Salammbô – Gustave Flaubert /Philippe Druillet

SalammbôAvouons-le d’emblée, j’ai lu le titre Salammbô et j’ai emprunté la BD aussi sec.  J’avais beaucoup, beaucoup aimé cette Carthage fantasmée et fascinante que m’avait fait découvrir Flaubert (je vous en parle ici) et j’étais curieuse de voir une adaptation BD.   Même pas hésité un quart de seconde.  Vous pouvez donc imaginer ma stupéfaction quand je me suis retrouvée illico dans un vaisseau spatial en compagnie d’un certain Lone Sloane, dont je n’avais jamais entendu parler de ma sainte vie.

Les adeptes de l’auteur crieront au scandale mais que voulez-vous…

 

« Ok », me suis-je dit, dubitative… « sur quoi est-ce que je suis tombée? »    C’est que je me trouvais pas mal loin de l’univers de Flaubert.  Et pourtant, c’est bien cette histoire qui nous est racontée, souvent avec les mots même du roman du même nom.   On y retrouve Carthage, les barbares, Mathô, Spendius, Narr’Havas et Hamilcar, ainsi que tous les événements clés du roman.  Le tout transposé dans un univers SF technologique où l’on sent que l’auteur s’en est donné à coeur joie dans le dessin des vaisseaux, des armes et des cités.  Oui, je sais, ça peut paraître étrange.  Mais ce qui est tout aussi étrange c’est que l’adaptation passe parfaitement et que ce changement d’atmosphère est clairement ce que j’ai préféré dans tout ça.  Certes, il s’agit d’une adaptation libre mais j’y ai retrouvé tout l’esprit du roman, ainsi que l’atmosphère particulière de celui-ci.  Il ne faut pas oublier que pour aimer Salammbô, il faut quand même avoir un certain goût pour les récit guerriers et épiques.  Il en est de même pour la BD.  C’est assez sanglant, tout ça!

 

Allons-y pour ce qui m’a moins séduite: le dessin, en partie.  Oui, je sais, c’est un grand dessinateur… mais avouez que des fois, ça pique un peu!  Ok, ça a été dessiné en 1980.  C’est donc un peu daté côté graphique.  Les couleurs, en particulier… il faut aimer le vert, le rouge, le mauve… avec parfois une touche de jaune.   Mais le pire, ce sont les représentations « photographiques » de Salammbô, qu’on dirait collées là.  Heureusement, il y en a peu.  De plus, l’écriture est parfois vraiment difficile à lire… et comme il y a des textes assez longs, j’avais les yeux collés sur les pages.

 

Par contre, par contre… les dessins des villes et des paysages sont ma-gni-fi-ques.  Assez beaux pour que j’aie envie de les agrandir.  Ils regorgent de détails et d’imagination et ça m’a vraiment beaucoup, beaucoup plu.   Ah oui, pour ceux qui connaissent l’oeuvre de l’auteur, il a incarné Lone Sloane, son personnage récurrent, en Mâtho, ensorcelé par Salammbô.  C’est assez particulier mais j’ai bien aimé cette intégration de son oeuvre dans le récit de Flaubert.

 

Spécial spatial…  mais j’ai aimé!

 

 

A Dance with Dragons – George R. R. Martin

A dance with dragonsIncroyable.  Je suis enfin à jour dans cette série.  En fait, je tenais absolument à la lire avant la série télé car je me disais que j’étais CERTAINE de me faire spoiler.  Et une chance que j’ai fait ça car juste titre du dernier trailer que j’ai vu est bien spoilant!

Mon avis rapido, sans spoiler?  J’ai eu du mal à me remettre dedans dans les… 200 premières pages.   En effet, j’ai lu le tome 4 l’an dernier et j’ai passé autant de temps dans le Wiki of Ice and Fire pour me démêler dans qui était qui, tout en tentant de ne pas m’auto-gâcher la lecture en en voyant trop.   Du coup, ça a été long, long, long!  Mais par la suite, j’ai encore une fois beaucoup aimé cette lecture et je suis carrément déménagée entre Westeros et les free cities.    J’ai inondé mon bébé-frère de textos à  chaque fois que je voyais un petit truc qui me faisait dire que, peut-être…  J’ai mieux aimé que le tome 4, mais moins que le 3.  Ça vous situe un peu!

