour celle de Martine Latulippe, noire à souhaits.   Mon coup de coeur du recueil.  Mais si j’avais à faire un top 3, je pense que j’en serais totalement incapable.  J’ai fini par en nommer… 7!  Pas tout à fait le but de l’exercice, n’est-ce pas.  (Pour faire simple: celles de Patrick Sénécal, Robert Soulières, André Jacques, Mario Bolduc et Geneviève Lefebvre)  Celle de Martin Michaud m’aurait aussi beaucoup plu… sans le dernier paragraphe!

 

Certaines nouvelles m’ont semblé trop simples, on sent que certains auteurs ont l’habitude de développer davantage.  Et si ça nous donne une bonne occasion de découvrir, pour quelques uns, leur personnage récurrent, ce n’est pas toujours facile d’entrer comme ça, au milieu du récit, et de tout bien saisir.

 

Ajoutons les courtes biographies de chaque auteur à la suite de chaque nouvelle où l’on nous parle de leur style et nous avons un portrait de cet ouvrage, qui donne envie de touuut lire de la littérature policière québécoise, qui est loin d’être un sous-genre.  Ces portraits sont fort bien faits et très intéressants.

 

À découvrir.  Sincèrement.

À la conquête de la haute ville – Fanette #1 – Suzanne Aubry

Li3077_CV_Fanette 1.inddOh, une série historique québécoise de commencée.  Vous voyez, je n’abandonne pas l’idée d’en trouver une qui me plaise vraiment!  Est-ce que ce sera celle-là?  Je ne sais pas, j’avoue.  Toutefois, même si j’ai des bémols, j’avoue qu’il y a des éléments qui me plaisent bien, et que ça semble prometteur.

 

Fanette, l’héroïne du roman, a 7 ans au début de l’histoire.  Elle habite en Irlande avec ses parents et ses frères et sœurs.  Son, nom, c’est Fionnualà.   C’est la famine et ils prendront le bateau pour se diriger vers le Québec, terre promise.  Ce sera surtout une traversée pénible… et Grosse Ile à l’arrivée.

 

Au Québec comme ailleurs, plusieurs paysans et habitants ont pris de jeunes orphelins irlandais sous leur aile, après la grande famile des années 1840 quelque.  Il y a d’ailleurs des souvenirs de ça à quelques endroits dans le Vieux Québec.   C’est l’histoire de l’une d’elle qui nous est contée.  Une de celle qui a – finalement – eu de la chance. Et avec son histoire, c’est aussi toute une époque de la ville de Québec qui revit.  Avec la Basse Ville et la Haute Ville, la petite rue Sous-le-Cap (j’adore cette rue) et le grand escalier casse-cou.   Quand nous la quitterons au terme de ce premier tome, ce sera une jeune femme avec beaucoup de cran, qui tente de se remettre de trahisons parfois bien involontaires et de souvenirs difficiles.  Et on sent que son histoire ne fait que commencer.

 

D’abord, j’ai choisi cette série parce que ces irlandais qui sont arrivée ici m’intriguent.  J’avais lu un peu sur le sujet et j’avoue ne rien avoir appris de nouveau mais j’ai aimé ce contexte, j’ai aimé retourner en arrière et le climat de la ville, ses particularités… c’est très vivant et réussi.

 

Mon principal reproche, ce sont les personnages qui ont très peu de teintes de gris.   Des gros méchants qui seront là pour menacer le bonheur des gentils, il y en aura quelques uns hein.   Je me plais à espérer que les personnages gagneront en profondeur dans les autres tomes (parce qu’il y en a 7).  Je ne suis pas tombée amoureuse de la plume directe et simple (j’ai une préférence pour les trucs un peu plus évocateurs, mais ça, c’est personnel) mais elle ne m’a pas fait sacrer (comme c’est souvent arrivé dans dessagas romans historiques) ce qui est toujours ça!

 

Je lirai la suite.

Parce que je l’ai hein…  faut pas chercher à comprendre pourquoi j’achète tant de trucs!

 

Québec en septembre 2014