Les marins ne savent pas nager – Dominique Scali

Il y a longtemps que je voulais lire ce livre mais ces temps-ci, je lis peu et lentement. Du coup, 700 pages, ce n’est pas toujours simple à caser dans l’horaire. J’ai donc attendu qu’il gagne le prix de libraires du Québec pour me décider à le lire. Et j’ai bien fait.

De quoi ça parle

Nous sommes dans l’île d’Ys, éperon rocheux dans l’océan Atlantique. On nous raconte, à posteriori, l’histoire de Danaé Poussin, qui, dans l’île, est la seule qui sait nager. Nous sommes après la Grande Rotation et le narrateur est chargé de déterminer son implication dans cette révolution. Était-elle suffisamment issoise?

Mon avis

Tout d’abord, il ne faut pas s’effrayer pour les 700 pages. La plume est non seulement magnifique, mais elle est aussi très accessible. L’histoire est prenante, les chapitres sont courts et le roman a un côté épique, presque grandiose. Du coup, ça se lit tout seul.

Nous sommes donc dans un univers qui n’existe pas « pour vrai », avec sa chronologie particulière et son histoire, mais qui est presque calqué sur le nôtre. À part une capacité assez incroyable à plonger chez Danaé, il n’y a pas de magie en tant que tel. Ce roman nous transporte ailleurs, dans un monde peuplé de grands gallions qui ont du mal à naviguer ces eaux traîtresses. Sur Ys, la vie est rythmée par les vagues et surtout par les grandes marées. Seuls les citoyens, à l’intérieur des murs de la cité, ne voient pas leur vie mise en péril et leurs possessions balayées deux fois l’an par les grandes marées. Mais ne devient pas citoyen qui veut. Depuis la Saine Rotation, il faut prouver qu’on est suffisamment issois. Mais entre riverains et citoyens, l’égalité des chances n’existe pas.

Nous suivrons donc Danaé, enfant orpheline et abandonnée, qui grandit avec les poissonnières et les pêcheurs. Elle nage comme un petit poisson, ce qui clairement anormal. C’est son histoire qui nous sera contée, alors qu’elle sera confrontée à l’injustice de sa société et aux coups dur du quotidien des marins. J’ai beaucoup aimé ce personnage, qui fait des erreurs et qui est souvent victime du système, malgré son courage et sa volonté de faire son propre chemin.

Je suis pour ma part entrée dans ce monde maritime, qui fleure les algues et le sel de mer. Il y a certes un côté anticlimatique, mais je n’avais pas vu venir un certain élément pour ma part et j’ai a-do-ré les courts passages historiques et politiques. Certains diront que c’est un peu lent mais j’aime la lenteur. Une lecture dont je me souviendrai, un roman-monde… j’ai beaucoup aimé.

2 Commentaires

  1. Je ne l’ai pas encore lu mais je crois que je vais l’acheter suite à la lecture de ton billet. Tu me donnes franchement le goût de découvrir l’histoire de cette population, de cette jeune fille qui nage comme un poisson. Au plaisir!

    1. Je pense que ça peut te plaire. En tout cas, j’ai clairement beaucoup aimé entrer dans cet univers.

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