Ok.  Là, je spoile.  En fait, je vais dire qui est vivant dans le tome 5, et juste ça, c’est spoiler, n’est-ce pas!

Ce tome se déroule en même temps que le tome 4 dans la plus grande partie.  Le tome 4 était davantage situé à King’s Landing tandis que dans ce tome 5, nous somme très peu à Westeros et davantage sur l’autre continent (dont j’oublie toujours le nom) et sur le Mur.   Du coup, on retrouve Tyrion, Jon Snow, Stannis, Danaerys et compagnie.   Les chapitres avec Dany m’ont toujours un peu moins plu (en fait, j’aime Dany  juste moyen (crazy un peu, non?) et je viens TELLEMENT mêlée dans tous ces personnages avec des « q » dans le nom que je perds un peu le fil) et plus ça va dans ce tome, plus c’est intéressant et plus on voit où ça s’en va.   L’humour de Tyrion me plaît toujours autant (fous rires à m’imaginer certaines choses).  J’ai eu une surprise (en fait, j’ai failli tomber en bas de ma chaise) et j’apprécie toujours autant la narration et les point of vue characters.  J’adore découvrir les événements de la même façon que les personnages (donc, souvent en retard), j’adore que tous soient « unreliable », qu’on ne sache jamais s’ils vont faire ce qu’ils ont dit qu’ils vont faire.

Bien entendu, c’est complexe, intriqué.  C’est l’histoire d’un monde plus que d’un personnage en particulier et on se demande vraiment comment TOUT ÇA tient dans le cerveau dune seule personne.  Malheureusement, la suite n’est pas prévue pour 2015.  So, so sad.  Mais là, je suis prise d’une folie folle de revoir toute la série.

J’ai déjà dit que j’adorais ce monde et ces personnages?  Qu’est-ce que c’est bon!

S’il vous plaît, M. Panda – Steve Antony

Monsieur pandaAh, ce fameux s’il vous plaît!  Pas facile, des fois, de le faire prononcer à ces chers petits cretons!  Cet album tout simple, à la structure très répétitive, nous présente un panda bougon qui est fort insulté de l’impolitesse de certains animaux de la forêt… vu que personne ne lui dit s’il vous plaît!

 

J’aime bien cet album, même si je me suis vraiment demandé qu’est-ce que le panda pouvait bien avoir dans les mains, juste en regardant l’image… je pensais que c’était des sucettes!  C’est court, clair, net et précis.  Pas de mot magique, pas de beignes.  Bon, on ne peut s’empêcher de se dire que le fameux panda est tout sauf poli lui-même… mais c’est un détail, n’est-ce pas!

 

Ce qu’il y a de bien, par contre, c’est que les cocos comprennent vite ce que va dire le Panda et qu’il y a moyen, en trichant un peu de travailler les concepts de quantité, en utilisant une série de faux beignes de couleur en papier.  Un, sauf, tous, quelques… bref, ils trouvent ça hilarant quand le panda dit non et remet le tout dans son panier.

 

Pas un coup de coeur pour moi… mais les enfants aiment!

Ce qui se passe au Mexique reste au Mexique – Amélie Dubois

Ce qui se passe au MexiqueCe livre m’avait été conseillé par plusieurs copines adeptes de voyages.  Elles avaient adoré et ri comme des petites folles.  Du coup, quand je suis revenue du Mexique avec mon amie-Michèle, j’ai décidé que c’était la lecture-d’avion-du-retour parfaite.   Malheureusement, malgré beaucoup d’humour et des scènes cocasses, j’ai eu trop de mal avec l’écriture pour que la rencontre soit réussie pour moi.

 

Ce roman, c’est l’histoire de trois enseignantes au secondaire, début trentaine, qui décident de partir une semaine dans le sud toutes les trois.  Elles sont copines mais, si ma mémoire est bonne, se sont connues au boulot.  Sauf que vous vous imaginez que les trois n’ont pas la même idée du voyage de rêve!  Et disons que Katia, Vicky et Caroline vont en voir de toutes les couleurs.

