Ce roman traîne dans ma pile depuis des années. J’ai toujours eu hyper peur de le lire et je n’ai jamais vu les films. Du coup, je savais à quoi m’attendre… mais je ne m’attendais pas à être aussi perturbée par cette lecture.
De quoi ça parle
Humbert Humbert, un homme dans la quarantaine, est à son procès. Il tente de nous faire voir son point de vue et surtout de nous faire comprendre sa relation avec la fille de sa toute nouvelle épouse. Ayant toujours été obsédée par ce qu’il appelle les « nymphettes », des fillettes prépubères, il tombe follement amoureux de Dolorès (ou Lolita), la fille de sa logeuse… et on connaît la suite.
Mon avis
Dérangeant. C’est le premier mot qui me vient en tête en refermant ce roman. Je savais dans quoi je m’embarquais. Je savais que Nabokov souhaitait dénoncer la situation et que pour lui, Lolita était clairement la victime mais entendons-nous, nous n’avons QUE le point de vue de Humbert Humbert, qui nous parle la plupart du temps au « je ». Qui a une façon de voir et d’intrepréter les évenements tellement déformée, tellement out of it, qu’il est important de connaître ces faits avant notre lecture. Car avant la toute fin, ce n’est pas « call out ». On comprend que ça ait pu être mal interpréter.
Étonamment, j’ai apprécié ma lecture. Un peu long, j’en aurais pris un peu moins, surtout pendant les longues pérégrinations, mais il n’y a pas à dire, le roman est marquant. En plus, j’ai actuellement une nièce de 11 ans, mignonne comme tout, très fille-fille… et imaginer qu’un mec puisse aussi mal interpréter ses mimiques, ses sourires ou encore ses petits crop tops d’une façon aussi… épouvantable? On va s’entendre, ça a teinté ma lecture.
Ce qui est dérangeant, ce n’est pas seulement la relation entre les deux. Ce l’est suffisamment, of course, mais ce qui perturbe, c’est que Humbert Humbert semble bien sous tout rapports. Il ne semble pas réaliser à quel point sa vision des choses est déformée même s’il SAIT que ses goûts n’ont aucun sens. De plus, c’est superbement écrit. C’est rarement vulgaire, il ne nous parle que d’amour quand il parle de Lolita… nous ne sommes pas dans un « You », comme dirait Maps! Et comme Lolita est vue à travers un verre déformant, elle est rarement attachante. Même quand on sait qu’elle est dans une situation intenable. Même quand on sait que son enfance est en train d’être démolie à grand coups de tout ce que vous pouvez vous imaginer.
Bref, une lecture marquante. Plaisir de lecture? Je peux difficilement dire ça. J’ai mis une éternité à le lire, j’ai dû séparer ma lecture en de multiples sessions parce que c’était « trop ». J’ai aimé les bris du quatrième mur, les flash-forward, la plume extraordinaire… mais voir le personnage principal, qui tente de se justifier, c’est beaucoup. Vraiment beaucoup.
Pas pour tout le monde, certes… mais marquant.