 

Entendons-nous, ça rappelle fortement les voyages au Mexique de mes copines du début de la vingtaine.    Alcool, aventures, gang de québécois qui font le party…. vous imaginez le tableau.  Il leur arrive des aventures incroyables (même pour moi, hein) et on jurerait qu’elles font exprès pour se mettre les pieds dans les plats.  Courir après le trouble, c’est leur spécialité, on dirait et ça donne des scènes loufoques à souhaits.

 

Là, où j’ai eu un problème, c’est que je n’ai pas eu l’impression de lire les aventures de jeunes femmes dans la trentaine.  Ou peut-être que je suis vraiment une vieille bonne femme dans ma tête.  Mais c’est tellement loin d’un voyage qui me plairait en tant que trentenaire, surtout avec des collègues, que j’ai un peu tiqué.   De plus, j’ai été absolument incapable de distinguer Vicky et Katia l’une de l’autre… je passais mon temps à aller rechercher mes repères.

 

Bref, beaucoup d’humour (qui n’a pas toujours fonctionné avec moi mais je suis un peu la seule) et un roman qui se lit à la vitesse de l’éclair.  En effet, il est constitué presque uniquement de dialogues.  Ça va vite!  Mais sérieusement, je n’ai pas du tout accroché au style d’écriture.  Ça a failli gâcher ma lecture et me faire abandonner.  Oui, à ce point.  Appelons ça une incompatibilité viscérale.

 

Du coup, je ne suis pas du tout certaine de lire l’autre roman de l’auteur avec les mêmes personnages…

Mais pour vous faire trouver n’importe quel voyage, même poche, fantastique… lisez ce roman et comparez-vous!

Trois ombres – Cyril Pedrosa

Trois ombresVu que c’est mon anniversaire, j’en profite pour vous parler d’une BD que j’ai beaucoup aimée.  Oui, je sais, je découvre ce roman graphique mille ans après les autres.  Mais vaut mieux tard que jamais.

 

 

Trois ombres, c’est une magnifique BD sur le deuil, sur la perte.  Du moins, moi, c’est comme ça que je l’ai vue.   Une BD remplie de personnages très humains qui voient leur quotidien complètement chamboulé par l’arrivée de trois ombres inquiétantes qui apparaissent à l’horizon.   Sont elles réelles?  Fantasmées?   Une chose est certaine; ces ombres, d’abord irréelles, niées, prennent rapidement toute la place et cantonnent la famille dans la peur.   Et finalement, on se retrouve avec une bande dessinée poignante et douloureuse à la fois…  qui reste avec nous pendant un bon moment.

 

Autant le thème est terriblement triste, autant c’est l’amour qui ressort le plus dans cet ouvrage.  L’amour d’un père (et aussi d’une mère) pour son fils.   La rage de survivre, de combattre et de fuir l’inéluctable.   Dans ce conte fantasmagorique, j’y ai retrouvé toutes les étapes de l’acceptation, toutes les réactions possibles.  J’y ai reconnu des parents, des enfants.

 

Le trait en noir et blanc sert bien le propos.  Il faut dire que j’aime ce genre de dessins (à l’intérieur, c’est quand même très différent de la couverture).  Les images de la vie d’avant sont tout en courbes, pleine de vie et on sent l’angoisse qui se reflète sur l’ordinaire quand les ombres apparaissent…

 

Bref, un magnifique ouvrage, difficile, émouvant, sans pathos… qui prend au coeur et à la gorge!

 

Les billets de Noukette, Mo‘, Ys et Yaneck

 

Et le RV est chez Jacques de Un amour de BD cette semaine!

BD-de-la-semaine

 

 

 

 

 

 

 

Running barefoot – Amy Harmon

Running barefootOn dirait que ces temps-ci, je lis des trucs romantiques et que ça ne passe jamais.   Pourtant, ma première rencontre avec Amy Harmon, avec Making faces, avait été concluante.  Mais j’ai été un peu déçue par The Law of Moses et là, je n’ai carrément pas accroché avec ce roman.  Trop de bonté, trop de morale, trop de répétitions, trop d’incompréhensions alors que tout est clair et trop de spiritualité et de conversations « profondes », trop de malheurs…  Bref, j’ai passé mon temps à lever les yeux au ciel et à soupirer bruyamment, tout en comptant le nombre de pages de dialogues spirituels, entre légendes Navajo et citations de la Bible.

 

Bref, un autre qui n’est pas pour moi.  Je commence à désespérer, en fait.

 

Pitchons un peu.  C’est l’histoire de Josie, que nous avons entraperçu dans « The law of Moses ».   Josie est née et a grandi à Levan, une toute petite ville.  Elle a perdu sa mère à 6 ans et se voit obligée de grandir trop vite.  Elle devient donc la petite maman de la famille, en s’occupant de la maison, de son père et son frère aîné.   Heureusement pour elle, elle se découvre une passion pour le piano et se révèle être très douée et son professeur devient une âme soeur pour la jeune fille.  Puis, un jour, alors qu’elle a 13 ans, elle se retrouve assise dans le bus à côté de Sam, 18 ans, jeune à problème dont sa mère Navajo a décidé de se débarrasser en l’envoyer « guérir » chez sa grand-mère.

 

Les deux deviennent amis malgré leur différence d’âge et la jeune Josie va faire évoluer le grand Sam dans sa quête d’identité.  Cette partie, ça allait toujours.   J’avais une bonne impression globale, et je me retrouvais terriblement dans la façon qu’a Josie de voir la musique.   J’aimais aussi l’idée d’explorer la culture Navajo, même si j’avoue que les discussions bibliques ne me font pas frétiller plus que ça.  Puis, l’école finit.  Et Sam s’en va…

 

Et là, oh boy.  Tant de malheurs, ça me fait décrocher.  Il y en a au moins deux de trop.  On n’en avait pas besoin de tant pour comprendre les motivations de l’héroïne.  Et quand les héros vont se retrouver…  mais pourquoi tant de doutes?  Pourquoi toutes ces conversations semblables à répétition?

 

Bref, c’était long et j’avais hâte de le finir.

Et je crois que j’en ai fini avec Amy Harmon.  Je croyais pouvoir passer par dessus le côté religieux mais plus j’en lis, plus je me dis que non, je n’y arrive pas.   Dommage.  Pour moi.

 

Qui a lu?  Qui a aimé?

Hector et le grand méchant Chevalier – Alex T. Smith

hector chevalierCette pile d’albums avait bizarrement disparu.  Et elle vient de réapparaître, après le passage de la baguette magique… de la merveilleuse dame qui fait le ménage chez moi!  Et ça adonne bien parce que je suis justement dans un thème chevaliers et princesses à l’hop!  Et j’ai juste adoré cette histoire!

 

C’est l’histoire de Hector, un bout de chou astucieux qui vit dans le calme petit village de CoinPerdu.  Jusqu’au jour où, problème…  un grand méchant chevalier vole la baguette magique de sa grand-mère.  Il va donc remplir son baluchon, partir avec sa poule domestique et tenter de récupérer la baguette.

 

Tout d’abord, j’adore que le chevalier soit le méchant.  Les enfants ont parfois du mal à comprendre au départ, mais j’aime que, justement, on joue avec les codes.   Le texte est court mais truffé d’adjectifs et de vocabulaire relié aux chevaliers, au danger, ce qui est génial pour que les petits apprennent de nouveaux mots dans un contexte significatif.  De plus, on a un schéma narratif avec divers problèmes qui se résolvent souvent simplement.  Comme on a les éléments de réponse dans le baluchon, les enfants peuvent essayer de deviner l’idée de Hector, et même le jouer « pour de vrai » (après tout, des ciseaux, des chips et un vieux parapluie, ça se trouve partout).

 

Ça a énormément plu aux garçons surtout, ainsi qu’à certaines fillettes (d’autres ont vainement cherché la princesse), qui ont trouvé la fin hi-la-ran-te (beaucoup plus que moi… mais ce n’était pas le but hein!  Tout ce qui touche à ce qui devrait normalement se trouver dans une toilette les fait terriblement rire!) et certains m’ont fait remarquer que même si on n’est pas le plus fort, on peut gagner quand même.  Et j’adore entendre ça!

 

Je suivrai l’auteur!

Burned – (Fever #7) – Karen Marie Moning

BurnedCelui-là, j’avais une hâte folle de le lire.  Mais alors là, vraiment.  Avec les copines, la lecture de la série Fever a été ma foi… épique!  Du coup, quand un nouveau tome sort, il me le faut.  Mais genre… tout de suite.   J’avoue, Iced m’avait déjà un peu déçue.  Celui-ci a continué dans la même veine.  J’ai bien aimé, mais je ne retrouve pas la magie des 5 premiers tomes de Fever.   Et surtout, surtout, dans ce tome, j’ai eu l’impression d’un petit changement de direction après Iced et que ça avait pris la moitié du tome avant de nous remettre dans sa nouvelle « track ».    Bref, une lecture juste moyenne.  Et une couverture ma foi… horrible.

 

Ce tome reprend là où le précédent nous a laissés.  Nous sommes dans un Dublin post-chute-des-murs où les fae se baladent sans glamour en pleine rue. Dani, du haut de ses 14 ans, est dans la mire de plusieurs grands de se monde et a tout de même un peu peur de son ex-meilleure-copine Mac.   Nous commençons donc dans ce contexte… pour switcher subitement sur Mac.

 

Tout de suite, je hausse les sourcils.  Pour ma part, l’histoire de Mac se terminait dans le tome 5.  Surtout que la miss est loin de la version badass que nous connaissions dans le tome 5.  Bref, une moitié de tome à entendre Mac se plaindre et à revenir sur des questionnements que je croyais terminés…  mais bon.  On recommence.  Bref, c’est long, ça se répète, et je perdais patience.

 

À partir du milieu, ça s’active mais on dirait que c’était trop tard pour moi.  J’ai aimé plusieurs revirements, même si je n’ai pas eu de surprise quant au déroulement (il y avait des trucs foreshadowed dans Iced, quand même), et il y a plusieurs pistes à explorer qui promettent beaucoup pour les prochaines tomes.  Il y a de quoi faire, disons.  Mais autant le langage ne me dérangeait pas dans Fever, autant là, j’ai trouvé ça vraiment vulgaire par moments.   Et redondant.  Entendre Mac dire qu’elle voudrait s’envoyer en l’air et qu’elle ne peut pas, un moment donné, on se lasse.  Étrangement, la voix que j’ai préférée est celle de Lor, qui m’a fait mourir de rire.  On en découvre davantage sur le personnage de Ryodan (que j’aime bien, d’ailleurs) mais sérieusement, j’ai eu l’impression de lire un deuxième tome de mise en place.

 

Mini-déception, donc, mais surtout parce que je compare à Fever.  J’ai passé un bon moment, malgré les longueurs et j’aime toujours beaucoup ce monde, cet univers, ces personnages.  Plusieurs questions sont soulevées et on sourit à certaines allusions qui, on le soupçonne, ouvrent la porte sur de nouveaux mystères. De plus, j’aime toujours les touches d’humour (Lor… my god…) et les situations improbables.   Il y a juste un côté artificiel qui me dérange.

 

Mais bon, je lirai la suite hein!  A la seconde où il sortira.  Parce que c’est Fever et que je suis pas mal certaine que ça peut reprendre du poil de la bête, sachant ce que Karen Marie Moning sait faire.   Avis en demi-teinte, donc.  Et vous, vous en avez pensé quoi?

L’ascension du Haut Mal – David B.

haut malDes fois, il y a des trucs qu’on a dans notre pile… et dont on n’a plus aucun souvenir.  Cette intégrale fait partie de cette catégorie.   Je n’ai aucune, mais alors là AUCUNE idée de la façon dont elle a rejoint ma bibliothèque.  Et comme je suis dans un trip BD (yep, chez mes parents, ya du bruit alors j’ai du mal à me concentrer sur des romans), je l’ai sortie de là en ne m’attendant absolument à rien… et j’ai été agréablement surprise.

 

Le Haut Mal (ou le Grand Mal), c’est ainsi que l’on appelait l’épilepsie il y a plusieurs années.   Cette BD s’inscrit dans le courant des bande dessines auto-biographiques et l’auteur nous raconte son enfance, son adolescence et finalement sa vie d’adulte avec son frère Jean-Christophe atteint d’épilepsie réfractaire.  La condition de l’aîné de la famille aura des répercussions sur tout le monde et sur le style de vie de toute la famille et fera plonger l’auteur (le cadet, donc), dans une réflexion sur lui-même et sur la famille.

 

C’est sans pudeur que nous est racontée cette histoire.  Le trait est sombre, particulier, parfois fantasmagorique mais j’ai beaucoup aimé les planches plus noires, où Pierre-François/David B discute avec ses fantômes, les seuls êtres avec qui il peut être lui-même.  La condition de Jean-Christophe, l’incapacité de la médecine traditionnelle à le soigner va mener tout le monde vers les médecines alternatives, en passant par les gourous et les communes de tout genre.  On sent que tout le monde s’accroche au moindre espoir, même ténu, même ridicule parfois, de retrouver une vie normale et je crois que c’est l’aspect qui m’a le plus touchée car je le retrouve chez certaines des familles avec qui je travaille. Bon, pas autant… mais quand même.  C’est qu’ils voudraient TELLEMENT que ça marche…

 

La relation avec ce frère est loin d’être idéalisée.   On y retrouve le regard des autres mais aussi la propre ambivalence de l’auteur qui en a souvent assez et qui souhaiterait s’échapper.  Quant à Jean-Christophe, j’ai trouvé fort, fort intéressant le fait que tout son comportement ne soit pas mis sur le dos de la maladie, qu’il ne soit pas qu’une victime mais en partie responsable..  Bref, une vision franche, sans fausse candeur de cette vie qui a été la sienne et de cette condition qui l’a marqué et qui a façonné l’adulte qu’il est aujourd’hui…

 

Je me suis parfois demandé pourquoi on allait tant dans le passé de sa famille, le début semble parfois décousu mais il faut selon moi s’accrocher si on apprécie le trait.  Une belle lecture et une belle surprise pour moi.

 

BD-de-la-semaine

Et cette la recension doit être chez Un amour de BD.  A moins que je ne me trompe.  Mais me semble que le 4e mercredi, c’était ça!

 

 

Respire – Anne-Sophie Brasme

RespireEncore un autre roman pour lequel je vais faire un billet un peu incompréhensible.   C’est un roman étrange, qui donne une boule au ventre, car on sait dès les premières lignes que Charlène, 19 ans, est en prison pour meurtre, et qu’elle ne regrette rien.  Le lecteur assiste donc, impuissant, à l’engrenage fatal qui va entraîner une jeune fille sensible, normale, quoi, à sombrer vers la folie meurtrière.

 

C’est donc sur un ton détaché que Charlène nous raconte son enfance, ses amitiés et sa rencontre avec Sarah, charismatique jeune fille avec qui elle tisse des liens d’amitié serrés.  Peut-être trop.   Oui, définitivement trop.  Charlène ne sait pas qui elle est et se définit comme « l’amie de Sarah ».   Par le fait même, nous ne savons pas trop non plus qui elle est… et comme elle maintient une froideur particulière par rapport aux événements (on fait plusieurs fois référence  à l’étranger de Camus dans le roman), il est difficile de s’y attacher et de ressentir une quelconque empathie pour elle, malgré ce que Sarah lui fait subir.   On la voit à chaque fois se laisser prendre, vouloir plaire, s’oublier et on a le goût de la secouer.

 

Une belle étude sur certaines amitiés néfastes de l’adolescence, période si particulière où chacun en est à se définir et où l’amitié est si importante.  Le lecteur voit tourner lentement les rouages de la dépendance affective, jusqu’à  ne plus pouvoir en sortir.  Il voit les stratagèmes de Sarah, le plaisir qu’elle prend à humilier Charlène sous couvert de l’amitié.   Et il a le goût de dire « non mais RÉAGIS, sors-toi de là! »… tout en sachant vers où ça se dirige, petit à petit.

 

Un roman qui nous oblige à regarder du haut de toutes nos années l’adolescente qu’on a été et de réaliser à quel point on était excessive, à quel point c’était fort… et à quel point on a de la chance d’être tombé sur des amis géniaux.  Parce que ça aurait pu faire mal.  Même si, avouons-le, aucune chance que je tue qui que ce soit.  On parle de la fille qui est incapable de pêcher un poisson, ici!

 

Les avis de Biblioblog, Gambadou et L’irrégulière